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Traffic (film)

Traffic (Trafic au Québec) est un film américano-allemand réalisé par Steven Soderbergh et sorti en 2000. Il s'agit de l'adaptation de la mini-série britannique Traffik (en) écrite par Simon Moore et diffusé en 1989 à la télévision.

Traffic

Titre québécois Trafic
RĂ©alisation Steven Soderbergh
Scénario Stephen Gaghan
Musique Cliff Martinez
Acteurs principaux
Sociétés de production Alliance Atlantis Vivafilm
Bedford Falls Productions
Compulsion Inc.
Initial Entertainment Group
Splendid Medien AG
USA Films
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Genre drame policier
Durée 148 minutes
Sortie 2000

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Ce film a bĂ©nĂ©ficiĂ© de multiples rĂ©compenses dont quatre Oscars Ă  Hollywood et un Ours d’argent Ă  Berlin.

Synopsis

Plusieurs histoires s’entremĂȘlent, toutes liĂ©es au trafic de drogue. Javier Rodriguez est un policier mexicain de Tijuana approchĂ© par un gĂ©nĂ©ral « louche » de la lutte anti-drogue[N 1]. Helena Ayala est la femme d'un riche homme d'affaires soudainement arrĂȘtĂ© pour trafic de drogue. Montel Gordon est un policier amĂ©ricain qui essaie de remonter les filiĂšres du trafic. Robert Wakefield est chargĂ© par le gouvernement des États-Unis de gĂ©rer la politique anti-drogue, et sa fille s'enfonce dans l’addiction Ă  la drogue. Par le biais de ces diffĂ©rentes histoires, oĂč certains personnages se croisent au fur et Ă  mesure de l’avancement du film, le trafic de drogue entre les États-Unis et le Mexique est dissĂ©quĂ©, en abordant ses aspects politiques nationaux et internationaux, militaire, financier, lĂ©gislatif, social, familial et personnel.

Fiche technique

Distribution

Sources et légendes : version française (VF) sur Voxofilm[3], RS Doublage[4] et AlloDoublage[5] ; version québécoise (VQ) sur Doublage.qc.ca[6]

Production

DĂ©veloppement

Steven Soderbergh veut depuis plusieurs années faire un film sur la lutte antidrogues mais pas sur des drogués[7]. La productrice Laura Bickford acquiert ensuite les droits de la mini-série britannique Traffik (en), réalisée par Alastair Reid et diffusée en 1989 sur Channel 4. Ayant auparavant vu la série, Steven Soderbergh décide de l'adapter en film[8]. Ils lisent ensuite un script de Stephen Gaghan intitulé Havoc sur de riches étudiants de Palisades Charter High School liés à des gangs[9]. Steven Soderbergh approche alors Stephen Gaghan pour travailler sur son film, mais ce dernier est engagé sur un autre projet pour Edward Zwick. Laura Bickford et Steven Soderbergh contactent alors Edward Zwick, qui décide finalement de rejoindre leur projet comme producteur[7].

Le film devait Ă  l'origine ĂȘtre distribuĂ© par la 20th Century Fox, sous rĂ©serve de l'engagement de Harrison Ford comme tĂȘte d'affiche. Steven Soderbergh tente alors de prĂ©senter le projet Ă  d'autres studios. Tout est bouleversĂ© lorsque l'acteur accepte finalement de participer au film[10]. Malheureusement, le directeur gĂ©nĂ©ral de la Fox, Bill Mechanic, quitte le studio alors que le script n'est pas encore finalisĂ©. Le projet est alors mis en attente[11]. De plus le studio exige quelques rĂ©Ă©critures, que Steven Soderbergh refuse[12]. Il dĂ©cide donc de dĂ©velopper le film avec un autre studio. Mais la perspective d'un film de trois heures sur la lutte antidrogue sĂ©duit peu, selon Stephen Gaghan[9]. Cependant, USA Films accepte d'emblĂ©e de financer le projet[11]. Le studio alloue alors un budget d'environ 46 millions de dollars, contre seulement 25 millions pour la Fox[12].

Attribution des rĂŽles

Harrison Ford était envisagé pour le rÎle du juge Wakefield, car Michael Douglas avait au départ refusé le rÎle. Harrison Ford procÚde alors à quelques réécritures avec Steven Soderbergh pour développer son personnage. Finalement, il quitte le projet. Le rÎle est alors repris par Michael Douglas, séduit par les ajouts au personnage[13].

Don Cheadle et Luis Guzmån ont déjà joué dans un film de Steven Soderbergh : Hors d'atteinte, sorti en 1998. Le second a également joué dans L'Anglais (1999).

Tournage

Le tournage a lieu dans l'Ohio (Cincinnati, Cleveland, Colombus pour toutes les scÚnes de la famille Wakefield. D'autres scÚnes ont également été tournées à Los Angeles et San Diego (La Jolla, ...). Les scÚnes avec les membres du gouvernement américains sont faites à Washington, DC. D'autres scÚnes sont tournées à Nogales en Arizona, ainsi qu'en Californie (Pasadena), au Nouveau-Mexique (Las Cruces, San Ysidro).

La partie mexicaine est tournée à Nogales (Mexique), au Texas - notamment le parc national de Big Bend - et à San Diego[13].

Les scĂšnes se dĂ©roulant Ă  la Maison-Blanche ont Ă©tĂ© tournĂ©es sur le plateau de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e À la Maison-Blanche, qui possĂšde une rĂ©plique exacte (bien que plus large, pour pouvoir manier librement les diffĂ©rentes camĂ©ras) de l'aile ouest de la Maison-Blanche[13].

Pour Traffic, Steven Soderbergh officie Ă©galement comme directeur de la photographie, crĂ©ditĂ© sous le pseudonyme de Peter Andrews. Le rĂ©alisateur a optĂ© pour ce choix pour vraiment rĂ©aliser sa vision : « J'ai toujours Ă©tĂ© intĂ©ressĂ© par l'image. J'Ă©tais mon propre directeur de la photo lorsque je faisais mes courts mĂ©trages. J'ai Ă©tĂ© celui de Schizopolis. Et en raison du style que je voulais pour Traffic, j'ai pensĂ© que je devais aussi assurer cette fonction. Je voulais une Ă©quipe technique la plus restreinte possible. J'aurais eu du mal Ă  expliquer Ă  un directeur de la photo ce que j'avais prĂ©cisĂ©ment Ă  l'esprit. Je voulais trois styles visuels distincts correspondant Ă  chacune des histoires[13]. » À partir de ce film, Steven Soderbergh assurera lui-mĂȘme la photographie de ses films.

Steven Soderbergh joue sur la teinte et la saturation de l'image pour distinguer les diffĂ©rents lieux de l'intrigue. Les scĂšnes qui se dĂ©roulent au Mexique ont l'image au contraste trĂšs diminuĂ©e, limite brĂ»lĂ© et la teinte virĂ©e dans une dominantes ocre donnant un rendu caniculaire du dĂ©sert. Elles sont filmĂ©es camĂ©ra Ă  l’épaule donnant une image volontairement tremblante Ă  la façon d'un reportage pris sur le vif. À l'inverse les scĂšnes dans la jeunesse des milieux huppĂ©s amĂ©ricains et dans les lieux de pouvoir de Washington sont d'une tempĂ©rature trĂšs froide avec un virage vers les bleus rendant un aspect trĂšs clinique. Les scĂšnes qui se dĂ©roulent Ă  San Diego ont une lumiĂšre naturelle surexposĂ©e avec des couleurs Ă  peine lavĂ©es.

Bande originale

Traffic
Original Motion Picture Soundtrack

La musique originale du film est composée par Cliff Martinez, qui a collaboré sur la plupart des précédents films de Steven Soderbergh, à l'exception de Hors d'atteinte et Erin Brockovich, seule contre tous. Flea, bassiste du groupe Red Hot Chili Peppers, ainsi que Herbie Hancock, participent à deux morceaux de l'album. L'album contient par ailleurs des chansons d'artistes de musique électronique comme Fatboy Slim ou Brian Eno[14].

Toutes les chansons sont écrites et composées par Cliff Martinez, sauf exceptions notées.

Liste des titres
No TitreInterprÚtes Durée
1. Helicopter 2:55
2. No Swinging The Club In The Car 2:35
3. Immunity 1:25
4. What's Your Daughter On? 3:51
5. You Two Don't Like Me 1:32
6. La Cagaste 2:56
7. The West End 2:38
8. I Know She's In There 3:07
9. La Pura Verdad 2:35
10. Just Shoot Him 3:05
11. Loading The Plane 1:50
12. I Can't Do This 1:46
13. The Police Won't Find Your Car 3:55
14. Sonate pour piano n°1 en fa mineur (composée par Ludwig van Beethoven)Wilhelm Kempff 6:32
15. On The Rhodes AgainMorcheeba 7:01
16. Give The Po' Man A BreakFatboy Slim 5:50
17. Going Under (Evil Love And Insanity Dub) (Kruder und Dorfmeister remix)Rockers Hi-Fi (en) 4:33
18. An Ending (Ascent)Brian Eno 14:33
19. Film dialogue (morceau caché) 0:12

Accueil

Critique

DĂšs sa sortie, le film fut acclamĂ© par la presse, la critique et les spectateurs. Le site Rotten Tomatoes lui attribue 92 % d'opinions positives[16]. Sur Metacritic, Traffic obtient une moyenne de 86⁄100, pour 34 critiques[17]. Le cĂ©lĂšbre critique amĂ©ricain Roger Ebert donne une note de 4 Ă©toiles sur 4 et met en avant la prĂ©cision du film[18].

Sur le site français AllocinĂ©, le film obtient une moyenne 4,2⁄5, pour 22 titres de presse recensĂ©s[19].

Selon le Monde, « Traffic montre une fois de plus le talent immense de Steven Soderbergh pour emprunter un matĂ©riau extĂ©rieur et le fondre dans une Ɠuvre personnelle. »[20]A l’occasion de sa diffusion sur Arte, les Inrocks estiment que « Soderbergh invente avec ce long-mĂ©trage un style de film choral d’un genre nouveau, oĂč la mondialisation est plus qu’une toile de fond; elle est la matiĂšre mĂȘme autour de laquelle tout se construit. »[21]

Box-office

Pays ou rĂ©gion Box-office Date d'arrĂȘt du box-office Nombre de semaines
Drapeau de la France France 1 938 732 entrĂ©es[22] 9[23]
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
124 115 725 $[24] [25] 24
Monde Total mondial 207 515 725 $[24] - -

Distinctions principales

Source : Internet Movie Database[26]

RĂ©compenses

Nominations

Commentaire

L'accusation abandonne les poursuites contre le baron de la drogue Ayala car Ruiz, l'unique tĂ©moin qui avait acceptĂ© de l'accuser, est mort assassinĂ© avant d’avoir pu dĂ©poser : aux États-Unis, cette procĂ©dure est appelĂ©e nolle prosequi (en latin : on ne poursuit pas).

Série télévisée

Le film a Ă©tĂ© suivi d'une mini-sĂ©rie tournĂ©e sur le mĂȘme modĂšle de trois histoires qui s'entrecroisent. Elle a Ă©tĂ© diffusĂ©e sur USA Network dĂšs .

Article annexe

Notes et références

  1. Ce personnage s'inspire de José Gutiérrez Rebollo.
  1. ProCinéma - Consulté le 22 octobre 2008
  2. Site de la société de distribution
  3. « Fiche de doublage VF du film » sur Voxofilm
  4. « DeuxiÚme fiche de doublage VF du film » sur RS Doublage
  5. « TroisiÚme fiche de doublage VF du film » sur AlloDoublage, consulté le 19 juin 2013
  6. « Carton de doublage québécois du film » sur Doublage.qc.ca
  7. (en) The Traffic Report With Steven Soderbergh - DGA Magazine (archivé sur web-archive.org)
  8. (en) Steven Soderbergh - Salon.com
  9. (en) Divine, Christian (2001-01/02). Pushing Words. Creative Screenwriting. p. 57–58.
  10. (en) Red Light, Green Light - Entertainment Weekly
  11. (en) INTERVIEW: Man of the Year, Steven Soderbergh Traffics in Success - IndieWire.com
  12. (en) Go! Go! Go! - LA Weekly.com
  13. Secrets de tournage - AlloCiné
  14. Various – Traffic (Original Motion Picture Soundtrack) - Discogs
  15. (en) , Traffic [Original Film Score] sur AllMusic ().
  16. (en) « Traffic », sur Rotten Tomatoes, Flixter (consulté le )
  17. (en) « Traffic », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
  18. (en) Roger Ebert, « Traffic », sur Chicago Sun-Times, (consulté le )
  19. « Critiques presse Traffic », sur Allociné (consulté le )
  20. S. Bd, « "Traffic" : une vision Ă©pique du trafic de drogue », Le Monde,‎ (lire en ligne AccĂšs payant)
  21. Bruno Deruisseau, « Qu’est ce qu’on regarde ce soir ? “Traffic” sur Arte », Les Inrocks,‎ (lire en ligne)
  22. « Traffic », sur JP box-office.com (consulté le )
  23. « Traffic (France) », sur JP box-office.com (consulté le )
  24. (en) « Traffic », sur Box Office Mojo (consulté le )
  25. (en) « Traffic - weekly », sur Box Office Mojo (consulté le )
  26. (en) Distinctions complùtes sur l’Internet Movie Database
  27. Benicio del Toro est alors le quatriÚme acteur à remporter un Oscar pour un rÎle majoritairement en langue étrangÚre. Les trois autres étaient Sophia Loren, Robert De Niro et Roberto Benigni. Depuis, Marion Cotillard et Christoph Waltz se sont ajoutés à la liste.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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