AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Programme nucléaire de l'Iran

Le programme nuclĂ©aire iranien a Ă©tĂ© lancĂ© par le Chah d'Iran dans les annĂ©es 1950 avec l'aide des États-Unis, puis de l'Europe. AprĂšs la rĂ©volution iranienne en 1979, le programme a Ă©tĂ© temporairement arrĂȘtĂ©. Il fut rapidement remis en route, mais avec l'assistance de la Russie, Ă  la suite de la guerre Iran-Irak[1].

Le programme actuel met en Ɠuvre plusieurs sites de recherche, deux mines d'uranium, une centrale nuclĂ©aire et plusieurs installations de transformation de l'uranium qui incluent deux usines d'enrichissement de l'uranium. Depuis les annĂ©es 1950, le gouvernement iranien assure que le seul but du programme est de dĂ©velopper la capacitĂ© en Ă©nergie nuclĂ©aire afin de produire de l'Ă©lectricitĂ©, et planifie de produire 6 000 MW d'Ă©lectricitĂ© Ă  partir d'Ă©nergie nuclĂ©aire en 2010[2]. Depuis septembre 2011, grĂące Ă  la mise en service de la centrale nuclĂ©aire de Bouchehr, l'Ă©nergie nuclĂ©aire contribue Ă  la production d'Ă©lectricitĂ© iranienne[3].

Histoire

DĂ©but de la coopĂ©ration entre l'Iran et les États-Unis dans les annĂ©es 1950-1960

Extrait d'un journal iranien de 1968 : « Un quart des scientifiques en relation avec l'énergie nucléaire sont des femmes ». La photo montre quelques docteurs en physique iraniennes posant en face du réacteur de recherche de Téhéran.

Les fondations du programme nuclĂ©aire iranien ont Ă©tĂ© posĂ©es pendant la guerre froide, Ă  la fin des annĂ©es 1950, sous l'Ă©gide des États-Unis et dans le cadre d'accords bilatĂ©raux entre ceux-ci et la Dynastie Pahlavi. Un programme nuclĂ©aire de coopĂ©ration civile a Ă©tĂ© signĂ© dĂšs 1957 avec les États-Unis dans le cadre du programme « Atoms for Peace ». Le Chah Mohammad Reza Pahlavi rĂ©gnait sur l'Iran Ă  cette Ă©poque, et aprĂšs la chute de Mohammad Mossadegh encouragĂ©e par la CIA en 1953, le rĂ©gime apparaissait suffisamment stable et amical envers l'occident pour que la prolifĂ©ration nuclĂ©aire ne devienne une menace.

En 1959 est crĂ©Ă© le Centre de recherche nuclĂ©aire de TĂ©hĂ©ran (CRNT), opĂ©rĂ© par l'Organisation de l'Ă©nergie atomique d'Iran (OEAI). Le CRNT Ă©tait Ă©quipĂ© avec un rĂ©acteur nuclĂ©aire de recherche fourni par Washington d'une puissance de MW, opĂ©rationnel depuis 1967 et fonctionnant Ă  l'uranium hautement enrichi[4]. L'Iran signe le traitĂ© sur la non-prolifĂ©ration des armes nuclĂ©aires (TNP) en 1968 et le ratifie en 1970. Avec la fondation d'une agence atomique nuclĂ©aire et le TNP mis en place, le Shah Mohammad Pahlavi avait pour projet de construire jusqu'Ă  23 centrales nuclĂ©aires pour l'annĂ©e 2000 Ă  travers le pays avec l'aide des États-Unis.

CoopĂ©ration entre l'État impĂ©rial d'Iran et les États-Unis dans les annĂ©es 1970

En mars 1974, le Shah Mohammad Reza Pahlavi avait la vision d'une Ă©poque pendant laquelle les rĂ©serves de pĂ©trole du monde se tariraient et dĂ©clara : « le pĂ©trole est un matĂ©riau noble, bien trop valeureux pour le brĂ»ler
 Nous envisageons de produire, aussi tĂŽt que possible, 23 000 mĂ©gawatts d'Ă©lectricitĂ© en utilisant des centrales nuclĂ©aires »[5]. Bushehr serait la premiĂšre centrale, et fournirait de l'Ă©nergie Ă  la ville de Shiraz situĂ©e plus dans les terres. En 1975, la compagnie originaire de Bonn, Kraftwerk Union AG, entreprise crĂ©Ă©e grĂące Ă  un partenariat de Siemens AG et AEG Telefunken, a signĂ© un contrat pour 4 Ă  6 milliards de dollars amĂ©ricains afin de construire la centrale Ă  rĂ©acteur Ă  eau pressurisĂ©e. La construction des deux unitĂ©s de production de 1 196 MW a Ă©tĂ© sous-traitĂ©e Ă  ThyssenKrupp et aurait dĂ» ĂȘtre finie en 1981.

En 1975, le secrĂ©taire d’État amĂ©ricain, Henry Kissinger, signe le document National Security Decision Memorandum 292 (MĂ©mo 292 de dĂ©cision pour la SĂ©curitĂ© nationale) intitulĂ© « CoopĂ©ration U.S.-Iran », qui dĂ©crit les dĂ©tails de la vente d'Ă©quipements nuclĂ©aires devant rapporter plus de 6 millions de dollars aux compagnies amĂ©ricaines. Pendant ce temps, l'Iran extrayait un volume de 6 millions de barils par jour (950 000 m3/j) de pĂ©trole, Ă  comparer avec les 4 millions de barils par jour (640 000 m3/j) extraits aujourd'hui.

En 1976, le président américain Gerald Ford signe avec hésitation une directive offrant à Téhéran l'opportunité d'acheter et d'utiliser une installation de traitement du combustible usé, de fabrication américaine, permettant d'extraire du plutonium à partir de combustible. L'accord était écrit en vue de parvenir à maßtriser le « cycle complet de l'atome », avec tous les risques en termes de prolifération que cela pourrait engendrer. Le document stratégique de Ford stipulait que « l'introduction de l'énergie nucléaire en Iran permettra à la fois de fournir les besoins grandissants de l'économie iranienne et de libérer des ressources de pétrole pour l'export ou la conversion en produits pétrochimiques »[6].

L'Ă©quipe du prĂ©sident Ford a approuvĂ© les projets iraniens qui visaient Ă  construire une vĂ©ritable filiĂšre Ă©lectronuclĂ©aire, et a aussi travaillĂ© dur pour conclure un accord de plusieurs milliards de dollars, accord qui aurait donnĂ© Ă  TĂ©hĂ©ran le contrĂŽle sur de grandes quantitĂ©s de plutonium et d'uranium enrichi - les deux chemins vers la bombe nuclĂ©aire. L'État impĂ©rial d'Iran, alliĂ© des États-Unis, avait alors beaucoup d'argent et des liens Ă©troits avec des compagnies amĂ©ricaines, dont Westinghouse et General Electric.

Dans une interview pour le Washington Post du 27 mars 2005, Henry Kissinger a dit : « Je ne pense pas que le sujet de la prolifération soit apparu »[6].

Un grand nombre de documents dĂ©classifiĂ©s sont disponibles sur le site web de la bibliothĂšque et du musĂ©e du PrĂ©sident Ford[7]. Deux documents en particulier, datĂ©s du 22 avril 1975 et du 20 avril 1976, montrent que les États-Unis et l'Iran ont tenu des nĂ©gociations pour une coopĂ©ration sur l'utilisation de l'Ă©nergie nuclĂ©aire. Selon ces documents, les États-Unis Ă©taient prĂȘts Ă  aider l'Iran en mettant en place l'enrichissement de l'uranium et des installations de traitement du combustible[8].

Jusqu'au changement d'administration en 1977, Dick Cheney, qui fut plus tard secrĂ©taire de la DĂ©fense des États-Unis de 1989 Ă  1993, puis vice-prĂ©sident des États-Unis de 2001 Ă  2009, Donald Rumsfeld, qui fut plus tard SecrĂ©taire de la DĂ©fense des États-Unis de 2001 Ă  2006, et Paul Wolfowitz, qui fut son SecrĂ©taire Adjoint de la DĂ©fense, de 2001 Ă  2005, qui sont aujourd'hui parmi les plus fĂ©roces opposants au programme nuclĂ©aire iranien, Ă©taient tous trĂšs impliquĂ©s dans la promotion d'un programme nuclĂ©aire iranien qui pourrait permettre d'extraire du plutonium du combustible usĂ© des rĂ©acteurs nuclĂ©aires afin de l'utiliser dans des armes nuclĂ©aires.

AprÚs la révolution iranienne de 1979

AprĂšs la rĂ©volution iranienne, l'Iran a informĂ© l'AIEA de ses projets de reprendre son programme nuclĂ©aire, en utilisant du combustible nuclĂ©aire enrichi en Iran. En 1983, l'AIEA a mĂȘme planifiĂ© de fournir de l'assistance Ă  l'Iran dans le cadre d'un programme d'assistance technique. Un rapport de l'AIEA disait clairement que son but Ă©tait de « contribuer Ă  la formation d'une expertise locale et de la main d'Ɠuvre nĂ©cessaire afin de soutenir un ambitieux programme dans le champ de la technologie des rĂ©acteurs nuclĂ©aires et du cycle du combustible ». Cependant, l'AIEA a Ă©tĂ© forcĂ©e de terminer ce programme sous la pression amĂ©ricaine[9]. La rĂ©volution iranienne a marquĂ© un point dĂ©cisif en termes de coopĂ©ration avec l'Ă©tranger sur la technologie nuclĂ©aire.

AprĂšs 1979, une autre rĂ©action Ă  la rĂ©volution iranienne fut le refus de la France de fournir de l'uranium enrichi Ă  l'Iran. L'Iran n'a pas non plus pu cautionner son investissement dans Eurodif, un consortium international fondĂ© en 1973 par la France, la Belgique, l'Espagne et la SuĂšde. En 1975, la part suĂ©doise de 10 % dans Eurodif Ă©tait parvenue Ă  l'Iran Ă  la suite du dĂ©sistement de la SuĂšde et d'un accord entre la France et l'Iran. La sociĂ©tĂ© française nationalisĂ©e CogĂ©ma et le gouvernement iranien ont alors fondĂ© la Sofidif (SociĂ©tĂ© franco-iranienne pour l’enrichissement de l’uranium par diffusion gazeuse), possĂ©dant respectivement 60 % et 40 % des parts. En retour, la Sofidif a acquis une part de 25 % dans Eurodif, ce qui donnait Ă  l'Iran sa part de 10 % dans Eurodif. Reza Shah Pahlavi a prĂȘtĂ© un milliard de dollars US (et encore 180 millions de US$ en 1977) pour la construction de l'usine Eurodif, afin d'avoir le droit d'acheter 10 % de la production d'uranium enrichi du site.

Les États-Unis Ă©taient aussi rĂ©munĂ©rĂ©s pour livrer du combustible nuclĂ©aire Ă  l'Iran en accord avec un contrat signĂ© avant la rĂ©volution. Les États-Unis n'ont livrĂ© ni le combustible, ni rendu les milliards de dollars de paiement qu’ils avaient dĂ©jĂ  reçus. L'Allemagne fut aussi rĂ©tribuĂ©e par des milliards de dollars pour les deux installations nuclĂ©aires de Bushehr, mais aprĂšs trois dĂ©cennies, l'Allemagne a refusĂ© Ă  la fois d'exporter les Ă©quipements nĂ©cessaires et de rendre l'argent[10]. En consĂ©quence, le gouvernement de l'Iran a suspendu ses paiements et a essayĂ© de renĂ©gocier le prĂȘt en faisant pression sur la France, notamment en supportant des groupes de rĂ©sistance arabe, dont le Hezbollah qui avait pris des citoyens français en otages dans les annĂ©es 1980. Ce climat international tendu ainsi que la guerre entre l'Iran et l'Irak (septembre 1980-aoĂ»t 1988) font que le programme de coopĂ©ration nuclĂ©aire sera largement gelĂ© pendant la pĂ©riode de la guerre[11]. En 1982, le prĂ©sident François Mitterrand refusa de donner de l'uranium enrichi Ă  l'Iran, qui rĂ©clamait aussi la dette d'un milliard de dollars. En 1986, Georges Besse, le manager d'Eurodif, fut assassinĂ© ; la responsabilitĂ© de l'acte fut acceptĂ©e par Action directe. Cependant, ils ont niĂ© toute responsabilitĂ© pendant leur procĂšs. Dans leur enquĂȘte La RĂ©publique atomique, France-Iran le pacte nuclĂ©aire, David Carr-Brown et Dominique Lorentz ont insistĂ© sur la responsabilitĂ© des services secrets iraniens. Plus important encore, ils ont montrĂ© comment l'affaire des otages français, ainsi que l'assassinat de Besse et l'attentat de la rue de Rennes du 17 septembre 1986, Ă©tait liĂ©s au chantage iranien. Le chantage iranien s'est Ă©galement exprimĂ© lors de la sĂ©rie d'attentats en France en 1985-1986[12] - [13].

Finalement, un accord pour rĂ©gler le contentieux Eurodif fut trouvĂ© en 1991. Certaines de ses dispositions sont restĂ©es secrĂštes : la France a rendu plus de 1,6 milliard de dollars tandis que l'Iran dĂ©dommageait des entreprises françaises pour des contrats annulĂ©s. L'Iran est restĂ© actionnaire d’Eurodif via la Sofidif, un consortium franco-iranien actionnaire Ă  hauteur de 25 % d'Eurodif. Le 11 avril 2007, le MinistĂšre des Affaires Ă©trangĂšres a rĂ©affirmĂ© l'actionnariat de l'Iran Ă  Eurodif, tout en affirmant que selon les termes de l'accord de 1991, l'Iran n'a aucun droit Ă  enlever de l'uranium enrichi ni d'accĂšs aux technologies du nuclĂ©aire, mais seulement aux gains financiers qui rĂ©sultent de sa prĂ©sence dans le consortium[14]. Mais, en raison de la RĂ©solution 1737 du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies (23 dĂ©cembre 2006), qui gĂšle les avoirs de l'Organisation Iranienne Ă  l'Énergie Atomique, les fonds dus sont actuellement bloquĂ©s[14].

Kraftwerk Union, la coentreprise de Siemens AG et d'AEG Telefunken qui avait signĂ© un contrat avec l'Iran en 1975, s'est complĂštement retirĂ©e du projet de la centrale nuclĂ©aire de Bushehr en juillet 1979, aprĂšs que le travail a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© en janvier 1979, avec un rĂ©acteur Ă  moitiĂ© fini et l'autre fini Ă  85 %. Ils ont dit qu'ils avaient basĂ© leur action sur le non-paiement de sommes dues par l'Iran de 450 millions de dollars. La compagnie avait reçu 2,5 milliards du contrat total. Leur annulation a eu lieu aprĂšs avoir la certitude que le gouvernement iranien terminerait unilatĂ©ralement le contrat d'eux-mĂȘmes, suivant la rĂ©volution qui a paralysĂ© l'Ă©conomie de l'Iran et a menĂ© Ă  une crise dans les relations de l'Iran avec l'occident. La compagnie française Framatome, filiale de Areva, s'est elle aussi retirĂ©e.

En 1984, Kraftwerk Union a fait une dĂ©claration prĂ©liminaire afin de voir si elle pourrait conclure le travail sur le projet, mais a finalement dĂ©clinĂ© de le faire tant que la guerre Iran-Irak continuait. En avril de cette mĂȘme annĂ©e, le dĂ©partement d'État amĂ©ricain a affirmĂ© qu'il pensait « que cela prendrait au moins deux ou trois ans pour finir la construction des rĂ©acteurs Ă  Bushehr ». Le porte-parole a aussi dit que les rĂ©acteurs Ă  eau lĂ©gĂšre de Bushehr « sont particuliĂšrement adaptĂ©s Ă  un programme militaire » ; puis a continuĂ© en disant « De plus, nous n'avons pas de preuves de la construction d'autres installations iraniennes qui seraient nĂ©cessaires pour sĂ©parer le plutonium du combustible du rĂ©acteur utilisĂ© ».

Les rĂ©acteurs de Bushehr ont ensuite Ă©tĂ© endommagĂ©s par les multiples frappes aĂ©riennes irakiennes entre le 24 mars 1984 et 1988; et le travail sur le programme nuclĂ©aire s'est arrĂȘtĂ©. En 1990, l'Iran a commencĂ© Ă  chercher des partenaires pour son programme nuclĂ©aire. Cependant, Ă  cause d'un climat politique complĂštement diffĂ©rent et des sanctions Ă©conomiques amĂ©ricaines, peu de candidats existaient alors.

En 1991, le président argentin Carlos Menem, sous pression de Washington, met fin unilatéralement à la coopération nucléaire irano-argentine, entamé en 1983[15]. Néanmoins, l'Argentine continue à fournir de l'uranium faiblement enrichi à l'Iran, qui attend 1996 avant de déclarer qu'il prendra des mesures légales pour rupture illégale de contrat[15].

D'aprÚs la porte-parole de l'AIEA Melissa Fleming, les inspecteurs de l'AIEA ont visité les mines d'uranium iraniennes en 1992.

En 1995, l'Iran a signĂ© un contrat avec la Russie afin de complĂ©ter le travail sur la centrale partiellement construite de Bushehr, installant dans le bĂątiment existant Bushehr I un rĂ©acteur nuclĂ©aire de type VVER de 1 000 MW. Il n'existe actuellement pas de projet pour finir le rĂ©acteur Bushehr II.

En 1996, les États-Unis ont essayĂ©, sans succĂšs, d'empĂȘcher la Chine de vendre Ă  l'Iran une usine d'enrichissement de l'uranium. La Chine a aussi fourni Ă  l'Iran le gaz nĂ©cessaire pour tester le processus d'enrichissement de l'uranium.

Selon la journaliste D. Lorentz, l'Iran « a fait son entrĂ©e dans le club des puissances atomiques officieuses » Ă  la suite des essais nuclĂ©aires pakistanais de 1998[16]. Le prĂ©sident iranien, Mohammad Khatami, fut officiellement reçu Ă  Paris en octobre 1999, immĂ©diatement aprĂšs la visite du chef d'État chinois Jiang Zemin. Khatami s'entretint avec le prĂ©sident Jacques Chirac, le premier ministre Lionel Jospin refusant de le recevoir[17]. Khatami dĂ©posa une gerbe sur les tombes de Pierre et Marie Curie, au PanthĂ©on, le 26 octobre 1999, suscitant ce commentaire de Lorentz : « Leur potentiel atomique leur avait Ă©tĂ© fourni par la France. Mohammad Khatami l'avait habilement rappelĂ© Ă  ceux qui Ă©taient tentĂ©s de l'oublier (...) Le message Ă©tait limpide. Pourtant, aucun observateur ne se demanda pour quelle raison le PrĂ©sident Khatami avait tenu Ă  honorer les pionniers français de l'atome. »[17].

Depuis 2000

Le 14 août 2002, Alireza Jafarzadeh (en), un dissident iranien, révÚle l'existence de deux sites nucléaires inconnus, une installation d'enrichissement de l'uranium à Natanz (dont une partie est souterraine) et une installation à l'eau lourde à Arak.

Bien qu'il soit souvent dit que l'Iran avait « dissimulĂ© » son programme d'enrichissement Ă  l'AIEA, « en violation du TraitĂ© de non prolifĂ©ration nuclĂ©aire » (TNP) jusqu'Ă  ce qu'il soit « pris la main dans le sac » en 2002, le fait est que l'Iran n'Ă©tait alors pas obligĂ© d'informer l'Agence Ă  propos de ces installations d'aprĂšs l'accord avec l'AIEA portant sur les garde-fous qui Ă©taient en vigueur Ă  cette Ă©poque. Cet accord stipulait entre autres que l'« Iran n'est pas obligĂ© d'autoriser les inspections de l'AIEA dans une nouvelle installation nuclĂ©aire jusqu'Ă  six mois avant que le matĂ©riel radioactif ne soit introduit ». En fait, l'Iran n'Ă©tait mĂȘme pas obligĂ© d'informer l'AIEA de leur existence jusqu'Ă  ce moment-lĂ , un point concĂ©dĂ© par la Grande-Bretagne dans la rĂ©union du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies en mars 2003. Cette clause 'des six mois' Ă©tait une clause standard de tous les accords de sauvegarde de l'AIEA. NĂ©anmoins, l'Iran a autorisĂ© les inspections des installations par l'AIEA en regard au protocole additionnel, et l'AIEA conclut que les installations ne faisaient pas partie d'un programme militaire secret[18].

Le 14 novembre 2004, le futur prĂ©sident Hassan Rohani, alors responsable iranien des nĂ©gociations sur la question du nuclĂ©aire, a annoncĂ© une suspension temporaire et volontaire de son programme d'enrichissement d'uranium (l'enrichissement n'est pas une violation du TNP) sous la pression de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Allemagne agissant au nom de l'Union europĂ©enne (UE) (connus dans ce contexte sous le nom de EU-3). La mesure Ă©tait alors dĂ©crite comme une mesure permettant de rĂ©tablir la confiance, limitĂ©e Ă  une pĂ©riode de temps raisonnable, 6 mois Ă©tant citĂ© comme rĂ©fĂ©rence. Le 24 novembre, l'Iran a cherchĂ© Ă  amender les termes de cet accord avec l'UE pour exclure certains Ă©quipements de cet accord afin de continuer certains travaux de recherche. Cette requĂȘte a Ă©tĂ© rejetĂ©e quatre jours plus tard.

Présidence de Ahmadinejad

Les 8 et 10 août 2005, le gouvernement iranien a repris la conversion d'uranium à l'usine d'Ispahan, seulement cinq jours aprÚs l'élection de Mahmoud Ahmadinejad, les activités d'enrichissement étant toujours officiellement suspendues. Cela a poussé (le 19 septembre 2005) l'UE à faire pression sur l'AIEA afin de porter le dossier du programme nucléaire iranien devant le conseil de sécurité des Nations unies. En janvier 2006, James Risen, un journaliste du New York Times, a affirmé dans son livre State of War (état de guerre) qu'en février 2000, une opération secrÚte américaine -sous le nom de code de Opération Merlin - avait échoué. Son but premier était de fournir à l'Iran des plans falsifiés permettant de construire une arme nucléaire, afin de retarder le soi-disant programme nucléaire militaire iranien. Cependant, le plan aurait permis d'accélérer le programme en fournissant des informations utiles une fois que les erreurs auraient été identifiées[19].

En janvier 2006, le directeur de l'AIEA Mohamed el-Baradei préconise un programme international pour mettre en place une banque de combustible nucléaire afin de résoudre l'impasse dans lequel se trouve le programme nucléaire de l'Iran[20].

Le 4 fĂ©vrier 2006, les 35 membres du Conseil des gouverneurs de l'AIEA a votĂ©, Ă  27 voix contre 3 (dont 5 abstentions : AlgĂ©rie, BiĂ©lorussie, IndonĂ©sie, Libye et Afrique du Sud) le transfert du dossier de l'Iran devant le Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU. La mesure Ă©tait proposĂ©e par la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, soutenues par les États-Unis. Deux membres permanents du Conseil, la Russie et la Chine, ont donnĂ© leur accord pour ce renvoi Ă  la condition que le Conseil ne prenne aucune dĂ©cision avant mars. Les trois membres qui ont votĂ© contre le renvoi Ă©taient le Venezuela, la Syrie et Cuba[21] - [22].

Le 11 avril 2006, le prĂ©sident iranien Mahmoud Ahmadinejad annonce que l'Iran a enrichi avec succĂšs de l'uranium. Le prĂ©sident Ahmadinejad a fait l'annonce lors d'un discours tĂ©lĂ©visĂ© depuis la ville de Mechhed, oĂč il a dit : « J'annonce officiellement que l'Iran a rejoint le groupe de ces pays qui ont la technologie nuclĂ©aire ». L'uranium a Ă©tĂ© enrichi Ă  3,5 % en utilisant plus d'une centaine de centrifugeuses. À ce niveau, il pourrait ĂȘtre utilisĂ© dans un rĂ©acteur nuclĂ©aire si la quantitĂ© en Ă©tait suffisante; l'uranium pour la bombe nuclĂ©aire devrait ĂȘtre enrichi Ă  90 % et plusieurs milliers de centrifugeuses devraient ĂȘtre construites et utilisĂ©es.

Le 13 avril 2006, aprĂšs que la SecrĂ©taire d'État amĂ©ricaine Condoleezza Rice a dit (le mercredi 12 avril 2006) que le Conseil de sĂ©curitĂ© devait prendre des mesures fortes afin de pousser TĂ©hĂ©ran Ă  renoncer Ă  son ambition nuclĂ©aire, le prĂ©sident Ahmadinejad a affirmĂ© que l'Iran n'abandonnerait pas l'enrichissement de l'uranium et que le monde devrait considĂ©rer l'Iran comme une puissance nuclĂ©aire, en ajoutant : « notre rĂ©ponse Ă  ceux qui sont mĂ©contents que l'Iran rĂ©ussisse Ă  maĂźtriser complĂštement le cycle du combustible nuclĂ©aire se rĂ©sume Ă  une seule phrase. Nous disons : Soyez en colĂšre contre nous et mourrez de cette colĂšre », parce que « nous ne discuterons avec personne Ă  propos du droit de la nation iranienne Ă  enrichir de l'uranium ».

Le 14 avril 2006, l'Institut pour la science et la sécurité internationale (ISIS) a publié une série de photos satellites analysée des installations nucléaires iraniennes à Natanz et Ispahan[23]. Sur ces photos, on peut voir un nouveau tunnel d'entrée dans l'installation de conversion d'uranium à Esfahan, et une construction continue au site d'enrichissement de Natanz. De plus, une série d'images datant de 2002 montre les bùtiments d'enrichissement et leur couverture par de la terre, du béton et d'autres matériaux.

En aoĂ»t 2013, elle dĂ©clare possĂ©der 18 000 centrifugeuses dont 10 000 en activitĂ©[24].

Le Joint Comprehensive Plan of Action: l'accord de 2015

AprĂšs l'Ă©lection d'Hassan Rohani Ă  la prĂ©sidence de la RĂ©publique iranienne en juin 2013 et son entrĂ©e en fonctions en aoĂ»t, l'Iran fait publiquement part de sa plus grande disposition Ă  trouver un accord sur le nuclĂ©aire, alors que les sanctions prises par les pays occidentaux depuis plusieurs annĂ©es portent leurs fruits. Fin novembre, un accord prĂ©liminaire est trouvĂ© entre TĂ©hĂ©ran et le groupe des 5+1 (États-Unis, Royaume-Uni, France, Chine, Russie et Allemagne), qui prĂ©voit notamment que l'Iran n'enrichisse pas d'uranium Ă  plus de 5 % pendant six mois, dilue la moitiĂ© de ses stocks actuels, suspende les usines de Natanz, Fordow et Arak sans construire de nouveaux sites d'enrichissement, alors que l'AIEA aura dĂ©sormais un accĂšs quotidien et sans prĂ©avis Ă  Natanz et Fordow. En contrepartie, les Occidentaux s'engagent Ă  suspendre leurs sanctions Ă©conomiques sur l'industrie, l'automobile, le commerce de l'or ou encore les exportations pĂ©trochimiques, Ă  ne pas essayer d'entraver encore plus la vente du pĂ©trole iranien, en notant que ces levĂ©es sont « limitĂ©es, temporaires et ciblĂ©es » et peuvent Ă  tout moment ĂȘtre annulĂ©es en cas de non-respect des engagements iraniens[25] - [26].

Le 2 avril 2015, un « accord d'Ă©tape » a Ă©tĂ© trouvĂ© sur les principales garanties : l'Iran s'engage Ă  ne plus produire d'uranium enrichi Ă  plus de 3,7 % pendant 15 ans. Il ne dĂ©mantĂšlera aucun de ses sites nuclĂ©aires mais n'en construira pas non plus. Il rĂ©duira Ă  6 104 pendant dix ans le nombre de ses centrifugeuses (contre 19 000 au moment de l'accord)[27]. Il diluera 95 % de son stock actuel d'uranium enrichi. Le site souterrain controversĂ© de Fordo ne doit plus accueillir de nouvelles matiĂšres fissiles. Les sanctions internationales seront levĂ©es « en fonction du respect » des engagements iraniens, sans prĂ©cisions toutefois sur le calendrier des vĂ©rifications. L'accord sera complĂ©tĂ© et prĂ©cisĂ© jusqu'en juin 2015[28] et, en juillet 2015, un accord qualifiĂ© d'historique est trouvĂ© le 13 juillet[29] et signĂ© le 14 juillet[30].

Cet accord, nommĂ© le JCPOA (ou Joint Comprehensive Plan of Action), prend place pendant plus de trois ans. Mais l'Ă©lection de Donald Trump Ă  la prĂ©sidence des États-Unis change brutalement la donne. À l'inverse de son prĂ©dĂ©cesseur Barack Obama, qui avait tout fait pour signer un accord avec l'Iran, le nouveau prĂ©sident fustige ce traitĂ© et affiche son intention de s'en retirer unilatĂ©ralement[31]. DĂšs le dĂ©but de sa prĂ©sidence, il dĂ©crit cet accord comme « l'un des pires que les États-Unis aient jamais signĂ©s »[32].

AprĂšs avoir promis de « dĂ©manteler » l'accord malgrĂ© l'opposition des autres pays signataires[33], et en dĂ©pit de la campagne du prĂ©sident français Emmanuel Macron pour convaincre les diffĂ©rents acteurs de dĂ©fendre l'accord[34], de l'opposition de John Kerry[35], Trump annonce que les États-Unis quittent l'accord et vont rĂ©tablir l'embargo Ă©conomique[36]. Le revirement amĂ©ricain annonce une nouvelle donne dans le programme militaire. MalgrĂ© ce dĂ©part et la menace de condamnations par les tribunaux amĂ©ricains des entreprises, notamment europĂ©ennes, qui ne respecteraient pas l'embargo, les pays europĂ©ens affirment vouloir continuer Ă  respecter le JCPOA[37].

Le 16 janvier 2020, Ă  la suite de l'assassinat du gĂ©nĂ©ral Soleimani en Irak, commanditĂ© par Donald Trump, Rohani a annoncĂ© que l'Iran enrichissait Ă  nouveau son uranium, et a dĂ©clarĂ© que l'Iran, devant le blocage de la situation issu du dĂ©part des États-Unis, rĂ©duirait graduellement ses engagements envers l'accord nuclĂ©aire de 2015[38].

La puissance nucléaire en tant que sujet politique

La puissance nucléaire iranienne est devenue un sujet politique à la fois en Iran et dans les pays occidentaux. Un fossé se creuse entre les vues politiques des Iraniens et ceux de l'Occident. La société iranienne considÚre la puissance nucléaire comme un moyen de moderniser et de diversifier ses sources d'énergie. Il existe un certain consensus, en Iran, sur le fait que le pays doit développer son industrie nucléaire civile : les politiciens iraniens en font d'ailleurs réguliÚrement un de leurs instruments de campagne. Les gouvernements occidentaux pensent que le programme nucléaire civil cache des desseins militaires visant à l'obtention de la bombe atomique.

L'Iran a ratifié le traité de non-prolifération nucléaire en 1970, ce qui l'engage à ne pas fabriquer d'armes nucléaires et à ne pas chercher à s'en procurer ; cependant, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) estime que l'état actuel de ses relations avec l'Iran, caractérisé par l'absence de coopération, rend impossible la conduite d'inspections afin de s'assurer que la technologie n'est pas détournée à des fins militaires.

L'aspect légal du programme nucléaire iranien : Le traité de non-prolifération

1. Aucune disposition du présent Traité ne sera interprétée comme portant atteinte au droit inaliénable de toutes les Parties au Traité de développer la recherche, la production et l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, sans discrimination et conformément aux dispositions des articles premier et II du présent Traité.

2. Toutes les Parties au TraitĂ© s'engagent Ă  faciliter un Ă©change aussi large que possible d'Ă©quipement, de matiĂšres et de renseignements scientifiques et technologiques, en vue des utilisations de l'Ă©nergie nuclĂ©aire Ă  des fins pacifiques, et ont le droit d'y participer. Les Parties au TraitĂ© en mesure de le faire devront aussi coopĂ©rer en contribuant, Ă  titre individuel ou conjointement avec d'autres États ou des organisations internationales, au dĂ©veloppement plus poussĂ© des applications de l'Ă©nergie nuclĂ©aire Ă  des fins pacifiques, en particulier sur les territoires des États non dotĂ©s d'armes nuclĂ©aires qui sont Parties au TraitĂ©, compte dĂ»ment tenu des besoins des rĂ©gions du monde qui sont en voie de dĂ©veloppement.

(Article IV du TNP de 1968).

Tout usage militaire de l'énergie nucléaire serait une violation du TNP, que l'Iran a ratifié en 1970. Ardeshir Zahedi, qui avait fait signer le TNP à l'Iran sous la dynastie Pahlavi, a cependant exprimé son soutien au programme nucléaire de l'Iran dans une interview en mai 2006, le décrivant comme un « droit inaliénable de l'Iran »[39].

Position d'Israël

La poursuite du programme nuclĂ©aire iranien fait courir un risque de course Ă  l'armement nuclĂ©aire au Moyen-Orient[40]. IsraĂ«l s’inquiĂšte de la possible acquisition de l'arme atomique par un rĂ©gime qui menace de le « rayer de la carte »[41].

En 2010, un ver informatique surnommĂ©e Stuxnet qui aurait Ă©tĂ© conçu[42] par la NSA en collaboration avec l'unitĂ© 8200 s'attaque[43] aux centrifugeuses iraniennes d’enrichissement d'uranium.

En mai 2018, le Premier ministre israĂ©lien Benjamin Netanyahou a fĂ©licitĂ© le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump pour son retrait de l' Accord de Vienne sur le nuclĂ©aire iranien, qu'il dĂ©nonçait depuis sa signature[44] - [45]. Le 30 avril, Benjamin Netanyahou avait exposĂ© un meuble rempli de dossiers ainsi qu'un prĂ©sentoir de CD-ROM contenant selon lui 55 000 pages et 55 000 fichiers d'archives nuclĂ©aires iraniennes secrĂštes prouvant « que l'Iran mentait quand il a niĂ© avoir conduit un programme d'armement nuclĂ©aire, ce qui reprĂ©sente une violation de l'accord ». Il accusait l'Iran d'avoir falsifiĂ© ses dĂ©clarations Ă  l'AIEA fin de 2015 en niant avoir dĂ©jĂ  prĂ©vu de construire une arme atomique. Ces archives d'une demie tonne, auraient Ă©tĂ© subtilisĂ©es par des agents du Mossad Ă  TĂ©hĂ©ran[46]. Le soir mĂȘme, le secrĂ©taire d'État amĂ©ricain Mike Pompeo avait dĂ©clarĂ© « que les agences de renseignement amĂ©ricaines avaient analysĂ© ces archives et conclu qu'elles Ă©taient authentiques et dĂ©montraient que les Iraniens continuaient de mentir Ă  leur propre peuple sur l'existence d'un programme nuclĂ©aire militaire »[47].

Position iranienne

En Iran, l'Ă©nergie nuclĂ©aire est considĂ©rĂ©e comme nĂ©cessaire pour une nation s'industrialisant rapidement et une population Ă  forte croissance dĂ©mographique (la population a plus que doublĂ© en vingt ans). « Le pĂ©trole est un matĂ©riau noble, de bien trop de valeur pour qu'on le brĂ»le
 » disait dĂ©jĂ  le Shah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi en 1974. En effet, la combustion de ressources fossiles en grandes quantitĂ©s atteint dramatiquement les ressources de l'Iran.

L'Iran souhaite diversifier ses sources Ă©nergĂ©tiques, les rĂ©serves fossiles devant se tarir un jour. Les ressources de l'Iran sont actuellement estimĂ©es Ă  133 milliards de barils. Cela reprĂ©sente une consommation de 74 Ă  89 ans au rythme courant d'extraction de 1,5 Ă  1,8 milliard de barils par an si aucune nouvelle rĂ©serve n'est dĂ©couverte. L'Iran soulĂšve aussi la question financiĂšre, soutenant que dĂ©velopper la capacitĂ© de son industrie pĂ©troliĂšre coĂ»terait 40 milliards de dollars, sans compter le prix des centrales pĂ©tro-Ă©lectriques. DĂ©velopper une Ă©nergie nuclĂ©aire coĂ»te seulement une fraction de cette somme. La question de l'indĂ©pendance Ă©nergĂ©tique (le pays importe rĂ©guliĂšrement de l'essence et de l'Ă©lectricitĂ©) est aussi Ă  prendre en compte, l'Iran possĂ©dant ses propres rĂ©serves de minerai d'uranium.

Le Dr William O. Beeman (en), professeur pour le programme d'études du Moyen-Orient de l'Université Brown, qui a passé des années en Iran, dit que la question du nucléaire est centrale dans le discours politique iranien :

« Les Iraniens veulent ĂȘtre connus et vus comme un État moderne, en dĂ©veloppement, possĂ©dant une base industrielle moderne et en pleine croissance. Pendant les derniers siĂšcles, l'histoire des relations entre l'Iran et l'occident a inclus le dĂ©veloppement par l'Iran de plusieurs sortes d'avancĂ©es technologiques et industrielles afin qu'ils se prouvent Ă  eux-mĂȘmes - et dans un effort pour le prouver au monde entier- qu'ils sont en fait un pays moderne en pleine croissance. »

La question de l'Ă©nergie nuclĂ©aire s'insĂšre dans ce contexte. Quand certains Iraniens parlent des États-Unis, ils disent : « les États-Unis essaient de nous rĂ©primer ; ils essaient de nous garder en retrait et en retard, de faire de nous une nation de seconde classe. Et nous avons la possibilitĂ© de dĂ©velopper une industrie nuclĂ©aire, et on nous dit que nous ne sommes pas assez bons ou que nous ne pouvons pas ». Et cela rend une partie du peuple iranien furieux - pas seulement le clergĂ© au pouvoir, mais aussi des gens de la rue, dont certains jeunes de 16–17 ans. C'est un sujet tellement Ă©motionnel qu'aucun politicien n'osera revoir ses exigences Ă  la baisse.

Le Dr William O. Beeman souligne aussi le fait que la politique des États-Unis vis-Ă -vis du programme nuclĂ©aire iranien a beaucoup changĂ© depuis les annĂ©es 1970 : « les membres de l'Ă©quipe de la Maison Blanche, qui sont en train d'empĂȘcher l'Iran de dĂ©velopper sa propre capacitĂ© nuclĂ©aire et qui refusent de retirer le sujet d'une action militaire contre l'Iran, oublient continuellement que ce sont les États-Unis qui furent la maĂźtresse du programme nuclĂ©aire iranien il y a 30 ans ». Le journal basĂ© en Iran Bastab a rĂ©cemment rapportĂ© que les États-Unis avaient fourni Ă  l'Iran kg d'uranium enrichi Ă  19,7 % avant la rĂ©volution. Cette participation donnait aux pays Ă©trangers l'opportunitĂ© de garder un Ɠil sur le programme iranien, mais depuis 1979 l'investissement Ă©tranger dans ce programme est quasi nul.

La rĂ©volution de 1979 a marquĂ© un tournant dans la politique amĂ©ricaine, justifiĂ©e par un gouvernement iranien devenu plus fondamentaliste et anti-occidental. AprĂšs la rĂ©volution de 1979, l'Iran a informĂ© l'AIEA de ses plans pour redĂ©marrer son programme nuclĂ©aire en utilisant du combustible produit nationalement, et en 1983, l'AIEA avait mĂȘme prĂ©vu d'aider l'Iran via son programme d'assistance technique afin de produire de l'uranium enrichi. Le but de l'AIEA Ă©tait de « contribuer Ă  la formation d'une expertise locale et de la main-d'Ɠuvre nĂ©cessaire pour soutenir un programme ambitieux dans le domaine de la technologie des rĂ©acteurs nuclĂ©aires et du cycle du combustible », selon son rapport. Cependant, l'AIEA a Ă©tĂ© forcĂ©e de terminer ce programme sous la pression amĂ©ricaine.

L'Iran estime aussi qu'elle a le droit lĂ©gal d'enrichir l'uranium pour des utilisations pacifiques sous les termes du traitĂ© de non-prolifĂ©ration, un droit dont les États-Unis et l'Union europĂ©enne ont commencĂ© Ă  dire en 2005 qu'il avait Ă©tĂ© corrompu par un programme nuclĂ©aire « clandestin » qui aurait Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© en 2002. En fait, le programme d'enrichissement de l'uranium Ă©tait ouvertement dĂ©battu sur la radio nationale, et les inspecteurs de l'AIEA ont visitĂ© les mines d'uranium en Iran. Les politiciens iraniens comparent leur traitement en tant que signataire du TNP avec trois autres nations qui n'ont pas signĂ© le TNP : IsraĂ«l, Inde et Pakistan. Chacune de ces nations a dĂ©veloppĂ© une capacitĂ© nuclĂ©aire militaire nationale : IsraĂ«l en 1967, l'Inde en 1974 et le Pakistan en 1990.

Installations nucléaires en Iran

Carte des installations nucléaires iraniennes.

Bouchehr

Cette installation fut Ă  l'origine l'idĂ©e du chah Mohammad Reza, qui avait la vision d'une Ă©poque pendant laquelle les rĂ©serves de pĂ©trole du monde se tariraient et dĂ©clara : « le pĂ©trole est un matĂ©riau noble, bien trop valeureux pour le brĂ»ler
 Nous envisageons de produire, aussi tĂŽt que possible, 23 000 mĂ©gawatts d'Ă©lectricitĂ© en utilisant des centrales nuclĂ©aires »[5]. Bushehr serait la premiĂšre centrale, et fournirait de l'Ă©nergie Ă  la ville de Chiraz situĂ©e plus dans les terres.

En 1975, la compagnie originaire de Bonn, Kraftwerk Union AG, entreprise crĂ©Ă©e grĂące Ă  un partenariat de Siemens AG et AEG Telefunken, signe un contrat pour 4 Ă  6 milliards de dollars afin de construire une centrale disposant de deux rĂ©acteurs Ă  eau pressurisĂ©e. La construction des deux unitĂ©s de production d'Ă©lectricitĂ© de 1 196 MW est sous-traitĂ©e Ă  ThyssenKrupp et aurait dĂ» ĂȘtre finie en 1981.

Kraftwerk Union avait vraiment envie de travailler avec le gouvernement iranien puisque, comme l'a dit le porte-parole Joachim Hospe en 1976, « afin d'exploiter pleinement notre capacitĂ© Ă  faire des centrales nuclĂ©aires, nous devons gagner au moins trois contrats Ă  l'Ă©tranger par an. Le marchĂ© ici est presque saturĂ©, et les États-Unis couvrent la plupart du reste de l'Europe, nous devons donc nous concentrer sur le Tiers-monde ».

Kraftwerk Union s'est retirĂ© complĂštement du projet nuclĂ©aire de Bouchehr en juillet 1979, aprĂšs que le travail s'est arrĂȘtĂ© en janvier 1979, avec seulement un rĂ©acteur Ă  50 % terminĂ© et l'autre Ă  85 %. Les Allemands justifient leur action Ă  cause de non-paiement de sommes dues par l'Iran pour un montant de 450 millions US$. La compagnie n'avait reçu que 2,5 milliards du contrat total. L'annulation a eu lieu aprĂšs que les Allemands ont eu la certitude que le gouvernement iranien terminerait unilatĂ©ralement le contrat d'eux-mĂȘmes, suivant la rĂ©volution qui paralysait alors l'Ă©conomie de l'Iran et qui a menĂ© Ă  une crise dans les relations de l'Iran avec l'Occident.

En 1984, Kraftwerk Union fait une dĂ©claration prĂ©liminaire afin de voir si elle pouvait terminer son travail, mais refuse de le faire tant que la guerre Iran-Irak continue. En avril de cette mĂȘme annĂ©e, le dĂ©partement d'État amĂ©ricain dĂ©clare que : « nous pensons que cela prendrait au moins deux ou trois ans pour finir la construction des rĂ©acteurs de Bouchehr ». Le porte-parole ajoute que les rĂ©acteurs Ă  eau lĂ©gĂšre de Bouchehr « sont particuliĂšrement adaptĂ©s Ă  un programme militaire » ; puis continue en prĂ©cisant « de plus, nous n'avons pas de preuves de la construction d'autres installations iraniennes qui seraient nĂ©cessaires pour sĂ©parer le plutonium du combustible du rĂ©acteur utilisĂ© ».

Les rĂ©acteurs de Bouchehr ont ensuite Ă©tĂ© endommagĂ©s par des multiples frappes aĂ©riennes irakiennes entre le 24 mars 1984 et 1988; et le travail du programme nuclĂ©aire s'est arrĂȘtĂ© jusqu'Ă  la fin de la guerre.

En 1990, l'Iran a commencé à chercher des partenaires pour son programme nucléaire; cependant, à cause d'un climat politique complÚtement différent et des sanctions économiques américaines, peu de candidats se sont présentés.

En 1995, l'Iran signe un contrat avec la Russie afin de complĂ©ter le travail sur la centrale partiellement construite de Bouchehr, installant dans le bĂątiment existant Bushehr I un rĂ©acteur Ă  eau pressurisĂ©e de type VVER-1000 de 915 MW, travaux dont la fin est prĂ©vue en 2007. Le 5 fĂ©vrier 2009, SergueĂŻ Kirienko, PDG de Rosatom, qui gĂšre l'industrie et les sites nuclĂ©aires russes, annonce le lancement technique du rĂ©acteur, avant la fin de l'annĂ©e[48]. Le 21 aoĂ»t 2010, le chargement des 163 barres de combustible fournis par la Russie, sous scellĂ© de l'AIEA, est entamĂ© avec la surveillance de l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique.

La centrale nucléaire de Bouchehr est couplée au réseau le , et atteint sa pleine puissance pour la premiÚre fois en août 2012[49].

L'inauguration officielle a lieu le 12 septembre 2011 en prĂ©sence du ministre russe de l'Énergie SergueĂŻ Chmatko (en), du directeur de l'Agence fĂ©dĂ©rale russe de l'Ă©nergie atomique Rosatom, SergueĂŻ Kirienko, du directeur de l'Organisation de l'Ă©nergie atomique d'Iran Fereydoun Abbasi et du ministre iranien de l'Ă©nergie Madjid Namjou[50].

Selon l'accord bilatéral entre les deux pays approuvé par l'AIEA, la Russie doit exploiter la centrale, fournir le combustible neuf et évacuer le combustible usé pendant deux à trois ans, avant d'en donner la pleine gestion à l'Iran[51].

Darkhovin

Avant la rĂ©volution iranienne, en octobre 1977, l'Iran avait signĂ© un contrat de 2 milliards de dollars[52] avec l'entreprise française Framatome pour construire deux rĂ©acteurs Ă  eau pressurisĂ©e de 910 MW Ă  Darkhovin. Les travaux dĂ©marrĂšrent en janvier 1979, un mois avant la chute de l'Empire d'Iran. En avril 1979, le contrat fut annulĂ© par le gouvernement provisoire de l'Iran[53].

De septembre 1980 Ă  aoĂ»t 1988, le site a Ă©tĂ© l’objet de bombardements pendant les huit annĂ©es de la guerre Iran-Irak[54].

En 1992, la rĂ©publique islamique d'Iran a conclu un accord avec la Chine pour construire sur le site de Darkhovin en 10 ans deux rĂ©acteurs nuclĂ©aires de 300 mĂ©gawatts chacun, identiques Ă  ceux de la centrale nuclĂ©aire de Qinshan (Chine) et de la centrale nuclĂ©aire de Chashma (Pakistan). Mais la Chine se retira avant que le chantier n'ait dĂ©marrĂ©.

En 2006, Gholam Reza Aghazadeh a annoncĂ© que l'Iran allait construire avec ses experts nationaux un rĂ©acteur de 360 MĂ©gawatts Ă  Darkhovin[55]. Le projet de l'Organisation de l'Ă©nergie atomique d'Iran vise Ă  Ă©quiper la centrale d'un rĂ©acteur nuclĂ©aire Ă  eau pressurisĂ©e d'une puissance de 360 MW, construit par l'Iran, dont la mise en service est prĂ©vue en 2017. Il serait alors alimentĂ© en combustible nuclĂ©aire enrichi en Iran dont la teneur en Uranium-235 sera comprise entre 2,5 % et 3,5 %.

Les études de design ont commencé en 2008[56]. Ces études auraient été finalisées en 2012, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a demandé d'en contrÎler les résultats[57] - [58].

En décembre 2022, l'Iran annonce avoir débuté la construction de la centrale[59].

Anarak possÚde un site de stockage des déchets nucléaires, prÚs de Yazd.

Arak

Arak Ă©tait un des deux sites exposĂ©s par Alireza Jafarzadeh (en) en 2002. L'Iran y construisait une usine produisant de l'eau lourde et le rĂ©acteur Ă  eau lourde IR-40 qui devait ĂȘtre prĂȘt dĂ©but 2014. Selon les experts, ce rĂ©acteur pouvait ĂȘtre une alternative aux usines d'enrichissement d'uranium de Natanz et Fordow pour l'Ă©laboration d'une bombe atomique[60] - [61]. À la suite des engagements de l'accord de Vienne sur le nuclĂ©aire iranien, le dĂ©veloppement de ce site a Ă©tĂ© stoppĂ©. En juin 2020, le rapport de l'AIEA confirme que l'Iran n'a pas poursuivi l'exploitation du rĂ©acteur d'Arak[62].

Ispahan

Le centre de technologie nucléaire d'Ispahan est un site de recherche nucléaire qui se sert actuellement de quatre petits réacteurs nucléaires pour la recherche, tous fournis par la Chine. Il est opéré par l'OEAI[63].

Le site d'enrichissement de l'uranium d'Ispahan convertit de l'uranium concentré sous la forme de yellowcake (uranium concentré sous la forme U3O8) en hexafluorure d'uranium (UF6). Fin octobre 2004, le site est opérationnel à 70 % avec 21 ateliers sur 24 en fonctionnement. Il existe aussi une usine de production de zirconium, située à cÎté, qui produit les ingrédients nécessaires aux réacteurs nucléaires[64].

Téhéran

Le centre de recherche nucléaire de Téhéran (CRNT) est dirigé par l'OEAI. Il est équipé d'un réacteur de recherche de MW fourni par les Américains, qui est capable de produire annuellement 500 grammes de plutonium à partir du combustible usé. Dix-sept ans de production seraient suffisants pour faire une seule bombe atomique. Cependant, le stockage des déchets est surveillé attentivement par l'AIEA et l'extraction du plutonium n'est pas possible tant que l'Iran reste signataire du Traité de non-prolifération nucléaire.

Fordo (ou Fordow)

Le site d'enrichissement d'uranium de Fordo est le dernier site construit par la rĂ©publique islamique. Il se situe Ă  150 km au sud-ouest de TĂ©hĂ©ran, et se situe sous une montagne, ce qui rend le site trĂšs difficile Ă  attaquer (selon l'AIEA). Le site pourrait accueillir 3 000 centrifugeuses, qui viendraient s'ajouter aux 8000 du site de Natanz. L'uranium enrichi Ă  20 % ne possĂšde aucun potentiel militaire, il n'acquiert ce potentiel qu'enrichi Ă  plus de 90 %[65].

Natanz

L'usine d'enrichissement de Natanz couvre 100 000 m2 construit Ă  8 mĂštres sous terre et protĂ©gĂ© par un mur de bĂ©ton de 2,5 m d'Ă©paisseur, protĂ©gĂ© lui-mĂȘme par un autre mur de bĂ©ton. En 2004, le toit a Ă©tĂ© renforcĂ© de bĂ©ton armĂ© puis recouvert de 22 mĂštres de terre. Le complexe consiste en deux halls de 25 000 m2 et d'un certain nombre de bĂątiments administratifs. Ce site fut l'un des deux sites secrets dĂ©voilĂ©s par Alireza Jafarzadeh (en) en 2002. Le directeur gĂ©nĂ©ral de l'AIEA Mohamed ElBaradei a visitĂ© le site le 21 fĂ©vrier 2003 et a rapportĂ© que 160 centrifugeuses Ă©taient complĂštes et prĂȘtes Ă  fonctionner, 1000 autres Ă©tant en cours de construction sur le site[66]. L'enrichissement officiel d'uranium Ă  20 % (d'Uranium 235), a commencĂ© le mardi 9 fĂ©vrier 2010, dans l'usine de Natanz. Le site d'enrichissement de Natanz abriterait environ 3 000 centrifugeuses[65].

Mines d'uranium

Gachin
Saghand

C'est la premiĂšre mine de minerai d'uranium, dont on attend qu'elle soit opĂ©rationnelle en mars 2005. Les rĂ©serves sont estimĂ©es Ă  3 000 Ă  5 000 tonnes d'oxyde d'uranium Ă  une densitĂ© de 500 ppm sur une surface de 100 Ă  150 km2[67].

Autres sites

  • Ardakan : La construction d'un site de fabrication de combustible nuclĂ©aire Ă  Ardakan aurait dĂ» ĂȘtre finie mi-2005.
  • Bonab : Le centre de recherche pour l'Ă©nergie atomique de Bonab recherche des applications Ă  la technologie nuclĂ©aire dans l'agriculture. Il est dirigĂ© par l'Organisation pour l'Ă©nergie atomique d'Iran (OEAI).
  • Chalus : En 1995, des exilĂ©s iraniens vivant en Europe dĂ©clarent que l'Iran est en train de construire un site secret pour des armes nuclĂ©aires dans une montagne Ă  20 kilomĂštres de la ville de Chalus[68]. En 2006, cette affirmation n'a toujours pas Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ©e.
  • Karaj : Le centre de recherche agricole et de mĂ©decine nuclĂ©aire Ă  Hashtgerd a Ă©tĂ© fondĂ© en 1991 et est opĂ©rĂ© par l'OEAI[69].
  • Lashkar Ab’ad : C'est une usine pilote pour la sĂ©paration des isotopes. Établie en 2002, les expĂ©riences d'enrichissement au laser ont Ă©tĂ© conduites sur ce site. Cependant, l'usine est fermĂ©e depuis que l'Iran a dĂ©clarĂ© qu'il n'avait pas d'intentions d'enrichir de l'uranium en utilisant la technique de sĂ©paration isotopique.
  • Lavizan : Tous les bĂątiments de l'ancien centre de recherche technique de Lavizan-Shian ont Ă©tĂ© dĂ©molis en aoĂ»t 2003 et mars 2004 et le sol en surface a Ă©tĂ© enlevĂ©. Les Ă©chantillons environnementaux pris par les inspecteurs de l'AIEA pourraient montrer des traces de radiations. Le site doit ĂȘtre rendu Ă  la ville de TĂ©hĂ©ran[70].
  • Yazd : Centre de traitement des radiations.

Chronologie

  • 1967 : le centre de recherche nuclĂ©aire de TĂ©hĂ©ran est construit et opĂ©rĂ© par l'Organisation de l'Ă©nergie atomique d'Iran (OEAI).
  • Juillet 1968 : l'Iran signe le traitĂ© de non-prolifĂ©ration nuclĂ©aire et le ratifie. Il entre en vigueur le 5 mars 1970.
  • AnnĂ©es 1970 : sous le rĂšgne de Mohammad Reza Shah Pahlavi, des plans sont faits pour construire jusqu'Ă  20 centrales nuclĂ©aires Ă  travers le pays avec le support et le soutien des États-Unis. De nombreux contrats sont signĂ©s avec des compagnies occidentales. L'entreprise allemande Kraftwerk Union (une filiale de Siemens AG) commence la construction de la centrale nuclĂ©aire de Bushehr en 1974. En octobre 1977, l'Iran signe un contrat de 2 milliards de dollars[52] avec l'entreprise française Framatome pour construire deux rĂ©acteurs Ă  eau pressurisĂ©e de 910 MW Ă  Darkhovin. Framatome commence les travaux de la Centrale nuclĂ©aire de Darkhovin en janvier 1979, un mois avant la chute de l'Empire d'Iran.
  • 1974 : promulgation de la loi Ă©nergĂ©tique de l'Iran. Cette loi couvre les activitĂ©s pour lesquelles l'OEAI fut fondĂ©e Ă  cette pĂ©riode. Ces activitĂ©s incluent l'utilisation de l'Ă©nergie atomique et de la radioactivitĂ© dans l'industrie, l'agriculture et les industries de services, la mise en place de centrales nuclĂ©aires et d'usine de dĂ©salinisation, la production de matiĂšres premiĂšres nĂ©cessaires Ă  de tels projets, la crĂ©ation d'infrastructure technique et scientifique nĂ©cessaire pour mener Ă  bien de tels projets ainsi que la coordination et la supervision de tous les sujets liĂ©s Ă  l'Ă©nergie atomique dans le pays[71]Dans la mĂȘme annĂ©e dĂ©bute la construction de deux sites industriels nuclĂ©aires civiles dans la rĂ©gion de Bouchehr.
  • 1975 : le Massachusetts Institute of Technology signe un contrat avec l'Organisation de l'Ă©nergie atomique d'Iran pour fournir des formations aux ingĂ©nieurs nuclĂ©aires iraniens.
  • 1979 : la rĂ©volution iranienne gĂšle le programme nuclĂ©aire iranien. Le contrat de Bushehr avec Siemens AG se termine avec le dĂ©part de l'entreprise. Le contrat de Darkhovin avec Framatome est annulĂ© par le gouvernement provisoire de l'Iran[53]. Les piĂšces d'ingĂ©nierie de la centrale sont rapatriĂ©es en France, ces composants serviront pour la construction des rĂ©acteurs no 5 et 6 de la centrale nuclĂ©aire de Gravelines.
  • 1983 : les inspecteurs de l'Agence internationale de l'Ă©nergie atomique inspectent les installations iraniennes, et font un rapport sur une proposition d'accord de coopĂ©ration afin d'aider l'Iran a fabriquer de l'uranium enrichi dans le cadre du « programme ambitieux de l'Iran dans le domaine de la technologie des rĂ©acteurs nuclĂ©aires et du cycle du combustible ». Le programme d'assistance est plus tard arrĂȘtĂ© sous la pression amĂ©ricaine. D'un autre cĂŽtĂ©, le prĂ©sident argentin RaĂșl AlfonsĂ­n signe un accord de coopĂ©ration nuclĂ©aire avec l'Iran, qui comprend de la fourniture d'uranium enrichi[15].
  • 1984 : malgrĂ© l'opposition de l'ayatollah Hossein Khomeyni Ă  l'emploi d'une bombe nuclĂ©aire, la dĂ©cision est prise en pleine guerre Iran-Irak de relancer le programme civilo-militaire.
  • 1989 : la loi sur la protection contre les radiations est ratifiĂ©e en session publique le 9 avril 1989 par le parlement et approuvĂ© par le conseil des Gardiens le 19 avril 1989[71].
  • 1990 : l'Iran commence les nĂ©gociations avec l'Union soviĂ©tique concernant la reconstruction de la centrale de Bushehr.
  • 1991 : le prĂ©sident argentin Carlos Menem, sous la pression des États-Unis, met fin unilatĂ©ralement aux accords de coopĂ©ration nuclĂ©aire avec l'Iran. NĂ©anmoins, la collaboration se poursuit partiellement, Buenos Aires fournissant de l'uranium faiblement enrichi Ă  TĂ©hĂ©ran[15].
  • 1992 : l'Iran signe un accord avec la Chine pour la construction de deux rĂ©acteurs de 950 MW Ă  Darkhovin (Iran de l'ouest). Mais la Chine se retire avant le dĂ©but de la construction.
  • Janvier 1995 : l'Iran signe un contrat de 800 millions de US$ avec le ministĂšre russe de l'Ă©nergie atomique(MinAtom) afin de finir les rĂ©acteurs de Bushehr sous le regard de l'AIEA[72].
  • 1996 : la Chine et l'Iran informent l'AIEA de plans de construction d'une installation d'enrichissement nuclĂ©aire en Iran, mais la Chine se retire du contrat sous la pression amĂ©ricaine. L'Iran informe l'AIEA qu'il envisage de poursuivre la construction quand mĂȘme.
  • 18 dĂ©cembre 2003 : l'Iran signe le protocole additionnel au TNP[73].
  • Juillet 2004 : l'Iran brise les scellĂ©s placĂ©s sur les centrifugeuses d'uranium par l'AIEA et reprend la construction des centrifugeuses Ă  Natanz[74] et fait savoir qu'il a repris la construction de centrifugeuses nuclĂ©aires pour enrichir de l'uranium, inversant une dĂ©cision volontaire de sa part d'arrĂȘter toute activitĂ© liĂ©e Ă  l'enrichissement d'uranium en octobre 2003, Ă  la demande de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Allemagne. Les États-Unis supposent que le but est de produire de l'uranium enrichi de qualitĂ© militaire.
  • 18 septembre 2004 : l'AIEA, agence de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire de l'ONU, adopte Ă  l'unanimitĂ© une rĂ©solution appelant l'Iran Ă  suspendre toutes les activitĂ©s relatives Ă  l'enrichissement d'uranium.
  • 9 aoĂ»t 2005 : le chef de l'État iranien, l'Ayatollah Ali Khamenei Ă©met une fatwa interdisant la production, le stockage et l'utilisation d'armes atomiques. Le texte complet de la fatwa est transmis dans une dĂ©claration officielle dans une rĂ©union de l'AIEA Ă  Vienne.
  • 5 novembre 2005 : le gouvernement iranien approuve un plan autorisant les investisseurs Ă©trangers Ă  participer dans le travail Ă  l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz. Le cabinet autorise aussi l'OEAI Ă  prendre les mesures nĂ©cessaires pour attirer l'investissement national et Ă©tranger dans le procĂ©dĂ© d'enrichissement de l'uranium[75].
  • 19 novembre 2005 : l'AIEA sort un rapport disant que l'Iran empĂȘche toujours les inspecteurs nuclĂ©aires des Nations unies de visiter pour la seconde fois un site connu comme le complexe militaire de Parchin, oĂč l'Iran n'est lĂ©galement obligĂ© d'autoriser les inspections. Le directeur gĂ©nĂ©ral de l'AIEA, Mohamed El Baradei dit dans le rapport : « la transparence complĂšte de l'Iran est indispensable ». SĂ©parĂ©ment, l'Iran confirme qu'ils ont repris la conversion de nouvelles quantitĂ©s d'uranium, poursuivant ainsi ses droits donnĂ©s par le TNP, malgrĂ© une rĂ©solution contraire de l'AIEA[76].
  • 11 avril 2006 : le prĂ©sident iranien Mahmoud Ahmadinejad annonce que l'Iran a enrichi de l'uranium pouvant ĂȘtre utilisĂ© dans un rĂ©acteur en utilisant 164 centrifugeuses. Il dit : « J'annonce officiellement que l'Iran a rejoint ce groupe des pays qui ont la technologie nuclĂ©aire. C'est le rĂ©sultat de la rĂ©sistance de la nation iranienne. Sur la base des rĂ©gulations internationales, nous continuerons notre chemin jusqu'Ă  ce que nous puissions atteindre la production d'uranium enrichi de maniĂšre industrielle ». Il a rĂ©pĂ©tĂ© le fait que l'enrichissement Ă©tait effectuĂ© Ă  fins pacifiques et non Ă  des fins militaires.
  • 23 dĂ©cembre 2006 : aprĂšs avoir donnĂ© un mois Ă  l’Iran pour suspendre toute activitĂ© nuclĂ©aire, le conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU sanctionne l’Iran vote, Ă  l’unanimitĂ©, la rĂ©solution 1737. Celle-ci proscrit la vente de tout matĂ©riel ou technologie qui puisse contribuer aux activitĂ©s de l’Iran dans les domaines nuclĂ©aires et balistiques[77].
  • 2008 : l'Iran relance la construction de la centrale nuclĂ©aire de Darkhovin (design iranien)[78] - [79].
  • AoĂ»t 2010 : chargement du combustible de la centrale nuclĂ©aire de Bouchehr.
  • Septembre 2011 : la centrale nuclĂ©aire de Bouchehr est couplĂ©e au rĂ©seau.
  • Mai 2012 : l'AEOI (Atomic Energy Organization of Iran) a annoncĂ© l'achĂšvement des Ă©tudes de conception de la centrale nuclĂ©aire de Darkhovin (design iranien).
  • AoĂ»t 2012 : la centrale nuclĂ©aire de Bouchehr a atteint sa puissance nominale.
  • 14 juillet 2015 : au terme de plusieurs prolongations l'Iran et les pays du groupe « P 5+1 » (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) signent un accord Ă  Vienne le 14 juillet 2015. Cet accord, le JCPOA (ou Joint Comprehensive Plan of Action), prĂ©voit la levĂ©e progressives des sanctions qui pĂšsent sur l’Iran. En contrepartie, Iran s’engage Ă  une rĂ©duction du nombre de ses centrifugeuses, Ă  limiter ainsi sa production de plutonium et l’enrichissement d’uranium et Ă  accepter le renforcement des inspections internationales.
  • Le 8 mai 2018, le nouveau prĂ©sident amĂ©ricain, Donald Trump, qui avait promis de dĂ©manteler cet accord qu'il estime ĂȘtre le plus mauvais accord signĂ© par les États-Unis annonce que les États-Unis se retirent de cet accord.
  • Le 8 dĂ©cembre 2021, le chef de la CIA, William Burns, annonce que l'agence de renseignement ne dispose d'aucune preuves indiquant que l'Iran possĂšde ou serait en train de tenter d'armer son programme nuclĂ©aire[80]. Des affirmations semblables ont Ă©tĂ© annoncĂ©es par le directeur de l'AIEA de 2003 aprĂšs qu'IsraĂ«l ai confirmĂ© dĂ©tenir des documents prouvant les activitĂ©s de l'Iran vers l'armement[81] Ces mĂȘmes "documents" refont surface en avril 2018 avant le retrait des États-Unis (sous Donald Trump Ă  ce moment) en mai 2018 de l'accord sur le nuclĂ©aire Iranien, l'AIEA contredit une nouvelle fois ces affirmations[82]. Le , Ă  la suite d'informations d'un « partage de documents » par les IsraĂ©liens et leur alliĂ©s EuropĂ©ens et AmĂ©ricain certifiant que « l'Iran se prĂ©pare Ă  enrichir de l'uranium Ă  90 % » le directeur de l'AIEA, Rafael Grossi, rĂ©pond nĂ©gatif Ă  ces affirmations dans son entretien au journal et ajoute « nous [l'AIEA] sommes les seuls sur place. »[83]

Références

  1. « Le nucléaire iranien : enjeux et perspectives - IsraPresse », sur IsraPresse (consulté le )
  2. (en) [PDF] http://www.iran-daily.com/1384/2419/pdf/i3.pdf, accédé le 25 avril 2006.
  3. (en) Haidar, J.I, « Sanctions and Exports Deflection: Evidence from Iran »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), Paris School of Economics, University of Paris 1 Pantheon Sorbonne, , Mimeo
  4. (en) http://www.nnsa.doe.gov/na-20/frrsnf.shtml
  5. (en) http://www.nti.org/e_research/profiles/1825_1826.html accédé le 18/05/2006
  6. (en) Dafna Linzer, « Past Arguments Don't Square With Current Iran Policy », sur washingtonpost.com,
  7. « Ford library museum »
  8. « Ford Administration National Security Study Memoranda »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  9. (en) Cyrus Safdari, « Iran needs nuclear energy, not weapons », Le Monde Diplomatique,‎ (lire en ligne)
  10. Gordon Prather, « ElBaradei Isn’t Perfect », sur Antiwar.com,
  11. « Nucléaire iranien : douze années de crise diplomatique (2003-2015) », sur La Documentation française (consulté le )
  12. Jean-Xavier Piéri, « L'Iran détient 10 % du Tricastin : le contentieux Eurodif » (version du 22 janvier 2009 sur Internet Archive), Le Dauphiné libéré, 5 mars 2008
  13. Didier Bigo, « Cultures & Conflits : Les attentats de 1986 en France (Partie 2) », OpenEdition
  14. (en) « Statement by French Ministry of Foreign Affairs Spokesperson on Iran's Position within EURODIF (Excerpts) », sur iranwatch.org,
  15. Ignacio Klich, « Et le Proche-Orient fait irruption en Argentine », Le Monde diplomatique,
  16. Dominique Lorentz, Secret atomique. La bombe iranienne ou la véritable histoire des otages français au Liban, Les ArÚnes, 2002, p. 256
  17. D. Lorentz, Secret atomique, 2002, p. 263-265
  18. (en) Iran and the invention of a nuclear crisis by Siddharth Varadarajan
  19. James Risen, State of War: The Secret History of the CIA and the Bush Administration, Free Press, 2006, (ISBN 0-7432-7066-5)
  20. (en) « Iran: Nuclear Fuel Bank Seen As Way Out Of Crisis », sur rferl.org,
  21. (en) « Iran reported to Security Council », sur news.bbc.co.uk,
  22. [PDF] (en) http://www.iaea.org/Publications/Documents/Board/2006/gov2006-14.pdf
  23. (en) Paul Brannan et David Albright, « ISIS Imagery Brief: New Activities at the Esfahan and Natanz Nuclear Sites in Iran » [PDF], sur isis-online.org,
  24. « L'Iran dit posséder 18.000 centrifugeuses », sur Le Figaro, (consulté le )
  25. Isabelle Lasserre, « Un accord historique freine le nucléaire iranien », sur lefigaro.fr,
  26. « Les principaux points de l'accord », in Le Figaro, lundi 25 novembre 2013, page 6.
  27. « L'Iran et les grandes puissances trouvent un compromis », sur Paris Match, (consulté le )
  28. Accord d'Ă©tape capital entre les grandes puissances et l'Iran sur le nuclĂ©aire, Les Échos, 3 avril 2015.
  29. Yves-Michel Riols, « Accord historique sur le nucléaire iranien », sur Le Monde.fr, (consulté le )
  30. « Cinq points pour comprendre ce qu'est l’accord sur le nuclĂ©aire iranien », sur ouest-france.fr,
  31. « Pourquoi Donald Trump dĂ©teste-t-il l'accord sur le nuclĂ©aire iranien? Tout comprendre en 3 questions », RTBF Info,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  32. « États-Unis - Iran : le dĂ©saccord nuclĂ©aire », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  33. « Pourquoi Donald Trump dĂ©teste-t-il l'accord sur le nuclĂ©aire iranien? Tout comprendre en 3 questions », RTBF Info,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  34. « Macron défend auprÚs de Netanyahu l'accord sur le nucléaire iranien », sur mediapart.fr,
  35. « Trump va faire une annonce sur l'Iran mardi », sur parismatch.com,
  36. Vincent Jauvert, « Accord sur le nucléaire iranien : 10 conséquences de la (folle) décision de Trump », sur nouvelobs.com,
  37. SĂ©bastien Seibt, « Iran : l’Europe peut-elle protĂ©ger ses entreprises contre le retour des sanctions amĂ©ricaines ? », France 24,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  38. (en) Alex Ward, « Iran says it’s now enriching uranium at levels higher than before nuclear deal », sur Vox, (consultĂ© le )
  39. « ÙˆØÂČĂ™Ć Ă˜Â± Ă˜ÂźĂ˜Â§Ă˜Â±Ă˜ÂŹĂ™â€Ą خاه: Ă˜Â§Ă™â€ Ă˜Â±ĂšËœĂ™Ć  هسØÂȘÙ‡ñ€ƒØ§ÙƠ ØÙ‚ Ă˜Â§Ă™Ć Ă˜Â±Ă˜Â§Ă™â€  اسØÂȘ »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) (consultĂ© le )
  40. http://www.huffpostmaghreb.com/mariam-elatouabi/vers-une-course-a-larmement-nucleaire-au-moyen-orient_b_7661640.html
  41. « En voie de radicalisation, l'Iran veut "rayer" Israël de la carte », sur Le Monde,
  42. (en) David E. Sanger, « Obama Ordered Wave of Cyberattacks Against Iran », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  43. (en) James Bamford, « NSA Snooping Was Only the Beginning. Meet the Spy Chief Leading Us Into Cyberwar », Wired,‎ (lire en ligne).
  44. « Les USA et Israël se sont coordonnés pour sortir de l'accord avec l'Iran | The Times of Israël », sur fr.timesofisrael.com (consulté le )
  45. « Netanyahu renforce ses appels à stopper l'accord sur le nucléaire iranien | The Times of Israël », sur fr.timesofisrael.com (consulté le )
  46. (en)What did Netanyahu reveal about Iran's nuclear program? Nothing new, experts say Oren Liebermann, CNN, updated 0921 GMT May 3, 2018
  47. « Israel Says Secret Files Detail Iran’s Nuclear Subterfuge », sur New York Times,
  48. cf Le Figaro, 6 février 2009, p. 6.
  49. Reuters, « Iran: La premiÚre centrale nucléaire fonctionne à plein régime », 20 minutes,
  50. (en) Mehr News Agency, « Iran celebrates initial launch of Bushehr nuclear power plant »,
  51. (en) « Iran launches Bushehr nuclear power plant », Sputnik,
  52. À la mĂȘme Ă©poque, l'Iran a aussi pris pour 1 milliard de dollars une participation de 10 % dans le consortium Eurodif pour l'usine d'enrichissement du Tricastin, en France
  53. Jean-Paul HĂ©bert, « Irak, Iran, Afghanistan : les divisions de l'Europe »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?),
  54. - Reza Khazaneh, « Iran : avancées et maßtrise des programmes nucléaires », Politique étrangÚre 4/2008 (Hiver) p. 817-826.
  55. (en) « Iran Press: Official Provides Details on ‘Native’ Iranian Nuclear Plant »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), Redorbit,
  56. « Iran starts second atomic power plant: report »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), Reuters, .
  57. World Nuclear Association - Nuclear Power in Iran (Updated May 2013) - "in May 2012 AEOI said the design of the light water reactor was finished. A further announcement in February 2013 confirmed planning intention for a 360 MWe plant. The IAEA has requested, but not been given, design information on this proposed plant"
  58. « Nucléaire: Téhéran construira une centrale alimentée en combustible iranien avant 2017 », Sputnik,
  59. « L’Iran lance la construction d’une nouvelle centrale nuclĂ©aire », Le Monde avec AFP,
  60. Reuters, « La construction du rĂ©acteur iranien d'Arak avance, note l'AIEA »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), Yahoo - ActualitĂ©s,
  61. « La construction du réacteur iranien d'Arak avance, note l'AIEA », sur Challenges, (consulté le )
  62. Blaise Gauquelin et Louis Imbert, « LevĂ©e des sanctions : l’Iran sort de son isolement », Le Monde, no 22086,‎ , p. 2
  63. « Esfahan / Isfahan - Iran Special Weapons Facilities »
  64. (en) « World News », sur Reuters.com (consulté le ).
  65. « Nucléaire iranien: Téhéran a commencé la production d'uranium enrichi », sur 20minutes.fr, (consulté le )
  66. (en) « Weapons of Mass Destruction (WMD) - Natanz (Kashan) », sur globalsecurity.org
  67. (en) « Weapons of Mass Destruction (WMD) - Saghand (Sagend) », sur globalsecurity.org
  68. Trojan Horse--Not; Achtung, Bonn; Peacetime Losses; Delayed Protection; Burundi-Bound; Britain's Best Bets; Tehran's Magic Mountain - US News and World Report
  69. Karaj - Iran Special Weapons Facilities
  70. Iran Focus-Iran tried to acquire nuclear equipment at suspect Lavizan site: UN agency - Nuclear - News
  71. (en) AIEA, http://www-pub.iaea.org/MTCD/publications/PDF/cnpp2004/CNPP_Webpage/countryprofiles/Iran/Iran2003.htm , accédé le 28/05/2006
  72. Robin Gedye, The Telegraph, 10/09/2003, https://www.telegraph.co.uk/news/main.jhtml?xml=/news/2003/09/10/wiran210.xml&sSheet=/news/2003/09/10/ixnewstop.html
  73. (en) [PDF] IAEA, Implementation of the NPT Safeguards Agreement in the Islamic Republic of Iran
  74. (en) Washington Times, « (AP) »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) (consultĂ© le )
  75. (en) « Iran to involve foreign investments in nuclear program », Xinhua,
  76. Channelnewsasia.com
  77. La Documentation française, « Chronologie : Iran », sur www.ladocumentationfrancaise.fr (consulté le )
  78. Darkhovin nuclear reactor - Iran announced in August 2008, that it had entered the design phase of planning for this facility, which will reportedly be a 360 megawatt reactor in the area of Darkhovin. ISIS NuclearIran août 2008
  79. World Nuclear Association - Nuclear Power in Iran (Updated May 2013) "in May 2012 AEOI said the design of the light water reactor was finished"
  80. Par Jacob Magid, « Aucune preuve que l’Iran ait armĂ© son programme nuclĂ©aire, dit le chef de la CIA », sur fr.timesofisrael.com (consultĂ© le )
  81. « Le directeur de l'AIEA affirme n'avoir aucune preuve que l'Iran ait poursuivi un programme d'armement nucléaire », sur ONU Info, (consulté le )
  82. Le Point magazine, « Nucléaire iranien : l'AIEA contredit Netanyahu », sur Le Point, (consulté le )
  83. « L'Entretien - Un accord sur le nucléaire iranien "est possible", selon le directeur de l'AIEA », sur France 24, (consulté le )

Bibliographie

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.