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Malacca (État)

Le Malacca ou Malaka (jawi : Ù…Ù„Ű§Ùƒ) est un État du sud-ouest de la Malaisie, dont la capitale est la ville de Bandar Melaka, le plus ancien port de Malaisie, fondĂ© vers 1400 et qui a longtemps jouĂ© un rĂŽle stratĂ©gique important.

Malacca
Ù…Ù„Ű§Ùƒ
Blason de Malacca
HĂ©raldique
Drapeau de Malacca
Drapeau
Malacca (État)
Administration
Pays Drapeau de la Malaisie Malaisie
Statut État
Capitale Bandar Melaka
Gouverneur Mohd Ali Rustam
Ministre exécutif Ab Rauf Yusoh
DĂ©mographie
Population 932 700 hab. (2020)
DensitĂ© 565 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 2° 12â€Č 00″ nord, 102° 15â€Č 04″ est
Superficie 165 000 ha = 1 650 km2
Divers
Devise Bersatu Teguh
Hymne Melaka Maju Jaya

    GĂ©ographie

    Le Malacca est situĂ© sur la cĂŽte sud-ouest de la pĂ©ninsule malaise, en face de Sumatra, et limitrophe des États de Negeri Sembilan au nord et de Johor Ă  l'est.

    DĂ©mographie

    Maison traditionnelle Baba-Nyonya Ă  Bandar Melaka.
    RĂ©partition des citoyens malaisiens d'origine ethnique chinoise par Mukim lors du recensement de 2010.

    Lors du recensement de 2010, les citoyens malaisiens de l'État de Malacca se rĂ©partissaient ainsi : 65,75% de Malais (497 912 hab.), 26,36% de Chinois (199 588 hab.) et 6,23% d'Indiens (47 186 hab.).

    Il existe toujours une minorité eurasienne descendante des métis portugais de Malacca. Ils parlent toujours un ancien portugais créole appelé cristao ou papia kristang. Le musée ethnographique de la capitale distingue également deux autres groupes minoritaires, les Chitty (en), métis indo-malais, et les Baba Nyonya (en), métis sino-malais.

    Un grand nombre de traditions d’origine portugaise sont toujours pratiquĂ©es de nos jours. Il en est ainsi de l’« Intrudu », du « branyu » (danse traditionnelle), et de « santa cruz » (fĂȘte annuelle dans la rue).

    Malacca est aussi une place forte pour les Chinois, appelés Peranakan, dont l'installation dans la cité remonte au commerce indo-chinois. Il existe toujours plusieurs temples et bùtiments chinois à Malacca et dans ses environs.

    Une lĂ©gende veut que Zheng He ait emmenĂ© Ă  Malaka une ravissante princesse chinoise, Hang Li Poh (en) (æ±‰äžœćź), Elle s’était convertie Ă  l’islam et allait Ă©pouser le sultan Mansur Shah (en).

    Pour Ă©viter que la princesse ne souffre du mal du pays, l’empereur avait ordonnĂ© qu’elle soit accompagnĂ©e par cinq cents suivantes et leurs servantes. La lĂ©gende populaire veut que ces jeunes filles se soient par la suite mariĂ©es et Ă©tablies Ă  Malaka dans une rĂ©gion appelĂ©e Bukit Cina (en) ou Colline des Chinois. Il n’est pas certain que cette histoire soit fondĂ©e sur des faits historiques. Il semble plus probable que les Chinois qui se sont Ă©tablis Ă  Malaka aient Ă©tĂ© des commerçants ou des marins. Une chose est sĂ»re : Zheng He a fait rĂ©guliĂšrement escale Ă  Malaka au cours de ses nombreux voyages depuis la Chine.

    Histoire

    Porte de la « Famosa », forteresse portugaise, Malacca
    Église de la MĂšre-de-Dieu (devenue Ă©glise St. Paul), vestige de la prĂ©sence portugaise sur le dĂ©troit

    La premiĂšre mention Ă©crite connue de Malaka provient d'un texte chinois, le Ko Kwo Yi Yu, qui relate une mission chinoise Ă  Malaka en 1403. On doit Ă  ce texte une liste de mots malais transcrits en caractĂšres chinois, avec leur traduction en chinois.

    Selon la tradition, Malaka a été fondée peu avant 1400 par Parameswara, un prince de la cité hindou-bouddhique de Palembang (sud de Sumatra) qui refusait la suzeraineté du royaume javanais de Majapahit et quitta Palembang. Malaka revendiqua la suzeraineté sur Palembang, mais la Chine prit le parti de Majapahit.

    SituĂ©e sur une grande voie de commerce international entre d'une part, de la Chine et des Moluques et d'autre part, l'Inde et le Moyen-Orient, la citĂ©-État de Malaka devint rapidement le port le plus important de la rĂ©gion, rĂŽle que du VIIIe au XIIIe siĂšcles avait tenu une autre citĂ©-État, Sriwijaya, ancien nom de Palembang.

    Les marchands musulmans jouaient un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans ce commerce. Parameswara se convertit Ă  l’islam Ă  la fin de son rĂšgne en 1414 et prend le nom d'Iskandar Shah.

    L'expansionnisme du royaume thaĂŻ d'Ayutthaya (1350-1767) est une menace pour Malaka. En 1405, la citĂ© cherche la protection de la Chine et y envoie plusieurs missions, auxquelles participent les trois premiers souverains eux-mĂȘmes. En retour, l'amiral chinois Zheng He, musulman, vient plusieurs fois Ă  Malaka de 1405 Ă  1433, Ă  la tĂȘte d'une Ă©norme flotte. Le quartier de Bukit Cina tĂ©moigne de l'Ă©tablissement de Chinois, qui considĂ©raient qu'il avait le meilleur Feng Shui de la citĂ©. Le cimetiĂšre chinois de Malaka est le plus grand cimetiĂšre chinois du monde hors de Chine.

    Malaka est prise en 1511 par le vice-roi portugais des Indes, Afonso de Albuquerque, parti de Goa Ă  la tĂȘte d'une flotte de dix-huit bateaux et 1 200 hommes. Le sultan Mahmud dĂ©place sa cour Ă  Johor dans le sud de la pĂ©ninsule Malaise. Les principautĂ©s portuaires de Java, alliĂ©es de Malaka, tentent plusieurs fois, sans succĂšs, de reprendre la ville aux Portugais, notamment Jepara, en 1512-13 d'abord, puis de 1551 Ă  1574.

    La prospĂ©ritĂ© de Malacca reposait sur un rĂ©seau commercial musulman dans lequel les Portugais n'arrivent pas Ă  s'intĂ©grer. TomĂ© Pires, un apothicaire portugais qui vĂ©cut Ă  Malaka de 1512 Ă  1515, a pu dĂ©crire la richesse de Malacca et le dynamisme de son commerce. Avec les Portugais, le commerce de Malaka pĂ©riclite rapidement. La citĂ© est prise dans le conflit qui opposait le royaume d'Aceh dans le nord de Sumatra et le sultanat de Johor pour le contrĂŽle du dĂ©troit. Aceh notamment lancera plusieurs attaques sur Malacca, sans succĂšs. La premiĂšre a lieu en 1537. C'est surtout le sultan Iskandar Muda (rĂšgne 1607-36) qui, dans le cadre de ses campagnes pour conquĂ©rir les principautĂ©s des deux cĂŽtĂ©s du dĂ©troit qu'il cherche Ă  contrĂŽler, dĂ©fait notamment une flotte portugaise Ă  Bintan dans les Ăźles Riau en 1614. Mais, en 1629, Iskandar Muda lance une flotte sur Malacca, qui est totalement dĂ©truite avec 19 000 hommes perdus.

    ImmĂ©diatement aprĂšs la prise de Malaka, les Portugais lancent des expĂ©ditions dans les Moluques, oĂč ils Ă©chouent Ă  imposer aux royaumes locaux leur monopole sur la production et le commerce des Ă©pices. Le missionnaire François Xavier, cofondateur de Compagnie de JĂ©sus avec Ignace de Loyola, passe plusieurs mois Ă  Malaka en 1545, 1546 et 1549. De lĂ , il jette les bases d'une mission aux Moluques. Il fut enterrĂ© Ă  Malaka pendant quelques mois, avant que sa dĂ©pouille ne soit transfĂ©rĂ©e Ă  Goa.

    En 1641, les Néerlandais de la VOC (Vereenigde Oostindische Compagnie ou « Compagnie néerlandaise des Indes orientales »), alliés à Johor, prennent à leur tour Malaka aux Portugais.

    La prise de Malaka par les Portugais aura eu deux conséquences fondamentales : la rupture du réseau des marchands de l'Asie du Sud-Est insulaire et péninsulaire, et la christianisation de l'est de l'archipel indonésien.

    Pour la VOC aussi, l'importance de Malaka rĂ©sidait dans sa position sur le dĂ©troit. Les NĂ©erlandais signent en outre des accords commerciaux avec plusieurs États de la pĂ©ninsule pour s'approvisionner en Ă©tain. Mais les NĂ©erlandais devaient aussi porter leurs efforts sur la lutte contre le royaume de Gowa dans le sud de Sulawesi, dont l’expansionnisme contrariait leurs propres visĂ©es aux Moluques. Avec la dĂ©faite finale de Gowa en 1669, la VOC concentre ses activitĂ©s commerciales sur les Moluques et Java.

    Dans les annĂ©es 1670, la VOC ouvre un comptoir sur la cĂŽte est de Sumatra, d'oĂč provient l'Ă©tain dont ils contrĂŽlent le commerce avec Malaka. Les droits perçus sur ce commerce forment une part importante des revenus de la ville. Mais, le commerce de Malaka entre en dĂ©clin.

    En 1795, le stadhouder (gouverneur militaire) des Provinces-Unies Guillaume V d'Orange-Nassau se réfugie en Angleterre devant l'invasion des armées françaises. D'Angleterre, il envoie une série d'instructions à ses administrateurs pour qu'ils cÚdent les territoires néerlandais, dont Malacca, à l'Angleterre afin qu'ils ne tombent pas aux mains des Français.

    Finalement, Malaka est cédée aux Britanniques par le Traité de Londres de 1824, qui scelle la séparation entre la péninsule et Sumatra et la coupure du monde malais en deux.

    De 1826 Ă  1946, Malaka fut gouvernĂ©e par la Compagnie britannique des Indes orientales et ensuite comme une Colonie de la Couronne. Elle fut intĂ©grĂ©e aux Établissements des dĂ©troits avec Singapour et Penang. AprĂšs la dissolution des colonies de la Couronne, Malaka et Penang participĂšrent Ă  l'Union malaise, qui prendra ensuite le nom de Malaisie.

    Politique

    Bien que le premier sultanat de la pĂ©ninsule fĂ»t celui de Malaka, cet État ne possĂšde nĂ©anmoins plus de sultan. Le dernier sultan avait dĂ» fuir la ville lors de la conquĂȘte portugaise en 1511, et s'Ă©tait rĂ©fugiĂ© dans le sud de la pĂ©ninsule, oĂč il a fondĂ© un nouveau royaume, Johor. La direction de l’État est assurĂ©e par le gouverneur ou Yang Di-Pertuan Negeri, poste actuellement occupĂ© par Tun Datuk Seri Utama Mohd. Khalil b. Yaakob, ancien ministre de l’Information de Malaisie.

    Subdivisions

    L'État de Malacca est divisĂ© en trois districts :

    • Alor Gajah
    • Central Melaka
    • Jasin

    Transports

    Ferroviaire

    La ville de Tampin, Ă  30 km au nord de la ville de Malaka, est la gare ferroviaire la plus proche, bien qu’une ligne reliant Tampin Ă  Melaka ait existĂ© avant la Seconde Guerre mondiale. Cette ligne fut dĂ©truite par les Japonais pour rĂ©utiliser ses Ă©lĂ©ments pour construire la fameuse « voie ferrĂ©e de la mort » entre la ThaĂŻlande et la Birmanie.

    Routier

    La sortie Ayer Keroh sur l’autoroute Nord-Sud qui traverse la Malaisie est l’entrĂ©e principale de Malaka. Les sorties d’Alor Gajah et de Jasin peuvent aussi ĂȘtre empruntĂ©es.

    Malaka dispose d’une gare routiĂšre avec des lignes rĂ©guliĂšres vers Kuala Lumpur, Johor Bahru et autres villes de Malaisie, ainsi qu’à destination de Singapour.

    AĂ©rien

    Malaka possÚde aussi l'aéroport de Batu Berendam à vocation « charter » vers diverses zones de la région.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Edwards, E. D. et Blagden, C. O., A Chinese Vocabulary of Malacca Malay Words and Phrases collected between A. D. 1403 and 1511 (?), in Classical Civilisations of South East Asia, 2002
    • Levathes, Louise, When China Ruled the Seas : The Treasure Fleet of the Dragon Throne, 1405-1433, Oxford University Press, 1997
    • Wolters, O. W., The Fall of Sriwijaya in Malay History, 1970

    Articles connexes

    Liens externes

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