1940 en Lorraine
Cette page est une liste d'événements qui se sont produits durant l'année 1940 en Lorraine.
1937 1938 1939 1940 1941 1942 1943 Décennies : 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 Siècles : XVIIIe XIXe XXe XXIe XXIIe Millénaires : -Ier Ier IIe IIIe |
Afrique
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Australie, États fédérés de Micronésie, Fidji, Salomon, Kiribati, Îles Marshall, Indonésie, Nauru, Nouvelle-Zélande, Palaos, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Samoa, Timor oriental, Tonga, Tuvalu et Vanuatu |
Éléments de contexte
- Après l'armistice, l'armée allemande installe hors du Reich des Frontstalags, camps de prisonniers de guerre, destinés à détenir les soldats issus des colonies françaises. Principalement situés en France et en Pologne, la Lorraine en a compté un certain nombre, dans les localités suivantes : Epinal, Lunéville, Metz, Mirecourt, Nancy, Toul, Saint-Mihiel, Sarrebourg et Verdun[1].
- « Au total, 1,8 million de soldats français ont été faits prisonniers en mai-juin 40, dont plus d’un million entre le discours de Pétain et l’entrée en vigueur de l’armistice. En effet, la demande de Pétain de "cesser le combat" dès le 17 juin a brisé toute résistance organisée. » [2]
Événements
- Le château de Lunéville sert comme centre de rassemblement de prisonniers en été 1940. Les Frontstalag 160 Lunéville et Frontstalag 162 Dommartin-lès-Toul sont actifs de à . En 1940 des camps de rétention sont également actifs à Baccarat, le Dulag de Baccarat ainsi qu'à Laxou : Frontstalag 161 Laxou, le Stalag La Malgrange.
- En 1940, l'Armée de l'air installe le GAO 2/506 sur le terrain de Chambley-Bussières. Cette unité d’observation est alors équipée de neuf Potez 631 et de cinq Mureaux 117. Contrairement à la plupart des autres terrains de l’Armée de l'Air de 1940, le terrain de Chambley n’est pas utilisé pendant le reste de la guerre, que ce soit par les Allemands ou par les Alliés.
- L'Amiral Georges Thierry d'Argenlieu fait adopter la croix de Lorraine par la France libre, il fallait aux Français libres une croix pour lutter contre la croix gammée.
- Entre 1940 et 1944, le camp de Thil fonctionne comme camp de travail installé par l'occupant nazi sur la commune de Thil, durant la Seconde Guerre mondiale. Il s'agissait d'un kommando du camp du Struthof (KL-Natzweiler). Situé dans le département de Meurthe-et-Moselle, à proximité de la ville de Villerupt, c'est le seul camp de concentration installé par les nazis en territoire français non annexé.
- L'Armée de l'air installe le GAO 2/506 sur le terrain de Chambley-Bussières. Cette unité d’observation est alors équipée de neuf Potez 631 et de cinq Mureaux 117. Contrairement à la plupart des autres terrains de l’armée de l'air de 1940, le terrain de Chambley n’est pas utilisé pendant le reste de la guerre, que ce soit par les Allemands ou par les Alliés.
Janvier
- 1er janvier : la ville frontalière de Forbach est évacuée[3] préventivement.
- 10 au 26 janvier : vague de froid exceptionnelle en Lorraine[4] : il fait jusqu'à −24 °C à Metz
- 19 janvier : la température maximale est de −12,4 °C à Nancy. Les moyennes mensuelles à Nancy sont : minimale de -9,5° et maximale de -3,5°
Février
- 7 février : Charles Roos, homme politique et indépendantiste alsacien, accusé d'espionnage, est fusillé sur le terrain militaire de Champigneulles.
Mai
- Mai 1940 : le terrain de la Base aérienne 133 Nancy-Ochey sert de quartier général pour la Zone d'Opérations Aériennes Est (Z.O.A.E.). Le No. 3 Wing du Royal Naval Air Service britannique y est également basé pendant la Bataille de France.
- 10 au 13 mai : combats entre alliés franco-britanniques et Allemands pendant la bataille de France, en particulier à Longwy.
- 19 mai : les allemands qui avaient pris le fort de La Ferté dans les Ardennes, ouvrage le plus à l'Ouest de la Ligne Maginot, sont stoppés par l' ouvrage de Fermont[5].
Juin
- Juin : pour protéger la retraite des troupes françaises le génie fait sauter les arches centrales du viaduc de la Taverne à Dinozé.
- 11 juin : les Allemands vont à leur tour bombarder le viaduc de Bertraménil au cours de leur offensive de manière à couper tout lien ferroviaire aux troupes françaises dans ce secteur.
- 13 juin : l'Est Républicain parait pour la dernière fois.
- 15 juin : le groupe blindé de Heinz Guderian atteint Verdun et Bar-le-Duc. Il tente de prendre à revers la ligne Maginot dont la plupart des ouvrages résistent[6].
- 17 juin : l'armée allemande entre à Metz sans combattre[6].
- 18 juin : l'armée allemande entre à Nancy, Épinal et Belfort[6].
- 18 au 22 juin : Bataille de Toul. Le 227ème RI du groupe Dubuisson résiste à un ennemi supérieur en nombre. Outre les morts militaires et civils, la ville est détruite à 40 %[7]. La cathédrale Saint-Etienne touchés par un obus de 210 prend feu[8] - [6]..
- L'aéroport de Nancy-Essey est occupé par la Luftwaffe entre 1940 et 1944, il a été bombardé à plusieurs reprises.
- 19 juin : une centaine de prisonniers de guerre français, en majorité des Tirailleurs sénégalais du 12°R.T.S., sont assassinés par des troupes allemandes dans une grange de la région de Neufchâteau[9].
- 22 juin : Les allemands prennent Saint-Dié-des-Vosges[6].
- Quand l'armistice du 22 juin 1940 est signée, le cas de l'Alsace et de la Moselle n'est pas évoqué[10]. Ce territoire reste donc juridiquement français, bien qu'il fasse partie de la zone militairement occupée par l'Allemagne.
- 23 juin : après l'armistice, la Wehrmacht s'installe à Mirecourt : l'Hôpital Psychiatrique de Ravenel, en construction, est transformé en camp de transit et d'internement : le Frontstalag 120[11].
Juillet
- 1er juillet : adoption par la France libre de la croix de Lorraine pour symbole sur la proposition du vice-amiral Émile Muselier faite à de Gaulle, le , en présence du capitaine de corvette Thierry d'Argenlieu[12] - [13] - [14] pour lutter contre la croix gammée nazie[15].
- 8 juillet : les autorités réquisitionnent les locaux de L'Est républicain[16].
- 10 juillet : Georges Mazerand, Député de Meurthe-et-Moselle, ne prend pas part au vote sur la remise des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, les députés Philippe Serre et Gaston Thiébaut votent contre[7].
- 25 juillet : annexion de facto de l'Alsace et la Moselle[7].
Août
- L'évêque de Metz, monseigneur Heintz est expulsé par les allemands[17].
- Les premiers actes de résistance ont lieu en Meurthe-et-Moselle[6].
- 2 août : le journal collaborationniste L'Écho de Nancy publie son premier numéro. Totalement contrôlé par les allemands, il défend le nazisme, Adolf Hitler et prône l'antisémitisme.
- 7 août : le Gauleiter Josef Bürckel prend ses fonctions à Sarrebruck, en tant que nouveau chef de l'administration civile allemande en Moselle. Le « CdZ-Gebiet Lothringen » remplace officiellement le département de la Moselle.
- 8 août : le préfet du département de la Moselle Bourrat est expulsé de ce nouveau « territoire allemand ».
- 13 août : la Leibstandarte SS Adolf Hitler stationne à Metz, en Lorraine annexée. La division SS, dont les pertes s'élevaient à près de 500 hommes[18] (environ 110 tués et 390 blessés), est réorganisée à Metz. Elle est renforcée de quelques bataillons et compte alors 6 500 hommes (1 SS-Artillerie-Regiment, 1 SS-Pionier-Bataillon, 1 SS-Aufklärungs-Abteilung, 1 SS-Nachrichten-Kompanie, 1 SS-Bataillon).
- 15 août : de nombreux messins déposent des bouquets de fleurs aux couleurs du drapeau français au pied de la statue de la vierge, place Saint-Jacques[6].
- 16 août : le gauleiter Josef Bürckel expulse plusieurs milliers de personnes en représailles aux manifestations de la veille[19]. Près de 85 000 Mosellans, principalement francophones, seront expulsés.
Septembre
- La division Leibstandarte SS Adolf Hitler reçoit un nouvel étendard le , au fort de Plappeville sur les hauteurs de Metz, en présence de Sepp Dietrich et du Reichsführer-SS Heinrich Himmler[20].
- Le séminaire de Metz est réquisitionné pour la Schütz Polizei (Schupo), Commandement de la police urbaine, et la Kripo (ou Kriminal Polizei), Direction de la police criminelle allemande. Les séminaristes sont dirigés vers Spire[17].
- Ostland, société allemande, colonise les terres agricoles de la Lorraine non annexée. Des industries et des mines subissent le même sort[19].
- 4 septembre : premier sabotage dans la Meuse [19]
Octobre
- 18 octobre : Le régime nazi annexe l'Alsace-Moselle de fait au territoire allemand, par un décret signé par le Führer Adolf Hitler qui en interdit la publication[21]
Novembre
- 30 novembre : la Moselle est réunie à la Sarre et au Palatinat pour former une nouvelle province allemande, le Gau Westmark. Thionville redevient Diedenhofen, Sarreguemines redevient Saargemünd. La Moselle devient un CdZ-Gebiet (une division administrative territoriale de l'Allemagne nazie) officiellement rattachée au Gau Westmark[22].
Décembre
- 25 décembre : Adolf Hitler est à Metz pour Noël[23]. Il rend visite à la 1re division SS Leibstandarte SS Adolf Hitler, stationnée dans le secteur de Metz depuis , passant la nuit du 25 au à l'Hôtel des mines[24] de l'avenue Foch, en compagnie de Sepp Dietrich et des cadres de cette unité[23].
- Le lendemain 26 décembre, après avoir passé en revue ses troupes d'élite, Hitler leur fit un discours[25], et se rendit dans l'après-midi à Sarrebourg, puis à Lutzelbourg, où il fut reçu vers 17 h à l’hôtel des Vosges, pour fêter Noël avec les hommes du 125e régiment d'infanterie[23].
Inscriptions ou classements aux titre des monuments historiques
Naissances
- 8 février, Nancy : François Bizot[27], est un anthropologue français, spécialiste du bouddhisme du Sud-Est asiatique (Cambodge, Thaïlande, Birmanie, Laos, Sud-Yunnan) à l'École française d'Extrême-Orient (EFEO) et à l'École pratique des hautes études (EPHE).
- 7 avril, à Rouceux (Vosges) : Daniel Prévot, mort le à Nancy (Meurthe-et-Moselle), mathématicien, spéléologue et lichénologue français.
- 29 avril en Lorraine : Raymond Perrin, auteur français.
- 13 septembre à Nancy : Pierre-Luc Séguillon, parfois surnommé par ses initiales PLS[28], mort le à Paris, est un journaliste de télévision, de presse écrite et de radio français.
Décès
- 11 janvier à Piennes en Meurthe-et-Moselle : Désiré Ferry, sur la ligne Maginot, par un froid intense de -25°, est frappé de congestion et, transporté à l'ambulance chirurgicale de son corps d'armée, il y décède quelques heures plus tard. Son nom est gravé au Panthéon dans la liste des "écrivains morts sous les drapeaux".
- 13 mai à Volmerange-les-Mines (Moselle) : Félix Eugène Grat, historien et homme politique français, né à Paris le .
- 18 mai, tué au combat, à Inor dans la Meuse : Julien Buge, né le à Paris XIIe footballeur français[29].
- 26 juillet à Bras-sur-Meuse : Georges Lecourtier, agriculteur et homme politique français né le à Bras-sur-Meuse, dans la Meuse.
Voir aussi
Notes et références
- http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/series/pdf/619MI.pdf
- Itinéraire proposé par Jean Boucon., « loisirs / l’europe en marche - loisirs l’europe en marche. Juin 1940, en Lorraine et sur les routes ... », Le Républicain lorrain,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Source.
- http://www.climatolor.fr/climatologie/climat-de-la-lorraine/climat-de-la-lorraine
- Laurent Martino, Histoire chronologique de la Lorraine : des premiers Celtes à nos jours, Nancy, Editions place Stanislas, , 221 p. (ISBN 9782355780387), p. 181
- Laurent Martino, Histoire chronologique de la Lorraine : des premiers Celtes à nos jours, Nancy, Editions place Stanislas, , 221 p. (ISBN 9782355780387), p. 182
- L'EST REPUBLICAIN - 130 ANS D'ACTUALITES - 1889-2019 - ISSN 2608-0591 - Page 82
- Jérôme ESTRADA (Service documentation), « Incendie de Notre-Dame de Paris. Toul, Strasbourg, Reims... Ces cathédrales détruites puis ... », Le Républicain lorrain,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Scheck, R. (2007). Une saison noire. Les massacres de tirailleurs sénégalais. Mai-juin 1940. Paris : Tallandier. p. 77.
- Eberhard Jäckel, Frankreich in Hitlers Europa – Die deutsche Frankreichpolitik im Zweiten Weltkrieg, Deutsche Verlag-Anstalg GmbH, Stuttgart, 1966 ; traduction : La France dans l'Europe de Hitler, éd. Fayard, coll. « Les grandes études contemporaines », 1968, 554 p., chap. « L'annexion déguisée », p. 115.
- Fiche de renseignements concernant un immeuble ou un logement réquisitionné (Préfecture des Vosges, Réquisitions allemandes) [Archives départementales des Vosges, 103 W 122]. L'étude des différents témoignages de prisonniers indique que le camp était fonctionnel le jour précédant celui mentionné sur ladite fiche.
- « Émile Muselier », Ordre de la Libération.
- La Seconde Guerre mondiale, « La Croix de Lorraine », charles-de-gaulle.org.
- Le général de Gaulle ne retiendra que le nom de Thierry d'Argenlieu dans ses Mémoires de guerre. Le texte exact (dans le tome I, L'Appel) de De Gaulle est : « Le 21 juillet [1940], j'obtins que plusieurs de nos aviateurs prissent part à un bombardement de la Ruhr et fis publier que les Français Libres avaient repris le combat. Entre-temps, tous nos éléments, suivant l'idée émise par d'Argenlieu, adoptèrent comme insigne la Croix de Lorraine. » (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre – L'Appel (1940-1942), chap. « La France Libre », Plon, 1954 (repris par édit. Pocket (ISBN 978-2-266-09526-6), p. 99.).
- « Sous le signe de la Croix de Lorraine », article publié par France d'abord, journal brazzavillois dans le no 18 du mercredi , p. 11-13, reproduisant, comme indiqué en en-tête, « des extraits d'une conférence faite dernièrement à Londres par l'amiral Muselier ». L'amiral explique, paragraphes 4 à 6 de l'article, p. 11 : « Dès le début, il m'a paru nécessaire de différencier de façon apparente, les bâtiments de guerre de la France Libre et ceux restés fidèles au Gouvernement du maréchal Pétain.
Un de mes premiers ordres — du 2 juillet, si j'ai bonne mémoire — précisa que les bâtiments des Forces Navales Françaises Libres porteraient à la poupe les couleurs nationales françaises et à la proue un pavillon carré bleu, orné d'une Croix de Lorraine rouge. Et ce fut l'origine de l'insigne du Mouvement de la France Libre.
Pourquoi j'ai choisi la Croix de Lorraine ? Parce qu'il fallait un emblème en opposition à la Croix Gammée et parce que j'ai voulu penser à mon père qui était Lorrain. » - « La fin de L'Est républicain », sur https://kiosque.limedia.fr (consulté le )
- « Le Grand Séminaire de Metz sous la Seconde Annexion allemande », sur BLE Archives (consulté le ).
- George H. Stein, The Waffen SS: Hitler's elite guard at war, 1939-1945 (page 88) : selon l'auteur, les pertes de la division s’élèvent à 132 tués, 527 blessés et 45 disparus le .
- Laurent Martino, Histoire chronologique de la Lorraine : des premiers Celtes à nos jours, Nancy, Editions place Stanislas, , 221 p. (ISBN 9782355780387), p. 183
- George H. Stein, The Waffen SS: Hitler's elite guard at war, 1939-1945, 1984 (page 28, note 4:Ansprache des Reichsführers SS aus Anlass der Übergabe der Führer-standarte an die Leibstandarte 'Adolf Hitler', Metz, Fort Alvensleben, am 7. September 1940, RFSS/T-175, 90/2612641ff.)
- Eberhard Jäckel, La France dans l'Europe de Hitler, op. cit., p. 123-124.
- Le droit du sang, in Jacques Lorraine: Les Allemands en France, L'Alsace et la lorraine, Terre d'épreuve, éd. du Désert, Alger-Oran, 1945 p. 121.
- « Visite inopinée », Le Républicain lorrain,‎ (lire en ligne)
- L'« Hôtel Royal » servira de PC à l'armée américaine le 22 novembre 1944. in Anthony Kemp : Lorraine - Album mémorial - Journal pictorial : 31 août 1944 - 15 mars 1945, Heimdal, 1994, (p. 340-341).
- (en) Hans Quassowski, Twelve Years With Hitler : A History of 1. Kompanie Leibstandarte SS Adolf Hitler 1933-1945, (ISBN 978-0764307775), p. 121 (Discours à la LSSAH, le 26 décembre 1940 à Metz).
- https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee//PA00106303
- « François Bizot », sur Babelio (consulté le )
- (fr) « Mort du journaliste politique Pierre-Luc Séguillon », sur Gala,
- « Fiche individuelle de Julien Pierre Isidore Buge, mort pour la France », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr, Ministère de la Défense (consulté le )