Accueil🇫🇷Chercher

Bernard Cottret (historien)

Bernard Jean Cottret est un historien et angliciste français né le à Boulogne-Billancourt et mort le à Provins. Spécialiste d'histoire moderne, notamment de l'Angleterre et de la Réforme protestante, il a été professeur de civilisation britannique à l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.

Bernard Cottret
Bernard Cottret en 2008.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  69 ans)
Provins
Nom de naissance
Bernard Jean Cottret
Nationalité
Formation
Activités
Père
Mère
Geneviève Aurel (d)
Conjoint
Monique Cottret (de Ă  )

Biographie

Issu d’une famille de peintres et de musiciens, Bernard Cottret est le fils de Bernard Cottret et de Geneviève Aurel, artistes lyriques. Après des études au lycée Descartes de Rabat et au lycée Chaptal à Paris, il étudie à l’École normale supérieure de Saint-Cloud de 1971 à 1976. Il est reçu au concours de l’agrégation d’anglais en 1976[1].

En 1988, il soutient une thèse d’Etat intitulée « Bolingbroke. Exil et écriture au siècle des Lumières. Angleterre-France (vers 1715-vers 1750) » à l’Université de Nanterre alors qu’il occupe un poste d’assistant à l’Université de Paris IV[1]. Bolingbroke, homme politique éconduit, devint en France « philosophe anglois » et initia les compatriotes de Voltaire aux idées d’outre-Manche[2]. Cette thèse débouche à la demande de Jonathan Clark sur un livre en anglais consacré à l’œuvre politique de Bolingbroke et aux Lumières conservatrices, The Conservative Enlightenment. De 1989 à 1992, Bernard Cottret occupe un poste de professeur de civilisation britannique à l’Université de Lille III[1].

De 1992 à 2012, il est professeur de civilisation des îles Britanniques et de l’Amérique coloniale à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, où il devient par la suite professeur émérite. Il y fonde le département des humanités. Il est également membre honoraire senior de l’Institut universitaire de France, membre de l’Institut des recherches sur les civilisations de l’Occident moderne (IRCOM), université Paris-Sorbonne[3].

Il est officier de réserve, IRAT. Il est l'époux de l'historienne Monique Cottret et le père de Yann Cottret, intervenant musical.

Bernard Cottret meurt le [4] Ă  Provins[5] - [6].

Travaux de recherche

Bernard Cottret est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages, Ă©crits seul ou en collaboration, et qui abordent dans une perspective comparative l’histoire des Ă®les Britanniques, de l’AmĂ©rique coloniale et de la France. Il a Ă©galement publiĂ© une cinquantaine de chapitres ou d’articles dans des ouvrages collectifs, et une quarantaine d’articles dans des revues savantes, sans compter de nombreuses participations Ă  des Ă©missions de radio ou de tĂ©lĂ©vision. Certains de ces travaux ont fait l’objet de traduction en anglais, en allemand, en nĂ©erlandais, en espagnol, en italien, en portugais, en polonais, en japonais, en corĂ©en et enfin en turc et en gĂ©orgien. Plusieurs essais portent sur la RĂ©forme protestante et sur les questions religieuses, dans leurs liens avec la politique. Il a donnĂ© près de 300 confĂ©rences en France, en Irlande, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en Suisse, en Allemagne, en RĂ©publique tchèque, au Canada ou aux États-Unis. Il a participĂ© au programme Marie-Curie de la communautĂ© europĂ©enne sur les Lumières et l'histoire globale, initiĂ© par le professeur GĂĽnther Lottes (1951-2015) de l'universitĂ© de Potsdam[7] - [8] - [9].

Il a abordé la Réforme protestante comme historien, confirmant une orientation intellectuelle et spirituelle, qui privilégie la liberté de ton et de pensée sur tous les conformismes[10]. Terre d’Exil, paru en 1985, lui permet d’utiliser l’immigration huguenote pour mieux comprendre la société anglaise des XVIe – XVIIe siècles. En 1993, l'historien britannique Christopher Hill saluait dans Renaissance Quarterly la traduction anglaise d’un « livre très intéressant sur un sujet qui n’a pas été suffisamment traité par les historiens de langue anglaise », tout en insistant sur la pertinence pour notre temps d’une analyse des phénomènes migratoires et d’adaptation[11] - [12].

Distinctions

De 1988 à 2002, Bernard Cottret est membre du conseil scientifique de la Bibliothèque nationale de France.

L’Académie française a primé plusieurs de ses livres (prix d’histoire Monseigneur-Marcel, médaille d’argent, en 1993 pour Cromwell, prix d’histoire François-Millepierres en 2003 pour La Révolution américaine). Il a en outre reçu le prix Budget 1997 de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres pour Calvin, et plus récemment, avec son épouse Monique Cottret, le prix Pierre-Georges-Castex de littérature française de l’Académie des sciences morales et politiques 2006 pour Jean-Jacques Rousseau en son temps. L’Académie des sciences morales et politiques lui a décerné en juillet 2011 le prix Charles-Aubert Histoire pour l’ensemble de son œuvre. Son livre Thomas More se voit décerner le prix Brantôme 2013 de la biographie historique.

Bernard Cottret fut membre honoraire senior de l’Institut universitaire de France, membre de l’institut de recherche sur les civilisations de l’Occident moderne, à l’université de Paris-Sorbonne (Paris IV). Il a participé à la création du prix national du livre médiéval : Provins patrimoine mondial, qui a été remis pour la première fois à Michel Pastoureau, le 16 septembre 2007, pour son livre L’Ours, histoire d’un roi déchu, éditions du Seuil. En décembre 2007, il fut nommé membre de la commission André Kaspi sur les commémorations publiques, secrétariat à la défense, chargé des anciens combattants.

Télévision

En tant que spécialiste de l'Angleterre, il participe à l'émission « Secrets d'histoire » consacrée à Marie Tudor, intitulée Marie La Sanglante sur le trône d'Angleterre diffusée le 28 octobre 2019 sur France 3[13].

Principales publications

  • Terre d’exil. L’Angleterre et ses rĂ©fugiĂ©s, XVIe – XVIIe siècles, Aubier, Paris, 1985.
    • (en) The Huguenots in England. Immigration and Settlement c.1550-1700, Cambridge University Press, Cambridge, 1991.
  • Le Christ des Lumières. JĂ©sus, de Newton Ă  Voltaire, Le Cerf, Paris, 1990.
    • RĂ©Ă©dition : CNRS, 2011.
    • (it) Il cristo dei Lumi, Morcelliana, Brescia, 1992.
  • Cromwell, Fayard, Paris, 1992.
  • Bolingbroke, exil et Ă©criture au siècle des Lumières. Angleterre-France (vers 1715-vers 1750), Paris, Klincksieck, 1992.
  • Histoire des Ă®les britanniques, XVIe-XVIIIe siècles, Nathan, 1994 (en collaboration).
    • RĂ©Ă©dition : Armand Colin, 2005.
  • Histoire d’Angleterre, XVIe-XVIIIe siècles, PUF, « Nouvelle Clio», 1996.
    • RĂ©Ă©dition : 2003.
  • (en) Bolingbroke’s Political Writings. The Conservative Enlightenment, Basingstoke, Macmillan 1997, 436 p.
    • New York, St Martin's Press, 1997, 436 p.
  • Calvin, Biographie, J.C. Lattès, Paris, 1995. RĂ©Ă©dition Payot, 1999.
    • (de) Calvin. Eine Biographie, Quell, Stuttgart, 1998.
    • (en) John Calvin, W.B.Eerdmans, Grand Rapids (Mich.), 2000.
    • (pl) Kalwin, PaĹ„stwowy Instytut Wydawniczy, Varsovie, 2000.
    • (es) Calvino, La fuerza y la fragilidad, Editorial Complutense, Madrid, 2002.
    • Calvijn de biografie, Tielt, Lannoo, Kampen, Kok, 2004.
  • La Renaissance, 1492-1598. Civilisation et barbarie, Éditions de Paris, Paris, 2000.
  • Histoire de la RĂ©forme protestante, Perrin, Paris, 2001.
    • version poche : Tempus, 2010.
  • JansĂ©nisme et puritanisme, Nolin, 2002.
  • Du patriotisme aux nationalismes (1700-1848), CrĂ©aphis, Paris, 2002.
  • La RĂ©volution amĂ©ricaine, Perrin, Paris, 2003.
    • Version poche : Tempus, 2004.
  • Henri VIII. Le pouvoir par la force, Payot, Paris, 2005.
  • Jean-Jacques Rousseau, en son temps, avec Monique Cottret, Perrin, Paris, 2005.
    • Version poche : Tempus.
  • Cosmopolitismes, patriotismes. Europe et AmĂ©rique 1773-1802, Rennes, Les PersĂ©ides, 2005, 216 p. En collaboration avec Marc Belissa.
  • Le Jardin. Figures et mĂ©tamorphoses, Dijon, EUD, 2005, 316 p. DirigĂ© en collaboration avec Anne-Marie Brenot.
  • Convertir/Se convertir. Regards croisĂ©s sur l’histoire des missions chrĂ©tiennes, Paris, Nolin, 2006, 202 p., dirigĂ© en collaboration avec Jan Borm, Jean-François Zorn.
  • Sainte ou sorcière ? L’hĂ©roĂŻsme chrĂ©tien au fĂ©minin, Paris, Éditions de Paris, 2006. DirigĂ© en collaboration avec V. Alemany, Monique Cottret, 272 p.
  • Histoire de l’Angleterre. De Guillaume le ConquĂ©rant Ă  nos jours, Paris, Tallandier, janvier 2007, 610 p.
    • Version poche : Texto, 2011.
  • Naissance de l’AmĂ©rique du Nord, Actes fondateurs 1607-1776, Paris, Indes savantes, 2008. En collaboration.
  • La RĂ©publique et le Royaume, Éditions de Paris, Paris, 2008.
  • Calvin. TraitĂ© des reliques, Éditions de Paris, Paris, 2008.
  • La royautĂ© au fĂ©minin. Élisabeth Ire d’Angleterre, Paris, Fayard, 2009.
  • Karl Marx, une vie entre romantisme et rĂ©volution, Perrin, Paris, 2010.
    • Karl Marx : Romantizm ve Devrim Arasında Bir YaĹźam, Ä°stanbul, Everest, 2012.
  • Savoir et pouvoir au siècle des Lumières, Éditions de Paris, 2011, codirigĂ© avec J. Borm et Monique Cottret.
  • Jean-Jacques Rousseau, Lettre Ă  Christophe de Beaumont, Gollion, Infolio, 2012, avec Monique Cottret.
  • Thomas More. La face cachĂ©e des Tudors, Tallandier, 2012.
  • Naissance et affirmation de la RĂ©forme, Paris, PUF, « Nouvelle Clio », 2012. Collaboration Jean Delumeau, Thierry Wanegffelen.
  • La Glorieuse RĂ©volution d'Angleterre, 1688, Paris, Gallimard, Folio, 2013.
  • La RĂ©volution anglaise. Une rĂ©bellion britannique, 1603-1660, Perrin, 2015 (ISBN 9782262036393). Tempus, 2017.
  • Ces reines qui ont fait l'Angleterre, Tallandier, 2016.
    • Version poche : Texto, 2017.
  • L'Edit de Nantes. Pour en finir avec les guerres de religion, Perrin, Tempus, 2016.
  • Le siècle de l'Edit de Nantes. Catholiques et protestants de l'âge classique, Paris, CNRS Ă©ditions, 2018.
  • Les Tudors, Paris, Perrin, mars 2019.

Notes et références

  1. Bertrand Van Ruymbeke, « In memoriam : Bernard Cottret (1951-2020) », XVII-XVIII, vol. 77,‎ (e-ISSN 2117-590X, lire en ligne, consulté le )
  2. Cette thèse dirigée par le professeur C. Bruneteau a été publiée aux éditions Klincksieck ; elle fait l’objet de substantiels commentaires de Marc Fumaroli dans Quand l’Europe parlait français en 2001.
  3. « Bernard Cottret : biographie, actualités et émissions France Culture », sur France Culture (consulté le )
  4. « Céline Borello on Twitter », sur Twitter (consulté le ).
  5. Philippe-Jean Catinchi, « La mort de l’historien Bernard Cottret, spécialiste de la Réforme et de l’Angleterre », Le Monde, no 23490,‎ , p. 27 (lire en ligne)
  6. Philippe-Jean Catinchi (photogr. Hannah Assouline/Opale/Leemage), « La mort de l’historien Bernard Cottret, spécialiste de la Réforme et de l’Angleterre », Le Monde, Paris,‎ , article no 6046407_3382 (ISSN 0395-2037, OCLC 1758539, lire en ligne [archive du ], consulté le )
  7. Olivier Christin, « Une concorde impérative », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Bernard Cottret, « Le malheur de Calvin », Évangile et Liberté,‎ (lire en ligne)
  9. Bernard Cottret, « L’esprit des Lumières est compatible avec la foi chrétienne », Réforme,‎ (lire en ligne)
  10. voir L’Appel : L’Historien et la Foi, Paris, Fayard, 1996, p. 67–79.
  11. parue chez Cambridge University Press,
  12. (en) Bernard Cottret.
  13. « Un numéro inédit de Secrets d'histoire consacré ce lundi à Marie Ire d'Angleterre, dite Bloody Mary », sur Blogtv.news (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Patrick Cabanel, « Bernard Cottret », in Patrick Cabanel et AndrĂ© EncrevĂ© (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 Ă  nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 752-753 (ISBN 978-2846211901)
  • Bertrand Van Ruymbeke, « In memoriam : Bernard Cottret (1951-2020) », XVII-XVIII, vol. 77,‎ (e-ISSN 2117-590X, lire en ligne, consultĂ© le ).

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.