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Parc national des North Cascades

Le parc national des North Cascades (en anglais : North Cascades National Park) est un parc national américain situé dans le nord de l'État de Washington, aux États-Unis.

Parc national des North Cascades
North Cascades National Park
GĂ©ographie
Pays
Pays
État
Coordonnées
48° 42′ 00″ N, 121° 12′ 00″ O
Ville proche
Superficie
2 042,78 km2
Point culminant
Administration
Nom local
(en) North Cascades National Park
Type
Catégorie UICN
II
WDPA
Création
Visiteurs par an
19 208[1]
Administration
Informations
North Cascades National Park Visitor Center (d), North Cascades National Park Wilderness Information Center (d)
Site web
Carte

Couvrant une superficie de 2 042,78 km2, ce parc est reconnu pour ses paysages montagneux du massif des North Cascades, la partie septentrionale de la chaĂ®ne des Cascades. Les montagnes, âgĂ©es de plusieurs millions d'annĂ©es, sont nĂ©es Ă  la suite de la collision de la plaque tectonique nord-amĂ©ricaine avec des plaques d'origine ocĂ©anique. Les bassins hydrographiques de quatre fleuves s'Ă©tendent dans le parc et plus de 500 lacs y sont prĂ©sents, dont le lac Chelan, qui est classĂ© en troisième position au niveau national en termes de profondeur.

L'occupation humaine de la rĂ©gion remonte Ă  au moins 8 500 ans, lorsque des PalĂ©oamĂ©ricains l'arpentent pour chasser et pratiquer la cueillette. Après l'arrivĂ©e des premiers explorateurs d'origine europĂ©enne, les tribus locales de langues salish sont en grande partie dĂ©cimĂ©es par des Ă©pidĂ©mies de variole amenĂ©e sur le continent par les colons dès la fin du XVIIIe siècle. Durant les annĂ©es 1950, la rĂ©gion est une source d'inspiration pour plusieurs poètes amĂ©ricains, dont Jack Kerouac.

Le parc est crĂ©Ă© le durant la prĂ©sidence de Lyndon Johnson. Depuis, le National Park Service a pour mission de protĂ©ger ses richesses naturelles et culturelles. Le parc abrite ainsi plus de 1 600 espèces vĂ©gĂ©tales et plus de 300 espèces de vertĂ©brĂ©s. Avec d'autres rĂ©serves naturelles voisines, il est au cĹ“ur d'un immense Ă©cosystème protĂ©gĂ© de plus de 12 000 km2.

GĂ©ographie

Carte du parc national.

Le parc est situĂ© dans le nord de l'État de Washington, Ă  la frontière avec la province canadienne de Colombie-Britannique. Son territoire s'Ă©tend sur les comtĂ©s de Whatcom, de Skagit et de Chelan[2]. Il se situe Ă  environ 150 km au nord-est de Seattle et Ă  150 km au sud-est de Vancouver. La petite localitĂ© de Marblemount se trouve Ă  proximitĂ© de son entrĂ©e occidentale.

Long d'environ 75 km pour une largeur variant de 30 Ă  40 km, le parc national des North Cascades n'est, en rĂ©alitĂ©, qu'une partie d'un complexe composĂ© de quatre zones distinctes. Le parc Ă  proprement parler est composĂ© d'une zone septentrionale et d'une zone mĂ©ridionale. Ces deux zones sont sĂ©parĂ©es par la zone rĂ©crĂ©ative de Ross Lake National Recreation Area au niveau de la vallĂ©e du fleuve Skagit. La quatrième zone, situĂ©e Ă  l'extrĂ©mitĂ© sud du complexe, est la zone rĂ©crĂ©ative de Lake Chelan National Recreation Area[3].

Relief

La topographie du parc se caractĂ©rise par le massif montagneux des North Cascades, la section septentrionale de la chaĂ®ne des Cascades. Ce massif est composĂ© de nombreux sommets dont l'altitude est comprise entre 2 000 et 2 500 m. Les montagnes donnent toutefois une impression de grandeur par rapport Ă  la faible altitude des vallĂ©es[4]. Dans la rĂ©gion environnante, seuls quelques volcans parviennent Ă  dĂ©passer la barre des 3 000 m comme le mont Baker et le pic Glacier.

Le plus haut sommet du parc est la Goode Mountain qui culmine Ă  2 806 m[5]. L'altitude du lac Chelan ne dĂ©passe, de son cĂ´tĂ©, pas 336 m[6] - [3]. Parmi les autres sommets importants situĂ©s dans le parc se trouvent le mont Shuksan (2 783 m), la Buckner Mountain (2 768 m) et le mont Redoubt (2 730 m)[3].

Climat

Appartenant Ă  la rĂ©gion montagneuse de la chaĂ®ne des Cascades et avec des altitudes maximales proches des 3 000 m, le climat de la rĂ©gion du parc est de type montagnard. Les rĂ©gions situĂ©es plus Ă  l'ouest prĂ©sentent un climat ocĂ©anique tempĂ©rĂ©, alors que le climat est continental humide dans les rĂ©gions plus Ă  l'est[7] - [8].

Dans la partie occidentale du parc, grâce Ă  l'influence ocĂ©anique, les prĂ©cipitations sont importantes de novembre Ă  avril et se prĂ©sentent en grande partie sous forme neigeuse en altitude[9]. Ces prĂ©cipitations sont d'autant plus fortes que les North Cascades forment un Ă©cran qui bloque l'humiditĂ© des masses d'air sur leur flanc occidental[10]. La pĂ©riode estivale y est gĂ©nĂ©ralement plus sèche. En altitude, les prĂ©cipitations neigeuses sont très importantes. Ainsi, le tout proche mont Baker a reçu durant l'hiver 1998-1999 près de 29 m de prĂ©cipitations neigeuses, un record mondial[9]. Dans la partie orientale, le climat est plus sec avec des hivers plus froids et des Ă©tĂ©s plus chauds[9].

RelevĂ©s mĂ©tĂ©orologiques au barrage Diablo (366 m)[11]
MoisJanvFévMarsAvrMaiJuinJuilAoûtSeptOctNovDécAnnée
Températures maximales moyennes (°C) 3,1 6,1 9,4 13,9 18,7 21,3 25,0 25,1 21,5 14,5 7,2 3,8 14,2
Températures minimales moyennes (°C) -2,6 -1,2 0,3 2,8 6,1 9,1 11,2 11,4 8,9 5,0 1,2 -1,1 4,3
Moyennes mensuelles de précipitations (mm) 282 218 171 118 70 57 39 39 88 200 306 315 1903
Moyennes mensuelles de précipitations neigeuses (cm) 54 32 13 1 0 0 0 0 0 0 99 38 237

Hydrographie

Les cours d'eau du parc appartiennent aux bassins hydrographiques de quatre fleuves. Le fleuve Skagit prend sa source en Colombie-Britannique, avant de rejoindre l'État de Washington par le nord au niveau du lac Ross, formé par le barrage Ross. Il continue sa course jusqu'au lac Diablo, formé par le barrage Diablo, puis jusqu'au lac Gorge, formé par le barrage Gorge. Ensuite, le fleuve sort à l'ouest du parc pour se diriger vers le Puget Sound[12].

Dans le nord-ouest du parc, à proximité du mont Shuksan, naît le fleuve Nooksack. Ce fleuve se jette plus à l'ouest dans la baie de Bellingham, après avoir contourné le versant septentrional du mont Baker[12]. Dans le nord du parc, à proximité du mont Redoubt, les cours d'eau qui se dirigent vers la Colombie-Britannique appartiennent au bassin du fleuve Fraser, qui se jette dans le détroit de Géorgie, près de Vancouver[12].

Dans le sud du parc, dans la rĂ©gion du lac Chelan, les cours d'eau appartiennent au bassin du fleuve Columbia, qui se jette dans l'ocĂ©an Pacifique au sud-ouest du parc au niveau de la ville d'Astoria, Ă  la frontière entre les États de Washington et de l'Oregon. Le lac Chelan est le troisième lac le plus profond des États-Unis (environ 450 m)[13]. Hormis les deux lacs principaux que sont le lac Ross et le lac Chelan, la rĂ©gion abrite Ă©galement plus de 500 lacs ou mares de plus petites tailles[13].

GĂ©ologie

Les roches les plus anciennes de la région ont environ 400 millions d'années[4]. Formées sous l'océan Pacifique, ces roches sédimentaires sont les plus anciennes découvertes dans la région. Posées sur la surface de plaques tectoniques en mouvement, ces roches sont ensuite transportées vers le nord. Ces plaques tectoniques d'origine océanique rencontrent finalement l'importante plaque nord-américaine il y a 90 millions d'années. Le sol se soulève alors, centimètre par centimètre, pour former un premier relief. Ce relief est ensuite érodé en grande partie, mais de nouvelles plaques océaniques entrent à nouveau en collision durant les 40 à 35 derniers millions d'années. Cette nouvelle rencontre crée en parallèle à la formation des montagnes un phénomène de subduction, qui laisse passer le magma à l'origine de la formation de l'arc volcanique des Cascades[14].

Les volcans des Cascades sont alimentĂ©s par la chaleur transmise par la subduction des plaques tectoniques de Gorda et de Juan de Fuca, sous la bien plus grande plaque nord-amĂ©ricaine. SituĂ©e Ă  près de 500 km au large des cĂ´tes, le centre de la plaque de Gorda s'enfonce chaque annĂ©e de près de 2,5 cm sous l'AmĂ©rique du Nord[15] - [16] - [17]. Une partie du magma se refroidit en sous-sol et se transforme en roches granitiques. Ces roches sont ensuite soulevĂ©es et sont Ă  la base des roches des montagnes actuelles[14]. Le volcanisme est, par exemple, visible au niveau des proches mont Baker et le pic Glacier, dont les dernières importantes Ă©ruptions remontent Ă  moins de 12 000 ans, alors que des vestiges de caldeira sont prĂ©sents dans le nord-ouest du parc[18].

Il y a environ 16 000 ans, les montagnes sont modelĂ©es par d'importants glaciers lors de glaciations[18]. Plus de 300 glaciers sont toujours prĂ©sents dans le parc national en 2009, bien que la fonte de ceux-ci remonte Ă  1976[19]. La rĂ©gion est la zone oĂą l'on dĂ©nombre le plus de glaciers aux États-Unis en dehors de l'Alaska, notamment grâce aux importantes prĂ©cipitations neigeuses. Les Ă©tudes, qui indiquent que les glaciers fondent depuis le XXe siècle, trouvent la cause dans le rĂ©chauffement climatique. Ce rĂ©chauffement a Ă©galement un impact important sur la faune et la flore locale[20].

Milieu naturel

Le parc national s'Ă©tend sur plusieurs Ă©cosystèmes, ce qui lui donne une grande biodiversitĂ©. La partie occidentale du parc accueille une forĂŞt pluviale tempĂ©rĂ©e, tandis que la partie orientale est composĂ©e d'une forĂŞt supportant un climat plus sec. Les montagnes procurent Ă©galement des Ă©cosystèmes de type alpin et subalpin. Au total, le parc abrite plus de 1 600 espèces de plantes vernaculaires[21]. Il accueille 75 espèces de mammifères, près de 200 espèces d'oiseaux, 28 espèces de poissons et 21 espèces de reptiles et d'amphibiens[22].

Le parc est au cĹ“ur d'un important Ă©cosystème protĂ©gĂ© qui s'Ă©tend sur plus de 12 000 km2 aux États-Unis et au Canada[23]. Ă€ la frontière occidentale du parc se trouvent l'aire sauvage du Mont Baker (Mount Baker Wilderness Area), la forĂŞt nationale du Mont Baker-Snoqualmie et l'aire sauvage de Glacier Peak (Glacier Peak Wilderness Area). Au sud se trouve la forĂŞt nationale de Wenatchee et Ă  l'est l'aire sauvage Pasayten (Pasayten Wilderness Area), l'aire sauvage de Lake Chelan Sawtooth (Lake Chelan Sawtooth Wilderness Area) et la forĂŞt nationale d'Okanogan. En Colombie-Britannique, les aires protĂ©gĂ©es limitrophes sont les parcs provinciaux E. C. Manning, de Skagit Valley et de Chilliwack Lake[3].

Selon l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis, le parc national se trouve dans l'écorégion de la cordillère occidentale des montagnes boisées du nord-ouest[N 1] - [24] - [25] - [26]. Selon le système de classement du WWF, la zone appartient à l'écorégion Forêts de la chaîne des Cascades[N 2], qui se caractérise par une région montagneuse couverte de conifères et dont le climat est plus humide à l'ouest[27].

Flore

Le parc abrite des biotopes très variĂ©s, ce qui explique la richesse de la biodiversitĂ©. Avec près de 1 630 plantes vernaculaires et le double d'espèces non vernaculaires, il s'agit du parc national amĂ©ricain abritant le plus grand nombre d'espèces vĂ©gĂ©tales[28]. La forĂŞt est essentiellement dominĂ©e par les conifères jusqu'Ă  la zone alpine au-delĂ  de 2 000 mètres d'altitude. Toutefois, le parc abrite Ă©galement de nombreux arbustes et arbres caducs[29].

La composition de la forĂŞt varie profondĂ©ment en fonction de l'altitude et de la longitude. Dans l'ouest du parc, la forĂŞt humide et tempĂ©rĂ©e se compose essentiellement de la Pruche de l'Ouest (Tsuga heterophylla) jusque 600 mètres d'altitude, tandis que le Sapin gracieux (Abies amabilis) domine entre 600 et 1 200 mètres. La Pruche subalpine (Tsuga mertensiana) domine entre 1 200 et 1 700 mètres. La zone subalpine entre 1 500 et 2 000 mètres et la zone alpine au-dessus de 2 000 mètres sont couvertes d'autres conifères plus rĂ©sistants au froid[30]. Dans la partie orientale et plus sèche du parc domine le Pin ponderosa (Pinus ponderosa) entre 300 et 600 mètres, le Sapin de Douglas (Pseudotsuga menziesii) et le Pin tordu (Pinus contorta var. latifolia) entre 600 et 1 200 mètres, tandis que le Sapin subalpin (Abies lasiocarpa) est prĂ©sent entre 1 200 et 2 000 mètres[30]. Parmi les autres conifères se trouvent l'If de l'Ouest (Taxus brevifolia), le Cyprès de Nootka (Xanthocyparis nootkatensis), le Thuya gĂ©ant de Californie (Thuja plicata), le MĂ©lèze de l'Ouest (Larix occidentalis) et l'ÉpicĂ©a de Sitka (Picea sitchensis)[30].

Les feuillus sont entre autres représentés par le Saule arctique (Salix arctica), le peuplier faux-tremble (Populus tremuloides), l'Aulne rouge (Alnus rubra), l'Érable circiné (Acer circinatum) et le Cornouiller du Pacifique (Cornus nuttallii)[30].

Parmi les espèces végétales à fleurs, le parc accueille la Pulsatille de l'Ouest (Anemone occidentalis), l'Angélique de Lyall (Angelica arguta), l'Arnica à feuilles cordées (Arnica cordifolia), la Grande camomille (Chrysanthenum parthenium), la Clématite des haies (Clematis vitalba), le Mélilot officinal (Melilotus officinalis), l'Azalée blanche (Rhododendron albiflorum) et la Chimaphile à ombelles (Chimaphila umbellata)[31].

Faune

Les grands herbivores sont représentés par la Chèvre des montagnes Rocheuses (Oreamnos americanus), le Mouflon canadien (Ovis canadensis), l'Élan (Alces americanus), le Cerf hémione (Odocoileus hemionus) et le Wapiti (Cervus canadensis). Les grands prédateurs sont l’Ours noir (Ursus americanus), le Grizzli (Ursus arctos), le Loup (Canis lupus), le Puma (Puma concolor), le Lynx du Canada (Lynx canadensis) et le Lynx roux (Lynx rufus). Parmi les petits mammifères se trouvent le Castor canadien (Castor canadensis), la Martre d'Amérique (Martes americana), la Loutre de rivière (Lontra canadensis), le Manicou (Didelphis marsupialis), l'Écureuil de Douglas (Tamiasciurus douglasii), le Spermophile à mante dorée des Cascades (Spermophilus saturatus), la Musaraigne palustre (Sorex palustris) et douze espèces de chauves-souris, dont la Chauve-souris de Yuma (Myotis yumanensis)[32].

Le Pygargue Ă  tĂŞte blanche (Haliaeetus leucocephalus), le Guillemot marbrĂ© (Brachyramphus marmoratus) et la Chouette tachetĂ©e (Strix occidentalis) sont les trois seules espèces d'oiseaux du parc menacĂ©es au niveau national. Plus de la moitiĂ© des oiseaux sont des migrateurs qui quittent le parc pour des contrĂ©es plus mĂ©ridionales de l'automne au printemps[33]. Dans l'ouest du parc, Ă  une altitude infĂ©rieure Ă  500 m, dans la forĂŞt humide tempĂ©rĂ©e vivent la Chouette tachetĂ©e (Strix occidentalis), la Chouette rayĂ©e (Strix varia), le Grand-duc d'AmĂ©rique (Bubo virginianus), la GĂ©linotte huppĂ©e (Bonasa umbellus), le Pigeon Ă  queue barrĂ©e (Patagioenas fasciata), le Martinet de Vaux (Chaetura vauxi), le Grand Pic (Dryocopus pileatus), le Geai de Steller (Cyanocitta stelleri), la MĂ©sange Ă  dos marron (Poecile rufescens), le Roitelet Ă  couronne dorĂ©e (Regulus satrapa), la Grive Ă  dos olive (Catharus ustulatus), le Bruant chanteur (Melospiza melodia) et le Roselin pourprĂ© (Carpodacus purpureus). De 500 Ă  1 500 m sont prĂ©sents le Pic Ă  poitrine rouge (Sphyrapicus ruber), le MĂ©sangeai du Canada (Perisoreus canadensis), la Sittelle Ă  poitrine rousse (Sitta canadensis), la Grive Ă  collier (Zoothera naevi), la Paruline des buissons (Oporornis tolmiei), le Bruant de Lincoln (Melospiza lincolnii) et le Bec-croisĂ© des sapins (Loxia curvirostra)[34] - [35]. Entre 1 500 m et la limite des arbres, la zone accueille principalement le TĂ©tras fuligineux (Dendragapus fuliginosus), le Colibri calliope (Stellula calliope), le Pic tridactyle (Picoides tridactylus ), le Cassenoix d'AmĂ©rique (Nucifraga columbiana), le Solitaire de Townsend (Myadestes townsendi), la Grive solitaire (Catharus guttatus), la Paruline de Townsend (Dendroica townsendi), le Bruant fauve (Passerella iliaca) et le Bec-croisĂ© bifasciĂ© (Loxia leucoptera). Dans le milieu alpin, oĂą les arbres ne sont plus prĂ©sents, vivent le Lagopède Ă  queue blanche (Lagopus leucura), le Grand Corbeau (Corvus corax), l'Alouette hausse-col (Eremophila alpestris), le Pipit spioncelle (Anthus spinoletta). Ă€ l'extrĂ©mitĂ© orientale et plus aride du parc vivent le Petit-duc des montagnes (Otus kennicottii), la Sittelle pygmĂ©e (Sitta pygmaea), le Troglodyte familier (Troglodytes aedon), le Moqueur chat (Dumetella carolinensis) et le Roselin de Cassin (Carpodacus cassinii)[34] - [35].

Douze espèces d'amphibiens vivent dans les zones humides du parc, dont la Salamandre Foncée (Ambystoma gracile), la Salamandre à longs doigts (Ambystoma macrodactylum), la Grande Salamandre du Nord (Dicamptodon tenebrosus), la Salamandre à dos rayé (Plethodon vehiculum), le Triton rugueux (Taricha granulosa), l'Ensatine de l'Oregon (Ensatina eschscholtzii oregonensis), le Crapaud de l'Ouest (Anaxyrus boreas), la Rainette du Pacifique (Pseudacris regilla), la Grenouille-à-Queue côtière (Ascaphus truei), la Grenouille à pattes rouges (Rana aurora), la Grenouille des Cascades (Rana cascadae), la Grenouille Maculée de Columbia (Rana luteiventris) et l'Ouaouaron (Lithobates catesbeianus)[36].

Les serpents sont représentés par le Boa caoutchouc (Charina bottae), la Couleuvre agile (Coluber constrictor), le Crotale des prairies (Crotalus viridis), la Couleuvre de l'Ouest (Thamnophis elegans), la Couleuvre du Nord-Ouest (Thamnophis ordinoides), la Couleuvre rayée (Thamnophis sirtalis) et les lézards par le Lézard alligator (Elgaria coerulea), le Lézard des palissades (Sceloporus occidentalis) et le lézard à flancs maculés du Nord (Uta stansburiana). La Tortue peinte (Chrysemys picta) est la seule espèce de tortue présente dans le parc[36].

Le Skagit, qui traverse le parc, est le seul fleuve des États-Unis contigus abritant toutes les cinq espèces de saumons du Pacifique (genre Oncorhynchus). Entre août et décembre, ceux-ci remontent le bassin de la rivière pour y déposer leurs œufs, ce qui attire de nombreux prédateurs. La famille des Salmonidés est représentée par le Saumon rose (Oncorhynchus gorbuscha), le Saumon du Pacifique (Oncorhynchus keta), le Saumon coho (Oncorhynchus kisutch), le Saumon rouge (Oncorhynchus nerka), le Saumon royal (Oncorhynchus tshawytscha), la Truite fardée (Oncorhynchus clarkii), la Truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss), la Truite dorée (Oncorhynchus aguabonita), le Ménomini des montagnes (Prosopium williamsoni), le Corégone pygmée (Prosopium coulteri), le Saumon de fontaine (Salvelinus fontinalis), le Dolly Varden (Salvelinus malma) et l’Omble à tête plate (Salvelinus confluentus)[37]. Les autres poissons sont le Meunier rouge (Catostomus catostomus), le Meunier à grandes écailles (Catostomus macrocheilus), la Lote (Lota lota), le Chabot côtier (Cottus aleuticus), le Chabot visqueux (Cottus cognatus), le Chabot piquant (Cottus asper), le Méné deux-barres (Mylocheilus caurinus), la Sauvagesse du Nord (Ptychocheilus oregonensis), le Naseux des rapides (Rhinichthys cataractae), le Méné rose (Richardsonius balteatus) et l’Épinoche (Gasterosteus aculeatus)[37].

Histoire

PĂŞcheurs Chilliwack.

Des fouilles archĂ©ologiques ont recensĂ© environ 260 sites prĂ©historiques remontant Ă  8 500 ans. Ces dĂ©couvertes prouvent que mĂŞme les zones montagneuses de la rĂ©gion jouaient un rĂ´le important dans la vie Ă©conomique des AmĂ©rindiens de la rĂ©gion, puis des premiers colons europĂ©ens. Parmi les dĂ©couvertes se trouvent des exploitations minières (par exemple de l'obsidienne), des camps de bergers et des moulins. 81 structures construites par l'Homme sont protĂ©gĂ©es au sein du parc, comme, par exemple, des mines ou un hĂ´tel[38].

Amérindiens

Les Amérindiens de la zone vivent de la chasse, de la pêche et de la cueillette et se déplacent dans les montagnes au gré des saisons. La chaîne des Cascades délimite le territoire des Amérindiens du bassin du fleuve Columbia à l'est de celui des basses terres du Puget à l'ouest. Un commerce existe entre ces derniers, vu qu'ils ne disposent pas des mêmes matières premières. Des routes commerciales relient ces tribus en passant par des cols[39].

Parmi les objets dĂ©couverts par les archĂ©ologues se trouvent des pointes en pierre datant de 8 000 ans environ. L'obsidienne, tranchante, est utilisĂ©e pour faire, par exemple, des outils[40]. La Chèvre des montagnes Rocheuses est très apprĂ©ciĂ©e pour sa viande, mais surtout pour la laine, utile dans l'habillement et qui a une valeur commerciale importante. Ils chassent Ă©galement les cerfs, les ours et les marmottes[41]. Les saumons, pĂ©chĂ©s Ă  la lance, jouent Ă©galement un rĂ´le très important dans leur alimentation. Ils peuvent en effet ĂŞtre sĂ©chĂ©s pour la conservation ou pour le commerce. Le chanvre est, de son cĂ´tĂ©, utilisĂ© pour la production de cordes[42].

Cinq tribus, toutes de langues salish, vivent dans la région au moment de l'arrivée des premiers européens au XVIIIe siècle : Nooksack, Chilliwack, Chelan, Skagit et Thompson[43]. La variole, amenée par les Européens, se répand rapidement parmi les indigènes à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle. Certaines populations sont gravement touchées par la maladie avant même que les Européens ne les découvrent[44].

Européens

Construction du barrage Diablo (1928).

Les trappeurs parcourent la région dès la fin du XVIIIe siècle et font le commerce des fourrures. Par la suite, l'activité continue, mais en tant que complément de revenus pour les habitants des environs[45].

Dès les années 1850, des prospecteurs cherchent de l'or dans la région. Dans les années 1870, ils en découvrent dans la haute vallée du Skagit, mais les quantités sont faibles et les chercheurs d'or abandonnent la place vers 1880[46]. Par la suite, des compagnies minières exploitent du minerai d'argent et de plomb en haute montagne. À la fin des années 1910, la valeur des minerais chute et les mines ferment, faute de rentabilité. Durant la Seconde Guerre mondiale, l'intérêt pour les métaux reprend toutefois et ce jusqu'aux années 1950[46].

L'importante forêt aiguise également l'appétit des compagnies forestières. Une petite zone située à l'ouest du parc est exploitée dès les années 1860. Les bûcherons transportent les troncs des arbres en les laissant flotter sur les rivières pour les emmener dans les scieries situées plus bas dans les vallées. Quelques petites scieries sont présentes à proximité et se développent dans la fabrication de boîtes en bois. Néanmoins, le relief important de la région protège de nombreuses zones boisées[47].

Des routes, des ponts et des tunnels sont construits dans la zone pour faciliter l'accès des travailleurs. Après 1918, une compagnie Ă©lectrique commence la construction de trois barrages hydroĂ©lectriques en vue d'alimenter en Ă©nergie la proche ville de Seattle. En 1930, le barrage Diablo devient le plus grand barrage du monde avec ses 118,5 m. Le barrage Ross (165 m) est terminĂ© en 1949 et le barrage Gorge (91 m) en 1961[48].

Des colons commencent à s'installer au fond des vallées. La majorité d'entre eux sont des tenanciers d'hôtels ou des commerçants qui vivent de la présence des bûcherons et des mineurs. C'est ainsi que se créent quelques petites localités comme celle de Stehekin[49].

Le Congrès des États-Unis et le président Lyndon Baines Johnson donnent à la région le statut de parc national en 1969, dans le but de préserver pour les générations futures les paysages montagneux. En 1988, la protection de 93 % du parc national est renforcée grâce à l'obtention du statut d'aire sauvage Stephen Mather (Stephen Mather Wilderness area)[23].

Gestion et administration

Le parc national est gĂ©rĂ© par le National Park Service, qui dĂ©pend du DĂ©partement de l'IntĂ©rieur amĂ©ricain. Ce service national dispose d'un budget annuel total de 2,361 milliards de dollars (2005) et doit gĂ©rer au niveau national plusieurs zones protĂ©gĂ©es, dont la superficie totale avoisine les 340 000 km2[50].

En 2005, le budget du parc est proche de cinq millions de dollars et le nombre d'employés s'élève à 119[51]. Ce budget sert essentiellement à payer le personnel présent dans le parc et à rénover ou améliorer des routes ou certains bâtiments. Le personnel s'occupe d'accueillir et d'informer les visiteurs du parc. Il lutte également contre la prolifération d'espèces invasives et suit de très près l'évolution des populations d'espèces menacées. Les infrastructures et les bâtiments historiques sont entretenus et restaurés[51].

Le rôle du service national des parcs est de préserver et de protéger les ressources naturelles et culturelles. Le Congrès des États-Unis lui conféra le titre d'agence fédérale lors de la ratification du National Park Service Organic Act le [52]. Selon cette loi, la mission du service est de promouvoir et de réguler l'utilisation des parcs nationaux en protégeant les paysages, la vie sauvage et les sites historiques en vue de les laisser intacts pour les générations futures[53]. La chasse, l'exploitation minière et forestière ainsi que la collecte de ressources naturelles et culturelles sont illégales à l'intérieur du parc. La prospection et l'exploitation de pétrole ou de gaz sont également interdites[52].

Tourisme

L'abri Perry Creek, refuge de montagne des North Cascades.

Le parc et ses paysages montagneux attirent moins de 25 000 touristes chaque annĂ©e, ce qui est bien infĂ©rieur aux trois millions de visiteurs du proche parc national d'Olympic[1]. Ces chiffres ne prennent en compte que les visiteurs qui entrent dans le parc national Ă  proprement parler, sans tenir compte des visiteurs des deux zones rĂ©crĂ©atives. La faiblesse des chiffres s'explique par le fait qu'aucune route n'entre dans le parc. En effet, la Washington State Route 20, qui sĂ©pare les deux parties du parc national, ne passe que dans la Ross Lake National Recreation Area au niveau de la vallĂ©e du fleuve Skagit.

Infrastructures

Le Copper Mountain Fire Lookout, tour de guet contre l'incendie.

La route d'État Washington State Route 20 est reliée à l'Interstate 5, mais est toutefois en partie fermée de novembre à avril, à la suite des abondantes chutes de neige. La zone du lac Ross est uniquement accessible par une route en graviers au départ de la Colombie-Britannique, au Canada. La zone du lac Chelan est uniquement accessible par bateaux au départ de la localité de Chelan ou par avion au départ de l'aéroport international de Seattle. Par contre, il n'existe pas de ligne de bus qui se rend dans le parc. Quoi qu'il en soit, la grande majorité du parc n'est accessible que par la marche[54] - [55].

Des activitĂ©s telles que la randonnĂ©e pĂ©destre, le camping, la pĂŞche, l'escalade, des activitĂ©s nautiques peuvent y ĂŞtre pratiquĂ©es. Le parc dispose d'environ 650 km de sentiers de randonnĂ©es[56] - [57]. Le sentier de grande randonnĂ©e Pacific Crest National Scenic Trail traverse Ă©galement le sud du parc[3].

Environs

Le parc national du mont Rainier, connu pour le volcan mont Rainier, est situĂ© Ă  environ 200 kilomètres au sud. Le parc national d'Olympic est, quant Ă  lui, situĂ© Ă  environ 200 kilomètres Ă  l'ouest. Il est Ă  mi-chemin entre les importantes villes de Seattle et de San Francisco. Juste Ă  l'ouest du parc se trouve Ă©galement le volcan mont Baker, qui est protĂ©gĂ© au sein d'une aire sauvage. Les mĂ©tropoles de Seattle et de Vancouver sont situĂ©es Ă  moins de 200 kilomètres du parc.

Dans la localité voisine de Marblemount, à l'ouest du parc, se trouve un musée qui présente diverses collections relatives au parc et sa région. Une collection à caractère culturel explique la vie des Amérindiens et des premiers colons. Une autre collection met en avant les richesses biologiques et géologiques de la région[58].

Culture populaire

La tour de garde du pic Desolation oĂą travaille Jack Kerouac en 1956.

Durant l'été 1956, l'écrivain américain Jack Kerouac reste soixante-trois jours dans la région, et en particulier au sommet du pic Desolation (littéralement « pic de la désolation »), qui surplombe le lac Ross. Vivant dans une tour de garde, le Desolation Peak Lookout, il est alors employé par le service des forêts américaines pour détecter les départs d'incendie, alors que la région n'est pas encore promue en tant que parc national. Cette période de solitude lui donne de l'inspiration pour la rédaction de ses œuvres Les Clochards célestes et Anges de la Désolation. Le sentier de randonnée Desolation Peak Trail permet de visiter la tour de garde, construite en 1933[59] - [60]. D'autres poètes américains tels que Philip Whalen et Gary Snyder, également employés comme gardes feu, trouvent leurs inspirations dans la région du parc[23].

C'est dans ce parc qu'ont été tournées les scènes de chasse du film Voyage au bout de l'enfer.

Annexes

Bibliographie

  • (en) Timothy Johnson, CRC ethnobotany desk reference, CRC Press, (ISBN 9780849311871)
  • (en) Ann G. Harris et Esther Tuttle, Geology of National Parks, Iowa, Kendall Hunt Publishing Co, (ISBN 0-7872-5353-7)
  • (en) Mike White, Lassen Volcanic National Park : A Complete Hiker's Guide, Wilderness Press, (ISBN 9780899974705)
  • (en) Sandra Bao, Lonely Planet Washington, Oregon & the Pacific Northwest, Lonely Planet, (ISBN 9781740595346)
  • (en) Craig Romano, Day Hiking North Cascades : Mount Baker/Mountain Loop Highway/San Juan Islands, The Mountaineers Books, (ISBN 9781594850486)

Notes

  1. L'expression « cordillère occidentale des montagnes boisées (ou forestées) du nord-ouest » est une dénomination francophone officielle de la Commission de coopération environnementale (niveau I et niveau II).
  2. Littéralement : « forêts sous le vent de la chaîne des Cascades ».

Références

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  2. (en) « Comtés », EPA (consulté le )
  3. (en) « Cartes du parc », National Park Service, (consulté le ).
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  5. (en) « Plus hauts sommets des parcs nationaux », PeakBagger (consulté le )
  6. (en) « Plus hauts sommets des parcs nationaux », Fishingworks (consulté le )
  7. (fr) Pierre Pagney, Les climats de la Terre, Masson, 1976, p. 65.
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  9. Romano 2008, p. 30
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  58. (en) « Musée », National Park Service, (consulté le )
  59. Bao 2008, p. 26

Liens externes

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