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Rafael Nadal

Rafael Nadal Parera, plus simplement appelé Rafael Nadal, né le à Manacor, sur l'île de Majorque, dans l'archipel des Baléares, est un joueur de tennis espagnol, professionnel depuis 2001.

Rafael Nadal
Image illustrative de l’article Rafael Nadal
Rafael Nadal lors d'un entraînement durant le tournoi du Queen's à Londres (2015).
Carrière professionnelle
Depuis 2001
Nom de naissance Rafael Nadal Parera
Nationalité Drapeau de l'Espagne Espagne
Naissance
Manacor
Taille 1,85 m (6 1)
Prise de raquette Gaucher, revers à deux mains
Entraîneurs Toni Nadal (1990-2017)
Carlos Moyà (2016-)
Marc López (2021-)
Gustavo Marcaccio (2022-)
Gains en tournois 134 329 921 $
Site Internet rafaelnadal.com
Palmarès
En simple
Titres 92
Finales perdues 38
Meilleur classement 1er (18/08/2008)
En double
Titres 11
Finales perdues 4
Meilleur classement 26e (08/08/2005)
Meilleurs résultats en Grand Chelem
Aust. R-G. Wim. US.
Simple V (2) V (14) V (2) V (4)
Double 1/8 - 1/16 1/2
Meilleurs résultats aux Masters
Simple F (2)
Médailles olympiques
Simple 1 - -
Double 1 - -
Titres par équipe nationale
Coupe Davis 5 (2004, 2008, 2009, 2011, 2019)

Il est considéré par tous les spécialistes comme le meilleur joueur sur terre battue de l'histoire du tennis[1] - [2] - [3], établissant en effet des records majeurs, mais aussi comme l'un des meilleurs joueurs de simple de tous les temps avec Roger Federer et Novak Djokovic[4] - [5] - [6]. Il est le deuxième joueur de tennis à avoir remporté le plus de trophées en simple messieurs dans les tournois du Grand Chelem (22) après Novak Djokovic (23). Il est le seul joueur à avoir remporté quatorze titres dans un des quatre tournois majeurs : à Roland-Garros où il s'est imposé de 2005 à 2008, de 2010 à 2014, de 2017 à 2020 puis en 2022. Après cette victoire, il présente un bilan record de cent-douze victoires pour trois défaites dans ce tournoi parisien, et ne compte aucune défaite en finale. Il a remporté également le tournoi de Wimbledon en 2008 et 2010, l'Open d'Australie 2009 et 2022, et l'US Open 2010, 2013, 2017 et 2019. Il est ainsi le septième joueur de l'histoire du tennis à réaliser le « Grand Chelem en carrière » en simple. À ce titre, Rafael Nadal est le troisième joueur et le plus jeune à s'être imposé durant l'ère Open dans les quatre tournois majeurs sur quatre surfaces différentes, performance que seuls Roger Federer, Andre Agassi et Novak Djokovic ont accomplie. À la suite de sa victoire à l'Open d'Australie 2022, Nadal devient le troisième joueur à avoir remporté les quatre grands chelems sur cinq surfaces différentes après Roger Federer et Novak Djokovic et le quatrième après Rod Laver, Roy Emerson et Novak Djokovic à détenir au moins 2 titres dans les quatre tournois du grands chelems.

En devenant champion olympique en 2008, il est aussi le deuxième à avoir réalisé le Grand Chelem doré en carrière après Agassi. Il est aussi l'un des deux seuls joueurs de l'histoire, avec Novak Djokovic (2021), à avoir gagné trois titres du Grand Chelem sur trois types de surfaces différentes la même année (gazon, terre battue, dur), en 2010, réalisant ainsi le Petit Chelem. En outre, il est le seul joueur de l'histoire à avoir gagné au moins un titre du Grand Chelem chaque année pendant dix saisons consécutives (2005-2014). Avec trente-six victoires en finale d'un Masters 1000, il est le deuxième joueur le plus titré dans cette catégorie, à deux titres de Novak Djokovic, et est le seul à en avoir remporté onze dans un même tournoi (Monte-Carlo 2005 à 2012, 2016 à 2018). Il est également le joueur ayant remporté le plus de matchs face à un numéro un mondial depuis sa victoire face à Novak Djokovic à Rome en 2021. À ce jour, sur l'ensemble des tournois majeurs, seuls le Masters manque à son palmarès, et en Masters 1000 les tournois de Miami et de Paris.

Il est le seul joueur à avoir obtenu dans sa carrière toutes les distinctions de l'ATP : Comeback Player of the Year (prix du retour de l'année) en 2013, Newcomer (prix du nouveau-venu) en 2003, Most Improved (joueur ayant le plus progressé) en 2005, Stefan Edberg Sportsmanship (prix du fairplay) en 2010, Arthur Ashe Humanitarian (prix humanitaire) en 2011, no 1 Mondial en 2008, 2010, 2013[7], 2017 et en 2019.

Après avoir été classé numéro deux mondial durant cent-soixante semaines consécutives (un record), il est numéro un mondial du au , détrônant ainsi Roger Federer pendant quarante-six semaines. Nadal reprend la tête du classement ATP, à nouveau aux dépens de Federer, après sa victoire à Roland-Garros 2010 et l'occupe jusqu'au , date à laquelle il retombe à la deuxième place, détrôné à son tour par Novak Djokovic à l'issue de la finale de Wimbledon 2011. Rafael Nadal redevient numéro un mondial du au . Il remonte à nouveau sur la plus haute marche du podium trois ans plus tard, le , au lendemain du Masters de Cincinnati, avant de gagner son troisième US Open.

Avec l'équipe d'Espagne, il remporte à cinq reprises la Coupe Davis en 2004, 2008, 2009, 2011 et 2019. Il représente aussi son pays aux Jeux olympiques, remportant la médaille d'or en simple en 2008 et en double en 2016, avec Marc López, après avoir défilé comme porte-drapeau de sa délégation lors de la cérémonie d'ouverture.

Alors qu'il était à égalité de titres en Grand Chelem avec Djokovic et Federer (20), il les dépasse le 30 janvier 2022 en remportant l'Open d'Australie pour la deuxième fois de sa carrière, à l'issue d'une finale en cinq sets face à Daniil Medvedev. Le 5 juin 2022, il s'offre un quatorzième sacre à Roland-Garros en disposant en trois sets de Casper Ruud en finale et porte son record à 22 titres majeurs. En 2023, blessé au muscle ilio-psoas depuis sa défaite en huitièmes de finale de l'Open d'Australie 2023 le 18 janvier, il doit renoncer à disputer Roland-Garros pour la première fois depuis 2005.

Biographie

Famille et enfance

Son oncle et entraîneur Toni Nadal.

Rafael Nadal naît le à Manacor, sur l'île de Majorque, en Espagne[8]. Il est le premier enfant de Sebastián Nadal et d'Ana María Parera[9]. Il a une sœur, de cinq ans sa cadette, nommée María Isabel. Son oncle Miguel Ángel est un ancien joueur du FC Barcelone, du RCD Majorque et de la sélection espagnole durant les années 1990. Toni Nadal, un autre de ses oncles, est son entraîneur, depuis son plus jeune âge.

Lorsqu'il avait 14 ans, la fédération espagnole de tennis lui a demandé de quitter sa ville natale pour déménager à Barcelone, dans le but de poursuivre son entraînement. La famille de Nadal a refusé, en partie parce qu'elle craignait pour son enseignement[10], mais aussi parce que Toni Nadal pensait qu'il n'était pas nécessaire que son neveu quitte la maison pour s'améliorer. La décision de rester à la maison a conduit la fédération à revoir à la baisse son appui financier, le père du joueur a donc fourni les fonds non offerts par la fédération[11].

Nadal joue aussi au football mais préfère nettement le tennis : « I chose tennis. Football had to stop straight away. » (« J'ai choisi le tennis. J'ai dû arrêter le football immédiatement. »)[10]. Nadal est un supporter des clubs du Real Madrid et du RCD Majorque.

Le mensuel Tennis Magazine révèle[12] que Nadal a effectué une pause dans sa carrière entre les Internationaux de France de tennis et la tournée américaine de 2009, non seulement en raison de ses genoux douloureux, mais également parce que le divorce de ses parents l'avait perturbé et qu'il « avait perdu l'envie de jouer ».

Influence

Le , il est désigné par le site internet AskMen trentième homme le plus influent au monde[13] - [14].

Vie privée

Depuis 2005, Rafael Nadal est en couple avec Maria Francisca Perelló dite « Xisca », une amie d'enfance de sa sœur, Maria Isabel, qu'il connaît depuis toujours et qui est originaire aussi de l'île de Majorque[15] ; ils se marient le 19 octobre 2019[16].

En juin 2022, le magazine people espagnol Holà! dévoile que le couple attend leur premier enfant, cette information est confirmée par Rafael Nadal au cours d'une séance de dédicaces. Le 8 octobre 2022, Xisca Maria Perello donne naissance à un garçon dont le prénom est le même que celui du père[17].

Personnalité

Il est très apprécié des autres joueurs du circuit pour sa sportivité et son fair-play. Il est l'un des joueurs les plus combatifs du circuit[18] - [19]. Ses pairs lui décernent les prix Stefan Edberg Sportsmanship Award 2010, 2018, 2019, 2020 et 2021.

Parcours

Jeunesse

Dès son plus jeune âge, Rafael Nadal pratique différents sports, comme le football ou le basket-ball, mais c'est le tennis, qu'il pratique dès ses trois ans, qui révèle son potentiel sportif. Toni Nadal, son oncle, devient très tôt son entraîneur[20]. La première compétition officielle de Rafael Nadal fut celle des Baléares qu'il remporte à l'âge de huit ans. Il gagne par la suite de nombreux autres tournois de sa catégorie.

En 1998, il remporte l'Open Super 12 d'Auray[21], alors qu'il hésitait encore entre le football et le tennis. C'est à cette date que Rafael Nadal dit aujourd'hui qu'il a commencé sa carrière[22].

En 2000, il remporte le tournoi des « Petits As » à Tarbes, l'officieux championnat du monde des 13-14 ans[23].

En mai 2001, l'ancien vainqueur de grand chelem Pat Cash se rend à Majorque pour jouer un match d'exhibition contre Boris Becker sur terre battue, mais ce dernier se blesse. On choisit Rafael Nadal, vainqueur des Petits As, alors âgé de quatorze ans, pour le remplacer. Pat Cash, alors âgé de 36 ans, accepte de jouer contre le jeune Nadal et est battu. Après ce match, Nadal décide de devenir professionnel[24]. Il joue alors en fin d'année un tournoi Future puis un tournoi Challenger, et compte un bilan d'une victoire pour deux défaites en simple. À la fin de l'année 2001, il est classé à la 811e place mondiale.

2002 - 2004 : Les débuts professionnels, révélation et titre à la Coupe Davis 2004

Rafael Nadal dispute en 2002 son premier tournoi sur le circuit majeur à Majorque, tournoi se jouant sur terre battue, dans sa ville natale, à la fin du mois d'avril 2002, bénéficiant d'une wild card (invitation). Il remporte ainsi son premier match « officiel » contre le Paraguayen Ramón Delgado en deux manches (6-4, 6-4). Au tour suivant, il s'incline néanmoins contre le Belge Olivier Rochus (2-6, 2-6).

Exceptée cette invitation, il continue à jouer, tout au long de l'année, sur le circuit junior — il atteint par exemple la demi-finale en simple au tournoi de Wimbledon, face à des joueurs de deux ans de plus que lui — et sur les circuits Future et Challenger. Il termine la saison 2002 avec six tournois Future à son palmarès[25], et au 235e rang mondial.

En 2003, il intègre l'ATP World Tour et élimine deux anciens vainqueurs de Roland-Garros sur leur surface favorite, la terre battue ; Albert Costa au Masters de Monte-Carlo et Carlos Moyà au Tournoi de Hambourg, révélant son immense potentiel sur cette surface. Nadal participe également à ses deux premiers tournois du Grand Chelem. Il atteint le troisième tour de Wimbledon pour sa première participation, mais il est éliminé par le Thaïlandais Paradorn Srichaphan à ce stade. Il est ensuite sorti au deuxième tour à l'US Open de 2003 par le Marocain Younès El Aynaoui. Il termine l'année dans le top 50, à la 46e place.

En 2004, il est sélectionné pour la première fois et participe avec l'équipe d'Espagne à la Coupe Davis où il gagne au premier tour contre Radek Štěpánek lors d'Espagne-République tchèque (3-2), puis en demi-finale contre Arnaud Clément lors d'Espagne-France (4-1). En finale face aux États-Unis, il bat le numéro deux mondial Andy Roddick lors du second match, ce qui contribue à la victoire de l'Espagne par 3 à 2. Rafael remporte ainsi son premier trophée majeur.

Il va jusqu'en finale à Auckland, où il est défait par le Slovaque Dominik Hrbatý en trois manches. Il remporte également son premier tournoi majeur en simple à Sopot, sur terre battue, face à l'Argentin José Acasuso. Il devient, à dix-sept ans, le deuxième plus jeune joueur, après Michael Chang, à entrer dans le classement des cent meilleurs joueurs mondiaux. Il est également le deuxième plus jeune joueur à remporter un tournoi de Masters Series, toujours après Michael Chang.

C'est également en 2004 qu'il affronte et bat pour la première fois Roger Federer, le numéro 1 mondial, au troisième tour du Masters de Miami : 6-3, 6-3. Il devait ensuite participer à Roland-Garros mais une blessure l'empêche d'y prendre part. Il participe néanmoins à l'Open d'Australie et à l'US Open où il est éliminé respectivement au troisième tour puis au second tour par l'Australien Lleyton Hewitt et par l'américain Andy Roddick. Il participe enfin aux Jeux olympiques d'Athènes de 2004 en double avec Carlos Moyà, où ils perdent au premier tour.

À la fin de l'année, il se classe à la 51e place mondiale.

Tournois disputés en simple en 2002 sur le circuit ATP et résultats[alpha 1]
No Date[alpha 2] Nom et lieu du tournoi Catégorie Surface # Gains Résultat Ultime adversaire Résultat en 2001
1 29/04/2002 Mallorca Open, Majorque Int' Series Terre battue (ext.) no 762 5 850 $ 2e tour (1/8) Olivier Rochus (no 70)
Tournois disputés en simple en 2003 sur le circuit ATP et résultats[alpha 1]
No Date[alpha 2] Nom et lieu du tournoi Catégorie Surface # Gains Résultat Ultime adversaire Résultat en 2002
1 14/04/2003 Tennis Masters Monte-Carlo, Monaco Masters Series Terre battue (ext.) no 109 27 000 $ 1/8 de finale Guillermo Coria (no 26)
2 21/04/2003 Open Seat Godó, Barcelone Int' Series Gold Terre battue (ext.) no 96 6 180 $ 2e tour (1/32) Àlex Corretja (no 17)
3 12/05/2003 Tennis Masters Hambourg, Hambourg Masters Series Terre battue (ext.) no 87 27 000 $ 1/8 de finale Gastón Gaudio (no 29)
4 23/06/2003 Wimbledon, The Championships, Londres G. Chelem Gazon (ext.) no 76 38 738 $ 3e tour (1/16) Paradorn Srichaphan (no 11)
5 07/07/2003 Synsam Swedish Open, Båstad Int' Series Terre battue (ext.) no 61 10 600 $ 1/4 de finale Nicolás Lapentti (no 76)
6 14/07/2003 MercedesCup, Stuttgart Int' Series Gold Terre battue (ext.) no 56 4 750 $ 2e tour (1/16) Fernando González (no 14)
7 21/07/2003 Croatia Open Umag, Umag Int' Series Terre battue (ext.) no 58 19 000 $ 1/2 finale Carlos Moyà (no 4)
8 25/08/2003 US Open, New York G. Chelem Dur (ext.) no 45 22 500 $ 2e tour (1/32) Younès El Aynaoui (no 21)
9 06/10/2003 Tournoi de tennis de Lyon, Lyon Int' Series Moquette (int.) no 47 7 950 $ 1er tour (1/16) Dominik Hrbatý (no 62)
10 13/10/2003 Tennis Masters Madrid, Madrid Masters Series Dur (int.) no 49 7 500 $ 1er tour (1/32) Àlex Corretja (no 127)
11 20/10/2003 Davidoff Swiss Indoors, Bâle Int' Series Moquette (int.) no 48 10 000 $ 1er tour (1/16) Feliciano López (no 30)
Tournois disputés en simple en 2004 sur le circuit ATP et résultats[alpha 1]
No Date[alpha 2] Nom et lieu du tournoi Catégorie Surface # Gains Résultat Ultime adversaire Résultat en 2003
1 05/01/2004 Chennai Open, Chennai Int' Series Dur (ext.) no 49 3 650 $ 1er tour (1/16) Thierry Ascione (no 102)
2 12/01/2004 Heineken Open, Auckland Int' Series Dur (ext.) no 48 32 650 $ Finale Dominik Hrbatý (no 54)
3 19/01/2004 Australian Open, Melbourne G. Chelem Dur (ext.) no 41 35 112 $ 3e tour (1/16) Lleyton Hewitt (no 11)
4 09/02/2004 Indesit ATP Milan Indoor, Milan Int' Series Moquette (int.) no 41 6 225 $ 2e tour (1/8) Mario Ančić (no 107)
5 01/03/2004 Dubaï Tennis Championships, Dubaï Int' Series Gold Dur (ext.) no 40 27 200 $ 1/4 de finale Mikhail Youzhny (no 57)
6 08/03/2004 Pacific Life Open, Indian Wells Masters Series Dur (ext.) no 36 15 600 $ 3e tour (1/16) Agustín Calleri (no 23)
7 22/03/2004 NASDAQ-100 Open, Miami Masters Series Dur (ext.) no 34 37 400 $ 4e tour (1/8) Fernando González (no 22)
8 12/04/2004 Estoril Open, Estoril Int' Series Terre battue (ext.) no 34 14 800 $ 1/4 de finale Forfait
9 05/07/2004 Synsam Swedish Open, Båstad Int' Series Terre battue (ext.) no 60 10 600 $ 1/4 de finale Gastón Gaudio (no 11) 1/4 de finale
Parcours
10 12/07/2004 MercedesCup, Stuttgart Int' Series Gold Terre battue (ext.) no 57 15 400 $ 1/4 de finale David Ferrer (no 47) 2e tour (1/16)
11 26/07/2004 Canada Masters, Toronto Masters Series Dur (ext.) no 62 7 700 $ 1er tour (1/32) Lleyton Hewitt (no 10)
12 02/08/2004 Western & Southern Financial Group Masters, Cincinnati Masters Series Dur (ext.) no 71 7 500 $ 1er tour (1/32) Juan Ignacio Chela (no 16)
13 09/08/2004 Idea Prokom Open, Sopot Int' Series Terre battue (ext.) no 71 69 200 $ Victoire José Acasuso (no 105)
14 30/08/2004 US Open, New York G. Chelem Dur (ext.) no 49 25 000 $ 2e tour (1/32) Andy Roddick (no 2) 2e tour (1/32)
15 27/09/2004 Campionati Internazionali di Sicilia, Palerme Int' Series Terre battue (ext.) no 49 6 225 $ 2e tour (1/8) Olivier Mutis (no 113)
Parcours
16 06/10/2004 Tournoi de tennis de Lyon, Lyon Int' Series Moquette (int.) no 50 7 950 $ 1er tour (1/16) Julien Benneteau (no 75) 1er tour (1/16)
17 18/10/2004 Masters Series Madrid, Madrid Masters Series Dur (int.) no 50 15 000 $ 2e tour (1/16) Vincent Spadea (no 23) 1er tour (1/32)
18 25/10/2004 Davidoff Swiss Indoors, Bâle Int' Series Moquette (int.) no 48 10 000 $ 1er tour (1/16) Rainer Schüttler (no 23) 1er tour (1/16)

2005 - 2007 : Trois premières victoires majeures à Roland-Garros, double finaliste à Wimbledon et chasse à la 1re place mondiale

Comme chaque année, l'année 2005 commence par l'Open d'Australie. Nadal est éliminé en huitièmes de finale par l'Australien Lleyton Hewitt, qui l'avait éliminé dans le même tournoi un an plus tôt. Néanmoins, c'est la première fois de sa carrière qu'il atteint la deuxième semaine d'un tournoi majeur.

Au Masters de Miami, Rafael est battu par Roger Federer en finale, lors d'un match à rebondissements. Nadal remporte les deux premières manches et mène dans le troisième, avant que Federer ne renverse la situation pour finalement s'imposer en cinq sets sur le score de 2-6, 64-7, 7-65, 6-3, 6-1.

Le 17 avril, l'Espagnol l'emporte en finale sur Guillermo Coria à Monte-Carlo. Auparavant, il élimine le Français Gaël Monfils et corrige le tenant du titre à Roland-Garros, Gaston Gaudio. En demi-finale, pourtant mené par Richard Gasquet, il renverse la vapeur in extremis. Sur sa lancée, il l'emporte contre son compatriote Juan Carlos Ferrero (vainqueur à Roland-Garros en 2003) en finale du tournoi de Barcelone[27], et remporte le tournoi de Rome le 2 mai, après une dernière victoire contre l'Argentin Guillermo Coria en cinq sets 6-4, 3-6, 6-3, 4-6, 7-66, lors d'un match de 5 h 14. Nadal déclara après le match qu'il venait de gagner « la plus belle victoire de sa carrière »[28]. Il devient le favori des Internationaux de France. Il s'y qualifie en quart de finale sans grande difficulté, où il élimine son compatriote David Ferrer. En demi-finale, Nadal bat Roger Federer en quatre sets. En finale, l'Espagnol bat Mariano Puerta (6-7, 6-3, 6-1, 7-5)[29], et remporte son premier titre en Grand Chelem à l'issue d'un match disputé. En effet, Puerta s'est offert deux balles de quatrième set, sans parvenir à les convertir à son avantage. Le trophée lui est remis par le footballeur Français Zinédine Zidane, joueur du Real Madrid, club dont Rafael Nadal est un fervent supporter depuis toujours. Mariano Puerta sera ensuite contrôlé positif à l'étiléfrine et suspendu par la Fédération internationale de tennis[30].

Nadal est ensuite éliminé à la surprise générale au deuxième tour de Wimbledon par le Luxembourgeois Gilles Müller.

À Båstad, le Majorquin gagne en finale, contre Tomáš Berdych. Il enchaîne par le tournoi de Stuttgart, qu'il remporte. Il gagne également le Masters du Canada, face à l'ancien numéro 1 mondial Andre Agassi. Il est battu au troisième tour de l'US Open par l'Américain James Blake. Rafael Nadal obtient son dernier titre de la saison au Masters de Madrid, face au Croate Ivan Ljubičić.

Il entame ensuite la saison 2006 en déclarant forfait lors du tournoi de Sydney à la suite d'une blessure au pied occasionnée en octobre 2005 lors du Masters Series de Madrid. Il fait également l'impasse sur les Masters de Shanghai et sur le tournoi ATP de Chennai, épreuve d'ouverture de la nouvelle saison. Il ne participe pas non plus à l'Open d'Australie. Il reprend la compétition au tournoi de Marseille, où il perd en demi-finale face à Arnaud Clément. Son tournoi suivant sera celui de Dubaï où il gagne en finale contre le numéro un mondial Roger Federer. Il va jusqu'en demi-finale du Masters Series d'Indian Wells, où il est éliminé par James Blake.

Nadal (en bas) au service contre Federer (en haut) lors de la finale du tournoi de Wimbledon 2006.

Rafael Nadal remporte son deuxième titre de l'année aux Masters de Monte-Carlo contre Roger Federer. Le , il remporte son deuxième Open de Barcelone consécutif en battant en finale son compatriote Tommy Robredo. Mi-mai, lors du tournoi de Rome, Rafael affronte à nouveau Federer en finale. Après cinq heures de match, l'Espagnol l'emporte en cinq sets : 60-7, 7-65, 6-4, 2-6, 7-65. Le Majorquin est mené 1-4 dans le cinquième set, et sauve deux balles de match à 5-6 (15-40), et est même mené 3-5 dans le jeu décisif, avant de l'emporter finalement 7-5. Tout comme son adversaire, il déclare forfait par la suite à Hambourg pour la troisième année consécutive pour cause de fatigue. Il arrive aux Internationaux de France de tennis 2006 comme tenant du titre et favori. Mis en difficulté au troisième tour par le Français Paul-Henri Mathieu, il passe finalement en huitième de finale en quatre sets. Rafael remporte son huitième de finale face à Lleyton Hewitt. En quart de finale, il gagne après le forfait de son adversaire, le serbe Novak Djokovic. En demi-finale, il rencontre le croate Ivan Ljubičić, qu'il bat en trois sets. Le dimanche 11 juin 2006, il remporte le tournoi contre Roger Federer en quatre sets. Le Suédois Stefan Edberg, vainqueur de six Grands Chelems, lui remet la Coupe des mousquetaires.

Il se qualifie pour les quarts de finale à Wimbledon pour la première fois après avoir battu les Américains Robert Kendrick et Andre Agassi. Il bat le Finlandais Jarkko Nieminen en quart avant d'accéder à la finale grâce à sa victoire en demi-finale sur le Chypriote Márcos Baghdatís. En finale, il est défait en quatre manches par Roger Federer.

Il dispute les deux Masters Series sur le sol nord-américain (Toronto et Cincinnati) où il s'incline respectivement au troisième tour et en quart de finale. À l'US Open, il est battu par Mikhail Youzhny en quart de finale[31]. Il déclare forfait pour l'Open de Chine à cause d'une foulure à la cheville[31]. Il reprend la compétition au Masters de Madrid mais est défait en quart de finale par Tomáš Berdych. Il finit la saison en atteignant les demi-finales du Masters de Shanghai où il est battu une nouvelle fois par Roger Federer.

Rafael Nadal entame l'année 2007 comme le principal rival de Roger Federer, surtout parce qu'il fut invaincu sur terre battue en 2006. Dès son premier tournoi de la saison il atteint la demi-finale de l'Open de Chennai où il perd contre Xavier Malisse. Il participe également au tournoi de Sydney mais, pour cause de douleurs aux adducteurs, abandonne au 1er tour contre Chris Guccione alors qu'il menait, préférant se soigner en vue de l'Open d'Australie débutant la semaine suivante. Il prend part ensuite à l'Open d'Australie où il atteint pour la première fois les quarts de finale après avoir éliminé successivement Robert Kendrick, Philipp Kohlschreiber, Stanislas Wawrinka et Andy Murray. Il s'incline en quart face à Fernando González. Blessé, Rafael Nadal déclare forfait pour le 1er tour de la Coupe Davis contre la Suisse (victoire de l'Espagne 3-2) puis pour l'Open 13. Il fait son retour sur les courts lors de l'Open de Dubaï mais perd pour la deuxième fois consécutive face à Mikhail Youzhny en quart de finale. Il participe ensuite au Masters d'Indian Wells qu'il remporte sans perdre un seul set, en dominant en finale le Serbe Novak Djokovic. Il enchaîne la semaine suivante avec le Masters de Miami où il est battu en quart de finale par Novak Djokovic.

Il remporte son premier tournoi sur terre battue de sa saison, le Masters de Monte-Carlo, en battant Roger Federer sans avoir perdu le moindre set durant le tournoi. Il est ainsi le premier à réaliser le triplé à Roquebrune Cap Martin depuis Ilie Năstase (1971-1973). Il remporte ensuite l'Open de Barcelone pour la troisième année consécutive contre Guillermo Cañas en finale. C'est le 20e titre de sa carrière. Ces résultats lui permettent de prendre la place de Roger Federer en tête du classement ATP Race 2007 le 30 avril. Le , il remporte le match d'exhibition organisé sur un terrain recouvert à moitié de terre battue et à moitié de gazon appelé La bataille des surfaces contre Roger Federer à Palma de Majorque.

En battant Nikolay Davydenko en demi-finale du Masters de Rome le 12 mai, Rafael Nadal bat le record détenu par John McEnroe de victoires consécutives sur une seule surface (l'Américain était resté invaincu durant 75 matchs sur surface rapide en salle entre 1983 et 1985). Nadal bat en finale Fernando González et devient le premier joueur à s'imposer trois fois de suite au Foro Italico. La semaine suivante au Masters de Hambourg, Nadal est en course pour devenir le premier joueur à remporter la même année les trois Masters Series disputés sur terre battue.

Rafael Nadal lors des Internationaux de France de tennis en 2007.

Il atteint la finale où il est battu par Roger Federer sur le score de 6-2, 2-6, 0-6. Après un début de match laborieux, Federer se reprend et finit par s'imposer. Il s'agit de la première défaite de Nadal après 81 victoires d'affilée sur terre battue, cependant, il conserve la tête du classement ATP Race 2007. À Roland-Garros, il arrive en finale et prend sa revanche sur Federer après avoir affronté Juan Martín del Potro, Flavio Cipolla, Albert Montañés, Lleyton Hewitt, Carlos Moyà et Novak Djokovic. Il gagne pour la troisième fois consécutive. C'est le Brésilien Gustavo Kuerten, le dernier triple vainqueur de Roland-Garros (1997, 2000 et 2001) qui lui remet le trophée.

Rafael Nadal à l'US Open en 2007.

Il participe la semaine suivante au tournoi du Queen's afin de se préparer à Wimbledon. Il est battu en quarts de finale par Nicolas Mahut. À Wimbledon, il atteint la finale après avoir battu Mardy Fish, Werner Eschauer, Robin Söderling, Mikhail Youzhny, Tomáš Berdych, et Novak Djokovic sur abandon. À noter que le match contre Robin Söderling a duré 5 jours à la suite des intempéries. Nadal cède en finale en cinq sets (67-7, 6-4, 63-7, 6-2, 2-6) contre Roger Federer, au terme d'un des plus grands matchs de tous les temps, après avoir pourtant obtenu les premières balles de break à 1-1 et 2-2 dans le 5e set. Cette 2e finale consécutive à Londres perdue contre Federer constitue une confirmation de ses bonnes dispositions sur herbe puisqu'il arrive à être en finale sur herbe aussi, et a hérité d'un tableau relevé, comparé au tableau 2006. Il oppose également une plus grande résistance à Federer sur herbe. Il participe une semaine plus tard au tournoi de Stuttgart qu'il remporte face à Stanislas Wawrinka après avoir failli abandonner au second tour pour cause de douleurs aux genoux. C'est son 6e titre de l'année et le 23e de sa carrière. Avec 5 445 points au classement technique ATP, Nadal atteint son meilleur résultat depuis ses débuts en tant que professionnel en 2001.

Il enchaîne avec la tournée américaine, qui débute au Masters du Canada où il s'incline en demi-finale face au futur vainqueur de l'épreuve, Novak Djokovic. La semaine suivante, il participe au Masters de Cincinnati mais il abandonne au cours de son premier match face à l'Argentin Juan Mónaco pour cause de nouvelles douleurs aux genoux. Malgré les blessures récurrentes (tendinites) et le risque de se blesser très sérieusement, il participe au dernier Grand Chelem de l'année, l'US Open. Il se qualifie difficilement pour les huitièmes de finale après avoir éliminé Alun Jones, Janko Tipsarević sur abandon et Jo-Wilfried Tsonga. Il s'inclinera face à son compatriote David Ferrer en huitième de finale et montre une moins bonne réussite à l'US Open. Et avec ces défaites, Federer reprend la première place au classement ATP Race, ayant en plus bien réussi aux trois tournois américains. Par la suite, Nadal déclare forfait pour les trois tournois suivants afin de soigner ses blessures, soit l'Open de Chine, l'Open du Japon et l'Open de Vienne. Il s'aligne au Masters de Madrid où, en jouant sur ses terres, il espère mettre fin à une série de défaites qui dure depuis près de trois mois. Insuffisamment remis de blessures, il s'incline en quart de finale contre l'Argentin David Nalbandian. En novembre, pour sa première participation au Masters de Paris-Bercy, Nadal perd en finale contre David Nalbandian. Lors de la Masters Cup, Nadal s'incline en demi-finale face à Roger Federer.

Nadal reste no 2 mondial, mais n'a plus remporté le moindre titre après juillet 2007. Cependant, avec Roland-Garros, la finale à Wimbledon et cinq autres titres, la saison 2007 a été très forte et il reste au sommet. Nadal garde 5 735 points au classement technique ATP.

2008 : Doublé Roland-Garros-Wimbledon, médaille d'or olympique, 2e Coupe Davis et numéro 1 mondial

Au début de l'année 2008, le duel Federer-Nadal reste au centre de toutes les attentions. Rafael Nadal dispute son premier tournoi de l'année à Chennai, où en demi-finale, il bat Carlos Moyà (63-7, 7-68, 7-61), après avoir sauvé quatre balles de match dans le tie-break du deuxième set. La rencontre a duré 3 h 57, le plus long match en trois sets de l'histoire du tennis (record battu par la suite en demi-finale du Masters de Madrid 2009). Exténué, il s'incline le lendemain en finale face à Mikhail Youzhny sur le score très sévère de 6-0, 6-1.

À l'Open d'Australie, Rafael Nadal a la possibilité de ravir la première place mondiale appartenant à Roger Federer si ce dernier est éliminé avant les demi-finales et que Nadal remporte le titre. L'Espagnol arrive en demi-finales en éliminant Viktor Troicki, Florent Serra, Gilles Simon, Paul-Henri Mathieu (par abandon) et Jarkko Nieminen. La qualification pour les demi-finales lui permet de réaliser sa meilleure performance à l'Open d'Australie et d'atteindre la barre des 6 000 points au classement ATP. Mais il est sèchement battu en demi-finale par Jo-Wilfried Tsonga, sensation surprise du tournoi, qui livre un match exceptionnel se terminant sur un score de (2-6, 3-6, 2-6).

À l'issue de l'Open d'Australie, l'écart de points au classement ATP entre Roger Federer et Nadal se réduit de 1 400 points à 650 points[32] mais, parallèlement, l'écart de points avec Novak Djokovic, no 3 mondial, se réduit également puisque l'Espagnol n'a plus que 815 points d'avance et que Djokovic multiplie les bonnes performances. Le Serbe va même passer proche de le dépasser. Ayant renoncé à la Coupe Davis sur les conseils de son entraîneur, le Tournoi de Rotterdam est le premier tournoi de Nadal depuis l'Open d'Australie. L'Espagnol s'incline en huitième de finale face à Andreas Seppi.

Au Tournoi de Roland-Garros 2008

Rafael Nadal remporte pour la quatrième fois consécutive le Masters de Monte-Carlo en battant Roger Federer en finale. C'est la première fois qu'un joueur remporte quatre fois de suite un Masters Series. Durant le tournoi, l'Espagnol n'a pas perdu le moindre set. Il remporte également la finale en double avec son compatriote Tommy Robredo, devenant ainsi le 2e joueur de l'histoire à remporter la finale du simple et du double au cours d'un même Masters Series ; Nadal-Robredo battent Bhupathi-Knowles (IND/BAH). La semaine suivante, Rafael Nadal remporte l'Open de Barcelone pour la quatrième année d'affilée face à David Ferrer. C'est la première fois qu'un joueur remporte quatre fois ce tournoi. À la suite de cette victoire, il devient no 1 au classement ATP Race 2008 devant Novak Djokovic et Roger Federer.

Une semaine plus tard, Rafael Nadal participe au Masters de Rome qu'il tente d'être le premier homme à remporter quatre fois consécutivement. Pour cause d'ampoules aux pieds[33], il s'incline dès le 2e tour face à Juan Carlos Ferrero. Il rétrograde alors à la 2e place du classement ATP Race 2008.

Après une semaine de repos, Rafael Nadal fait son entrée au Masters de Hambourg qu'il remporte pour la première fois face au no 1 mondial Roger Federer. Il remporte ainsi à moins de 22 ans son 11e trophée de Masters Series, et le troisième titre de la saison après Monte-Carlo et Barcelone. Il devient également le 3e joueur à remporter, sur toute une carrière, les trois Masters Series joués sur terre battue (Monte-Carlo, Rome et Hambourg) après Gustavo Kuerten et Marcelo Ríos.

À Roland-Garros, Rafael Nadal rencontre Thomaz Bellucci, Nicolas Devilder, Jarkko Nieminen, Fernando Verdasco, Nicolás Almagro et Novak Djokovic[34]. La finale ne varie pas des précédentes, Nadal gagnant plus facilement encore (6-1, 6-3, 6-0) infligeant à Federer sa défaite la plus lourde en finale de Grand Chelem. Il remporte donc quatre Roland-Garros consécutifs, dont trois de suite contre Federer, et égale le record de victoires consécutives de Björn Borg, présent pendant le sacre et qui lui a remis le trophée. Jamais depuis 1977 (et la victoire 6-0, 6-3, 6-0 de Guillermo Vilas contre Brian Gottfried) un joueur n'avait laissé si peu de jeux à son adversaire en finale de Roland-Garros. Rafael Nadal est aussi le 5e joueur de l'histoire à remporter un Grand Chelem sans concéder le moindre set à ses adversaires. Enfin, il n'aura concédé que 41 jeux en tout et pour tout durant la quinzaine, soit une moyenne inférieure à six par match. À l'issue du tournoi, il redevient no 1 au classement ATP Race 2008. Total dominateur sur terre, il essaie maintenant de gagner sur herbe.

La semaine suivante, il remporte pour la première fois le Queen's considéré comme le tournoi de préparation pour Wimbledon. Il bat ainsi en demi-finale le tenant du titre et quadruple vainqueur Andy Roddick puis en finale Novak Djokovic. Nadal est le 1er homme depuis 1973 à réaliser le doublé Roland-Garros - Queen's et le 1er Espagnol à remporter un tournoi sur gazon depuis 1972[35]. Il rejoint aussi les joueurs Lleyton Hewitt, Andy Roddick, Roger Federer et Richard Gasquet ayant remporté au moins un tournoi sur chacune des surfaces du tennis : terre battue, dur, gazon, et synthétique. À Wimbledon, Rafael Nadal se qualifie pour la finale après avoir éliminé successivement Andreas Beck, Ernests Gulbis, Nicolas Kiefer, Mikhail Youzhny, Andy Murray et Rainer Schüttler. Il réussit en finale à vaincre le quintuple tenant du titre Roger Federer au terme d'un des matchs les plus spectaculaires de l'histoire du tennis[36] - [37] - [38]. Ce fut la finale la plus longue de Wimbledon, elle se conclut après 4 h 48 min, et est interrompue par deux reprises à cause des intempéries, sur le score 6-4, 6-4, 65-7, 68-7, 9-7, juste avant que la nuit tombe. Nadal devient le 1er joueur depuis Björn Borg à réaliser le doublé Roland-Garros - Wimbledon et l'unique joueur de l'histoire à réaliser le triplé Roland-Garros - Queen's - Wimbledon. À l'issue du tournoi, Nadal est encore à 545 points de Federer au classement ATP. Ainsi l'histoire se répète : Björn Borg avait été privé d'un 6e sacre consécutif à Wimbledon en 1981 par John McEnroe, un gaucher de 22 ans, deuxième au classement. Nadal est également gaucher, 22 ans, dauphin de Federer à l'ATP, et il l'empêche de remporter un 6e Wimbledon consécutif en 2008.

La semaine suivante, il déclare forfait pour le tournoi de Stuttgart, dont il est tenant du titre, afin de se reposer. Il remporte ensuite le Masters du Canada pour la 2e fois de sa carrière en battant Nicolas Kiefer en finale. Il remporte ainsi le 12e Masters Series de sa carrière, devenant le 3e joueur le plus titré de l'histoire en Masters Series derrière Andre Agassi (17) et Roger Federer (14), mais devant Pete Sampras (11).

Au Masters de Cincinnati, il bat Nicolás Lapentti 7-63, 6-1 en quart de finale, victoire qui lui permet cette fois de passer no 1 mondial, après être resté durant près de 160 semaines consécutives dauphin de Federer. Il s'incline en demi-finale face au no 3 mondial Novak Djokovic (6-1, 7-5), ce qui met fin à sa série de 32 victoires consécutives toutes surfaces confondues depuis le Masters de Hambourg. Malgré cette défaite, Rafael Nadal prendra la place de no 1 mondial le 18 août, quels que soient les résultats des Jeux olympiques[39].

Et Nadal remporte les Jeux olympiques en battant en finale Fernando González 6-3, 7-62, 6-3. Il remporte pour la première fois les Jeux olympiques et offre une médaille d'or à son pays, l'Espagne. Nadal est le 1er joueur de l'histoire à réaliser le triplé Roland-Garros - Wimbledon - Jeux olympiques la même année (seule Steffi Graf, chez les femmes, l'a réalisé en 1988). Lundi , Nadal devient officiellement no 1 mondial, détrônant Roger Federer[40], qui restait sur une série record de 237 semaines à cette place.

À l'US Open, il se qualifie pour la première fois de sa carrière en demi-finale après avoir éliminé Björn Phau, Ryler DeHeart (en), Viktor Troicki, Sam Querrey et Mardy Fish. Il devient ainsi, à 22 ans et 2 mois, le plus jeune joueur à atteindre le dernier carré des quatre Grands Chelems de l'année. Il perd ensuite en quatre sets contre Andy Murray. En atteignant les demi-finales de l'US Open, Rafael Nadal devient le premier joueur de l'histoire à avoir disputé, sur une carrière, les demi-finales de toutes les grandes compétitions (Grands Chelems, Masters Series, Masters, Jeux olympiques, Coupe Davis). Le 3 septembre, Rafael Nadal remporte le Prix Prince des Asturies[41].

Au Masters de Paris-Bercy 2008

Les 19 et 21 septembre, Rafael Nadal apporte en demi-finale de Coupe Davis les premier et troisième points à l'Espagne en dominant les Américains Sam Querrey et Andy Roddick. L'Espagne bat ainsi les États-Unis et se qualifie pour la finale contre l'Argentine.

Au Masters de Madrid, il s'incline en demi-finale face à Gilles Simon en 3 sets et 3 h 22 min de jeu. Le Français qualifiera cette rencontre comme le plus beau match de sa carrière[42]. Grâce à ses performances, Rafael Nadal creuse l'écart au classement ATP, et s'assure logiquement de finir l'année no 1 mondial quoi qu'il arrive[43].

Au Masters de Paris-Bercy, il abandonne contre Nikolay Davydenko en quart de finale en raison d'une tendinite. Cette blessure au genou l'obligera également à déclarer forfait pour la Masters Cup (remplacé par Gilles Simon) puis la finale de Coupe Davis[44] (remplacé par Marcel Granollers), qui sera remportée par l'Espagne.

Rafael Nadal clôt, à 22 ans, une saison quasiment parfaite marquée par huit titres, dont deux Grands Chelems (Roland-Garros et Wimbledon), trois Masters Series (Monte-Carlo, Hambourg et Canada), la médaille d'or en simple aux JO de Pékin, et des victoires dans deux autres tournois (Barcelone et Queen's). Il finit l'année no 1 mondial avec 1 370 points d'avance sur le no 2 Roger Federer qui devance le no 3 Novak Djokovic de 10 points.

2009 : 1er sacre à l'Open d'Australie, 3e Coupe Davis, défaite en 1/8 à Roland-Garros et perte de la place de no 1 mondial

Rafael Nadal à l'Open d'Australie en 2009.

Rafael Nadal commence l'année 2009 à l'Open de Doha où il perd en quarts face à Gaël Monfils ; il remporte néanmoins le double messieurs avec son compatriote Marc López face aux numéros 1 mondiaux Daniel Nestor / Nenad Zimonjić. Nadal remporte cette fois l'Open d'Australie en battant Roger Federer. Il atteint pour la première fois la finale du tournoi de Rotterdam mais, handicapé par une blessure au genou droit[45], s'incline en finale face à Andy Murray. Cette blessure l'oblige à déclarer forfait pour l'Open de Dubaï deux semaines plus tard[46]. Les 7 et 8 mars, il domine Janko Tipsarević et Novak Djokovic, et qualifie l'Espagne pour les quarts de finale de la Coupe Davis aux dépens de la Serbie. Il remporte ensuite le Masters d'Indian Wells en battant Andy Murray. Le 26 mars, il est désigné joueur de l'année 2008 par l'ATP, succédant à Roger Federer. Il participe ensuite au Masters de Miami mais s'incline en quarts face à Juan Martín del Potro. Sur terre battue, il remporte le Masters de Monte-Carlo pour la cinquième année consécutive (record) en battant Novak Djokovic. Il enchaîne avec un autre quintuplé record à l'Open de Barcelone en battant David Ferrer en finale. La semaine suivante, il remporte son quatrième Masters de Rome (record) en battant Novak Djokovic en finale. Il gagne là le quinzième Masters 1000 de sa carrière, s'approchant du recordman Andre Agassi (17). Il atteint ensuite la demi-finale du Masters de Madrid en éliminant Fernando Verdasco (6-4, 7-5) au cours d'un match où il prouve une nouvelle fois son mental exceptionnel en remontant un handicap de 4-0 au deuxième set. Il bat son compatriote pour la neuvième fois en neuf confrontations et signe sa trente-deuxième victoire consécutive sur terre battue. En demi-finale, il affronte Novak Djokovic qui gagne le premier set et reste maître du jeu un moment. Après un match épique de 4 h 3 min, l'Espagnol revient sur le « coriace » Novak Djokovic, auteur d'un match sensationnel. Le dernier tie-break montre toute sa force mentale. Il sauve trois balles de match, 3-6 7-6 7-6. Il est de nouveau en difficulté le lendemain face à Roger Federer qui gagne, mettant enfin un terme à cinq défaites consécutives contre l'Espagnol. Cette défaite, une exception pour Federer, peut aussi être considérée comme un tournant dans la saison au vu de la suite. En effet, elle met fin à six mois sans titre pour Federer, qui reprend confiance avant Roland-Garros.

De plus, Rafael Nadal s'essouffle, battu par Robin Söderling en huitième de finale de Roland-Garros en quatre sets (2-6, 7-6, 4-6, 6-7). Il s'était qualifié en éliminant Marcos Daniel, Teimuraz Gabachvili et Lleyton Hewitt. Par cette trente-et-unième victoire consécutive, il a établi un record absolu, hommes et femmes confondus[47]. Il avait également gagné son trente-deuxième set consécutif depuis 2008[47].

Roland-Garros peut donc revenir à Roger Federer, qui bat le tombeur de Nadal Robin Söderling en finale (6-1, 7-6, 6-4).

Blessé aux genoux, Nadal entame une pause. Il déclare forfait[48] au Tournoi du Queen's, où il était tenant du titre. Après deux matchs d'exhibition perdus face à Lleyton Hewitt, puis contre Stanislas Wawrinka, il décide d'allonger sa pause en ne participant pas au tournoi de Wimbledon non plus, à la suite d'une annonce donnée lors d'une conférence de presse le 19 juin[49]. Et il déclare forfait pour la rencontre de Coupe Davis de juillet avec l'Espagne.

En son absence, Roger Federer remporte le tournoi de Wimbledon et redevient par la même occasion numéro un mondial, le 6 juillet 2009. Rafael Nadal retombe dès lors à la deuxième place au classement ATP. Il sera resté 46 semaines en tête. Andy Murray va par la suite prendre cette deuxième place au Masters du Canada, où Nadal revient à la compétition mais est vaincu en quarts de finale par Juan Martín del Potro. Andy Murray gagne le tournoi pour atteindre cette deuxième place, après quatre ans passés par Nadal dans le top 2. La semaine suivante, au Masters de Cincinnati, Nadal s'incline en demi-finale face au Serbe Novak Djokovic (6-1, 6-4) et semble toujours privé de son meilleur jeu, malgré des bons efforts et un niveau élevé.

À l'US Open, il se défait au premier tour de Richard Gasquet (faisant lui aussi son retour à la compétition) 6-2, 6-2, 6-3 puis passe le deuxième tour grâce à une victoire face à Nicolas Kiefer (6-0, 3-6, 6-3, 6-4). Grâce à sa victoire sur le Français Gaël Monfils en 1/8 de finale et à la défaite du Britannique Andy Murray dans ce même tour, Rafael Nadal s'assure de reprendre la place de no 2 mondial après le tournoi américain. En quart de finale, il élimine Fernando González sur le score de 7-64, 7-62, 6-0 au terme d'un match interrompu plusieurs fois par la pluie. Il s'incline en demi-finale face à Juan Martín del Potro (6-2, 6-2, 6-2) dans un match radical. Ses blessures sont confirmées et il renonce à participer à l'Open de Thaïlande à la suite d'une déchirure abdominale[50]

Il retrouve ensuite la compétition à l'Open de Chine. Il s'impose face à Márcos Baghdatís au premier tour, puis face à James Blake en trois sets. Il domine ensuite Marat Safin en quart de finale (6-3, 6-1) avant de chuter contre Marin Čilić sur le score de 6-1, 6-3. Il parvient ensuite jusqu'en finale du Masters de Shanghai 2009, où il perd contre Nikolay Davydenko sur le score de 7-63, 6-3.

Il reçoit le à Paris le Grand Prix de l'Académie des sports « pour l'ensemble exceptionnel de ses performances »[51].

Au Masters de Paris-Bercy qu'il n'a jamais remporté, il se qualifie pour la demi-finale en éliminant Nicolás Almagro (3-6, 7-62, 7-5, match durant lequel Nadal sauvera cinq balles de match), Tommy Robredo (6-3, 3-6, 7-5) et Jo-Wilfried Tsonga, le tenant du titre (7-5, 7-5). Il sera arrêté par Novak Djokovic sur le score de 6-2, 6-3.

Il termine néanmoins l'année de façon décevante aux Masters de Londres, où il se fait éliminer dès les poules.

Cependant, il contribue à la victoire de l'Espagne face à la République tchèque (5-0) en finale de la Coupe Davis, remportant ses deux matchs en simple, face à Tomáš Berdych (7-5, 6-0, 6-2) et à Jan Hájek (6-3, 6-4). L'Espagne conserve ainsi son titre, et enlève la coupe pour la quatrième fois de son histoire.

2010 : Grand Chelem rouge (Monte-Carlo, Rome, Madrid et Roland-Garros), 2e titre à Wimbledon, 1er titre à l'US Open, Grand Chelem Doré en carrière, Record de titres en Masters 1000 (18) et Retour à la 1re place mondiale

Nadal commence sa saison 2010 sur les chapeaux de roues puisqu'il remporte le tournoi exhibition d'Abou Dabi en battant successivement son compatriote David Ferrer puis en finale Robin Söderling, le tombeur de Roger Federer. Il se qualifie ensuite sans problème pour la finale de l'Open de Doha en éliminant Simone Bolelli (6-3, 6-3), Potito Starace (6-2, 6-2), Steve Darcis (6-1, 2-0) qui abandonne alors qu'il est dominé, et enfin Viktor Troicki en demi-finale (6-1, 6-3). Il atteint ainsi la finale de son premier tournoi officiel de l'année, confirmant sa grande forme. Il échoue néanmoins contre Nikolay Davydenko après avoir pourtant obtenu deux balles de match dans le deuxième set (6-0, 6-7, 4-6).

La veille de l'ouverture de l'Open Australie, il participe à une après-midi d'exhibition à l'initiative de Roger Federer pour récolter des fonds pour les sinistrés du tremblement de terre d'Haïti. Le lendemain, il affronte l'Australien Peter Luczak au premier tour de l'Open d'Australie.

Rafael Nadal à l'Open d'Australie en 2010.

Visant à conserver le seul titre du Grand Chelem dont il est encore détenteur, le Manacori atteint sans grand encombre les quarts de finale à Melbourne, avec sur son chemin pour seule tête de série l'Allemand Philipp Kohlschreiber (no 27), et après avoir sorti le canonnier croate Ivo Karlović. Il dispute son quart de finale face à l'Écossais Andy Murray, et se retrouve mené deux sets à zéro, avec un break de retard dans le troisième set, avant d'abandonner à 6-3, 7-62, 3-0. Nadal sera 4e à la fin de la quinzaine australienne. La blessure responsable de son abandon en quarts étant plus sérieuse que prévu, Nadal sera indisponible pendant au moins un mois, et ne participera pas de ce fait au Tournoi de Rotterdam, où il était finaliste malheureux en 2009 face à Andy Murray, no 3 mondial à l'issue de la quinzaine australienne.

Le 15 février 2010, Rafael Nadal repasse devant Andy Murray, ce dernier ayant perdu 500 points et Rafael n'en ayant perdu que 300 du fait de leur non-participation au tournoi de Rotterdam. Rafael Nadal dépasse le Britannique de seulement 70 points. Après avoir déclaré forfait pour le tournoi de Rotterdam, il participe au Masters 1000 d'Indian Wells, où il s'incline en demi-finale face au futur vainqueur du tournoi Ivan Ljubičić, mais où il remporte néanmoins la finale du double avec son compatriote et ami Marc López. Il participe au Masters 1000 de Miami, où il bat aisement au 2e tour Taylor Dent (6-3, 6-4), puis au 3e tour sa bête noire de toujours, David Nalbandian (6-7, 6-2, 6-2). Il se défait ensuite, en 1/8 de finale, de son compatriote et ami David Ferrer 7-6, 6-4, puis bat le Français, pourtant très en forme jusqu'alors, Jo-Wilfried Tsonga, sur le score sévère de 6-3, 6-2. Il se qualifie ainsi pour une nouvelle demi-finale, l'opposant à l'Américain Andy Roddick, mais il est battu en trois sets sur le score de 4-6, 6-3, 6-3 en 2 h 6 min de match.

Le mercredi , Nadal effectue son retour sur sa surface de prédilection. Le Masters de Monte-Carlo, dont il est quintuple tenant du titre, représente la première étape de sa saison sur la surface. En moins d'une heure, il terrasse le Néerlandais Thiemo de Bakker en deux petits sets, sur le score sans appel de 6-1, 6-0. Au second tour, c'est à l'Allemand Michael Berrer qu'il inflige une véritable correction : 6-0, 6-1, en seulement 54 minutes. En deux jours, Rafa n'aura passé que 1 h 53 min sur les courts du Rocher. En quarts de finale, il domine son compatriote Juan Carlos Ferrero en deux sets (6-4, 6-2). Arrivé en demi-finale, le Majorquin se défait de son ami David Ferrer en 1 h 15 min en ne perdant que cinq jeux (6-2, 6-3), et accède ainsi à sa 6e finale consécutive sur le Rocher, où il étrille l'Espagnol Fernando Verdasco (6-0, 6-1) pour son 6e sacre consécutif, en n'ayant concédé que 14 jeux sur l'ensemble du tournoi, une moyenne de trois par match environ. Il devient le premier joueur de l'ère Open à remporter six fois d'affilée un même tournoi[52].

Il déclare ensuite forfait pour l'Open de Barcelone, dont il est quintuple tenant du titre, afin de se reposer. Un repos bénéfique puisqu'une semaine plus tard, il gagne le Masters de Rome en battant David Ferrer en finale (7-5, 6-2). Après une nouvelle semaine de repos, il gagne le Masters de Madrid en battant Roger Federer en finale (6-4, 7-65). Rafael Nadal devient alors à 23 ans seulement le recordman de titres en Masters 1000 (18), devançant Andre Agassi (17). Il est aussi le premier joueur de l'histoire à remporter les trois Masters 1000 sur terre battue la même année et le seul à avoir atteint en 2010 les demi-finales de tous les Masters 1000 (Indian Wells, Miami, Monte-Carlo, Rome, Madrid).

Grand favori de Roland-Garros où il vient en reconquête à la suite de sa défaite surprise de l'année précédente, il élimine successivement le Français Gianni Mina (6-2, 6-2, 6-2), l'Argentin Horacio Zeballos (6-2, 6-2, 6-3), l'Australien Lleyton Hewitt (6-3, 6-4, 6-3), le Brésilien Thomaz Bellucci (6-2, 7-5, 6-4), son compatriote Nicolás Almagro (7-62, 7-63, 6-4) et l'Autrichien Jürgen Melzer (6-2, 6-3, 7-66) pour se qualifier pour sa cinquième finale à Paris. Le 6 juin 2010, Rafael Nadal remporte Roland-Garros sans perdre le moindre set, tout comme en 2008. En battant le Suédois Robin Söderling en finale (6-4, 6-2, 6-4), l'Espagnol se venge de sa défaite de l'an passé, remporte son 5e Roland-Garros, redevient no 1 mondial et réalise un Grand Chelem rouge inédit (victoire aux trois Masters 1000 sur terre battue et à Roland-Garros la même année). Ce trop plein d'émotions le fera pleurer de longues minutes dans sa serviette à l'issue du match. Il est ainsi invaincu sur cette surface en 2010, ne perdant que deux sets en 22 matchs disputés (face à Nicolás Almagro et Ernests Gulbis). Le trophée lui est remis par l'Italien Nicola Pietrangeli, double vainqueur du tournoi en 1959 et 1960.

Vient ensuite la saison sur gazon et Nadal est éliminé rapidement du Tournoi du Queen's par son compatriote Feliciano López (7-65, 6-4), en 1/4 de finale, mettant fin à une série de 24 victoires consécutives. À Wimbledon, il débute par une victoire tranquille sur le Japonais Kei Nishikori (6-2, 6-4, 6-4). « Rafa » souffre ensuite pour se défaire du Néerlandais Robin Haase (5-7, 6-2, 3-6, 6-0, 6-3), puis de l'Allemand Philipp Petzschner (6-4, 4-6, 65-7, 6-2, 6-3). Il hausse son niveau de jeu en deuxième semaine et domine le Français Paul-Henri Mathieu (6-4, 6-2, 6-2), le Suédois Robin Söderling en quatre sets (3-6, 6-3, 7-64, 6-1) et le Britannique Andy Murray (6-4, 7-66, 6-4) pour atteindre la finale du tournoi londonien pour la quatrième fois de sa carrière. Un mois après Roland-Garros, Nadal remporte donc Wimbledon en battant en finale le Tchèque Tomáš Berdych, tombeur de Roger Federer en quart de finale (6-3, 7-5, 6-4). Il gagne là son 2e Wimbledon (après 2008) et réalise le 2e doublé Roland-Garros / Wimbledon de sa carrière. L'Espagnol compte désormais 8 titres du Grand Chelem à seulement 24 ans. Il décide de déclarer forfait pour la Coupe Davis afin de soigner des douleurs aux genoux apparues durant le tournoi.

Rafael Nadal fait sensation en acceptant la proposition de Novak Djokovic de jouer ensemble en double au Masters du Canada mais la paire échoue dès son entrée en lice. En simple, Nadal s'incline en demi-finale contre le Britannique Andy Murray (6-3, 6-4). Il améliore néanmoins deux de ses propres records en Masters 1000 : demi-finales disputées en carrière (34) et demi-finales consécutives (9).

Rafael Nadal à l'US Open en 2010.

La semaine suivante, Nadal se hisse en quarts de finale du Masters de Cincinnati en battant le Français Julien Benneteau en trois sets (5-7, 7-66, 6-2). Il s'incline en quarts de finale contre le Chypriote Márcos Baghdatís (6-4, 4-6, 6-4).

Il se repose et s'entraîne jusqu'à son objectif de cette fin d'année, l'US Open. Après deux premiers tours pas totalement convaincants contre le Russe Teimuraz Gabachvili (7-64, 7-64, 6-3) et le Kazakh Denis Istomin (6-2, 7-65, 7-5), il arrive malgré tout au troisième tour où il bat facilement le Français Gilles Simon (6-4, 6-4, 6-2). En huitièmes de finale, il réalise un très bon match contre son compatriote adepte des surfaces rapides Feliciano López (6-3, 6-4, 6-4), dans un match où il réalise le service plus rapide de sa carrière à 217 km/h[53]. Sans jamais avoir concédé son service, il arrive en quarts de finale où l'attend son premier véritable test, son compatriote Fernando Verdasco. Le début de match le confirme car Verdasco est le premier dans ce tournoi à réussir à le breaker, mais il passe alors la vitesse supérieure pour finalement s'imposer encore une fois en 3 sets (7-5, 6-3, 6-4). En demi-finales, il bat facilement le Russe Mikhail Youzhny (6-2, 6-3, 6-4). Il arrive donc pour la première fois de sa carrière en finale de l'US Open, et ce sans avoir concédé le moindre set et en n'ayant été breaké que deux fois tout au long du tournoi. Il y retrouve Novak Djokovic, tombeur en demi-finale de Roger Federer après avoir sauvé deux balles de match. Pour leur première finale commune en Majeur, le Majorquin domine le Serbe en quatre sets (6-4, 5-7, 6-4, 6-2). Rafael Nadal devient ainsi le plus jeune joueur de l'ère Open à avoir remporté les 4 tournois du Grand Chelem, le 7e de toute l'histoire du jeu, le troisième de l'ère Open sur 4 surfaces différentes après Andre Agassi et Roger Federer. Il réalise pour la première fois de sa carrière le petit chelem. En y ajoutant sa victoire aux Jeux olympiques en 2008, Nadal est le seul avec l'Américain à avoir réussi un Grand Chelem Doré (les 4 Majeurs + les JO).

Après cette victoire historique, Rafael Nadal est considéré par une grande partie de la presse[54] - [55] - [56] - [57], des spécialistes[58] - [59], et de ses pairs[60] - [61] - [62], comme l'un des meilleurs joueurs de tous les temps. Pete Sampras le considère d'ores et déjà comme l'un des trois meilleurs de l'histoire[63].

Nadal effectue son retour à la compétition à l'Open de Thaïlande, où il s'incline en demi-finale contre son compatriote Guillermo García-López en trois sets. Une semaine plus tard, l'Espagnol remporte l'Open du Japon pour la première fois, en battant Gaël Monfils en finale. Au tour précédent, le no 1 mondial écarte deux balles de match contre Viktor Troicki. Il s'adjuge son 43e titre en simple, le 7e de la saison.

Au Masters de Shanghai, le no 1 mondial enregistre sa 100e défaite en carrière en huitièmes de finale face à Jürgen Melzer. Rafael Nadal restait sur une série de 21 quarts de finale consécutifs en Masters 1000 (un record). Il déclare forfait pour le Masters de Paris-Bercy en raison d'une tendinite à l'épaule gauche qui lui impose un repos d'une semaine.

Il se qualifie pour la première fois de sa carrière en finale de la Masters Cup en battant successivement Andy Roddick (3-6, 7-65, 6-4), Novak Djokovic (7-5, 6-2), Tomáš Berdych (7-63, 6-1) et Andy Murray (7-65, 3-6, 7-66) avant de s'incliner face à Roger Federer (3-6, 6-3, 1-6) en finale.

Après une année 2009 marquée par les blessures, Nadal réussit une saison 2010 exceptionnelle où il remporte sept tournois dont trois Grands Chelems et trois Masters 1000, deux triplés consécutifs. Il finit l'année nettement no 1 avec plus de 3 000 points d'avance sur son dauphin Roger Federer. Ses qualités sportives et humaines lui valent les éloges de la presse et de ses pairs. Il reçoit le trophée du Joueur de l'année par l'ATP[64], le prix de Champion du Monde de tennis par l'ITF[65], mais aussi pour la première fois de sa carrière le Stefan Edberg Sportsmanship Award du joueur le plus intègre, fair-play et professionnel[66]. Élu par ses pairs, il succède ainsi à Roger Federer au palmarès, qui avait obtenu cette dernière récompense les 6 années précédentes. Rafael Nadal est aussi élu Champion des champions par le journal sportif L'Équipe[67], Sportif international de l'année par la BBC[68], Sportif des sportifs par Stade 2[69], Sportif européen 2010 par 25 agences de presse européennes[70], Sportif espagnol de la décennie par Marca[71], Champion de l'année par Eurosport[72], il reçoit enfin le prix de la presse internationale[73].

2011-2012 : 6e et 7e titres à Roland-Garros, 4e Coupe Davis, Cinq finales de Grand Chelem consécutives, blessure au genou et sortie du top 4

Comme en 2010, Nadal commence sa saison par le tournoi d'exhibition d'Abou Dabi, qu'il remporte en battant Roger Federer en finale (7-6, 7-6). Il échoue ensuite en demi-finale de l'Open de Doha face à Nikolay Davydenko (6-3, 6-2) mais remporte le tournoi en double aux côtés de son compatriote et ami Marc López.

Rafael Nadal à l'Open d'Australie en 2011.

Souffrant d'une grippe, il se repose deux jours et reprend l'entraînement[74] en vue de l'Open d'Australie, où il tentera le Rafa Slam[75] - [76], devenir le premier joueur de l'histoire à remporter les quatre tournois du Grand Chelem consécutivement, sur trois surfaces différentes. Il se qualifie pour les quarts de finale de l'Open d'Australie sans avoir perdu le moindre set. Il bat le brésilien Marcos Daniel, qui abandonne alors qu'il est mené 6-0, 5-0, Ryan Sweeting (6-2, 6-1, 6-1), Bernard Tomic (6-2, 7-5, 6-3), puis Marin Čilić (6-2, 6-4, 6-3). Touché aux ischio-jambiers, il est éliminé en quarts de finale par le no 7 mondial David Ferrer (6-4, 6-2, 6-3), mais sans abandonner par respect pour son adversaire et ami, malgré sa blessure.

Le , Nadal obtient le prestigieux prix Laureus World Sports Award du sportif de l'année. Il contribue ensuite à la victoire de l'Espagne face à la Belgique (4-1) en huitièmes de finale de Coupe Davis en battant Ruben Bemelmans (6-2, 6-4, 6-2) et Olivier Rochus (6-4, 6-2) les 5 et 6 mars à Charleroi en Belgique.

Il se qualifie ensuite pour la finale du Masters d'Indian Wells en disposant de Rik De Voest (6-0, 6-2), Ryan Sweeting (6-3, 6-1), Somdev Devvarman (7-5, 6-4), Ivo Karlović (5-7, 6-1, 7-67) et Juan Martín del Potro (6-4, 6-4). Mais il échoue sur la dernière marche face à Novak Djokovic (6-4, 3-6, 2-6).

Une semaine plus tard, il se qualifie avec brio pour la finale du Masters de Miami en éliminant Kei Nishikori (6-4, 6-4), Feliciano López (6-3, 6-3), Alexandr Dolgopolov (6-1, 6-2), Tomáš Berdych (6-2, 3-6, 6-3) et Roger Federer (6-3, 6-2). C'est la première fois qu'il atteint coup sur coup les finales du Masters d'Indian Wells et de Miami la même année, mais s'incline encore face à un excellent Novak Djokovic au terme d'un match de haut niveau (6-4, 3-6, 6-7)[77].

Après une semaine de repos, il participe au Masters de Monte-Carlo qu'il remporte en battant David Ferrer en finale (6-4, 7-5). C'est la première fois dans l'histoire du tennis qu'un joueur remporte un même tournoi 7 années d'affilée. Il améliore de même son propre record de Masters 1000 remportés en carrière en le portant à 19 et le record de Masters de Monte-Carlo remportés, consécutivement ou non (7).

Afin de défendre au mieux sa place de no 1 mondial, Rafael Nadal décide de participer la semaine suivante à l'Open de Barcelone sur sa surface préférée, la terre battue. En contrepartie, il renonce à l'Open de Thaïlande dont il était demi-finaliste en 2010 afin d'alléger son calendrier. Sa participation au tournoi espagnol est une réussite puisqu'il remporte le titre sans perdre le moindre set. Il défait notamment le no 9 mondial Gaël Monfils (6-2, 6-2) en quart de finale et le no 6 mondial David Ferrer (6-2, 6-4) en finale, un adversaire qu'il avait vaincu au Masters de Monte-Carlo une semaine plus tôt. Nadal améliore son propre record de titres à l'Open de Barcelone, en le portant à 6, il devient aussi le premier joueur de l'histoire à remporter deux tournois au moins 6 fois.

Après une semaine de repos, il participe au Masters de Madrid où il atteint la finale en battant Márcos Baghdatís (6-1, 6-3), en bénéficiant du forfait de Juan Martín del Potro puis en battant Michaël Llodra (6-2, 6-2) et Roger Federer en demi-finale (5-7, 6-1, 6-3). Il enregistre en finale sa première défaite, pour la dixième confrontation, sur terre battue face à Novak Djokovic (7-5, 6-4), alors qu'il restait sur 37 victoires consécutives sur cette surface.

Il participe la semaine suivante au Masters de Rome. Pourtant, il frôle d'entrée la catastrophe face à l'Italien Paolo Lorenzi, 148e mondial, qui lui prend un set et le domine dans le jeu pendant une manche et demie (6-7, 6-4, 6-0). Il se ressaisira en se qualifiant pour la finale en éliminant en deux sets Feliciano López (6-4, 6-2) (on apprendra ensuite qu'il était fiévreux et qu'il avait tenu à jouer, malgré l'avis inverse de son oncle Toni, car une élimination avant les demi-finale était synonyme de perte de la première place mondiale), Marin Čilić (6-1, 6-3) et Richard Gasquet (7-5, 6-1), tombeur de Federer plus tôt dans le tournoi. Il devient à cette occasion le premier joueur de l'histoire à atteindre 5 finales consécutives en Masters 1000. Mais lors du dernier match, Nadal est à nouveau dominé par Novak Djokovic (6-4, 6-4), qui le bat ainsi pour la 4e fois consécutivement en finale d'un Master, la seconde sur terre battue.

Nadal arrive ensuite à Roland-Garros, où il remet son titre en jeu, mais où il n'est pas favori. Novak Djokovic, fort de son invincibilité depuis le début de la saison et de ses deux victoires sur terre battue, possède lui ce statut. Au premier tour, Nadal est repoussé dans ses derniers retranchements face au géant américain John Isner, qui le pousse à un combat de cinq sets (une première pour "Rafa" porte d'Auteuil) et de 4 h 1 min (6-4, 62-7, 62-7, 6-2, 6-4). Au second tour, il vient à bout de son compatriote Pablo Andújar (7-5, 6-3, 7-64) au cours d'un match où il réalise un incroyable renversement de situation en remportant le troisième set au tie-break après avoir été pourtant mené 1-5, 0-40 et sauvé huit balles de set. Après cette mise en route difficile, il domine plus facilement les Croates Antonio Veić (6-1, 6-3, 6-0) et Ivan Ljubičić (7-5, 6-3, 6-3) et accède aux quarts de finale. Il prend ensuite le dessus sur le no 5 mondial, Robin Söderling, finaliste des deux dernières éditions et seul joueur à l'avoir battu à Roland-Garros, (6-1, 6-4, 7-63), puis sur le no 4 mondial, Andy Murray (6-4, 7-5, 6-4), pour se qualifier pour sa sixième finale à Paris. Il y retrouve Roger Federer, tombeur de "l'invincible" Novak Djokovic, pour la 8e fois en Grand Chelem et la 4e fois à Roland-Garros. Il la gagne en quatre sets (7-5, 7-63, 5-7, 6-1), en réalisant, comme face à Pablo Andújar, un retour improbable en remportant le premier set 7-5 après avoir été mené 2-5 et avoir sauvé une balle de set. Voir à ce sujet la section mental plus bas. Nadal rentre dans l'histoire en égalant les six titres parisiens de Björn Borg et en s'adjugeant son 10e majeur à seulement 25 ans. Ironie du sort, il parvient à conserver la première place mondiale que Novak Djokovic lui aurait dérobée en cas de qualification pour la finale, lui-même battu par un Federer au sommet de son art. Le trophée lui est remis par l'Américain Jim Courier, quadruple vainqueur en Grand Chelem et double vainqueur à Roland-Garros (1991 et 1992).

Nadal prend part au Tournoi du Queen's, où il est sorti en 1/4 de finale, comme l'année précédente. Après avoir dominé Radek Štěpánek (6-3, 5-7, 6-1), il s'incline en effet face à Jo-Wilfried Tsonga (7-63, 4-6, 1-6).

Il dispute cependant le troisième grand chelem de la saison à Wimbledon, dont il est le tenant du titre en position de favori. Rafael Nadal domine aisément les Américains Michael Russell (6-4, 6-2, 6-2) et Ryan Sweeting (6-3, 6-2, 6-3) lors des deux premiers tours. Après avoir été bousculé par Gilles Müller (7-66, 7-65, 6-0), il retrouve en 1/8 de finale l'Argentin Juan Martín del Potro, qu'il bat (7-66, 3-6, 7-64, 6-4) dans un match qui dura 3 h 51 min, où il faillit abandonner pour cause de douleurs au pied gauche. Il accède une fois de plus au stade des demi-finales, en éliminant l'américain Mardy Fish (6-3, 6-3, 5-7, 6-4), sans dévoiler de faiblesse au pied gauche. En demi-finale il sort pour la deuxième année consécutive le chouchou du public, Andy Murray (5-7, 6-2, 6-2, 6-4). Il retrouve en finale sa bête noire depuis le début de la saison Novak Djokovic, qui vient de devenir le nouveau numéro un mondial après avoir accédé à la finale du tournoi londonien. Il perd à Wimbledon pour la première fois depuis la finale de 2007, (4-6, 1-6, 6-1, 3-6), et concède sa cinquième défaite consécutive face au Serbe, la seule en Grand Chelem jusqu'à présent.

Le , Nadal perd la place de no 1 au profit de Novak Djokovic.

Rafael Nadal arrive à l'Open du Canada où il était demi-finaliste en 2010 et se fait sortir dès son entrée en lice face au croate Ivan Dodig (6-1, 6-7, 6-7).

Au Masters de Cincinnati 2011, il arrive au troisième tour mais il perd face à Mardy Fish.

Il arrive donc à l'US Open en étant tenant du titre. Après un match accroché face à Andrey Golubev (6-3, 7-6, 7-5) il retrouve le Français Nicolas Mahut pour une place au troisième tour. Le Français ayant une contracture au mollet a préféré abandonner alors qu'il était mené (6-2, 6-2, 0-0). Au tour suivant, il sort David Nalbandian en trois sets (7/65, 6/1, 7/5) et affronte le Luxembourgeois Gilles Müller en huitième de finale. En demi-finale, il bat Andy Murray (6-4, 6-2, 3-6, 6-2), pour arriver en finale face à Novak Djokovic où il échoue pour la sixième fois consécutivement[78], toujours en finale, face au Serbe (2-6, 4-6, 7-6, 1-6) ; il perd pour la première fois un match de plus de 4 h après neuf victoires dans cet exercice.

En Coupe Davis, il permet à l'Espagne de bénéficier de son premier point pour sa demi-finale contre la France en écrasant Richard Gasquet (6-3, 6-0, 6-1). Il retrouve ensuite Jo-Wilfried Tsonga qu'il domine également sans trop de problèmes (6-0, 6-2, 6-4). Cette victoire permet à l'Espagne de se qualifier en finale.

Lors des Masters de fin d'année, il gagne son premier match avec beaucoup de difficultés contre Mardy Fish (6-2, 3-6, 7-63), mais il ne passe finalement pas la phase de poule en s'inclinant d'abord lourdement contre Roger Federer (6-3, 6-0) où il déclarera en conférence de presse d'après-match "Aujourd'hui, il était juste trop bon pour moi"[79], puis contre Jo-Wilfried Tsonga (7-62, 4-6, 6-3) dans le match décisif.

Qualifié pour la finale de la Coupe Davis où son équipe reçoit l'Argentine sur la terre battue de Séville, Nadal s'impose assez nettement pour le match d'ouverture face à Juan Mónaco (6-1, 6-1, 6-2), puis l'Espagne menant 2-1 après la victoire de Ferrer contre Juan Martín del Potro et la défaite de la paire López-Verdasco face à Nalbandian-Schwank, le Majorquin va apporter le point de la victoire à son équipe[80] en remportant son deuxième simple du week-end face à Juan Martín del Potro (1-6, 6-4, 6-1, 7-60). C'est la cinquième victoire de l'Espagne dans l'épreuve, la quatrième pour Nadal.

Fin , Nadal commence sa saison 2012, par le tournoi d'Abu Dhabi. Commençant en demi-finale (profitant de sa victoire dans le tournoi de l'année précédente, lui faisant bénéficier d'une exemption de premier tour), il s'incline cependant contre David Ferrer (6-3, 6-2) et joue alors le match pour la troisième place contre Roger Federer, qu'il remporte sur le score de 6-1, 7-5[81]. Lors de son premier match officiel de 2012 à l'Open de Doha, il s'impose contre Philipp Kohlschreiber (6-3, 6-7, 6-3) puis Denis Gremelmayr (6-2, 6-2) et accède aux quarts de finale, qu'il remporte contre le Russe Mikhail Youzhny (6-4, 6-4). Il s'encline ensuite contre Gaël Monfils en demi-finale du tournoi (6-3, 6-4).

Rafael Nadal sur la terre battue de couleur bleue du Masters de Madrid.

À l'Open d'Australie, il accède aux demi-finales grâce à ses victoires successives contre Alex Kuznetsov (6-4, 6-1, 6-1), Tommy Haas (6-4, 6-3, 6-4), Lukáš Lacko (6-2, 6-4, 6-2), Feliciano López (6-4, 6-4, 6-2), et le Tchèque Tomáš Berdych (65-7, 7-65, 6-4, 6-3), au terme d'un match de plus de 4 h. Il rallie ensuite la finale en battant son rival Roger Federer, sur le score de 65-7, 6-2, 7-65, 6-4. Il perd ensuite face à Novak Djokovic après 5 h 53 min de jeu sur le score de 7-5, 4-6, 2-6, 7-65, 5-7, faisant de ce match le plus long de l'histoire de l'Open d'Australie et aussi d'une finale de Grand Chelem.

À Indian Wells, Nadal parvient jusqu'en demi-finale où il s'incline 6-3, 6-4 contre Roger Federer. Le lendemain, il se réconforte en gagnant pour la deuxième fois le double avec son compatriote Marc López. Au Masters de Miami, il se qualifie pour le 3e tour en battant Santiago Giraldo (6-2, 6-0). Il arrive jusqu'en demi-finale où il déclare forfait à cause d'une douleur au genou gauche.

Au Masters de Monte-Carlo, Nadal parvient en finale après avoir éliminé successivement Jarkko Nieminen, Mikhail Kukushkin, Stanislas Wawrinka et Gilles Simon sans avoir concédé le moindre set. En finale il bat Novak Djokovic sur le score de 6-3, 6-1. Il met ainsi fin à la série de sept défaites consécutives en finale face au Serbe et s'impose aussi pour la huitième fois consécutivement au Masters de Monte-Carlo, un record[82]. En effet, il y reste invaincu depuis 42 matchs. De plus, il se positionne désormais seul en tête du classement du nombre de Masters 1000 remportés (au nombre de 20). La semaine suivante il parvient à conserver son titre à Barcelone. Après avoir successivement éliminé Guillermo García-López, Robert Farah, Janko Tipsarević, et Fernando Verdasco sans céder le moindre set, il s'impose en finale face à David Ferrer sur le score de 7-61 7-5, s'adjugeant ainsi le 48e titre de sa carrière. Il porte sa série à 20 victoires consécutives sur la surface ocre.

La semaine suivante, il commence le Masters de Madrid, lequel se joue sur une nouvelle terre battue de couleur bleue, que de nombreux joueurs dont lui-même critiquent avant le début du tournoi[83]. Il porte sa série de victoires consécutives sur terre battue à 21 contre Nikolay Davydenko (6-2, 6-2), mais finit par s'incliner contre son compatriote Fernando Verdasco après plus de 3 h de jeu (6-3, 3-6, 7-5). Contrarié par la nouvelle surface, il déclare ne pas vouloir revenir l'année suivante à Madrid si les conditions ne changent pas[84]. Le numéro 1 mondial Novak Djokovic, également défait tôt dans le tournoi, sous-entend peu ou prou la même chose[85].

Lors du tournoi suivant à Rome, Nadal remporte le 49e trophée de sa carrière et le 21e Masters 1000, un record. Après avoir sorti l'Allemand Florian Mayer, il s'impose face à son compatriote Marcel Granollers très facilement. Son tournoi ne débute véritablement qu'en 1/4 de finale, face au Tchèque Tomáš Berdych, no 7 mondial et en forme après sa finale à Madrid (perdue face à Roger Federer), qu'il domine en deux manches 6-4, 7-5. En demi-finale, il domine David Ferrer (tête de série no 6), 7-66, 6-0 et retrouve Novak Djokovic en finale, pour un remake de la finale de Monte-Carlo quelques semaines plus tôt. Rafael Nadal l'emporte à nouveau en deux sets 7-5, 6-3 et récupère ainsi sa deuxième place mondiale (abandonnée une semaine auparavant au détriment du Suisse Roger Federer).

À Roland-Garros, Nadal fait figure de favori, avec comme objectif de remporter son 7e titre et de battre ainsi le record de Björn Borg. Après deux premiers tours contre l'Italien Simone Bolelli (6-2, 6-2, 6-1) et l'Ouzbek Denis Istomin (6-2, 6-2, 6-0), il domine aisément les Argentins Eduardo Schwank (6-1, 6-3, 6-4) et Juan Mónaco (no 13, 6-2, 6-0, 6-0), contre qui il aligne 17 jeux d'affilée. Puis il se défait facilement de ses compatriotes Nicolás Almagro (tête de série no 12) 7-64, 6-2, 6-3 et David Ferrer (tête de série no 6) 6-2, 6-2, 6-1, et se qualifie pour sa 7e finale à Roland-Garros en 8 participations. Il y retrouve son rival Novak Djokovic, tête de série no 1, contre qui il a perdu ses trois dernières finales de Grand Chelem. Mais il le domine en quatre manches (6-4, 6-3, 2-6, 7-5), après un match interrompu plusieurs fois par la pluie et qui se termine le lundi, une première depuis 1973, où la finale s'était même jouée le mardi. Il s'agit là de son septième succès sur la terre battue de la Porte d'Auteuil, battant ainsi le record de Björn Borg, et de son onzième en Grand Chelem. Le trophée lui est remis par le Suédois Mats Wilander, vainqueur de sept titres du Grand Chelem dont trois Roland-Garros (1982, 1985 et 1988).

Avant d'aborder Wimbledon, Nadal fait son retour à Halle, tournoi qu'il n'avait plus disputé depuis 2005. Il est sorti en 1/4 de finale par l'Allemand Philipp Kohlschreiber, tenant du titre. Il bat ensuite Thomaz Bellucci au 1er tour du tournoi de Wimbledon, puis s'incline à la surprise générale au tour suivant face au Tchèque Lukáš Rosol (100e mondial), en cinq sets (7-69, 4-6, 4-6, 6-2, 4-6). C'est la première fois depuis 2005, déjà à Wimbledon, que Rafael Nadal est éliminé si tôt lors d'un tournoi du Grand Chelem.

Le , il déclare forfait pour les Jeux Olympiques alors qu'il devait être porte-drapeau de la délégation espagnole. N'étant pas prêt physiquement à faire son retour, il déclare forfait pour les US Open Series (Toronto et Cincinnati) puis pour l'US Open (27 août - ) où il était finaliste l'an dernier. Il dit pouvoir faire son retour pour la demi-finale de Coupe Davis face aux États-Unis qui se jouera du 15 au à Gijón mais y renonce aussi finalement. Toujours blessé au genou gauche, il dit tenter de tout faire pour effectuer son retour sur le circuit en 2013, notamment pour l'Open d'Australie.

À l'issue d'une saison interrompue sur blessure au mois de juillet, il rétrograde au classement et finit à la quatrième place mondiale à l'ATP[86].

2013 : 8e succès à Roland-Garros, 4 victoires nord-américaines (US Open, Indian Wells, Montréal, Cincinnati), Record de titres en Masters 1000 (26) et Retour à la 1re place mondiale

Normalement prévu au tournoi d'exhibition d'Abu Dhabi, puis à l'Open de Doha, et enfin à l'Open d'Australie, mais à chaque fois repoussé pour des raisons médicales, le retour à la compétition de Rafael Nadal a lieu au tournoi ATP 250 Series du Chili à Viña del Mar, sur terre battue, début février.

Forfait, donc perdant ses 1 200 points gagnés grâce à sa finale atteinte lors de l'Open d'Australie 2012, il cède sa 4e place mondiale à David Ferrer[87] à l'issue du tournoi australien fin janvier.

Le cinquième joueur mondial reprend donc finalement la compétition à l'Open du Chili, à Viña del Mar, en tant que tête de série no 1 et wild card du tournoi. Il bat successivement Federico Delbonis (6-3, 6-2), Daniel Gimeno-Traver (6-1, 6-4), Jérémy Chardy (6-2, 6-2), avant de s'incliner en finale contre Horacio Zeballos (7-6, 6-7, 4-6).

Il joue ensuite le tournoi de São Paulo lors duquel il dispute un match en double avec David Nalbandian avant de déclarer forfait pour se consacrer au simple. Il l'emporte tout d'abord contre le qualifié brésilien et 140e mondial João Souza (6-3, 6-4). En quarts de finale, il affronte un joueur argentin spécialiste de terre battue, Carlos Berlocq, en forme en ce début de saison. Rafa réussit à l'emporter à l'arraché en faisant preuve d'une admirable ténacité (3-6, 6-4, 6-4). Ce match a aussi permis de voir que Rafa est encore loin de son meilleur niveau ; néanmoins, il a gardé son caractère hyper combatif d'antan. Il remporte sa demi-finale, là encore difficilement, contre le lucky loser Martín Alund (6-3, 6-7, 6-1). En finale, alors qu'on s'attend à un combat difficile, il s'impose aisément face à David Nalbandian (6-2, 6-3). À noter que Rafa était mené (3-0) dans le deuxième set avec un double break contre lui. Cette victoire lui permet de remporter son premier titre depuis sept mois, le 51e de sa carrière et le 37e sur terre battue. Après une semaine de repos, Nadal entame l'ATP 500 d'Acapulco dont il est tête de série no 2. Après de très larges victoires face aux Argentins Schwartzman, Alund et Mayer, il accède aux demi-finales lors desquelles il élimine son compatriote Nicolás Almagro (7-5, 6-3) avant de remporter son 52e titre le lendemain face à David Ferrer, alors 4e mondial, sur le score sans appel de 6-0, 6-2.

Après quelques incertitudes, Nadal se rend en Californie pour participer au tournoi d'Indian Wells. Après un premier tour bien négocié contre l'espoir américain Ryan Harrison (7-6, 6-2), il bénéficie du forfait de Leonardo Mayer, avant de battre le joueur en forme du moment, Ernests Gulbis (4-6, 6-4, 7-5), après être passé à 2 points de la défaite. En quart de finale, il remporte sa 19e victoire en 29 confrontations face à son grand rival Roger Federer (légèrement diminué par une douleur dorsale) sur un score de 6-4, 6-2. En demi-finale, Nadal continue sa bonne semaine en s'offrant Tomáš Berdych (6-4, 7-5), ce qui constitue sa troisième victoire contre un top 10 depuis son retour.

Rafael Nadal à Indian Wells 2013.

En finale, il défait en trois manches l'Argentin Juan Martín del Potro (4-6, 6-3, 6-4), et redevient ainsi le seul détenteur du record de titres en Masters 1000 (22), qu'il codétenait avec Roger Federer depuis août 2012. Lors de ce match, le Majorquin remonte un déficit d'un set et un break avant de refaire son retard et de s'imposer. Cette victoire, la troisième en quatre tournois depuis son retour, correspond à sa 600e victoire sur le circuit principal et lui permet de récupérer la quatrième place aux dépens de David Ferrer. C'est aussi son premier titre sur dur depuis 29 mois (Tokyo en 2010 contre Gaël Monfils). Afin de préserver son genou pour la tournée européenne sur terre battue qui commence début avril à Monte Carlo (où il est octuple tenant du titre), il décide de déclarer forfait à Miami (Master 1000).

Nadal fait son retour à Monte-Carlo où il domine Marinko Matosevic (6-1, 6-2) puis Philipp Kohlschreiber (6-2, 6-4). En quarts de finale, il affronte la valeur montante Grigor Dimitrov. Abordant le match avec des bandes dans le bas du dos (il avouera après la rencontre souffrir du dos), Nadal s'impose difficilement en trois sets (6-2, 2-6, 6-4). Dimitrov entre dans la catégorie des rares joueurs à avoir pris un set à l'Espagnol à Monte-Carlo, Nadal ayant remporté avant cette rencontre 67 des 69 derniers sets disputés sur ce tournoi. En demi-finale, Nadal prend la mesure de Jo-Wilfried Tsonga (6-3, 7-63). Durant ce match, l'Espagnol a mené 5-1 dans la seconde manche avant de voir le Français revenir. Il dispute sa 9e finale consécutive sur le Rocher, un record, mais s'incline cependant lors de cette finale pour la première fois depuis dix ans à Monte-Carlo, face à Novak Djokovic (2-6, 61-7).

Nadal continue sa route au tournoi de Barcelone. Il gagne le tournoi en remportant la finale contre Nicolás Almagro (6-4, 6-3).

Après son succès à Barcelone, Rafa participe au Masters de Madrid. Lors des quarts de finale, son compatriote David Ferrer le domine pendant près de 2 h, passant à 2 points du match lors du second set (6-4, 6-5 - 15/30 sur le service de Nadal) mais échoue au tie-break (7 points à 3 pour Nadal). Finalement, Nadal remporte le 3e set 6-0 et se qualifie ainsi pour les demi-finales, où il rencontre à nouveau un compatriote Pablo Andújar. Au terme d'un match beaucoup moins disputé que la veille (6-0, 6-4 en 1 h 16 min), Nadal file vers sa 7e finale en autant de tournoi depuis son retour à la compétition en février. En finale, Rafael Nadal l'emporte contre le Suisse Stanislas Wawrinka (6-2, 6-4) sans avoir à sauver la moindre balle de break. Il met ainsi fin à une très bonne série de victoires pour le Suisse, qui venait de remporter le tournoi d'Estoril avant cette finale. C'est le troisième titre au Masters de Madrid pour Nadal (le second depuis qu'il se joue sur terre battue) et son cinquième titre en 2013.

Après Madrid, il enchaîne par une victoire au Masters de Rome. Il élimine successivement Fabio Fognini (6-1, 6-3), Ernests Gulbis (1-6, 7-5, 6-4), puis en quarts de finale David Ferrer (6-4, 4-6, 6-2), et en demi-finale Tomáš Berdych (6-2, 6-4). En finale, il retrouve Roger Federer, qu'il bat en 2 sets (6-1, 6-3) en 1 h 9 min. C'est son septième titre à Rome.

Il aborde les Internationaux de France de tennis 2013 comme grand favori. Mais le tirage au sort le place dans la même partie de tableau que le no 1, Novak Djokovic, annonçant alors une demi-finale explosive entre les deux rivaux. Le Majorquin est opposé au premier tour à l'Allemand Daniel Brands. A la surprise générale, il se retrouve mené un set à zéro, perdant pour la première fois le premier set de son premier match à Roland-Garros, puis 3-0 dans le tie-break du deuxième set. Il gagne tout de même en quatre manches (4-6, 7-64, 6-4, 6-3). Au deuxième tour, il perd encore le premier set face au Slovaque Martin Kližan, qu'il bat également en quatre manches (4-6, 6-3, 6-3, 6-3). Au tour suivant, il est encore bousculé par l'Italien Fabio Fognini, no 27, mais gagne son premier match en 3 sets du tournoi (7-65, 6-4, 6-4). Il continue son chemin en dominant aisément le Japonais Kei Nishikori (no 15) en huitièmes de finale (6-4, 6-1, 6-3), puis le Suisse Stanislas Wawrinka (no 9) en quarts de finale (6-2, 6-3, 6-1), dissipant tous les doutes sur son niveau de jeu. Il atteint alors le dernier carré et est opposé au Serbe Novak Djokovic, numéro 1 mondial, en demi-finale. Les deux joueurs disputent un match en cinq sets épique et truffé de rebondissements dont il sort finalement vainqueur, après 4 h 37 min de combat (6-4, 3-6, 6-1, 63-7, 9-7). Durant le 5e set, Nadal perd son service dès le premier jeu. Djokovic mène 4-3, lorsqu'une erreur à la volée lui fait toucher le filet et offre à Nadal une possibilité de débreak, qu'il concrétise. Revenu à égalité de score, Nadal reprend l'avantage sur le Serbe, qu'il ne lâchera plus. Djokovic à trois reprises sert pour rester dans le match, avant de s'incliner à la quatrième, cédant sur un service blanc. Le 9 juin 2013, Rafael Nadal gagne pour la 8e fois en 9 participations le tournoi de Roland-Garros en battant son compatriote David Ferrer (n°4) en finale en 2 h 17 min de jeu (6-3, 6-2, 6-3). Il remporte à cette occasion le 12e titre du Grand Chelem de sa carrière et devient le seul joueur de l'histoire du tennis à détenir huit coupes d'un même tournoi du Grand Chelem. Le trophée lui est remis par l'athlète Jamaïcain Usain Bolt.

Le , Rafael Nadal entame son premier tournoi de l'année sur gazon à Wimbledon, sans avoir participé à aucun tournoi de préparation sur gazon. Il est battu dès le premier tour en trois manches par le Belge Steve Darcis (7-6, 7-6, 6-4), classé 135e mondial, qui devient ainsi le premier joueur à éliminer l'Espagnol au premier tour d'un Grand Chelem. Cette défaite met fin à une série de 22 victoires consécutives, ainsi qu'à son impressionnante série de neuf finales consécutives depuis son retour à la compétition.

Il reprend la compétition début août 2013, au Masters du Canada. Il s'extrait aisément des premiers tours en deux sets jusqu'en demi-finales où il affronte le Serbe Novak Djokovic pour la première fois sur dur depuis l'Open d'Australie 2012. Nadal domine les échanges breakant par deux fois Djokovic dans le premier set, menant 5-2. Il se fait surprendre et débreaker mais confirme sa mise en jeu pour conclure ce set 6-4. Dans le deuxième set, le Serbe hausse son niveau de jeu, breakant l'Espagnol alors que celui-ci est mené 4-3. Le no 1 mondial ne se prive pas pour égaliser à une manche partout sur le score de 6-3. Dans le dernier set, aucun des deux joueurs ne lâche son engagement. La rencontre finit au tie-break où Rafa impose son rythme et se permet de mener 6-0. Il termine ce jeu décisif 7-2, lui permettant ainsi d'accéder à sa 3e finale à Montréal (après 2005 et 2008) face à la tête de série no 11, Milos Raonic[88]. Il domine de la tête et des épaules le jeune Canadien en 1 h 8 min sur le score de 6-2, 6-2, remportant ainsi son 25e Masters 1000[89].

Il enchaîne la semaine suivante avec le Masters de Cincinnati, tournoi qu'il n'a jamais remporté. Il accède jusqu'en quart de finale face à son rival historique, Roger Federer. Les deux hommes livrent un match de haut niveau, avec un Suisse agressif et déterminé. Il remporte le premier set 7-5. Mais Nadal arrive à contrer son adversaire, le poussant à la faute et à empocher les deux sets suivants, 6-4, 6-3 pour un match d'une durée de 2 h 15 min[90]. En demi-finale, Rafa affronte Tomáš Berdych, tête de série no 6. Les deux hommes, servant très bien dans le premier set, se répondent coup sur coup. Mais Nadal maîtrise la plupart des échanges et breake le Tchèque au meilleur moment pour conclure ce set 7-5. Le début du deuxième set ressemble au premier, mais Berdych parvient à breaker Nadal, qui commet davantage de double-fautes, pour mener 4-2. Cependant, Rafa réagit rapidement en débreakant puis en concluant laborieusement son service pour revenir à 4-4. Le set file vers un tie-break où Nadal mène rapidement au score. Il conclut finalement à 7-4 sur une faute de Berdych. Il a désormais atteint dans sa carrière la finale de tous les Masters 1000, ce que seuls Novak Djokovic et Roger Federer avaient réalisé. Nadal affronte en finale l'Américain John Isner, tombeur de Richard Gasquet, Novak Djokovic et Juan Martín del Potro[91]. La finale est très disputée face au géant américain (2,08 m), excellent serveur, obligeant même Nadal à sauver 3 balles de set dans la première manche. Finalement, l'Espagnol s'adjuge un nouveau titre (7-68, 7-63)[92]. Il gagne là son 26e Masters 1000, améliorant son propre record de Masters 1000 remportés en carrière, et le 5e de la saison, égalant celui de Novak Djokovic en 2011. Il conserve son invincibilité sur dur avec sa 15e victoire en autant de matchs cette saison.

Il arrive en tant que grand favori à l'US Open. Au premier tour, il affronte Ryan Harrison qui bénéficie d'une wild card qu'il bat sans difficultés (6-4, 6-2, 6-2). Il bat également largement au deuxième tour le qualifié Rogério Dutra Silva sur le score de (6-2, 6-1, 6-0). Au troisième tour, il fait un match solide et gagne sans problème face à Ivan Dodig (6-4, 6-3, 6-3). Pour son premier vrai test du tournoi, il affronte Philipp Kohlschreiber, tombeur de John Isner au tour précédent. L'Allemand va prendre le premier set du tournoi à l'Espagnol mais Nadal va finalement remporter ce match (6-7, 6-4, 6-3, 6-1). En quarts de finale, il balaie en 1 h 40 min son compatriote Tommy Robredo, vainqueur de Roger Federer au tour précédent, sur le score sans appel de (6-0, 6-2, 6-2). C'est le quart de finale le plus rapide de l'US Open depuis celui d'Ivan Lendl face à Derrick Rostagno en 1988. En demi-finale, il retrouve Richard Gasquet qu'il a déjà battu 10 fois en onfrontations. Le Français est le premier joueur à breaker l'Espagnol dans ce tournoi au cours du 2e set, mais va finalement le perdre au tie break et Nadal va s'imposer en trois sets (6-4, 7-61, 6-2).

Il rejoint en finale le numéro 1 mondial, Novak Djokovic pour une 37e confrontation ce qui est un record dans l'ère Open. Le Serbe est assuré de rester au sommet du classement ATP mais si Nadal gagne, il n'aurait plus que 120 points d'avance. Rafa remporte le premier set de cette finale 6-2 en dominant Novak dans tous les compartiments du jeu mais, dans le deuxième set, le Serbe se réveille et joue à un très haut niveau. Il breake Rafa après un échange de 54 coups et gagne le set 6-3. Le troisième set voit Novak breaker d'entrée sur un jeu blanc pour s'envoler mais Rafa débreake. À 4-4 service Nadal, Djokovic obtient trois balles de break et mène 0-40. Rafa sauve ces balles notamment la dernière sur son premier ace du match et valide son jeu. Sur le service du Serbe, l'Espagnol parvient à breaker et empoche ce troisième set 6-4. Ce jeu perdu à 4 partout par Novak va être le tournant de cette rencontre. Novak perd complètement pied dans ce quatrième set et Rafa remporte la finale de l'US Open (6-2, 3-6, 6-4, 6-1) et conclut l'année 2013 sur dur par 22 victoires en autant de matchs. L'Espagnol remporte ainsi son 13e titre du Grand Chelem, son deuxième titre à l'US Open et par la même occasion l'US Open Series, qui prime le joueur victorieux de l'US Open d'un montant d'un million de dollars.

Rafael Nadal devient le 3e joueur le plus titré de l'histoire en Grand Chelem, à seulement une longueur de Pete Sampras et quatre de Roger Federer.

Il enchaine le week-end suivant avec la Coupe Davis, où il aide l'équipe d'Espagne à se maintenir dans le groupe mondial contre l'Ukraine en battant Serhiy Stakhovsky (6-0, 6-0, 6-4) et en remportant le double aux côtés de Marc López (6-2, 6-7, 6-3, 6-4) contre Denys Molchanov et Serhiy Stakhovsky. C'est sa 21e victoire consécutive en simple, contre une défaite, en Coupe Davis et sa 3e victoire en double. Il était prévu au départ qu'il joue le simple du vendredi et celui du dimanche, mais il a finalement joué le double et laissé sa place pour le dernier simple, la qualification de l'Espagne étant déjà acquise (5-0 score final).

Rafa participe ensuite à l'Open de Chine où il peut retrouver la première place mondiale en cas de finale ou en cas de non victoire de Djokovic. Il remporte ses deux premiers tours en deux sets (contre Santiago Giraldo (6-2, 6-4) malgré deux breaks contre lui et face à l'Allemand Philipp Kohlschreiber (6-4, 7-63)). En quarts de finale, il remonte une situation désespérée : mené 6-2, 4-1 par Fabio Fognini, il remporte finalement le match (2-6, 6-4, 6-1). En demi-finale, son adversaire Tomáš Berdych abandonne après six jeux (4-2, ab.), ce qui assure à Rafa de redevenir numéro 1 mondial le lundi suivant, quel que soit le résultat de la finale. Il n'avait plus atteint cette place depuis le . En finale donc, l'Espagnol affronte Novak Djokovic pour la 38e fois de sa carrière. C'est Novak Djokovic qui remporte le match (6-3, 6-4) et ainsi le tournoi.

Rafael Nadal à ATP World Tour Finals 2013.

Il poursuit sa route au Masters de Shanghai où il sort consécutivement Alexandr Dolgopolov (6-3, 6-2), Carlos Berlocq (6-1, 7-6) et Stanislas Wawrinka (7-6, 6-1) mais il finit par perdre en demi-finale face à un Juan Martín del Potro de gala (6-2, 6-4). Après Shanghai, il arrive au Masters de Paris-Bercy où il élimine successivement son compatriote Marcel Granollers (7-5, 7-5), le finaliste de la dernière édition Jerzy Janowicz (7-5, 6-4) et le Français Richard Gasquet qu'il bat devant son public (6-4, 6-1) en quarts de finale. Il est cependant battu en demi-finale par un excellent David Ferrer (6-3, 7-5). Rafael Nadal prévoit ensuite de jouer la Masters Cup de Londres qu'il tente de remporter pour la première fois, après une finale en 2010 perdue contre Federer en 3 sets.

Lors de cette Masters Cup, il remporte ses trois matches de poule contre David Ferrer (6-3, 6-2), Stanislas Wawrinka (7-6, 7-6) et Tomáš Berdych (6-4, 1-6, 6-3), ce qui lui permet d'être assuré de terminer l'année à la place de no 1 mondial. Il termine donc premier de son groupe. En demi-finales, il se défait de Roger Federer (7-5, 6-3) avant de s'incliner en finale face à Novak Djokovic (6-3, 6-4).

Il termine l'année en jouant un match-exhibition le 23 novembre contre David Nalbandian au stade de La Rural, à Buenos Aires en Argentine, pour ce qui est le dernier match de la carrière de Nalbandian, celui-ci décidant d'arrêter, handicapé par de nombreuses blessures à l'épaule. Novak Djokovic est également présent lors de cette exhibition.

Rafael Nadal a réalisé une année 2013 remarquable avec 10 titres à la clé et la reconquête de la place de no 1 mondial. Il est notamment élu Champion des champions par L'Équipe pour la 2e fois de sa carrière après 2010 et obtient le trophée de no 1 mondial par ATP pour la 3e fois après 2008 et 2010. Il est également désigné plus grand sportif espagnol de l'histoire par le quotidien sportif Marca[93] ou encore athlète de l'année par l'United States Sports Academy (en)[94].

2014 : Finale à l'Open d'Australie, 9e titre à Roland-Garros, saison écourtée et sortie du top 4

Rafael Nadal commence sa saison 2014 en demi-finale du tournoi d'exhibition d'Abu Dhabi, tournoi non officiel. Il y affronte David Ferrer contre lequel il s'incline (4-6, 4-6). Mais il remporte le match pour la troisième place contre le Français Jo-Wilfried Tsonga (7-6, 6-3).

Il enchaîne la semaine suivante avec l'Open de Doha, tournoi de catégorie ATP 250. Il bat successivement Lukáš Rosol (6-2, 7-6), Tobias Kamke (6-3, 6-7, 6-3), Ernests Gulbis (7-5, 6-4), Peter Gojowczyk (4-6, 6-2, 6-3) et Gaël Monfils (6-1, 6-7, 6-2) pour soulever le premier titre de sa carrière dans la capitale qatarie.

Nadal enchaîne par l'Open d'Australie, qu'il n'a plus gagné depuis 2009. Après 3 premiers tours aisément remportés, il affronte Kei Nishikori en huitième de finale. Ce match, très disputé, est gagné par l'Espagnol, 7-6, 7-5, 7-6. En quart de finale, il dispose, non sans mal, du talentueux Bulgare, Grigor Dimitrov après avoir perdu le premier set (3-6, 7-6, 7-6, 6-2). En demi-finale, il retrouve son meilleur ennemi, Roger Federer qu'il élimine après un premier set très serré (7-6, 6-3, 6-3). Il atteint donc, après 2012, une nouvelle fois la finale à Melbourne. Cette fois, face au Suisse Stanislas Wawrinka, tombeur de Berdych et, surtout, de Djokovic, invaincu depuis 3 ans en terre australienne. Après un premier set dominé de la tête et des épaules par le Suisse, le Majorquin se blesse au dos lors du second set. Il n'abdique cependant pas, par respect pour son adversaire et le public, mais finit par s'incliner (6-3, 6-2, 3-6, 6-3)[95].

Il choisit de se relancer avec le tournoi de Rio de Janeiro, fin février, pour reprendre après une pause afin de soigner sa blessure au dos. Il se hisse facilement en demi-finale où il affronte Pablo Andújar. Le match est très engagé et file au tie break dans le dernier set. Nadal s'en sort à l'expérience et au mental, en sauvant au passage 2 balles de match (2-6, 6-3, 7-6)[96]. Il affronte en finale Alexandr Dolgopolov, tombeur de David Ferrer, qu'il bat, dans la douleur, 6-3, 7-6[97].

En mars, il lance sa campagne américaine par le tournoi d'Indian Wells où il tente de conserver son titre. Après une première alerte au second tour, face à Radek Štěpánek où il gagne 2-6, 6-4, 7-5, il affronte Dolgopolov au troisième tour et se fait éliminer prématurément du tournoi (3-6, 6-3, 6-7). Rafa dira par la suite « n'avoir aucune excuse pour cette défaite, qu'il a juste mal joué »[98]. Il tente ensuite de remporter le tournoi de Miami, qu'il n'a jamais gagné malgré 4 finales. Après des premiers tours passés sans difficulté, il est opposé à Milos Raonic, excellent serveur, qui bouscule le Majorquin sans le faire tomber (4-6, 6-2, 6-4). La demi-finale face à Berdych n'a pas lieu, ce dernier déclarant forfait. Il est opposé une nouvelle fois en finale à son grand rival, Novak Djokovic. Mais le Serbe, fort de ces victoires précédentes sur dur, ne laisse aucune chance à Nadal (6-3, 6-3)[99].

Il commence la partie de la saison sur terre battue par un de ses tournois fétiches, celui de Monte-Carlo. Mais contrairement à l'année précédente, face à David Ferrer à Madrid, Nadal ne parvient pas à renverser le match après la perte de la première manche et doit cette fois s'incliner (7-6, 6-4) en quart de finale. C'est la première fois depuis dix ans que son compatriote sort vainqueur d'un duel sur terre battue[100].

Il participe ensuite au tournoi de Barcelone. Comme à Monte-Carlo, il s'incline en quart de finale, cette fois-ci contre Nicolás Almagro sur le score de 2-6, 7-6, 6-4.

Il enchaîne par la suite avec le tournoi de Madrid où il est tenant du titre. Après les forfaits de Djokovic et Federer, la conservation de son titre semble toute indiquée[101]. Il accède facilement à la finale face à Kei Nishikori en disposant de ses adversaires chaque fois en deux sets. La finale débute bien pour Rafa avec le gain de sa mise en jeu et une balle de break d'entrée. Mais le Japonais se réveille, dominant l'Espagnol, trop tendre et mal ajusté tactiquement. Nadal perd le premier set 6-2 et le cauchemar continue dès l'entame du second set où il se fait breaker. À 4-2 pour Nishikori, tout le monde semble résigné à une victoire japonaise. Mais le Japonais, qui souffre de plus en plus du dos, accuse le coup physiquement. Rafa en profite, enchaînant sept jeux de suite. Kei finit par abandonner car son dos l'empêche complètement de se déplacer. Nadal gagne donc sans convaincre (2-6, 6-4, 3-0) et conserve ainsi son titre chez lui, en Espagne[102]. Il remporte son 27e Masters 1000.

Il poursuit par le tournoi de Rome, qui doit le rassurer avant Roland-Garros. Il connaît plus de difficultés qu'à Madrid : il gagne au deuxième tour face à Gilles Simon en trois sets (7-6, 6-7, 6-2), au troisième tour face à Mikhail Youzhny après la perte du premier set (6-7, 6-2, 6-1). Il affronte un Andy Murray agressif, en quart de finale, qui remporte aisément le premier set 6-1. Avec une stratégie, une première balle et une agressivité retrouvées, Nadal renverse la situation et parvient même à débreaker dans le troisième set à 4-2. Il gagne finalement (1-6, 6-3, 7-5)[103]. Il se débarrasse du jeune Dimitrov en deux petits sets, en demi-finale (6-2, 6-2), pour rejoindre son grand rival Djokovic en finale. Celle-ci démarre bien pour le Majorquin qui remporte la première manche, en ayant même breaké par deux fois le Serbe. Mais, le no 2 mondial se reprend et trouve, une quatrième fois de suite face à Nadal en finale, les solutions pour s'imposer (4-6, 6-3, 6-3)[104].

Peu rassurant sur ses dernières performances, il passe cependant les premiers tours de Roland-Garros en trois sets, sans aucun véritable match test avant les quarts de finale. Il y affronte son compatriote David Ferrer pour un remake de la finale de l'année précédente. Nadal répond présent, plus endurant physiquement et s'impose (4-6, 6-4, 6-0, 6-1)[105]. Il rencontre Murray en demi-finale qui voit l'Espagnol l'emporter sur un score sans appel (6-3, 6-2, 6-1) en seulement 1 h 40[106]. Enfin, il remporte son 9e tournoi de Roland-Garros et son 14e titre du Grand Chelem en battant Novak Djokovic en quatre sets (3-6, 7-5, 6-2, 6-4) lors de la finale, mettant fin à 4 défaites de rang face au no 2 mondial[107]. Le trophée lui est remis, comme en 2008, par le Suédois Björn Borg, vainqueur de onze Grand Chelem dont six Roland-Garros (1974, 1975, 1978, 1979, 1980 et 1981).

Rafael Nadal à Roland-Garros 2014.

Sa saison sur gazon en vue de Wimbledon débute avec l'Open de Halle, où il est battu d'entrée par l'Allemand Dustin Brown (4-6, 1-6). Lors du Grand-Chelem londonien, il passe ses trois premiers tours respectivement contre Martin Kližan (4-6, 6-3, 6-3, 6-3), Lukáš Rosol (4-6, 7-66, 6-4, 6-4) et Mikhail Kukushkin (64-7, 6-1, 6-1, 6-1), en cédant toutefois à chaque fois la première manche. En huitième de finale, il perd en 4 sets, contre un jeune Australien de 19 ans, Nick Kyrgios (65-7, 7-5, 65-7, 3-6), pourtant 145e mondial. Avec cette défaite, Nadal déçoit une nouvelle fois sur gazon. Par ailleurs, Novak Djokovic, vainqueur du tournoi, lui ravit la première place mondiale.

Le 30 juillet, Nadal annonce qu'il s'est blessé au poignet droit à l'entrainement, il doit donc se résoudre à déclarer forfait pour les tournois de Toronto et Cincinnati (où il est tenant du titre). Le 18 août, il déclare aussi forfait pour le dernier Grand Chelem de la saison. Ses forfaits ont pour conséquence une perte de 4 000 points au classement ATP, mais il garde sa 2e place mondiale.

Le 25 septembre, il dispute un match d'exhibition contre Jo-Wilfried Tsonga à Astana. Il bat le Français sur le score de 6-7, 6-3, 6-4, confirmant sa guérison et son retour pour la tournée asiatique.

Il effectue son retour à l'Open de Chine où il est éliminé en quart de finale face au qualifié Martin Kližan sur le score de 7-6, 4-6, 3-6 après avoir battu Richard Gasquet (6-4, 6-0) et Peter Gojowczyk (6-3, 6-4). Souffrant d'une appendicite, il décide quand même de participer au Masters de Shangai. Il est cependant éliminé dès son premier match contre son compatriote Feliciano López sur le score de 6-3, 7-66. Roger Federer en profite pour lui ravir la deuxième place mondiale.

Le 19 octobre, à la veille de son entrée en lice contre l'Italien Simone Bolelli au tournoi de Bâle, il déclare être « effrayé » par la réaction de son corps alors qu'il est toujours sous traitement antibiotique pour retarder au maximum son opération de l'appendicite[108]. Finalement, il dispose sèchement de l'Italien en deux sets (6-2, 6-2) malgré ses douleurs et affronte Pierre-Hugues Herbert au tour suivant. Après avoir éliminé le Français (6-1, 6-1), il se fait éliminer en quart de finale par le jeune Borna Ćorić, 124e mondial et âgé de seulement 17 ans, en deux sets (6-2, 7-6). Dans la foulée de sa défaite, il déclare forfait pour le reste de la saison pour soigner son dos et se faire opérer pour son appendicite.

2015 - 2016 : Saisons décevantes gâchées par les blessures, victoire en double aux JO 2016 et sortie du top 8

Rafael Nadal commence sa saison 2015 en demi-finale du tournoi d'exhibition d'Abu Dhabi, tournoi non officiel. Il y affronte Andy Murray contre lequel il s'incline (2-6, 0-6). Mais il remporte le match pour la troisième place contre le Suisse Stanislas Wawrinka (7-61, 6-3).

Il enchaîne la semaine suivante avec l'Open de Doha, tournoi de catégorie ATP 250. Il se fait battre dès le 1er tour par le qualifié Michael Berrer, 127e mondial. Pour la première fois depuis 2004, il commence ainsi sa saison par une défaite[109].

Nadal enchaîne par l'Open d'Australie, qu'il n'a plus gagné depuis 2009. Il bat facilement au 1er tour Mikhail Youzhny (6-3, 6-2, 6-2), puis le qualifié Tim Smyczek assez laborieusement (6-2, 3-6, 62-7, 6-3, 7-5), ce qui inquiète pour la suite du tournoi, et Dudi Sela (6-1, 6-0, 7-5) avec un dernier set plus accroché. En huitième, il affronte Kevin Anderson avec des difficultés dans le 1er set en écartant trois balles de break à 5-5 pour finalement s'imposer (7-5, 6-1, 6-4). En quart de finale, il est opposé à Tomáš Berdych qui reste sur 17 défaites consécutives avant ce match et dont la dernière victoire sur Nadal remonte à 2006. Berdych parvient à le battre en trois sets plutôt secs (2-6, 0-6, 65-7). L'Espagnol encaisse alors seulement son troisième 6-0 dans les tournois du Grand Chelem[110] - [111].

Nadal entame la saison sur terre battue sud-américaine pour retrouver du rythme, des automatismes et de la confiance en jouant des matchs. Il commence avec l'Open de Rio de Janeiro. Tenant du titre et tête de série no 1, il gagne son premier match face au Brésilien Thomaz Bellucci en deux sets, puis le second face à son compatriote Pablo Carreño-Busta avec plus de difficultés. En quart, il affronte Pablo Cuevas et gagne non sans mal (4-6, 7-5, 6-0) montrant des manques de concentration et de confiance, et même des problèmes de short[112]. En demi-finale, il affronte le fantasque Italien Fabio Fognini et perd le match (6-1, 2-6, 5-7) avec un scénario incroyable à l'image du deuxième set et de la balle de match, mais globalement une qualité de jeu moyenne. L'Italien restait sur quatre défaites consécutives face à l'Espagnol. Un match à suspense, où Nadal a fini au bord des crampes en fin de rencontre[113] et où il a eu une altercation avec l'arbitre Carlos Bernardes, à la suite d'une embrouille concernant la longueur du temps pris entre les points[114]. Il continue la semaine suivante à Buenos Aires en tant que tête de série no 1. Il arrive en finale en n'ayant affronté que des Argentins et joue le titre contre un autre Argentin qui est aussi son grand ami, Juan Mónaco. Il remporte avec facilité la finale (6-4, 6-1) interrompue plusieurs fois à cause de la pluie. Il gagne son 46e trophée sur terre battue et son 65e en carrière, dépassant l'Américain Pete Sampras et le Suédois Björn Borg[115].

Rafael Nadal enchaîne avec le premier Masters 1000 de la saison à Indian Wells. Il s'impose assez facilement contre Igor Sijsling (6-4, 6-2), Donald Young (6-4, 6-2) et Gilles Simon (6-2, 6-4) pour rallier les quarts de finale où il perd contre le Canadien Milos Raonic après avoir eu 3 balles de match et gagné plus de points que son adversaire (6-4, 610-7, 5-7). C'est la première fois que l'Espagnol perd à ce stade de la compétition lors de ce tournoi[116]. Ensuite à Miami, il gagne son premier match contre son compatriote Nicolás Almagro (6-4, 6-2) avant de perdre à la surprise générale contre un autre compatriote Fernando Verdasco 4-6, 6-2, 3-6. Nadal n'a pas connu une sortie aussi précoce dans le tournoi de Miami depuis 2006 et une défaite, déjà, face à un compatriote, Carlos Moyà[117].

Pour le début de la saison de terre battue, Nadal commence comme toujours à Monte-Carlo. Pour son entrée dans le tournoi, il affronte le jeune Français Lucas Pouille qu'il bat facilement (6-2, 6-1), puis sort gagnant dans un match à suspense face à John Isner (7-66, 4-6, 6-3). En quart de finale, il prend sa revanche de l'année précédente sur son compatriote David Ferrer (6-4, 5-7, 6-2) dans un match dense de 2 h 45[118]. En demi, il affronte son meilleur ennemi Novak Djokovic mais perd (3-6, 3-6) en une heure et trente-huit minutes dans un match plutôt accroché. Cependant, ce match reste positif pour le reste de la saison de Nadal et lui montre les choses à améliorer dans son jeu[119]. À Barcelone, il bat au deuxième tour son compatriote Nicolás Almagro (6-3, 6-1) qui l'avait battu l'année précédente, puis en huitième il affronte Fabio Fognini qui le bat (4-6, 66-7) en un peu plus de deux heures, ce qui fait la deuxième victoire de l'Italien cette saison contre Nadal après celle à Rio. C'est seulement la deuxième fois que Rafael Nadal s'incline avant les quarts de finale à Barcelone, la première depuis sa première participation en 2003, montrant une fois de plus son jeu en dents de scie depuis le début de saison et inquiétant à un mois de Roland-Garros[120]. Début mai, il s'en tire mieux au Masters 1000 de Madrid où il accède à la finale en battant Tomáš Berdych en demi. Mais il s'incline sèchement face à Andy Murray (3-6, 2-6) qui ne l'avait jamais battu sur terre battue[121], ce qui le fait reculer à la 7e place mondiale, le sortant du top 5 pour la première fois depuis 10 ans (il y était rentré le 9 mai 2005)[122]. Au Masters 1000 de Rome, après une victoire encourageante face à John Isner (6-4, 6-4), il s'incline en quart contre le premier top 10 rencontré, Stanislas Wawrinka, (67-7, 2-6) qui le bat pour la première fois en Masters 1000 et sur terre battue[123]. Nadal continue d'inquiéter les observateurs à l'approche de Roland-Garros qu'il aborde pour la première fois sans titre en Masters 1000[124] - [125].

Il arrive à Roland-Garros en manque de confiance et en n'étant pas le favori pour le titre. Il bat le jeune espoir français Quentin Halys en trois sets, puis Nicolás Almagro facilement en trois sets également. Il enchaîne par une victoire sans histoire face à Andrey Kuznetsov. En huitième, il rencontre l'Américain Jack Sock et gagne (6-3, 6-1, 5-7, 6-2) en perdant le premier set du tournoi. En quart de finale, il affronte Novak Djokovic, dans un match qui est très attendu. Après un premier set accroché d'un peu plus d'une heure, le Serbe balaye l'Espagnol en trois sets (5-7, 3-6, 1-6) en moins de deux heures et demie et sans réel suspense dans les deux derniers sets[126]. C'est seulement la deuxième défaite de Nadal en 72 matchs à Roland-Garros et la fin d'une série de 39 victoires consécutives Porte d'Auteuil[127]. Après cette défaite, Nadal tombe à la 9e place mondiale. C'est la première fois depuis 10 ans qu'il est aussi mal classé[128].

Rafael Nadal au Queen's 2015.

Nadal commence la saison sur herbe malgré sa confiance perdue, et décide de jouer tout d'abord à Stuttgart. Il y bat le Chypriote Márcos Baghdatís difficilement en trois sets, ainsi que l'Australien Bernard Tomic. En demi-finale, il bat facilement Gaël Monfils, tête de série no 4 (6-3, 6-4). Il se qualifie pour la finale, une première depuis quatre ans sur gazon. Et s'adjuge le tournoi contre le Serbe Viktor Troicki (7-63, 6-3) et gagnant le 66e titre de sa carrière[129]. Cependant deux jours après sa victoire à Stuttgart, au tournoi du Queen's, il n’enchaîne pas sur cette vague, et perd 3-6, 7-66, 4-6 en plus de deux heures de jeu contre l'Ukrainien Alexandr Dolgopolov (79e mondial). Signant un nouveau coup d'arrêt pour l'Espagnol qui est trop inconstant[130].

Nadal fait son entrée au tournoi de Wimbledon où il se défait au premier tour du Brésilien Thomaz Bellucci en trois sets (6-4, 6-2, 6-4)[131], mais connait une nouvelle désillusion sur le gazon londonien avec une élimination précoce au deuxième tour contre Dustin Brown (5-7, 6-3, 4-6, 4-6) et subissant même sa première défaite en Grand Chelem contre un qualifié[132]. C'est ainsi la quatrième année consécutive qu'il ne parvient plus à dépasser le stade des huitièmes de finale de ce tournoi, dont trois éliminations avant le troisième tour.

En manque de points, Rafa décide de participer au tournoi de Hambourg, qu'il n'a plus disputé depuis son titre en 2008. Malgré un niveau de jeu assez irrégulier, il remporte le tournoi face à Fabio Fognini sur le score de 7-5, 7-5 dans une finale à suspens marquée par une embrouille entre les deux joueurs[133]. C'est le troisième titre de l'année pour l'espagnol, ainsi que son 16e ATP 500 (il égale donc Roger Federer dans cette catégorie).

Il entame la tournée nord-américaine avec la Coupe Rogers. Après être arrivé en quart de finale assez facilement, l'Espagnol affronte le Japonais Kei Nishikori, 4e mondial. Étant incapable de rivaliser, il s'incline sur le score de 2-6, 4-6[134]. Ensuite au Western & Southern Open, il bat facilement au second tour Jérémy Chardy (6-3, 6-4) mais chute en huitième contre Feliciano López, 23e mondial, sur le score de 7-5, 4-6, 63-7 dans un match serré de bout en bout et de 2 h 25 min de jeu[135]. Malgré cette défaite difficile pour lui, Nadal veut «juste continuer sa progression, ainsi que d'essayer d’être prêt pour l’US Open et de bien jouer là-bas»[136]. À l'US Open, il se défait au premier tour du jeune Croate prometteur Borna Ćorić (6-3, 6-2, 4-6, 6-4) puis de façon plus laborieuse Diego Schwartzman (7-65, 6-3, 7-5) loupant de nombreuses balles de breaks. Mais s'incline au tour suivant alors qu'il menait deux sets à rien face à Fabio Fognini qui le bat pour la troisième fois de l'année (6-3, 6-4, 4-6, 3-6, 4-6), et perdant pour la première fois un match de Grand Chelem en ayant gagné les deux premiers sets[137]. Pour la première fois depuis 2004, Nadal ne remporte aucun tournoi du Grand Chelem pendant l'année, et n'atteint même aucune demi-finale[138].

Rafael Nadal participe ensuite à l'Open de Chine. Il y atteint la finale en prenant sa revanche en demi-finale face à Fabio Fognini (7-5, 6-3) qui l'avait battu à New York. Il retrouve en finale le quintuple tenant du titre Novak Djokovic qui le surclasse (2-6, 2-6). Il enchaîne avec le Masters de Shanghai. Il y atteint les demi-finales en battant notamment Milos Raonic, 9e mondial et Stanislas Wawrinka, 4e mondial en deux manches. Il retrouve ensuite Jo-Wilfried Tsonga qui le bat en 3 sets (4-6, 6-0, 5-7).

Il participe ensuite à l'Open de Bâle. Il y atteint la finale où il retrouve son rival Roger Federer qu'il n'a plus rencontré depuis l'Open d'Australie 2014. Le Suisse s'impose pour leur 34e duel. Rafael Nadal participe ensuite au dernier tournoi Masters 1000 de la saison à Paris-Bercy. Il y bat Lukáš Rosol et Kevin Anderson pour atteindre les quarts de finale où il retrouve Stanislas Wawrinka contre qui il s'incline en 2 tie-breaks très serrés (68-7, 67-7). Il échoue donc cette année à remporter un tournoi Masters 1000, atteignant une seule finale à Madrid, alors qu'il en avait remporté au moins un les 10 années précédentes.

Il termine l'année au cinquième rang mondial, après un bon tournoi au Masters en ayant gagné ses trois matchs de poule face à Stanislas Wawrinka, Andy Murray et David Ferrer mais perdant encore une fois face à Novak Djokovic (3-6, 3-6) en demi-finale, le tout en 1 h 20 min.

Rafael Nadal commence sa saison 2016 en demi-finale du tournoi d'exhibition d'Abu Dhabi, tournoi non officiel. Il y affronte David Ferrer contre lequel il l'emporte en trois sets (6-3, 64-7, 6-3). En finale, il remporte le match contre le Canadien Milos Raonic (7-62, 6-3), en remportant cette compétition pour la troisième fois après 2010 et 2011. Il enchaîne la semaine suivante avec l'Open de Doha en tant que tête de série no 2, et se qualifie pour la finale sans avoir battu le moindre top 50 mais ayant perdu tout de même deux sets. Lors de la finale face à Novak Djokovic, le match est à sens unique où le Serbe domine complètement l'Espagnol en tout juste une heure et quart (1-6, 2-6), alors que c'était la 99e finale de Nadal. Il enchaîne avec l'Open d'Australie. Il affronte au premier tour son compatriote Fernando Verdasco qui le bat au bout d'un match éprouvant en 5 sets (66-7, 6-4, 6-3, 64-7, 2-6) de 4 heures 42 de jeu[139] et avoue que "c'est une défaite qui fait très mal"[140].

Après une courte pause, il participe au tournoi de Buenos Aires où il est tenant du titre. Après avoir éliminé respectivement Juan Mónaco et Paolo Lorenzi, il s'incline contre l'Autrichien Dominic Thiem dans un match à suspens (4-6, 6-4, 64-7) de plus de deux heures et demie de jeu. La semaine suivante au tournoi de Rio de Janeiro, il se hisse en demi-finale en battant Pablo Carreño-Busta et Nicolás Almagro puis bénéficiant du forfait d'Alexandr Dolgopolov, mais réalise une nouvelle contre-performance sur terre battue en s'inclinant à ce stade face au 45e mondial Pablo Cuevas en trois sets (7-66, 63-7, 4-6) en près de trois heures et demie de match[141].

Au Masters d'Indian Wells, il bat Gilles Müller (6-2, 2-6, 6-4) avec quelques difficultés pour son entrée dans le tournoi et Fernando Verdasco en deux manches pour se qualifier pour les huitièmes de finale. Il y affronte le jeune espoir Allemand Alexander Zverev qui le pousse aux trois sets (68-7, 6-0, 7-5), et effaçant une balle de match contre lui[142]. Il bat ensuite Kei Nishikori 6e mondial, (6-4, 6-3) en 1 h 33 min en élevant son niveau et bénéficiant des fautes adverse alors qu'il était mené 1-3 (et deux balles de double breaks contre lui) pour atteindre les demi-finales, une première depuis 2013[143]. Il y retrouve son rival Novak Djokovic qui le bat pour la 25e fois (65-7, 2-6) après deux heure de match et 1 h 15 min rien que pour le premier set. Ce match est encourageant et rassurant pour la suite de la saison de l'Espagnol[144]. Cependant, au Masters de Miami, affecté par un virus, malade[145], il abandonne (au 3e set), dès son premier match face à Damir Džumhur victime de la chaleur[146].

Rafael Nadal au Masters d'Indian Wells 2016.

Au Masters de Monte-Carlo, il dispose d'Aljaž Bedene (6-3, 6-3) puis du jeune Dominic Thiem qu'il bat en deux sets plus accrochés (7-5, 6-3) où il sauve notamment 15 balles de break dans la première manche[147]. Il retrouve en quart Stanislas Wawrinka, qui réalise un non-match et permet à Nadal de l'emporter sans difficulté en 1 h 17 min (6-1, 6-4)[148]. En demi-finale, il est opposé au numéro 2 mondial Andy Murray. Après une première manche non maîtrisée, l'Espagnol élève son niveau de jeu et se montre plus offensif pour finalement s'imposer en trois sets (2-6, 6-4, 6-2) en 2 h 43. C'est la 3e fois qu'il bat le Britannique à Monaco après 2009 et 2011[149]. Il rallie la finale (sa 10e sur le Rocher), où il affronte Gaël Monfils lors d'un duel de fond de court, très éprouvant physiquement. Après deux sets équilibrés, fournis en balles de break, Nadal surpasse Gaël Monfils pour remporter son 9e Monte-Carlo pour sa 100e finale ATP en 2 h 45 min (7-5, 5-7, 6-0). Détrôné deux semaines plus tôt par Novak Djokovic au nombre de titres remportés en Masters 1000[150], l'Espagnol revient à égalité avec le Serbe en remportant son 28e tournoi dans cette catégorie[151]. Il participe ensuite au tournoi de Barcelone. Il y atteint facilement la finale où il affronte le double tenant du titre Kei Nishikori. Il s'impose pour la 9e fois à Barcelone, remporte son 69e titre ATP en simple et son 49e sur terre battue, égalant le record de Guillermo Vilas[152]. Deux semaines plus tard au Masters de Madrid, il se qualifie pour les demi-finales, où il est battu par Andy Murray en deux manches[153]. Au Masters de Rome, il retrouve Novak Djokovic dès les quarts de finale, après avoir battu difficilement Nick Kyrgios au tour précédent (63-7, 6-2, 6-4). Pour leur 49e duel, le Serbe s'impose pour la 7e fois consécutive.

À Roland-Garros, il remporte facilement ses deux premiers matchs face à l'australien Sam Groth (6-1, 6-1, 6-1) et face à l'Argentin Facundo Bagnis (6-3, 6-0, 6-3), atteignant la barre des 200 victoires en Grand Chelem et devenant le huitième joueur à réaliser une telle performance en carrière[154]. Il doit cependant se retirer du tournoi le lendemain, à cause d'une blessure au poignet[155]. C'est la première fois dans sa carrière qu'il déclare forfait au cours d'un Grand Chelem, seul un abandon avait émaillé son parcours à Melbourne en 2010[156]. Par la suite, il doit se résoudre à déclarer forfait pour les tournois du Queen's et de Wimbledon[157].

Aux Jeux olympiques de Rio, il fait son retour et s'aligne en simple et en double. Il se qualifie pour les quarts de finale en battant Federico Delbonis, Andreas Seppi et Gilles Simon en deux manches. Il bat ensuite le brésilien Thomaz Bellucci en trois manches avec la foule contre lui, pour retrouver en demi-finale le revenant Juan Martín del Potro, 141e mondial, qui le bat lors d'un match de très haut niveau (7-5, 4-6, 65-7) et de plus de trois heures[158]. Il perd finalement la petite finale contre Kei Nishikori, 7e mondial, en 3 sets (2-6, 7-61, 3-6) en près de trois heures de jeu et termine au pied du podium[159]. En double, associé à Marc López, il se qualifie pour la finale où il s'impose contre les Roumains Florin Mergea et Horia Tecău et remporte la médaille d'or, devenant le second joueur à avoir décroché l'or en simple et en double[160] - [161].

Pour son retour de Rio, il perd en huitième contre Borna Ćorić (1-6, 3-6) au Masters de Cincinnati mais cette défaite reste insignifiante au vu de sa fatigue et du retour du Brésil. Il arrive pour l'US Open avec un potentiel de victoire finale, malgré le fait qu'il soit placé dans le tableau de Djokovic. Il bat facilement ses adversaires sans perdre de set, et parvient en huitièmes de finale pour la première fois depuis Roland-Garros 2015[162]. Il perd cependant contre le Français Lucas Pouille 25e mondial, (1-6, 6-2, 4-6, 6-3, 66-7) en plus de quatre heures de jeu et alors qu'il menait d'un break dans l'ultime manche. Il subit sa deuxième défaite en Grand Chelem contre un Français depuis l'Open d'Australie 2008[163]. C'est aussi la première fois qu'il n'atteint les quarts dans aucun tournoi du Grand Chelem depuis ses débuts sur le circuit en 2004[164] - [165].

Il commence la tournée asiatique par l'Open de Chine où il affronte en quarts de finale Grigor Dimitrov qui le bat pour la première fois au terme d'un match où l'Espagnol a commis un grand nombre de fautes directes (2-6, 4-6)[166]. Au Masters de Shanghai, il est battu d'entrée par Viktor Troicki (3-6, 63-7), qui le bat également pour la première fois.

Fin octobre, Nadal annonce qu'il met un terme à sa saison, toujours pas complètement remis de sa blessure au poignet, pour se consacrer pleinement à 2017. Il était encore en course pour participer au Masters[167]. Il clôture donc sa saison sur un bilan mitigé avec seulement deux titres en simple et un classement mondial en fin de saison en dehors du top 5, pour la première fois depuis 2004. Classé 9e, il reste néanmoins dans le Top 10 pour la 12e année consécutive, c'est-à-dire depuis 2005.

En décembre, Carlos Moyà rejoint son staff d'entrainement[168].

2017 : Finale à l'Open d'Australie, Décima à Roland-Garros, Monte-Carlo et Barcelone, 3e US Open et retour à la 1re place mondiale

Rafael Nadal commence sa saison 2017 au tournoi exhibition d'Abu Dhabi. Il y affronte en premier Tomáš Berdych contre lequel il l'emporte en deux sets (6-0, 6-4). En demi-finale, il affronte le Canadien Milos Raonic et remporte le match (6-1, 3-6, 6-3). En finale, il domine le Belge David Goffin (6-4, 7-65), qui avait éliminé Andy Murray au tour précédent, et remporte donc ce tournoi pour la quatrième fois après 2010, 2011 et 2016[169]. Il enchaîne la semaine suivante à l'Open de Brisbane. Pour son premier match officiel, il bat Alexandr Dolgopolov (6-3, 6-3). Au tour suivant, c'est une victoire expéditive contre Mischa Zverev (6-1, 6-1). En quart de finale il affronte à nouveau Milos Raonic, qu'il a battu une semaine auparavant. Cette fois, c'est le Canadien qui l'emporte en trois sets (6-4, 3-6, 4-6).

Il participe ensuite à l'Open d'Australie où il avait été éliminé au premier tour en 2016 par Fernando Verdasco. Aux premiers tours, il domine facilement l'Allemand Florian Mayer (6-3, 6-4, 6-4) et le Chypriote Márcos Baghdatís (6-3, 6-1, 6-3). Au troisième tour, il joue contre le grand espoir allemand Alexander Zverev. Au bout d'un match marathon de plus de quatre heures de jeu, Nadal en sort vainqueur (4-6, 6-3, 65-7, 6-3, 6-2)[170]. Il affronte ensuite en huitième de finale le Français Gaël Monfils, 6e mondial, et gagne en quatre sets (6-3, 6-3, 4-6, 6-4) en 2 h 55 min[171]. En quarts de finale, il prend le dessus sur le Canadien Milos Raonic, no 3 mondial, en trois manches (6-4, 7-67, 6-4) sauvant six balles de deuxième set pour Raonic, et se qualifie pour sa première demi-finale en Grand Chelem depuis Roland-Garros 2014[172]. Lors de cette demi-finale, il affronte le Bulgare Grigor Dimitrov 15e mondial. Le match est très disputé, cinq sets et près de cinq heures de jeu, et Nadal s'impose (6-3, 5-7, 7-65, 64-7, 6-4) au bout d'un intense combat, sauvant au passage deux balles de break à 3-4 dans le cinquième set[173]. Il accède pour la première fois depuis 2014 à la finale d'un Grand Chelem, année de son dernier titre Porte d'Auteuil. C'est sa quatrième finale à Melbourne, où il rencontre Roger Federer, adversaire qu'il affronte pour la 9e fois en finale de Majeur, la première depuis Roland-Garros 2011[174]. Il s'incline en 5 sets et 3 h 37 (4-6, 6-3, 1-6, 6-3, 3-6) alors qu'il menait avec un break d'avance dans la dernière manche (3-1), dans une finale à suspense avec de multiples points spectaculaires (35 coups gagnants pour 28 fautes directes). C'est sa 7e défaite en finale d'un tournoi du Grand Chelem, la 3e en Australie[175]. Néanmoins, en conférence de presse, il note que faire une finale à Melbourne est très positif pour lui et le reste de sa saison, après deux saisons gâchées par les blessures. Enfin, son parcours lui permet de repasser à la sixième place mondiale[176].

Il reprend la compétition en février au tournoi d'Acapulco. Il s'impose face à l'Allemand Mischa Zverev au premier tour (6-4, 6-3), puis au tour suivant il sort vainqueur du match face à l'italien Paolo Lorenzi (6-1, 6-1). Il rencontre ensuite en quart de finale le Japonais Yoshihito Nishioka, et gagne en deux sets (7-63, 6-3). En demi-finale, il surclasse le Croate Marin Čilić, 7e mondial (6-1, 6-2) pour rallier la finale. Finalement, il s'incline face à l'Américain Sam Querrey (3-6, 63-7), perdant sa septième finale consécutive sur dur[177].

Début des Masters 1000, avec celui d'Indian Wells, où il commence au deuxième tour en battant l'Argentin Guido Pella (6-3, 6-2), puis au tour suivant son compatriote Fernando Verdasco (6-3, 7-5). Il est finalement battu sèchement (2-6, 3-6) en 1 h 8 min par Roger Federer dès les huitièmes de finale. Il participe aussi en double avec l'Australien Bernard Tomic, ils sont éliminés en huitièmes de finale. Au Masters de Miami, il s'impose au deuxième tour face à l'Israélien Dudi Sela (6-3, 6-4) et ensuite pour son 1000e match face à Philipp Kohlschreiber (0-6, 6-2, 6-3)[178] après avoir concédé la quatorzième "bulle" de sa carrière. En huitièmes de finale, il bat Nicolas Mahut (6-4, 7-64), puis en quarts de finale l'Américain Jack Sock, 17e mondial (6-2, 6-3) et en demi-finale, il domine l'Italien Fabio Fognini (6-1, 7-5). En finale, il s'incline contre Roger Federer (3-6, 4-6) pour la troisième fois de la saison[179].

Débute alors la saison sur terre battue, pour laquelle Nadal fonde de grands espoirs. Au Masters de Monte-Carlo, où il vise la décima (un 10e titre), il entre en lice face au Britannique Kyle Edmund, qu’il bat difficilement en trois manches, malgré un premier set remporté blanc (6-0, 5-7, 6-3). Il enchaîne ensuite par trois succès plus aisés face à l'Allemand Alexander Zverev (6-1, 6-1), à l'Argentin Diego Schwartzman (6-4, 6-4) malgré des jeux disputés et au Belge David Goffin (6-3, 6-1) pour rallier sa 11e finale à Monaco lors d'un match avec une faute d'arbitrage manifeste contre le Belge[180]. En finale, Rafael Nadal s'impose face à son compatriote Albert Ramos-Viñolas en deux sets (6-1, 6-3), qui disputait sa première finale de Masters 1000[181]. Il remporte son 10e titre à Monte-Carlo et devient le premier joueur à remporter 10 fois un même tournoi[182]. Il s'agit de son 70e tournoi ATP, son 29e Masters 1000 et surtout son 50e tournoi sur terre battue, battant le record de titres sur ocre qu'il co-détenait avec Guillermo Vilas[183].

La semaine suivante, il participe à l'Open de Barcelone, où il a également l'occasion de s'imposer pour la 10e fois. Sur le court qui porte désormais son nom[184], il se qualifie facilement pour la finale après des victoires en 2 sets sur le Brésilien Rogério Dutra Silva (6-1, 6-2), le Sud-Africain Kevin Anderson (6-3, 6-4), le Sud-Coréen Chung Hyeon (7-61, 6-2) et l'Argentin Horacio Zeballos (6-3, 6-4). La finale est du même acabit face à l'Autrichien Dominic Thiem, 9e mondial (seul top 50 sur son parcours), que Nadal domine (6-4, 6-1). Il réussit une seconde décima consécutive et devient le premier joueur à remporter dix fois deux tournois différents[185].

Après une semaine de repos, Nadal arrive au Masters de Madrid diminué par une otite. Il bat difficilement en seizièmes de finale l'Italien Fabio Fognini en trois sets (7-63, 3-6, 6-4)[186]. Il se défait ensuite facilement de l'Australien Nick Kyrgios (6-3, 6-4) puis du Belge David Goffin (7-63, 6-2) pour rallier les demi-finales où l'attend Novak Djokovic, pour leur 50e affrontement sur le circuit. Alors qu'il reste sur sept défaites consécutives sans gagner le moindre set[187] - [188] et qu'il ne l'a plus battu depuis la finale de Roland-Garros en 2014[189] - [190], il réalise une démonstration face au no 2 mondial (6-2, 6-4) en 1 h 39 min. En finale, il bat l'Autrichien Dominic Thiem no 9 mondial (7-68, 6-4) en 2 h 18 min dans un match intense et physique et remporte son 5e titre à Madrid[191]. Avec 30 titres en Masters 1000, il égale le record de titres dans cette catégorie, détenu jusque-là par Novak Djokovic[192].

À la suite de ces succès, Rafael Nadal prend à Roger Federer la 1re place de la Race (classement des meilleurs joueurs de la saison)[193]. Pour son dernier tournoi avant Roland-Garros, Nadal participe au Masters de Rome. Pour son entrée en lice, il profite de l'abandon de son compatriote Nicolás Almagro, blessé, à 3-0. Au tour suivant, il bat l'Américain Jack Sock (6-3, 6-4). En quart de finale, il perd contre un très bon Dominic Thiem (4-6, 3-6) et concède sa première défaite sur terre battue en 2017, après 17 victoires consécutives[194] - [195].

Rafael Nadal à Roland-Garros en 2017.

Nadal arrive ensuite à Paris pour tenter de réaliser la décima à Roland-Garros. Aux premiers tours, il dispose aisément du Français Benoît Paire (6-1, 6-4, 6-1) et du Néerlandais Robin Haase (6-1, 6-4, 6-3). Au 3e tour, pour son 100e match sur terre battue en trois sets gagnants (98 victoires et deux défaites), il surclasse le Géorgien Nikoloz Basilashvili (6-0, 6-1, 6-0), réussissant du même coup sa plus large victoire en Grand Chelem[196]. Après avoir fêté son 31e anniversaire, l'Espagnol élimine ses deux compatriotes Roberto Bautista-Agut (6-1, 6-2, 6-2) lors des 1/8[197], et Pablo Carreño-Busta (6-2, 2-0, abandon) en 1/4 pour rejoindre le dernier carré pour la première fois depuis son titre en 2014[198]. En 1/2 finale, il retrouve l'Autrichien Dominic Thiem 7e mondial, qui a écrasé Novak Djokovic au tour précédent et qui est le seul joueur à l'avoir battu sur terre battue depuis le début de la saison. Mais il se qualifie facilement pour sa 10e finale (6-3, 6-4, 6-0) en seulement 2 h 7 min, son adversaire étant passé à côté de son match[199] - [200]. En finale, il affronte le no 3 mondial, Stanislas Wawrinka, invaincu en finale de Grand Chelem[201]. Il l'emporte en surclassant le Suisse (6-2, 6-3, 6-1) en 2 h 5 min[202]. Le trophée lui est remis par l'Australien Roy Emerson, lauréat de 12 titres du Grand Chelem, dont 2 Roland-Garros en 1963 et 1967. À l'occasion de cette Decima, Rafael Nadal reçoit une réplique identique de la Coupe des Mousquetaires, offerte par la Fédération française de tennis (FFT)[203] - [204]. Il remporte le 73e titre de sa carrière, le 53e sur terre battue, au terme de la quinzaine la plus expéditive de sa carrière, où il n'a perdu que 35 jeux, soit en moyenne cinq par match[205]. Il égale aussi le record de Björn Borg de trois victoires en Grand Chelem sans perdre de set. Avec ce 15e titre en Grand Chelem, il dépasse Pete Sampras et ses 14 titres et se retrouve seul deuxième au classement, à trois longueurs du recordman, le Suisse Roger Federer (18 à ce moment). À l'issue de la quinzaine, Rafael Nadal redevient no 2 mondial, son meilleur classement depuis l'automne 2014, derrière Andy Murray[206]. En accentuant son avance à la Race, il assure sa qualification pour le Masters[207].

Après cette saison quasi parfaite sur terre battue (24 victoires pour une défaite), Nadal devait préparer le tournoi de Wimbledon en participant au tournoi du Queen's, mais il préfère déclarer forfait pour se reposer. C'est donc sans avoir disputé le moindre match sur gazon depuis deux ans qu'il se présente au majeur londonien, où il dit craindre particulièrement les premiers tours, lui qui n'a plus atteint les 1/4 de finale depuis 2011 (finale). Néanmoins, son tournoi commence de manière idéale avec deux victoires en trois manches contre l'Australien John Millman (6-1, 6-3, 6-2) puis l'Américain Donald Young (6-4, 6-2, 7-5), pour se hisser au troisième tour pour la première fois depuis 2014. Il y retrouve le jeune Russe de 21 ans, Karen Khachanov, qu'il domine en trois sets (6-1, 6-4, 7-63) pour rallier la deuxième semaine[208]. En 1/8 de finale, il est opposé au Luxembourgeois Gilles Müller 26e mondial, spécialiste du gazon et adepte du service-volée, qui l'a éliminé à Londres en 2005. Et après cinq manches et près de cinq heures de match, l'histoire se répète. Nadal s'incline (3-6, 4-6, 6-3, 6-4, 13-15), après avoir pourtant remonté un handicap de deux sets. Le cinquième set est le plus long jamais disputé par Rafael Nadal : 28 jeux et 2 h 15 min[209].

Après cette déception, Nadal commence sa saison sur dur au Masters du Canada, avec la perspective de devenir numéro 1 mondial en cas de qualification pour les demi-finales. Au premier tour, il bat facilement le jeune Croate Borna Ćorić (6-1, 6-2). Au tour suivant, il s'incline face au surprenant espoir canadien Denis Shapovalov (18 ans et 143e mondial) au tie-break du troisième set, alors qu'il avait pourtant remporté la première manche, après 2 h 46 min de jeu (6-3, 4-6, 64-7). Cette défaite, qu'il qualifiera de « pire de l'année », l'empêche de retrouver la première place mondiale. Néanmoins, la semaine suivante, au Masters de Cincinnati, il est assuré de reprendre la place de numéro 1 mondial à l'issue du tournoi à la suite des forfaits d'Andy Murray et de Roger Federer[210]. Pour son entrée en lice, il domine aisément le Français Richard Gasquet, pour la 15e fois en 15 matchs (6-3, 6-4). Mais, à la suite des intempéries, il est ensuite contraint de disputer deux matchs en quelques heures et s'il remporte le premier face à son compatriote Albert Ramos-Viñolas (7-61, 6-2), il s'incline lors du second face à l'Australien Nick Kyrgios, futur finaliste (6-2, 7-5). Malgré cette nouvelle élimination précoce, il redevient numéro 1 mondial le 21 août, 37 mois et demi après sa dernière apparition à cette place, le . Une performance d'autant plus exceptionnelle qu'il s'est écoulé neuf ans entre la première fois où il est devenu numéro un mondial, en août 2008, et la dernière, en août 2017, ce qui constitue un record.

Rafael Nadal aborde donc le dernier Grand Chelem de la saison, l'US Open, en tant que tête de série numéro 1, une première depuis Wimbledon 2014. Pour son premier match, il domine le Serbe Dušan Lajović (7-66, 6-2, 6-2). Lors des deux tours suivants, il cède à chaque fois la première manche avant de l'emporter en quatre sets contre le Japonais Taro Daniel (4-6, 6-3, 6-2, 6-2) puis face au lucky loser argentin Leonardo Mayer (63-7, 6-3, 6-1, 6-4). Il écarte ensuite facilement l'Ukrainien Alexandr Dolgopolov (6-2, 6-4, 6-1) puis le jeune prodige russe Andrey Rublev (6-1, 6-2, 6-2), pour accéder au dernier carré pour la première fois depuis 2013, année de son dernier titre, et ce sans avoir affronté de tête de série, ni même de top 50. En demi-finale, il retrouve l'Argentin Juan Martín del Potro, 28e mondial, tombeur de Roger Federer au tour précédent. Malgré la perte du premier set, Rafael Nadal l'emporte en quatre manches (4-6, 6-0, 6-3, 6-2) et se qualifie pour sa quatrième finale à New York[211]. Il est opposé au Sud-Africain Kevin Anderson, 32e mondial, qui est le joueur le moins bien classé à atteindre la finale de l'US Open. Rafael Nadal l'emporte facilement en trois sets et 2 h 30 (6-3, 6-3, 6-4), sans avoir aucune balle de break à écarter, pour s'adjuger son 3e titre à New York[212]. Il s'agit de son 2e titre du Grand Chelem de l'année, une première depuis 2013, et de son 16e en carrière. C'est également son premier titre sur dur depuis Doha en janvier 2014. De plus, cette victoire lui permet d'accentuer son avance au classement ATP et de quasiment lui assurer la 1re place mondiale en fin d'année[213]. Enfin, à l'issue du tournoi, deux représentants du tennis espagnol occupent pour la première fois la place de numéro 1 simultanément chez les hommes et chez les femmes, avec Garbiñe Muguruza[214].

Rafael Nadal participe ensuite à la première édition de la Laver Cup, à Prague. Cette compétition amicale est née sous l'impulsion de Roger Federer et oppose, dans un modèle similaire à la Ryder Cup en golf, une équipe « Europe » à une équipe « Reste du Monde ». Nadal prend part à quatre matchs (deux en simple et deux en double) pour un bilan de deux victoires et deux défaites, et participe à la victoire 15-9 de son équipe. L'événement du week-end est la première association en double entre Nadal et Federer, conclue par une victoire en trois sets.

Rafael Nadal effectue sa reprise officielle à l'Open de Chine, où il a l'occasion de creuser l'écart en tête du classement ATP, en l'absence du no 2 mondial Roger Federer. Pour son premier match, il est opposé au Français Lucas Pouille, un adversaire dont il dit se méfier et qui a remporté leur dernier affrontement, au tie-break du 5e set en 1/8 de finale de l'US Open 2016. Il perd le premier set et sauve deux balles de match dans le tie-break du deuxième, avant de finalement l'emporter en trois manches et deux heures trente (4-6, 7-66, 7-5). Il bat ensuite le Russe Karen Khachanov (6-3, 6-3), l'Américain John Isner (6-4, 7-60) et le Bulgare Grigor Dimitrov (6-3, 4-6, 6-1) pour se qualifier pour la finale. Il retrouve l'Australien Nick Kyrgios, qu'il domine aisément (6-2, 6-1). Grâce à cette première victoire dans la tournée asiatique depuis Tokyo en 2010, il remporte son 6e titre de la saison, devenant le joueur le plus titré dans l'année. Il s'agit de son 75e titre en carrière, le 19e en ATP 500, ce qui constitue le record de la catégorie (devant Roger Federer, 18).

Dans la foulée, pour son entrée en lice au Masters 1000 de Shanghai, Nadal bat facilement l'Américain Jared Donaldson (6-2, 6-1) en 54 minutes. Il élimine ensuite successivement l'Italien Fabio Fognini (6-3, 6-1), le Bulgare Grigor Dimitrov (6-4, 64-7, 6-3) et le Croate Marin Čilić (7-5, 7-63) pour se qualifier pour une nouvelle finale face à son grand rival pour la première place mondiale, Roger Federer. Fatigué par l'enchaînement des matchs et diminué par une douleur au genou droit, il s'incline en 2 sets (4-6, 3-6), pour la 4e fois en 2017 et la 5e fois consécutive face au Suisse, soit sa plus mauvaise série dans leurs face-à-face[215]. Malgré cette défaite, qui met fin à une série de 16 victoires consécutives, il conserve 1960 points d'avance sur le Suisse en tête du classement ATP.

Alors qu'il était prévu qu'il participe au tournoi de Bâle, Rafael Nadal préfère renoncer pour se reposer après une tournée asiatique éprouvante et pour ménager son genou droit en vue des deux derniers tournois de la saison : le Masters 1000 de Paris-Bercy et le Masters de Londres, qu'il n'a jamais remportés. Il gagne son premier match à Paris, face au Sud-Coréen Chung Hyeon (7-5, 6-3), ce qui lui assure de terminer la saison à la place de no 1 mondial, pour la quatrième fois de sa carrière[216]. Il bat ensuite en trois manches et 2 h 20 l'Uruguayen Pablo Cuevas (6-3, 6-7, 6-3), après s'être fait bander le genou droit au début du 3e set. Blessé, il déclare forfait avant son quart de finale face au Serbe Filip Krajinović[217].

Longtemps incertain pour les ATP World Tour Finals, il est finalement bien présent à Londres, où il reçoit son trophée de numéro un mondial. Il se retrouve dans le groupe Pete Sampras en compagnie de Dominic Thiem (n°4), Grigor Dimitrov (n°6) et David Goffin (n°8). Lors du premier match, héroïque malgré sa douleur au genou droit, il s'incline en 2 h 37 face au Belge, après avoir sauvé quatre balles de match dans le deuxième set (65-7, 7-64, 4-6). Blessé, il annonce dans la foulée son forfait pour la suite du tournoi et la fin de sa saison[218].

Après deux saisons et demie gâchées par les blessures, Rafael Nadal a réussi un incroyable come back pour signer l'une des plus belles saisons de sa carrière, auréolé de six succès et de nombreux records. L'exploit le plus marquant est bien sûr sa 10e victoire à Roland-Garros, la fameuse Decima. En remportant deux nouveaux titres en Grand Chelem, il est devenu le deuxième joueur le plus titré dans la catégorie, derrière Roger Federer (16 contre 19), et en remportant deux nouveaux Masters 1000, il a égalé le record de Novak Djokovic (30 titres). Surtout, Nadal termine l'année à la 1re place mondiale, et ce pour la quatrième fois de sa carrière, après 2008, 2010 et 2013. Neuf années se sont écoulées entre sa première et sa dernière apparition à cette place, ce qui constitue un record. De plus, alors qu'il était déjà le seul joueur à l'avoir fait deux fois, il a reconquis pour la troisième fois de sa carrière la 1re place mondiale en fin d'année. Enfin, à 31 ans et 5 mois, Rafael Nadal est le premier trentenaire et le joueur le plus âgé à terminer l'année au sommet du classement ATP.

2018 : 11e victoire à Roland-Garros, Record de titres en Masters 1000 (33), Abandons à l'Open d'Australie et à l'US Open, Saison écourtée et perte du trône mondial

Rafael Nadal, toujours blessé au genou droit, prend du retard dans sa préparation et annonce fin décembre son forfait pour le tournoi d'exhibition d'Abu Dhabi, où il commence ses saisons depuis 2009, puis pour l'Open de Brisbane. Il dispute son premier match de l'année le 9 janvier au tournoi d'exhibition de Kooyong, où il s'incline en deux sets face au Français Richard Gasquet (6-4, 7-5). Le 10 janvier, il participe au Tie Break Tens de Melbourne, compétition amicale où les matchs se jouent en un unique tie-break de 10 points gagnants. Après deux victoires sur le Français Lucas Pouille (10-1) puis sur l'Australien Lleyton Hewitt (13-11), il s'incline en finale face au Tchèque Tomáš Berdych (10-5).

Il se présente donc à l'Open d'Australie sans avoir disputé de match officiel. Il passe ses trois premiers tours sans perdre un set face au vétéran dominicain Víctor Estrella Burgos, 37 ans, qu'il affronte pour la première fois de sa carrière (6-1, 6-1, 6-1), l'Argentin Leonardo Mayer (6-3, 6-4, 7-6) puis le Bosnien Damir Džumhur (6-1, 6-3, 6-1). En huitièmes de finale, il cède son premier set du tournoi face à l'Argentin Diego Schwartzman, qu'il domine finalement en quatre manches et 3 h 51 min (6-3, 64-7, 6-3, 6-3). En atteignant les quarts de finale pour la dixième fois en treize participations, Rafael Nadal est assuré de conserver sa 1re place mondiale à la fin du tournoi. Il y affronte le Croate Marin Čilić et doit abandonner au début du cinquième set à cause d'une blessure à la cuisse droite contractée au milieu du quatrième set (6-3, 3-6, 7-65, 2-6, 0-2)[219]. C'est le deuxième abandon de sa carrière en Grand Chelem, le deuxième à Melbourne, après celui de 2010 (en 1/4 de finale, aussi). À l'issue du tournoi, il ne compte plus que 155 points d'avance sur Roger Federer qui remporte le tournoi, son 20e titre du Grand Chelem.

Arrêté trois semaines, il cède le 18 février sa 1re place mondiale à Roger Federer, vainqueur la veille du tournoi de Rotterdam. Alors qu'il devait faire son retour à la compétition au tournoi d'Acapulco, où il est finaliste sortant, il déclare forfait la veille de son entrée en lice, s'estimant insuffisamment remis de sa blessure au genou. Dans la foulée, il annonce également son retrait des deux premiers Masters 1000 de l'année, à Indian Wells et à Miami, où il avait également atteint la finale l'année précédente. Mais, à la suite de l'élimination précoce de Roger Federer en Floride, il récupère la première place mondiale le 2 avril, et ce sans avoir joué depuis plus de deux mois.

Après deux mois et demi sans jouer, Rafael Nadal effectue son retour à l'occasion du 1/4 de finale de Coupe Davis face à l'Allemagne à Valence, sur terre battue. Pour son premier match dans la compétition depuis septembre 2016, il remporte aisément ses deux simples face à Philipp Kohlschreiber (6-2, 6-2, 6-3) et Alexander Zverev (6-1, 6-4, 6-4), pour égaliser à 1-1 puis 2-2. L'Espagne se qualifie finalement par 3 à 2 et se déplacera en France en demi-finale. Grâce à ces deux succès, il devient le joueur avec le plus de victoires consécutives dans la compétition, simples et doubles confondus : 24, depuis septembre 2005.

Il attaque sa saison sur terre battue avec 4 680 points à défendre, alors qu'il ne compte que 100 points d'avance sur Roger Federer en tête du classement ATP. Au Masters 1000 de Monte-Carlo, où il vise un onzième titre, il remporte aisément ses deux premiers matchs face au Slovène Aljaž Bedene (6-1, 6-3) puis face au Russe Karen Khachanov (6-3, 6-2). Il engrange ensuite deux victoires impressionnantes contre l'Autrichien Dominic Thiem (6-0, 6-2), le dernier joueur à l'avoir battu sur terre battue (à Rome en mai 2017) et le Bulgare Grigor Dimitrov (6-4, 6-1) et se hisse en finale. À cette occasion, il s'impose facilement en deux manches contre le Japonais Kei Nishikori (6-3, 6-2), remportant le tournoi sans avoir cédé le moindre set. C'est son 11e titre à Monte-Carlo, un record encore amélioré, et sa 31e victoire dans un tournoi Masters 1000, ce qui fait de lui le nouveau détenteur du record de la catégorie. Enfin, c'est son 74e titre en extérieur, le record dans cet environnement.

La semaine suivante, il se rend à Barcelone, où il vise également un 11e sacre. Lors des deux premiers tours, il élimine successivement ses compatriotes Roberto Carballés Baena (6-4, 6-4) et Guillermo García-López (6-1, 6-3). En quart de finale il bat le Slovaque Martin Kližan (6-0, 7-5), après avoir sauvé trois balles de set dans la seconde manche, portant ainsi sa série de sets gagnés consécutivement sur terre battue à 42. En demi-finale, il bat le Belge David Goffin (6-4, 6-0), signant la 400e victoire de sa carrière sur terre battue. En finale, il affronte le jeune Grec de 19 ans Stéfanos Tsitsipás, qu'il domine facilement (6-2, 6-1) pour remporter son 11e titre en Catalogne. Il gagne son 20e titre en ATP 500, égalant le record de Roger Federer. De plus, il porte le record de sets remportés consécutivement sur terre battue à 46. Il n'a plus perdu un set sur cette surface depuis sa dernière défaite au tournoi de Rome 2017, contre l'Autrichien Dominic Thiem.

Après une semaine de repos, Rafael Nadal participe au Masters 1000 de Madrid. Pour son entrée en lice, il bat facilement le Français Gaël Monfils (6-3, 6-1) et l'Argentin Diego Schwartzman (6-3, 6-4) et remporte ses 49e et 50e sets consécutifs sur terre battue et bat ainsi le record de la plus longue série de sets remportés sur une surface détenu par John McEnroe qui avait remporté 49 sets consécutifs sur moquette en 1984[220]. Cette série prend fin dès le match suivant. En quart de finale, il s'incline contre l'Autrichien Dominic Thiem (7-5, 6-3), auteur d'un très grand match, qui était déjà le dernier joueur à lui avoir pris un set et à l'avoir battu sur terre battue, à Rome en 2017. Il met fin à sa série de 21 matchs et 50 sets remportés sur terre battue. Tenant du titre, il perd des points ATP et doit laisser la place de numéro 1 mondial à Roger Federer.

La semaine suivante, il participe au Masters 1000 de Rome et débute par deux larges victoires sur le Bosnien Damir Džumhur (6-1, 6-0) et le Canadien Denis Shapovalov (6-4, 6-1). En quarts de finale, face à l'Italien Fabio Fognini, il perd le premier set après avoir mené 4-1, mais se reprend dans les deux manches suivantes (4-6, 6-1, 6-2). En demi-finale, il retrouve le Serbe Novak Djokovic et le bat en deux sets (7-64, 6-3), revenant à 25-26 dans leur face à face. En finale, il cède encore un set face à l'Allemand Alexander Zverev, mais l'emporte en trois manches (6-1, 1-6, 6-3). Mené 3-1 dans le dernier set, il profite de deux interruptions dues à la pluie pour renverser la situation et remporter son 8e titre à Rome, le premier depuis 2013, et son 32e en Masters 1000. Grâce à ce 78e titre en carrière, il devance John McEnroe et devient le quatrième joueur le plus titré sur le circuit ATP, derrière Ivan Lendl (94), Roger Federer (97) et Jimmy Connors (109). Le lundi suivant, il récupère la 1re place au classement ATP.

Rafael Nadal se présente donc à Roland-Garros, où il vise un onzième sacre, avec le bilan de trois titres en quatre tournois et de 17 victoires en 18 matchs sur terre battue cette saison. Pour son entrée en lice, il l'emporte en trois manches face à l'Italien Simone Bolelli, auteur d'un très grand match, en 2 h 57 min de jeu (6-4, 6-3, 7-6). Le match se joue sur deux jours à cause de la pluie et le Majorquin, mené 3-0 dans le troisième set au moment de l'interruption, parvient à refaire son retard et à sauver quatre balles de set durant le tie-break, où il était mené 6-3. Il bat ensuite beaucoup plus facilement l'Argentin Guido Pella (6-2, 6-1, 6-1) et le Français Richard Gasquet (6-3, 6-2, 6-2), pour se hisser en deuxième semaine. En huitièmes de finale, le lendemain de son 32e anniversaire, il se défait de l'Allemand Maximilian Marterer (6-3, 6-2, 7-64) en 2 h 30 min, signant sa 900e victoire sur le circuit ATP (pour 187 défaites, soit 82,8 % de victoires). Il est le cinquième joueur de l'ère Open à atteindre ce total, après Jimmy Connors (1256), Roger Federer (1149, toujours en activité), Ivan Lendl (1068) et Guillermo Vilas (948). En quart de finale face à l'Argentin Diego Schwartzman, il perd la première manche, mettant fin à sa série de 38 sets consécutifs remportés à Roland-Garros (son record personnel). Après plusieurs interruptions dues à la pluie, il termine son match le lendemain et s'impose en quatre manches (4-6, 6-3, 6-2, 6-2) en 3 h 42 min. En demi-finale, il affronte pour la troisième fois un joueur argentin dans cette édition de Roland-Garros, Juan Martín del Potro, et le bat en trois sets (6-4, 6-1, 6-2). Il devient alors le 2e joueur de l'histoire à disputer 11 finales dans un même tournoi du Grand Chelem après le Suisse Roger Federer qui a également disputé 11 finales à Wimbledon (8 victoires)[221]. En finale, malgré une crampe au doigt au début du troisième set, il bat l'Autrichien Dominic Thiem en 2 h 42 min (6-4, 6-3, 6-2) et remporte son 17e titre du Grand Chelem et son 11e à Roland-Garros[222]. Il égale ainsi le record de victoires de Margaret Smith Court à l'Open d'Australie. Le trophée lui est remis par l'Australien Ken Rosewall.

Alors qu'il devait participer au tournoi du Queen's, il préfère déclarer forfait pour se reposer après une saison sur terre battue éreintante, comme l'année précédente. Il participe néanmoins à deux matchs d'exhibition à Hurlingham (Londres), remportant le premier face à l'Australien Matthew Ebden (7-6, 7-5) et perdant le second sur le même score face au Français Lucas Pouille (6-7, 5-7). Durant les trois semaines entre Roland-Garros et Wimbledon, il cède durant une semaine la place de numéro 1 mondial à Roger Federer.

Rafael Nadal fait son entrée en lice à Wimbledon en étant no 1 mondial mais tête de série no 2 derrière Roger Federer. Pour son entrée en lice, il bat l'Israélien Dudi Sela (6-3, 6-3, 6-2). Il domine ensuite successivement le Kazakh Mikhail Kukushkin (6-4, 6-3, 6-4), le jeune Australien de 19 ans Alex De Minaur (6-1, 6-2, 6-4) et le Tchèque Jiří Veselý (6-3, 6-3, 6-4), pour se qualifier pour son premier 1/4 de finale à Londres depuis 2011 (où il avait atteint la finale). Il y retrouve l'Argentin Juan Martín del Potro, et au terme d'un match de cinq sets et 4 h 48, il l'emporte (7-5, 76-7, 4-6, 6-4, 6-4) et rallie le dernier carré. Il est opposé au Serbe Novak Djokovic pour leur 52e duel. Le match se déroule en deux jours, du fait de la durée de la première demi-finale entre Kevin Anderson et John Isner (7-66, 56-7, 96-7, 6-4, 26-24) en 6 h 36. Le match débute aux alentours de 20 heures avec le toit fermé à cause du manque de luminosité et se joue jusqu'à 23 heures en raison du couvre-feu à Wimbledon, à l'issue du troisième set. Les joueurs reviennent le lendemain avec le toit toujours fermé puisque le match a débuté de cette manière. L'Espagnol s'incline finalement en cinq sets et 5 h 15 de jeu (4-6, 6-3, 69-7, 6-3, 8-10), après avoir raté trois balles de set dans le tie-break de la troisième manche. Malgré cette élimination, Rafael Nadal accentue son avance sur Roger Federer en tête du classement ATP.

Au Masters 1000 de Toronto, il élimine successivement le Français Benoît Paire (6-2, 6-3) et le Suisse Stanislas Wawrinka (7-5, 7-64). En 1/4 de finale, il bat le Croate Marin Čilić en trois sets et 2 h 22 (2-6, 6-4, 6-4), ce qui fait de lui le premier qualifié pour les ATP Finals de Londres en fin d'année. C'est sa 14e qualification pour le Masters et autant de consécutives, égalant ainsi la performance de son rival Roger Federer, établi entre 2002 et 2015. En demi-finale, il domine le Russe Karen Khachanov (7-63, 6-4) pour se qualifier en finale. Il y retrouve le jeune Grec Stéfanos Tsitsipás, 20 ans, tombeur de quatre membres du top 10 pour se hisser jusque-là. Il le bat en deux sets (6-2, 7-64) et remporte sa quatrième victoire au Canada et la deuxième à Toronto (après 2008 et Montréal en 2005 et 2013). C'est son 80e titre en carrière et le 33e en Masters 1000, ce qui constitue le record de la catégorie. Grâce à cette victoire, il compte 3740 points d'avance sur Roger Federer en tête du classement ATP. Dans la foulée, il déclare forfait pour le Masters 1000 de Cincinnati, pour se reposer en vue de la défense de son titre à Flushing Meadows.

Pour son entrée en lice à l'US Open, Rafael Nadal est opposé à son compatriote et ami David Ferrer, qui dispute à 36 ans le dernier tournoi du Grand Chelem de sa carrière. Le Valencien, blessé à la cheville gauche, abandonne dans le second set (6-3, 3-4, ab). Le Majorquin domine ensuite facilement le Canadien Vasek Pospisil (6-3, 6-4, 6-2). Au troisième tour, il élimine le Russe Karen Khachanov (5-7, 7-5, 7-67, 7-63) dans un combat intense de 4 h 23 où il a joué avec un bandage au genou droit durant les trois dernières manches. Durant ce match, le numéro 1 mondial passe à deux points d'être mené deux manches à rien et sauve une balle de quatrième set. Au tour suivant, sans bandage au genou, il cède encore un set face au Géorgien Nikoloz Basilashvili (6-3, 6-3, 66-7, 6-4), en 3 h 18. En quart de finale, il retrouve l'Autrichien Dominic Thiem, pour la première fois sur dur. L'Espagnol, malgré un premier set catastrophique perdu sur un brutal 6-0, l'emporte au tie-break du cinquième set, au terme d'un match au niveau de jeu exceptionnel (0-6, 6-4, 7-5, 64-7, 7-65). Le match a duré 4 h 49 et s'est terminé à 2 heures du matin. Grâce à cette victoire, Nadal rallie le dernier carré d'un Grand Chelem pour la 29e fois de sa carrière, ce qui lui permet de dépasser Ivan Lendl (28) et d'être le quatrième de ce classement, derrière Jimmy Connors (31), Novak Djokovic (33) et Roger Federer (43). Il y retrouve, comme l'année précédente, l'Argentin Juan Martín del Potro, pour le quatrième affrontement entre les deux hommes lors des cinq derniers Grand Chelem. Lors de cette demi-finale, souffrant rapidement d'une douleur au genou droit (qui est strapé une fois par set), il perd les deux premières manches avant de se résoudre à abandonner (63-7, 2-6, ab). C'est son deuxième abandon de l'année en Grand Chelem, après celui en quart de finale de l'Open d'Australie. Malgré la perte de son titre, l'Espagnol conserve la première place mondiale à l'issue du tournoi, avec 1 860 points d'avance sur Roger Federer.

Rafael Nadal déclare ensuite forfait pour la demi-finale de Coupe Davis contre la France (perdue 3-2), puis surtout pour la tournée asiatique et les tournois de Pékin et Shanghai, où il avait respectivement été vainqueur et finaliste l'année précédente, ce qui amenuise ses chances de conserver la première place mondiale en fin d'année. Durant son absence, il se fait remarquer en dehors des courts en apportant son aide lors des inondations touchant la commune de Sant Llorenç des Cardassar, sur l'île de Majorque. Il ouvre les portes de son académie pour abriter les victimes, avant d'intervenir en tant que volontaire dans les régions dévastées.

Alors qu'il devait effectuer son retour à la compétition au Masters 1000 de Paris-Bercy, il déclare forfait le jour de son entrée en lice, à cause de douleurs aux abdominaux. Conséquence de cette absence, il cède la première place mondiale à l'issue du tournoi à Novak Djokovic. Le 5 novembre, il met un terme à sa saison en déclarant forfait pour les ATP Finals, à la suite d'une opération de la cheville droite. C'est la sixième fois de sa carrière qu'il renonce à prendre part à ce tournoi.

La saison 2018 de Rafael Nadal est contrastée, avec d'un côté un 17e titre du Grand Chelem à Roland-Garros, des succès sur terre battue et un record de titres en Masters 1000, et de l'autre des abandons à l'Open d'Australie et à l'US Open et la perte de la 1re place mondiale en fin d'année à cause de blessures.

2019 : 4e finale à Melbourne, 12e Roland-Garros, 4e victoire à l'US Open, Record de titres en Masters 1000 (35), 5e Coupe Davis et Retour à la 1re place mondiale

Rafael Nadal reprend l'entraînement mi-décembre et commence sa préparation pour la saison 2019 à l'exhibition d'Abou Dabi le 28 décembre 2018. Il dispute son premier match contre le Sud-Africain Kevin Anderson en demi-finale, contre qui il perd en 3 sets (6-4, 4-6, 3-6). Il déclare ensuite forfait pour la petite finale à la suite d'une douleur aux abdominaux. Le 2 janvier, il annonce son retrait du tournoi de Brisbane en raison d'une blessure à la cuisse gauche[223]. Enfin, une semaine avant le début de l'Open d'Australie, il participe au Fast 4 Tennis, un tournoi d'exhibition où les sets se jouent en quatre jeux gagnants, à Sydney. Il s'incline en simple contre Nick Kyrgios (0-4, 4-3, 3-5) avant de remporter le double aux côtés de Milos Raonic face à la paire Kyrgios-Millman (4-1, 1-4, 5-4), se rassurant sur sa condition physique.

Durant sa préparation, il surprend les observateurs avec un nouveau geste de service, censé ménager ses genoux sur le plan physique et lui apporter plus de fluidité, de vitesse et de précision d'un point de vue technique[224].

Rafael Nadal arrive donc à l'Open d'Australie sans avoir joué de match officiel, comme l'année précédente. Aux trois premiers tours, il élimine les Australiens James Duckworth (6-4, 6-3, 7-5), Matthew Ebden (6-3, 6-2, 6-2) et Alex De Minaur (6-1, 6-2, 6-4), en ayant passé 6 h 33 minutes sur le court. Par ailleurs, face à De Minaur il remporte son 250e match en Grand Chelem[225]. En huitièmes de finale, il retrouve le Tchèque Tomáš Berdych, tombé à la 57e place mondiale après une année 2018 raccourcie par une blessure au dos mais auteur d'un début de saison prometteur. L'Espagnol l'emporte aisément en 2 h 05 (6-0, 6-1, 7-64). Au tour suivant, il élimine le jeune Américain Frances Tiafoe, 39e mondial et novice à ce niveau (6-3, 6-4, 6-2) en 1 h 47. Il se qualifie pour la 30e fois de sa carrière en demi-finale de Grand Chelem, seuls Roger Federer (43), Novak Djokovic (34) et Jimmy Connors (31) faisant mieux que lui[226] et devient le troisième joueur, avec Federer et Djokovic, à avoir atteint au moins six fois le dernier carré de tous les Majeurs. En demi-finale, il retrouve le jeune prodige grec Stéfanos Tsitsipás, 14e mondial et lui aussi novice à ce niveau, tombeur de Roger Federer en huitièmes. Le Majorquin l'emporte facilement en 1 h 46 (6-2, 6-4, 6-0). Il se qualifie ainsi pour sa 25e finale de Grand Chelem, la 5e à Melbourne, et ce en ayant gagné tous ses matchs en 3 sets et seulement 48 jeux perdus. Il perd en finale contre le Serbe Novak Djokovic, qu'il affronte pour la 53e fois de sa carrière (25-28). L'Espagnol, méconnaissable, a concédé beaucoup trop de breaks pour pouvoir l'emporter, notamment dans le 1er set où il se fait breaker d'entrée de jeu. Le Serbe l'emporte donc en 3 petits sets (6-3, 6-2, 6-3) et 2 h 04. C'est la 4e finale perdue par Nadal à Melbourne après celles de 2012, 2014 et 2017. Fait marquant, c'est aussi la toute première fois qu'il ne remporte pas le moindre set dans une finale de Grand Chelem, et ce en 25 apparitions à ce stade de la compétition (17 victoires, 8 défaites)[227].

Il fait son retour à la compétition au tournoi du Mexique, à Acapulco, où il débute par une victoire sur l'Allemand Mischa Zverev (6-3, 6-3). Mais, au deuxième tour, il est battu par l'Australien Nick Kyrgios, lors d'un match tendu de 3 h 03 pendant lequel il a eu trois balles de match dans le tie-break du troisième set, où il menait 6-3 (6-3, 6-7, 6-7)[228]. Après le match, l'Espagnol fustige le manque de respect de l'Australien, qui finira par remporter le tournoi. Au Masters d'Indian Wells, il se hisse aisément en quart de finale après des victoires sur l'Américain Jared Donaldson (6-1, 6-1), l'Argentin Diego Schwartzman (6-3, 6-1) et le Serbe Filip Krajinović (6-4, 6-3). Il retrouve le Russe Karen Khachanov, qu'il bat en deux tie-breaks (7-6, 7-6) et 2 h 16, mais contre qui il se blesse au genou droit. Il déclare donc forfait pour la demi-finale, où il devait affronter Roger Federer[229] pour la première fois depuis un an et demi. Puis, il renonce à disputer le Masters de Miami pour se préparer pour la saison sur terre battue.

Rafael Nadal revient sur les courts à l'occasion du Masters 1000 de Monte-Carlo, où il est triple tenant du titre et où il vise un douzième titre. Il remporte facilement ses deux premiers matchs face à son compatriote Roberto Bautista-Agut (6-1, 6-1) et au Bulgare Grigor Dimitrov (6-4, 6-1). En quart de finale, il est malmené dans le premier set par l'Argentin Guido Pella, qui le breake à quatre reprises et a une balle de 5-1 puis sert pour le set à 6-5. Mais le Majorquin renverse la situation, survole le tie-break et maîtrise la deuxième manche pour l'emporter 7-6, 6-3. Mais en demi-finale, il passe à côté de son match et il est surclassé par Fabio Fognini (4-6, 2-6), qui menait même 5-0, 40-0 dans le deuxième set. C'est sa 3e défaite sur terre battue (en 8 confrontations) face à l'Italien, qui finira par remporter le tournoi. Après le match, Rafael Nadal avoue qu'il s'agit de l'un de ses plus mauvais matchs sur la surface ocre depuis le début de sa carrière[230]. C'est sa première défaite depuis 4 ans et 18 matchs sur le Rocher, où il restait sur une série de 25 sets gagnés consécutivement.

Il se présente ensuite à l'Open de Barcelone, où au premier tour il élimine l'Argentin Leonardo Mayer en trois sets et 2 h 50, après avoir perdu la première manche malgré trois balles de set (67-7, 6-4, 6-2). C'est la première fois depuis 2015 qu'il perd un set à Barcelone, lui qui a remporté les trois précédentes éditions sans en perdre un, soit 15 matchs et 30 sets consécutifs. À la suite de ce match, Nadal, désemparé par son niveau de jeu et ses multiples blessures, pensera faire une pause, voire mettre un terme à sa saison. Au tour suivant, il bat pour la 26e fois en 32 confrontations son compatriote et ami David Ferrer, qui dispute son avant-dernier tournoi sur le circuit professionnel (6-3, 6-3), puisqu'il prendra sa retraite à l'issue du Masters 1000 de Madrid. En quart de finale, il bat en deux sets l'Allemand Jan-Lennard Struff (7-5, 7-5), qu'il affrontait pour la première fois. Mais il s'incline de nouveau en demi-finale, vaincu en deux manches par un exceptionnel Dominic Thiem (4-6, 4-6)[231]. C'est sa 4e défaite sur terre battue (en 11 confrontations) face à l'Autrichien, qui finira par remporter le tournoi. Comme à Monte-Carlo, c'est sa première défaite à Barcelone depuis 4 ans et 18 matchs. Enfin, c'est la première fois depuis 2004 qu'il n'a pas soulevé de trophée après les quatre premiers mois de l'année.

Après une semaine de repos, Nadal participe au Masters 1000 de Madrid, bien que diminué par un virus gastrique. Il débute par deux victoires aisées sur le jeune prodige canadien Félix Auger-Aliassime (18 ans), qu'il affrontait pour la première fois (6-3, 6-3), puis sur l'Américain Frances Tiafoe (6-3, 6-4). En quarts de finale, il écrase le Suisse Stanislas Wawrinka (6-1, 6-2), signant, selon ses dires, son meilleur match sur terre battue de la saison. Mais il est de nouveau éliminé en demi-finale, cette fois-ci face au Grec Stéfanos Tsitsipás, contre qui il s'incline pour la première fois, après trois victoires sans perdre le moindre set (4-6, 6-2, 3-6).

Il se présente enfin au Masters 1000 de Rome, le dernier tournoi auquel il participe avant Roland-Garros. À cause des intempéries, il est contraint de jouer ses deux premiers tours le même jour. Il ne cède que deux jeux sur l'ensemble de la journée, surclassant le Français Jérémy Chardy (6-0, 6-1) puis le Géorgien Nikoloz Basilashvili (6-1, 6-0). En quart de finale, il domine son compatriote Fernando Verdasco (6-4, 6-0), remportant un set 6-0 dans trois matchs consécutifs pour la première fois de sa carrière. Grâce à cette 427e victoire sur terre battue depuis le début de sa carrière, il devance Thomas Muster (426) et devient le troisième joueur à compter le plus de victoires sur la surface ocre, derrière Manuel Orantes (538) et Guillermo Vilas (679). En demi-finale, il retrouve son bourreau de la semaine précédente à Madrid, le Grec Stéfanos Tsitsipás, contre qui il prend sa revanche (6-3, 6-4). Il se qualifie ainsi pour sa première finale sur terre battue de la saison, en n'ayant perdu que 13 jeux en 4 matchs. Il signe au passage sa 60e victoire dans le tournoi, ce qui lui permet de se qualifier pour sa 50e finale de Masters 1000 (comme Roger Federer) et la 11e à Rome, ce qui constitue trois records. Enfin, c'est la 15e année consécutive qu'il rallie la finale d'au moins l'un des trois Masters 1000 disputés sur terre battue. Il retrouve en finale le Serbe Novak Djokovic, près de quatre mois après sa lourde défaite en finale de l'Open d'Australie, pour leur cinquième affrontement à ce stade de la compétition au Foro Italico (2-2 jusque là). Après 2 h 26, il l'emporte en trois sets (6-0, 4-6, 6-1). C'est la première fois en 54 confrontations (28-26 pour le Serbe) qu'un joueur inflige un 6-0 à l'autre. Enfin, il remporte son premier titre de la saison, son 9e à Rome et son 34e en Masters 1000, ce qui lui permet de redevenir le seul recordman de victoires dans la catégorie, devant son adversaire du jour (33). Il devient ainsi le joueur à détenir le record du nombre de victoires (20) face à un numéro 1 mondial, ainsi que le record du nombre de victoires face à un même leader du classement : il a battu 13 fois Roger Federer lorsque celui-ci était au sommet de la hiérarchie mondiale du tennis.

Rafael Nadal est numéro deux mondial et tête de série no 2 quand il arrive à Roland-Garros, où il vise un douzième sacre, le troisième consécutif, avec un seul titre cette saison, obtenu à Rome une semaine avant le tournoi. Lors des deux premiers tours, il affronte les qualifiés allemands Yannick Hanfmann et Yannick Maden, qu'il bat aisément, respectivement 6-2, 6-1, 6-3 en 1 h 57 minutes et 6-1, 6-2, 6-4 en 2 h 9 minutes. Au troisième tour, il s'impose face au Belge David Goffin en 2 h 49 minutes, après avoir perdu son premier set du tournoi (6-1, 6-3, 4-6, 6-3), mettant fin à une série de 17 sets remportés consécutivement Porte d'Auteuil. Il élimine ensuite successivement l'Argentin Juan Ignacio Londero en 2 h 13 minutes (6-2, 6-3, 6-3) et, le lendemain de son 33e anniversaire, le Japonais Kei Nishikori en 1 h 51 minutes (6-1, 6-1, 6-3) pour se hisser dans le dernier carré pour la douzième fois en quinze participations. Il y retrouve son rival historique, le Suisse Roger Federer, qu'il n'a plus battu depuis 5 ans et 4 mois (en demi-finale de l'Open d'Australie 2014) et contre lequel il reste sur cinq défaites consécutives entre novembre 2015 et octobre 2017. Mais au terme d'un match disputé dans des conditions de jeu difficiles (rafales de la tempête Miguel déviant les balles et soulevant la poussière), il s’impose en trois sets et 2 h 25 minutes (6-3, 6-4, 6-2). Il remporte sa 24e victoire en 39 matches contre Federer, la sixième sur six à Roland-Garros, et se qualifie pour sa 12e finale dans le tournoi. Grâce à ce succès, il sauve sa deuxième place mondiale, que lui aurait ravie son adversaire en cas de victoire. En finale, il retrouve, comme l'année précédente, l'Autrichien Dominic Thiem, vainqueur en demie du no 1 mondial Novak Djokovic au cours d'un match de cinq sets disputés sur deux jours, le privant d'une journée de récupération[232]. Face à Thiem, Nadal l'emporte en quatre sets et 3 h 1 minute (6-3, 5-7, 6-1, 6-1), signant sa 950e victoire en carrière et sa 260e en tournoi majeur (dont 93 à Roland-Garros, record absolu encore amélioré). C'est son 12e titre à Roland-Garros, soit le double de l'ancien record de Björn Borg (6), et son 18e en Grand Chelem, soit deux de moins que le recordman de la catégorie, Roger Federer (20). Enfin, grâce à cette victoire, il devance les 11 titres de Margaret Smith Court à l'Open d'Australie et devient la personne, hommes et femmes confondus, à avoir remporté le plus de fois un même tournoi du Grand Chelem.

Rafael Nadal effectue ensuite une pause en vue de préparer Wimbledon. Il participe néanmoins, comme l'année précédente, à deux matchs d'exhibition à Hurlingham. Il s'incline successivement face au Croate Marin Čilić (3-6, 3-6) puis au Français Lucas Pouille au super tie-break (3-6, 6-4, 5-10).

À Wimbledon, il est tête de série no 3, malgré sa place de no 2 mondial, du fait des règles d'attribution des têtes de série différentes à Wimbledon que dans les autres tournois ATP. Lors de son entrée en lice, il domine aisément le Japonais Yuichi Sugita (6-3, 6-1, 6-3). Au deuxième tour il retrouve l'Australien Nick Kyrgios, quatre mois après sa défaite dans des conditions houleuses à Acapulco et cinq ans après son élimination surprise au Grand Chelem londonien. Après quatre sets et 3 h 03 de jeu électriques, il prend une éclatante revanche (6-3, 3-6, 7-65, 7-63). Kyrgios a tout fait pour déstabiliser Nadal en parlant notamment à l'arbitre de chaise et en faisant des commentaires entre chaque point. L'Australien a également avoué avoir volontairement viser l'Espagnol en tapant la balle très fort en direction de sa poitrine[233]. Rafael Nadal élimine ensuite successivement le Français Jo-Wilfried Tsonga en 1 h 48 (6-2, 6-3, 6-2) puis le Portugais João Sousa en 1 h 45 (6-2, 6-2, 6-2) pour se hisser en quart de finale. Il y est opposé à l'Américain Sam Querrey, vainqueur de leur dernier affrontement en finale du tournoi d'Acapulco 2017, et s'impose en trois manches et 2 h 07 (7-5, 6-2, 6-2). Grâce à cette victoire, il assure d'ores et déjà sa place pour les ATP Finals, pour la quinzième année consécutive (depuis 2005), battant ainsi la performance de Roger Federer (14 entre 2002 et 2015) et revenant à deux unités de Jimmy Connors (17 entre 1972 et 1988). Il se hisse dans le dernier carré d'un Grand Chelem pour la 32e fois de sa carrière, dépassant ainsi Jimmy Connors (31) et n'étant plus devancé que par Roger Federer (45) et Novak Djokovic (36). En demi-finale, il retrouve, comme à Roland-Garros, Roger Federer, pour leur 40e duel, le 4e à Wimbledon. Après quatre manches et 3 h 02, il s'incline (63-7, 6-1, 3-6, 4-6), malgré un deuxième set survolé et quatre balles de match sauvées. C'est sa 16e défaite face à son grand rival suisse.

Rafael Nadal fait son retour à la compétition au Masters du Canada, où il défend son titre en tant que tête de série numéro un. En l'absence de Djokovic et Federer, il est le grand favori de ce Masters 1000 qui se dispute, comme chaque année impaire, à Montréal. Pour son entrée en lice, il domine le Britannique Daniel Evans en 1 h 57 (7-66, 6-4) lors d'un match interrompu à trois reprises par la pluie et au cours duquel il sauva deux balles de set à 6-4 dans le tie-break de la première manche. Au tour suivant, il élimine l'Argentin Guido Pella (6-3, 6-4). En quart de finale, il perd son premier set du tournoi face à l'Italien Fabio Fognini, avant de renverser la vapeur et de l'emporter en trois manches et 2 h 31, bien aidé par la blessure au pied de son adversaire (2-6, 6-1, 6-2). Il profite ensuite de la blessure à la cheville gauche du Français Gaël Monfils, qui déclare forfait pour leur demi-finale, pour rallier la finale du tournoi, sa 51e dans la catégorie, ce qui constitue un nouveau record. Il y retrouve, pour la première fois de sa carrière, le Russe Daniil Medvedev, qui participe à sa première finale de Masters 1000. En 1 h 10, il écrase son adversaire (6-3, 6-0) et conserve son titre, une grande première pour lui sur surface dure. Cette cinquième victoire au Canada et la troisième à Montréal (après 2005 et 2013 et Toronto en 2008 et 2018) lui offre son 35e titre en Masters 1000. Enfin, grâce à ce succès, il est assuré de rester no 2 mondial jusqu'à l'US Open. Il déclare ensuite forfait, comme l'année précédente, pour le Masters 1000 de Cincinnati, pour se préserver en vue de l'US Open.

Au premier tour de l'US Open, il domine aisément l'Australien John Millman, quart de finaliste de la dernière édition (6-3, 6-2, 6-2), avant de bénéficier du forfait d'un autre Australien, Thanasi Kokkinakis, au tour suivant. Il élimine ensuite le Sud-Coréen Chung Hyeon (6-3, 6-4, 6-2) pour se hisser en deuxième semaine. En huitièmes de finale, il cède son premier set du tournoi au Croate Marin Čilić, qu'il bat en quatre manches et 2 h 50 (6-3, 3-6, 6-1, 6-2). Pour le 40e quart de finale en Grand Chelem de sa carrière, il écarte l'Argentin Diego Schwartzman en 2 h 47 (6-4, 7-5, 6-2), malgré des crampes à la fin du deuxième set et des douleurs aux avant-bras dans le troisième. Il égale ainsi sa performance de 2008, la seule année avant celle-ci où il avait atteint, au moins, le dernier carré des quatre tournois du Grand Chelem. Il devient, à 33 ans et 2 mois, le joueur le plus âgé à accomplir cette performance, après avoir été le plus jeune à le faire, onze ans plus tôt. En demi-finale, il bat l'Italien Matteo Berrettini, qui dispute sa première demi-finale en Grand Chelem, en trois sets et 2 h 36 (7-66, 6-4, 6-1). À noter que dans le tie-break de la première manche, il était mené 4-0 et a sauvé deux balles de set à 6-4. Il se qualifie pour sa 5e finale à l'US Open, la 27e de sa carrière en Grand Chelem et la 3e en 2019 après l'Open d'Australie et Roland-Garros. Il y retrouve, comme à Montréal un mois plus tôt, l'homme en forme de l'été, le Russe Daniil Medvedev. Lors de la finale, il mène 2 sets à rien et break face au no 5 mondial mais ne parvient pas, malgré de nombreuses balles de break, à contenir son adversaire qui égalise à 2 sets partout. Nadal sauve 3 balles de break à 1-0 dans la dernière manche, puis parvient à breaker deux fois et mener 5-2. Il commet une double faute qui relance Medvedev qui débreake. À 5-3, Nadal se procure 2 balles de match mais ne les convertit pas. Le Russe s'offre une balle pour revenir à 5-5. Finalement, Nadal la sauve et s'impose (7-5, 6-3, 5-7, 4-6, 6-4) après 4h51 de jeu, soit quatre minutes de moins que le record de la finale la plus longue de la compétition. Il remporte son 4e US Open et son 19e titre du Grand Chelem[234], revenant ainsi à une longueur du record de Roger Federer (20). A l'issue de la rencontre, l'Espagnol ne peut contenir ses larmes et est ovationné par les 23 000 spectateurs du court Arthur Ashe. Ce match, par son scénario et son niveau de jeu, est directement entré dans l'Histoire du jeu[235].

Rafael Nadal effectue son retour sur les courts à l'occasion de la troisième édition de la Laver Cup, disputée à Genève. Il prend part à deux matchs le samedi avec une victoire sur le Canadien Milos Raonic (6-3, 7-6) et une défaite aux côtés du Grec Stéfanos Tsitsipás face à la paire Isner-Kyrgios (4-6, 6-3, 6-10). Le lendemain, il est contraint de déclarer forfait à cause d'une inflammation à la main, une gêne qu'il traîne depuis plusieurs saisons. Il devait prendre part à deux matchs, dont un en double aux côtés de Roger Federer. Malgré l'absence du Majorquin, l'Europe domine le Reste du Monde pour la troisième année consécutive (13-11). Durant le week-end, il se fait remarquer en coachant Roger Federer, mal embarqué lors de son match face à Nick Kyrgios et finalement victorieux.

À cause de cette blessure, il renonce à prendre part, comme l'année précédente, à la tournée asiatique, et notamment au Masters 1000 de Shanghai. Cependant, malgré cette absence des courts, il est assuré de redevenir numéro 1 mondial à l'issue du Masters 1000 de Paris-Bercy, au classement du lundi 4 novembre, moment où les classements ATP et Race se rejoignent, les points des ATP Finals 2018 n'étant plus pris en compte.

Le samedi 19 octobre, Rafael Nadal épouse sa petite amie de longue date, Maria Francisca "Xisca" Perello, à Majorque[236].

Le 24 octobre, il prend part à un match d'exhibition à Astana, capitale du Kazakhstan, face à Novak Djokovic, qu'il bat au super-tie break dans le troisième set (6-3, 3-6, [11-9]). Il participe ensuite au Masters 1000 de Paris-Bercy. Pour son entrée en lice, il domine le Français Adrian Mannarino (7-5, 6-4). Au deuxième tour, il bat le Suisse Stanislas Wawrinka (6-4, 6-4), malgré des maux d'estomac. Au tour suivant, il domine un autre Français, Jo-Wilfried Tsonga (7-64, 6-1). Mais quelques minutes avant sa demi-finale, lors de laquelle il devait affronter le Canadien Denis Shapovalov, il doit déclarer forfait, victime d'une blessure aux abdominaux survenue à la fin de son dernier entraînement[237]. C'est une nouvelle désillusion pour lui à Bercy, un des rares tournois qui manquent à son palmarès et où il a souvent dû déclarer forfait, avant ou pendant la compétition, pour cause de blessures. Toutefois, et comme prévu, il retrouve la première place mondiale le 4 novembre avec 640 points d'avance sur Novak Djokovic, 364 jours après l'avoir cédée au Serbe.

Rafael Nadal décide de participer aux ATP Finals à Londres et se retrouve dans le groupe Andre Agassi, aux côtés de Daniil Medvedev (no 4), Stéfanos Tsitsipás (no 6) et Alexander Zverev (no 7). Pour son premier match, il est sèchement battu par le tenant du titre allemand, contre qui il s'incline pour la première fois de sa carrière (2-6, 4-6). Pour son deuxième match, il est opposé au Russe, dans le remake de la finale de l'US Open, et l'emporte en trois sets et 2 h 47 (6-7, 6-3, 7-6). Dans la dernière manche, il sauve deux balles de triple break et une balle de match à 1-5, 30-40. C'est sa première victoire dans la compétition depuis un succès sur David Ferrer en phase de groupe en 2015. Le lendemain, la victoire de Roger Federer sur Novak Djokovic dans le groupe Björn Borg provoque l'élimination du Serbe et assure au Majorquin de terminer l'année à la première place mondiale. Lors de son dernier match de poule, à l'issue duquel il reçoit son trophée de numéro 1 mondial, il domine le Grec en trois sets et 2 h 52 (6-7, 6-4, 7-5). Malgré ses deux victoires, il est éliminé de la compétition, devancé par Tsitsipás, futur vainqueur du tournoi, et Zverev. C'est sa quatrième élimination au stade des poules après 2009, 2011 et 2017 (où il avait abandonné après un match).

Rafael Nadal termine la saison à la première place mondiale, malgré de nouvelles blessures et une saison sur terre battue plus compliquée que d'habitude. Mais avec deux nouveaux titres en Grand Chelem, il est revenu à une longueur du record en la matière de Roger Federer (19 contre 20). De plus, il a reconquis pour la quatrième fois (un record) la première place mondiale en fin de saison et termine donc l'année au sommet du classement ATP pour la cinquième fois de sa carrière, après 2008, 2010, 2013 et 2017, égalant les performances de ses deux grands rivaux, Roger Federer et Novak Djokovic. Onze années se sont écoulées entre sa première et sa dernière apparition à cette place en fin de saison, ce qui constitue un record. Enfin, à 33 ans et 5 mois, il devient le joueur le plus âgé à terminer une année en tête du classement ATP.

Il participe ensuite à la première édition de la nouvelle version de la Coupe Davis, disputée sur une semaine à Madrid. Lors de la phase de poules, il domine Karen Khachanov (6-3, 7-67) lors de la victoire sur la Russie (2-1), puis Borna Gojo (6-4, 6-3) et, avec Marcel Granollers, la paire Ivan Dodig - Mate Pavić (6-3, 6-4) pour l'emporter face à la Croatie (3-0), pour permettre à l'Espagne de terminer à la première place du groupe B. En quart de finale, il apporte les deux points de la victoire à son équipe face à l'Argentine (2-1), en battant Diego Schwartzman (6-1, 6-2) et, associé à Marcel Granollers, la paire Máximo González - Leonardo Mayer (6-4, 4-6, 6-3). En demi-finale, il apporte de nouveau les deux points de la victoire à son équipe face à la Grande-Bretagne (2-1), en battant Daniel Evans (6-4, 6-0) et, associé à Feliciano López, la paire Jamie Murray - Neal Skupski (7-63, 7-68). En finale, il remporte le point du titre face au Canada (2-0) en battant Denis Shapovalov (6-3, 7-67). C'est sa cinquième victoire en Coupe Davis après celles de 2004, 2008, 2009 et 2011 et la sixième de l'Espagne. Avec huit points gagnés sur les onze de son équipe (5 en simple et 3 en double), il est logiquement élu MVP de l'épreuve. En carrière, il en est à 32 victoires consécutives, simple et double confondus, dans la compétition, ce qui constitue un record.

2020 : Perte de la 1re place mondiale, 13e titre à Roland-Garros et 20e titre record (ex-aequo) en Grand Chelem

Rafael Nadal commence sa préparation pour la saison 2020 au tournoi exhibition d'Abou Dabi fin décembre 2019. Il domine en demi-finale le Russe Karen Khachanov (6-1, 6-3) puis en finale le Grec Stéfanos Tsitsipás (63-7, 7-5, 7-63), après un combat de 3 h 12 min. C'est son cinquième titre dans l'épreuve, un record.

Le , il devient le seul joueur à avoir été numéro 1 mondial lors de trois décennies différentes : 2000, 2010 et 2020.

Nadal commence officiellement sa saison à la première édition de l'ATP Cup, organisée en Australie. Lors du premier tour, il domine Nikoloz Basilashvili (6-3, 7-5), Pablo Cuevas (6-2, 6-1), Yoshihito Nishioka (7-6, 6-4) et, associé à Pablo Carreño Busta, la paire Ben McLachlan - Go Soeda (7-6, 4-6, 10-6) lors des victoires de son équipe sur la Géorgie, l'Uruguay et le Japon, sur le même score de 3-0. En 1/4 de finale, il perd en simple contre David Goffin (4-6, 6-7), avant de battre en double, toujours avec Carreño Busta, la paire Sander Gillé - Joran Vliegen (6-7, 7-5, 10-7), pour offrir la victoire à son équipe face à la Belgique (2-1). En demi-finale, il apporte le point de la qualification contre l'Australie, pays hôte de la compétition, en dominant Alex De Minaur (4-6, 7-5, 6-1). En finale, il s'incline en simple contre Novak Djokovic (2-6, 6-7) et l'Espagne finit par perdre contre la Serbie (1-2). À la fin du tournoi, il ne compte plus que 515 points d'avance sur Novak Djokovic en tête du classement ATP.

Le 15 janvier, il participe à un match d'exhibition avec de nombreux autres joueurs et joueuses, afin de récolter des fonds pour venir en aide aux victimes des incendies frappant l'Australie.

Rafael Nadal participe à l'Open d'Australie, première levée du Grand Chelem, en tant que tête de série numéro un. Il commence le tournoi de façon idéale avec deux victoires tranquilles sur le Bolivien Hugo Dellien (6-2, 6-3, 6-0) puis sur l'Argentin Federico Delbonis (6-3, 7-6, 6-1). Au tour suivant, il retrouve son compatriote Pablo Carreño Busta (no 27), qu'il écrase 6-1, 6-2, 6-4, signant, selon ses dires, son meilleur match depuis le début de la quinzaine. En huitièmes de finale, il est opposé à l'Australien Nick Kyrgios (no 23), avec qui il entretient des relations conflictuelles et qui s'est moqué de lui lors d'un match du deuxième tour. Il cède son premier set du tournoi mais l'emporte en quatre manches et 3 h 38 min, sur le même score que lors du dernier Wimbledon (6-3, 3-6, 7-6, 7-6). En quart de finale, il s'incline contre Dominic Thiem (no 5) après une terrible bataille de quatre sets et 4 h 10 min, où il cède lors des trois tie-breaks (6-7, 6-7, 6-4, 6-7). Après cinq victoires, c'est sa première défaite en Grand Chelem face à l'Autrichien, auteur d'un excellent match et futur finaliste du tournoi. À l'issue de celui-ci, il cède sa place de numéro 1 mondial à Novak Djokovic[238], vainqueur de son 8e Open d'Australie et de son 17e tournoi du Grand Chelem.

Au début du mois de février, il participe à deux matchs d'exhibition. Il remporte le premier face à son compatriote David Ferrer (6-4, 6-3), pour l'inauguration d'une nouvelle Académie Rafael Nadal au Koweït. Puis il s'incline lors du second, face à son rival historique Roger Federer (4-6, 6-3, 3-6), lors d'un match au Cap en faveur de l'association du Suisse pour l'Afrique. Ce match s'est déroulé au Cape Town Stadium devant 51 954 spectateurs, ce qui constitue le record d'affluence pour un match de tennis.

Rafael Nadal fait son retour sur le circuit quelques semaines plus tard, lors du tournoi ATP 500 du Mexique, à Acapulco. Il domine son compatriote Pablo Andújar (6-3, 6-2), le Serbe Miomir Kecmanović (6-2, 7-5), le Sud-Coréen Kwon Soon-woo (6-2, 6-1) et le Bulgare Grigor Dimitrov (6-3, 6-2), pour se hisser en finale. Il la remporte en battant l'Américain Taylor Fritz (6-3, 6-2) pour gagner son 85e titre ATP. C'est son troisième dans ce tournoi et le premier sur dur, après ceux glanés sur terre battue en 2005 et 2013. C'est la première fois qu'il remporte un tournoi sur surface dure sans perdre le moindre set depuis Indian Wells en 2007. Enfin, grâce à ce titre, il détient le record du nombre de saisons consécutives (17) avec au moins un titre à son palmarès[239].

C'est justement à Indian Wells que le numéro 2 mondial devait poursuivre sa saison, pour le premier Masters 1000 de l'année. Mais, à la suite d'un cas de coronavirus, la direction du tournoi décide d'annuler l'édition 2020 la veille du début des matchs et propose de l'organiser à une date ultérieure (il sera finalement annulé[240]). Rafael Nadal rentre donc chez lui, à Majorque, où il se confine.

Par la suite, l'ATP décide d'annuler tous les tournois sur terre battue à la suite de la pandémie qui s'est étendue en Europe, annulant, entre autres, les Masters 1000 de Monte-Carlo, Madrid et Rome. Le 17 mars, la direction de Roland-Garros annonce que le tournoi ne se déroulera pas au printemps mais en septembre. Les Jeux olympiques de Tokyo 2020, eux, sont contraints d'être reportés à l'année suivante. Le 1er avril, c'est Wimbledon qui est annulé. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, un tournoi du Grand Chelem n'aura donc pas lieu. Puis, l'ATP prolonge à nouveau la suspension des compétitions jusqu'au 22 août. Le Masters de Toronto est annulé, celui de Cincinnati est délocalisé à New-York et ceux de Madrid (qui sera finalement annulé[241]) et Rome sont reprogrammés en septembre juste avant Roland-Garros. Les tournois asiatiques de l'automne, dont le Masters 1000 de Shanghai, sont également annulés.

Durant l'été, on l'apprendra plus tard, il a longtemps souffert d'une blessure au pied et ne pouvait s'entraîner qu'une heure par jour[242].

Le 4 août, Rafael Nadal annonce qu'il ne défendra pas son titre à l'US Open (disputé à huis clos) en raison de la situation sanitaire[243]. C'est la première fois depuis l'US Open 1999 qu'un tournoi du Grand Chelem voit l'Espagnol et Roger Federer, blessé, être tous les deux absents du tableau principal[244]. Grâce au comptage des points adapté après la suspension du circuit, il conserve toutefois ses points remportés un an plus tôt et peut se consacrer à la courte saison sur terre battue.

Il reprend la compétition au Masters 1000 de Rome, disputé à huis clos. Pour son retour sur les courts après six mois sans jouer, il impressionne avec des victoires aisées sur son compatriote Pablo Carreño Busta, récent demi-finaliste de l'US Open (6-1, 6-1) et le Serbe Dušan Lajović (6-1, 6-3). Mais en quart de finale, il est battu à la surprise générale par Diego Schwartzman (2-6, 5-7). C'est sa première défaite face à l'Argentin, futur finaliste du tournoi, après neuf victoires consécutives. Il perd ainsi son titre à Rome, où il était double tenant du titre, et son record de titres en Masters 1000, à nouveau détenu par Novak Djokovic (36).

C'est donc avec peu de repères que Rafael Nadal se présente à Roland-Garros, disputé exceptionnellement à partir du 27 septembre et devant un nombre de spectateurs réduit. Pour une fois, il n'est pas le grand favori du tournoi, sa courte préparation sur terre et surtout les conditions de jeu (terre battue humide réduisant l'effet de son lift) ne l'avantageant pas[245]. Pour son entrée en lice, il bat le Biélorusse Egor Gerasimov, qui disputait son premier match dans ce tournoi (6-4, 6-4, 6-2). Il bat ensuite successivement l'Américain Mackenzie McDonald (6-1, 6-0, 6-3), l'Italien Stefano Travaglia (6-1, 6-4, 6-0) et l'Américain Sebastian Korda, issu des qualifications, (6-1, 6-1, 6-2), pour rallier les quarts de finale, et ce en n'ayant affronté que des joueurs classés au-delà de la 70e place mondiale. Il atteint ainsi les 1/4 de finale lors d'un onzième tournoi du Grand Chelem consécutif (depuis l'US Open 2017), sa meilleure série en carrière. Il y retrouve, pour son 100e match à Roland-Garros, la révélation du tournoi, le jeune Italien Jannik Sinner (19 ans et 75e mondial), tombeur d'Alexander Zverev au tour précédent et devenu le premier joueur à atteindre les quarts de finale à sa première participation depuis Nadal lui-même en 2005. Après un premier set équilibré et disputé au tie-break, le Majorquin prend la mesure de son adversaire et l'emporte en trois manches (7-64, 6-4, 6-1). Le match, disputé intégralement en nocturne sous le toit du Court Philippe-Chatrier, a commencé après 22 h 30 et s'est achevé à 1 h 26, ce qui en fait la rencontre s'étant terminée le plus tard dans l'histoire du tournoi. En demi-finale, il retrouve l'Argentin Diego Schwartzman (no 14), qui l'avait battu trois semaines plus tôt à Rome et qui a éliminé Dominic Thiem en cinq sets et cinq heures au tour précédent. Il prend sa revanche en trois sets et tout de même 3 h 9 min de jeu (6-3, 6-3, 7-60), et se qualifie pour sa treizième finale à Roland-Garros, après 13 h 13 min passées sur les courts.

Il y est confronté à Novak Djokovic, numéro 1 mondial et invaincu sur le terrain depuis le début de la saison (37 victoires et une disqualification à l'US Open), pour un 56e duel, le 9e en finale d'un Majeur (4-4 jusqu'à présent), égalant le record des rivalités entre Federer et Nadal. Pour la première fois de l'histoire, ce dernier match se joue en intérieur, le toit du court Philippe-Chatrier étant fermé, ce qui semble avantager le Serbe. Mais le Majorquin survole les débats, et notamment les deux premiers sets dans lesquels il ne commet que six fautes directes, infligeant à son adversaire un 6-0 et sa plus lourde défaite (seulement sept jeux gagnés) en finale de Grand Chelem, effaçant ainsi sa défaite cuisante en finale de l'Open d'Australie 2019 (huit jeux gagnés). Il conclut sur un ace, après 2 h 41 min de jeu (6-0, 6-2, 7-5). C'est aussi sa 27e victoire en carrière face au Serbe (pour 29 défaites), la 10e en Grand Chelem (pour six défaites) et la 5e en finale (pour quatre défaites). Sur terre battue et à Roland-Garros, ces bilans sont respectivement de 18-7 et de 7-1 en sa faveur. Il signe sa 100e victoire à Roland Garros en 102 matchs, devenant le deuxième joueur à atteindre cette barre en Grand Chelem, après Roger Federer (102 victoires à l'Open d'Australie et 101 à Wimbledon). C'est aussi sa 999e victoire en carrière, à l'occasion de son 1200e match. Il remporte son treizième titre à Roland-Garros, et ce sans avoir perdu le moindre set pour la quatrième fois (après 2008, 2010 et 2017), battant le record de Björn Borg de trois victoires en Grand Chelem dans l'ère Open sans perdre une manche. Il devient d'ailleurs le joueur, hommes et femmes confondus, à avoir remporté le plus de fois un même tournoi, devant Martina Navrátilová et ses 12 succès au tournoi de Chicago. Enfin et surtout, il remporte son 20e titre du Grand Chelem et égale le record de la catégorie, que Roger Federer détenait seul depuis onze ans et trois mois, depuis son quinzième titre à Wimbledon en 2009 (et 20 depuis l'Open d'Australie 2018). 15 ans et 4 mois se sont écoulés entre son premier (Roland-Garros 2005) et son dernier titre (à ce jour) du Grand Chelem, ce qui constitue le record de l'ère Open chez les hommes, le record absolu étant détenu par l'Australien Ken Rosewall (19 ans).

Après avoir laissé planer le doute sur sa fin de saison, Nadal annonce qu'il participera bien aux deux derniers grands rendez-vous de l'année : le Masters de Paris-Bercy et les ATP Finals. Pour son retour dans la capitale française trois semaines et demi après sa victoire à Roland-Garros, il doit s'employer lors de trois sets et 2 h 30 min face à son compatriote Feliciano López (4-6, 7-6, 6-4). Il s'agit de sa 1000e victoire en carrière sur le circuit ATP, devenant le quatrième joueur à atteindre cette barre après Jimmy Connors (1274), Roger Federer (1242, en activité) et Ivan Lendl (1068)[246]. Au tour suivant, il domine plus facilement l'Australien Jordan Thompson (6-1, 7-6), même s'il doit sauver une balle de set à 5-6, 30-40 dans la deuxième manche. En quart de finale, il doit encore batailler durant trois sets et 2 h 13 min contre un autre compatriote, Pablo Carreño Busta (4-6, 7-5, 6-1). En demi-finale, il est éliminé en deux manches par l'Allemand Alexander Zverev, tête de série no 4 (4-6, 5-7).

Le 9 novembre, il devient le joueur ayant passé le plus de semaines consécutives dans le top 10 du classement ATP, devant Jimmy Connors, avec 790 semaines de rang contre 789 pour l'Américain, soit depuis le . Malgré de nombreuses blessures, cette performance confirme qu'il est toujours resté au top du classement mondial.

Aux ATP Finals, qui se déroulent à Londres pour la dernière fois, Rafael Nadal, tête de série numéro 2, est présent dans le groupe London 2020 aux côtés de Dominic Thiem (no 3), Stéfanos Tsitsipás (no 5) et Andrey Rublev (no 7). Pour son entrée en lice, il bat le jeune Russe, dont c'est la première participation, en deux manches (6-3, 6-4). Lors de la deuxième journée, il est opposé à l'Autrichien, finaliste de la dernière édition. Au terme d'un match magnifique de 2 h 26 min, il s'incline en deux sets conclus au tie-break (67-7, 64-7). C'est la première fois qu'il s'incline deux fois consécutivement face au vainqueur du dernier US Open, après sa défaite en quart de finale de l'Open d'Australie, où il avait déjà perdu les trois tie-breaks disputés. Le Majorquin peut regretter la perte du premier jeu décisif, dans lequel il a mené 5-2 et s'est procuré deux balles de set. Lors de la troisième journée, il est opposé au Grec, lauréat de la dernière édition. Dans un match décisif, le vainqueur étant qualifié et le perdant éliminé, il l'emporte en trois sets et 2 h 4 min (6-4, 4-6, 6-2) et rallie donc le dernier carré en terminant deuxième de son groupe derrière Dominic Thiem. Pour sa sixième demi-finale en dix participations, la première depuis 2015, il est opposé au Russe Daniil Medvedev, premier du groupe Tokyo 1970 avec notamment une victoire aisée sur Djokovic[247]. Bien qu'il ait servi pour le gain du match à 6-3, 5-4, il finit par s'incliner sur le score de 6-3, 64-7, 3-6, échouant une nouvelle fois dans sa conquête du Masters, face au futur vainqueur du tournoi[248].

2021 : Decima à Rome, défaite à Roland-Garros, saison gâchée par une blessure au pied et écourtée, sortie du top 5

Le 18 janvier, Rafael Nadal démarre sa 800e semaine consécutive dans le top 10 du classement ATP[249]. Il n'en est plus sorti depuis qu'il y est entré pour la première fois, le , alors qu'il n'avait que 18 ans. Durant cette période de 15 ans et 9 mois, il a passé la majorité du temps aux 1re (209 semaines) ou 2e (361 semaines) places. Il est le joueur à être resté le plus de semaines consécutives dans le top 10, devant Jimmy Connors (789), Roger Federer (734), Ivan Lendl (619) et Pete Sampras (565).

Le 29 janvier, il participe à un match d'exhibition à Adélaïde face à l'Autrichien Dominic Thiem, qu'il bat 7-5, 6-4. Il devait ensuite reprendre officiellement la compétition à l'occasion de l'ATP Cup, organisée à Melbourne, mais, victime d'une douleur au dos, il déclare forfait pour se préserver en vue de l'Open d'Australie. Sans son leader, l'Espagne est éliminée en demi-finale par l'Italie (2-0).

C'est donc avec des doutes autour de son état de forme que Rafael Nadal se présente au premier Grand Chelem de l'année. Lors de son entrée en lice, il domine facilement le Serbe Laslo Djere (6-3, 6-4, 6-1). Au deuxième tour, face au qualifié Américain Michael Mmoh, il fait encore mieux et ne concède aucune balle de break (6-1, 6-4, 6-2). Lors du tour suivant, il s'impose plus difficilement face au Britannique Cameron Norrie (7-5, 6-2, 7-5). Grâce à ses trois victoires en trois manches, il atteint la barre des 30 sets gagnés consécutivement en Grand Chelem et se classe à la troisième place de ce classement, derrière Roger Federer (36) et John McEnroe (35). En huitième de finale, il retrouve l'Italien Fabio Fognini (no 16), qu'il bat en trois sets (6-3, 6-4, 6-2) pour rallier son douzième quart de finale consécutif en Grand Chelem (depuis l'US Open 2017). En quart de finale, il est battu en cinq sets et 4 h 5 min par le Grec Stéfanos Tsitsipás (no 5), après avoir remporté les deux premières manches (3-6, 2-6, 7-6, 6-4, 7-5). C'est seulement la troisième fois de sa carrière et la deuxième fois en Grand Chelem qu'il perd un match après avoir remporté les deux premiers sets. Il échoue ainsi à un set du record de Roger Federer de sets consécutifs remportés en Grand Chelem (36 contre 35). Il s'agit de sa 7e élimination en quart de finale à Melbourne en 16 participations, la deuxième consécutive.

Rafael Nadal déclare ensuite forfait pour les tournois de Rotterdam et d'Acapulco et décline une invitation à celui de Dubaï, souffrant toujours du dos. Puis il renonce à participer aux premiers Masters 1000 de l'année, à Miami, pour se préserver pour la saison sur terre battue. Durant ce repos forcé, il cède sa place de numéro 2 mondial au Russe Daniil Medvedev, le . C'est un événement : pour la première fois depuis le (date à laquelle Nadal a atteint ce classement pour la première fois), soit 15 ans et 7 mois, l'une des deux premières places du classement ATP n'est pas occupée par un joueur du Big Four (Djokovic, Federer, Murray et Nadal)[250].

Le nouveau numéro 3 mondial fait son retour sur les courts à l'occasion du Masters 1000 de Monte-Carlo, disputé à huis-clos pour la première fois de son histoire. Pour son premier match depuis plus de deux mois, il bat aisément le qualifié Argentin Federico Delbonis (6-1, 6-2). Au tour suivant, il fait encore mieux face au Bulgare Grigor Dimitrov (no 14), qu'il écrase (6-1, 6-1) en seulement 55 minutes, l'une des victoires les plus rapides de sa carrière. Mais en quart de finale, il passe complètement à côté de son match contre Andrey Rublev (no 6), auteur d'une très grande performance, et s'incline sur le score de 2-6, 6-4, 2-6 en 2 h 33 min. C'est la première défaite de sa carrière face au Russe, futur finaliste de l'épreuve, après deux victoires sans perdre de set. Ce n'est que la troisième fois qu'il est éliminé avant le dernier carré dans ce tournoi et la première fois qu'il y perd un match disputé en trois sets.

La semaine suivante, Rafael Nadal participe au tournoi de Barcelone (ATP 500), où il est tête de série numéro 1. Ses deux premiers tours sont laborieux, avec deux victoires en trois manches chacune face au Biélorusse Ilya Ivashka, 111e mondial et issu des qualifications (3-6, 6-2, 6-4) et face au Japonais Kei Nishikori (6-0, 2-6, 6-2). C'est la première fois depuis six ans (Masters 1000 de Monte-Carlo 2015) qu'il perd au moins un set lors de trois matchs consécutifs sur terre battue. Il l'emporte plus facilement contre le Britannique Cameron Norrie en quart (6-1, 6-4), signant la 450e victoire de sa carrière sur terre battue, et contre son compatriote Pablo Carreño Busta en demi-finale (6-3, 6-2) pour rallier la finale. Il y retrouve, comme en 2018, le Grec Stéfanos Tsitsipás (no 2), deux mois et demi après sa défaite en cinq sets après avoir mené deux sets à rien en 1/4 de finale de l'Open d'Australie. Après un match dantesque de 3 h 38 min (la plus longue finale en deux sets gagnants depuis 1991, année où l'ATP a commencé à mesurer la durée des matchs[251]), il finit par s'imposer sur le score de 6-4, 6-7, 7-5[252]. Breaké d'entrée dans les deux premiers sets, il parvient à chaque fois à retourner la situation, s'offrant même deux balles de match au retour à 5-4, 40-15 dans la deuxième manche, finalement manquées. Dans le troisième set, c'est lui qui sauve une balle de match sur son service (4-5, 30-40), avant de conclure à sa troisième opportunité. Il met fin à une série de neuf matchs et 17 sets gagnés consécutivement par le Grec, titré à Monte-Carlo, et remporte son premier titre de la saison. Il améliore ainsi son propre record de saisons consécutives dans l'ère Open avec au moins un titre gagné, le portant à 18. Il s'agit de son 12e titre à Barcelone, en 12 finales. C'est toutefois l'édition dans laquelle il a perdu le plus de sets (trois) et la deuxième dans laquelle il en a cédé un en finale. Enfin, il en profite pour récupérer la place de numéro 2 mondial au classement du 26 avril 2021, fêtant ainsi dignement ses 16 ans de présence continue dans le Top 10.

Après une semaine de repos, il prend part au Masters 1000 de Madrid, où il est de nouveau tête de série numéro 1, Novak Djokovic ayant préféré faire l'impasse. Pour son entrée en lice, il domine aisément son jeune compatriote et grand espoir du tennis mondial, Carlos Alcaraz, le jour du dix-huitième anniversaire de ce dernier (6-1, 6-2). Grâce à cette 453e victoire sur terre battue, il compte plus de victoires sur cette surface que ses deux rivaux historiques (Djokovic et Federer) réunis (452 victoires à eux deux). En huitième de finale, il bat le qualifié australien Alexei Popyrin (6-3, 6-3). Mais en quart de finale, il est battu par l'Allemand Alexander Zverev, tête de série no 5, (4-6, 4-6). C'est sa troisième défaite consécutive face à cet adversaire, la première sur terre battue (5-3 dans les face-à-face au total). L'Allemand devient ainsi le dixième joueur à avoir battu Nadal au moins trois fois de suite[253]. Conséquence de cette défaite, il cède sa place de numéro 2 mondial au Russe Daniil Medvedev et recule au 3e rang du classement ATP du 10 mai 2021.

La semaine suivante, Rafael Nadal participe au Masters 1000 de Rome, où il vise un dixième titre. Pour son premier match dans le tournoi, il bat difficilement le jeune prodige italien Jannik Sinner (19 ans et 18e mondial) en deux sets et 2 h 10 min, après avoir remonté un break de retard dans chaque set (7-5, 6-4)[254]. Au tour suivant, il passe tout près de l'élimination face au Canadien Denis Shapovalov (no 13), qu'il bat au tie-break du troisième set, après un match de 3 h 26 min (3-6, 6-4, 7-6). Durant ce match, il est mené 6-3, 3-0 et sauve des balles de 4-0 et de 4-1 dans la deuxième manche, avant d'être de nouveau mené 3-1 puis de sauver deux balles de match à 5-6 sur son service dans la troisième manche[255]. En quart de finale, il retrouve l'Allemand Alexander Zverev (no 6), contre qui il reste sur trois défaites consécutives, dont la dernière à Madrid une semaine plus tôt. Cette fois-ci, il l'emporte, en deux sets et 2 h (6-3, 6-4) pour rallier le dernier carré. En demi-finale, il écarte la révélation du tournoi, le géant américain Reilly Opelka (m 11), présent pour la première fois à ce niveau dans cette catégorie de tournoi (6-4, 6-4). Il s'agit du 500e match de Nadal sur terre battue, pour un bilan de 458 succès et 42 défaites, soit 91,6 % de victoires. En finale, il retrouve le numéro 1 mondial serbe Novak Djokovic. C'est leur sixième finale commune au Foro Italico, un record dans l'ère Open dans un grand tournoi (Grand Chelem, ATP Finals ou Masters 1000). Encore une fois, le Majorquin l'emporte, en trois sets et 2 h 49 min (7-5, 1-6, 6-3). C'est son 10e titre dans la capitale italienne, ce qui fait de lui le premier joueur à avoir gagné au moins dix fois quatre tournois différents dans l'ère Open, alors qu'il est déjà le seul à avoir accompli cet exploit dans trois tournois différents : Roland-Garros, Monte-Carlo, Barcelone et, donc, Rome. C'est aussi son 36e titre en Masters 1000, égalant le record de Novak Djokovic.

Le jeudi , il inaugure, en compagnie du président de la Fédération française de tennis, Gilles Moretton, et du directeur de Roland-Garros, Guy Forget, une statue à son effigie sur le site du tournoi. La statue, œuvre du sculpteur espagnol Jordi Díez Fernandes, est en acier inoxydable, mesure trois mètres de hauteur, 4,89 mètres de largeur et 2 mètres de profondeur. Elle est située côté Avenue de la porte d'Auteuil, au niveau de la Porte 1[256]. Le même jour, le tirage au sort le place dans la même partie de tableau que le n°1 mondial Novak Djokovic, rendant possible un affrontement entre les deux hommes dès les demi-finale[257].

Pour son entrée en lice dans le tournoi, Rafael Nadal domine l'Australien Alexei Popyrin (6-3, 6-2, 7-6) en 2 h 24 min. Dans la dernière manche, il est mené 5-2 et sauve deux balles de set sur le service adverse à 5-3[258]. Au deuxième tour, le jour de son 35e anniversaire, il bat le Français Richard Gasquet en night session et à huis-clos (6-0, 7-5, 6-2) en 2 h 16 min. Il devient à cette occasion le joueur à avoir réussi le plus de fois un 6-0 à Roland-Garros : 21, contre 20 pour Björn Borg[259]. Au tour suivant, il domine le Britannique Cameron Norrie (6-3, 6-3, 6-3) en 2 h 7 min. Il signe ainsi sa 103e victoire (en 105 matchs) à Roland-Garros, faisant de lui le joueur à avoir remporté le plus de matchs dans un même tournoi du Grand Chelem, devant les 102 victoires de Roger Federer à l'Open d'Australie[260]. En huitième de finale, il élimine l'Italien Jannik Sinner (no 18) (7-5, 6-3, 6-0) en 2 h 19 min. En quart de finale, il cède son premier set du tournoi à l'Argentin Diego Schwartzman (no 10), qu'il bat en quatre manches et 2 h 45 min (6-3, 4-6, 6-4, 6-0), en remportant les neuf derniers jeux et 37 des 44 derniers points du match[261]. C'est le premier set qu'il perd à Roland-Garros depuis la finale de l'édition 2019 face à Dominic Thiem, soit 36 sets (c'est déjà Schwartzman qui avait interrompu sa série de 38 sets gagnés consécutivement entre 2016 et 2018[262]). Enfin, avec ce 23e 6-0 réussi à Roland-Garros depuis 2005, il devient le joueur ayant gagné le plus de fois un set sur ce score dans un même tournoi du Grand Chelem, devant Jimmy Connors à l'US Open (22)[259].

En demi-finale, il retrouve le numéro 1 mondial Novak Djokovic dans le remake de la finale de l'édition précédente. Il s'incline contre le Serbe (3-6, 6-4, 7-64, 6-2) après un superbe combat de quatre sets et 4 h 11 min terminé à 1 h du matin. Le tournant du match a lieu dans le troisième set, long de 93 minutes, remporté au tie-break par le Serbe après avoir sauvé une balle de set sur son service à 5-6, 40-Av. Djokovic dira après la rencontre : "C'est le plus grand match que j'ai joué ici à Paris, c'est sûr, dans le Top 3 de ma carrière". Pour Nadal, c'est seulement sa troisième défaite à la Porte d'Auteuil depuis 2005 (pour un bilan de 105 victoires et trois défaites en 108 matchs) et la première depuis l'édition 2015, déjà face à Djokovic, en quart de finale. Pour la première fois de sa carrière, il s'incline dans un match du dernier carré dans ce tournoi, après 26 victoires jusque là en demi-finale ou en finale. Ce match marque également la fin d'une série impressionnante, en format trois sets gagnants sur terre battue : il n'avait jamais subit de défaite après avoir remporté le premier set (117 victoires)[263].

En juin 2021, il déclare forfait pour Wimbledon et les Jeux olympiques de Tokyo afin de préserver sa condition physique, et notamment son pied gauche, apparaissant déjà diminué lors de sa fin de match à Roland-Garros contre Novak Djokovic[264]. Durant l'été, ce dernier remporte à l'occasion du tournoi londonien son 20e titre du Grand Chelem, égalant ainsi le record codétenu par Roger Federer et Rafael Nadal.

Nadal effectue son retour sur les courts près de deux mois après son dernier match, à l'occasion du tournoi de Washington. Pour son premier match, il domine l'Américain Jack Sock en trois sets et 3 h 4 min (6-2, 4-6, 7-6) mais termine le match en boitant. En huitième de finale, il est battu par le Sud-Africain Lloyd Harris, 50e mondial, en trois sets (6-4, 1-6, 6-4). Conséquence de cette élimination, le 9 août, il quitte le top 3 du classement ATP pour la première fois depuis la fin du mois de mai 2017. Il renonce ensuite à participer aux Masters 1000 du Canada (à Toronto) et de Cincinnati, pour continuer de soigner son pied.

Le 20 août, il annonce qu'il met un terme à sa saison en raison de sa douleur au pied gauche[265] et, de fait, son forfait pour l'US Open, comme l'année précédente. Depuis sa première participation à un tournoi du Grand Chelem à Wimbledon en 2003, c'est la première fois qu'il manque deux années de suite un même tournoi du Grand Chelem. La blessure, récurrente depuis 2005 et réapparue lors de Roland-Garros, est diagnostiquée comme étant le syndrome de Müller-Weiss, maladie dégénérative entraînant une déformation de l'un des os de la partie centrale du pied[266]. Le 11 septembre, il annonce avoir reçu un traitement à Barcelone et apparaît publiquement en béquilles[267]. Le 13 septembre, il quitte le top 5 du classement ATP pour la première fois depuis le .

Malgré cette fin de saison prématurée, Rafael Nadal se maintient dans le top 10 en fin d'année, en terminant à la 6e place mondiale. C'est la 17e année consécutive qu'il termine une saison au sein du top 10 mondial (2005–2021), battant le record des 16 années consécutives de Jimmy Connors de 1973 à 1988[268]. C'est toutefois son plus mauvais classement en fin de saison depuis 2016 (9e), qui était également la dernière année durant laquelle il n'avait pas remporté de titre en Grand Chelem.

Il effectue son retour sur les courts mi-décembre, près de quatre mois et demi après son dernier match, à l'occasion du tournoi d'exhibition d'Abu Dhabi. Il y subit deux défaites, d'abord face au Britannique Andy Murray en demi-finale (3-6, 5-7), puis face au Canadien Denis Shapovalov lors de la petite finale (7-64, 3-6, 6-10). À son retour en Espagne, il annonce avoir contracté la Covid-19. Dans les jours suivants, ce sont deux autres membres de son staff, Carlos Moyà et Marc López, qui déclarent être positifs. Cette nouvelle laisse planer le doute sur son début de saison prochaine et notamment sa présence à l'Open d'Australie.

2022 : 2e Open d'Australie, 14e Roland-Garros et 22e Grand Chelem (record masculin)

Il commence sa saison au tournoi de Melbourne (ATP 250), où il est aligné en simple (en tant que tête de série numéro 1) et en double. Dans cette seconde catégorie, il est associé à son compatriote Jaume Munar. Ils dominent d'abord la paire argentine Etcheverry-Baez (6-3, 3-6, 10-4), puis se retirent du tournoi avant les huitièmes de finale, pour privilégier leurs parcours respectifs en simple. Pour son premier match de l'année en simple, il est opposé au Lituanien Ričardas Berankis, issu des qualifications, qu'il bat 6-2, 7-5. En quart de finale, il profite du forfait du Néerlandais Tallon Griekspoor, blessé au pied, pour se qualifier sans jouer. En demi-finale, il est opposé au Finlandais Emil Ruusuvuori, qu'il bat 6-4, 7-5. En finale, il affronte l'Américain Maxime Cressy, issu des qualifications. Il l'emporte en deux manches et 1 h 47 min (7-66, 6-3), après avoir sauvé une balle de premier set sur service adverse à 6-5 dans le tie-break. Auteur de 33 coups gagnants et neuf aces, il réalise une très bonne performance. Il remporte ainsi son 89e titre en carrière, le 23e sur dur et le 10e en ATP 250. Enfin, il s'agit de la dix-neuvième saison consécutive durant laquelle il remporte au moins un titre, améliorant ainsi son propre record[269].

Rafael Nadal participe à l'Open d'Australie, privé du numéro un mondial, nonuple vainqueur du tournoi et triple tenant du titre, le Serbe Novak Djokovic, expulsé du pays par les autorités australiennes[270]. Il est la sixième tête de série, soit son plus mauvais rang au départ d'un Grand Chelem depuis cinq ans et l'Open d'Australie 2017 (il était alors 9e), où il avait toutefois atteint la finale.

Il commence le tournoi par deux victoires aisées sur l'Américain Marcos Giron (6-1, 6-4, 6-2 en 1 h 49) et sur le qualifié allemand Yannick Hanfmann (6-2, 6-3, 6-4 en 2 h 42 min). Au troisième tour, il cède son premier set du tournoi au Russe Karen Khachanov (no 28), qu'il bat en quatre manches et 2 h 52 min (6-3, 6-2, 3-6, 6-1)[271]. En huitième de finale, il écarte le Français Adrian Mannarino en trois sets et 2 h 41 min (7-614, 6-2, 6-2). Le tie-break de la première manche, long de 30 points et 28 minutes, est le plus long disputé en carrière par Nadal. Ce dernier y sauve quatre balles de set et l'emporte à sa septième tentative, 16-14[272]. En 1/4 de finale, il est opposé au Canadien Denis Shapovalov (no 14), tombeur de l'Allemand Alexander Zverev (no 3) au tour précédent. Après un gros combat de 4 h 8 min sous le soleil et dans la chaleur, le Majorquin s'en sort en cinq manches après avoir dilapidé une avance de deux sets (6-3, 6-4, 4-6, 3-6, 6-3). Diminué par des maux de ventre liés à une sévère déshydratation à partir de la fin de la troisième manche[273], il a commis 11 double-fautes, son plus mauvais score dans un match en carrière[274]. En ralliant le dernier carré à Melbourne pour la septième fois, la première depuis 2019, il a désormais atteint au moins à sept reprises les demi-finales dans chaque tournoi du Grand Chelem. En 1/2 finale, il domine l'Italien Matteo Berrettini (no 7) en quatre sets et 2 h 55 min (6-3, 6-2, 3-6, 6-3). Il signe sa 75e victoire à l'Open d'Australie et sa 500e sur surface dure (contre 464 sur terre battue). Il devient le cinquième joueur de l'ère Open à se qualifier pour une finale de Grand Chelem après 35 ans et le cinquième plus âgé à atteindre la finale de l'Open d'Australie[275].

Rafael Nadal effectuant un service à l'US Open en 2022.

Le , pour sa sixième finale à Melbourne (un titre en 2009 et quatre défaites en 2012, 2014, 2017 et 2019), Rafael Nadal est opposé au Russe Daniil Medvedev (no 2), avec la perspective de devenir l'unique recordman de victoires en Grand Chelem avec un 21e titre. Il concède les deux premiers sets, après 2 h 6 min de match. Pourtant, il a fait la course en tête dans la deuxième manche, menant 4-1, servant pour le set à 5-3 et ratant une balle de set dans ce jeu, avant de mener encore 5-3 dans le tie-break. Dans le troisième set, il est mené 3-2, 0-40, mais il parvient à sauver ces trois balles de break, avant de breaker à 4-4. Au début de la quatrième manche, il sauve encore une balle de break à 0-1, 30-40, avant de breaker à sa 7e opportunité à 2-2, pour ne plus lâcher son avantage et revenir à deux sets partout, après 4 h 12 min de jeu. Dans le cinquième set, il breake le premier à 2-2, avant de sauver 3 balles de débreak dans le jeu suivant, long de 13 minutes et 30 secondes. Il mène ensuite 5-4, 30-0 sur son service, mais se fait débreaker. Il parvient toutefois à rebreaker dans le jeu suivant, avant de conclure sur un jeu blanc grâce à une volée de revers. Il l'emporte sur le score de 2-6, 65-7, 6-4, 6-4, 7-5, après 5 h 24 min de jeu[276]. Il s'agit de la deuxième plus longue finale de l'histoire en Grand Chelem après celle perdue face à Novak Djokovic à l'Open d'Australie 2012 (5 h 53 min). C'est la quatrième fois qu'il remporte une finale de Grand Chelem en cinq sets, la première après avoir perdu les deux premières manches. Il est le premier joueur à remporter l'Open d'Australie dans ces circonstances depuis Roy Emerson en 1965, et donc le premier dans l'ère Open (depuis 1968). Avec ce 21e titre, il devient le seul recordman de victoires en Grand Chelem, devant ses deux rivaux historiques, Roger Federer et Novak Djokovic (20). En gagnant son 2e Open d'Australie après celui de 2009, il devient le deuxième joueur de l'ère Open (avec Djokovic) et le quatrième dans l'Histoire (avec Rod Laver et Roy Emerson) à avoir remporté au moins deux fois chaque tournoi du Grand Chelem. Il s'agit enfin du 90e titre de sa carrière[277]. Enfin, il est logiquement numéro 1 à la Race et réintègre le top 5 au classement ATP. Sa performance est d'autant plus exceptionnelle qu'il était blessé pendant près de 6 mois lors de la deuxième partie de saison 2021, à l'image de Roger Federer qui avait remporté l'Open d'Australie 2017 (face à Nadal, justement) après avoir été absent la deuxième partie de l'année 2016.

Chacun de leur côté, ses deux rivaux du Big Three le félicitent après son exploit. Pour Roger Federer, sextuple vainqueur du tournoi : « Quel match ! À mon ami et grand rival Rafael Nadal, je te félicite du fond du cœur pour être devenu le premier homme à gagner 21 titres du Grand Chelem. Il y a quelques mois, nous plaisantions quand nous étions tous les deux sur des béquilles. C'est fantastique. Il ne faut jamais sous-estimer un grand champion »[278]. Pour le nonuple vainqueur de l'épreuve, Novak Djokovic, arrivé non vacciné à Melbourne et expulsé d'Australie après un imbroglio juridique de douze jours : « Félicitations à Rafael Nadal pour son 21e Grand Chelem. Un exploit incroyable. Il a fait preuve comme toujours d'une impressionnante combativité qui a prévalu une nouvelle fois »[279].

Trois semaines plus tard, il effectue son retour sur les courts à l'occasion du tournoi d'Acapulco (ATP 500). Il commence le tournoi par deux victoires aisées sur deux lucky loser américains Denis Kudla (6-3, 6-2) et Stefan Kozlov (6-0, 6-3). Grâce à ses onzième et douzième succès depuis le début de l'année, il améliore son record de victoires consécutives sur un début de saison (11 en 2014) et devient le joueur ayant obtenu le plus de victoires en ATP 500 : 117, soit 1 de plus que David Ferrer[280]. En quart de finale, il est opposé à un autre Américain, Tommy Paul, qu'il bat également en deux sets (6-0, 7-65). En demi-finale, il retrouve le Russe Daniil Medvedev (no 2), remake de la finale de l'Open d'Australie. Encore une fois, il l'emporte, en deux sets et deux heures (6-3, 6-3). Très impressionnant, le Majorquin sauve toutefois 11 balles de débreak dans la seconde manche, dont sept dans un jeu long de 19 minutes à 3-2[281]. En finale, il domine le Britannique Cameron Norrie, tête de série numéro 6 et 12e mondial, en deux sets et 1 h 54 min (6-4, 6-4)[282]. Il remporte son 4e titre à Acapulco, codétenant ainsi le record avec Thomas Muster et David Ferrer. Sur surface dure (depuis 2014), il est toutefois le seul recordman, avec deux titres. Il est également le plus jeune (18 ans en 2005) et le plus âgé (35 ans en 2022) lauréat du tournoi. C'est aussi la quatrième fois de sa carrière qu'il remporte un titre sur dur sans perdre de set, dont la deuxième de l'année. C'est d'ailleurs son 30e titre remporté sans perdre le moindre set, ce qui constitue un record dans l'ère Open. Enfin, avec trois titres et 15 victoires depuis le début de l'année en autant de tournois et de rencontres, il s'impose comme l'homme fort de ce début de saison[283]. Au classement ATP du lundi 28 février 2022, il réintègre le top 4, au détriment du Grec Stéfanos Tsitsipás. Le même jour, Daniil Medvedev devient numéro 1 mondial à la place de Novak Djokovic, mettant fin à 18 ans et 1 mois de règne sans partage du Big Four, depuis le .

Il participe ensuite au Masters 1000 d'Indian Wells pour la première fois depuis trois ans et l'édition 2019. Pour son premier match dans le premier Masters 1000 de l'année, il bat l'Américain Sebastian Korda en trois sets et 2 h 29 min (6-2, 1-6, 7-63). Surclassé dans la deuxième manche, il frôle la défaite en étant mené 5-2 dans la troisième, son adversaire servant alors pour le match. Passant deux fois à deux points de la défaite, il efface ses deux breaks de retard, sauve encore une balle de break à 5-5, 30-40, avant de finalement arracher un tie-break. Il y est mené 3-2, service à suivre pour son adversaire, mais remporte les cinq derniers points du match[284]. En seizième de finale, il domine le Britannique Daniel Evans (no 27) en deux sets (7-5, 6-3), signant sa 400e victoire en Masters 1000 et devenant le premier joueur à atteindre cette marque dans cette catégorie de tournoi (381 pour Federer et 374 pour Djokovic)[285]. Au tour suivant, il l'emporte sur l'Américain Reilly Opelka (n°17) en deux tie-break (7-63, 7-65). Dans la deuxième manche, le Majorquin sauve trois balles de double break à 4-2 et débreake dans la foulée, devenant le premier joueur, et donc le seul, à prendre le service du géant américain dans ce tournoi[286]. En quart de finale, il est opposé à son grand rival Australien Nick Kyrgios, détenteur d'une invitation. Mené 5-3, service à suivre pour son adversaire, dans le premier set, puis confronté à deux balles de break à 1-0 dans le troisième, il l'emporte finalement, en trois manches et 2 h 45 min (7-60, 5-7, 6-4)[287]. En demi-finale, il retrouve son compatriote Carlos Alcaraz, déjà 19e mondial à même pas 19 ans. Malgré un deuxième set perdu dans des conditions dantesques à cause du vent et trois balles de break à sauver à 2-2 dans la dernière manche, il l'emporte finalement en trois sets et 3 h 12 min (6-4, 4-6, 6-3)[288]. En finale, il part favori face à l'Américain Taylor Fritz (no 20), néophyte à ce niveau. Mais, diminué par des douleurs pectorales et dorsales l'empêchant de respirer normalement (il se fait manipuler à deux reprises par le kiné au cours de la partie), il s'incline en deux sets (3-6, 65-7)[289]. Il concède ainsi sa première défaite de l'année, après 20 victoires consécutives. Il s'agit toutefois du meilleur début de saison de sa carrière et sa deuxième meilleure série de succès sur surface dure (30 en 2012-2013). Malgré cet échec, il prend la 3e place au classement ATP du lundi .

À son retour en Espagne, on lui diagnostique une fissure à une côte. À l'arrêt complet pendant quatre semaines, il manque le début de saison sur terre battue et deux de ses tournois fétiches, le Masters 1000 de Monte-Carlo (remporté à onze reprises) et l'ATP 500 de Barcelone (remporté à douze reprises et où il est tenant du titre)[290]. Durant cette absence forcée, il recule d'une place au classement ATP et se retrouve 4e mondial.

Rafael Nadal reprend l'entraînement le 18 avril[291] et retrouve les courts au Masters 1000 de Madrid. Pour son entrée en lice, il est opposé au Serbe Miomir Kecmanović. Pour son premier match depuis six semaines et demie, il s'impose en deux sets et 1 h 55 (6-1, 7-64). En huitième de finale, il est opposé au Belge David Goffin, issu des qualifications, contre qui il reste sur une défaite, à l'ATP Cup 2020. Après un énorme combat de trois sets et 3 h 10 min, il s'en sort de justesse (6-3, 5-7, 7-69). Après avoir raté deux balles de match dans la deuxième manche, il en sauve quatre dans le tie-break décisif, deux consécutives à 6-4, puis à 7-6 et 9-8 sur deux amorties pleines de sang froid[292]. En quart de finale, il retrouve son compatriote Carlos Alcaraz, 9e mondial à tout juste 19 ans. Il s'incline pour la première fois, après deux victoires, face à celui qui est considéré comme son successeur, en trois sets et 2 h 20 min (2-6, 6-1, 3-6). Nettement dominé dans les première et dernière manches, il remporte le deuxième set à la suite d'une blessure à la cheville, consécutive à une chute, de son adversaire, à 2-1. C'est la première fois de sa carrière qu'il perd un match sur terre battue face à un compatriote plus jeune que lui[293].

La semaine suivante, il participe au Masters 1000 de Rome, où il est tenant du titre. Pour son entrée en lice, il écrase l'Américain John Isner (6-3, 6-1)[294]. Mais il est battu en huitièmes de finale par le Canadien Denis Shapovalov (no 13), malgré le gain du premier set (6-1, 5-7, 2-6). Diminué par le réveil de sa douleur au pied gauche en fin de deuxième set, il termine le match en boitant, concédant 14 des 17 derniers points. C'est son élimination la plus précoce à Rome depuis 2008 (au deuxième tour contre Ferrero). Elle met fin à une série record de 34 quarts de finale consécutifs en Grand Chelem (14) et en Masters 1000 (20), depuis l'Open du Canada 2017, où il s'était déjà incliné en huitièmes de finale contre Shapovalov[295]. Conséquence de cette élimination, il recule au cinquième rang mondial, ce qui le prive d'une place parmi les quatre premières têtes de série à Roland-Garros.

Au tirage au sort de Roland-Garros, Rafael Nadal est placé dans la même moitié de tableau que les deux favoris du tournoi, Novak Djokovic (vainqueur à Rome) et Carlos Alcaraz (vainqueur à Barcelone et Madrid), avec la perspective d'affronter le numéro un mondial dès les quarts de finale, comme en 2015. Pour son entrée en lice, il domine aisément l'Australien Jordan Thompson, en trois sets et 2 h 2 min (6-2, 6-2, 6-2). Au deuxième tour, il est opposé au Français Corentin Moutet en nocturne et l'emporte en trois sets et 2 h 9 min (6-3, 6-1, 6-4). Il signe ainsi sa 300e victoire en Grand Chelem, une marque que seuls Roger Federer et Novak Djokovic ont atteinte avant lui. Au tour suivant, il l'emporte sur un score et dans une durée similaire (6-3, 6-2, 6-4 en 2 h 11 min) face au Néerlandais Botic van de Zandschulp (no 26). En huitièmes de finale, il est confronté au Canadien Félix Auger-Aliassime (no 9), coaché depuis avril 2021 par son oncle et ancien entraîneur, Toni Nadal. Il démarre poussivement son match et est poussé aux cinq sets, pour la troisième fois seulement à la Porte d'Auteuil. Il s'impose finalement après 4 h 21 min de jeu (3-6, 6-3, 6-2, 3-6, 6-3). En quarts de finale, il retrouve Novak Djokovic pour la première fois depuis la demi-finale de l'édition précédente. Pour leur 59e affrontement en carrière, le 10e à Roland-Garros, le Serbe, numéro un mondial et tenant du titre, part favori, surtout que la rencontre se déroule en nocturne, ce qui semble l'avantager[245]. Mais après un superbe combat de 4 h 12 min (soit une minute de plus qu'en 2021), le Majorquin prend sa revanche en quatre sets (6-2, 4-6, 6-2, 7-64). Agressif dès le début de la rencontre, il breake d'entrée après un jeu de long de 10 minutes. Puis il mène 6-2, 3-0 double break, avant de voir son adversaire revenir à une manche partout (après un set d'une durée de 88 minutes). Mais il reprend les devants et s'adjuge facilement le troisième set. Dans le quatrième, Djokovic breake d'entrée et sert pour le set à 5-3. Nadal sauve deux balles de set à 40-30 puis Av-40 et réussit à débreaker à l'issue d'un jeu long de 9 minutes. Dans le tie-break, le Majorquin prend rapidement les devants (3-0 puis 6-1), avant de conclure à sa quatrième balle de match d'un revers long de ligne (7-4) à 1 h 16 du matin. Il reconnaîtra après coup qu'il s'agit de son "meilleur match depuis quatre mois"[296]. En demi-finale, le jour de son 36e anniversaire, il est opposé à l'Allemand Alexander Zverev (no 3), tombeur de Carlos Alcaraz au tour précédent. Sous le toit fermé du court Philippe-Chatrier à cause de la pluie, le Majorquin l'emporte (7-68, 6-6, abandon) après 3 h 3 min de match. Dans un premier set de très haut niveau, Nadal, breaké d'entrée, revient et manque même trois balles de set sur le service adverse à 5-4. Puis, dans le tie-break, il est mené 6-2 et sauve quatre balles de set consécutives, avant de l'emporter 10-8, après 91 minutes de jeu. Dans le second set, d'un niveau plus inégal et marqué par quatre breaks de chaque côté, il est mené 5-3 mais parvient à débreaker alors que son adversaire sert pour le set. On se dirige vers un nouveau tie-break quand Zverev se tord la cheville droite et chute sur le point d'égalisation par Nadal à six jeux partout. Victime d'une entorse, il quitte le court sur un fauteuil roulant en larmes et est contraint à l'abandon[297].

Pour sa trentième finale en Grand Chelem et sa quatorzième à Roland-Garros, il est opposé au Norvégien Casper Ruud, qui participe à sa première finale à ce niveau. C'est la première confrontation entre les deux hommes sur le circuit, une première en finale dans un tournoi Majeur depuis l'Open d'Australie 2008. Dominateur, il l'emporte facilement en trois sets et 2 h 18 min (6-3, 6-3, 6-0), terminant sur une « bulle » en remportant les onze derniers jeux du match. Il conclut sur un revers long de ligne. Grâce à cette victoire, il soulève la Coupe des Mousquetaires pour la 14e fois. Il a remporté autant de fois ce tournoi que Pete Sampras, l'ancien recordman avant l'avènement du Big Three, a remporté de Majeurs. Il s'agit de son 22e titre en Grand Chelem, ce qui lui permet de prendre deux longueurs d'avance sur Roger Federer et Novak Djokovic (20). Il réussit ainsi le doublé Open d'Australie - Roland-Garros pour la première fois de sa carrière, ce qui le laisse en course pour le Grand Chelem calendaire. Il reçoit le trophée des mains de Billie Jean King, vainqueur de douze tournois du Grand Chelem, dont Roland-Garros en 1972. À 36 ans et 2 jours, il devient le lauréat le plus âgé du tournoi, battant le record de son compatriote Andrés Gimeno, âgé de 34 ans et 10 mois en 1972[298].

Il révèle le soir de la finale avoir eu le pied gauche anesthésié durant tout le tournoi, à la suite d'injections d'anti-inflammatoires sur deux nerfs sensoriels, pour ne plus ressentir la douleur. Cette annonce fait débat dans le monde du sport, les injections étant par exemple interdites dans le cyclisme[299]. Deux jours plus tard, il démarre un traitement par radiofréquence pulsée, qui consiste à appliquer un courant électrique sur le nerf moteur afin de le soigner, avec pour objectif de créer l'absence de douleur de façon permanente sans être obligé d'endormir complètement le pied. En effet, il a utilisé ce procédé uniquement pour Roland-Garros et ne veut plus poursuivre dans cette voie[300].

Le 17 juin, il annonce au cours d'une conférence de presse qu'il a l'intention de participer à Wimbledon pour la première fois depuis 2019, et confirme que sa femme est enceinte de leur premier enfant[301]. La semaine suivante, il se rend à Londres pour participer à l'exhibition d'Hurlingham, comme en 2018 et 2019. Il prend part à deux matchs, remportant le premier face au Suisse Stan Wawrinka en deux sets (6-2, 6-3) et perdant le second au super tie-break du troisième set face au Canadien Félix Auger-Aliassime (6-7, 6-4, [3-10]).

Cette édition de Wimbledon est particulière. En effet, les organisateurs ont décidé d'exclure du tournoi les joueurs et joueuses russes et biélorusses, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, avec le soutien de la Biélorussie, en février 2022. Après cela, l'ATP et la WTA ont décidé qu'aucun point ne sera attribué. En plus des absences du numéro un mondial Daniil Medvedev, ainsi que d'Andrey Rublev et Karen Khachanov, le tournoi est privé du numéro 2 mondial, Alexander Zverev, blessé, et de deux anciens finalistes, Matteo Berrettini et Marin Čilić, positifs au Covid-19.

Tête de série numéro 2, Rafael Nadal, pour son premier match officiel sur gazon depuis trois ans, débute par une victoire difficile en quatre sets et 3 h 33 min face à l'Argentin Francisco Cerúndolo (6-4, 6-3, 3-6, 6-4)[302] - [303]. Au deuxième tour, il doit encore s'employer durant quatre sets et 3 h 4 min pour écarter le Lituanien Ričardas Berankis (6-4, 6-4, 4-6, 6-3)[304] - [305]. Aux tours suivants, montant en puissance, il domine en trois manches l'Italien Lorenzo Sonego (no 27) en 1 h 55 min (6-1, 6-2, 6-4)[306] - [307] puis le Néerlandais Botic van de Zandschulp (no 21) en 2 h 21 min (6-4, 6-2, 7-66)[308] - [309]. En quart de finale, il est opposé à l'Américain Taylor Fritz (no 11), contre qui il s'était incliné en finale du Masters 1000 d'Indian Wells en début d'année, diminué par une douleur à une côte fissurée. Encore une fois diminué, cette fois-ci par une douleur aux abdominaux, et proche de l'abandon, il s'en sort finalement après un énorme combat de cinq sets et 4 h 22 min (3-6, 7-5, 3-6, 7-5, 7-64). Mené un set à zéro puis deux sets à un, il fait la décision au super tie-break, qu'il survole en menant 5-0 puis en l'emportant 10-4[310] - [311]. Alors qu'il doit affronter l'Australien Nick Kyrgios en demi-finale, il déclare forfait la veille, victime d'une déchirure abdominale de sept millimètres[312] - [313]. C'est la deuxième fois qu'il déclare forfait dans un tournoi du Grand Chelem après Roland-Garros en 2016, où une blessure au poignet l'avait contraint à se retirer avant son troisième tour (c'est le premier forfait à ce stade de la compétition depuis plus de 30 ans et Richard Krajicek à l'Open d'Australie 1992). Cela met fin à ses espoirs de Grand Chelem calendaire.

Alors qu'il devait effectuer son retour sur les courts au Masters 1000 de Montréal, il déclare forfait, s'estimant insuffisamment remis de sa déchirure abdominale, et revient finalement à la compétition au Masters 1000 de Cincinnati, où il est présent pour la première fois depuis 2017. Il est battu dès son entrée en lice par le Croate Borna Ćorić, 152e mondial, en trois sets et 2 h 54 (6-7, 6-4, 3-6), malgré deux balles de set dans le tie-break de la première manche[314]. Son adversaire finira par remporter le tournoi.

Quinze jours plus tard, Rafael Nadal est présent à l'US Open, auquel il participe pour la première fois depuis son titre en 2019, en tant que tête de série numéro 2. En l'absence de Novak Djokovic, privé d'entrée aux États-Unis en raison de sa non-vaccination au Covid-19, et d'Alexander Zverev, blessé depuis Roland-Garros, il fait partie des favoris du tournoi en compagnie du numéro 1 mondial et tenant du titre Daniil Medvedev.

Pour son entrée en lice, il domine l'invité australien Rinky Hijikata (no 198) en quatre manches et 3 h 9 min (4-6, 6-2, 6-3, 6-3)[315]. Au deuxième tour, il est opposé à l'Italien Fabio Fognini (no 60). Mené 2-6, 2-4, il remporte seize des dix-neuf jeux suivants et l'emporte en quatre sets et 2 h 48 min (2-6, 6-4, 6-2, 6-1)[316]. Au tour suivant, il domine le Français Richard Gasquet (no 91) en trois manches et 2 h 16 min (6-0, 6-1, 7-5), signant sa dix-huitième victoire en dix-huit confrontations face à cet adversaire[317]. En huitième de finale, il est opposé au dernier représentant américain du tableau masculin, Frances Tiafoe (no 22). À la surprise générale, il est battu par son adversaire, auteur d'un excellent match, en quatre sets et 3 h 34 (4-6, 6-4, 4-6, 3-6). C'est sa première défaite de l'année sur le terrain en Grand Chelem, après 22 victoires et un forfait à Wimbledon. C'est son élimination la plus précoce en Grand Chelem depuis plus de cinq ans et Wimbledon 2017 (en huitième de finale aussi) et elle met fin à une série de seize quarts de finale consécutifs, sa meilleure série en carrière. Cette élimination l'empêche de réaliser le Petit Chelem et de récupérer la première place mondiale à l'issue du tournoi.

Il retrouve ainsi sa femme, Xisca, qui a des problèmes de santé durant sa grossesse. Il accepte exceptionnellement l'invitation de Roger Federer de venir à Londres disputer la Laver Cup, qui marque la retraite du joueur suisse. Associés en double pour le dernier match de l'immense carrière de Federer, ils s'inclinent au super tie-break du troisième set face aux Américains Jack Sock et Frances Tiafoe (6-4, 62-7, [9-11]). Après la rencontre, les deux hommes restent de longues minutes côte à côte sur leur banc, main dans la main et en larmes. Dès le lendemain, Nadal retourne auprès de son épouse.

Le 8 octobre, il devient père pour la première fois, d'un garçon prénommé Rafael, comme lui.

Après près de deux mois sans compétition (ce qui ne l'a pas empêché de redevenir numéro 2 mondial), Rafael Nadal effectue son retour sur les courts au Masters 1000 de Paris-Bercy. À court de rythme et de forme, il s'incline dès son premier match, contre l'Américain Tommy Paul (no 31) en trois sets et 2 h 31, malgré un set et un break d'avance (6-3, 64-7, 1-6). C'est sa deuxième élimination consécutive dès son entrée en lice dans un tournoi de Masters 1000, après Cincinnati en août, une première depuis plus de dix-huit ans.

Il participe ensuite aux ATP Finals à Turin. En l'absence du numéro 1 mondial Carlos Alcaraz, qui occupe cette place depuis son titre à l'US Open, le Majorquin est la première tête de série et il peut encore espérer terminer l'année en tête du classement ATP en cas de victoire finale. Au tirage au sort, il est placé dans le groupe vert en compagnie de Casper Ruud (no 3), Félix Auger-Aliassime (no 5) et Taylor Fritz (no 8). Il débute par deux défaites face à l'Américain (63-7, 1-6) et le Canadien (3-6, 4-6) avant de sauver l'honneur face au Norvégien (7-5, 7-5).

2023 : Blessure lors de l'Open d'Australie et sortie du top 100

Rafael Nadal débute sa saison 2023 à la United Cup. Il y perd ses deux matchs en simple contre Cameron Norrie et Alex de Minaur.

Tenant du titre à l'Open Australie, Rafael Nadal bat au premier tour le Britannique Jack Draper. Au second tour, blessé à la hanche, il est éliminé par Mackenzie McDonald en trois sets (6-4, 6-4, 7-5)[318]. Ce n'est que la deuxième fois en dix ans qu'il sort de manière aussi précoce dans ce tournoi.

Le , Rafael Nadal est toujours blessé et n'a pas rejoué un match depuis son élimination. Il annonce en conférence de presse son forfait pour Roland-Garros, une absence pour encore plusieurs mois et une probable retraite en 2024[319]. Ces forfaits feront redescendre l'Espagnol au-delà de la 100e place mondiale, une première depuis avril 2003.

Caractéristiques de son jeu

Rafael Nadal base son jeu en premier lieu sur une défense redoutable, étant très difficile à déborder. Il est un des meilleurs relanceurs du circuit[320]. Sa principale tactique consiste à exploiter le point faible de son adversaire (par exemple le revers de Roger Federer ou le coup droit d'Andy Murray) grâce à son lift, l'empêchant ainsi de passer à l'attaque, pour pouvoir défendre le plus facilement possible. Si l'adversaire décide de se décaler pour se protéger, il doit alors laisser une grande ouverture, qu'exploite Nadal, l'obligeant à courir sans arrêt.

La première caractéristique du jeu de Nadal est son lift et sa défense. En effet, ses balles jouées en coup droit reviennent très vite vers le sol, et rebondissent très haut après le rebond, ce qui lui permet une grande marge de manœuvre contrairement à la plupart des joueurs qui ont une frappe plus plate, plus puissante, mais aussi plus sujette aux fautes directes. La seconde est d'être gaucher au tennis[alpha 3] - [321]. Effectivement, les gauchers posent souvent problème aux droitiers, que ce soit sur le service (les balles reviennent sur le corps à cause de l'effet de gauche à droite) ou dans le jeu (le coup droit croisé de gaucher de Nadal arrive sur le revers de son adversaire). Il détient par ailleurs le meilleur pourcentage de victoires contre des gauchers dans l'histoire de l'ATP[322]. La troisième caractéristique de son jeu est son service. L'effet qu'il met dans ses frappes peut lui permettre de faire des aces même à 160 km/h (slice), ou de mettre son adversaire en difficulté, mais il est aussi capable depuis 2010 de servir régulièrement au-dessus des 200 km/h et ainsi de bénéficier de plus de points rapides. Ces trois spécificités sont pour beaucoup dans l'hégémonie que Nadal entretient dans les tournois sur terre battue. On peut aussi y ajouter son passing, et des qualités de combativité exceptionnelles. En effet, Nadal joue chaque point comme s'il s'agissait d'une balle de match, et par conséquent, il faut que son adversaire joue son tout meilleur tennis pour pouvoir le battre, et ce d'autant plus que Nadal commet peu de fautes directes.

Enfin, la grosse majorité des spécialistes s'accordent à dire que Nadal est un redoutable tacticien[323]. Sa connaissance du court et la maîtrise de sa frappe de balle lui valent de jouer le long des lignes avec régularité[324].

Le service

Nadal au service.

Le service est un des secteurs de jeu dans lequel Rafael Nadal a le plus progressé au fil des années[325]. Alors qu'il ne servait en moyenne qu'à 158 km/h en 2003, il est monté à 184 km/h de moyenne en 2008[326]. À l'US Open 2010, il sert en moyenne à 190 km/h et réalise face à son compatriote Feliciano López le service le plus rapide de sa carrière mesuré à 217 km/h. Un mois plus tard, il totalise 18 aces en demi-finale de l'Open du Japon contre Viktor Troicki, l'un des meilleurs résultats de sa carrière dans un match en 2 sets gagnants[327]. Son service s'est amélioré grâce à un changement de prise de raquette. Il est notamment le deuxième joueur du circuit à avoir remporté le plus facilement ses engagements, cependant son pourcentage de premières balles a légèrement baissé du fait de cette prise de risque[328]. Rafael Nadal sert rarement sur le T ; il préfère son long service slicé de gaucher qui est capable, même à faible puissance, de faire sortir l'adversaire du court sur son côté revers pour remporter le point en deux coups de raquette. Il fait relativement peu d'aces mais travaille énormément les effets, rendant la balle difficile à contrôler pour le receveur.

Le coup droit

Nadal s'apprêtant à effectuer un coup droit lifté.

Le coup droit de Rafael Nadal est son meilleur coup[329]. Le joueur espagnol fut le premier à utiliser le coup droit lasso, qui permet d'imprimer énormément d'effet à la balle. Son coup droit long de ligne sort sur les côtés avant de revenir dans le court grâce au puissant effet lifté qu'il imprime à sa frappe, mettant la balle hors de portée de ses adversaires. Il est considéré comme l'un des meilleurs passeurs au monde. Le type de cordage qu'il utilise lui permet de frapper la balle avec puissance de n'importe quel angle sans commettre de faute (voir rubrique « Équipement » plus bas). Il est capable de relever et réaccélérer les balles slicées comme on a pu le constater lors de ses matchs à Wimbledon contre Roger Federer notamment. Le coup droit de Nadal est l'arme grâce à laquelle il prépare sa stratégie d'attaque : parallèle, croisé ou long afin de maintenir l'adversaire à distance, puis tirer profit des mauvais retours pour conclure le point.

Le revers

Nadal effectuant un revers.

Longtemps considéré comme l'un des points faibles de Rafael Nadal, il s'est amélioré au fil du temps jusqu'à être capable de faire des points gagnants et devenir redoutable comme à Roland-Garros en 2017, mais a su surtout avoir une bonne longueur de balle. Sa prise de raquette à deux mains lui permet de trouver des angles profonds, notamment en passing de revers. Cependant lorsqu'il s'engage dans une bataille en revers contre son adversaire, il se contente très souvent de renvoyer une balle croisée très profonde, mais peut aussi trouver des angles extraordinaires. Sa tactique, dans ce cas précis, est de repousser son adversaire hors des limites du court avant de conclure le point en coup droit dans le côté opposé[329]. Contrairement à son coup droit qui est long et fluide, le revers de Nadal est parfois court. Depuis 2008, il bénéficie d'une belle qualité de slice de revers lui permettant de casser le rythme des échanges ou de se replacer.

La volée

Nadal effectuant une volée de revers.

Rafael Nadal est essentiellement un joueur de fond de court qui ne monte au filet que lorsqu'une occasion claire se présente. Il fait rarement des services-volées[329]. Nadal est pourtant un excellent volleyeur[330] comme il l'a montré lors de ses matchs de double avec ses compatriotes Tommy Robredo ou Marc López. Sa volée sur dur est cependant un peu moins nette que sur terre où il a tendance à jouer essentiellement des volées posées[331]. Il est intéressant de noter que pour son retour de blessure lors de la tournée américaine de terre battue de février 2013, Nadal a utilisé plus souvent la tactique du service-volée afin de soulager dans un premier temps ses genoux meurtris durant 7 mois.

On note une réelle évolution dans le jeu de Rafael Nadal depuis 2019, avec une volonté d'écourter les points suivant les matchs et les surfaces. En 2008, lors de la finale de Wimbledon, il ne monte que 28 fois au filet. Lors de ses finales de l'US Open de 2010 à 2013, il monte entre 18 et 22 fois au filet avec maximum 1 service volée. En 2019, en finale contre Daniil Medvedev, il monte 66 fois au filet (avec 77 % de réussite) et effectue 20 services-volées durant le match, dont 17 avec le point marqué[332].

Défense

Au-delà de ses coups, la principale qualité de Rafael Nadal est qu'il se bat sur tous les points comme si le sort du match en dépendait. Sa couverture de terrain fait de lui le meilleur joueur au monde sur terre battue où il est pratiquement indébordable. Il sait néanmoins adapter son style de jeu à la surface, il se montre ainsi beaucoup plus agressif sur dur et tente de terminer les points plus rapidement, même si son jeu reste basé sur une défense puissante. Ses matchs sont moins longs que par le passé et il se tient désormais plus à l'intérieur du court, se montrant agressif et prenant l'échange à son compte. Nadal est devenu au fil des années un joueur toutes surfaces[333], même si sa surface favorite reste la terre battue. Ses titres en Grand Chelem autres que Roland-Garros le prouvent bien (2 Wimbledon, 2 Open d'Australie, 4 US Open).

Physique

Rafael Nadal a hérité de bonnes qualités physiques. Au repos, son cœur bat à 60 pulsations par minute. En match, il atteint 180 et jusqu'à 200 en cas d'effort très intense. Ses résultats au test Bosco évaluation de la force, et plus particulièrement de la force des jambes montrent une puissance au-dessus de la moyenne des joueurs du circuit. Sa vitesse de course peut atteindre celle d'un sauteur en longueur et son endurance celle d'un coureur cycliste ou d'un marathonien, ce qui explique en partie sa résistance à l'effort[334]. Nadal entretenait cette condition physique par de nombreuses séances de footing qui ont été remplacées en 2005 par des séances de natation, de rame et de vélo, à la suite d'une blessure au pied apparue cette année-là[335]. En 2007 et 2008, il réduit ses séances physiques afin de s'affiner et éviter les risques de blessures liés à l'usure des articulations[336]. En 2009, Nadal connait une saison sur terre battue très intense avec pas moins de quatre tournois disputés presque consécutivement en moins d'un mois. Ce surmenage est en partie la cause de son échec à Roland-Garros et l'a également contraint à déclarer forfait pour le tournoi du Queen's ainsi qu'à Wimbledon. Ces mauvais résultats lui ayant coûté sa place de numéro 1 mondial, il a déclaré qu'il se concentrerait à présent sur les tournois majeurs[337]. L'année suivante, il applique ces déclarations en renonçant au tournoi de Barcelone dont il est pourtant quintuple tenant du titre, afin de se reposer. Grâce à cela, il réalise une saison parfaite sur terre battue en remportant les trois Masters 1000 et Roland-Garros, et redevient no 1 mondial. Il remporte même dans la foulée Wimbledon et l'US Open.

Ses excellentes qualités physiques et mentales lui permettent de remporter 76 % de ses matchs quand ils durent plus de 4h. Il devance sur ce point ses 2 rivaux : Djokovic (72 % de victoires) et Federer (40 % de victoires)[338].

Cependant, en dépit de ce physique exceptionnel, Rafael Nadal a dû composer avec de nombreuses blessures durant sa carrière, principalement aux genoux, qui l'ont parfois tenu éloigné durant de longs moments des courts[339]. Nadal, alors qu'on l'interrogeait à ce sujet, a évoqué les dangers des courts en dur : « J'ai gagné assez sur cette surface maintenant pour être capable de donner mon avis. Rien ne va changer pour moi, mais pour les générations futures, s'ils veulent des carrières longues, les joueurs doivent moins jouer sur dur. Les surfaces en dur sont plus agressives pour le corps. C'est une vérité médicale. Ils sont plus durs pour les articulations, les genoux, les pieds, les chevilles et le dos, pour tout[340] ».

Sang-froid

Rafael Nadal sait faire preuve de sang-froid lorsqu'il se retrouve mené. Il parvient à élever son niveau de jeu alors que la majorité des joueurs perdent leurs moyens. Ce mental d'acier[341] pendant les instants décisifs a occasionné d'étonnants retournements de situation.

Par exemple, au Masters d'Indian Wells 2009 où, mené 3-5 au deuxième set par David Nalbandian, il sauve cinq balles de match et gagne 6-0 au troisième, ou encore au tournoi de Hambourg face à Roger Federer où il réussit à remporter le premier set 7-5 après avoir pourtant été mené 1-5. Au Masters d'Indian Wells 2008, il remonte un déficit de 2-5 au 3e set face à Jo-Wilfried Tsonga pour l'emporter 7-5, un scénario en tout point identique au premier set de la finale de Roland-Garros 2011 face à Roger Federer, sauvant au passage une balle de set. Plus tôt dans le tournoi, il remportait déjà un set en étant mené 1-5, 0-40 par Pablo Andújar au 2e tour.

Lors de la finale de l'Open d'Australie 2012 face à Novak Djokovic, sa solidité mentale, mené deux sets à un, 4-3 dans le troisième set et faisant face à trois balles de break à 0-40, lui permet de remporter son jeu de service en effaçant trois balles de break[342] et quelques dizaines de minutes plus tard, le set. Dans la même veine, mené 3-4 0-40 par le même adversaire dans le troisième set en finale de l'US Open 2013, il renverse la vapeur, remporte la manche puis le match. En demi-finale de l'Open d'Australie 2017 face à Grigor Dimitrov, mené 3-4 15-40 dans le cinquième set, il parvient à renverser la situation au terme de quatre points remportés grâce à son sang-froid[343] et à remporter sa mise en jeu. Dans la foulée, il fait le break et remporte le duel.

Aux ATP Finals 2019, alors qu'il a perdu son premier match et qu'une défaite serait quasiment synonyme d'élimination, il est mené 1-5 30-40 dans la dernière manche par Daniil Medvedev, après avoir déjà sauvé deux balles de 5-0 (triple break) quelques minutes plus tôt. Il retourne la situation, efface la balle de match et remonte ses deux breaks de retard avant de remporter le match au tie-break. Face au même adversaire, en finale de l'Open d'Australie 2022, il est mené deux sets à zéro et 3-2, 0-40. Mais il parvient à sauver ces trois balles de break, avant de breaker à 4-4, puis de remporter le set. Sur sa lancée, il renverse la situation et l'emporte en cinq manches, pour s'adjuger son 21è titre du Grand Chelem. Dernièrement, face à David Goffin au Masters 1000 de Madrid 2022, il sauve quatre balles de match dans le tie-break décisif, deux consécutives à 6-4, puis à 7-6 et 9-8 sur deux amorties pleines de sang-froid. Il remporte le tie-break 11 à 9 et donc le match.

Si Nadal parvient à gagner en défiant la logique du score ou les qualités du jeu adverse, c'est parce qu'il ne joue pas en fonction du score. Il joue tous les points avec la même intensité tout en étant particulièrement concentré sur les points importants[344]. Il sent parfaitement la fébrilité adverse quand il s'agit de conclure, car il est lui-même soumis à cette même pression. S'il se retrouve derrière au score, il essaie de ne pas reculer, obligeant l'adversaire à tenter l'impossible pour le déborder et souvent il revient grâce à la précipitation de ses adversaires s'échinant à conclure trop vite et à déjouer. Lorsqu'il mène dans les grands événements, il se relâche rarement mentalement ou physiquement : il n'a dans sa carrière perdu que quatre matchs de Grand Chelem après avoir remporté le premier set (contre David Ferrer à l'US Open 2007, contre Novak Djokovic à l'Open d'Australie 2012, à la surprise générale, contre Lukáš Rosol à Wimbledon 2012), et à nouveau contre Novak Djokovic à Roland-Garros 2021; ainsi que deux matchs après avoir remporté les deux premiers sets, face à Fabio Fognini à l'US Open 2015 et face à Stéfanos Tsitsipas en quart de finale de l'Open d'Australie 2021.

Il détenait même, en mai 2011, le meilleur ratio de victoires en cinq sets dans l'histoire de l'ATP avec 82,4 % de victoires[345] - [346] (parmi les 200 joueurs ayant joué le plus de matchs en cinq sets). À la fin 2019, il atteint un bon pourcentage en carrière de 64,7%, derrière Djokovic (74,4%) mais devant Federer (56,6%).

Tics et manies

Rafael Nadal est réputé pour avoir une capacité de concentration[347], et un mental hors normes[341]. Il entretient notamment cette concentration en effectuant les mêmes gestes régulièrement pendant un match. Ses tics et tocs[348] - [349] - [350] sont notamment[351] : placer méticuleusement deux bouteilles d'eau toujours au même endroit, en buvant autant dans chacune, déposer toujours de la même manière sa raquette sur sa serviette lors d'un changement de côté, repasser avec ses chaussures la ligne du fond de court avant chaque échange, tirer sur l'arrière de son short avant chaque échange, rajuster son maillot puis effleurer le nez et les oreilles[352].

Équipement

Logo de Rafael Nadal, figurant sur ses différents accessoires.

Rafael Nadal joue actuellement avec la raquette Babolat AeroPro Drive 2005[353]. Maquillée en AeroPro Drive GT 2010, celle-ci se caractérise par sa grande surface de frappe (645 cm2), son poids relativement léger (300 grammes non cordée) et son épaisseur de profil (26 mm). Cependant, au niveau professionnel, la plupart des joueurs utilisent des raquettes personnalisées, des cadres de série, anciens ou actuels, mais avec un équilibre, une inertie et un poids différents. La raquette utilisée par Nadal sur les courts n'a donc rien à voir avec celle que l'on peut trouver dans le commerce.

Son cordage est le Babolat RPM Blast[354] qui est un copolyester monofilament, cordé à ~25,5 kg~ qui accentue les effets et lui apporte un maximum de contrôle. Ce cordage a été testé chez les plus grands joueurs de la Team Babolat (Rafael Nadal, Andy Roddick et Jo-Wilfried Tsonga), mais seul Rafael Nadal continue à l'utiliser en montage entier. Il est sponsorisé par la marque de montres de luxe Richard Mille, avec une série limitée à son propre nom qu'il porte à chaque match.

Il joue avec les accessoires de Babolat et les habits que lui prépare Nike[355]. Il porte un bandana Nike dont la couleur est assortie à ses vêtements, et des chaussures de la même marque où son prénom est inscrit Rafa[356] et où est dessiné un taureau (soit sur l'intérieur des chaussures, soit sur la languette arrière). Alors qu'il portait au début de sa carrière des habits au style décontracté (débardeur, pantacourt), il a opté en 2009 - c'est-à-dire depuis son accession à la première place mondiale - pour une tenue plus classique : polo et short. Ce changement de style n'est pas sans rappeler Andre Agassi qui, lui aussi, avec la maturité, a opté pour des tenues classiques. Depuis 2011, il laisse transparaître, sur ses tenues, son logo Nike, représentant une face de taureau, en référence à l'un de ses surnoms (le « taureau de Manacor »), que l'on retrouve également sur son site officiel par exemple[357].

Résultats dans les compétitions principales

Rafael Nadal a atteint la finale des « 15 Grands Tournois » : les 4 Grand Chelem, le Masters, les 9 Masters 1000 et les Jeux olympiques, ainsi que de la Coupe Davis. Il est le seul, avec Roger Federer, à avoir réussi cet exploit. Sur ces seize grands événements du tennis masculin contemporain, il n'en reste désormais plus que quatre que Rafael Nadal n'a pas remportés :

  • le Masters : 2 finales perdues (en 2010 et 2013) ;
  • le Masters 1000 de Miami : 5 finales perdues (en 2005, 2008, 2011, 2014 et 2017) ;
  • le Masters 1000 de Shanghai : 2 finales perdues (en 2009 et 2017) ; mais il a remporté le Masters 1000 de Madrid (intérieur), en 2005, devenu Shanghaï
  • le Masters 1000 de Paris : 1 finale perdue (en 2007).

En Grand Chelem

Rafael Nadal a remporté 22 titres du Grand Chelem.

Il a marqué l'histoire du tennis en devenant le plus jeune joueur à avoir remporté les quatre tournois du Grand Chelem : à 24 ans, quand il a remporté pour la première fois l'US Open en 2010. Il a aussi été le premier joueur de l'ère Open à inscrire son nom plus de neuf fois au palmarès d'un tournoi du Grand Chelem en simple : à Roland-Garros en 2014.

Avec son 12e succès à Roland-Garros en 2019, il devient le premier joueur – hommes et femmes confondus depuis les débuts du tennis et l'apparition des tournois majeurs à partir de la fin du dix-neuvième siècle – à avoir remporté douze fois un même titre du Grand Chelem[358]. Avant cet exploit, seule Margaret Court avait réussi à faire aussi bien dans un autre tournoi, en s'imposant onze fois à l'Open d'Australie[359]. Avec son 13e succès à Roland-Garros en 2020, il devient le premier joueur – hommes et femmes confondus – à remporter treize fois un même tournoi. Avant lui, seule Martina Navrátilová avait gagné 12 fois le tournoi de Chicago. Avec son 14e succès à Roland-Garros en 2022, il remporte son 22e titre en Grand Chelem et améliore son record de titres.

Victoires (22)

Année Tournoi Adversaire en finale Score
2005Roland-Garros Mariano Puerta66-7, 6-3, 6-1, 7-5
2006Roland-Garros (2) Roger Federer1-6, 6-1, 6-4, 7-64
2007Roland-Garros (3) Roger Federer6-3, 4-6, 6-3, 6-4
2008Roland-Garros (4) Roger Federer6-1, 6-3, 6-0
2008Wimbledon Roger Federer6-4, 6-4, 65-7, 68-7, 9-7
2009Open d'Australie Roger Federer7-5, 3-6, 7-63, 3-6, 6-2
2010Roland-Garros (5) Robin Söderling6-4, 6-2, 6-4
2010Wimbledon (2) Tomáš Berdych6-3, 7-5, 6-4
2010US Open Novak Djokovic6-4, 5-7, 6-4, 6-2
2011Roland-Garros (6) Roger Federer7-5, 7-63, 5-7, 6-1
2012Roland-Garros (7) Novak Djokovic6-4, 6-3, 2-6, 7-5
2013Roland-Garros (8) David Ferrer6-3, 6-2, 6-3
2013US Open (2) Novak Djokovic6-2, 3-6, 6-4, 6-1
2014Roland-Garros (9) Novak Djokovic3-6, 7-5, 6-2, 6-4
2017Roland-Garros (10) Stanislas Wawrinka6-2, 6-3, 6-1
2017US Open (3) Kevin Anderson6-3, 6-3, 6-4
2018Roland-Garros (11) Dominic Thiem6-4, 6-3, 6-2
2019Roland-Garros (12) Dominic Thiem6-3, 5-7, 6-1, 6-1
2019US Open (4) Daniil Medvedev7-5, 6-3, 5-7, 4-6, 6-4
2020Roland-Garros (13) Novak Djokovic6-0, 6-2, 7-5
2022Open d'Australie (2) Daniil Medvedev2-6, 65-7, 6-4, 6-4, 7-5
2022Roland-Garros (14) Casper Ruud6-3, 6-3, 6-0

Finales (8)

Année Tournoi Adversaire en finale Score
2006Wimbledon Roger Federer0-6, 65-7, 7-62, 3-6
2007Wimbledon (2) Roger Federer67-7, 6-4, 63-7, 6-2, 2-6
2011Wimbledon (3) Novak Djokovic4-6, 1-6, 6-1, 3-6
2011US Open Novak Djokovic2-6, 4-6, 7-63, 1-6
2012Open d'Australie Novak Djokovic7-5, 4-6, 2-6, 7-65, 5-7
2014Open d'Australie (2) Stanislas Wawrinka3-6, 2-6, 6-3, 3-6
2017Open d'Australie (3) Roger Federer4-6, 6-3, 1-6, 6-3, 3-6
2019Open d'Australie (4) Novak Djokovic3-6, 2-6, 3-6

En simple

Année Open d'Australie Internationaux de France Wimbledon US Open
2003 3e tour (1/16) P. Srichaphan 2e tour (1/32) Y. El Aynaoui
2004 3e tour (1/16) Lleyton Hewitt 2e tour (1/32) Andy Roddick
2005 1/8 de finale Lleyton Hewitt Victoire M. Puerta 2e tour (1/32) Gilles Müller 3e tour (1/16) J. Blake
2006 Victoire Roger Federer Finale Roger Federer 1/4 de finale M. Youzhny
2007 1/4 de finale F. González Victoire Roger Federer Finale Roger Federer 1/8 de finale David Ferrer
2008 1/2 finale J.-W. Tsonga Victoire Roger Federer Victoire Roger Federer 1/2 finale Andy Murray
2009 Victoire Roger Federer 1/8 de finale Robin Söderling 1/2 finale J. M. del Potro
2010 1/4 de finale Andy Murray Victoire Robin Söderling Victoire Tomáš Berdych Victoire Novak Djokovic
2011 1/4 de finale David Ferrer Victoire Roger Federer Finale Novak Djokovic Finale Novak Djokovic
2012 Finale Novak Djokovic Victoire Novak Djokovic 2e tour (1/32) Lukáš Rosol
2013 Victoire David Ferrer 1er tour (1/64) Steve Darcis Victoire Novak Djokovic
2014 Finale S. Wawrinka Victoire Novak Djokovic 1/8 de finale Nick Kyrgios
2015 1/4 de finale Tomáš Berdych 1/4 de finale Novak Djokovic 2e tour (1/32) Dustin Brown 3e tour (1/16) Fabio Fognini
2016 1er tour (1/64) F. Verdasco 3e tour (1/16)Forfait[alpha 4] 1/8 de finale Lucas Pouille
2017 Finale Roger Federer Victoire S. Wawrinka 1/8 de finale Gilles Müller Victoire Kevin Anderson
2018 1/4 de finale Marin Čilić Victoire Dominic Thiem 1/2 finale Novak Djokovic 1/2 finale J. M. del Potro
2019 Finale Novak Djokovic Victoire Dominic Thiem 1/2 finale Roger Federer Victoire Daniil Medvedev
2020 1/4 de finale Dominic Thiem Victoire Novak Djokovic Annulé
2021 1/4 de finale Stéfanos Tsitsipás 1/2 finale Novak Djokovic
2022 Victoire Daniil Medvedev Victoire Casper Ruud 1/2 finaleForfait 1/8 de finale Frances Tiafoe
2023 2e tour (1/32) Mackenzie McDonald

N.B. : à droite du résultat se trouve le nom de l'ultime adversaire.

Au Masters

Il s'agit de la seule catégorie dans laquelle Rafael Nadal ne s'est jamais imposé. Malgré 16 qualifications consécutives (depuis 2005)[360], il n'y a participé que 11 fois. Ses deux plus grands rivaux Roger Federer et Novak Djokovic ont notamment empêché l'Espagnol de devenir, après Andre Agassi, le 2e joueur à réaliser le Super Grand Chelem Doré en carrière, c'est-à-dire remporter les six plus grands événements du tennis moderne : les quatre tournois du Grand Chelem, le tournoi olympique et le Masters.

Aux Jeux olympiques

Rafael Nadal fait partie des 3 joueurs doubles médaillés d'or olympique. Il s'est imposé en simple et en double tout comme Nicolás Massú. Andy Murray a lui, réalisé le doublé Londres - Rio de Janeiro en simple.

L'Espagnol a été contraint de déclarer forfait pour Londres en 2012 à cause d'une blessure au genou.

En Masters 1000

Les Masters 1000 sont, après les tournois du Grand Chelem et le Masters, les tournois les plus importants du circuit. La catégorie fut créée en 1990 et compte neuf tournois par saison.

Rafael Nadal occupe la deuxième place pour le nombre de finales disputées en Masters 1000 avec 53 (56 pour Novak Djokovic), dont 36 titres (contre 38 pour le Serbe).

En Coupe Davis

Vainqueur en 2004, 2008, 2009, 2011 et 2019.

Rafael Nadal a fréquemment joué avec l'armada. Pour sa 1re participation, il devient le plus jeune joueur à soulever le saladier d'argent en 2004[A 5]. Il remporte aussi la compétition en 2008, 2009 et 2011. Bien qu'absent de la finale 2008 à cause d'une blessure, le trophée lui a été remis puisqu'il a contribué au titre (notamment lors de la demi finale face aux États-Unis en remportant ses 2 simples)[361].

Rafael Nadal n'a plus perdu en Coupe Davis depuis septembre 2005, en double. Grâce à ses deux succès en avril 2018, il totalise 24 victoires consécutives, simple et double confondus, battant le record qu'il co-détenait avec Wayne Ferreira et Owen Casey[A 6]. Au total, il a remporté 29 matchs (24 en simple et 5 en double), pour cinq défaites (un en simple et quatre en double). Sa seule défaite en simple dans la compétition remonte à son premier match, face à la République Tchèque en février 2004.

Carrière tennistique

Rafael Nadal est principalement un joueur de simple. Il a aussi réalisé quelques résultats en double, remportant onze titres, dont trois Masters 1000 et un titre olympique (voir l'article détaillé pour plus de précisions). Cette partie concerne sa carrière en simple.

Palmarès

Rafael Nadal est le 4e joueur le plus titré de l'histoire. Il a soulevé 92 trophées dans sa carrière, dont 22 titres du Grand Chelem. Il est le second joueur le plus titré dans la catégorie Masters 1000 (à deux longueurs de Novak Djokovic) et ATP 500 (à une longueur de Roger Federer), ayant soulevé respectivement 36 et 23 trophées.

Il s'est particulièrement distingué sur terre battue où il a remporté un total de 63 tournois, dont 14 en Grand Chelem, 26 en Masters 1000 et 18 en ATP 500.

Parcours en Grand Chelem et aux Jeux olympiques
Année 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Open d’Australie - 3T 1/8 - 1/4 1/2 V 1/4 1/4 F - F 1/4 1T F 1/4 F 1/4 1/4 V 2T
Roland-Garros - - V V V V 1/8 V V V V V 1/4 3T (f.) V V V V 1/2 V -
Wimbledon 3T - 2T F F V - V F 2T 1T 1/8 2T - 1/8 1/2 1/2 An. - 1/2 (f.)
US Open 2T 2T 3T 1/4 1/8 1/2 1/2 V F - V - 3T 1/8 V 1/2 V - - 1/8
JO N.o. - N.o. Médaille d'or, Jeux olympiques N.o. - N.o. 4e N.o. - N.o.
Titres
Catégorie \ Surface[alpha 7] Dur Terre Gazon Total
Grand Chelem614222
Jeux olympiques11
Masters00
Masters 1000102636
ATP 500518023
ATP 25035210
Total2563492
— : aucune participation ; record
Finales
Catégorie \ Surface[alpha 7] Dur Terre Gazon Total
Grand Chelem5038
Jeux olympiques00
Masters22
Masters 100010717
ATP 5006006
ATP 2504105
Total278338

Classements ATP en fin de saison

Rafael Nadal est le seul joueur à avoir récupéré la place de no 1 en fin de saison quatre fois au cours de sa carrière. Novak Djokovic l'a récupéré trois fois. Alors que Roger Federer et Ivan Lendl l'ont récupérée une fois chacun[362]. Rafael Nadal est le seul joueur à avoir été numéro 1 mondial lors de trois décennies différentes : 2000, 2010 et 2020. Enfin, en 2020, à 33 ans et 5 mois, il devient le joueur le plus âgé à terminer une année en tête du classement ATP (ce record est battu en 2021 par Novak Djokovic).

Classements à l'issue de chaque saison
Année2001200220032004200520062007200820092010201120122013201420152016201720182019202020212022
Rang en simple818en augmentation 235en augmentation 47en diminution 51en augmentation 2stagnation 2stagnation 2en augmentation 1en diminution 2en augmentation 1en diminution 2en diminution 4en augmentation 1en diminution 3en diminution 5en diminution 9en augmentation 1en diminution 2en augmentation 1en diminution 2en diminution 6en augmentation 2
Rang en double1537en augmentation 1116en augmentation 179en augmentation 46en diminution 50en diminution 314en augmentation 118en augmentation 92en diminution 133en augmentation 79en diminution 113en augmentation 68en diminution 383en diminution 801en augmentation 88en diminution 132en diminution 542474en diminution 506en diminution 1159

Source : (en) Classements de Rafael Nadal sur le site officiel de la Fédération internationale de tennis

Records personnels

Rafael Nadal a établi de nombreux records dans le monde du tennis. Les plus significatifs étant :

  • Record de 8 titres consécutifs dans un même tournoi (Monte-Carlo).
  • Record de 14 titres dans un même tournoi du Grand Chelem (Roland-Garros).
  • Record de 5 titres consécutifs à Roland-Garros.
  • Record de 100 matches gagnés à Roland-Garros.
  • Record de 39 matches gagnés consécutivement à Roland-Garros[363].
  • Record de victoires consécutives sur une même surface, avec 81 victoires d'affilée sur terre battue.
  • L'unique joueur à avoir réalisé le Grand Chelem rouge en remportant les trois Masters 1000 sur terre battue et Roland-Garros la même année (2010).

Confrontations avec ses principaux adversaires

Il y a 26 adversaires que Rafael Nadal a rencontrés à 10 reprises au moins. On y retrouve l'ensemble de ses grands rivaux[A 7] ; ses rivalités les plus importantes sont celles avec Roger Federer et Novak Djokovic.

Situation au .

Récompenses et hommages

Activités en dehors du tennis et revenus

Rafael joue souvent au football avec ses amis et participe à des rencontres amicales avec les plus grands footballeurs. Il soutient le Real Madrid, club ennemi du FC Barcelone dans lequel un de ses oncles, Miguel Ángel Nadal, a joué. Il a été également actionnaire du club de sa ville natale, le RCD Majorque[378] - [379].

Il pratique également le golf. Il s'y avère assez adroit. Dans une vidéo filmée à ATP World Tour, le golfeur Fred Couples raconte : « Il joue vraiment très bien. On a joué avec son partenaire de double Marc et son entraîneur. Il a envoyé quelques missiles ! C'est un super joueur de handicap 9[380] ».

En février 2010, Nadal joue dans le clip de Gypsy de la chanteuse colombienne Shakira.

On apprend en octobre 2011 que Rafael Nadal a pris une licence de football dans son club natal de l'Inter Manacor, évoluant en 3e division de la Liga espagnole, et il s'est engagé à jouer au moins un match avec l'équipe au cours de l'année[381].

Fondation

Logo de la Fondation de Rafael Nadal.

Le , Rafael Nadal lance à Manacor, sa ville natale, la fondation Rafa Nadal (« Fundación Rafa Nadal »). Celle-ci focalise ses actions sur le territoire espagnol et dans les pays en voie de développement. Les objectifs de la fondation sont l'aide sociale et la coopération au développement, mais son but plus immédiat est la promotion du sport en tant qu'outil important d'intégration pour les personnes qui en ont le plus besoin, comme ceux ayant un handicap, les immigrants ou ceux dans une situation d'exclusion sociale, avec une attention spéciale pour les enfants et la jeunesse. La présidente de la fondation n'est autre qu'Ana Maria, sa mère, et les membres du comité sont Carlos Costa, son manager, et Toni Nadal son oncle.

En octobre 2010, le Majorquin inaugure, accompagné de sa mère Ana Maria et de sa sœur Maria Isabel, le « Rafa Nadal Tennis School » dans la ville d'Anantapur, dans l'état d'Andhra en Inde, dans le but d'aider à la transformation de l'une des régions les plus pauvres et les plus démunies de l'Inde, illustrée ici par l'éducation et notamment l'apprentissage du tennis devenant accessible à tous dans sa nouvelle académie[382].

Deux mois plus tard, le , à Madrid, Rafael Nadal organise une rencontre d'exhibition dénommé « Match For Africa » à la Caja Mágica de Madrid où il affronte Roger Federer, les fonds étant intégralement récoltés pour sa fondation. C'est l'Espagnol qui finit par l'emporter 7-63, 4-6, 6-1, prenant ainsi sa « revanche » sur le Suisse qui l'a battu la veille[383], dans un autre match d'exhibition organisé au Hallenstadion de Zurich, en Suisse[384].

Jeux vidéo

Spots publicitaires

Rafael Nadal a tourné de nombreux spots publicitaires, entre autres pour Kia Motors, Cola Cao ou encore pour les parfums Lanvin. La marque française considère que la jeunesse, le dynamisme et l'empreinte magnétique de Nadal sont emblématiques de la nouvelle modernité[385].

En 2018, il apparait dans la publicité du jeu Mario Tennis Aces en compagnie du personnage Mario, célèbre mascotte de Nintendo[386].

Fortune personnelle

Déjà en 2008, Rafael Nadal est l'un des sportifs les mieux payés d'Espagne, derrière le pilote de Formule 1 Fernando Alonso, et devant le golfeur Sergio García ainsi que le gardien de football Iker Casillas, avec des revenus en 2008 de 11 483 773 $. Sa fortune personnelle est alors estimée à 40 000 000 $ selon le magazine Forbes[387]. En 2020, ce dernier estime sa fortune à 160 millions d'euros[388]. Il est propriétaire du « plus beau yacht du monde », le 80 Sunreef Power Great White, d'une valeur de 5 millions d'euros[389].

Parrainage

Rafael Nadal est à ce jour multimillionnaire. Ses revenus proviennent en majeure partie des contrats de parrainage. Il en a signé un à dix-huit ans avec Nike, après sa première victoire à Roland-Garros[390], contre la somme de 1 800 000 $ (1 200 000 ) par an. Début 2009, son contrat avec Nike est réévalué à 2 000 000 $ pour 5 ans. En échange, Nadal porte les vêtements et chaussures Nike lorsqu'il joue au tennis.

L'Espagnol a aussi un contrat avec Babolat depuis l'âge de 15 ans (contrat record pour un jeune sportif, effectué après la victoire du tournoi des « Petits As » à Tarbes, qui révèle les grands joueurs de tennis), d'abord de 800 000 $ par an puis de 1 000 000 $ par an depuis 2007.

Depuis fin 2006, Nadal touche des royalties (dividendes) sur ses droits d'image (TV, journaux, internet, posters, jeux vidéo, etc.) pour un montant avoisinant les 500 000 $ par an.

Renvoyant une image de compétiteur hors pair et de fin stratège, Rafael Nadal signe en 2012[391] avec PokerStars, le site de poker en ligne le plus fréquenté au monde.

Nadal reçoit aussi divers revenus publicitaires (télévision espagnole, Kia Motors, Cola Cao, etc.), pour le montant approximatif de 700 000 $ par an. En mai 2008, Kia Motors réalise une publicité entièrement en pâte à modeler, où Nadal affronte un extraterrestre[392]. En 2008, la marque de haute couture parisienne Lanvin a signé un contrat de 80 000  (100 000 $) par an jusqu'en 2009 avec Nadal[393].

Il reçoit également 100 000 $ pour le Prix Prince des Asturies en 2008[394].

Depuis septembre 2015, il fait la publicité de slips "Tommy x" dans laquelle il apparaît dans des poses mettant son anatomie en valeur[395].

Galerie

Roland-Garros

US Open et Open d'Australie

Autres

Notes et références

Notes

    1. Coupe Davis non incluse.
    2. Pour chaque tournoi, la date indiquée correspond à la première journée, en général un lundi.
    3. Nadal n'est gaucher que pour jouer au tennis et au foot. En fait ambidextre, il est droitier pour le reste ; par exemple il écrit et mange en utilisant sa main droite - Dix choses que vous ignorez sûrement sur Rafael Nadal. consulté le 13 mai 2014.
    4. Rafael Nadal a déclaré forfait avant son 3e tour face à son compatriote Marcel Granollers à cause d'une blessure au poignet gauche.
    5. Cette compétition a un déroulement particulier : les 8 meilleurs joueurs de la saison sont répartis en 2 groupes. 3 rencontres permettent de classer et ainsi sélectionner les 2 meilleurs de chaque groupe pour les demi-finales. Round Robin désigne ces matchs de poule.
    6. Rafael Nadal a déclaré forfait avant sa demi-finale face au Britannique Andy Murray à cause d'une blessure au genou gauche.
    7. La moquette est une surface ayant disparu du circuit ATP à la fin de la saison 2008. Rafael Nadal a participé à 5 ATP 250 en simple et 3 en double sans atteindre une finale.

    Références

    Références aux instances officielles (ATP, ITF et Coupe Davis)
    1. (en) « Rafael Nadal Year-end Championship Playing Activity », sur le site officiel de l'ATP (consulté le )
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    Voir aussi

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    Articles connexes

    Liens externes

    Classements ATP au 3 juillet 2023
    Simple
    Rang Évolution Nom Points
    1 en stagnation Carlos Alcaraz 7 675
    2 en stagnation Novak Djokovic 7 595
    3 en stagnation Daniil Medvedev 5 890
    4 en stagnation Casper Ruud 4 960
    5 en stagnation Stéfanos Tsitsipás 4 670
    6 en stagnation Holger Rune 4 510
    7 en stagnation Andrey Rublev 4 255
    8 en stagnation Jannik Sinner 3 345
    9 en stagnation Taylor Fritz 3 310
    10 en stagnation Frances Tiafoe 3 085
    Double
    Rang Évolution Nom Points
    1 en stagnation Austin Krajicek 6 970
    2 en stagnation Wesley Koolhof 6 820
    en stagnation Neal Skupski
    4 en stagnation Ivan Dodig 6 370
    5 en stagnation Rajeev Ram 6 042
    6 en stagnation Joe Salisbury 5 952
    7 en stagnation Jan Zieliński 4 140
    8 en stagnation Harri Heliövaara 4 085
    9 en stagnation Lloyd Glasspool 4 085
    10 en stagnation Édouard Roger-Vasselin 3 905
    Voir et éditer
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