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Occupation japonaise de la Malaisie

L’occupation japonaise de la Malaisie se dĂ©roule de 1941 Ă  1945 lors de la Seconde Guerre mondiale. La Malaisie est envahie par les troupes impĂ©riales japonaises le et malgrĂ© une lutte acharnĂ©e, les troupes britanniques sont contraintes au retrait vers Singapour le . Cette derniĂšre chute le , laissant la pĂ©ninsule malaise aux mains des Japonais jusqu'en 1945.

Occupation japonaise de la Malaisie
(en) Japanese-occupied Malaya
(ja) ăƒžăƒ©ă‚€ (Marai)

1941–1945

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Possessions japonaises en Malaisie britannique en 1942.
Informations générales
Statut Occupation militaire
Capitale Kuala Lumpur
Monnaie Banana money (en)
Histoire et événements
DĂ©but de la guerre du Pacifique.
DĂ©barquement des troupes japonaise Ă  Kota Bharu.
Retraite des troupes britanniques vers Singapour.
Capitulation du Japon
RĂ©tablissement de l'administration militaire britannique (en).
Formation de l'Union malaise.

Entités suivantes :

  • Administration militaire britannique (en)

Une fois occupĂ©e, la Malaisie est dirigĂ©e par l'Administration militaire malaise (Malai Gunsei Kumbu) sous la responsabilitĂ© de la 25e armĂ©e. Le contrĂŽle de quatre États du Nord (Kedah, Perlis, Kelantan et Terengganu) est transfĂ©rĂ© Ă  la ThaĂŻlande. Les Japonais tentent d’apparaĂźtre comme des libĂ©rateurs de la colonisation britannique[n. 1] et d’obtenir le soutien de la population en nouant des alliances avec l’Indian Independence League (en) ou le Kesatuan Melayu Muda (en), mais les conditions d’occupation extrĂȘmement difficiles et les atrocitĂ©s commises notamment vis-Ă -vis des Chinois vivant en Malaisie, entretiennent un mouvement de rĂ©sistance. Cette derniĂšre, notamment composĂ©e par la Malayan Peoples' Anti-Japanese Army qui obtient le soutien des Britanniques, opĂšre des actions de guĂ©rilla et des sabotages contre l’occupant.

Il faut cependant attendre la fin de 1944 et l'annĂ©e 1945, pour voir les AlliĂ©s entreprendre des actions militaires d'envergure en Malaise et notamment des campagnes de bombardements et des opĂ©rations de minages des installations portuaires. Les AlliĂ©s prĂ©voient de dĂ©barquer en Malaisie avec les opĂ©rations Zipper et Mailfist, mais le Japon capitule avant la mise en place de ces opĂ©rations. L’administration britannique est rĂ©tablie le .

Contexte

Prélude

Hachirƍ Arita vers 1936-40.
Avancée japonaise dans le Pacifique (1937-1942).

Le concept d'une SphĂšre de coprospĂ©ritĂ© de la grande Asie orientale trouve son origine dans un concept de l'ArmĂ©e impĂ©riale japonaise, dĂ©veloppĂ© par le gĂ©nĂ©ral Hachirƍ Arita, un idĂ©ologue de l'armĂ©e qui a servi comme ministre des Affaires Ă©trangĂšres de 1936 Ă  1940. L'armĂ©e japonaise dĂ©clare l'est-asiatique comme son prĂ© carrĂ©. Comme l'Ă©quivalent asiatique de la doctrine Monroe, en particulier le corollaire Roosevelt, l'Asie est, d'aprĂšs les militaires, aussi essentielle au Japon que l'AmĂ©rique latine l'est pour les États-Unis[1] - [2].

Le Ministre des Affaires Ă©trangĂšres Japonais, Yƍsuke Matsuoka annonce officiellement l'idĂ©e de la SphĂšre de coprospĂ©ritĂ© le dans une interview Ă  la presse, mĂȘme si dans les faits, cette derniĂšre est efficiente depuis de nombreuses annĂ©es[3]. Le dĂ©clenchement de la Seconde Guerre mondiale en Europe donne aux Japonais l'occasion d'exiger le retrait du soutien Ă  la Chine au nom de l'« Asie pour les Asiatiques », les puissances europĂ©ennes Ă©tant incapables de riposter efficacement[4]. La plupart des autres nations situĂ©es dans la sphĂšre sont soit des colonies dont une partie de leur population exprime leur sympathie au Japon (comme en IndonĂ©sie), soit occupĂ©es par le Japon dĂšs les premiĂšres phases de la guerre et qui disposent de gouvernements fantoches, ou dĂ©jĂ  sous le contrĂŽle du Japon comme le Mandchoukouo. Ces facteurs contribuent Ă  ce que la sphĂšre de coprospĂ©ritĂ©, tout en manquant d'autoritĂ© rĂ©elle ou de pouvoir conjoint, se dĂ©veloppe sans beaucoup de difficultĂ©. La sphĂšre doit, selon la propagande impĂ©riale, Ă©tablir un nouvel ordre international libĂ©rĂ© du colonialisme et de la domination occidentale pour les pays asiatiques qui partagent la prospĂ©ritĂ© et la paix sous l'Ă©gide d'un Japon bienveillant[5].

Préparation

William Forbes-Sempill avec l'amiral japonais Tƍgƍ Heihachirƍ en 1921.

L'unitĂ© 82 du Bureau des affaires militaires japonaises est crĂ©Ă©e en 1939 ou 1940 et installĂ© Ă  Taiwan afin de coordonner le renseignement. Dans les derniĂšres Ă©tapes de planification, l'unitĂ© est sous la direction du colonel Yoshihide Hayashi (en). Les renseignements sur la Malaisie sont collectĂ©s via un rĂ©seau d'agents qui comprend le personnel de l'ambassade du Japon ; des Malais mĂ©contents (en particulier, appartenant Ă  la Tortoise Society, une sorte de « cinquiĂšme colonne » mise en place par les Japonais) ; des hommes d'affaires japonais, corĂ©ens et taĂŻwanais ou encore des touristes. Les espions japonais, y compris occidentaux comme l'officier du renseignement britannique, le capitaine Patrick Stanley Vaughan Heenan et William Forbes-Sempill, 19th Lord Sempill (en) fournissent des renseignements et du soutien. Les informations fournies par Heenan permettent notamment aux Japonais de dĂ©truire une grande partie des forces aĂ©riennes alliĂ©es au sol[6] - [7].

Avant les hostilitĂ©s, des agents de renseignement japonais comme Iwaichi Fujiwara avaient Ă©tabli des bureaux de renseignements secrets (ou Kikans) en relation avec les organisations indĂ©pendantistes comme le Kesatuan Melayu Muda (en) en Malaisie ou l’Indian Independence League (en) en Inde. Les Japonais donnent un appui financier Ă  ces mouvements en Ă©change d'informations fournies par leurs membres, et plus tard, avant l'invasion, contre la composition et les mouvements de troupes alliĂ©es[8].

En 1941, les Japonais sont engagĂ©s depuis quatre ans en Chine. Ils sont fortement tributaires des matĂ©riaux importĂ©s pour leurs forces militaires, en particulier du pĂ©trole amĂ©ricain[9]. De 1940 Ă  1941, les États-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas imposent un embargo sur l'approvisionnement de matĂ©riels de guerre et de pĂ©trole vers Japon[n. 2]. La finalitĂ© de l'embargo est d'aider les Chinois et contraindre les Japonais Ă  mettre un terme Ă  leur action militaire en Chine. Les Japonais estiment cependant que se retirer de Chine Ă©quivaudrait Ă  perdre la face et prĂ©fĂšrent entreprendre une action militaire contre les territoires amĂ©ricains, britanniques et nĂ©erlandais en Asie du Sud-Est[9]. Les forces japonaises d'invasion sont rassemblĂ©es en 1941 sur l'Ăźle d'Hainan et en Indochine française. cette accumulation de troupes Ă  Hainan (en) et en Indochine est remarquĂ©e par les AlliĂ©s et, lorsque ces derniers ont demandĂ© des comptes, les Japonais ont expliquĂ© que cela Ă©tĂ© liĂ© aux opĂ©rations en Chine.

ConquĂȘte

Des soldats japonais avancent dans Kuala Lumpur en janvier 1942.

La 25e armĂ©e japonaise sous le commandement du lieutenant-gĂ©nĂ©ral Tomoyuki Yamashita dĂ©barque sur la plage de Kota Bharu juste aprĂšs minuit le , divisĂ©e en deux forces distinctes, l'une manƓuvrant ensuite vers l'Est et Kuantan, et l'autre vers le sud et la Perak River (en). Une bataille fĂ©roce s'engage avec l'ArmĂ©e indienne britannique une heure avant l'attaque de Pearl Harbor[n. 3]. Cette bataille marque le dĂ©but officiel de la guerre du Pacifique et le dĂ©but de l'occupation japonaise de la Malaisie. L'aĂ©roport de Kota Bahru est occupĂ© dans la matinĂ©e. Les aĂ©roports de Sungai Patani (en), de Butterworth et d'Alor Setar sont pris le [10]. Le , les Japonais commencent Ă  bombarder Penang. Jitra (en) puis Alor Setar tombent aux mains des Japonais le . Les Britanniques doivent se replier vers le sud. Le , les Britanniques quittent Penang qui est occupĂ©e par les Japonais le mĂȘme jour[11].

Les Japonais continuent Ă  avancer vers le sud et capturent Ipoh le . Les Britanniques rĂ©sistent fĂ©rocement dans la bataille de Kampar (en), qui dure trois jours et trois nuits entre 30 le et le , mais ils doivent une nouvelle fois battre en retraite. Le , deux brigades de la 11e division d'infanterie indienne sont vaincues lors de la bataille de la riviĂšre Slim (en), ouvrant Ă  l'armĂ©e japonaise la porte de Kuala Lumpur, la capitale de la Malaisie. Le , la position britannique est de plus en plus dĂ©sespĂ©rĂ©e et le commandant suprĂȘme du American-British-Dutch-Australian Command, le gĂ©nĂ©ral Archibald Wavell, dĂ©cide de retirer toutes les forces britanniques et du Commonwealth au sud de Johor, abandonnant ainsi Kuala Lumpur qui est capturĂ©e par les Japonais le [12].

La ligne dĂ©fensive britannique est Ă©tablie dans le nord de Johor, de Muar (en) Ă  l'Ouest, Ă  travers Segamat (en), puis Ă  Mersing (en) Ă  l'Est. La 45e brigade d'infanterie indienne (en) est placĂ©e le long de la partie ouest de la ligne entre Muar et Segamat. Des troupes de l'Australian Imperial Force (AIF) sont concentrĂ©es au centre de la ligne et manƓuvrent au nord de Segamat, se heurtant Ă  l'avancĂ©e de l'armĂ©e japonaise Ă  Gemas (en) le . La 15e division, qui forme la principale force japonaise, arrive le , et contraint les Australiens Ă  se replier sur Segamat. Les Japonais se dirigent vers l'Ouest et la 45e brigade indienne, qui, inexpĂ©rimentĂ©e, est facilement battue. Le commandement alliĂ© dirige ensuite les 2/19e (en), 2/29e (en) bataillons australiens vers l'Ouest ; le 2/19e bataillon engage les Japonais le au sud de Muar[12].

Les combats se poursuivent jusqu'au , et malgré les efforts des 2/19e et 2/29e bataillons, la ligne de défense de Johor s'effondre. Les Alliés doivent battre en retraite à travers la chaussée Johor-Singapour vers Singapour. Au , l'ensemble de la Malaisie est aux mains des Japonais[13] - [12].

Occupation

Administration et organisation

En rouge, les zones occupées par les Tais, en orange, les territoires occupés par les Japonais.

La politique japonaise d'administration des territoires occupĂ©s est Ă©laborĂ©e en par le colonel Obata Nobuyoshi (chef de la section renseignement de l'armĂ©e du Sud) et les lieutenants-colonels Otoji Nishimura et Seijiro Tofuku de l'Ă©tat-major gĂ©nĂ©ral. Ceux-ci Ă©noncent cinq principes : l'acquisition de matĂ©riels essentiels pour la dĂ©fense nationale, le rĂ©tablissement de l'ordre public, l'autosuffisance des troupes dans les territoires occupĂ©s, le respect des administrations locales et des coutumes Ă©tablies et aucune discussion prĂ©cipitĂ©e sur le futur statut de souverainetĂ©. Pour la Malaisie, les Établissements des dĂ©troits sont placĂ©s sous l'autoritĂ© de l'armĂ©e japonaise, les États malais fĂ©dĂ©rĂ©s sous l'autoritĂ© thĂ©orique de leurs sultans, et les quatre États du nord tombent sous l'autoritĂ© thaĂŻe[14]. En effet, jusqu'en 1909 Kedah, Perlis, Kelantan et Terengganu sont des territoires thaĂŻlandais. Dans le cadre d'un accord en 1909, la ThaĂŻlande les a transfĂ©rĂ©s sous le contrĂŽle des Britanniques[n. 4]. En , le Premier ministre japonais Hideki Tƍjƍ annoncĂ© que le contrĂŽle de ces États va retourner Ă  la ThaĂŻlande dans le cadre de l'alliance militaire signĂ©e entre la ThaĂŻlande et le Japon le . La ThaĂŻlande administre ces derniers au travers d'une nouvelle entitĂ©, le Si Rat Malai, entre le et jusqu'Ă  la capitulation des Japonais Ă  la fin de la guerre, cependant, les troupes japonaises et la Kenpeitai continuent d'ĂȘtre stationnĂ©s dans ces États.

Une fois occupĂ©e, la Malaisie est dirigĂ©e par l'Administration militaire malaise (Malai Gunsei Kumbu) de l'armĂ©e impĂ©riale japonaise. Cette derniĂšre est dirigĂ©e par le colonel Watanabe Wataru, le chef d'Ă©tat-major de la 25e armĂ©e. Wataru met en Ɠuvre la politique d'occupation et impose une ligne dure. Les Chinois sont notamment durement traitĂ©s en raison d'un sentiment de suspicion permanent de soutien Ă  la Chine continentale contre le Japon. Les Malais et les Indiens sont traitĂ©s de façon plus modĂ©rĂ©e en raison de leur coopĂ©ration[14]. Wataru croit fermement que le rĂ©gime britannique a introduit un mode de vie hĂ©doniste et matĂ©rialiste pour les peuples autochtones. Il estime donc qu'il faut leur enseigner Ă  supporter les difficultĂ©s et les privations avec l'Ă©ducation et l'entrainement physique et spirituel. Wataru pense aussi qu'ils doivent ĂȘtre prĂȘts Ă  donner leur vie si nĂ©cessaire pour Ă©tablir le Hakkƍ ichiu[n. 5] et la SphĂšre de coprospĂ©ritĂ© de la grande Asie orientale[15]. Lorsque Wataru est remplacĂ© en par le major-gĂ©nĂ©ral Masuzo Fujimuro, la situation du Japon dans la guerre s'est dĂ©gradĂ©e et les Japonais imposent la coopĂ©ration de toute la population. Peu Ă  peu, ses politiques plus rĂ©pressives sont mises en place Ă  l'Ă©gard des Chinois et les conseils consultatifs sont formĂ©s. En , le colonel Hiroshi Hamada Ă©tablit une salle de consultation publique pour engager des discussions avec les dirigeants de la communautĂ© chinoise et la jeunesse[16].

Le général Tomoyuki Yamashita commandant de la 25e armée, 1941.

Le contrĂŽle de l'administration est sous la responsabilitĂ© de la 25e armĂ©e. Cette derniĂšre dont le siĂšge Ă  Singapour, fait Ă©galement office de garnison en Malaisie jusqu'en avant d'ĂȘtre remplacĂ© par la 94e division d'infanterie de la 29e armĂ©e, du lieutenant-gĂ©nĂ©ral Teizo Ishiguro (en), qui Ă©tablit son quartier gĂ©nĂ©ral Ă  Taiping jusqu'Ă  la fin de la guerre. Le transfert des États malais du Nord vers la ThaĂŻlande entraine Ă©galement le transfert du contrĂŽle de l'administration aux ThaĂŻlandais. Avec le transfert du contrĂŽle de la Malaisie de la 25e Ă  la 29e armĂ©e, Johor est placĂ©e sous le contrĂŽle de l'ArmĂ©e du Sud basĂ©e Ă  Singapour. Les civils japonais et taĂŻwanais dirigent la fonction publique et la police malaise pendant l'occupation[17] - [18]. Leur structure demeure similaire Ă  celle de la fonction publique d'avant la guerre et un grand nombre des fonctionnaires sont reconduits dans leurs fonctions. Bon nombre de lois et de rĂšglements de l'administration britannique ont continuĂ© Ă  ĂȘtre appliquĂ©s. Les Japonais permettent initialement au Sultan de continuer Ă  exercer symboliquement comme dirigeants avec l'intention Ă  terme de les exclure du pouvoir[19]. La Kenpeitai du Groupe d'armĂ©es expĂ©ditionnaire japonais du Sud, issue d'abord de la 25e armĂ©e, puis de la 29e armĂ©e, fournit la police militaire et s'occupe de maintenir l'ordre public de la mĂȘme maniĂšre que la Schutzstaffel allemande. Ces unitĂ©s peuvent Ă  volontĂ©, arrĂȘter et interroger, torturer, aussi bien les militaires et que les civils. La police civile leur est subordonnĂ©e. Le commandant de la 2nd Field Kempeitai unit (Kempeitai East District Branch (en)) est le lieutenant-colonel Oishi Masayuki[20]. La 3rd Field Kempeitai unit est commandĂ©e par le major-gĂ©nĂ©ral Masanori Kojima[21]. À la fin de la guerre, il y a 758 Kempeitais stationnĂ©es en Malaisie, et davantage encore en prenant en compte les États malais occupĂ©s par les ThaĂŻs[22].

La marine japonaise est également présente en Malaisie. Pendant l'occupation, Penang est utilisée comme base de sous-marin par les marines japonaise, italienne, et allemande. La 8e escadre de sous-marins (en) de la 6e flotte de la Marine impériale japonaise s'installe à Penang en février 1942 sous le commandement du contre-amiral Ishizaki Noboru. La base est utilisée comme un dépÎt de ravitaillement pour les sous-marins à destination de l'Europe et pour les opérations dans l'océan Indien. Au début de 1943, les premiers sous-marins allemands et italiens commencent à faire escale à Penang. En , le U-178 du KapitÀnleutnant Wilhelm Dommes arrive pour installer et commander la base de U-boat allemand à Penang[n. 6]. Les sous-marins italiens font réguliÚrement escale à Penang[n. 7] - [23]. Cette base est la seule base opérationnelle utilisée par les trois marines de l'Axe. Parmi les 11 premiers U-Boat affectés au Monsun Gruppe, les U-168, U-183, U-188 et U-532 arrivent entre octobre et . En , la base manque d'approvisionnements et se trouve sous la menace croissante des patrouilles anti-sous-marines alliées, puis des bombardements. Cela conduit les Japonais à retirer leurs sous-marins de Penang à la fin de 1944. Les Allemands restent jusqu'en avant de se retirer à Singapour[24].

Coopération et recrutement

Le major Iwaichi Fujiwara rencontre Mohan Singh de l'Armée nationale indienne, avril 1942.

Les Japonais entreprennent de recruter, en particulier parmi les populations indiennes et malaises, avant et aprĂšs l'occupation. Avant l'invasion de la Malaisie, l'officier de renseignements japonais, le major Iwaichi Fujiwara a formĂ© des liens avec Pritam Singh Dhillon de l'Indian Independence League (en). Fujiwara et Dhillon convainquent le major Mohan Singh (general) de crĂ©er l'ArmĂ©e nationale indienne (ANI) avec des soldats indiens mĂ©contents capturĂ©s pendant la campagne malaise. Singh est un officier du 1er bataillon du 14th Punjab Regiment capturĂ© lors de la Battle of Jitra (en). Au fur et Ă  mesure que la campagne japonaise progresse, plus de troupes indiennes sont capturĂ©es et un nombre important d'entre elles sont convaincues de rejoindre la nouvelle force commandĂ©e par Singh qui est fait gĂ©nĂ©ral et qui est soutenu par Rash Behari Bose (en), le leader de l'Indian Independence League. Au , elle compte 40 000 volontaires composĂ©s d'anciens soldats et de civils de Malaisie et de Singapour. Bien que Singh a entretenu de bonnes relations avec Fujiwara, il lui est de plus en plus difficile d'accepter les ordres de l'armĂ©e impĂ©riale japonaise. Cela conduit Ă  son arrestation le par la Kempeitai.

Subhas Chandra Bose rentre d'Allemagne en et prend le commandement de l'ArmĂ©e nationale indienne qui est relancĂ©e sous le nom d'Azad Hind Fauj. Bose organise le financement et la main-d’Ɠuvre nĂ©cessaire Ă  la cause de l'indĂ©pendance indienne parmi les populations indiennes expatriĂ©es. L'ANI dispose Ă©galement d'une unitĂ© sĂ©parĂ©e pour les femmes, le Rani of Jhansi Regiment (nommĂ© d'aprĂšs LakshmĂź Bùß) dirigĂ© par le capitaine Lakshmi Sahgal. Bose prend Ă©galement la tĂȘte du Gouvernement provisoire de l'Inde libre situĂ© Ă  Singapour en . Ce dernier est AlliĂ© Ă  l'empire du Japon dans le but de renverser le Raj britannique et d'obtenir l'indĂ©pendance de l'Inde. Il participe notamment Ă  la confĂ©rence de la grande Asie orientale organisĂ©e par le Japon en .

Fujiwara noue Ă©galement des liens avec Ibrahim Hj Yaacob (en), membre de la Kesatuan Melayu Muda (en), une organisation malaise indĂ©pendantiste. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Yaacob et les membres de la Kesatuan Melayu Muda encouragent activement un sentiment anti-britannique. Avec l'aide du Japon, l'organisation achĂšte Warta Malaya, un journal malaisien basĂ© Ă  Singapour. Peu avant l'invasion japonaise, Yaacob, Ishak Muhammad et un certain nombre de dirigeants de la Kesatuan Melayu Muda sont arrĂȘtĂ©s et emprisonnĂ©s par les Britanniques.

Pendant l'invasion, les membres de la Kesatuan Melayu Muda fournissent leur aide aux Japonais en espĂ©rant que ces derniers leur donneraient l'indĂ©pendance de la Malaisie. Lorsque les Japonais ont capturĂ© Singapour, ils ont aussi libĂ©rĂ© les membres emprisonnĂ©s de l'organisation. Mustapha Hussain, le vice-prĂ©sident de l'organisation, et d'autres membres ont ensuite demandĂ© l'indĂ©pendance, mais la demande est rejetĂ©e. Les Japonais ont alors dissous la Kesatuan Melayu Musa et Ă©tabli une milice, la Pembela Tanah Ayer (Ă©galement connue sous le nom de Malai Giyu Gun ou par son acronyme malais PETA). Yaacob reçoit le rang de lieutenant-colonel et le commandement des 2 000 hommes de la milice.

Impacts socio-Ă©conomiques

Des Tamouls originaires de Malaisie travaillant sur la ligne Siam-Birmanie, entre juin 1942 et octobre 1943.

Au dĂ©but, les deux grands groupes ethniques de Malaisie, les Indiens et les Malais, Ă©chappent aux principaux mauvais traitements des Japonais. Les Japonais veulent obtenir le soutien de la communautĂ© indienne pour libĂ©rer l'Inde de la domination britannique et ils ne considĂšrent pas les Malais comme une menace. Par contre, les Japonais demandent Ă  la communautĂ© chinoise, par l'intermĂ©diaire de l'Organisation des Chinois d'outremer, contrĂŽlĂ©e par des Japonais, d'amasser 50 millions de dollars malais pour supporter l'effort de guerre. Alors que l’organisation ne rĂ©colte que 28 millions, cette derniĂšre est tenue de contracter un prĂȘt pour atteindre la somme exigĂ©e[25]. Les trois communautĂ©s sont encouragĂ©es Ă  soutenir l'effort de guerre japonais en fournissant de l'argent ou en participant aux travaux. Quelque 73 000 Malais ont notamment Ă©tĂ© contraints de participer travaux sur la ligne de chemin de fer Siam-Birmanie, entrainant la mort de prĂšs de 25 000 personnes.

Les Japonais ont Ă©galement confisquĂ© environ 150 000 tonnes de caoutchouc privant la Malaisie d'une grande partie de ses revenus Ă  l'exportation. Le revenu rĂ©el par habitant tombe Ă  environ la moitiĂ© de son niveau de 1941 en 1944 et moins de la moitiĂ© du niveau de 1938 en 1945[26]. Avant la guerre, la Malaisie produit 40 % du caoutchouc mondial et une forte proportion de l'Ă©tain, mais elle doit importer plus de 50 % de ses besoins en riz, un aliment de base pour sa population. Le blocus alliĂ© signifie une baisse considĂ©rable des importations et des exportations[27].

Un billet de 10 $ Ă©mis par le gouvernement japonais en circulation en Malaisie et Ă  BornĂ©o.

Pendant l'occupation, les Japonais remplacent le dollar malais par leur propre devise. Avant l'occupation, en 1941, il y a environ 219 millions de dollars en circulation. Les responsables de la monnaie japonaise estiment avoir mis entre sept et huit milliards de dollars en circulation pendant l'occupation. Certaines unitĂ©s de l'armĂ©e japonaise possĂšdent mĂȘme des presses Ă  monnaie mobile. L'impression effrĂ©nĂ©e de billets de banque dans les derniers mois de la guerre crĂ©e une hyperinflation au point telle que la monnaie n'a plus aucune valeur Ă  la fin de la guerre. À la fin de l'occupation, les prix sont 11 000 fois plus Ă©levĂ©s qu'au dĂ©but de la pĂ©riode, bien que l'inflation mensuelle n'a atteint 40 % que dans les derniers jours de la guerre[28] - [26]. De la fausse monnaie est Ă©galement introduite par les Britanniques et les AmĂ©ricains ; le Special Operations Executive imprime des faux billets de 1 et de 10 $ et l'Office of Strategic Services imprime des billets de 10 $[29].

À mesure que la guerre progresse, les trois communautĂ©s commencent Ă  souffrir de plus en plus des privations, du rationnement, de l'hyperinflation et du manque de ressources de plus en plus sĂ©vĂšres. Le blocus des forces alliĂ©es sur les territoires occupĂ©s par les Japonais, couplĂ© Ă  une campagne sous-marine, rĂ©duit la capacitĂ© des Japonais Ă  dĂ©placer les fournitures entre pays occupĂ©s[30]. Tant les communautĂ©s malaises qu'indiennes entrent progressivement en conflit avec l'occupant japonais et rejoignent le mouvement de rĂ©sistance, y compris Abdul Razak, et Abdul Rahman bin Hajih Tiab. Yeop Mahidin Bin Mohamed Shariff (en), un ancien officier du Royal Malay Regiment, fonde un groupe de rĂ©sistants immĂ©diatement aprĂšs la chute de Singapour en .

Massacres et atrocités

Des jeunes filles chinoises et malaisiennes aux ßles Andaman, prises de force à Penang par les Japonais pour servir de femmes de réconfort, 1945.

AprĂšs la conquĂȘte de la Malaisie et de Singapour, les Japonais cherchent Ă  consolider leur position. Les Chinois sont suspectĂ©s par les Japonais de financer les forces nationalistes et communistes en Chine qui combattent les Japonais. En , une liste d'Ă©lĂ©ments clĂ©s Ă  Ă©liminer au sein de la population chinoise est Ă©tablie. Le , le lieutenant-gĂ©nĂ©ral Tomoyuki Yamashita, commandant de la 25e armĂ©e, ordonne l'Ă©limination des Ă©lĂ©ments anti-japonais. Des unitĂ©s des 5e et 18e, et de la Garde impĂ©riale du Japon sont chargĂ©es d'exĂ©cuter les suspects sans procĂšs. Ce mĂȘme jour, 70 soldats survivants du Royal Malay Regiment aprĂšs la Battle of Pasir Panjang (en) sont pris parmi les prisonniers de guerre et fusillĂ©s par les Japonais[31]. Certains officiers de ce rĂ©giment sont Ă©galement dĂ©capitĂ©s par les Japonais[32]. InitiĂ© Ă  Singapour aprĂšs la chute de la citĂ© en fĂ©vrier, le processus d'exĂ©cution des Chinois perçus comme une menace s'Ă©tend Ă  toute la Malaisie. C'est le dĂ©but du massacre de Sook Ching dans lequel prĂšs de 50 000 de Chinois sont tuĂ©s, principalement par la Kempeitai[33].

Dans le dĂ©tail, des massacres ont lieu Ă  Kota Tinggi État de Johor, le , 2 000 tuĂ©s ; Gelang Patah (en) Johor, le , 300 tuĂ©s ; Benut (en), Johor le (nombre inconnu) ; Johor Bahru, Senai (en), Kulai (en), Sedenak (en), Pulai, Rengam, Kluang, Yong Peng (en), Batu Pahat, Senggarang (en), Parit Bakau et Muar (en). Entre fĂ©vrier et mars, on estime Ă  25 000 Chinois tuĂ©s en tout dans l'État de Johor. On dĂ©nombre aussi des massacres Ă  Tanjong Kling, État de Malacca le , 142 tuĂ©s ; Kuala Pilah État de Negeri Sembilan, le , 76 tuĂ©s ; Parit Tinggi, Negeri Sembilan, le , tout le village, plus de 100 morts[34] ; Joo Loong Loong (maintenant connu comme Titi) le , 990 tuĂ©s, tout le village Ă©liminĂ© par le major Yokokoji Kyomi et ses troupes[35] ; et Penang en avril oĂč l'on dĂ©nombre plusieurs milliers de tuĂ©s par le major Higashigawa Yoshinura ; Sungei Lui, un village de 400 habitants dans le district de Jempol, dont la population est Ă©liminĂ©e le par les troupes du caporal Hashimoto.

97 000 Chinois prĂ©sumĂ©s anti-japonais prĂ©sumĂ©s sont emprisonnĂ©s ou tuĂ©s par les Japonais Ă  Singapour et en Malaisie[36]. Avec le camp de Changi Ă  Singapour, des camps de prisonniers civils sont mis en place Ă  travers la Malaisie par les Japonais Ă  des fins de dĂ©tention et d'exĂ©cution. Des Ă©tablissements scolaires comme le Malay College Kuala Kangsar (en) Ă  Kuala Kangsar, sont Ă©galement rĂ©utilisĂ©s pour mener des interrogatoires pour les Japonais[37]. Les Japonais ont Ă©galement Ă©tĂ© accusĂ©s de mener des expĂ©riences mĂ©dicales sur les Malais[38]. Les militaires japonais sont aussi accusĂ©s d'avoir pris en nombre des filles et des femmes chinoises et malaises comme femmes de rĂ©confort, un systĂšme d'esclavage sexuel de masse organisĂ© dans les zones contrĂŽlĂ©es par l'empire du Japon, au bĂ©nĂ©fice de l'armĂ©e et de la marine impĂ©riales japonaises lors de la Seconde Guerre mondiale[39] - [40] - [41]

Lutte contre le Japon

Mouvements de résistances

Tan Chong Tee (en) (gauche) et Lim Bo Seng (droite) lors l'entraĂźnement de la Force 136 en Inde, 1943

À la suite de l'invasion japonaise de la Malaisie le , les autoritĂ©s coloniales britanniques acceptent l'offre de coopĂ©ration militaire du Parti communiste malais (PCM). Le , tous les prisonniers politiques de gauche sont relĂąchĂ©s. À partir du , l'armĂ©e britannique commence Ă  former des membres du parti aux techniques de la guĂ©rilla Ă  la 101st Special Training School (101e STS) Ă©tablie en urgence Ă  Singapour. Environ 165 membres du PCM sont formĂ©s avant la chute de Singapour. Ces combattants, insuffisamment armĂ©s et Ă©quipĂ©s par des Britanniques pressĂ©s, doivent se disperser prĂ©cipitamment, avant d'entrer en rĂ©sistance et de mener des tactiques de harcĂšlement contre l'armĂ©e japonaise durant l'occupation[42] - [43] - [44].

Juste avant la chute de Singapour, le , le Parti communiste commence Ă  organiser la rĂ©sistance armĂ©e Ă  Johor. Quatre groupes armĂ©s, appelĂ©s « rĂ©giments », sont formĂ©s. En mars, cette force nommĂ©e Malayan Peoples' Anti-Japanese Army (MPAJA) commence le sabotage des installations de l'ArmĂ©e japonaise et mĂšne des embuscades contre ses soldats. Les Japonais rĂ©pondent par des reprĂ©sailles contre des civils chinois. Ces reprĂ©sailles, conjuguĂ©es Ă  des difficultĂ©s Ă©conomiques croissantes, poussent un grand nombre de Chinois malais Ă  fuir les villes et Ă  se rĂ©fugier aux abords des forĂȘts. Ces derniers deviennent rapidement la principale source de recrues et d'approvisionnement de la MPAJA. La MPAJA consolide sa position en leur assurant sa protection[45] - [43] - [44].

En , Lai Teck (en), un agent britannique prĂ©sumĂ© qui avait infiltrĂ© le Parti communiste malais (MCP) est arrĂȘtĂ© par les Japonais. Il devient un agent double en fournissant des informations aux Japonais sur le PCM et la MPAJA. Le , agissant sur ces informations, les Japonais attaquent une confĂ©rence secrĂšte qui rĂ©unit plus d'une centaine de dirigeants du PCM et de la MPAJA dans les grottes de Batu, au nord de Kuala Lumpur, tuant la plupart d'entre eux. La perte de ses dirigeants contraint la MPAJA Ă  abandonner son systĂšme de commissaires politiques, et les commandants militaires sont devenus les chefs des rĂ©giments. À la suite de ce revers et sous la direction de Lai Teck, la MPAJA Ă©vite la confrontation directe en attendant d’amasser des forces qui atteignent 4 500 soldats au dĂ©but de 1943[46]. Lai Teck n'a Ă©tĂ© soupçonnĂ© comme un traĂźtre qu'aprĂšs la guerre. Il est finalement traquĂ© et assassinĂ© par une opĂ©ration Việt Minh Ă  Bangkok en 1947[47].

À partir du mois de , les commandos britanniques de la Force 136 et des Malaisiens formĂ©s en Inde, infiltrent la Malaisie et prennent contact avec la guĂ©rilla. En , le leader chinois de Singapour Lim Bo Seng, formĂ© par la Force 136, dĂ©barque et rejoint le camp de Bukit Bidor Ă  environ 50 km au sud d'Ipoh. En 1944, un accord est conclu par lequel la MPAJA accepte une certaine direction du Commandement alliĂ© de l'Asie du Sud-Est (SEAC), et les AlliĂ©s fournissent les armes et l'approvisionnement Ă  la MPAJA. Ce n'est qu'au printemps 1945, cependant, que des quantitĂ©s importantes de matĂ©riel commencent Ă  arriver par parachutages[45] - [48]. La Force 136 apporte Ă©galement son soutien Ă  un autre mouvement de rĂ©sistance le Pahang Wataniah. Ce dernier, composĂ© initialement de 254 hommes, est formĂ© par Yeop Mahidin avec le consentement du sultan de Pahang, Abu Bakar of Pahang (en) et un camp d'entraĂźnement est crĂ©Ă© Ă  Batu Malim. Le major J.D. Richardson de la Force 136 est chargĂ© d'aider Ă  former l'appareil. Son action et sa bravoure lui valent le surnom de « Singa Melayu » (le lion malais) par Mahidin. AprĂšs la fin de la guerre la MPAJA est interdite en raison de son idĂ©ologie communiste et le Pahang Wataniah est rĂ©organisĂ©, devenant ainsi le Rejimen Askar Wataniah (en), une force de rĂ©serve militaire territoriale[49].

Opérations alliées

Les principes de la doctrine stratĂ©gique des AlliĂ©s en cas d'entrĂ©e en guerre du Japon sont Ă©tablis lors d'une confĂ©rence secrĂšte entre le et le [n. 8]. La stratĂ©gie Ă©nonce le principe de « L'Europe d'abord », le thĂ©Ăątre d'ExtrĂȘme-Orient Ă©tant considĂ©rĂ© comme secondaire. AprĂšs l'attaque de Pearl Harbor, le Premier ministre britannique, Winston Churchill et le prĂ©sident amĂ©ricain, Franklin Delano Roosevelt, se rencontrent lors de la premiĂšre confĂ©rence de Washington en et . Cette confĂ©rence rĂ©affirme la doctrine de l'Europe d'abord. Lors de la troisiĂšme confĂ©rence de Washington en , les alliĂ©s discutent de soulager la pression sur la Chine, notamment par la campagne de Birmanie. Lors de la confĂ©rence de QuĂ©bec en aoĂ»t, l'intensification de la guerre contre le Japon est dĂ©cidĂ©e et le South East Asia Command est rĂ©organisĂ©. La seconde confĂ©rence de QuĂ©bec en discute de la participation de la marine britannique contre les Japonais.

Le premier raid de bombardement stratégique est réalisé par des B-17 Flying Fortress américains du 7th Operations Group (en) opérant depuis Java, le contre les aérodromes de Kuantan et Kuala Lumpar[50] - [51]. Il faut attendre le , pour de nouvelles opérations effectuées par des B-24 Liberator de la 159e escadrille de la RAF (en) volant depuis Kharagpur en Inde. Ces derniers larguent des mines marines dans le port de Penang entraßnant son abandon progressif par les forces sous-marines japonaises[52]. De nouveaux largages sont effectués le et le [52]. Le des B-29 Superfortress de la 20e Air Force bombarde Penang. Une autre attaque sur Penang est menée le , puis le une attaque sur les gares de triage à Kuala Lumpar ainsi que sur l'aérodrome d'Alor Star. Le , le musée royal Selangor est touché par des bombes destinées aux gares de triage de Kuala Lumpar. Le , des mines sont larguées sur plusieurs ports et la derniÚre mission opérée en Malaisie par la 20e Air Force a lieu le [53]. Les attaques contre les ports cessent à ce moment, car Lord Mountbatten veut pouvoir réutiliser les ports lors de l'invasion de Malaisie. Les attaques se poursuivent cependant contre le rail, la navigation cÎtiÚre, et d'autres cibles[54].

Le HMS Nelson qui mÚne la Task Force chargée de l'opération Zipper.

AprÚs la défaite contre les Japonais, un certain nombre de personnels alliés se retirent dans la jungle et certains rejoignent la MPAJA et d'autres, tels que Freddie Spencer Chapman, agent de la Force 136 agents cherchent à lancer une campagne de sabotage contre les forces d'occupation japonaises. En , les Alliés mettent en place le South East Asia Command pour superviser la guerre en Asie du Sud-Est, y compris en Malaisie. D'autres agents alliés sont débarqués depuis des sous-marins ou parachutés, pour fournir une assistance aux mouvements de résistance. Les marines alliées en particulier les sous-marins, cherchent à frapper des navires japonais qui transitent dans la région. Une Task Force britannique coule notamment le croiseur japonais Haguro lors de la bataille du détroit de Malacca en [55].

Ibrahim Ismail (general) (en) dĂ©barque en Malaisie en octobre 1944 dans le cadre d'une opĂ©ration de la Force 136 afin de convaincre les Japonais que les AlliĂ©s ont l'intention de dĂ©barquer sur l'isthme de Kra, Ă  1 000 km au nord de la Malaisie, alors qu'ils ont en rĂ©alitĂ© prĂ©vu de dĂ©barquer Ă  Port Kelang ou Ă  Port Dickson (en) afin d'Ă©tablir une tĂȘte de pont en Malaisie pour l'opĂ©ration Zipper[56]. Ce dĂ©barquement doit ĂȘtre suivi par l'opĂ©ration Mailfist chargĂ©e de la libĂ©ration de Singapour, puis par l'opĂ©ration Broadsword, une offensive pour reprendre le nord de la Malaisie. En prĂ©paration du dĂ©barquement, lors de l'opĂ©ration Livery, une Task Force britannique navigue Ă  travers le dĂ©troit de Malacca en afin de dĂ©miner la zone et d'attaquer les installations japonaises. Des avions basĂ©s sur les porte-avions britanniques attaquent des cibles le long de la cĂŽte ouest de la Malaisie et des avions de la 7e flotte frappent la cĂŽte Est en prĂ©lude Ă  l'opĂ©ration Zipper. Mais le dĂ©barquement est finalement annulĂ© avec la fin de la guerre[57] - [58] - [59]. Il est remplacĂ© par l'opĂ©ration Tiderace au cours de laquelle une flotte alliĂ©e dĂ©barque des troupes directement Ă  Singapour et rĂ©occupe la ville dĂ©but de septembre sans rencontrer d'opposition[60].

Conséquences

Le contre-amiral Bazudi, commandant des forces japonaises à Penang, signe la reddition entouré du lieutenant-gouverneur japonais de Penang (à droite) et du chef d'état-major de l'amiral, le capitaine Hidaka, le 4 septembre 1945.

Le l'empereur Hirohito annonce la fin des combats. Dans la pĂ©riode entre l'annonce de l'empereur et l'arrivĂ©e des forces alliĂ©es en Malaisie, des combats sporadiques Ă©clatent entre les communautĂ©s chinoises et malaises, en particulier dans le Perak. La MPAJA lance des reprĂ©sailles contre les collaborateurs au sein des forces de police malaise et de la population civile. Beaucoup dans les rangs de l'armĂ©e prĂ©conisent de mener la rĂ©volution, mais la prudence a prĂ©valu au sein de la majoritĂ© de la direction Ă  l'instigation de Lai Teck, une dĂ©cision qui sera plus tard considĂ©rĂ©e comme une grande occasion manquĂ©e. Durant cette pĂ©riode, les forces japonaises en Malaisie ont Ă©galement subi des attaques menĂ©es par des civils. Ces derniĂšres se rendent aux AlliĂ©s d'abord Ă  Penang le Ă  bord du HMS Nelson, puis, aprĂšs la capitulation de Singapour, le commandant de la 29e armĂ©e se rend le Ă  Kuala Lumpur. Une autre cĂ©rĂ©monie se dĂ©roule Ă  Kuala Lumpur le avec le gĂ©nĂ©ral Itagaki, le commandant de la 7e armĂ©e rĂ©gionale. Le , la British Military Administration (Malaya) (en) (BMA) s'installe Ă  Kuala Lumpur. Il s'ensuit la signature de l'acte de capitulation Ă  Kuala Lumpur par le lieutenant-gĂ©nĂ©ral Teizo Ishiguro (en), commandant de la 29e armĂ©e avec le major-gĂ©nĂ©ral Naoichi Kawahara, chef d'Ă©tat-major et le colonel Oguri en tant que tĂ©moins. Plus tard dans l'annĂ©e, le MPAJA accepte Ă  contrecƓur de se dissoudre et rend les armes lors de cĂ©rĂ©monies oĂč son rĂŽle dans la guerre est mis Ă  l'honneur.

Les troupes japonaises demeurĂ©es en Malaisie, Ă  Java, Ă  Sumatra, et en Birmanie Ă  la fin de la guerre sont transfĂ©rĂ©es vers les Ăźles Rempang et Galang en en attendant le rapatriement vers le Japon. Galang est rebaptisĂ© Sakae par les troupes. Le lieutenant-gĂ©nĂ©ral Ishiguro est chargĂ© de l'Ăźle par les AlliĂ©s sous la supervision de cinq officiers britanniques. Plus de 200 000 soldats japonais ont transitĂ© par ces Ăźles[61] ; les derniers en [62]. En plus des soldats japonais, quelque 6 000 civils japonais qui vivaient en Malaisie avant ou pendant l'occupation sont Ă©galement rapatriĂ©s au Japon[63].

ProcĂšs pour crimes de guerre Ă  Singapour, 21 janvier 1946.

Les membres de la Kempeitai et les gardiens du camp sont traités comme des prisonniers de guerre en raison de leur traitement des militaires et des civils pendant l'occupation. Un certain nombre de procÚs pour crimes de guerre se déroule alors. Le procÚs de 1947 reconnaßt coupable de crime de guerre sept officiers japonais. Deux officiers sont exécutés : le lieutenant-colonel Masayuki Oishi, commandant de la 2 Field Kempeitai et le lieutenant-général Saburo Kawamura le et cinq sont condamnés à la prison à vie dont le lieutenant-général Takuma Nishimura, qui est par la suite reconnu coupable du Parit Sulong Massacre (en) par un tribunal australien et exécuté. Le capitaine Higashikawa, chef de la Kempeitai à Penang est également exécuté. Les actions de Higashikawa étaient si brutales que le capitaine S Hidaka, le chef d'état-major de Penang pour la Marine japonaise Impériale, trouva nécessaire d'aborder le sujet avec le lieutenant-général Ishiguro. Ishiguro prit alors la décision de transférer Higashikawa et de le remplacer par le capitaine Terata[64]. Parmi les autres japonais condamnés à mort, on trouve le sergent Eiko Yoshimura, le chef de Kempeitai à Ipoh pour la torture et les mauvais traitements de civils, y compris Sybil Kathigasu (en) ; le colonel Watanabe Tsunahiko, commandant du 11e régiment pour son rÎle dans le massacre de Kuala Pilah ; le capitaine Iwata Mitsugi, le second lieutenant Goba Itsuto et le second lieutenant Hashimoto Tadashi[34].

Le Taiping War Cemetery (en) Ă  Taiping en 2009.

Plusieurs cimetiĂšres militaires sont construits pour accueillir les soldats malais et alliĂ©s, notamment le Kranji War Cemetery (en) Ă  Singapour et le Taiping War Cemetery (en) Ă  Taiping. Une opĂ©ration est montĂ©e en par l'UnitĂ© des sĂ©pultures de guerre no 46[n. 9] pour rĂ©cupĂ©rer et enterrer tous les soldats qu'elle pouvait localiser[65]. Le principal mĂ©morial de la guerre est le National Monument (Malaysia) (en) Ă©rigĂ© en 1966 Ă  Kuala Lumpur. Ce mĂ©morial commĂ©more ceux qui ont servi Ă  la fois lors de la Seconde Guerre mondiale et lors de l'Insurrection communiste malaise qui s’inscrit dans le processus d'indĂ©pendance qui s'engage aprĂšs la guerre.

Notes et références

Notes

  1. Pour la rĂ©gion considĂ©rĂ©e, la colonisation britannique concerne sous forme de protectorat les États malais fĂ©dĂ©rĂ©s, les États malais non fĂ©dĂ©rĂ©s et comme Colonie de la Couronne, les Établissements des dĂ©troits.
  2. Voir ABCD line (en), un embargo sur les matiĂšres premiĂšres comme le fer, l'acier et le pĂ©trole contre le Japon menĂ© par l'Empire britannique, les États-Unis, la Chine et les Pays-Bas afin de dĂ©courager militarisme et l'expansionnisme japonais notamment en Chine et en Indochine.
  3. La différence de date est causée par le décalage horaire.
  4. Voir le Traité anglo-siamois de 1909.
  5. Traduction libre : « le monde entier sous un mĂȘme toit ».
  6. Voir Monsun Gruppe, une force de U-boot allemands agissant depuis la base de Penang dans l'OcĂ©an Indien et le Pacifique sous l'autoritĂ© de la Chef im SĂŒdraum de la Kriegsmarine.
  7. Les sous-marins de la Marine royale italienne concernés sont : Alpino Bagnolini, Agostino Barbarigo (sous-marin, 1938), Comandante Cappellini, Giuseppe Finzi (sous-marin), Reginaldo Giuliani (sous-marin), Enrico Tazzoli (sous-marin) et Luigi Torelli (sous-marin).
  8. Voir U.S.–British Staff Conference (ABC–1) (en).
  9. La Number 46 War Graves Unit.

Références

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