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Irakli Tsereteli

Irakli TsĂ©rĂ©tĂ©li[Note 1](en gĂ©orgien : ირაკლი წერეთელი), nĂ© le Ă  KoutaĂŻssi en GĂ©orgie, Ă  l'Ă©poque dans l'Empire russe, Ă©tait un homme politique russe, transcaucasien, et gĂ©orgien, membre du Parti ouvrier social-dĂ©mocrate de tendance menchĂ©vique, exilĂ© en France, puis aux États-Unis, Ă  la suite de l'invasion de son pays par l'ArmĂ©e rouge, et mort le [1].

Irakli Tsereteli
Irakli Tsérétéli en 1926.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  77 ans)
New York
SĂ©pulture
Nom dans la langue maternelle
ირაკლი (კაკი) გიორგის ძე წერეთელი
Nationalités
Activités
PĂšre
Guiorgui Tsereteli (en)
MĂšre
Olympiada Tsereteli (d)
Autres informations
Parti politique

Il fut ministre du Gouvernement provisoire russe de Petrograd, ministre de la République démocratique de Géorgie et vice-président de la délégation géorgienne à la Conférence de la paix de Paris.

Biographie

La jeunesse

AprÚs ses études au lycée de Tiflis, il étudie le droit à l'Université de Moscou de 1900 à 1902. Pris dans une manifestation estudiantine, il est déporté une premiÚre fois en Sibérie.

AprÚs son retour, il se rapproche du Parti ouvrier social-démocrate de Russie et rejoint en 1903 la tendance menchevique dont il devient l'un des leaders : il assure l'éditorial du journal Kvali.

Pour échapper à une nouvelle déportation, il s'exile en Allemagne et en revient lors de la Révolution russe de 1905.

Homme d'État russe

En , il est Ă©lu dĂ©putĂ© social-dĂ©mocrate Ă  la IIe Douma d'État de l'Empire russe accordĂ©e par l'empereur Nicolas II, mais bientĂŽt dissoute : il s'y est affirmĂ© comme l'un des chefs de l'opposition et est condamnĂ© Ă  la dĂ©portation en SibĂ©rie, pour la seconde fois.

La rĂ©volution de FĂ©vrier 1917, le surprend Ă  Irkoutsk, oĂč il est Ă©lu prĂ©sident du soviet local, avant de rejoindre Petrograd.

Aux cĂŽtĂ©s de Nicolas Tcheidze[2], il Ɠuvre au sein du ComitĂ© exĂ©cutif du Soviet de Petrograd (qui deviendra le Soviet des soviets de toutes les Russies) afin de soutenir le Gouvernement provisoire et de contenir la pression bolchĂ©vique. Le , il participe Ă  l'accueil de LĂ©nine, l'enjoignant dans son discours Ă  respecter la lĂ©galitĂ©.

En , sous l'autorité d'Alexandre Kerensky, il devient ministre des Postes et Télégraphes, puis ministre de l'Intérieur du Gouvernement provisoire.

En , aprĂšs l’arrivĂ©e au pouvoir des bolcheviks, LĂ©nine ordonne de l’arrĂȘter : il prononce nĂ©anmoins un discours devant le Soviet dĂ©nonçant l'ajournement de la premiĂšre rĂ©union de l'AssemblĂ©e constituante russe (Ă©lue dĂ©mocratiquement en , Ă  majoritĂ© dĂ©favorable aux bolcheviks et qui ne sera jamais rĂ©unie) : il rĂ©ussit Ă  s'Ă©chapper grĂące Ă  de multiples complicitĂ©s.

Homme d'État gĂ©orgien

En , de retour à Tiflis, l'honneur lui revient de tenir le discours de retrait de la Géorgie de la République démocratique fédérative de Transcaucasie devant les représentants arméniens, azerbaïdjanais et géorgiens de l'Assemblée parlementaire provisoire transcaucasienne, dite Sejm transcaucasienne.

En , il est nommé vice-président de la délégation géorgienne à la Conférence de la Paix de Paris, aux cÎtés de Nicolas Tcheidze, et traite à ce titre avec les représentants de Georges Clemenceau, David Lloyd George, Vittorio Orlando et Woodrow Wilson.

En , il est nommé ministre plénipotentiaire du 3e gouvernement homogÚne social-démocrate de la République démocratique de Géorgie.

En , devant l'invasion militaire du territoire géorgien par la Russie soviétique, il se réfugie à Constantinople, puis en France, avec la quasi-totalité des dirigeants politiques de son pays.

Exilé en France

En 1924, avec Nicolas Tcheidze, d'autres anciens ministres (comme NoĂ© TsintsadzĂ©) et anciens dĂ©putĂ©s (comme David CharachidzĂ©), il dĂ©conseille l'organisation Ă  distance d'une insurrection nationale en GĂ©orgie, estimant que la police politique soviĂ©tique (la TchĂ©ka) et les forces militaires soviĂ©tiques (l'ArmĂ©e rouge) sont trop bien implantĂ©es : cette tendance politique -qui se nomme elle-mĂȘme Oppozitsia- est mise en minoritĂ© au sein du Parti ouvrier social-dĂ©mocrate gĂ©orgien en exil. L'insurrection est dĂ©clenchĂ©e en aoĂ»t : elle se solde par un Ă©chec, entre 7 000 et 10 000 exĂ©cutions sommaires, des dizaines de milliers de dĂ©portĂ©s et l'Ă©radication du Parti ouvrier social-dĂ©mocrate gĂ©orgien en GĂ©orgie.

Il restera membre du bureau exécutif de la IIe internationale socialiste jusqu'en 1939.

ExilĂ© aux États-Unis

En 1948, en pleine guerre froide, il dĂ©cide de partir pour les États-Unis, oĂč une universitĂ© amĂ©ricaine lui propose de mener des travaux historiques. Il y meurt en 1959, mais selon ses derniĂšres volontĂ©s, ses cendres sont inhumĂ©es au carrĂ© gĂ©orgien du cimetiĂšre de Leuville-sur-Orge, en France[3].

L'homme

Né dans une famille aristocratique pour laquelle le savoir était la premiÚre valeur, orateur hors pair, Irakli Tsérétéli fut souvent désigné pour formuler les discours les plus difficiles à la Douma russe au titre de l'opposition, au Soviet de Petrograd lors de l'accueil de Lénine (dont il était craint), à la Sejm transcaucasienne lors du retrait de la Géorgie, à la IIe internationale socialiste pour défendre les positions d'une Géorgie hors territoire : sa maßtrise de la langue russe et sa rhétorique ont marqué les observateurs étrangers de cette époque (diplomates, journalistes et hommes politiques). Paul Maslov, un socialiste russe théoricien de la question agraire le qualifie ainsi en :"Irakli Tsérétéli est comme toujours intervenu aujourd'hui avec beaucoup de succÚs. C'est la personnalité la plus brillante de la Russie contemporaine "[4].

QualifiĂ© par certains de « socialiste de droite » (s'opposant rĂ©solument aux thĂšses bolchĂ©viques de dictature du prolĂ©tariat depuis 1903, prenant parti pour la poursuite de la guerre contre l'Empire allemand en et n'hĂ©sitant pas Ă  participer au gouvernement provisoire russe aux cĂŽtĂ©s de libĂ©raux et de progressistes -qui plus est au poste de ministre de l'IntĂ©rieur- en ), qualifiĂ© par d'autres de "socialiste de gauche" (partisan du suffrage universel Ă©tendu aux Ă©trangers rĂ©sidant sur le territoire, internationaliste -s'opposant aux nationalismes et appelant Ă  l'organisation de la communautĂ© internationale-, opposant Ă  la Russie tsariste, mais ne confondant pas cette opposition avec une opposition Ă  la Russie, persuadĂ© que la dĂ©mocratie ne progresserait en GĂ©orgie que si elle progressait dans les pays voisins -petits et grands- et dĂ©favorable Ă  toute exploitation d'intĂ©rĂȘt commun avec le national-socialisme allemand), Irakli TsĂ©rĂ©tĂ©li resta de 1918 Ă  1959 minoritaire au sein du Parti ouvrier social-dĂ©mocrate gĂ©orgien - notamment aux cĂŽtĂ©s de Nicolas TchkhĂ©idzĂ© jusqu'en 1926 -, mĂȘme s'il accepta certaines fonctions officielles.

Notes et références

Notes

  1. La transcription en langue française des patronymes gĂ©orgiens a Ă©tĂ© stable jusqu’à la fin du XXe siĂšcle : les rĂšgles constituĂ©es par l’intermĂ©diation de la langue russe, confirmĂ©es par la LĂ©gation de la RĂ©publique dĂ©mocratique de GĂ©orgie en France (1921-1933) et proches de la prononciation en langue gĂ©orgienne, Ă©taient utilisĂ©es sans exception ; elles le sont encore aujourd’hui par le ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres et par la plupart des universitaires français s’intĂ©ressant Ă  la GĂ©orgie. L’usage a progressivement changĂ© avec l’intermĂ©diation de la langue anglaise et la dĂ©finition d’une translittĂ©ration latine proche de la transcription anglaise (2002). Ainsi ირაკლი წერეთელი donne Irakli TsĂ©rĂ©tĂ©li en transcription française et Irakli Tsereteli en transcription anglaise (et en translittĂ©ration latine).

Références

  1. « Biographie d'Irakli Tsérétéli », sur Colisée (consulté le ).
  2. Colisée : "Biographie de Nicolas Tcheidze" consultée le 7 janvier 2014.
  3. Luc Méloua : "Les tombes géorgiennes du cimetiÚre de Leuville-sur-Orge" consulté le 4 novembre 2015
  4. Mémoires inédites de Sossipatré Assathiany, page 107, écrites en 1956.

Bibliographie

  • Michel KhoundadzĂ©, « La rĂ©volution de . La social-dĂ©mocratie contre le bolchevisme. TsĂ©rĂ©tĂ©li face Ă  Lenine », 1988, Paris, Editions Anthropos.
  • MartianĂ© MguĂ©ladzĂ© (1898-1979), lĂ©gataire universel d'Irakli TsĂ©rĂ©tĂ©li, Paris, archives personnelles.
  • Khariton Chavichvily, « Un grand socialiste gĂ©orgien : Iracli TsĂ©rĂ©telii », La Sentinelle,‎ 6 et 7 octobre 1959, p. 2 et 2 (lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

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