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Évolution du cerveau

Les principes qui régissent l'évolution de la structure du cerveau ne sont pas bien compris. La notion d'intelligence et les moyens de la mesurer font débat et, malgré les progrÚs importants de la neurologie ces derniÚres années, les mécanismes de l'apprentissage et de la cognition et plus généralement le fonctionnement du cerveau ne sont pas bien compris.

Comparaison des cerveaux (de gauche à droite) d'homme (Homo sapiens), de rhinocéros (Diceros bicornis) et de dauphin commun (Delphinus delphis) présentée à l'exposition "Incroyables Cétacés" au Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris (France) du 11 juin 2008 au 25 mai 2009.

La taille du cerveau n'est pas corrĂ©lĂ©e Ă  la taille du corps isomĂ©triquement mais plutĂŽt allomĂ©triquement. C'est-Ă -dire qu'il n'y a pas de relation linĂ©aire entre la taille du cerveau et du corps. Par exemple, les petits mammifĂšres ont des cerveaux relativement gros par rapport Ă  leur corps et les grands mammifĂšres (comme les baleines) ont comparativement de petits cerveaux rapportĂ© Ă  leur taille. Les propriĂ©tĂ©s du cerveau supposĂ©es ĂȘtre pertinentes pour l'intelligence sont la taille relative du cerveau (son degrĂ© d’encĂ©phalisation), et la part du cortex, du cortex prĂ©frontal, et du cervelet dans le volume global du cerveau. En rĂ©alitĂ©, le nombre de neurones corticaux et la vitesse de conduction, qui sont les bases du traitement de l'information, sont des indicateurs plus pertinents[1].

Si le poids du cerveau est tracĂ© en fonction du poids corporel chez les primates, la ligne de rĂ©gression des points d'Ă©chantillonnage peut donner une indication de la capacitĂ© cognitive d'une espĂšce de primates. Les LĂ©muriens, par exemple, se situent au-dessous de cette ligne, ce qui signifie que leur cerveau est plus petit que la moyenne des primates de taille Ă©quivalente. Les humains se situent au-dessus de la ligne, ce qui indique qu'ils ont un cerveau plus gros que la moyenne des primates de taille comparable. En fait, les humains se situent Ă  l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure de la courbe des primates vivants. Les hommes de Neandertal, aujourd’hui disparus, possĂ©daient un cerveau plus volumineux que les hommes modernes[2], mais avec un coefficient d'encĂ©phalisation moindre.

Comparaison morphologique de différents cerveaux entre quelques espÚces.

Le coefficient ou quotient d'encĂ©phalisation est une mesure de la taille relative du cerveau, dĂ©finie comme le rapport entre la masse du cerveau rĂ©elle et la masse du cerveau moyen pour un mammifĂšre de taille Ă©quivalente, et est supposĂ© ĂȘtre une estimation approximative de l'intelligence ou de la cognition de l'animal. Les primates se trouvent au sommet de cette Ă©chelle, avec les humains atteignant le score le plus Ă©levĂ©. Le coefficient d’encĂ©phalisation a un degrĂ© Ă©levĂ© de corrĂ©lation avec le comportement d'un animal, notamment sur le plan alimentaire[3].

Chronologie

SystĂšme nerveux

Animal Poids du

cerveau (en g)

Coefficient

d'encéphalisation[4]

Nombre de

neurones corticaux

(en millions)

Baleine 2 600 - 9 000 1.8 n.c.
ÉlĂ©phant 4 200 1.3 10 500
Humain 1 250 - 1 450 7.4 - 7.8 11 500
Dauphin 1 350 5.3 5 800
Gorille 430 - 570 1.5 - 1.8 4 300
Chien 64 1.2 160
Souris 0.3 0.5 4

Cerveau primitif

Grùce aux fossiles, les paléoneurologues ont pu déduire que la premiÚre structure cérébrale est apparue dans des vers il y a plus de 500 millions d'années[5]. Les cerveaux les plus primitifs n'étaient guÚre plus que des amas de cellules[6]. Les fonctions du cerveau postérieur trouvées dans ces fossiles comprennent la respiration, la régulation du rythme cardiaque, l'équilibre, les mouvements moteurs de base et des compétences de recherche de nourriture. L'observation des cerveaux des souris, des poulets et des singes a montré que les espÚces plus complexes préservent les structures pilotant les comportements de base. Cela signifie que les fonctions plus sophistiquées s'ajoutent aux fonctions basiques sans les remplacer[7]. Le cerveau humain moderne contient également une région du cerveau postérieur dite primitive[8]. Le rÎle de cette partie du cerveau est de maintenir les fonctions fondamentales de l'homéostasie. Le pont ou pont de Varole et la moelle allongée sont par exemple deux structures importantes localisées dans cette partie du cerveau située schématiquement à la jonction entre la colonne vertébrale et le cerveau.

Cerveau paléomammifÚre

Une nouvelle rĂ©gion du cerveau est apparue il y a environ 250 millions d'annĂ©es aprĂšs l'apparition du rhombencĂ©phale. Cette rĂ©gion est appelĂ©e le cerveau palĂ©omammifĂšre. Les parties principales sont l’hippocampe et les amygdales souvent dĂ©signĂ© comme l'aire limbique. Le systĂšme limbique traite des fonctions plus complexes, y compris les comportements Ă©motionnels, sexuels et violents, la mĂ©moire et l’olfaction[8].

Photo de profil du gros cerveau d'un ĂȘtre humain et de celui du chimpanzĂ© plus petit
Comparaison du cerveau d'un homme moderne (en haut) et d'un chimpanzé (en bas).
Image issue du livre "The brain from ape to man; a contribution to the study of the evolution and development of the human brain"

Cerveau et cervelet

Le tronc cĂ©rĂ©bral et le systĂšme limbique sont principalement constituĂ©s par des noyaux neuronaux, qui sont des groupes de neurones Ă©troitement liĂ©s par leurs fibres axonales qui les relient les uns aux autres. Les deux autres grandes rĂ©gions du cerveau (le cerveau antĂ©rieur et le cervelet) sont basĂ©es sur une architecture corticale. À la pĂ©riphĂ©rie externe du cortex, les neurones sont disposĂ©s en couches (dont le nombre varie selon l'espĂšce et la fonction) de quelques millimĂštres d'Ă©paisseur. Il y a des axones qui se dĂ©placent entre les couches, mais la majoritĂ© de la masse des axones est en dessous des neurones eux-mĂȘmes. Les neurones corticaux et leurs faisceaux de fibres axonales ne devant pas rivaliser pour l'espace, les structures corticales peuvent Ă©voluer plus facilement que dans une structure de noyaux neuronaux. Une caractĂ©ristique clĂ© du cortex est que parce qu'il se dĂ©veloppe « en surface », sa taille peut ĂȘtre augmentĂ©e Ă  l'intĂ©rieur d'un crĂąne en introduisant des convolutions. De maniĂšre imagĂ©e, cela peut ĂȘtre comparĂ© l'introduction d’un linge dans un verre en le chiffonnant. Le degrĂ© de convolution est gĂ©nĂ©ralement supĂ©rieur chez les espĂšces plus Ă©voluĂ©es, qui bĂ©nĂ©ficient alors de l'augmentation de la surface du cortex.

Le cervelet, ou « petit cerveau », est situĂ© derriĂšre le tronc cĂ©rĂ©bral et en dessous du lobe occipital du cerveau chez l'homme. Son rĂŽle comprend la coordination des tĂąches fines sensorielles et il peut ĂȘtre impliquĂ© dans certaines fonctions cognitives, comme le langage. Le cortex cĂ©rĂ©belleux humain est finement alambiquĂ©, beaucoup plus que le cortex cĂ©rĂ©bral. Ses axones intĂ©rieurs sont appelĂ©s arbor vitae ou arbre de vie.

NĂ©ocortex et cortex

La zone du cerveau ayant subi le plus grand nombre de changements récents au cours de l'évolution est appelée le néocortex. Avec le paléocortex et l'archicortex, ils composent le cortex. Chez les reptiles et les poissons, cette zone est appelée le pallium et est plus petit et plus simple par rapport à leur masse corporelle que chez les mammifÚres. Selon l'état actuel des connaissances, le néocortex se serait d'abord développé il y a environ 200 millions d'années.

Les premiers mammifĂšres placentaires sont apparus environ 125 millions d’annĂ©es BP et leur morphologie ne semble pas avoir Ă©tĂ© trĂšs diffĂ©rente des marsupiaux et des opossums actuels[9]. Ils Ă©taient petits avec de petits cerveaux avec un sens de l'odorat dĂ©veloppĂ© et un nĂ©ocortex rĂ©duit. Le nĂ©ocortex primitif a Ă©voluĂ© Ă  partir d’une seule couche de neurones pyramidaux du cortex dorsal en une structure Ă  six couches prĂ©sente chez tous les mammifĂšres actuels. Le nĂ©ocortex a Ă©tĂ© divisĂ© en 20 - 25 aires corticales, y compris des zones sensorielles primaires et certaines secondaires qui caractĂ©risent le nĂ©ocortex de presque tous les mammifĂšres aujourd'hui. Les premiers primates Ă©taient des animaux nocturnes et insectivores avec une rĂ©gion Ă©largie du cortex visuel temporel. Ces primates Ă©taient adaptĂ©s Ă  la vie dans les branches de la forĂȘt tropicale et avaient un systĂšme visuel Ă©largi qui leur permettait une reconnaissance d’objet efficace pour saisir des insectes, de petits vertĂ©brĂ©s ou des fruits. Leur nĂ©ocortex Ă©tait dĂ©jĂ  important et comprenait un Ă©ventail de zones corticales prĂ©sentes aujourd’hui chez tous les primates vivants. Lorsque les anthropoĂŻdes diurnes ont Ă©mergĂ©, le systĂšme visuel s’est spĂ©cialisĂ© en une vision de type fovĂ©al.

Le nĂ©ocortex est responsable des fonctions cognitives supĂ©rieures - par exemple, le langage, la pensĂ©e et les formes connexes de traitement de l'information[10]. Il est Ă©galement responsable du traitement des entrĂ©es sensorielles (conjointement avec le thalamus qui est une partie du systĂšme limbique et qui agit en tant que routeur de l’information). La plupart de ses fonctions ne sont pas perçues par la conscience et sont par consĂ©quent non disponibles pour l'inspection ou l'intervention de l'esprit conscient. Le nĂ©ocortex est un accroissement ou une excroissance des structures du systĂšme limbique avec lequel il est Ă©troitement intĂ©grĂ©.

Cerveau humain

Le nĂ©ocortex humain constitue environ 80 % du cerveau. Il est divisĂ© en un grand nombre de rĂ©gions spĂ©cialisĂ©es : les aires corticales[11]. Bien qu’il n’y ait que des preuves limitĂ©es, le nombre de zones corticales, les divisions fonctionnelles fondamentales du cortex, aurait considĂ©rablement augmentĂ© avec l'Ă©volution du cerveau humain. Le nĂ©ocortex des premiers mammifĂšres prĂ©sentait environ 20 aires corticales distinctes alors que chez l'homme on en compte environ 200, soit une augmentation d’un facteur dix[12].

Le cortex prĂ©frontal, en particulier la zone 10 est proportionnellement plus importante chez les humains[13]. Elle est impliquĂ©e dans les fonctions cognitives supĂ©rieures telles que la planification des actions futures, les initiatives et l’attention. Le cortex frontal granulaire de l'Homme est non seulement grand, mais il possĂšde des neurones pyramidaux avec plus de cellules dendritiques complexes et plus d’épines pour les synapses[14].

Une autre rĂ©gion ayant particuliĂšrement grandi est le cortex pariĂ©tal postĂ©rieur. Les ancĂȘtres non-primates des primates avaient un cortex pariĂ©tal postĂ©rieur trĂšs rĂ©duit mais tous les primates ont une grande rĂ©gion pariĂ©tale postĂ©rieure oĂč les stimuli somatosensoriels et visuels influencent les zones ou les domaines du cortex impliquĂ©s dans la planification, l'imitation, la saisie d’objets, l'auto-dĂ©fense et les mouvements oculaires via leurs projections dans le cortex moteur et prĂ©moteur[15]. Le cortex pariĂ©tal postĂ©rieur est exceptionnellement grand chez les humains. Il a permis l’apparition de nouvelles fonctions, telles que l'utilisation prĂ©cise de nombreux types d'outils qui est propre aux humains modernes.

La taille du cerveau humain entraine de considérables besoins alimentaires[16] - [17]. Le cerveau humain consomme prÚs de 20 % du métabolisme basal (métabolisme d'un individu au repos) alors qu'il ne représente que 2 % du poids du corps humain[1]. Ces besoins sont satisfaits par des aliments riches en protéines, lipides, et glucides.

L'apparition de la bipĂ©die et le rĂŽle de la thermorĂ©gulation (selon la rĂšgle d'Allen, les Homo ergaster africains auraient Ă©tĂ© longilignes) ont Ă©tĂ© souvent mis en avant pour expliquer l'Ă©mergence de nouvelles capacitĂ©s cognitives. La locomotion bipĂšde et un profil longiligne auraient en effet diminuĂ© la taille du canal de naissance[18] (raccourcissement en hauteur et en largeur du bassin) au mĂȘme moment oĂč la sĂ©lection naturelle poussait vers de plus grands cerveaux permettant l'utilisation d'outils. Ce dilemme obstĂ©trical aurait Ă©tĂ© rĂ©solu par la naissance du fƓtus Ă  un stade beaucoup plus prĂ©coce du dĂ©veloppement avec un crĂąne mou, les fontanelles permettant Ă  la tĂȘte de se dĂ©former pour s'adapter au passage par le canal pelvien[19] - [20]. Toutefois, selon une autre analyse plus rĂ©cente, un bassin maternel plus large n’aurait pas remis en question la bipĂ©die, ni rendu la marche forcĂ©ment plus difficile. L'immaturitĂ© cĂ©rĂ©brale Ă  la naissance (appelĂ©e altricialitĂ© secondaire) serait liĂ©e au mĂ©tabolisme maternel devenu incapable de supporter une gestation plus longue d’une progĂ©niture Ă  grand cerveau (les besoins nutritionnels intra-utĂ©rins de cette progĂ©niture Ă©tant trop importants)[21] - [22]. Quelle qu'en soit la raison, cette longue maturation du cerveau aprĂšs la naissance permet Ă  l'enfant humain — et Ă  ses capacitĂ©s cĂ©rĂ©brales — de se dĂ©velopper en lien fort avec son environnement, et ce pendant une longue pĂ©riode[23] - [24] - [25].

Intelligence

Quatre crùnes sont exposés de trois-quart, du plus gros au plus petit : celui de l'humain, du chimpanzé, de l'orang-outan et du macaque
Comparaison de crĂąnes de primates

Il n'existe pas de dĂ©finition universelle de l'intelligence. Elle peut ĂȘtre dĂ©finie et mesurĂ©e par la vitesse et le succĂšs pour rĂ©soudre des problĂšmes[26]. La flexibilitĂ© mentale et comportementale est souvent considĂ©rĂ©e comme Ă©tant une bonne mesure de l'intelligence. Cette flexibilitĂ© permet l'apparition de nouvelles solutions Ă  partir des connaissances prĂ©cĂ©dentes[27]. L'humain est l'animal qui possĂšde la plus grande capacitĂ© Ă  trouver de nouvelles solutions[1]. Les oiseaux corvidĂ©s sont Ă©tonnamment intelligents du point de vue de l'utilisation d'outils, de la flexibilitĂ© et de la planification d'actions. Ils peuvent mĂȘme rivaliser avec les primates dans une certaine mesure[28]. Il existe peu de donnĂ©es comparant l'intelligence entre les diffĂ©rents animaux[1].

Évolution de la taille du cerveau humain

L'évolution du cerveau humain a été une suite complexe de variations de taille, principalement des augmentations, intercalées avec des épisodes de réorganisation du cortex cérébral[29]. La science de l'étude des cerveaux fossiles s'appelle la paléoneurologie.

EspĂšce Volume endocrĂąnien Date d'apparition
Sahelanthropus tchadensis 350 cm3 7 millions d'annĂ©es AP
Australopithecus afarensis 400 Ă  550 cm3 3,9 millions d'annĂ©es AP
Homo habilis 550 Ă  700 cm3 2,3 millions d'annĂ©es AP
Homo ergaster 750 Ă  1 050 cm3 2 millions d'annĂ©es AP
Homo neanderthalensis 1 300 Ă  1 700 cm3 450 000 ans AP
Homo sapiens 1 300 Ă  1 500 cm3 300 000 ans AP
Le crùne néandertalien a un aspect plus allongé et une mùchoire plus proéminente que celui de l'humain
Comparaison d'un crùne d'homme moderne à gauche et d'un crùne néandertalien à droite.

La lignĂ©e humaine et celle des chimpanzĂ©s ont divergĂ© il y a plus de 7 millions d’annĂ©es. Leur dernier ancĂȘtre commun avait un cerveau dont le volume reprĂ©sentait probablement moins d'un tiers de celui de l'homme moderne. L'apparition de la bipĂ©die, il y a au moins 7 millions d'annĂ©es, avec Sahelanthropus tchadensis, aurait eu pour consĂ©quence le recentrage de l'os occipital, alors qu'il oblique vers l'arriĂšre chez les grands singes, et une rĂ©organisation de la structure cĂ©rĂ©brale[30].

Au cours des deux derniers millions d'annĂ©es, le cerveau du genre Homo a considĂ©rablement augmentĂ© de taille, en particulier les parties prĂ©frontale, pariĂ©tale postĂ©rieure, latĂ©rale temporale et les rĂ©gions insulaires. La spĂ©cialisation des deux hĂ©misphĂšres cĂ©rĂ©braux pour des fonctions connexes mais diffĂ©rentes est devenue plus prononcĂ©e, le langage et d'autres capacitĂ©s cognitives avancĂ©es ont Ă©mergĂ©[31]. A contrario, certaines parties du cortex n’ont pas changĂ© de taille malgrĂ© l’augmentation de volume du cerveau humain, notamment les zones sensorielles et motrices primaires[32].

En premiĂšre approximation, et faute de pouvoir analyser en dĂ©tail des cerveaux qui ne se fossilisent pas, les palĂ©oneurologues Ă©tablissent gĂ©nĂ©ralement une corrĂ©lation plus ou moins linĂ©aire entre taille du cerveau et capacitĂ©s cognitives[33]. À diffĂ©rents stades de l'Ă©volution humaine, les avantages du surcroit de capacitĂ©s cognitives apportĂ© par un plus gros cerveau auraient excĂ©dĂ© l'inconvĂ©nient d'un besoin supplĂ©mentaire en Ă©nergie. De meilleures capacitĂ©s cognitives auraient notamment confĂ©rĂ© un avantage pour la survie et la reproduction, et les individus possĂ©dant des gĂšnes codants de plus hautes capacitĂ©s cognitives auraient Ă©tĂ© en mesure de transmettre davantage leur patrimoine gĂ©nĂ©tique aux gĂ©nĂ©rations suivantes.

L'Ă©volution du cerveau ne se serait pas faite de façon linĂ©aire mais par paliers. Les premiers australopithĂšques possĂ©daient un cerveau un peu plus grand que le cerveau des chimpanzĂ©s actuels. Australopithecus afarensis a un volume endocrĂąnien compris entre 400 et 550 cm3, alors que les crĂąnes de chimpanzĂ©s vivant aujourd’hui ont un volume interne de moins de 400 cm3. La taille du cerveau a ensuite progressivement augmentĂ© par rapport Ă  la taille du corps pendant 3 millions d'annĂ©es. Homo habilis, premier reprĂ©sentant connu du genre Homo, apparu il y a 2,3 millions d'annĂ©es, montre une augmentation modeste de la taille du cerveau. Il prĂ©sentait en particulier une expansion d'une partie du lobe frontal impliquĂ©e dans le langage appelĂ© l'aire de Broca[34]. Les premiers crĂąnes fossiles d'Homo ergaster, datĂ©s de 2 millions d'annĂ©es, prĂ©sentaient un volume en moyenne lĂ©gĂšrement supĂ©rieurs Ă  750 cm3. De lĂ , le volume crĂąnien a lentement augmentĂ© pour atteindre 1 000 cm3 il y a environ un million d'annĂ©es[35]. Homo ergaster est notamment l'inventeur prĂ©sumĂ© de l'industrie acheulĂ©enne.

Il y a environ 450 000 ans apparait Homo neanderthalensis. Son cerveau culmine entre 1 500 et 1 700 cm3. Il est l'humain ayant eu le plus grand cerveau. D’aprĂšs les analyses de fossiles de nouveau-nĂ©s nĂ©andertaliens, il semble pourtant qu'Ă  la naissance, leur tĂȘte n'Ă©tait pas plus grande que celle des hommes modernes mais la croissance des enfants nĂ©andertaliens Ă©tait plus rapide, ce qui leur permettait d'atteindre un volume crĂąnien plus Ă©levĂ© qu'Homo sapiens[2]. Les NĂ©andertaliens avaient des lobes pariĂ©taux et un rĂ©seau vasculaire moins dĂ©veloppĂ©s et moins complexes que ceux dHomo sapiens, mais des lobes frontaux plus Ă©tendus. De plus, le cerveau moderne connait un grand changement de forme durant la premiĂšre annĂ©e de la vie du nourrisson, tandis que cette phase de dĂ©veloppement prĂ©coce Ă©tait absente chez NĂ©andertal[36].

Les besoins Ă©nergĂ©tiques croissants du cerveau humain auraient Ă©tĂ© satisfaits par un meilleur rendement Ă©nergĂ©tique de l'alimentation, tout d'abord, il y a environ deux millions d'annĂ©es, par la transformation des aliments par broyage prĂ©liminaire pour faciliter la digestion, puis, il y a environ 400 000 ans, par la gĂ©nĂ©ralisation de la cuisson, grĂące Ă  la domestication du feu[37].

Il y a environ 300 000 ans apparait Homo sapiens[38]. Son cerveau atteint 1 500 cm3 au cours du PalĂ©olithique supĂ©rieur. Durant les 20 000 derniĂšres annĂ©es, le cerveau masculin a diminuĂ© de 1 500 Ă  1 350 cm3 (soit −10 %) et le cerveau fĂ©minin dans les mĂȘmes proportions[39]. Des carences nutritionnelles et la diminution de la taille du corps chez les populations agricoles sont un facteur parfois avancĂ© par certains chercheurs pour expliquer cette tendance. D'autres estiment que cela dĂ©coule de la crĂ©ation des systĂšmes sociaux et de la division des tĂąches : chaque ĂȘtre humain a moins de connaissances Ă  stocker[40]. Les hommes actuels sont Ă©galement plus graciles que les Homo sapiens du PalĂ©olithique supĂ©rieur. Les sociĂ©tĂ©s industrielles des 100 derniĂšres annĂ©es ont cependant vu la taille du cerveau rebondir. La meilleure nutrition infantile et la diminution du nombre des maladies pourraient en ĂȘtre la raison[35], ou plus simplement la croissance de la taille corporelle moyenne. Finalement, le volume d'un cerveau humain actuel reprĂ©sente environ 3,5 fois celui d'un chimpanzĂ© moderne.

Les consĂ©quences de cette diminution de la taille du cerveau depuis le PalĂ©olithique supĂ©rieur ne sont pas clairement Ă©tablies. Il n’est pas exclu que NĂ©andertal ait eu de meilleures capacitĂ©s cognitives dans certains domaines. Certains scientifiques pensent que sa vision Ă©tait meilleure que celle des hommes modernes[41]. Certains chercheurs pensent que les capacitĂ©s cognitives de Neandertal Ă©taient au moins similaires Ă  celle de l’homme moderne[42] - [30]. D’autres travaux thĂ©orisent une plus grande efficacitĂ© du cerveau des hommes modernes qui compenserait une taille plus rĂ©duite. À partir du PlĂ©istocĂšne supĂ©rieur, Homo sapiens d'abord, puis l'Homme de NĂ©andertal ont enterrĂ© leurs morts ce qui est une preuve d'une pensĂ©e mĂ©taphysique. Ils utilisaient tous deux une gamme d'outils plus ou moins Ă©laborĂ©s, et ont eu une production artistique, quoique limitĂ©e chez NĂ©andertal[30]. De rĂ©centes Ă©tudes de 2017 de la plaque dentaire trouvĂ©e sur des dents de NĂ©andertaliens suggĂšrent que les hommes de NĂ©andertal utilisaient des plantes mĂ©dicinales pour se soigner, notamment des analgĂ©siques (acide salicylique des bourgeons de peuplier) et des antibiotiques naturels (Penicillium)[43].

La croissance la plus rapide du cerveau se rĂ©alise pendant les trois premiĂšres annĂ©es de vie[44]. Selon une Ă©tude publiĂ©e en 2019 et basĂ©e sur l'analyse de dents fossiles, les ancĂȘtres de l'homme moderne (genre Homo) allaitaient leurs bĂ©bĂ©s au lait maternel pendant trois Ă  quatre ans. Les auteurs de l'Ă©tude estiment que cette longue pĂ©riode d'allaitement a certainement jouĂ© sur le dĂ©veloppement du cerveau[45] - [46]. Une Ă©tude de 2011 portant sur 128 espĂšces de mammifĂšres, dont l'homme, Ă©tablit que plus la durĂ©e de l'allaitement d'un mammifĂšre est longue et plus la taille de son cerveau est importante[47]. En 2016, une Ă©tude menĂ©e par des chercheurs de l’école de mĂ©decine de l’universitĂ© de Washington, portant sur 77 bĂ©bĂ©s nĂ©s prĂ©maturĂ©s d'au moins 10 semaines, indique que les nourrissons ayant reçu le plus de lait maternel pendant le premier mois de leur vie ont eu aussi la plus importante taille de cerveau[48].

Remarque

Les progrĂšs technologiques et l'augmentation du QI moyen, bien que liĂ©s Ă  l’intelligence, ne signifient pas que les capacitĂ©s cognitives des humains modernes s’amĂ©liorent. Ces Ă©volutions sont liĂ©es Ă  des changements sociaux et dĂ©mographiques[30] comme la transmission des savoirs. Certains hommes modernes de tribus primitives tels que les Nambikwara, bien que dotĂ©s du mĂȘme cerveau, vivaient il y a encore quelques dĂ©cennies dans le dĂ©nuement le plus complet sans aucun habillement ou outillage. Un style de vie peu diffĂ©rent des premiers hommes[49]. Des critĂšres reflĂ©tant plus objectivement les capacitĂ©s cognitives et non liĂ©s Ă  l’éducation, tels que le temps de rĂ©action, montreraient, au contraire, une diminution des capacitĂ©s cognitives depuis au moins une centaine d’annĂ©es[50].

RĂ©arrangement du cerveau humain

Pour certains chercheurs les augmentations quantitatives dans le tissu neural et de la capacitĂ© neurale de traitement de l'information ont Ă©tĂ© les dĂ©terminants les plus importants de l'intelligence humaine. Pour d'autres, c’est plutĂŽt une rĂ©organisation du cerveau humain qui a Ă©tĂ© le principal dĂ©terminant de l'augmentation des capacitĂ©s mentales[51]. Les scientifiques sont arrivĂ©s plus rĂ©cemment Ă  une sorte de consensus lorsqu’ils ont rĂ©alisĂ© qu’un changement quantitatif et la rĂ©organisation neuronale ne sont pas des phĂ©nomĂšnes mutuellement exclusifs. En effet, chez les mammifĂšres, l'augmentation de la taille du cerveau est corrĂ©lĂ©e ou prĂ©dit diverses formes de rĂ©organisation du cerveau, y compris une diminution de la densitĂ© neuronale, une augmentation du nombre des connexions des neurones, un nombre de circonvolutions et fissures accru, une spĂ©cialisation accrue des neurones et enfin une augmentation de la taille du nĂ©ocortex, du cervelet, de l'hippocampe et d'autres structures neurales[52] - [53].

Parmi les espĂšces de mammifĂšres, celles qui prĂ©sentent les plus grands cerveaux relatifs sont gĂ©nĂ©ralement celles qui ont les plus grandes capacitĂ©s mentales. Dans de nombreux cas, la taille relative Ă©levĂ©e est accompagnĂ©e, non seulement de capacitĂ©s de traitement plus importantes, mais aussi d’une augmentation du nombre de modules neuronaux, d’une augmentation de la taille du nĂ©ocortex et d'autres zones supĂ©rieure du traitement neural et d’une augmentation de la connectivitĂ© neuronale[54].

Avec l'utilisation de l'imagerie in vivo par rĂ©sonance magnĂ©tique (IRM) et l'Ă©chantillonnage des tissus, diffĂ©rents Ă©chantillons corticaux des membres de chaque espĂšce d'hominidĂ©s ont Ă©tĂ© analysĂ©es. Les zones spĂ©cifiques du cerveau prĂ©sentaient une variabilitĂ© par la taille suivant les espĂšces observĂ©es. Ces diffĂ©rences peuvent ĂȘtre la marque de la spĂ©cificitĂ© de l’organisation neuronale de chaque espĂšce. Des variations de la taille du cortex peuvent montrer des adaptations spĂ©cifiques, des spĂ©cialisations fonctionnelles et ou des Ă©vĂ©nements Ă©volutifs de l'organisation du cerveau des hominidĂ©s. Dans un premier temps, il Ă©tait considĂ©rĂ© que l’analyse du lobe frontal (une partie importante du cerveau qui est responsable du comportement et des interactions sociales) pouvait permettre de prĂ©dire les diffĂ©rences de comportement entre les hominidĂ©s et les humains modernes. On pense maintenant que l'Ă©volution a eu lieu dans d'autres parties du cerveau qui sont strictement associĂ©s Ă  certains comportements.

Alors que les volumes relatifs du cerveau humain sont restés relativement comparables durant le Paléolithique, la position de certains points de repÚre spécifiques des caractéristiques anatomiques de surface, par exemple le sillon semi-lunaire, suggÚrent que les cerveaux ont subi une réorganisation neurologique[55].

Des dents fossiles des premiers humains et hominines montrent que le dĂ©veloppement dentaire des enfants marquait une pause, y compris chez les australopithĂšques[56]. Ces pĂ©riodes de repos sont des pĂ©riodes oĂč il n'y a pas d'Ă©ruptions dentaires de dents adultes. Pendant cette phase du dĂ©veloppement, l'enfant s’habitue Ă  la structure sociale et Ă  la culture[57]. Cette pĂ©riode, absente chez les autres hominidĂ©s, donnerait Ă  l'enfant un avantage en lui permettant de se consacrer plusieurs annĂ©es Ă  son dĂ©veloppement cognitif, par exemple au dĂ©veloppement de la parole ou de la coopĂ©ration au sein d'une communautĂ©. Les chimpanzĂ©s ne disposent pas de cette pĂ©riode dentaire neutre. Des Ă©tudes suggĂšrent l’apparition de cette pĂ©riode de repos trĂšs tĂŽt chez les hominines[58].

L'intelligence de l'homme semble résulter d'une combinaison et de la mise en valeur de propriétés présentes également chez les primates non-humains plutÎt que des propriétés uniques, tels que la théorie de l'esprit, l'imitation et le langage[1].

Facteurs génétiques chez l'humain

Les estimations d'hĂ©ritabilitĂ© basĂ©es sur des jumeaux et des familles indiquent que 50% des diffĂ©rences d'intelligence entre individus sont corrĂ©lĂ©es Ă  des facteurs gĂ©nĂ©tiques[59] - [60]. De mĂȘme, des Ă©tudes publiĂ©es dans Nature Genetics et Molecular Psychiatry montrent une corrĂ©lation entre facteurs gĂ©nĂ©tiques et intelligence (mesurĂ©e par le QI mais aussi par le nombre d'annĂ©es d'Ă©tudes)[61] - [62]. C'est seulement Ă  partir de 2017, et l'utilisation d'outils gĂ©nĂ©tiques plus rĂ©cents, que des rĂ©sultats reproductibles ont pu ĂȘtre obtenus[63]. Les chercheurs ont identifiĂ© des gĂšnes (environ 187 nouveaux locus indĂ©pendants impliquant 538 gĂšnes) dont la variation de sĂ©quence peut expliquer une variation du degrĂ© d'intelligence. Ces gĂšnes sont notamment impliquĂ©s dans la neurogenĂšse, la myĂ©linisation et la synaptogenĂšse. Aujourd'hui, 10% de la variabilitĂ© d'intelligence entre individus est expliquĂ©e par la variation de sĂ©quences de plusieurs gĂšnes en mĂȘme temps (genome-wide polygenic scores) et 25% par des polymorphismes d'un seul nuclĂ©otide[63]. Autrement dit, 15% de l'hĂ©ritabilitĂ© gĂ©nĂ©tique (pour atteindre les 50% des Ă©tudes sur les jumeaux) liĂ©e Ă  l'intelligence n'est pas encore expliquĂ©e[63]. Le fait que l'hĂ©ritabilitĂ© est de loin infĂ©rieure Ă  100% indique la participation forte de l'environnement au dĂ©veloppement de l'intelligence. Les Ă©tudes manquent aujourd'hui sur l'interaction entre gĂšnes et environnement, qui exprime une sensibilitĂ© gĂ©nĂ©tique Ă  un environnement donnĂ©[63].

Points communs et différences moléculaires avec d'autres espÚces mammifÚres

Les gĂšnes impliquĂ©s dans le neuro-dĂ©veloppement sont extrĂȘmement conservĂ©s entre les mammifĂšres (94% des gĂšnes en commun avec le chimpanzĂ©, 75% avec la souris), comparĂ© aux autres rĂ©gions du corps. Les diffĂ©rences d'organisation du cerveau humain avec les autres espĂšces reposent donc sur un faible nombre de gĂšnes[64].

Les principales diffĂ©rences gĂ©nĂ©tiques reposent sur une Ă©volution des rĂ©gions inter-gĂ©niques, impliquĂ©es dans la rĂ©gulation de l'expression des gĂšnes. Elle conduit Ă  l'expression de gĂšnes au cours du neuro-dĂ©veloppement chez l'humain qui ne sont pas exprimĂ©s chez les autres espĂšces. Certaines de ces rĂ©gions ont Ă©voluĂ© trĂšs vite chez l'humain (human accelerated regions). Les nouveaux gĂšnes exprimĂ©s au cours de la neurogenĂšse chez l'humain sont notamment impliquĂ©s dans les voies cellulaires NOTCH, WNT et mTOR ; il s'agit aussi des gĂšnes codant ZEB2, PDGFD et son rĂ©cepteur PDGFRÎČ. Le cortex humain est aussi caractĂ©risĂ© par une augmentation du gradient d'acide rĂ©tinoĂŻque dans le cortex prĂ©frontal, conduisant Ă  une augmentation de son volume chez l'humain[65]. Leur action est d'augmenter la durĂ©e de la neurogenĂšse ou d'augmenter les capacitĂ©s prolifĂ©ratives des progĂ©niteurs neuraux, conduisant Ă  davantage de neurones corticaux chez l'humain. L'Ă©volution des rĂ©gions inter-gĂ©niques conduit aussi Ă  l'absence d'expression de gĂšnes comparĂ© Ă  d'autres espĂšces. C'est le cas notamment des gĂšnes GADD45G et FLRT2/FLRT3[64].

La seconde source de différences génétiques entre le génome humain et celui d'autres espÚces consiste en l'apparition de nouveaux gÚnes par duplication. Environ 30 nouveaux gÚnes (spécifiques à l'humain ou présents dans le génome des hominidés) sont exprimés au cours du neuro-développement. La plupart des gÚnes étudiés sont impliqués dans la neurogenÚse (gÚnes spécifiquement humains : NOTCH2NLA, NOTCHN2LB, NOTCH2NLC, ARHGAP11B; gÚnes spécifiques aux hominidés : TBC1D3, TMEM14B). Les patients avec délétions des gÚnes NOTCH2NL sont atteints de microcéphalie, montrant la nécessité de ces gÚnes, acquis récemment au cours de l'évolution (moins de 6 millions d'années) dans l'établissement de la taille du cortex cérébral[64].

On connaßt beaucoup moins les aspects moléculaires spécifiques de la maturation neuronale chez l'humain. Les gÚnes conservés entre les mammifÚres montrent une expression retardée chez l'humain, comparé aux autres espÚces, associée à la néoténie du neuro-développement humain. Certains gÚnes sont exprimés au cours de la maturation neuronale uniquement chez les primates et non les autres espÚces ; c'est le cas notamment du gÚne osteocrin. Un gÚne spécifique à l'humain, SRGAP2C, serait responsable de la néoténie synaptique, c'est-à-dire une synaptogenÚse prolongée dans le temps chez l'humain comparé aux autres espÚces[64].

Microcéphaline et ASPM

Bruce Lahn et ses collĂšgues, du Centre mĂ©dical Howard Hughes Ă  l'UniversitĂ© de Chicago, ont suggĂ©rĂ© l’existence de gĂšnes spĂ©cifiques contrĂŽlant la taille du cerveau humain. Ces gĂšnes pourraient avoir jouĂ© un rĂŽle dans l'Ă©volution du cerveau. L'Ă©tude a commencĂ© avec l’évaluation de 214 gĂšnes impliquĂ©s dans le dĂ©veloppement du cerveau. Ces gĂšnes ont Ă©tĂ© obtenus Ă  partir d'ĂȘtres humains, de macaques, de rats et de souris.

Lahn et les autres chercheurs ont trouvĂ© des sĂ©quences d'ADN responsables de la modification des protĂ©ines au cours de l’évolution. Le temps nĂ©cessaire pour l’apparition de ces changements a ensuite Ă©tĂ© estimĂ©. Les rĂ©sultats suggĂšrent que ces gĂšnes liĂ©s au dĂ©veloppement du cerveau humain ont Ă©voluĂ© beaucoup plus rapidement chez l'homme que chez les autres espĂšces. Une fois cette preuve gĂ©nomique acquise, Lahn et son Ă©quipe ont dĂ©cidĂ© de trouver le ou les gĂšnes responsables de cette Ă©volution rapide spĂ©cifique. Deux gĂšnes ont Ă©tĂ© identifiĂ©s. Ces gĂšnes contrĂŽlent la taille du cerveau humain. Ces gĂšnes sont la microcĂ©phaline (MCPH1) et la microcĂ©phalie anormale fusiforme (ASPM). Les mutations de la microcĂ©phaline et la microcĂ©phalie anormale fusiforme causent une diminution du volume cĂ©rĂ©bral jusqu’à une taille comparable Ă  celle des premiers hominidĂ©s[66] - [67]. Les chercheurs de l'UniversitĂ© de Chicago ont pu dĂ©terminer que sous la pression de la sĂ©lection naturelle, des variations significatives de sĂ©quences d'ADN de ces gĂšnes se sont rĂ©pandues. Des Ă©tudes antĂ©rieures de Lahn montrent que la microcĂ©phaline a connu une Ă©volution rapide qui a finalement conduit Ă  l'Ă©mergence de l'Homo sapiens. AprĂšs l'apparition de l'homme, la microcĂ©phaline semble avoir montrĂ© un taux d'Ă©volution plus lent. Au contraire, l'ASPM a montrĂ© l’évolution la plus rapide aprĂšs la divergence entre les chimpanzĂ©s et les humains[68].

Chacune des sĂ©quences de gĂšnes est passĂ©e par des changements spĂ©cifiques qui a conduit Ă  l’apparition des ancĂȘtres des humains. Afin de dĂ©terminer ces modifications, Lahn et ses collĂšgues ont utilisĂ© des sĂ©quences d'ADN provenant de plusieurs primates puis comparĂ© ces sĂ©quences avec celles des humains. AprĂšs cette recherche, les chercheurs ont analysĂ© statistiquement les principales diffĂ©rences entre les primates et l'ADN humain pour arriver Ă  la conclusion que les diffĂ©rences Ă©taient dues Ă  la sĂ©lection naturelle. Les changements accumulĂ©s dans les sĂ©quences d'ADN de ces gĂšnes ont donnĂ© un avantage compĂ©titif et une meilleure condition physique aux humains. Ces avantages couplĂ©s avec une taille de cerveau plus grande ont permis en fin de compte Ă  l'esprit humain d'avoir une capacitĂ© cognitive supĂ©rieure[69].

Huntingtine

Tous les humains possÚdent deux copies du gÚne Huntingtin (HTT), qui code la protéine Huntingtine (HTT). Le gÚne est aussi désigné par HD et IT15. Une partie de ce gÚne est un triplet de nucléotides CAG répété[70]. Ce gÚne a été trouvé chez des amibes[71]. Il serait apparu il y a 800 millions d'années[72]. Chez les Deutérostomiens, le gÚne semble lié à la complexité cérébrale. Un grand nombre de triplet CAG (entre 27-35) chez l'Homme serait corrélé à des capacités cognitives et sensorielles supérieures. La protéine huntingtine joue un rÎle clé dans le développement cérébral chez l'Homme[73]. Un nombre supérieur à 35 est responsable du déclenchement de la maladie de Huntington.

GĂšne Klotho

Le gĂšne KLOTHO est un gĂšne responsable de la synthĂšse de la protĂ©ine Klotho qui est impliquĂ©e dans le processus de vieillissement. Il est situĂ© sur le chromosome 13 humain. Certains variants de ce gĂšne chez l'homme et la souris augmente l’activation des NMDAR (en), un rĂ©cepteur au glutamate. ThĂ©oriquement, ce variant augmenterait d'environ 6 points le quotient intellectuel ce qui ferait de Klotho le gĂšne connu ayant le plus d'impact sur l'intelligence Ă  ce jour, devant les gĂšnes NPTN (en) et HMGA2 (en)[74].

Perspectives d'Ă©volutions futures

Une plus grande intégration du cerveau humain avec la technologie et les perspectives qu'offre le génie génétique pourrait donner à l'évolution du cerveau humain un futur imprévisible[35] - [75].

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