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Cecilia Bartoli

Cecilia Bartoli, née le à Rome, est une cantatrice mezzo-soprano italienne

Cecilia Bartoli s'est spécialisée dans les interprétations lyriques de la musique baroque sans s'y cantonner pour autant. Elle représente une référence dans de nombreuses compositions de Bellini, Haendel, Mozart, Rossini et Vivaldi. Elle s'est rendue célèbre par la qualité de ses interprétations et sa virtuosité dans les rôles de soprano et de mezzo.

Elle a notamment travaillé avec les chefs d’orchestre, Herbert von Karajan, Daniel Barenboim ou Nikolaus Harnoncourt. Elle a pris la direction du festival de Pentecôte de Salzbourg (Salzburger Pfingstfestspiele)[1] en 2012 et commence sa première saison à l'Opéra de Monte-Carlo dont elle est la directrice depuis [2].

Biographie

Débuts

Cecilia Bartoli est la deuxième enfant de Pietro Angelo Bartoli et Silvana Bazzoni Bartoli ; elle a un frère aîné[3], Gabriele, et une jeune sœur, Federica.

Toute petite, Cecilia est bercée par la musique classique. Ses deux parents sont artistes lyriques et sa mère devient son professeur de chant[3]. Elle s’est écartée, avec le temps, du répertoire traditionnel pour s’intéresser à des compositions musicales lyriques atypiques et demandant un très grand entrainement vocal[4].

À neuf ans, Cecilia fait sa première apparition dans un spectacle public, en tenant le petit rôle du pâtre qui introduit le tragique acte 3 dans une représentation de Tosca de Giacomo Puccini. En entendant sa voix, ses parents décident de l’inscrire au conservatoire Sainte-Cécile à Rome, où elle se distingue très vite par sa maturité vocale, si bien qu’à l’adolescence, elle possède déjà un registre musical étoffé[5].

Cependant, la première passion de Cecilia n’est pas le chant lyrique mais le flamenco[5]. C’est à l’âge de 14 ans qu’elle commence à prendre des cours de flamenco avec une professeure andalouse et à se produire sur scène dans un groupe de danse en dépit de la réticence de ses parents à l'idée de la voir embrasser une telle carrière[5]. Cecilia Bartoli est pourtant fascinée par la musique et la sensualité que dégage cette danse[5]. Elle reconnaît encore aujourd’hui que, grâce à ses cours de flamenco, elle a eu un avantage sérieux lors de ses premières prestations à l’opéra car elle a appris à se déplacer tout en chantant[5]. Sa passion pour le flamenco reste toujours intacte[5].

À seize ans, Cecilia Bartoli met sa carrière de danseuse entre parenthèses et se concentre avec sa mère sur sa voix et sur le chant lyrique[5]. Elle suit alors des cours au conservatoire de la Santa Cecilia de Rome, d’où elle sort diplômée. Cette rapidité d’évolution artistique lui permet de se faire connaître avant même l'âge de vingt ans.

En 1987 — elle n’a alors que 21 ans —, Cecilia Bartoli se fait connaître en France lors d'un concert organisé par l'Opéra national de Paris en hommage à Maria Callas et diffusé sur Antenne 2, le (date des 10 ans de la mort de la soprano) dans une émission animée par Ève Ruggiéri, puis en Italie, lors d’une apparition dans l'émission de télévision Fantastico[4].

Carrière musicale

Cecilia Bartoli dans le rôle de Cléopâtre, Festival de Salzbourg 2012.


En 1988, Cecilia Bartoli interprète le rôle de Rosina dans Le Barbier de Séville de Rossini à Hambourg en Allemagne. Elle collabore ensuite avec les chefs d'orchestre Herbert von Karajan et Daniel Barenboïm qui l'ont remarquée, un an auparavant, lors de l'émission de télévision dédiée à Maria Callas. Elle interprète, la même année, le rôle de Chérubin dans Les Noces de Figaro de Mozart, à Zurich en Suisse. C'est alors que cette cantatrice mezzo-soprano prend la décision de se concentrer sur des rôles d'œuvres de Mozart pour développer sa carrière internationale.

Deux années plus tard, Herbert von Karajan invite Cecilia Bartoli à chanter la Messe en si mineur de Jean-Sébastien Bach au festival de Pâques de Salzbourg en Autriche. Cependant, la mort du chef d'orchestre empêche le projet d'aboutir. Elle travaille aussi avec Daniel Barenboïm sur le cycle Da Ponte de Wolfgang A. Mozart et sous la direction de Nikolaus Harnoncourt.

En 1996, Cecilia Bartoli chante au Metropolitan Opera dans le rôle de Despina dans Così Fan Tutte de Mozart. Puis l'année suivante, elle chante dans La Cenerentola de Gioachino Rossini. Elle est considérée par la critique musicale comme une « petite voix » comparativement à la salle du Metropolitan Opera, la plus grande du monde, et des rumeurs circulent sur le fait que la direction du Metropolitan Opera aurait caché un microphone sur la cantatrice pour amplifier sa voix ce qui fut immédiatement démenti. Elle n'est jamais retournée chanter au Metropolitan Opera, préférant développer sa carrière dans des théâtres de taille plus restreinte où sa voix peut davantage s'épanouir.

Cecilia Bartoli se consacre, à partir de 2008, au début du XIXe siècle, ère du romantisme et du bel canto italien, et notamment à la légendaire cantatrice Maria Malibran, lui dédiant une tournée en hommage. Lors du 200e anniversaire de la naissance de « la Malibran », le , Cecilia donne trois concerts en une seule journée, dont une version intégrale de La Cenerentola de Rossini, à la salle Pleyel à Paris, ville natale de la Malibran.

En octobre 2009, Cecilia Bartoli sort l'album Sacrificium, qui raconte l’histoire des castrats dans toute sa complexité alliant beauté et cruauté et qui fait l'apologie de l’école napolitaine de musique d'où sont sortis les castrats de très grande renommée comme Farinelli et Gaetano Caffarelli[6].

Depuis quelques années, Cecilia Bartoli se concentre sur des projets musicaux menés avec des orchestres d’instruments anciens, avec l'aide de l’Akademie für Alte Musik Berlin, des Arts Florissants, du Concentus Musicus Wien, du Freiburger Barockorchester, du Giardino Armonico, de l'Orchestre de chambre de Bâle, de l'Ensemble Matheus, des Musiciens du Louvre, de l’Orchestra of the Age of Enlightenment et de l’orchestre La Scintilla. Ces projets avec orchestre dont elle assume la responsabilité ont pris de plus en plus d’importance dans sa vie notamment les programmes développés et interprétés en parallèle avec l’Orchestre philharmonique de Vienne.

C'est Claudio Osele, ancien admirateur de la cantatrice et spécialiste de musiques anciennes qui introduit à son répertoire les musiques baroques et de la Renaissance, en effet la cantatrice éprouve un goût particulier pour les musiques anciennes[3].

En 2012, elle est la nouvelle directrice artistique du festival de Pentecôte de Salzbourg[7].

Vie privée

En 1997, un drame bouleverse la famille Bartoli : le frère aîné, Gabriele, meurt d’un cancer du cerveau. Cecilia, qui était très attachée à son frère, prend la décision de faire une courte pause dans sa carrière musicale. Peu après la mort de Gabriele est publié un livre de Manuela Hoelterhoff (en), intitulé Cinderella and Company : Backstage at the Opera with Cecilia Bartoli. L'ouvrage dévoile des détails de la vie privée de la cantatrice et de la maladie de son frère que celle-ci voulait garder secrets. Cecilia est outrée du style utilisé, qui donne l'impression d'une confession alors qu'elle n'a jamais parlé ouvertement de sa vie privée[3] - [8].

En 2011, elle épouse le baryton suisse Oliver Widmer (en). Ils vivent pour partie sur les bords du Lac de Zurich en Suisse et pour partie à Rome[9].

Prix

Récompenses musicales

Distinctions honorifiques

Discographie

Opéras

Récitals avec orchestre

Récitals avec piano

Musique sacrée

Cantates

Opéras

Divers

  • 2019 : Farinelli
  • 2018 : Cecilia Bartoli - Antonio Vivaldi
  • 2014 : St Petersburg
  • 2012 : Mission
  • 2012 : Sospiri
  • 2009 : Sacrificium
  • 2005 : Rossini - Arias
  • 2005 : An Italian Songbook
  • 2002 : The Art of Cecilia
  • 1999 : The Vivaldi Album
  • 1996 : Chant d'amour - Mélodies françaises
  • 1995 : A Portrait
  • 1994 : Mozart - Portraits

Annexes

Notes et références

  1. « Festival de Pentecôte de Salzbourg 2012 (Évènement) | Opera Online - Le site des amateurs d'art lyrique », sur www.opera-online.com (consulté le )
  2. « Cecilia Bartoli, nouvelle directrice de l’Opéra de Monte Carlo (2023) », sur classiqueenprovence.fr (consulté le ).
  3. Sur scena.org.
  4. Sur evene.fr.
  5. Interview sur arte.tv.
  6. Jacques Schmitt, « Cecilia Bartoli sacrifie aux castrats « À Emporter « ResMusica » (consulté le )
  7. Présentation de Jules César en Égypte sur arte.tv.
  8. « Le livre est un fourre-tout et non une biographie. Je ne lui ai parlé que deux fois. Elle a pris ses informations ailleurs. Mon frère mourant est venu se faire soigner à New York. Elle insère cette tragédie entre deux ragots. Comment trouver cela drôle ? Elle fait du boudin avec ma vie ! […] Elle donne l’impression qu’elle sait tout de moi. C’est faux. Heureusement, ma vie privée reste encore privée. » Interview de Philip Anson, le 1er décembre 1998, pour le magazine La Scena Musicale, paru en 2002.
  9. (en) « Cecilia Bartoli Makes The Gold Coast and Rome Her Home » (consulté le ).
  10. (es) « Relación de premiados del año 2007 », sur Ministère de la Culture, (consulté le ) [PDF].
  11. https://www.legimonaco.mc/Dataweb/jourmon.nsf/966e69337756d51ac12568c40037f872/bc72c48b62b4b92fc125683900365472!OpenDocument.
  12. (en) « Max Martin & Cecilia Bartoli Win Sweden's Polar Music Prize », sur Billboard, (consulté le ).

Liens externes

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