Association des États de la Caraïbe
L'Association des États de la Caraïbe (AEC ; (en espagnol : Asociación de Estados del Caribe), AEC ; en anglais : Association of Caribbean States, ACS) est une organisation internationale ayant pour but de promouvoir la consultation, la coopération et l'action concertée entre tous les pays de la Caraïbe. Les travaux de l'organisation sont axés sur la réduction des risques de catastrophe, le tourisme durable, le commerce, les transports et les relations économiques extérieures et la protection de la mer des Caraïbes.
Association des États de la Caraïbe | |
Situation | |
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Création | 1994 (Convention de Carthagène) |
Type | Organisation internationale |
Siège | Port-d'Espagne |
Langue | anglais, espagnol, français |
Organisation | |
Membres | 25 |
Secrétaire générale | June Soomer |
Site web | acs-aec.org |
Histoire
L'Association des États de la Caraïbe est créée le lors de la signature de la convention constitutive à Carthagène en Colombie[1].
Le , les chefs d’État et/ou de gouvernement des pays de l'AEC, réunis sur l'île de Margarita, au Venezuela adoptent la déclaration de Margarita[2], dans le but de renforcer la coopération entre les États de la « Grande Caraïbe » et de « renforcer l’AEC en tant qu’organisme de consultation, de concertation et de coopération ». Pour « consolider une identité caribéenne propre », et « reconnaissant la mer des Caraïbes comme patrimoine commun de la région, et comme un actif inestimable », ils se sont engagés « à convertir la région de la Grande Caraïbe en zone de coopération », qui « consistera tout d’abord en des actions conjointes dans les domaines établis comme priorités par l’AEC, à savoir le commerce, le tourisme durable, les transports et les catastrophes naturelles ».
En juin 2016, lors du 7e sommet de l'AEC, l'île de Saint-Martin devient membre associé de l'AEC[3].
En janvier 2019, l'AEC soutient le projet Carib-Coast qui vise à lutter contre les risques côtiers et leurs conséquences[4].
Fonctions
Les objectifs de l'AEC sont précisés dans la convention à l'article 3 et basés sur les aspects suivants [1]:
- renforcement et développement des processus régionaux de coopération et d'intégration, afin de créer un espace économique, culturel, social, scientifique et technologique élargi dans la région ;
- préservation de l'intégrité environnementale de la mer des Caraïbes ;
- promouvoir le développement durable dans la Grande Caraïbe pour concilier développement économique et respect de l'environnement.
L'Association est un organisme de consultation, de concertation et de coopération, et n'a donc aucun pouvoir coercitif.
Organisation
Les principaux organes de l'Association sont le Conseil des ministres, qui est le principal organe de formulation de politiques et d'orientation de l'Association, et le secrétariat.
Il existe cinq comités spéciaux sur :
- le développement du commerce et les relations économiques extérieures ;
- le tourisme durable ;
- les transports ;
- les catastrophes naturelles (fréquentes dans la zone, et jugées prioritaires car souvent dévastateurs : les inondations et les tremblements de terre, les cyclones ou tempêtes tropicales touchant toute la zone, mais aussi les houles de tempête affectant les zones côtières les plus peuplées, les glissements de terrains dans les zones montagneuses, les incendies de forêt et les autres risques liés à la déforestation, et dans une moindre mesure la sécheresse, le risque épidémiologique, les risques liés au volcanisme, les tsunamis, les tornades, et les épizooties ou pestes agricoles) ;
- le budget et l’administration.
Par ailleurs, un conseil des représentants nationaux du fond spécial est chargé du suivi des efforts de mobilisation de ressources et du développement des projets.
Sommets
Depuis 1995, l'AEC se réunit pour des sommets rassemblant tous les chefs d'État et/ou de gouvernement des pays et territoires de l'AEC :
Date | Lieu | |
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Carthagène (Colombie) | ||
1er | 17 - | Port d'Espagne (Trinité-et-Tobago) |
2e | 16 - | Saint Domingue (République dominicaine) |
3e | 11 - | Île de Margarita (Venezuela) |
4e | Panama (Panama) | |
5e | Pétionville (Haïti) | |
6e | 28 - | Mérida (Mexique) |
7e | La Havane (Cuba) | |
8e | Managua (Nicaragua)[5] |
Membres
L’AEC compte 25 États membres [6]:
Et 10 membres associés en tant que territoires non indépendants :
- Aruba, État autonome des Pays-Bas
- Curaçao, État autonome des Pays-Bas
- France, pour représenter les collectivités d’outre-mer de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, ainsi que la collectivité territoriale unique de Guyane
- les régions et départements français de Guadeloupe et Martinique sont membres associés depuis 2014[7]
- Pays-Bas, pour représenter Bonaire, Saba et Saint-Eustache, communes issues des Antilles néerlandaises
- Saint-Martin, État autonome des Pays-Bas
- Îles Turques-et-Caïques, territoire d’outre-mer du Royaume-Uni
- Îles Vierges britanniques, territoire d’outre-mer du Royaume-Uni
Observateurs fondateurs
La Communauté caribéenne (CARICOM), Sytème économique latino-américain (SELA), Système d'intégration centraméricain (SICA), Secrétariat permanent de l'Accord général d'intégration économique de l'Amérique centrale (SEICA), Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), Organisation du tourisme des Caraïbes (OTC).
Autres pays et organisations non-membres
D’autres territoires non-indépendants de la Caraïbe sont éligibles à adhérer en tant que membres associés :
- Les autres territoires d’outre-mer britanniques dans la Caraïbe : Anguilla, les Bermudes, les Îles Caïmans, Montserrat ; ces derniers (à l’exception des Bermudes) adhèrent seulement à l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO) qui compte aussi des pays indépendants des petites Antilles également membres de l’AEC.
- Les territoires non incorporés organisés des États-Unis dans la Caraïbe : Porto Rico, les îles Vierges américaines.
D’autres pays, territoires ou organisations peuvent également devenir observateurs de l'AEC s’ils en font la demande et s’ils sont acceptés.
Les pays et organisations suivants sont observateurs[8]:
- l'Alliance Bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique - Traité de commerce des Peuples (ALBA - TCP), la Banque centraméricaine d'intégration économique (BCIE), l'Groupe des 77 (G77), l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), l'Union européenne (UE).
L’OECO n'est pas actuellement observatrice (en tant qu’organisation), ni la France, ni les États-Unis, bien qu’ils englobent des territoires dans la région, parfois même non éligibles à l’adhésion en tant que membres associés (cas de certains territoires américains non organisés qui ne pourraient être représentés que par les États-Unis).
Notes et références
- (en) About the ACS
- Déclaration de Margarita : Consolidation de la Grande Caraïbe
- M. Bastide, Saint Martin membre associé de l'AEC, Franceinfo, 6 juin 2016
- Nadine Fadel,Carib-Coast : des études, aux actions, Franceinfo, 21 janvier 2019
- (en) « 8th Summit of the ACS Heads of State and / or Government », sur acs-aec.org (consulté le )
- (en) Members and Associate Members, ACE-AEC
- Site de l'AEC
- , OBSERVATEURS: Arabie saoudite, Argentina, Biélorussie, Bolivie, Brésil, Canada, Chili, Corée, Egypte, Emirats Arabe Unis, Equateur, Espagne, Finlande, Inde, Italie, Japon, Kazakhstan, Maroc, Palestine, Pérou, le Royaume des Pays Bas, le Royaume Uni de Grande Bretagne, Russie, Serbie, Slovénie, Turquie, Ukraine, Uruguay, acs-aec.org, consulté le 23 août 2019
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel.
- L’insertion actuelle de l’Association des États de la Caraïbe (AEC) dans le commerce international (article en ligne), Bernard Yvars, revue études caribéennes n°42 | Avril 2019 : La Caraïbe face à un ordre international émergent
- Responses to the sovereignty/vulnerability/development dilemmas : small territories and regional organization in the Caribbean (vidéo), Jessica Byron, Patsy Lewis, 2013