Simple messieurs des Internationaux de France 2017

Roger Federer réalise un excellent début de saison 2017 avec ses victoires à l'Open d'Australie et aux Masters 1000 d'Indian Wells et de Miami. Longtemps incertain quant à sa présence Porte d'Auteuil, le Suisse, qui n'a disputé aucun tournoi sur terre battue, déclare forfait le 15 mai afin de se préserver pour Wimbledon. Rafael Nadal, vainqueur à Monte-Carlo, Barcelone et Madrid, dispose d'un ratio de 17 victoires pour 1 défaite sur terre battue et apparaît donc comme le grand favori de l'épreuve. Il tentera ainsi de remporter un dixième sacre sur l'ocre parisien, après avoir décroché ses deux premières decima sur le Rocher monégasque et dans la capitale catalane un mois auparavant. Les jeunes Dominic Thiem, vainqueur du tournoi de Rio de Janeiro en février et finaliste des deux tournois espagnols, et Alexander Zverev, vainqueur des tournois sur terre de Munich et Rome, font également partie des prétendants au titre. Le numéro 1 mondial Andy Murray et son dauphin Novak Djokovic n'ont, quant à eux, remporté aucune finale d'un tournoi majeur depuis le début de l'année et ont à cœur d'amorcer pour de bon leur saison. Le numéro 3 mondial Stanislas Wawrinka a pour sa part remporté son premier titre de la saison dans un tournoi ATP 250 un jour avant le début des Internationaux de France, sur la terre battue de Genève.

Du côté du contingent français, le banc des Bleus paraît relativement fragile. Gilles Simon connaît des résultats en dents de scie avec un ratio de 9 victoires pour 11 défaites. Gaël Monfils, blessé à deux reprises à la cheville, compte seulement deux matches sur terre battue pour deux défaites, et sa dernière victoire remonte au 14 mars. Richard Gasquet a dû faire face à une appendicite lors de la tournée américaine et une blessure au dos lors du Masters 1000 de Madrid, l'éloignant ainsi des courts pendant plusieurs semaines. Un temps incertain après une blessure à l'épaule contractée lors du tournoi madrilène, Jo-Wilfried Tsonga réalise un très bon début de saison avec trois titres à son actif et s'est rassuré en décrochant le premier sacre de sa carrière sur terre battue une semaine auparavant, à Lyon. Lucas Pouille poursuit, quant à lui, son ascension au classement et confirme ses talents sur terre avec une demi-finale à Monte-Carlo et un titre à Budapest, malgré ses défaites au 1^er tour des tournois de Madrid et Rome. Enfin, parmi les qualifiés, le vétéran de 35 ans Paul-Henri Mathieu, qui n'a pas reçu de wild card pour ce qui devait être son dernier Roland Garros, manifestant son mécontentement contre la fédération, déjoue tous les pronostics et se qualifie pour le tableau principal.

En marge du 1^er tour, le Français Maxime Hamou se voit retirer son accréditation par l'organisation du tournoi, après avoir embrassé de force à plusieurs reprises une journaliste d'Eurosport[1], créant la polémique aussi bien dans le milieu du sport que sur la scène politique, avec notamment les réactions de la ministre des Sports Laura Flessel ou encore de Cécile Duflot. Le tricolore s'est ensuite excusé pour son attitude. Laurent Lokoli s'est fait, quant à lui, remarquer après son refus de serrer la main de Martin Kližan à la fin du match, considérant que le Slovaque s'est montré « irrespectueux » vis-à-vis de lui tout au long de la rencontre[2].

Après 5 ans d'absence à Roland-Garros, Juan Martín del Potro fait son retour sur la terre battue parisienne tout comme le jeune Australien Thanasi Kokkinakis, absent du circuit depuis octobre 2015 en raison de nombreuses blessures à répétition.

Le jeune espoir allemand Alexander Zverev, récent vainqueur du Masters 1000 de Rome, est battu d'entrée par Fernando Verdasco, qui a su faire parler son expérience.

Gaël Monfils, qui n'a pas gagné un seul match sur terre battue cette saison, signe sa 400^e victoire sur le circuit en simple après sa victoire sur Dustin Brown au 1^er tour.

À l'issue du 1^er tour, sur les 19 Français engagés, seulement 6 se qualifient pour le 2^e tour. Parmi ces défaites marquantes, celles de Jo-Wilfried Tsonga (11^e), Gilles Simon (32^e), Benoît Paire (45^e) et Nicolas Mahut (48^e). C'est la première fois depuis 2005 qu'aussi peu de tricolores se qualifient pour le 2^e tour.

L'Argentin Horacio Zeballos, âgé de 32 ans, et le Russe Karen Khachanov, jeune de 21 ans, se qualifient pour la première fois de leur carrière en 1/8 de finale d'un tournoi du Grand Chelem. Pablo Carreño-Busta rallie, quant à lui, pour la première fois de sa carrière les 1/4 de finale d'un Majeur.

Le tenant du titre Novak Djokovic est éliminé en 1/4 de finale en 3 sets par l'Autrichien Dominic Thiem, qui le bat pour la première fois de sa carrière.

Pour la première fois dans l'ère Open à Roland-Garros, trois des quatre demi-finalistes (Stanislas Wawrinka, Rafael Nadal et Dominic Thiem) n'ont perdu aucun set depuis le début de la compétition[3].

En se qualifiant en finale, Rafael Nadal et Stanislas Wawrinka détrônent Novak Djokovic, qui passe du 2^e au 4^e rang mondial, après avoir passé 325 semaines dans le top 2.

Rafael Nadal rentre un peu plus dans l'histoire en remportant son 10^e sacre à Roland-Garros. Il s'agit du 73^e titre de sa carrière en simple, son 15^e du Grand Chelem. Il devient ainsi le premier joueur dans toute l'histoire du tennis à détenir 10 titres d'un même Majeur. Cette performance lui permet de redevenir n^o 2 mondial, place qu'il n'avait plus occupée depuis juin 2014, et de se qualifier pour le Masters de fin d'année[4]. Il remporte ainsi son troisième tournoi du grand chelem sans perdre un set (record à égalité avec Björn Borg, qui conserve par ailleurs in extremis son record du plus petit nombre de jeux perdus avec 32, contre 35 à Rafael Nadal).