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Chapelle Saint-Tugen

La chapelle Saint-Tugen est située à Saint-Tugen en Primelin, commune du pays du Cap Sizun, canton de Pont-Croix (FinistÚre, France). Il s'agit d'une chapelle des XVIe et XVIIe siÚcles.

Chapelle de Saint-Tugen
Présentation
Type
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
48° 01â€Č 19″ N, 4° 35â€Č 33″ O
Carte

Hagiographie

Cantique (en langue bretonne) en l'honneur de saint Tugen dont le texte a été recueilli par François-Marie Luzel.
La clef de Saint-Tugen.

Saint Tugen ou Tujan, a vécu au Ve siÚcle. Il fut recteur de la paroisse de Brasparts, dont il est le patron, et devint le deuxiÚme abbé de Daoulas. Il est ainsi représenté en abbé mitré tenant la crosse abbatiale.

N’ayant pu sauvegarder la puretĂ© de sa sƓur qu'il avait vouĂ©e Ă  Dieu, il s’écria « mieux vaut commander une bande de chiens enragĂ©s que garder une seule femme »[1]. DĂšs lors, il fut l’intercesseur contre la rage. Il est reprĂ©sentĂ© avec la clef de saint Pierre, que les papes envoyaient comme relique aux personnages qu’ils voulaient honorer. Celles-ci Ă©taient capables de guĂ©rir des maladies ou des paralysies par apposition. La tradition locale l’a associĂ©e au pouvoir du saint dâ€˜Ă©carter ou de guĂ©rir de la rage. Par extension, le pĂ©ril de la rage ayant disparu, on l’invoque contre les rages de dents.

Clefs de Saint-Tugen (souvenir de pÚlerinage censé protéger contre la rage).

Le sanctuaire

Destination d'un pardon rĂ©putĂ©, on venait de toute la Cornouaille, du TrĂ©gor ou du Vannetais par milliers pour invoquer le saint et se munir des petites clefs apotropaĂŻques contre la rage que l’on fabriquait en plomb et qui Ă©taient bĂ©nites Ă  cette occasion[2]. Elles Ă©taient vendues lors du pardon de Saint-Tugen le troisiĂšme dimanche de juin.

Le jour du pardon, on piquait avec une clef en fer pointue, que la légende attribue à saint Tugen, une énorme quantité de pains , lesquels ne peuvent moisir et qu'un seul morceau de ce pain, jeté à un chien présumé enragé le met en fuite...Ces pains avaient aussi la réputation de protéger contre la rage ceux qui en mangeaient. Henri Gaidoz indique que «Les habitants de Primelin sont désignés sous le nom de paotred en c'halouez ("les garçons de la clef") parce qu'en mémoire de saint Tujean [Tugen], ils portent une petite croix brodée sur leurs habits»[3].

Un article publiĂ© en 1909 dĂ©crit en dĂ©tail la chapelle Saint-Tugen et dĂ©plore qu'elle soit alors « mal entretenue, faute de ressources suffisantes [et] dans un Ă©tat dĂ©plorable (...), les toitures menacent de s'effondrer »[4]. Le journal La DĂ©pĂȘche de Brest et de l'Ouest du Ă©crit que « malheureusement la toiture menace de s'effondrer et un trou bĂ©ant qui s'est ouvert en face de l'entrĂ©e reprĂ©sente un grand danger. Le recteur de la paroisse voulant prĂ©server ce bijou artistique a fait commencer les travaux de restauration les plus urgents. On est venu Ă  son aide, mais on n'a pas encre rĂ©uni les fonds nĂ©cessaires »[5]

  • Le pardon de Saint-Tugen vers 1920 (carte postale).
    Le pardon de Saint-Tugen vers 1920 (carte postale).
  • Le Grand pardon de Saint-Tugen dĂ©crit en 1924 (journal La DĂ©pĂȘche de Brest et de l'Ouest).
    Le Grand pardon de Saint-Tugen dĂ©crit en 1924 (journal La DĂ©pĂȘche de Brest et de l'Ouest).
  • La chapelle Saint-Tugen (photographie datĂ©e de 1929).
    La chapelle Saint-Tugen (photographie datée de 1929).
  • La chapelle Saint-Tugen et son calvaire (carte postale, vers 1930).
    La chapelle Saint-Tugen et son calvaire (carte postale, vers 1930).

Comme autrefois, mais avec moins de ferveur peut-ĂȘtre, car devenu au cours du XXe siĂšcle un Ă©vĂ©nement de plus en plus touristique, la chapelle attire encore de nombreux fidĂšles venus implorer au grand pardon de juin le saint intercesseur pour obtenir l’indulgences plĂ©niĂšre de leurs fautes ou une guĂ©rison. Il y eut jusqu'Ă  sept pardons par an jusqu'au XIXe siĂšcle.

L'enclos

On accĂšde Ă  l’intĂ©rieur de l’enclos par cinq Ă©chaliers et par une porte triomphale de type ogival sur le cĂŽtĂ© sud. Elle est composĂ©e d’un arc brisĂ© doublĂ© d’un arc en accolade Ă  choux frisĂ©s. Un Christ aux liens la surmonte et deux pinacles l’encadrent qui s’amortissent sur des culots sculptĂ©s de figures.

Une autre porte plus simple en anse de panier et Ă©chalier ouvre l’enclos Ă  l’ouest.

Le calvaire fut dĂ©truit vers 1794. Il en reste le socle et quelques sculptures rĂ©employĂ©es au pied de la croix du nouveau calvaire[6]. Il est situĂ© au sud du placĂźtre et s‘appuie sur six degrĂ©s quadrangulaires aux angles arrondis. Le socle carrĂ© porte des bas-reliefs: une tĂȘte de mort et deux tibias, un cƓur avec une flamme et une inscription, M : PRIOL. F 1821 qui date la conception du nouveau calvaire. Un court fĂ»t octogonal se termine par une croix simple et un Christ en mĂ©tal.

Cinq statues, dont certaines sont gĂ©mellĂ©es, sont placĂ©es sur la plus haute marche: on reconnait un saint Tugen ou un saint Pierre avec une clef, Marie-Madeleine avec son vase Ă  parfum, gĂ©mellĂ©e Ă  un autre personnage sans tĂȘte, une sculpture non identifiĂ©e et, au centre, du cĂŽtĂ© est, une Vierge de pitiĂ©[7] - [8].

Jusqu'en 1862, date oĂč il est dĂ©moli, l'enclos possĂ©dait un ossuaire[8].

La construction

C’est une massive construction de 29 mĂštres de long sur 28 de large. Blottie dans un vaste enclos en contrebas des routes longeant le mur de clĂŽture, et malgrĂ© ses dimensions, la chapelle ne s’impose pas.

La premiĂšre mention de l’existence d’une chapelle de saint Tujan remonte Ă  1118. Grande chapelle trĂ©viale, elle est le chef-lieu d’un territoire plus vaste que le reste de la commune de Primelin. « Pour faciliter la tĂąche du clergĂ©, les grandes paroisses rurales ont Ă©tĂ© dĂ©coupĂ©es en trĂšves. [
] L’existence des trĂšves reste liĂ©e Ă  l'habitat dispersĂ©, et les raisons invoquĂ©es pour leur crĂ©ation relĂšvent de deux ordres : la distance de l'Ă©glise paroissiale et la prĂ©caritĂ© des chemins en hiver, pĂ©riode au cours de laquelle les villages se trouvaient frĂ©quemment coupĂ©s du bourg »[9]. Dans un acte de 1418 il est rappelĂ© l'anciennetĂ© de Saint-Tugen comme trĂšve de Primelin. Ce statut fut confirmĂ© Ă  plusieurs reprises entre 1437 et 1530. De la trĂšve de Saint-Tugen dĂ©pendaient quatre manoirs, quinze villages, une chapelle disparue en 1672 dĂ©diĂ©e Ă  saint Toc'hou. La chapelle Ă©tait desservie par cinq chapelains et avait son propre prĂ©dicateur de carĂȘme. La trĂšve fut supprimĂ©e en 1785[9] - [2] - [10].

Plan n°1 : Les différentes périodes de construction de la chapelle

La construction commencée par René du Menez, seigneur de Lézurec et sa femme Marie du Faou, s'étale de 1535 à 1773. Le plan initial à trois vaisseaux et chevet plat, va recevoir aux cours des siÚcles des agrandissements : la tour érigée de 1579 à 1581, le transept nord-ouest, la double arcade et la chapelle nord ajoutés en 1611 par Alain du Menez, puis la sacristie de 1720 à 1721 et pour finir le transept remanié entre 1749 et 1773[8].

Les XVIe siĂšcle et XVIIe siĂšcle furent Ă  Primelin une Ă©poque de grande prospĂ©ritĂ© oĂč l’industrie des pĂȘcheries, des sĂ©cheries et de la navigation fut florissante. Celle-ci influença l'architecture religieuse dont un Ă©lĂ©ment emblĂ©matique est encore visible sur les murs extĂ©rieurs de la chapelle Saint-Tugen : les « vaisseaux de pierre ». Ces bas-reliefs reprĂ©sentant des bateaux de pĂȘche ont Ă©tĂ©, selon Daniel Bernard[11] , sculptĂ©s par les marins eux-mĂȘmes « pour bien marquer la part qui leur revenait dans ces bĂątisses Ă©levĂ©es de leurs deniers »[12].

La chapelle est reconnue comme Monument historique en 1909, le placĂźtre et sa porte triomphale en 1963.

La tour

Le portail occidental est dominĂ© par les 28 mĂštres d’une tour carrĂ©e (6,50 mĂštres de cĂŽtĂ©) faisant office de clocher. Elle est conçue sur un modĂšle simplifiĂ© des tours de la cathĂ©drale de Quimper et s’apparente Ă  celles d’autres chapelles qui ont exploitĂ© le mĂȘme vocabulaire architectural : baies Ă©troites et allongĂ©es, fausses arcatures Ă  mitre et ornements flamboyants. On le retrouve entre autres sur les tours de Locronan, Pont-Croix, Le FolgoĂ«t, Saint-Herbot ou Ploare-en-Douarnenez[13] - [14] - [15].

Les profondes embrasures des quatre baies, consolidĂ©es par deux traverses, sont composĂ©es de sept colonnettes et de six arcatures en plein cintre Ă  chapiteaux et bases prismatiques, finissant par une archivolte en accolade. Au sommet, autour des baies, se succĂšdent de fausses arcades Ă  fausse mitre, avec fleurons et crochets. Au-dessus, une corniche Ă  modillons et un bandeau Ă  motifs flamboyants fait la transition avec la corniche et ses huit gargouilles, recevant la terrasse entourĂ©e d’une balustrade de cercles quadrilobĂ©s.

La tour est flanquĂ©e de deux tourelles. La plus grande au sud, de forme octogonale sur une base carrĂ©e est couverte d’une flĂšche ornĂ©e de crochets qui s’élĂšve jusqu'Ă  la galerie supĂ©rieure. L'escalier qu'elle renferme conduit Ă  une galerie Ă  balustrade flamboyante, ajourĂ©e de mouchettes, reliant les deux contreforts au-dessus du portail. La galerie rejoint l'escalier Ă  vis amĂ©nagĂ© dans la seconde tourelle circulaire Ă  l’angle nord-ouest, permettant l’accĂšs Ă  la plateforme supĂ©rieure. Trois gargouilles sortent sous la balustrade.

Elle porte au sommet de la tourelle nord-ouest les dates et inscriptions : 1581 et X : C. 1579.

La flĂšche centrale prĂ©vue ne fut jamais exĂ©cutĂ©e mais celle de l’église de PloarĂ© Ă  Douarnenez donne une bonne idĂ©e de ce qu’elle aurait pu ĂȘtre[8].

Le portail occidental

Au portail occidental (1) (les chiffres et les lettres placĂ©s entre parenthĂšses renvoient au plan situĂ© en fin du texte), nous retrouvons l’influence quimpĂ©roise[15]. La porte est en anse de panier encadrĂ©e de voussures se finissant par une accolade au profil trĂšs aigu. Elle est surmontĂ©e d’un gable ornĂ© de choux frisĂ©s et d'un fleuron effleurant les trois corniches Ă  modillons superposĂ©es en encorbellement qui soutiennent la galerie. Ses rampants coupent en partie basse les fins pinacles d’encadrement de la porte et retombent sur des culots sculptĂ©s d’un anges et d’un homme en chapeau tenant chacun un phylactĂšre. Sur l'un il est inscrit AVE MARIA et sur l’autre PAX VOBIS.

Le portail est encadrĂ© de quatre contreforts angulaires Ă  trois ressauts marquĂ©s par des pinacles Ă  crochet de type quimpĂ©rois qui montent jusqu’au sommet de la tour[15]. À leur base, quatre niches Ă  dais constituĂ©es de trois gables garnis de crochets et de fleurons, cantonnĂ©s de pinacles, reçoivent les sculptures des quatre Ă©vangĂ©listes, (a) Ă  (d).

Le porche méridional

C’est une construction monumentale (2) dont l’arĂȘte Ă  crochets du pignon est raccordĂ©e au fronton par des sortes de flammes (succession de mouchettes) dessinant une vĂ©ritable dentelle de pierre.

L’archivolte de la porte en anse de panier est un remplage ajourĂ© en mouchettes soutenu par quatre colonnettes. Il est surmontĂ© d’une accolade et d’un gable aux arĂȘtes dĂ©corĂ©es de crochets en feuilles de choux frisĂ©s, qui traversent les bases des fines colonnes retombant sur des colonnes torsadĂ©es et supportant deux statuts d’apĂŽtres.

Au somment du gable, saint Tugen sous un dais tient le bĂąton pastoral et sa clef (e).

Deux contreforts sommĂ©s de pinacles fleuronnĂ©s encadrent l'entrĂ©e du porche. Ils sont garnis de niches surmontĂ©es de façon trĂšs caractĂ©ristique ici d’une accolade, d’un gable et de pinacles reproduisant en miniature le dĂ©cor des portails. RenĂ© Couffon les relie Ă  celles de Saint-ThĂ©leau de Plogonnec (1544), de l'Ă©glise de PloarĂ© (1548), de Notre-Dame de PitiĂ© de Treguennec, de l'Ă©glise de Plouhinec (vers 1550) et de la TrinitĂ© de PlozĂ©vet (1566)[13] - [16].

Le porche est constituĂ© d’une seule travĂ©e en voĂ»te d'ogive octopartite, se finissant par une clef constituĂ©e de deux personnages en buste prĂ©sentant un blason.

Une inscription est gravĂ©e sur l'imposte de la porte : ESTIENE : ANSQVER : FA : LAN : 1663. Étienne : Ansquer : Fabricien : l’an : 1663, (plusieurs patronymes ANSQUER sont attestĂ©s Ă  Plimelin mais avec d’autres prĂ©noms qu’Étienne).

La statuaire extérieure

Plusieurs statues en kersanton sont dans le style du MaĂźtre de Plougastel, actif entre 1750 et 1621 en LĂ©on et en Cornouaille. Ces Ɠuvres se caractĂ©risent par des traits rĂ©currents que nous retrouvons dans les sculptures de la chapelle de Saint-Tugen : « visage rond, ferme, sĂ©vĂšre avec des barbes rĂ©guliĂšres et soigneusement peignĂ©es. Les Ă©paules sont Ă©troites et basses. Les plis des vĂȘtements sont trĂšs structurĂ©s avec toujours les mĂȘmes formes : plats, Ă  festons et ronds »[17].

À l'extĂ©rieur, nous retrouvons de ce maĂźtre sculpteur, sur la face occidentale, les quatre Ă©vangĂ©listes sous les dais des niches mĂ©nagĂ©es dans les murs des contreforts. Les tĂȘtes des apĂŽtres Mathieu, Marc et Luc ont Ă©tĂ© restituĂ©es par Nathalie Tran de l’atelier Le Floc'h en 1996 en s’inspirant des sculptures du calvaire de Plougastel-Daoulas. Ils ont chacun une main posĂ©e sur un pupitre et l’autre Ă©crivant.

On reconnait Mathieu (a) (contrefort gauche) identifiable par son tĂ©tramorphe : l’homme debout tenant le Livre sur sa tĂȘte comme un tĂ©lamon devant l'apĂŽtre. Jean l'ÉvangĂ©liste, (d) (contrefort droit), imberbe avec Ă  ses pieds un oiseau reprĂ©sentant l'aigle et au centre Marc avec le lion (b) et Luc dont il ne reste que les pattes avant du taureau(c). Au-dessus de Jean, Ă  la base du rampant, sont reprĂ©sentĂ©es une bĂȘte hĂ©raldique et Marie-Madeleine munie de son vase Ă  parfum.

Sur la face mĂ©ridionale, cinq apĂŽtres sont prĂ©sents Ă  l’extĂ©rieur et six Ă  l’intĂ©rieur du porche. DĂ©capitĂ©s sous la RĂ©volution, ils ont retrouvĂ© leurs tĂȘtes en 1852[2].

Trois d’entre eux occupent les contreforts latĂ©raux du portail, placĂ©s sur les consoles dĂ©corĂ©es de masques et d'animaux chimĂ©riques.

À gauche, BarthĂ©lemy (h) et son couteau (un monstre tricĂ©phale occupe la console) et un apĂŽtre non identifiĂ© (i) qui pourrait ĂȘtre Philippe tenant une croix dans l'hypothĂšse oĂč Thomas se placerait sous le porche sud tenant un morceau de son Ă©querre brisĂ© ; Ă  droite Jean (j), imberbe comme il se doit, tenant la coupe d’oĂč sort une tĂȘte de serpent. Dans la LĂ©gende dorĂ©e, Jacques de Voragine (1228-1298) raconte que pour prouver la supĂ©rioritĂ© du christianisme sur les croyances paĂŻennes Jean boit une coupe de poison qui, par la grĂące de Dieu, n’eut aucun effet sur lui. Le poison est matĂ©rialisĂ© par un serpent ou un dĂ©mon sortant de la coupe. L’atelier de Le Floc'h Ă  complĂ©ter la sculpture en refaisant la tĂȘte en 1996.

Encadrant saint Tugen (e) sur le gable surplombant le portail mĂ©ridional, se tiennent deux autres apĂŽtres habillĂ©s en Ă©vĂȘque, portant aube, rochet, dalmatique et mors de chape dĂ©corĂ© d’un losange : Ă  gauche Mathias avec une hallebarde (f) et Ă  droite Mathieu, ancien collecteur d’impĂŽts, est reprĂ©sentĂ© tenant une balance (g).

La statue de Jude a quittĂ© sa place d’origine sur le contrefort du portail mĂ©ridional, pour occuper le mur sud de la sacristie quand celle-ci fut Ă©difiĂ©e en 1720 (k). Jude porte d’une main une Ă©pĂ©e et de l’autre le Livre. Il est placĂ© sous une arcade en plein cintre classique surmontĂ©e de trois visages et la console est un ange aux ailes dĂ©ployĂ©es.

Sous le porche, cĂŽtĂ© est (2), sous des dais richement ornĂ©s, on reconnaĂźt trois apĂŽtres. De gauche Ă  droite, identifiĂ©s par leurs attributs : Pierre et la clef, AndrĂ© et la croix du mĂȘme nom et Jacques le Majeur par les coquilles sur la sangle de sa besace, le bourdon et son large chapeau. Au cĂŽtĂ© ouest, de gauche Ă  droite, un apĂŽtres dont l’attribut est brisĂ© (peut ĂȘtre Thomas ?), Simon avec sa scie et Jacques le Mineur avec le battoir de foulon, vĂȘtus tous deux d’une ample tunique resserrĂ©e Ă  la taille et munis d’un livre ouvert.

Toutes les figures présentent un phylactÚre maintenant muet.

Au fond du porche une porte Ă  trois voussures en anse de panier surmontĂ©e d’un arc en accolade donne accĂšs Ă  la chapelle. Au-dessus, les statues du Christ sauveur, de sainte Anne enseignante et de la vierge Ă  l’enfant, toutes trois du mĂȘme sculpteur, reposent sur une frise de tĂȘtes d’animaux chimĂ©riques [17].

Agencement intérieur

Au rez-de-chaussĂ©e de la tour, deux piĂšces accostent le porche latĂ©ralement. Sur le linteau de l'une d'elles, nous pouvons lire la date de 1593. Il pourrait s’agir de la premiĂšre « secraiterie » ou chambre du trĂ©sor, avant qu'elle ne soit rĂ©servĂ©e, sous la protection de saint Tugen, Ă  recueillir les « enragĂ©s » dans l’attente de leur trĂ©pas [18] - [19] On peut lire : H : C : R :, soit « Henri : Capiten : Recteur : 1595 ». En dessous est inscrit : M : SISOV : 1593.

Une seconde porte donne accùs à l'escalier de la tour de l’angle sud (4).

La nef est composĂ©e de quatre travĂ©es dĂ©limitĂ©es par des arcades en ogive aux largeurs inĂ©gales et soutenues par des colonnes dans lesquels viennent se fondre les arcs Ă  pĂ©nĂ©tration des arcades[16]. Les deux arcades de 1611, transversales Ă  la nef, Ă©difiĂ©es lors de l'agrandissement de l'aile nord, sont en plein-cintre avec de volumineuses clefs en console. Elles reposent sur de courtes colonnes ioniques montĂ©es sur des bases rectangulaires Ă  corniches saillantes. Les chapiteaux sont dĂ©corĂ©s de volutes. Le plafond de la nef est une voĂ»te ogivale en bois, ornĂ©e de culots en pendentifs au pied des poinçons et des jambettes de la charpente, reprĂ©sentant de petits personnages. À la base de la voĂ»te les sabliĂšres sont sculptĂ©es de personnages, dont certains tiennent des armoiries, de visages, d'une scĂšne de pĂȘche, de grotesques, d'animaux (dragons et lions), de volutes et de rinceaux. Dans la nef, elles sont ponctuĂ©es de blochets et d’engoulants crachant de leur gueule les entraits de la charpente[20].

Au premier entrait du chƓur est fixĂ©e une poulie. Jusqu'au XVIe siĂšcle la rĂ©serve d’hosties Ă©tait suspendue dans une pyxide au-dessus de l'autel.

Le chƓur (5) est Ă©clairĂ© par une verriĂšre en verre blanc (6), composĂ©e de trois lancettes en plein cintre surmontĂ©es d’un rĂ©seau flamboyant. Jusqu'au XVIIe siĂšcle le chƓur Ă©tait fermĂ© par un jubĂ© dont il reste des vestiges dans la sacristie.

Dans le sol du chƓur, entre les stalles, se trouve une dalle funĂ©raire en ardoise des seigneurs de Leuzerec.

Les fonts baptismaux

À l’angle sud-ouest dans le bas-cĂŽtĂ© est placĂ© le baptistĂšre monumental. Une cloison Ă  fond rouge dĂ©corĂ©e de rinceaux et de deux mĂ©daillons peints entre 1679 et 1705 reprĂ©sentant l’un, un mariage[14] et l’autre, un baptĂȘme (8), s’élĂšve jusqu'Ă  la voĂ»te[1]. Ces deux sacrements ont en rĂ©ponse Ă  l’intĂ©rieur du baptistĂšre sur la voute, deux autres sacrements, la confession (9) et la confirmation (10) oĂč est inscrit dans le tableau : Mre : IAN PERENNS : R / HERVE PLOINEC : F : LAN : 1679. (Messire : Jean PĂ©rennĂšs : Recteur / HervĂ© Ploinec : fabricien : l'an : 1679).

Ces deux tableaux sont accompagnĂ©s du baptĂȘme du Christ par saint Jean Baptiste avec l'inscription en dessous : MRE I. GLOAGUEN CRE DE PRIMELEN EN 1705 / BAPTISE CET ENFT NAY DEPUIS UN MOMENT. (Messire I. Gloaguen curĂ© de Primelin en 1705 / Baptise cet enfant nĂ© depuis un moment).

Une clÎture de gros balustres en bois ajoure la partie médiane. Une inscription date la construction de 1705 : F. EN. 1705. D. T. D. YVES : POVLHAZAN . Fqve (Fait. En. 1705. Du. Temps. De. Yves. Poulhasan . Fabrique).

Comme dans d’autres baptistĂšres de Basse Bretagne, une cheminĂ©e (11) dans l’angle ouest complĂšte l’ensemble.

Le catafalque

Le catafalque est de 1642 (12)[14]. Il est posé sur des tréteaux à balustres avec un couvercle articulé en forme de toit à quatre pans en bùtiÚre. La mort avec sa faux et un objet non identifié sont peints en rouge et blanc sur le couvercle. On peut lire sur l'un des cartouches :

Qui speculum cernis / Cur non mortalia spernis : Tali namque domo / Clauditur omnis homo. (À la vue de ce miroir / Pourquoi ne pas mĂ©priser les choses pĂ©rissables ? / Car c'est en telle demeure / Qu'est enfermĂ© tout mortel).

Sur les petits cĂŽtĂ©s deux statues sont fixĂ©es sur des traverses qui coulissent chacune dans un balustre pour soutenir le couvercle sur leur tĂȘte une fois dĂ©pliĂ©es. Elles reprĂ©sentent Adam et Ève, bras Ă©tendus en croix, tenant dans leurs poings des bobĂšches pour recevoir des cierges. Les cierges et les bras en croix, reprĂ©senteraient le Christ (la lumiĂšre), la Passion et sa RĂ©surrection (la croix) par lesquelles la RĂ©demption arrive.

La chaire Ă  prĂȘcher

En chĂȘne, la chaire Ă  prĂȘcher est datĂ©e de 1766 et est surmontĂ©e d’un ange sonnant de la trompette qui Ă©voque celle du prophĂšte IsaĂŻe : « Criez sans cesse, faites retentir votre voix comme une trompette » (Ch. 58, 1) ou « la derniĂšre trompette » de saint Paul, celle de la rĂ©surrection qui fera « sortir tous les morts de leurs tombeaux » (1. Corinth. XV). En sa main gauche il tient une palme, symbole de la victoire sur le mal. En face, sur le mur du collatĂ©ral un grand crucifix est placĂ© en rĂ©ponse Ă  l'Ange de l'Apocalypse.

Les litres funéraires

Les litres funéraires peintes autour de la nef était un droit honorifique qui marquait la prééminence d'une famille noble sur un édifice religieux lors des funérailles [21] - [9] - [10]. En tant que fondateur, la famille du Menez était seigneur prééminencier de la chapelle et bénéficiait des droits qui y étaient associés[22].

À Saint-Tugen, deux litres sont visibles (13). La premiĂšre, sur fond jaune, porte les armoiries du seigneur du MĂ©nez. Le seconde par-dessus, fut peinte Ă  l’occasion du dĂ©cĂšs de son petit-fils, RenĂ© du MĂ©nez, au XVIIIe siĂšcle. Au nord est conservĂ©e la tĂȘte de litre prĂ©sentant les armes mi-partie du MĂ©nez et de BrĂ©zal entourĂ© du collier de l'Ordre de Saint-Michel alors qu'au sud figurent celles du MĂ©nez et Dourdu et de leurs familles alliĂ©es (voir ci-dessous, le paragraphe « Armoiries »). Il reste peu de litres visibles dans les Ă©glises, car elles devaient ĂȘtre dĂ©truites ou recouvertes d'un badigeon un an aprĂšs les obsĂšques, aussi leur prĂ©servation reste exceptionnelle. À Saint-Tugen elles masquent en partie des peintures plus anciennes dont on peut voir encore au sud l'Agonie du Christ, le Baiser de Judas et au nord la Flagellation[9].

Les armoiries

Pour marquer la prééminence de la famille du Ménez, de nombreuses armoiries parsÚment la chapelle, frappées sur les pierres, inscrites aux frontons des retables, figurant aux pendentifs et aux clefs de la voûte, aux abouts des poinçons et sur la litre[23].

- Blasons des Menez de Lézurec : d'azur à la croix pleine d'or cantonnée au premier canton d'une main dextre d'argent (une main gauche en argent dans la partie supérieure gauche du blason)(au fronton du retable de sainte Barbe la croix ne présente qu'une branche car le blason est mi-partie avec celui des Bouilly).

  • Gourcuff : d'azur Ă  la croix pattĂ©e d’argent chargĂ©e en cƓur d'un croissant de gueules. Alain du MĂ©nez Ă©pouse Marguerite de Gourcuff en 1600.
  • Aultret de Lezoualc'h : d'or Ă  cinq trangles (dĂ©formation du mot tringle) ondĂ©es d’azur et d'argent Ă  quatre fasces ondĂ©es d'azur (les trangles ou fasces, sur les blasons, sont des bandes horizontales. Quand elles sont ondĂ©es elles Ă©voquent l'eau, riviĂšres ou mers et renvoie Ă  la devise des Autret : DrĂ© ar mor (au-delĂ  des mers). Yves Aultret Ă©pouse en 1618 Marie du Menez.
  • BrĂ©zal : de gueule Ă  six besants d'or ordonnĂ©s 3, 2 et 1. Yves du MĂ©nez Ă©pouse Marguerite de BrĂ©zal en 1623.
  • Bouilly de TrĂ©bry : d'azur Ă  la barre d’argent accompagnĂ©e de deux croissants d’argent. Yves du Menez, chevalier de l’ordre de Saint Michel, Ă©pouse Marguerite du Bouilly en 1657.
  • Keridiern : d’or Ă  trois roses de gueules.
  • Saluden de Kernysan : d’or Ă  trois fleurs de lys de gueules, une Ă©toile de mĂȘme en abyme.
  • Peunfentonio : burelĂ© de dix piĂšces de gueules et d’argent (dix bandes alternativement rouges et argentĂ©es). RenĂ© du Menez Ă©pouse Marie de Penfentonio vers 1683.

Les retables

Un acte de 1626 mentionne la prĂ©sence de neuf autels avant la destruction du jubĂ© entraĂźnĂ©e par les conclusions du concile de Trente. Il n'en reste aujourd’hui que quatre. Quatre retables architecturĂ©s d'Ă©poques diffĂ©rentes, Ă  ailerons en volutes de feuilles d'acanthe, ornent le maĂźtre-autel et les autels secondaires.

  • Dans le chƓur, l'autel baroque et son retable sont Ă©rigĂ©s entre 1647 et 1786 (14). Ils se dĂ©ploient sur quatre niveaux et accueille huit statues.

Au premier niveau et au centre, sur l'autel rectangulaire Ă  trois panneaux et deux gradins, un baldaquin (ciborium) Ă  quatre colonnes torses aux chapiteaux corinthiens, couvre un tabernacle trĂšs ouvragĂ© en bois dorĂ© et peint, surmontĂ© d’une crucifixion. Devant les deux niches dĂ©limitĂ©es par des colonnes torses aux chapiteaux corinthiens, se tiennent deux anges adorateurs Ă  genoux sur des coussins. Les deux niches accueillent au nord la statue de saint Primel avec son bĂąton (il est le patron de la paroisse et est parfois confondu avec saint Fiacre et saint Vincent Ferrier, il a Ă©tĂ© aussi identifiĂ© comme saint Tohou ou Toc'hou et proviendrait de la chapelle de dĂ©votion dĂ©diĂ©e Ă  ce saint et dĂ©truite dans les annĂ©es 1670), et au sud celle de saint Jean l'ÉvangĂ©liste avec le calice[2].

En pendant, au deuxiĂšme niveau sur des consoles, deux jeunes garçons portent des bouquets. Au-dessus, Ă  gauche, saint Corentin et ses attributs (un poisson et une fontaine), et Ă  droite une Vierge Ă  l'Enfant. Chacune de ces figures est encadrĂ©e d’anges dans des positions diffĂ©rentes : Ă  gauche ils se tiennent la tĂȘte dans leur main et Ă  droite l’un paraĂźt Ă©plorĂ© et l’autre joyeux.

Les retours du retable sont occupĂ©s au nord d’un saint Michel Archange (XVIe siĂšcle) (l) tenant la balance du jugement dernier et terrassant le dragon avec sa croix. Au sud, du premier quart du XVIIe siĂšcle, saint Tugen en Ă©vĂȘque ceint de la mitre, revĂȘtu de la chape (grand manteau sans manches), du surplis et d’une robe talaire bleue descendant jusqu'au pied (m)[10]. Il tient le livre, la crosse et une clef. À ses pieds un jeune enfant en priĂšre, aux joues gonflĂ©es et un chien enragĂ© Ă©voquent son pouvoir de guĂ©rir de la rage et par extension de la rage de dents.

  • Au fond du transept nord (Ă  gauche du chƓur) le retable a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 1649 pour la ConfrĂ©rie du Rosaire (15). Il est encadrĂ© de colonnes torses dĂ©corĂ©es de pampres de vigne, les chapiteaux sont composites, et leurs piĂ©destaux dĂ©corĂ©s de volutes et de mĂ©daillons bombĂ©s (miroirs). L'entablement est droit, ornĂ© de denticules, couronnĂ© d’un fronton circulaire dont le centre est occupĂ© par un motif gĂ©omĂ©trique dorĂ©.

Le tableau naĂŻf au centre est de 1846, avec inscription de la donatrice : MRE PRIOL DE KLAOUEN 1846 (Marie Priol de Kerlaouen). On y voit la scĂšne classique de la remise du Rosaire : un chapelet par l'enfant Ă  sainte Catherine de Sienne et par la Vierge Ă  saint Dominique. Celui-ci est accompagnĂ© d’un chien tenant un flambeau dans sa gueule car, en latin, son nom faisait en jouant sur les mots Domini cane, les « chiens de Dieu », et que par son ardente prĂ©dication Dominique enflamma le monde.

Un cartouche figurait en haut du retable du rosaire, jusqu'avant la restauration en 1988. D'aprĂšs un dessin figurant dans l’ouvrage du chanoine PĂ©rennĂšs c’était un « Ă©cusson timbrĂ© d’un casque de face, de gueule Ă  deux fasces d’or » et dans la partie infĂ©rieure il y avait une tĂȘte d'ange[2]. Cet Ă©cusson ne fait plus partie du retable et est maintenant accrochĂ© au mur de la chapelle.

  • Le retable de sainte Barbe (16) est montĂ© sur un ancien autel en pierre. Le retable est du dĂ©but du XVIIe siĂšcle rĂ©employant une statue du XVIe siĂšcle placĂ©e sous une arcade Ă  mitre. La sainte tient une tour dans la main gauche et dans la main droite une palme aujourd'hui disparue. Le retable est dominĂ© par un fronton cantonnĂ© de deux angelots, aux armes mi-partie du MĂ©nez et de Bouilly entourĂ© du collier de l’ordre de Saint-Michel. Guillaume de Bouilly, sieur des Porte, reçoit du sieur de la Hunauday, le collier de l’ordre de Saint-Michel lors de la rĂ©ception et prestation de serment de chevalier le 23 mai 1588. Louis XIII concĂ©da le mĂȘme droit Ă  son fils ainĂ©. Yves du Menez, fils d’Alain du MĂ©nez et de Marguerite de Gourcuff fut Ă©galement chevalier de cet ordre[24].
  • Le retable de la Vierge (17) (croisillon sud, mur est) fut Ă©difiĂ© en 1694. Il s’étage sur trois niveaux. Au premier niveau la prĂ©delle qui, sur deux registres, porte des rinceaux et des cartouches sur un fond rouge. De part et d’autre, cĂŽtĂ© gauche dans des mĂ©daillons dorĂ©s sur les piĂ©destaux des colonnes et des ailerons, les figures de saint Yves et de sainte Madeleine ; au cĂŽtĂ© droit celles de saint Pierre, reconnaissable par ses clefs et le coq, et de sainte ThĂ©rĂšse d'Avila.

Au deuxiĂšme niveau, un portique formĂ© d'un entablement classique (chapiteaux corinthiens et corniches Ă  modillons) que portent deux colonnes torses garnies de sarments de vignes et de grappes de raisin que picorent des oiseaux, dĂ©terminent un espace occupĂ© par d’opulentes gerbes de roses accrochĂ©es Ă  des tĂȘtes d’ange et par une niche au pourtour fleuri. Elle encadre une statue de la Vierge heureuse couronnĂ©e par deux angelots et tenant en main droite un sceptre et sur le bras gauche l'Enfant JĂ©sus portant un globe.

Au-dessus de l'entablement (troisiĂšme niveau), une autre niche Ă  colonnettes torses abrite une Vierge de pitiĂ© (Vierge des Douleurs). En pendant, deux mĂ©daillons entourĂ©s de guirlandes reprĂ©sentant Ă  droite le Christ et Ă  gauche la Vierge. À la partie supĂ©rieure en fronton, domine un bas-relief de la TrinitĂ© : Dieu le PĂšre en buste apparaĂźt dans une nuĂ©e, la colombe planant au-dessus dans des raies de lumiĂšre.

La statuaire d'applique

  • Saint Corentin dans une niche polyĂ©drique en forme de caveau Ă  l'angle nord-ouest (n)
  • Saint Nicolas (o) bĂ©nissant en habit d’évĂȘque, chape rouge et verte, soutane violette et gants rouges, dans une niche au fronton circulaire. Peut-ĂȘtre quatriĂšme quart du XVIIe siĂšcle.
  • Saint Christophe, XVIIe siĂšcle, transept sud, angle nord portant l'Enfant JĂ©sus sur ses Ă©paules (p). Il est le viatique des voyageurs contre les dangers et les alĂ©as du voyage.
  • Saint Jean discalceat, (qui veut dire « Jean sans chaussure »), transept sud, angle sud-est (q). Moine franciscain breton du XIIIe ou XIVe siĂšcle, invoquĂ© en la cathĂ©drale de Quimper sous le nom de Yann DivoutoĂč (Jean le DĂ©chaussĂ©) ou Santig Du (Petit Saint Noir) car il soignait les malades atteints de la peste noire, couleur que prenait la peau sous l’effet des hĂ©morragies[25] - [15]. On pense aussi Ă  lui quand il s'agit de retrouver les objets perdus ou de ramener le beau temps.

Les statues de procession

Quatre petites statues, faites entre le XVIIe et les XXe siÚcles, sont posées sur des hampes et accompagnent la procession lors du pardon. Angle nord-ouest deuxiÚme quart du XVIIe siÚcle : saint Tugen (XVIIe), saint Primel et saint Théodore (XXe), saint Chrisante angle nord-ouest.

Les ex-votos

Deux ex-voto de navires du XIXe siÚcle sont posés devant les autels secondaires.

  • Un vaisseau de ligne dĂ©diĂ© Ă  saint Primel (dĂ©but XIXe) (r).
  • Le cuirassĂ© Bayard dĂ©diĂ© Ă  saint Tugen (fin XXe) (s).

L'orfĂšvrerie

Une vitrine sous la baie au nord expose six piĂšces d'orfĂšvrerie. Elles attestent de l’importance trĂ©viale ou pĂšlerine ou des libĂ©ralitĂ©s des paroissiens enrichis par le commerce maritime. La RĂ©volution a dispersĂ© ou refondu une partie du trĂ©sor qui comportait entre-autres, comme il est dĂ©crit dans un acte de 1626 : « deux croix d'argent pesant plus de quarante-cinq marcs (plus de onze kilos), avec six et sept calices d'or et d'argent, et plusieurs beaux ornements »[2].

Les maßtres orfÚvres de Quimper ou de Morlaix ont été commandités pour produire ces calices, patÚnes ou ostensoirs[26].

  • Calice (vers 1620), l'un des plus beaux de la Bretagne. C’est une piĂšce spectaculaire en argent repoussĂ© et dorĂ©. Sa composition Ă  large pied polylobĂ© rappel celui de Saint-Jean-du-Doigt. L’orfĂšvre a employĂ© un dĂ©cor innovant italianisant de rosaces feuillagĂ©es et de chutes de fruits et un nƓud Ă  deux Ă©tages composĂ© de niches superposĂ©es, qui reçoit les statuettes des douze ApĂŽtres[19]. Ce chef-d’Ɠuvre de maĂźtrise de la ciselure est signĂ© de l'orfĂšvre morlaisien François Lapous dont la coupe porte le poinçon[26].
  • PatĂšne (XVe), une scĂšne de bĂ©nĂ©diction par un Ă©vĂȘque occupe le centre de la patĂšne. Un phylactĂšre au-dessus de l’évĂȘque porte l’inscription STUJAN (SAINT TUGEN) et devant lui un homme est agenouillĂ© en donateur sur un fond de vĂ©gĂ©tation[27].
  • Un Ă©tui en argent de la clef en fer dite de saint Tugen. Argent dorĂ© montĂ© sur un pied de calice polylobĂ©, chantournĂ© Ă  accolades, tige Ă  nƓuds et Ă  boutons. Il porte le poinçon RB pour RenĂ© Blanchet, maĂźtre orfĂšvre Ă  Quimper dans les annĂ©es 1640[28] - [19]. Le coffret est une boĂźte en forme de clĂ© pour recevoir la clef en fer, elle-mĂȘme enfermĂ©e dans un Ă©tui en argent en forme de clef. Cette clef, sans panneton, Ă  la forme d’un poinçon de fer, long de quatorze centimĂštres, finissant par une poignĂ©e en forme de double volute rentrante. Elle ressemble Ă  un tau abbatial, ce qui pourrait correspondre, vu son anciennetĂ©, Ă  la tradition qui fait de saint Tugen le deuxiĂšme abbĂ© de Daoulas[29].
  • Reliquaire en argent : Ɠuvre exĂ©cutĂ©e ou restaurĂ©e (?) vers 1662 par RenĂ© Blanchet.

Motifs des sabliĂšres et des culots de la voute

Dans maintes Ă©glises et chapelles de Bretagne sabliĂšres, blochets et culots des voĂ»tes lambrissĂ©es s'ornent de motifs variĂ©s, qui puisent leur inspiration dans la vie quotidienne ou la vie agricole et s'ornent de figures, de vĂ©gĂ©taux et d'un bestiaire imaginaires et fantastique [30]. Un certain nombre de blasons et de phylactĂšres y figurent aussi prĂ©sentĂ©s par des anges[30]. Le nombre de ses sculptures n’a pas suscitĂ© d'Ă©tudes Ă©quivalentes et leur connaissance reste fragmentaire. Pourtant, « les artisans des charpentes participent activement au grand Ɠuvre d'embellissement du lieu de priĂšre »[30].  Ă€ Saint-Tugen ces ornements sont particuliĂšrement prĂ©sents et peuvent ĂȘtre attribuĂ©s, suivant les Ă©poques, Ă  diffĂ©rents sculpteurs dont on retrouve le style dans d’autres sanctuaires du FinistĂšre : Pont-Croix, Plomodiern, PlonĂ©vez-du-Faou ou encore Combrit. Des traits rĂ©currents les identifient : position des tĂȘtes, forme des visages, boucles des cheveux rassemblĂ©es en mĂšches ou Ă©chevelĂ©es. Les techniques employĂ©es vont du bas-relief, peu reprĂ©sentĂ©, Ă  la ronde-bosse en passant par le demi-relief et ils portent encore des traces de polychromie blanche sur fond bleu[30].

Quelques motifs sont remarquables, disposĂ©s Ă  la base des vingt-quatre nervures de la nef, comme la barque et ses trois pĂȘcheurs au bas de la quatriĂšme nervure Ă  partir du chevet que l’on peut aussi voir Ă  Pont-Croix ou Ă  ClĂ©den-Cap-Sizun ; ou ces masques humains, crachant des feuilles de choux, de la nervure neuf et quatre ; Ă  la base de la nervure neuf c’est une figure d’homme barbu mi-homme mi-lion, dont les cheveux sont traitĂ©s comme la criniĂšre du lion de la nervure dix ; la nervure dix-huit prĂ©sente une femme Ă©chevelĂ©e qui ressemble Ă  une figure de gorgone. À la nervure seize c’est un visage joufflu entourĂ© d’un linge aux multiples plis et aux yeux scrutateurs qui semble sortir de son linge pour Ă©pier la nef de la chapelle. Un autre motif couramment employĂ© est celui de l’acrobate que l’on voit par deux fois aux abouts de poinçon de la nef. Ils sont en renversement postĂ©rieur et l’un d'eux montre avec ostentation son ventre et le bombement de sa braguette.  

Aux clefs de voĂ»te, une sĂ©rie d'Ă©cussons rappellent les familles prĂ©Ă©minenciĂšres du sanctuaire :  trois roses pour les Keridiern, trois fleurs de lys pour les Saluden, une croix mi-parti pour les du Menez avec une macle et une demi macle, deux Ă©cussons identiques, des triangles pour les Autret et la croix des du MĂ©nez (cf le chapitre 7.5 les armoiries).

Les inscriptions

Les inscriptions lapidaires

  • À L'extĂ©rieures dans le bras sud du transept figurent deux inscriptions : la premiĂšre H. H. IEAN. BRENEOL. FB. 1760.  Honorable. Homme. Jean. Breneol.. Fabricien. 1760. Un Jean BRENEOL, nĂ© Ă  Kervrant et mort Ă  Primelin, aurait vĂ©cu de 1715 Ă  1780. Et la seconde H. YVEDS. FOLLIC. FABRIQ. 1750.
  • À l'extĂ©rieures de bras nord du transept deux autres inscriptions sont visibles : D / MEROR FABRIC : 1611. D / Merour Fabricien : 1611. Un Daniel LE MEROUR, est nĂ© vers 1625 et mort Ă  Saint-Tugen en 1672. Et LAN 1611 F : MOAL : F. L'an 1611 F : Moal : Fabricien. Un François LE MOAL attestĂ© Ă  Plimelin entre 1597 et 1662.
  • Au mur extĂ©rieur de la sacristie on peut voir I : BRECHONET : F. Yan : Brechonnet : Fabricien. il s’agirait de Jean BREHONNET ou BREC’HONNET, le « h « ou le « c’h » se prononçant tous les deux comme un « r » dur (similaire Ă  la jota espagnole). Il Ă©tatit cultivateur demeurant Ă  Kerhas-Izella, nĂ© vers 1676 Ă  Primelin et mort en 1740.
  • Sur la porte de la piĂšce nord de la tour H : C : R : 1595. Henri : Capiten : Recteur : 1595. Il existe plusieurs patronyme CAPITEN Ă  Primelin entre 1597 et 1628 dont le prĂ©nom est Henri. Un recteur Henry Capiten fut recteur de Penmarc’h en 1591. En dessous : M : SISOV : 1593.

Les inscriptions peintes

  • Des inscriptions sont peintes sur le baptistĂšres, les retables. Elles indiquent les commanditaires et l'annĂ©e de leur rĂ©alisation. On peut voir sur le baptistĂšre, clĂŽture cotĂ© extĂ©rieur F. EN. 1705. D.T.D. YVES. POVLHASAN. F.qve. Fait. En. 1705. Du temps de. Yves. Poulhasan. Fabrique. Et sur le cĂŽtĂ© extĂ©rieur nord, sous le tableau du baptĂȘme M.re : I. GLOAGUEN C.re DE .PRIMELEN EN. 1705 / BAPTIS. CET ENF.t NAY depuis un MOMENt. Messire I. Gloaguen curĂ© de Primelin en 1705 / Baptise cet enfant nĂ© depuis un moment. Dans le tableau de la Confirmation est inscrit MRE: IAN PERENNS : Rr / HERVE : PLOINEC : F : LAN : 1679. Messire : Jean PĂ©rennĂšs : Recteur / HervĂ© Ploinec : fabricien : l'an : 1679. C’est le mĂȘme Sire Jean PĂ©rennes qui a inscrit son nom en 1672 en la chapelle de Saint-ThĂ©odore en Primelin. Il fut doyen du Cap Sizun oĂč son titre est attestĂ© sur un document des archives dĂ©partementales.
  • Devant le retable du Rosaire, sur la porte de la balustrade, une inscription marque la date de crĂ©ation du retable et le nom de celui qui en aura la charge HENRI : LE : GALLIC. - FVT.FA : DV : S.T : R : LAN : 1652. Henri : Le : Gallic. – Fut. Fabricien : Saint. Tugen : Rosaire : l’an : 1652. La confrĂ©rie du Rosaire est installĂ©e le 24 aout 1649 par le rĂ©vĂ©rend pĂšre Gilles Binet, docteur en thĂ©ologie et prieur des Dominicains de QuimperlĂ©. Le retable est Ă©rigĂ© et le fabricien Henri Le Gallic est nommĂ© pour en assurer l’entretien.
  • Sur les lambris IAN : BITAR : 1709 : F. Yan : Bitar : 1709 : Fabricien, et sur Lambris au-dessus de l’autel du rosaire F : D : T : DE SIMON DAGORN. MAIRE 1810. Fait : Du : Temps. De Simon Dagorn. Maire 1810.

Les marques lapidaires

À Saint-Tugen, des marques identitaires sont visibles dans la partie ouest de l'Ă©difice[31]. Ces symboles de formes gĂ©omĂ©triques simples ou Ă©laborĂ©s, de diffĂ©rentes tailles, sont repĂ©rables soit au ras du sol, soit en hauteur. Difficilement visibles, seule une lumiĂšre rasante peut les rĂ©vĂ©ler. Nous proposons ci-dessous trois exemples de ces marques.

  • PremiĂšre inscription : pierre d’angle tourelle d’escalier Nord, palier d’accĂšs du 1er Ă©tage du clocher
1. Tourelle d’escalier Nord
  • DeuxiĂšme inscription : pan Nord-Ouest chambre des cloches, Ă  gauche de l’oculus
2. Chambre des cloches
  • TroisiĂšme inscription : mĂȘme endroit au-dessus de l’oculus (derniĂšre assise)
3. Chambre des cloches, au-dessus de l’oculus

Fontaine

À quelques mĂštres de l'enclos, un Ă©dicule en pierres de taille du XVIe siĂšcle prĂ©sentant une ouverture en anse de panier moulurĂ©e et une voĂ»te profonde, marque l'emplacement de la fontaine de dĂ©votion[32]. Elle abrite une petite statue de saint Tugen, attribuĂ©e au maĂźtre de Plougastel[17]. En accord avec les vertus thaumaturgiques de saint Tugen, on lui attribue le pouvoir de prĂ©venir de la rage et, par extension, de guĂ©rir de la rage de dents. La rage Ă©tait surnommĂ©e le « mal de Saint-Tujan »[33].

Les croyances liées à cette fontaine, en fait une ordalie, ont été décrites en détail dans un article publié en 1940[34].

Plan

Plan n°2 : Emplacement des sculptures et du mobilier. Plan de M.G. Lefevre dans Saint Tugen de Roger Moullec.

LĂ©gende du plan no 2.

(1) Portail occidental ; (2) Portail mĂ©ridional ; (3) Porte de la secraiterie puis de la prison oĂč Ă©taient enfermĂ©s les victimes de la rage ; (4) porte de l’escalier de la tour mĂ©ridionale ; (5) ChƓur et table de communion ; (6) Chevet ; (7) Fonts baptismaux, peinture du mariage ; (8) Fonts baptismaux, peinture du baptĂȘme ; (9) Fonts baptismaux, peinture de la confession ; (10) Fonts baptismaux, peinture de la confirmation ; (11) CheminĂ©e ; (12) Catafalque ; (14) Retable du maĂźtre autel ; (15) retable du rosaire ; (16) Retable de sainte Barbe ; (17) Retable de la Vierge.

Sculptures : (a) Mathieu ; (b) Marc ; (c) Luc ; (d) Jean ; (e) Saint Tugen ; (f) Mathias ;(g) Mathieu ; (h) Barthélemy ; (i) Un apÎtre ; (j) Jean ; (k) Jude ; (l) Saint Michel ; (m) Saint Tugen ; (n) Saint Corentin ; (o) Saint Nicolas bénissant ; (p) Saint Christophe ; (q) Saint Jean discalceat ; (r) Ex-votos.

Vue de la porte sud, avec au premier plan Ă  gauche le calvaire.

Culture

Le pardon de saint Tugen a lieu le dimanche prĂ©cĂ©dant la fĂȘte de saint Jean le 24 juin.

Le peintre Oscar Chauvaux, qui fut conservateur du musée de Locronan, a représenté la chapelle Saint-Tugen ; la toile se trouve au musée du Faouët.

Références

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  3. Henri Gaidoz, « La rage & St Hubert », sur Gallica, (consulté le ).
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  8. Roger Moullec, Saint Tugen, Chñteaulin, Éditions Jos, , 16 p. (ISBN 2-855-43-310-X), p. 6, 2-3
  9. Christiane Prigent, Pouvoir ducal, religion et production artistique en Basse-Bretagne 1350-1575, Paris, Maisonneuve et Laroze, , 797 p. (ISBN 2-7068-1037-8), p. 76, 75-82 et 241 n. 57, 273
  10. Jean Favier, Dictionnaire de la France médiévale, Paris, Fayard, , p. 242-243, 319-320, 577-579
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  15. Jean-Marie Le Vert, Quimper, la grĂące d’une cathĂ©drale, Strasbourg, La NuĂ©e Bleue, , 415 p. (ISBN 978-2-8099-1072-8), p. 151-165, 371-379
  16. Philippe Bonnet, Jean-Jacques Rioult, Bretagne gothique, Paris, Picard,, , 485 p. (ISBN 978-2-7084-0883-8), p. 88-90, 87
  17. Emmanuelle Le Seac'h, Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne, les ateliers du XVe au XVIIe siĂšcle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, , 407 p. (ISBN 978-2-7535-3309-7), p. 177-200, 191, 177-199
  18. François de Beaulieu, Quand on parle du loup en Bretagne, éditions Le Télégramme, 2004 (ISBN 2-84833-096-1)
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  21. René de La BigotiÚre, Coutume de Bretagne, Paris, P. Garnier, (lire en ligne)
  22. Jean Gallet, Seigneurs et paysans bretons du Moyen Age Ă  la RĂ©volution, Rennes, Éditions Ouest-France,, , 341 p. (ISBN 2-7373-1023-7), p. 286-288
    Les droits seigneuriaux sur les Ă©glises, fondĂ©s sur la coutume, Ă©taient nombreux, comme le droit de patronage pour dĂ©signer le desservant ou le droit de procession. Mais le plus visible Ă©tait le droit de sĂ©pulture ou d’enfeu, octroyant la permission d’ĂȘtre enterrĂ© dans l’enceinte sacrĂ©e prĂšs de l’autel Ă  l’intĂ©rieur du chancel ; ou encore le droit de figurer les armoiries sur les vitraux ou les façades. Le droit de litre, ou ceinture funĂšbre Ă©tait une grande prĂ©Ă©minence, privilĂšge qui dĂ©signait avec ostentation le lignage possesseur du sol sur lequel Ă©tait bĂątie l’église ou la chapelle.
  23. Pol Potier de Courcy, Nobiliaire et armorial de Bretagne, Rennes, Éditeurs J. Plihon et l. HervĂ©, 3e Ă©dition, 1890 (lire en ligne)
  24. BibliothĂšque nationale de Malte, « BOUILLY (DU) - PREUVES POUR L’ORDRE DE SAINT-JEAN DE JÉRUSALEM (1699) », AOM 2358,‎ , . 27-28 (lire en ligne)
  25. Marie-Madeleine de Cevins, « « Du nouveau sur le poverello breton ? », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, 122-4,‎ , p. 7-30 (lire en ligne)
  26. Anonyme, Bretagne d'or et d'argent - Les grands trésors, MinistÚre de la culture (lire en ligne)
  27. Base Palissy, « Notice no IM29002704 », MinistĂšre français de la Culture,‎
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  29. M. Le Carguet d'aprĂšs Mgr Barbier de Montault, « Petite chronique de Monsieur sainct Tugen », Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, mĂ©moire 16, T. XLIII,‎ , p. 229 (lire en ligne)
  30. Sophie Duhem, Les sabliĂšres sculptĂ©es de Bretagne, images, ouvriers du bois et culture paroissiale au temps de la prospĂ©ritĂ©Ì bretonne (XYe-XVIIe s.), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, , 385 p (ISBN 2-86847313-X), p. 63, 29, 43
  31. Jean-Paul Le Buhan, Les signes sur la pierre : les marques lapidaires des anciens tailleurs de pierre de Bretagne, Fouesnant,, Yoran Embanner,
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  33. Dans le Morbihan, c'est saint Bieuzy qui intervenait contre la rage.
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