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Patronyme géorgien

Un patronyme gĂ©orgien est un nom de famille originaire de la GĂ©orgie; il se termine frĂ©quemment par un suffixe chvili ou dzĂ© signifiant la filiation, trĂšs souvent par un suffixe ia, oua ou ava, parfois encore par ani, ouri, ouli ou Ă©li[1]. Il se rencontre sur quatre des cinq continents oĂč diffĂ©rentes migrations forcĂ©es, politiques ou Ă©conomiques ont conduit une partie de la population de ce pays[Note 1] - [Note 2].

RĂ©publique de GĂ©orgie

Terminaison

Les terminaisons de patronyme géorgien appartiennent généralement aux suffixes suivants :

Racine

Les racines de patronyme sont formées à partir de :

  • prĂ©noms : Davitachvili (დავითაჹვილი), enfant de David (Davit en gĂ©orgien)[2],
  • noms d’animaux : LomadzĂ©, enfant de lion,
  • noms de mĂ©tiers : Kalatozichvili, enfant de maçon,
  • noms de lieu : Djavakhichvili, enfant de DjavakhĂ©tie (province gĂ©orgienne)[3].

GĂ©ographie

Les patronymes gĂ©orgiens se retrouvent aujourd’hui sur quatre des cinq continents,

  • en Asie, les diffĂ©rentes invasions de l'Empire perse (Ve et XVIe siĂšcles) ont entraĂźnĂ© des dĂ©portations de population et plusieurs centaines de milliers de personnes d’origine gĂ©orgienne vivent aujourd’hui en Iran ; les diffĂ©rentes annexions de l’Empire ottoman (Lazistan, Tao-KlardjĂ©tie aux XIe et XVIe siĂšcles, districts de Kars et d'Artvin au dĂ©but du XXe siĂšcle) ont changĂ© la nationalitĂ© de plusieurs centaines de milliers de personnes ; l’ouverture des frontiĂšres opĂ©rĂ©e aprĂšs le retour Ă  l’indĂ©pendance en 1991 a conduit Ă  l'Ă©migration vers IsraĂ«l d'une centaine de milliers de personnes appartenant Ă  la communautĂ© juive ;
  • en Europe, l’annexion du territoire gĂ©orgien par l’Empire russe (XIXe siĂšcle) a gĂ©nĂ©rĂ© des migrations gĂ©orgiennes : la Russie compte aujourd’hui une population d’origine gĂ©orgienne estimĂ©e Ă  plusieurs centaines de milliers de personnes. La rĂ©volution d’Octobre 1917 et l’invasion de la RĂ©publique dĂ©mocratique de GĂ©orgie par les armĂ©es de la Russie soviĂ©tique en 1921 ont dĂ©clenchĂ© de nouvelles migrations (classe politique vers la France, classe militaire vers la Pologne et les germanophones vers l’Allemagne). L’Europe occidentale est devenue une terre d’immigration Ă©conomique gĂ©orgienne Ă  partir de la fin du XXe siĂšcle ;
  • en AmĂ©rique, les soldats de l’ArmĂ©e rouge faits prisonniers par l’armĂ©e allemande durant la Seconde Guerre mondiale et ne souhaitant pas retourner en URSS se sont souvent rĂ©fugiĂ©s aux États-Unis ou dans les pays d’AmĂ©rique du Sud. Ce continent est aussi devenu une terre d’immigration Ă©conomique gĂ©orgienne Ă  partir de la fin du XXe siĂšcle ;
  • en Australie, une immigration Ă©conomique gĂ©orgienne significative s’est installĂ©e Ă  partir du dĂ©but du XXIe siĂšcle.

Transcription

L'écriture des patronymes géorgiens en langue française a varié dans le temps.

Jusqu’au milieu du XXe siùcle

EncouragĂ©e par l’existence d’une LĂ©gation gĂ©orgienne (1921-1933) et d’un Office des rĂ©fugiĂ©s gĂ©orgiens (1933-1952) Ă  Paris, la transcription des patronymes s’est opĂ©rĂ©e sur la base d’une orthographe en langue française proche de la prononciation en langue gĂ©orgienne[4]. Ainsi la traduction directe du patronyme gĂ©orgien ზურაბიჹვილი a donnĂ© Zourabichvili[5]. Cette transcription française a Ă©tĂ© adoptĂ©e par le ministĂšre français de l’IntĂ©rieur pour les patronymes des rĂ©fugiĂ©s politiques gĂ©orgiens et par le ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres pour le personnel officiel de la GĂ©orgie[Note 3].

GĂ©nĂ©ralisĂ©e en France par les universitaires et les journalistes, la transcription française n’a subi aucune entorse jusqu’à la fin de l’ùre soviĂ©tique.

Les personnes ayant transitĂ© par un pays tiers ont toutefois constituĂ© une exception, leur patronyme ayant Ă©tĂ© transcrit dans le pays de transit. Ainsi une personne portant le patronyme ზურაბიჹვილი qui se serait Ă©tablie quelques annĂ©es en Grande-Bretagne avant de venir en France, et dont le patronyme aurait Ă©tĂ© transcrit en Zurabishvili, aurait finalement Ă©tĂ© enregistrĂ©e comme Zurabishvili par les autoritĂ©s françaises.

Années 1990 à 2000

Durant les annĂ©es 1990, aprĂšs le retour Ă  l’indĂ©pendance de la GĂ©orgie, l’émigration de plus d’un million de ses habitants et la prĂ©dominance de la langue anglaise comme vĂ©hicule de communication, la plupart des patronymes gĂ©orgiens concernĂ©s ont Ă©tĂ© transcrits pour la communautĂ© internationale selon la transcription anglaise.

L’usage pratiquĂ© par le ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres, les universitaires et les journalistes français a constituĂ© une exception notable : ils ont continuĂ© Ă  faire vivre la transcription française parallĂšlement Ă  la transcription anglaise, ChĂ©vardnadzĂ© Ă  cĂŽtĂ© de Shevardnadze, Saakachvili Ă  cĂŽtĂ© de Saakashvili. A contrario les fĂ©dĂ©rations sportives françaises se sont pliĂ©es aux usages des fĂ©dĂ©rations internationales [6].

ParamĂštre technologique

L’absence d’accentuation sur les claviers d’ordinateurs gĂ©orgiens (souvent d’origine anglo-saxonne), l'utilisation des majuscules pour les patronymes afin d'Ă©viter les erreurs et la moindre utilisation de l’accentuation par les francophones ont parfois conduit Ă  des pratiques de patronymes gĂ©orgiens transcrits comme Chevardnadze.

XXIe siĂšcle

En fĂ©vrier 2002, dans le domaine gĂ©odĂ©sique et cartographique sous influence anglo-saxonne, l’AcadĂ©mie des Sciences de GĂ©orgie a validĂ© une translittĂ©ration en caractĂšres latins des caractĂšres de l’alphabet gĂ©orgien proche de la transcription anglaise. Si cette transcription est largement utilisĂ©e pour les sportifs gĂ©orgiens internationaux, elle ne l'est pas pour les personnalitĂ©s historiques et officielles gĂ©orgiennes par le corps diplomatique, la plupart des universitaires et journalistes français : les patronymes des cinĂ©astes gĂ©orgiens citĂ©s dans l’annuaire Konoplaz en ligne sont ainsi transcrits Ă  la française[7].

Cohabitation de plusieurs transcriptions

Le tableau ci-dessous récapitule la transcription géorgien / français (utilisée aujourd'hui par la plupart des ministÚres, universitaires et journalistes non-sportifs français pour les personnalités officielles), la transcription géorgien / anglais (utilisée par les fédérations sportives internationales et les fédérations sportives françaises ainsi que par la majorité des citoyens géorgiens depuis le début des années 2000) et la translittération alphabet géorgien / alphabet latin (définie en 2002) :

alphabet géorgien phonétique transcription française (respectée à 100% jusqu'en 1991) transcription anglaise (utilisée partiellement en français à partir de 1991) translittération latine (2002)
ა /ɑ/ a a a
ბ /b/ b b b
გ /ɡ/ g g g
დ /d/ d d d
ე /ɛ/ Ă© (ou e) e e
ვ /v/ v v v
ზ /z/ z z z
თ /tʰ/ t t t
ი /i/ i i i
კ /kÊŒ/ k k k’
ლ /l/ l l l
მ /m/ m m m
ნ /n/ n n n
ო /ɔ/ o o o
პ /pÊŒ/ p p p’
ჟ /ʒ/ j zh zh
რ /r/ r r r
ქ /s/ s s s
ჹ /tÊŒ/ t t t’
უ /u/ ou u u
Ⴠ /pÊ°/ p p p
Ⴤ /kÊ°/ k k k
჊ /ɣ/ g (rarement gh, h) gh gh
ყ /qÊŒ/ k (rarement kh) q q’
ლ /ʃ/ ch sh sh
ჩ /tʃ(ʰ)/ tch ch ch
áƒȘ /ts(Ê°)/ ts ts ts
ძ /dz/ dz dz dz
჏ /tsÊŒ/ tz (parfois ts) ts ts’
ჭ /tʃʌ/ tj (parfois tch) ch ch’
ჟ /x/ kh kh kh
ჯ /dʒ/ dj j j
ჰ /h/ h (parfois kh) h h

Le mĂȘme patronyme gĂ©orgien portĂ© par deux personnes ayant vĂ©cu Ă  des Ă©poques diffĂ©rentes et ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© de parcours gĂ©ographiques diffĂ©rents pourra ĂȘtre transcrit de deux maniĂšres diffĂ©rentes.

Pour la transcription française, l’abandon de l’accentuation semble de plus en plus courant (exemple Guiorgui Djavakhidze plutĂŽt que Guiorgui DjavakhidzĂ©).

Pour la transcription anglaise, la lecture francophone doit prendre en compte la prononciation anglophone (exemple Giorgi Javakhidze).

Notes et références

Notes

  1. Les GĂ©orgiens portent un prĂ©nom et un nom de famille (dit patronyme). Contrairement aux peuples slaves, le prĂ©nom du pĂšre ne constitue pas un identifiant personnel. Au Moyen Âge le prĂ©nom du pĂšre Ă©tait parfois prĂ©cĂ©dĂ© du prĂ©fixe ძე, donnant la combinaison ""prĂ©nom-ძე-prĂ©nom du pĂšre-nom de famille"; Ă  l'Ă©poque soviĂ©tique cette pratique fut parfois encouragĂ©e; aujourd'hui elle n'est jamais utilisĂ©e et paraitrait dĂ©suĂšte.
  2. Les GĂ©orgiennes portent souvent leur patronyme de jeune fille plutĂŽt que le patronyme de leur Ă©poux. Les enfants portent le patronyme du pĂšre.
  3. Lettre du 27 janvier 1921 d’Aristide Briand, ministre français des Affaires Ă©trangĂšres, Ă  EvguĂ©ni GuĂ©guĂ©tchkori -patronyme transcrit Ă  la française-, ministre gĂ©orgien des Affaires Ă©trangĂšres, reconnaissant de jure la RĂ©publique de GĂ©orgie (E. Milhaud, « La GĂ©orgie, la Russie et la SDN », page 9, ComitĂ© international pour la GĂ©orgie, imprimerie du journal de GenĂšve / Repris par diffĂ©rents auteurs ensuite / B.D.I.C., microfilms, Archives de la RĂ©publique indĂ©pendante de GĂ©orgie, bobine 97, boite 31, partie 10).

Références

  1. Dominique Gauthier- Éligoulachvili, MaĂźtre de ConfĂ©rences d’études gĂ©orgiennes Ă  l’INALCO : « Le GĂ©orgien de poche » page 78 Ă  83, Assimil Évasion, Paris 2003, (ISBN 2-7005-0322-8).
  2. Geneanet : « Nom de famille géorgien » 29 décembre 2015.
  3. IrĂšne Assatiani & Michel Malherbe : « Parlons gĂ©orgien » page 152, L’Harmattan, 1997, (ISBN 2-7384-5123-3).
  4. Colisée : « La Légation géorgienne, l'Office des réfugiés géorgiens ».
  5. Zourabichvili est le nom de jeune fille de la SecrĂ©taire perpĂ©tuelle de l’AcadĂ©mie française, Mme HĂ©lĂšne CarrĂšre d’Encausse.
  6. Patronymes des titulaires de l’équipe nationale gĂ©orgienne de rugby jouant dans des clubs français.
  7. Annuaire des cinéastes, patronymes se terminant par chvili ou dze.

Liens externes

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