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Bicentenaire de la RĂ©volution

Le bicentenaire de la Révolution est un évènement commémoratif organisé en 1989, principalement[note 1] en France, pour la célébration du 200e anniversaire de la Révolution française, et plus particulièrement de la prise de la Bastille le , et de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen le .

Bicentenaire de la RĂ©volution
Falaise du Bicentenaire, Le Tréport, en Normandie (Bernard Romain).
Falaise du Bicentenaire, Le Tréport, en Normandie (Bernard Romain).

Type Célébration
Pays Drapeau de la France France
Date 1989

Ce jubilé a été l'occasion d'analyser les différentes interprétations de ce phénomène révolutionnaire et de débattre de ses aspects positifs et négatifs, relançant ainsi les travaux historiographiques sur les conséquences de la Révolution française et son héritage.

Préparation

Logo de la Mission du bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, dessiné par Jean-Michel Folon en janvier 1989. L'envol tricolore des trois oiseaux solidaires est une allégorie de la devise républicaine.

« La célébration du bicentenaire de la Révolution française survient alors que l'idée révolutionnaire semble en crise. Celle-ci apparaît en effet, à la fin des années 1980, comme l'archétype du « grand récit » dont l'épuisement est diagnostiqué par les tenants de la postmodernité. Sa préparation, lancée dans la foulée de la victoire de la gauche en 1981, est entravée par la cohabitation[1] », qui met en scène une majorité parlementaire de droite et un président de la République socialiste, le Bicentenaire apparaissant comme l'héritage de la République laïque et, à ce titre, réaffirmant le clivage gauche/droite pour qui la Révolution française représente un instrument d'affrontement mémoriel (en)[note 2].

Dès 1982, la question de la préparation du Bicentenaire est à l'ordre du jour. Les autorités songent à rééditer l'Exposition universelle de 1889 organisée dans le cadre du Centenaire de la Révolution[note 3] mais le projet est avorté en 1983 face à l'hostilité du conseil régional d'Île-de-France et de la municipalité de Paris, dont le maire Jacques Chirac ambitionne de succéder à François Mitterrand lors de la présidentielle de 1988[4]. En 1983, le ministre de la Recherche et de l'Industrie Jean-Pierre Chevènement investit Michel Vovelle de la mission de rédiger un rapport sur la mise en place d'une unité de recherche, la Commission de recherche scientifique pour la commémoration du bicentenaire de la Révolution française, créée en 1984. Dès lors, la préparation de cette commémoration fait l'objet d'un débat historiographique et idéologique entre deux lectures historiographiques du phénomène révolutionnaire qu'incarnent d'une part Vovelle, historien communiste responsable scientifique de la commémoration et représentant de l'école jacobino-marxiste et d'autre part l'historien anti-marxiste François Furet, représentant de l'école libérale qui conteste la tradition jacobine[5].

En , lors de la cohabitation, le gouvernement crée une Mission de commémoration du bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen[alpha 1]. Elle est présidée par Michel Baroin[alpha 2] jusqu'à sa mort en 1987, puis par Edgar Faure[alpha 3] jusqu'à sa mort en 1988, puis par Jean-Noël Jeanneney[alpha 4].

Puis entre et , sous le deuxième gouvernement Rocard, le ministère de la Culture et de la Communication est rebaptisé ministère de la Culture, de la Communication, des Grands travaux et du Bicentenaire[alpha 5]. C'est en effet à lui que revient la charge d'« assurer la cohérence de l'action gouvernementale pour l'organisation du bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen »[alpha 6], avec l'aide de la mission gouvernementale.

Dès l'arrivée des socialistes au pouvoir, la politique des grands travaux de François Mitterrand ambitionne d'ériger les nouveaux monuments français du XXe siècle. Plusieurs constructions seront édifiées jusqu'en 1989, dont le parc de la Villette ou le musée d'Orsay. Sont inaugurés l'année du bicentenaire l'Opéra Bastille, la Pyramide du Louvre et la Grande Arche de la Défense[6].

Dès le , pour anticiper l'afflux de spectateurs venant assister aux célébrations, d'importantes sections de la capitale sont fermées aux véhicules, et réservées aux piétons[7].

Principaux événements

Le bicentenaire de la Révolution est commémoré par une série de cérémonies, de manifestations, d'expositions, de conférences, de défilés et de spectacles.

Défilé militaire

La célébration républicaine des défilés militaires a lieu dans la plupart des grandes villes de France, à l'instar de Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Nice, Bayonne et Rennes.

Ă€ Paris, comme chaque annĂ©e depuis 1880, une parade militaire dĂ©file le sur les Champs-ÉlysĂ©es ; 300 blindĂ©es, ainsi que 5 000 hommes Ă  pieds sont mobilisĂ©s. Les Alpha Jet de la patrouille de France lâchent leurs fumigènes aux couleurs du drapeau français dès leur survol de l'Arche de la DĂ©fense, jusqu'Ă  la place de la Concorde. Pour la première fois, des hĂ©licoptères de la force d'action rapide, au nombre de 120, survolent le ciel parisien.

Plus importante qu'Ă  l'ordinaire, cette cĂ©lĂ©bration populaire connaĂ®t un regain d'intĂ©rĂŞt pour le bicentenaire de la RĂ©volution, puisque près de 800 000 spectateurs assistent au dĂ©filĂ© parisien, franchissant un record d'affluence historique. Le public vient du monde entier ; un journaliste d'Antenne 2 constate la prĂ©sence d'Argentins, de Japonais, ou encore de Danois. MalgrĂ© l'afflux de visiteurs supĂ©rieur Ă  la normale, aucun incident majeur n'est Ă  dĂ©clarer — si ce n'est quelques dĂ©bordements de foules au-delĂ  des espaces qui lui sont rĂ©servĂ©s.

Des dissidents chinois exfiltrés après les manifestations de la place Tian'anmen, dans le cadre de l'opération Yellow Bird, dont Cai Chongguo, Wuer Kaixi, Yan Jiaqi et Wan Runnan (en), sont accueillis, à l'initiative de Jack Lang, dans une tribune autour de la place de la Concorde pour le défilé. On leur cède les sièges prévus pour les officiels chinois, mais ni François Mitterrand, ni aucun ministre ne s'affiche à leur côté[8]. Ainsi, Wuer Kaixi, un des leaders étudiants des manifestations de la place Tian'anmen, explique : « Le jour du défilé, le , j’étais place de la Concorde, dans la loge officielle réservée à la Chine. Le gouvernement chinois n’avait pas envoyé de délégation, et ce sont donc quelques-uns des rescapés du massacre de TianAnMen qui ont donc, ce jour-là, représenté la Chine ». Par ailleurs des étudiants chinois en France étaient en début de cortège, le front ceint d'un tissu blanc en signe de deuil[9].

33 chefs d'État et de gouvernement Ă©trangers, invitĂ©s par François Mitterrand, alors prĂ©sident de la RĂ©publique française, assistent au dĂ©filĂ©. La tribune officielle entière s'est levĂ©e au passage de la LĂ©gion Ă©trangère pour la saluer.

Parade de « La Marseillaise »

Sur les Champs-Élysées une immense parade sobrement intitulée La Marseillaise (ou Opéra Goude), d'une durée de trois heures, est organisée pour la soirée du 14 Juillet, création de Jean-Paul Goude, et direction musicale de Wally Badarou. Ce défilé, d'envergure internationale, est suivi par un million de spectateurs massés le long de l'avenue, et 800 millions de téléspectateurs à travers le monde.

6 000 artistes et figurants mettent en scène 12 tableaux vivants qui prĂ©sentent chaque « tribu planĂ©taire », symbolisĂ©e par leurs stĂ©rĂ©otypes : les Africains nus avec des tam-tams, les Anglais sous la pluie, les SoviĂ©tiques sous la neige[10]. Un autre tableau reprĂ©sente des Ă©tudiants chinois, vĂ©los Ă  la main, entourant un tambour gĂ©ant, en hommage aux manifestations de la place Tian'anmen, qui ont eu lieu au dĂ©but de la mĂŞme annĂ©e, se soldant par une rĂ©pression sanglante de la part des autoritĂ©s[9]. D'autres tableaux, moins politiques, mettent en scène des valseuses gĂ©antes drapĂ©es de robes noires portant dans leurs bras des enfants du monde entier, un autre honorant les rĂ©gions au travers de leurs chants et leurs orchestres. Un rĂ©giment de 150 Écossais et Irlandais, suivis de celui soviĂ©tique enneigĂ© par des camions citernes, descend l'avenue. Enfin, dans un registre fantastique, une gigantesque locomotive dĂ©file sur les pavĂ©s parisiens, en hommage au film La BĂŞte humaine (1938) de Jean Renoir[11].

Sur la place de la Concorde, la cantatrice amĂ©ricaine Jessye Norman, vĂŞtue d'une robe aux couleurs du drapeau français, entonne l'hymne national La Marseillaise devant 10 000 spectateurs[12].

À cette célébration sont conviés plusieurs chefs d'État et de gouvernement à l'occasion du sommet de l'arche, une réunion du G7 organisé à Paris du au [13], notamment Margaret Thatcher, George Bush et Helmut Kohl.

Cérémonie à l'occasion de transfert de cendres au Panthéon

La décision du transfert de cendres au Panthéon est prise par décret du président de la République décidant une cérémonie de reconnaissance nationale à l'égard de l'abbé Grégoire, de Monge et de Condorcet[alpha 7].

La cérémonie de transfert de cendres de ces trois personnalités a lieu en présence de François Mitterrand, président de la République française, le mardi .

Autres célébrations

Le théâtre du Bicentenaire prend le dĂ©part avec l'Ĺ“uvre contre-rĂ©volutionnaire la LibertĂ© ou la Mort, de Robert Hossein. Ce spectacle interactif, jouĂ© au Palais des Congrès Ă  Paris du au [note 4], rĂ©unit 600 000 spectateurs[15].

Le , le Cedetim, le CRID et Agir ici sont à l'origine d’une importante manifestation dans la rue contre « les saigneurs de la terre » et pour l'abolition de la dette du tiers monde. Cette mobilisation des « délaissés du Bicentenaire » se tient en réaction à la tenue du sommet du G7 organisé à Paris du 14 au 16 juillet. Le point d'orgue de ce contre-sommet est la tenue du « Sommet de sept peuples parmi les plus pauvres ». La mobilisation se conclut par un grand concert sur la place de la Bastille animé par le chanteur Renaud[16]. Ces manifestations constituent des événements précurseurs des mouvements altermondialistes[17].

Le au soir, en présence du président de la République François Mitterrand, l'Opéra Bastille est inauguré avec la représentation de La Nuit avant le jour de Bob Wilson. En amont de la pièce est chanté La Marseillaise[18].

Cette mĂŞme veille de , près de 36 000 bals populaires sont organisĂ©s Ă  travers la France[19].

De très nombreuses communes, écoles et organismes publics ou privés divers ont organisé des manifestations culturelles à l'occasion de cette commémoration hors normes, qui fut souvent à l'origine de témoignages permanents et originaux : illuminations, créations artistiques, spectacles, constructions, etc.

Au Tréport, en Normandie, le peintre Bernard Romain recouvre la plus haute falaise calcaire d'Europe d'un immense filet aux couleurs du drapeau français en utilisant comme support le blanc naturel de la falaise[20].

Ă€ Rouen, dès le , vingt des plus grands voiliers du monde issus de 17 marines Ă©trangères, sont exposĂ©s au grand public lors des Voiles de la libertĂ©[7] (ce qui lancera l'Armada de Rouen).

Le le ministère de la Culture, la Mission du bicentenaire, et le ministère de la Défense organisent le spectacle « Naissance d'une Nation » sur le site de la bataille de Valmy. L'évènement a lieu en la présence du président de la République et de nombreux ministres, il est uniquement accessible sur invitation mais la visite guidée des installations artistiques sur le site seront visibles par le public jusqu'au . Les visiteurs sont guidés tantôt sur des charrettes à bœufs, tantôt à pied au travers d'évocations de la bataille par des artistes. Le moulin étant immobile, une grande roue « qui tourne comme une Révolution » a été édifiée par Jean-Luc Vilmouth, la promenade passe aussi dans des casemates disposées par Sarkis, monte le long de la statue de Kellermann et traverse un labyrinthe imaginé par Daniel Buren[21] - [22].

Le bicentenaire de la Révolution est également célébré un peu partout aux États-Unis de à [23].

RĂ©actions et analyses

Les médias ouest-allemands et britanniques critiquent le faste des cérémonies et le gigantisme des constructions inaugurées[6] - [24].

Les historiens profitent de ce Bicentenaire pour mettre à jour les pratiques commémoratives qui ont été largement réinvesties, « au risque de promouvoir des formes de sociabilités et de festivités décalées par rapport à l'évolution sociale[25] ».

Selon l'historien Patrick Garcia, « les appréciations portées sur le Bicentenaire dépendent largement des attentes et des jugements exprimés avant même qu’il ait lieu. Pour le président de la Mission, le Bicentenaire a bien été ce qu’il devait être : une grande entreprise de ressourcement civique. En revanche, nombre de commentateurs se montrent plus dubitatifs sur cette efficacité civique[26] ».

Pour l'historienne Odile Rudelle, alors que le centenaire en 1889 mettait en avant les « immortels principes de 1789 » de la devise « Liberté, Égalité, Fraternité », le bicentenaire célèbre plutôt la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : ainsi, le centenaire exaltait l'abolition des privilèges début tandis que le bicentenaire s'intéresse davantage à la déclaration des droits de l'homme le , une idée plus retentissante à l'international dans ces années 1980[27].

Le Bicentenaire, en relançant les travaux historiographiques sur les conséquences de la Révolution française et son héritage tant sur le plan politique que social[note 5], a favorisé une certaine instrumentalisation politique et idéologique des résultats de la recherche en ce domaine[28]. L'historien Steven Kaplan réagit à de tels comportements. Selon lui, « la commémoration donna lieu à une orgie de comparaisons pour la plupart mal pensées, souvent fallacieuses, parfois tout simplement odieuses. Les historiens ont le devoir de réfléchir et de trouver des raisons avant de comparer, étant donné l'énorme influence que la comparaison est susceptible d'exercer et le caractère intrinsèquement périlleux de l'exercice[29] ».

Un collectif de chercheurs de l'Institut d'histoire de la Révolution française analyse l'« effet Bicentenaire » sur l'histoire de la Révolution. Pour eux, il a consisté à la fois à la sortir « du pré-carré strictement franco-français dans lequel elle avait été trop longtemps confinée[30] - [31] et, parallèlement, à l’extirper du carcan de la seule décennie révolutionnaire à laquelle elle était encore trop souvent bornée[note 6]. C’est donc ce double décloisonnement des échelles [géographique et temporelle] du politique qui a permis, d’une part, de réintégrer la décennie révolutionnaire dans la longue durée du républicanisme français, en jetant des ponts en amont comme en aval avec ses avatars de l'époque moderne et contemporaine afin de redonner à ce premier « moment républicain » sa place matricielle dans la genèse du républicanisme français[33] ; d’autre part, d’étudier le phénomène révolutionnaire et le régime républicain non plus comme un monopole hexagonal, mais dans une perspective mondiale, qui a ainsi abouti à une remise en cause du dogme tenace de « l’exception française. »[34] »

Postérité

Dans la perspective de ce bicentenaire, le musée de la Révolution française avait été inauguré le à Vizille.

La 39e promotion de commissaires de police issue de l'École nationale supérieure de la police, entrée en fonction en 1989, porte le nom Bicentenaire de la Révolution.

Le quinzième sommet des pays les plus riches du monde, le G7, s'ouvre dans l'après-midi du au palais du Louvre, où est inauguré sa pyramide de verre. Le sommet est transposé le à l'Arche de la Défense.

Productions artistiques

Lors du bicentenaire de la Révolution, l'exposition French Caricature and the French Revolution, 1789-1799, organisée par l'université de Californie à Los Angeles et la bibliothèque nationale de France fait étape à Los Angeles, New York, Paris et au musée de la Révolution française à Vizille[35].

Cinéma

La Révolution française est un film historique français de Robert Enrico et Richard T. Heffron sorti en 1989 pour accompagner les célébrations du bicentenaire de la Révolution. Réalisé avec un budget de 300 millions de francs le film se divise en deux parties : Les Années lumière réalisé par Robert Enrico et Les Années terribles réalisé par Richard T. Heffron.

En Allemagne de l'Est, la DEFA a produit Le Rendez-vous de Travers en 1989, un film biographique sur Georg Forster et un hommage au bicentenaire de la Révolution. Il a été sélectionné au Festival de Cannes 1989 pour Un certain regard.

J'écris dans l'espace est un film documentaire franco-québécois réalisé par Pierre Étaix, sorti dans le cadre du bicentenaire pour l'écran OMNIMAX de la Géode à Paris, qui retrace l'histoire du télégraphe Chappe.

Sculpture

Commandée pour le bicentenaire, La sphère des droits de l'homme du sculpteur Walter De Maria est installée dans la cour d'honneur du palais Bourbon (Paris).

Timbres

Le bicentenaire est l'occasion de l'émission d'une trentaine de timbres commémoratifs émis entre 1988 et 1991 par la Poste française[36], notamment la « Marianne du Bicentenaire ».

Notes et références

Notes

  1. Les autorités de plusieurs pays prennent l'initiative de commémorer aussi ce bicentenaire. Voir par exemple Jean-Numa Ducange, « 1789-1989. Le bicentenaire de la Révolution française en République Démocratique Allemande », dans Bernard Cottret et Lauric Henneton (dir.), Du bon usage des commémorations. Histoire, mémoire et identité, XVIe-XXIe siècle, Presses universitaires de Rennes, , p. 141-153.
  2. Ce geste commémoratif a une fonction de réassurance de la nation. « Il permet aussi, la récente commémoration du baptême de Clovis après le Bicentenaire de la Révolution française et le millénaire capétien l'atteste, de retrouver les lignes de clivage traditionnelles entre les familles politiques françaises. L'affrontement mémoriel est devenu une ressource identitaire appréciée de la droite comme de la gauche à l'heure où, précisément, des divergences fondamentales traversent ces familles, notamment au sujet de l'Europe, et où les lignes de partage héritées se brouillent[2] ».
  3. La commémoration du Cent-cinquantenaire de la Révolution en 1939 est quant à elle un échec relatif, la marche vers la Seconde Guerre mondiale ayant pour conséquence l'annulation de trois des six grandes festivités prévues[3].
  4. Le spectacle de 200 acteurs s'ouvre par le procès de Louis XVI et s'achève par la lecture off de la Constitution de l'an I. Les spectateurs choisissent dès l'entrée leur place dans la salle et dans la révolution (badge de montagnard ou de girondin) et « sanctionnent de leurs cris les procès populaires tenus sur la scène[14] ».
  5. De nombreuses publications paraissent entre 1986 et 1989, sans compter les tribunes et débats dans divers médias.
  6. « C’est l’un des traits heureux des travaux récents, l’histoire de la Révolution n’est plus ce monde à part, refermé sur des questions spécifiques qu’elle a trop longtemps été, mais elle devient un moment privilégié où peut s’observer, dans la radicalité et dans l’urgence du bouleversement, la force perdurable des contraintes imposées et des dominations acceptées[32]. »

Références

  1. Christophe Charle et Laurent Jeanpierre (dir.), La Vie intellectuelle en France. De 1914 Ă  nos jours, t. 2, Seuil, , p. 451
  2. Patrick Garcia, Le Bicentenaire de la Révolution française. Pratiques sociales d'une commémoration, CNRS Éditions, , p. 10
  3. Pascal Ory, op. cit., p.166
  4. Patrick Garcia, Le Bicentenaire de la Révolution française. Pratiques sociales d'une commémoration, CNRS Éditions, , p. 45
  5. Patrick Garcia, Le Bicentenaire de la Révolution française. Pratiques sociales d'une commémoration, CNRS Éditions, , p. 110-113
  6. « Les cérémonies du Bicentenaire de la Révolution Vu de Londres Mésentente cordiale », Le Monde, .
  7. JA2 20H : EMISSION DU 14 JUILLET 1989, INA.
  8. Florence de Changy et Brice Pedroletti, « Après Tiananmen, l'opération « Yellowbird » pour faire évader les dissidents », Le Monde, .
  9. Marie Holzman, « La commémoration du massacre de Tian’anmen reste interdite en Chine », Le Monde, .
  10. Franck Lepage, « De l'éducation populaire à la domestication par la « culture » », Le Monde diplomatique, vol. 56, no 662,‎ , p. 4–5 (lire en ligne).
  11. Le défilé "La Marseillaise" de Jean Paul Goude, INA.
  12. Michel Campana, « Bicentenaire de la Révolution Française : le monde entier à l'unisson », sur live2times.com, (version du 29 novembre 2011 sur Internet Archive).
  13. « Déclaration économique finale du Sommet de l'Arche », Centre de documentation Sommets G7-G8, Institut d'études politiques de Lyon.
  14. Irène Sadowska-Guillon, « La Révolution mise en scène », Acteurs, no 71,‎ , p. 44
  15. Irène Sadowska-Guillon, « La Révolution mise en scène », Acteurs, no 71,‎ , p. 43-53.
  16. Patrick Garcia, Le Bicentenaire de la Révolution française. Pratiques sociales d'une commémoration, CNRS Éditions, , p. 99.
  17. Éric Agrikoliansky, Olivier Fillieule, Nonna Mayer (dir.), L'altermondialisme en France. La longue histoire d'une nouvelle cause, Flammarion, , p. 43-44
  18. Opéra Bastille, Opéra national de Paris, spectacles, Site officiel de l'Office du Tourisme et des Congrès PARISINFO.
  19. 13/07/1989 - Bicentenaire de la Révolution Française, TF1.
  20. Bertrand Dicale, Les Années 80, Paris, First, coll. « Pour les nuls », , 482 p. (ISBN 978-2-7540-1723-7, lire en ligne).
  21. Élise Meyer (sous la direction de Christian Sorrel), Apogée et naufrage d’un mythe républicain : Les représentations de la bataille de Valmy (1892 -1992) (mémoire de master), Université Lumière Lyon-II et ENSSIB, (lire en ligne).
  22. François Reynaert, « Valmy célèbre la naissance de la nation », Libération, no 937,‎ 16-17 septembre 1989.
  23. « La célébration du Bicentenaire « de la Révolution Bastille Day » à Washington », Le Monde, .
  24. « Les cérémonies di Bicentenaire de la Révolution Vu de Bonn Frustrations allemandes », Le Monde, .
  25. Michel Vovelle (dir.), Recherches sur la RĂ©volution. Un bilan des travaux scientifiques du bicentenaire, La DĂ©couverte, , p. 224.
  26. Patrick Garcia, Le Bicentenaire de la Révolution française. Pratiques sociales d'une commémoration, CNRS Éditions, , p. 299
  27. Odile Rudelle, « D'un centenaire à l'autre », Revue française de science politique, vol. 40, no 1,‎ , p. 128-132 (lire en ligne).
  28. Haïm Burstin, « Le Bicentenaire de la Révolution française, ou les infortunes de la mémoire [note critique] », Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, t. 41, no 3,‎ , p. 520.
  29. Steven L. Kaplan, Adieu 89, Fayard, , p. 649
  30. Michel Vovelle (dir.), Les colloques du bicentenaire : répertoire des rencontres nationales et internationales, La Découverte, , p. IV-VI et p. XXI
  31. Antoine de Baecque, « L’histoire de la Révolution française dans son moment herméneutique », dans Michel Vovelle (dir.), Recherches sur la Révolution. Un bilan des travaux scientifiques du bicentenaire, La Découverte, 1991, p. 22 et note 76
  32. Roger Chartier, « Bicentenaire : un Bilan », Le Monde, 7 décembre 1989
  33. Claude Nicolet, L’Idée républicaine en France. Essai d’histoire critique (1789-1924), Gallimard, , 512 p.
  34. Collectif de l'IHRF (dir.), « Citoyenneté, république, démocratie dans la France de la Révolution », La Révolution française, no 5,‎ (DOI 10.4000/lrf.1362)
  35. (en) Michael Kimmelman (en), « Review/Art; With Caricatures, Doings of the French Revolution », The New York Times, (consultĂ© le ).
  36. Leo H. Hoek et David Scott, « Une révolution en miniature : Le timbre-poste commémoratif du bicentenaire de la Révolution française », Word & Image: A Journal of Verbal/Visual Enquiry, vol. 9, no 2,‎ , p. 97–113 (DOI 10.1080/02666286.1993.10435479).

Dans le Journal officiel de la République française (JORF), sur Légifrance :

  1. Décret no 86-1034 du portant création d'une mission de commémoration du bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, JORF no 216 du , p. 11195.
  2. Décret du portant nomination du président de la mission de commémoration du bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, JORF no 216 du , p. 11202.
  3. Décret du portant nomination du président de la mission de commémoration du bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, JORF no 56 du , p. 2583.
  4. Décret du portant nomination du président de la Mission du bicentenaire de la Révolution française et de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, JORF no 124 du , p. 7418, NOR PRMX8810430D.
  5. Décret du portant nomination des membres du gouvernement, JORF no 151 du , p. 8528–8529, NOR HRUX8810529D.
  6. Article 3 du décret no 88-823 du relatif aux attributions du ministre de la culture, de la communication, des grands travaux et du Bicentenaire, JORF no 168 du , p. 9392–9393, NOR MCCX8800098D.
  7. Décret du décidant une cérémonie de reconnaissance nationale à l'égard de Condorcet, de Monge et de l'abbé Grégoire, JORF no 243 du , p. 12992, NOR PRMX8910237D.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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