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Intoxication (renseignement)

L’intoxication ou intox est une technique de manipulation consistant à déstabiliser un adversaire en lui fournissant de fausses informations. Cette technique est utilisée principalement en matière de contre-espionnage.

C'est Ă©galement une technique utilisĂ©e par les gouvernements totalitaires pour maintenir en servitude leurs peuples. Elle est dĂ©crite comme « bombardement idĂ©ologique Â» ou « bombardement de bobards Â». C'est l'emploi de la ruse comme arme de guerre pour provoquer la guerre.

Retournement d'agents

Principe

La tâche la plus dĂ©licate de contre-espionnage consiste Ă  mettre la main sur un espion et Ă  le « retourner Â». Cela consiste, de grĂ© ou de force, Ă  lui faire fournir Ă  ses premiers employeurs, en Ă©change de sa vie[1], des informations erronĂ©es. Ce sont ces informations qui constituent la matière toxique qui dĂ©sinforme. Il faut s'assurer que l'espion retournĂ©, gĂ©nĂ©ralement un opĂ©rateur radio, ne glisse pas un code convenu avertissant qu'il agit sous la contrainte. Les renseignements fournis doivent comporter des informations exactes (sans consĂ©quences fâcheuses) et des informations fausses. Ă€ l'Ă©poque des communications en graphie par radio, la manière dont les opĂ©rateurs manipulaient le code morse constituait une « signature Â» reconnaissable, difficile Ă  imiter.

L'utilisation d'agents doubles est une technique ardue à pratiquer. Son objectif est de désinformer l'adversaire. Un exemple est donné avec l'opération Carthage au Maroc[2] - [3].

Opération Carthage (Maroc)

L'opĂ©ration Carthage a Ă©tĂ© lancĂ©e Ă  Vichy par la LVF, avec le concours de l'Abwehr, et a Ă©tĂ© noyautĂ©e par le SR d'Alger. Elle a abouti Ă  un retournement forcĂ© d'une Ă©quipe d'agitateurs français parachutĂ©s dans une ferme du Maroc (Souss, ). Dès leur rĂ©ception Ă  terre par la police dĂ»ment prĂ©venue, le radio est « retournĂ© Â» de force et commence Ă  transmettre des fausses informations. De temps Ă  autre, la presse locale se faisait l'Ă©cho de faux sabotages sur le chemin de fer Maroc-AlgĂ©rie, de faux attentats contre des dĂ©tachements alliĂ©s et de fausses dissidences dans le Moyen-Atlas.

L'opération dure cinq mois avant que les Allemands ne détectent la supercherie.

DĂ©sinformation

La désinformation a été largement pratiquée contre les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale par les services de renseignements et de contre-espionnage alliés. C'est une tâche offensive pour tromper l'ennemi[4]. Cette action va de pair avec l'infiltration des services ennemis par des agents ou par le retournement d'agents ennemis qui deviennent des agents doubles.

Opération Fortitude

Faux tank M4 Sherman gonflable, utilisé lors de l'Opération Fortitude.

L'une des opĂ©rations les plus spectaculaires dans ce domaine sera l'OpĂ©ration Fortitude. Les nazis furent dupĂ©s sur le dĂ©barquement de Normandie. Les nazis, Hitler le premier, Ă©taient persuadĂ©s que le vrai dĂ©barquement aurait lieu dans le nord de la France, immobilisant la XVe ArmĂ©e allemande dans le Pas-de-Calais, soit 230 000 hommes qui auraient pu intervenir contre les tĂŞtes de pont de Normandie.

Opération Mincemeat

Une autre opération de désinformation fut l'opération Mincemeat ou l'opération du noyé imaginaire, celle du faux commandant Martin inventé de toutes pièces[5].

Propagande

C'est le bombardement idéologique utilisé par les gouvernements totalitaires. Un des exemples historiques les plus notables est l'affaire du massacre de Katyń, qui n'a pu être élucidée qu'après la chute du communisme, mais « Au procès de Nuremberg les Alliés qui savaient la vérité, ont pourtant ménagé Staline[6] »

Notes et références

  1. la plupart des espions sont exécutés sans pitié sauf s'ils collaborent.
  2. op. cit. Pierre Nord (1965) pp. 218-240, révélée par cet ouvrage.
  3. Cette opération a un homonyme, l'opération Carthage au Danemark, assaut britannique contre le siège de la Gestapo à Copenhague.
  4. op. cit. Pierre Nord (1965) pp. 19-20
  5. op. cit. Ewen E.S. Montagu (1965).
  6. op. cit. F.G. Lorrain (2012) p. 45

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Pierre Nord, Mes camarades sont morts : 2 – contre espionnage et intoxications, Paris, Editions J’ai lu, coll. « J’ai lu leur aventure » (no A114/115), , 381 p., poche. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
    La moitié de ce livre est consacrée aux techniques d'intoxication comme arme de contre-espionnage. Il est codé, l'auteur ne donne que des noms de personnes décédées. Les pseudonymes et les allusions doivent être décodées, à commencer par la position de l'auteur, second du réseau Éleuthère dans ses actions.
  • Ewen E.S. Montagu, « MystifiĂ© par un cadavre », SĂ©lection du Reader’s Digest, Paris-MontrĂ©al, Reader’s Digest « Dans les coulisses de la Guerre Secrète 1939-1945 »,‎ , p. 258-266
    Relate exactement l'histoire du faux commandant Martin.
  • François-Guillaume Lorrain, « Les mystifications de l’histoire », Le Point, no 2083,‎ , p. 32-62. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
    Dossier comprenant plusieurs articles sur ces ruses qui ont marché et provoqué bien des drames.

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