Saint-Goin
Saint-Goin (en bĂ©arnais Sent-GĂŒenh ou SĂ©n-GoĂ©gn) est une commune française situĂ©e dans le dĂ©partement des PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques, en rĂ©gion Nouvelle-Aquitaine.
Saint-Goin | |||||
La mairie de Saint-Goin. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
RĂ©gion | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Pyrénées-Atlantiques | ||||
Arrondissement | Oloron-Sainte-Marie | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Haut Béarn | ||||
Maire Mandat |
Louis Benoit 2020-2026 |
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Code postal | 64400 | ||||
Code commune | 64481 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Population municipale |
232 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 42 hab./km2 | ||||
GĂ©ographie | |||||
CoordonnĂ©es | 43° 14âČ 52âł nord, 0° 42âČ 00âł ouest | ||||
Altitude | Min. 173 m Max. 291 m |
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Superficie | 5,54 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Oloron-Sainte-Marie (commune de la couronne) |
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Ălections | |||||
DĂ©partementales | Canton d'Oloron-Sainte-Marie-1 | ||||
LĂ©gislatives | QuatriĂšme circonscription | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
GĂ©olocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
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GĂ©ographie
Localisation
La commune de Saint-Goin se trouve dans le département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine[2].
Elle se situe à 44 km par la route[Note 1] de Pau[3], préfecture du département, et à 11 km d'Oloron-Sainte-Marie[4], sous-préfecture.
Les communes les plus proches[Note 2] sont[5] : GeĂŒs-d'Oloron (0,6 km), GĂ©ronce (1,2 km), Aren (1,9 km), PrĂ©chacq-Josbaig (2,2 km), SaucĂšde (2,8 km), Orin (2,8 km), Poey-d'Oloron (3,1 km), PrĂ©chacq-Navarrenx (3,5 km).
Sur le plan historique et culturel, Saint-Goin fait partie de la province du BĂ©arn, qui fut Ă©galement un Ătat et qui prĂ©sente une unitĂ© historique et culturelle Ă laquelle sâoppose une diversitĂ© frappante de paysages au relief tourmentĂ©[6].
Hydrographie
La commune est drainée par le Joos, L'Ibarle, un bras du Joos, le ruisseau Espondics, et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 5 km de longueur totale[8] - [Carte 1].
Le Joos, d'une longueur totale de 35,6 km, prend sa source dans la commune de Montory et s'écoule du sud vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans le gave d'Oloron à Préchacq-Josbaig, aprÚs avoir traversé 11 communes[9].
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat des marges montargnardes », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[10]. En 2020, la commune ressort du type « climat de montagne » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en premiÚre approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, la température décroßt rapidement en fonction de l'altitude. On observe une nébulosité minimale en hiver et maximale en été. Les vents et les précipitations varient notablement selon le lieu[11].
Les paramĂštres climatiques qui ont permis dâĂ©tablir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă la normale 1971-2000[Note 3]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.
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Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Ănergie et du Climat[13] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[14] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Oloron-Ste-Mari », sur la commune d'Oloron-Sainte-Marie, mise en service en 1964[15] et qui se trouve Ă 10 km Ă vol d'oiseau[16] - [Note 5], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 13,5 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 1 341,2 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[17]. Sur la station mĂ©tĂ©orologique historique la plus proche, « Pau-Uzein », sur la commune d'Uzein, mise en service en 1921 et Ă 28 km[18], la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 13,2 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[19], Ă 13,4 °C pour 1981-2010[20], puis Ă 13,8 °C pour 1991-2020[21].
RĂ©seau Natura 2000
Le rĂ©seau Natura 2000 est un rĂ©seau Ă©cologique europĂ©en de sites naturels d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique Ă©laborĂ© Ă partir des Directives « Habitats » et « Oiseaux », constituĂ© de zones spĂ©ciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spĂ©ciale (ZPS)[Note 6]. Un site Natura 2000 a Ă©tĂ© dĂ©fini sur la commune au titre de la « directive Habitats » : « le gave d'Oloron (cours d'eau) et marais de Labastide-Villefranche »[23], d'une superficie de 2 547 ha, une riviĂšre Ă saumon et Ă©crevisse Ă pattes blanches[24] - [Carte 2].
Zones naturelles d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique
Lâinventaire des zones naturelles d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de rĂ©aliser une couverture des zones les plus intĂ©ressantes sur le plan Ă©cologique, essentiellement dans la perspective dâamĂ©liorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux diffĂ©rents dĂ©cideurs un outil dâaide Ă la prise en compte de lâenvironnement dans lâamĂ©nagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 2[Note 7] est recensée sur la commune[25] - [Carte 3] : le « bassin versant du Lausset et du Joos : bois, landes et zones tourbeuses » (19 519,13 ha), couvrant 23 communes du département[26].
Urbanisme
Typologie
Saint-Goin est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 8] - [27] - [28] - [29].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Oloron-Sainte-Marie, dont elle est une commune de la couronne[Note 9]. Cette aire, qui regroupe 44 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[30] - [31].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des forĂȘts et milieux semi-naturels (47,8 % en 2018), une proportion identique Ă celle de 1990 (47,8 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : forĂȘts (47,8 %), prairies (18,8 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (15,6 %), terres arables (12,9 %), zones urbanisĂ©es (5 %)[32].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[Carte 4].
Lieux-dits et hameaux
- Aignan ;
- le Bois ;
- Village.
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Saint-Goin est vulnĂ©rable Ă diffĂ©rents alĂ©as naturels : mĂ©tĂ©orologiques (tempĂȘte, orage, neige, grand froid, canicule ou sĂ©cheresse), inondations et sĂ©isme (sismicitĂ© moyenne)[33]. Un site publiĂ© par le BRGM permet d'Ă©valuer simplement et rapidement les risques d'un bien localisĂ© soit par son adresse soit par le numĂ©ro de sa parcelle[34].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles dâĂȘtre affectĂ©es par le risque dâinondation par une crue torrentielle ou Ă montĂ©e rapide de cours d'eau, notamment le Joz erreka. La commune a Ă©tĂ© reconnue en Ă©tat de catastrophe naturelle au titre des dommages causĂ©s par les inondations et coulĂ©es de boue survenues en 1982, 2009 et 2021[35] - [33].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bĂątiments en cas dâalternance de pĂ©riodes de sĂ©cheresse et de pluie[36]. 83,6 % de la superficie communale est en alĂ©a moyen ou fort (59 % au niveau dĂ©partemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 5]. Depuis le , en application de la loi ELAN, diffĂ©rentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maĂźtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situĂ©s dans une zone classĂ©e en alĂ©a moyen ou fort[Note 10] - [37].
Toponymie
Le toponyme Saint-Goin apparaßt sous les formes Sent-Goenh (1402[38], censier de Béarn[39]), Sengoenh, Sangoenh et Sanct-Guoenh (respectivement 1536[38], 1538[38] et 1546[38], réformation de Béarn[40]) et Sent-Jayme de Sent-Goenh (1608[38], insinuations du diocÚse d'Oloron[41]).
Son nom bĂ©arnais est Sent-GĂŒenh[42] ou SĂ©n-GoĂ©gn[43].
Aignan, ancien fief de Saint-Goin, dépendant du bailliage d'Oloron et de la vicomté de Béarn, est mentionné sous la forme Anhanh de Sen-Goenh (1385[38], censier de Béarn[39]).
Histoire
Paul Raymond[38] note qu'en 1385 GeĂŒs et Saint-Goin formaient une seule paroisse qui dĂ©pendait du bailliage d'Oloron et comptait vingt-neuf feux.
Politique et administration
Intercommunalité
La commune fait partie de quatre structures intercommunales[44] :
- la communauté de communes de Josbaig ;
- le syndicat AEP du Vert ;
- le syndicat d'énergie des Pyrénées-Atlantiques ;
- le syndicat mixte forestier des chĂȘnaies des vallĂ©es basques et bĂ©arnaises.
La commune accueille le siÚge de la communauté de communes de Josbaig.
Population et société
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[45]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2008[46].
En 2020, la commune comptait 232 habitants[Note 11], en augmentation de 6,91 % par rapport à 2014 (Pyrénées-Atlantiques : +3 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
La commune fait partie de l'aire urbaine d'Oloron-Sainte-Marie.
Ăconomie
L'activité est principalement agricole (élevage, pùturages, polyculture). La commune fait partie de la zone d'appellation de l'ossau-iraty.
Culture locale et patrimoine
- Tour de l'Ă©glise.
- Escalier extérieur de l'église.
Patrimoine civil
IntĂ©grĂ© au village de Saint-Goin, le chĂąteau de MesplĂšs sâĂ©lĂšve au bout de lâactuelle rue du canal. Cette rue Ă©tait Ă lâorigine la rue centrale du village, montant vers le chĂąteau et lâĂ©glise. Lâavenue Saint-Jacques fut crĂ©Ă©e plus tardivement, coupant en deux les terres nobles entourant le chĂąteau.
LâĂ©glise actuelle du village fut construite sur les terres du chĂątelain en 1844. Avant cette date, lâancienne Ă©glise Ă©tait accolĂ©e aux communs du chĂąteau qui avait la particularitĂ© dâĂȘtre Ă la fois abbaye laĂŻque (Abbadie) et maison noble (Domecq). Sans doute de lâĂ©poque romane dont les fondations retrouvĂ©es mesurent 1,80 m d'Ă©paisseur et de dimension identique aux Ă©glises de GĂ©ronce et dâOrin mais trop dĂ©labrĂ©e, elle fut dĂ©montĂ©e pierre par pierre par les habitants du lieu, afin de construire celle que lâon connaĂźt de nos jours. On retrouve dans lâĂ©glise actuelle des Ă©lĂ©ments de dĂ©corations de lâancienne Ă©glise (retable, lustre, huile sur toile â Saint Dominique recevant le Rosaire).
Le chĂąteau Ă©tait connu dĂšs le Moyen Ăge sous le nom de « Maison Noble dâAnhanh », propriĂ©tĂ© de la famille dâAignan, dont on trouve la trace dĂšs le dĂ©but du XIIe siĂšcle dans le cartulaire de Lucq. TĂ©moignage de l'importance de cette famille, Gaston FĂ©bus y sĂ©journa en 1343 au cours de sa tournĂ©e d'hommage. Les Aignan la possĂšdent jusquâĂ la fin XVe siĂšcle, puis elle passe Ă la famille de FrĂ©chou au XVIe siĂšcle, puis la famille de Barber au XVIIe siĂšcle. On retrouve Ă lâintĂ©rieur des bĂątiments, des vestiges de cette ancienne maison noble qui devait ressembler dans ses grandes lignes, aux abbayes laĂŻques voisines de Legugnon et dâOrin. Ces vestiges tĂ©moignent de l'importance de ce ChĂąteau et du haut rang aristocratique qu'occupaient les seigneurs de Saint-Goin. Elle fut acquise par CĂ©sar de MesplĂšs le 2 avril 1646. La famille des Mesples-Esquiule, branche cadette des MesplĂšs-Aren, se distingua par des faits dâarmes aux cĂŽtĂ©s dâHenri IV, dans sa reconquĂȘte du royaume de France en Provence. Successivement gouverneur de Berre puis de Saint-Tropez, Anchot de MesplĂšs se fit notamment remarquer lors du siĂšge et de la bataille de Vinon. En reconnaissance de ses services, son fils, CĂ©sar de Mesples reçut le titre de baron de Louis XIII, en 1633.
Le bĂątiment fut totalement repris de 1715 Ă 1717 par Jean-Anchot de MesplĂšs, pour son mariage avec Madeleine dâArros ; Jean-Anchot de Mesples reçut en donation la seigneurie de Saint-Goin de son pĂšre Jean-CĂ©sar de MesplĂšs en date du ; en sa qualitĂ© de Seigneur de Saint-Goin, Anchot de MesplĂšs fut admis au parlement de Navarre, devant lequel il prĂȘta serment le et il se maria avec Magdelaine d'Arros le .
Il obtint par lettre patente du roi Louis XV d'avril 1732 et enregistrĂ©e le 20 aoĂ»t 1732 que lâensemble de ses seigneuries soient Ă©levĂ©es et Ă©rigĂ©es en titre prĂ©Ă©minence et dignitĂ© de marquisat, sous la dĂ©nomination de « Marquisat de Mesplez ».
Ă la fin de lâAncien RĂ©gime, le marquis de MesplĂšs sâĂ©tait hissĂ© parmi les plus hauts dignitaires de lâaristocratie rĂ©gionale.
PrĂ©sident Ă mortier au parlement de Navarre, il possĂ©dait aussi des biens et des charges en Provence, et la famille de MesplĂšs sâĂ©tait alliĂ©e aux plus grandes familles aristocratiques (dâArros, de Lons, Roux de Gaubert, de Verthamont). Ils Ă©taient Ă la tĂȘte dâune fortune considĂ©rable lorsque la RĂ©volution les enferma comme « suspects » Ă la prison de Condom, dans le Gers ; ils Ă©chappĂšrent de peu Ă lâĂ©chafaud et finirent leur vie en BĂ©arn.
La construction de Jean-Anchot de MesplĂšs est intĂ©ressante par son architecture classique dans les traditions bĂ©arnaises, mais surtout dans lâesprit du XVIIIe siĂšcle naissant, caractĂ©ristique du « style RĂ©gence ». Elle marque une rupture avec les bĂątiments antĂ©rieurs, et innove dans lâesprit et dans les formes. De nombreux exemples de chĂąteaux similaires mais plus accomplis (et postĂ©rieurs) existent en BĂ©arn. Mais il faut considĂ©rer quâon introduit ici un nouvel art de vivre, importĂ© par ses concepteurs qui ont voyagĂ© et intĂ©grĂ© les nouvelles modes. Il est nĂ©anmoins semblable pour lâessentiel au chĂąteau de Viven, construit quarante ans plus tard par Jean-CĂ©sar de MesplĂšs (fils ainĂ© de Jean Anchot), lorsquâil hĂ©rita du fief des dâArros par sa mĂšre.
Un grand corps de logis rectangulaire (34x14m), coiffĂ© dâune toiture massive dâardoises avec coyaux, dĂ©veloppe deux grandes façades au nord-est et au sud-ouest au rythme rigoureux de neuf et sept travĂ©es sur deux niveaux. La largeur du corps de logis au nord-ouest Ă©tait occupĂ©e par une façade ouverte Ă trois travĂ©es, aujourdâhui masquĂ©e par lâimplantation dâun pavillon moderne (1920). La largeur sud-est Ă une seule travĂ©e sur un petit avant corps, ouvre sur la cour des communs.
Dâimportants communs sâorganisent autour dâune cour fermĂ©e qui sâouvre sur neuf arches Ă la maniĂšre dâun cloitre, et comportent une maison de gardiens. On y accĂšde depuis la façade du chĂąteau par une porte cochĂšre traversant les Ă©curies. Lâensemble intĂ©rieur et extĂ©rieur est entiĂšrement amĂ©nagĂ© de calades du XVIIIe siĂšcle (galets sur la tranche) bien conservĂ©es.
Enfin, un ensemble de murs en galets posĂ©s en « branches de fougĂšres » en grande partie du XVIIe siĂšcle clot lâensemble de la propriĂ©tĂ©.
Dans sa fonction de rĂ©sidence dâĂ©tĂ©, il Ă©tait consacrĂ© Ă la rĂ©ception et au confort de ses habitants, dans le bon goĂ»t et lâĂ©lĂ©gance de lâĂ©poque Louis XV.
En effet, les intĂ©rieurs conservent de nombreux tĂ©moignages de la vie luxueuse de ses concepteurs : grand hall de rĂ©ception, grand escalier Ă volĂ©e droite et lĂ©gĂšre, salons en enfilades, appartements organisĂ©s en suites (salon, chambre, antichambre et vestiaire), piĂšces de services sĂ©parĂ©es⊠Les dĂ©cors RĂ©gence rajoutent Ă cette ambiance : plafonds Ă plus de 4 mĂštres de hauteur, stucs sur tous les plafonds, lambris Ă hauteur dâappuis, cheminĂ©es en marbres aux trumeaux stuquĂ©s de dĂ©cors vĂ©gĂ©taux (et colombes Ă la « Pompadour ») dans toutes les piĂšces, portes Ă doubles vantaux Ă©lĂ©gamment moulurĂ©es, volets intĂ©rieurs Ă toutes les fenĂȘtres, parquets ou marbres aux sols, marqueteries dans les planchers reprĂ©sentants la croix de Malte rappelant l'appartenance des marquis de MesplĂšs Ă l'ordre de Saint-Louis et des cadets Ă l'ordre de Saint-Lazare de JĂ©rusalem, peinture sur toile reprĂ©sentant une scĂšne mythologiqueâŠ
Tout tĂ©moigne ici du haut rang de ses propriĂ©taires dans lâaristocratie BĂ©arnaise. Pinon, intendant du roi Louis XIV, dans son rapport classe la famille de MesplĂšs parmi les dix plus grandes familles aristocratiques du BĂ©arn dĂšs la fin du XVIIe siĂšcle.
Le bĂątiment est ouvert en « rez-de-jardin » Ă une Ă©poque oĂč ce concept apparaĂźt tout juste dans la rĂ©gion. Tous les chĂąteaux antĂ©rieurs ne comportaient des logements nobles quâau premier et second niveau. Ă Saint-Goin, le XVIIIe siĂšcle dĂ©butant amenait une autre conception de la vie de chĂąteau, en lien avec lâextĂ©rieur et les jardins. Câest pourquoi les façades sont largement ouvertes par une multitude de grandes fenĂȘtres sans meneaux, dans le but de profiter largement de la nature et pour faire entrer la lumiĂšre. DĂ©sormais, les jardins font partie intĂ©grante des dĂ©cors intĂ©rieurs. Jardin de production et dâagrĂ©ment, bien quâil ne reste plus quâun premier enclos de murs avec une orangerie attenante ainsi quâune haie de buis pluri-centenaires dessinant un jardin Ă la Française, on peut aisĂ©ment imaginer leur raffinement en accord avec lâesprit de lâensemble.
Tous ces Ă©lĂ©ments confĂšrent Ă la bĂątisse lâesprit de « chĂąteau de famille » agrĂ©able Ă vivre et fonctionnel pour les rĂ©ceptions ; ces deux critĂšres, furent sans doute dĂ©terminants pour Jean-Anchot et Madeleine, puisquâils y firent naitre leurs enfants et y vĂ©curent lâessentiel de leur vie dans les nĂ©cessitĂ©s dues Ă leur rang, donnant tour Ă tour, repas de famille et soirĂ©es mondaines (la vallĂ©e comptait un nombre important de familles aristocratiques qui aimaient Ă se retrouver Ă la belle saison).
Le chĂąteau des marquis de MesplĂšs reste lâun des rares exemples aussi complet de lâarchitecture naissante du XVIIIe siĂšcle en BĂ©arn.
Le chĂąteau fut pourtant dĂ©laissĂ© par les gĂ©nĂ©rations suivantes, au profit du chĂąteau de Viven et de lâhĂŽtel particulier de la rue Bayard Ă Pau, puis de la vie bordelaise.
En 1822, aprĂšs un long sommeil engendrĂ© par la RĂ©volution, le chĂąteau fut rachetĂ© par Jean-Emmanuel Lagarde, riche nĂ©gociant originaire dâOloron-Sainte-Marie, ayant fait fortune Ă Cadix, en Andalousie. La marquise Marie-AngĂ©lique de Verthamont nĂ©e de MesplĂšs, fille unique et sans descendance, lui vendit lâensemble de ses biens hĂ©ritĂ©s des marquis de MesplĂšs : lâhĂŽtel particulier de la rue de lâHospice Ă Oloron-Sainte-Marie, le chĂąteau dâEsquiule, les forĂȘts (plus de 2 000 ha), les terres cultivables dâIlhasse et Berbielle, les mĂ©tairies, les moulins sur le Vert et Joos dont un Ă usage de papeterie (le chĂąteau de Viven et lâhĂŽtel particulier de Pau Ă©taient semble-t-il, dĂ©jĂ vendus).
Jean-Emmanuel et plus tard sa fille Marie-Anne rendirent tout son lustre au domaine : travaux intĂ©rieurs, jardins, plantations dâarbres, une seconde orangerie (le pigeonnier citĂ© dans le censier de 1677 avait dĂ©jĂ disparu), agrandissement des communs, rĂ©amĂ©nagement du grand portail dâentrĂ©e et de lâentrĂ©e secondaire, grilles, piliers Ă boules, etc.
AprĂšs leur disparition, le chĂąteau inhabitĂ© fut vite exploitĂ© dĂšs la fin du XIXe siĂšcle en hĂŽtel de luxe avec tennis et golf Ă destination de l'aristocratie anglaise et d'AmĂ©ricains fortunĂ©s, attirĂ©s par la chasse au chevreuil et la pĂȘche au saumon. La rĂ©putation de lâĂ©tablissement nâĂ©tait plus Ă faire, et six chambres furent ajoutĂ©es en 1920, avec la construction dâun nouveau pavillon mansardĂ© dâarchitecture typique des villas anglaise de Pau, occupĂ© par une grande et agrĂ©able loggia en rez-de-chaussĂ©e. Mais la crise de 1931 sonna la fin progressive de cette activitĂ©, et le gĂ©rant de lâhĂŽtel, Verschoyle, dut regagner la Grande-Bretagne Ă lâaube de la Seconde Guerre mondiale.
Pendant la guerre, le chĂąteau servit de refuge. De 1948 Ă 1952, sous la direction de Miss Persis Miller, de l'Unitarian Service Commitee (en), il constitua un centre dâaccueil pour enfants espagnols victimes de la dictature franquiste, mais la rafle de l'opĂ©ration BolĂ©ro-Paprika, organisĂ©e par le gouvernement français le 7 septembre 1950 en vue d'arrĂȘter des militants communistes et anarchistes Ă©trangers[49], y mit fin. Il accueillit par la suite des colonies de vacances (UFOVAL) et devient, dans les annĂ©es 1980, un centre de dĂ©sintoxication (Narconon). Depuis, il est restĂ© inoccupĂ©, fermĂ© et abandonnĂ©.
Patrimoine religieux
L'ancienne église romane, qui était à proximité du chùteau, a été démolie en 1844. La nouvelle église, construite sur un terrain donné par le chùtelain Emmanuel Lagarde, a été édifiée en 1844. Elle conserve des éléments de décoration de l'ancienne église.
Ăquipements
La commune dispose d'une Ă©cole maternelle.
Sports
- Rugby Ă XV : Union sportive Josbaig rugby
- Champion du BĂ©arn Promotion d'Honneur : 1994
- Champion du Béarn 1re série : 2002
- Champion du Béarn 2e série : 1963, 2000
- Champion du Béarn 3Úme série : 2011
Personnalités liées à la commune
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes par la voie routiÚre et évaluées à l'aide d'un calculateur d'itinéraires.
- Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes à vol d'oiseau.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. AprÚs les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[12].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Dans les sites Natura 2000, les Ătats membres s'engagent Ă maintenir dans un Ă©tat de conservation favorable les types d'habitats et d'espĂšces concernĂ©s, par le biais de mesures rĂ©glementaires, administratives ou contractuelles[22].
- Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
- au vendeur d'informer le potentiel acquĂ©reur du terrain non bĂąti de lâexistence du risque RGA ;
- au maĂźtre dâouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maĂźtre d'Ćuvre, le choix entre fournir une Ă©tude gĂ©otechnique de conception et le respect des techniques particuliĂšres de construction dĂ©finies par voie rĂ©glementaire ;
- au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de lâĂ©tude gĂ©otechnique de conception, soit de respecter des techniques particuliĂšres de construction dĂ©finies par voie rĂ©glementaire.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- Cartes
- « Carte hydrographique de Saint-Goin » sur Géoportail (consulté le 11 août 2021)..
- « Sites Natura 2000 de types sites d'intĂ©rĂȘt communautaire (SIC) (Directive Habitats) de la commune de Saint-Goin », sur www.geoportail.gouv.fr.
- « ZNIEFF de type II sur la commune de Saint-Goin », sur www.geoportail.gouv.fr (consulté le ).
- IGN, « Ăvolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă droite ou Ă gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă gauche de l'Ă©cran.
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- Henri Farreny, 1950 : un épisode peu glorieux et trop méconnu : l'opération Boléro - Paprika, Bulletin de l'Amicale des anciens guérilleros espagnols en France.
Pour approfondir
Articles connexes
Liens externes
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