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Occupation japonaise de Bornéo

L’Occupation japonaise de BornĂ©o se dĂ©roule de 1941 Ă  1945 lors de la Seconde Guerre mondiale. L'Ile de BornĂ©o est envahie par les troupes impĂ©riales japonaises le , une semaine aprĂšs l'attaque de Pearl Harbor, et occupĂ©e jusqu'en 1945.

Occupation japonaise de Bornéo
(en) Japanese-occupied British Borneo (British North Borneo, Brunei, Labuan and Sarawak)
(ja) ćŒ—ăƒœăƒ«ăƒă‚Ș (Boruneo Kita)

1941–1945

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Possessions japonaises Ă  BornĂ©o (en), y compris la partie nĂ©erlandaise en 1943.
Informations générales
Statut Occupation militaire
Capitale Kuching
Monnaie Banana money (en)
Superficie
Superficie ~ 743 330 km2
Histoire et événements
DĂ©but de la guerre du Pacifique.
DĂ©barquement des troupes japonaise Ă  Miri.
Reddition des troupes britanniques.
Capitulation du Japon
RĂ©tablissement de l'administration militaire britannique (en).
Retour au statut administratif d'avant-guerre.
Commandant suprĂȘme des forces japonaises Ă  BornĂ©o
1941 Toshinari Maeda
1941-1944 Yamawaki Masataka (de)
1944-1945 Masao Baba

Entités suivantes :

  • Administration militaire britannique de BornĂ©o (en)

Lors du dĂ©clenchement de la Seconde Guerre mondiale dans le Pacifique, l'Île de BornĂ©o est divisĂ©e en cinq territoires : quatre dans le nord sous autoritĂ© britannique - Sarawak, Brunei, Labuan, et BornĂ©o du Nord (maintenant Sabah) ; et le reste de l'Ăźle au sud sous la juridiction des Indes orientales nĂ©erlandaises (maintenant l'IndonĂ©sie). Alors qu’elle est trĂšs mal dĂ©fendue et en raison de ses ressources pĂ©troliĂšres, BornĂ©o est une cible de choix pour le Japon. Chroniquement Ă  court de ressources naturelles, le Japon a besoin d'assurer un approvisionnement, en particulier en pĂ©trole, dans le but d'atteindre son objectif Ă  long terme de devenir la grande puissance du Pacifique.

En 1941, les Américains et les Britanniques mettent un embargo[n. 1] sur les exportations de matiÚres premiÚres vers le Japon en raison de son agression continue en Chine. Bornéo est stratégiquement important pour le Japon car il est situé sur les principales routes maritimes entre Java, Sumatra, la Malaisie et CélÚbes. Le contrÎle de ces routes est vital pour la sécurisation de son territoire.

AprĂšs leur invasion en , les Japonais occupent l’üle militairement. Les conditions d’occupation sont relativement difficiles et des rĂ©voltes Ă©clatent tandis qu’une guĂ©rilla se met en place, aidĂ©e notamment par les forces spĂ©ciales australiennes. Le dĂ©barquement des forces armĂ©es australiennes en met fin Ă  l'occupation du Japon dont les troupes se rendent officiellement Ă  BornĂ©o le .

Invasion

Avancée japonaise dans le Pacifique (1937-1942).

Le plan d'invasion japonais pour BornĂ©o prĂ©voit l’intervention et l’occupation des territoires britanniques par l'armĂ©e impĂ©riale japonaise et des territoires nĂ©erlandais par la marine impĂ©riale japonaise[1]. L'unitĂ© japonaise qui doit envahir le nord de BornĂ©o est la 35e brigade d'infanterie connue sous le nom de dĂ©tachement Kawaguchi. La brigade est commandĂ©e par le major gĂ©nĂ©ral Kiyotake Kawaguchi et se compose d'unitĂ©s prĂ©cĂ©demment stationnĂ©es Ă  Canton, en Chine mĂ©ridionale ; 4 500 soldats appuyĂ©s par trois destroyers et un sous-marin[2].

Le convoi d'invasion japonais quitte la baie de Cam Ranh en Indochine française le avec une escorte composée du croiseur Yura, des destroyers de la 12e division de destroyer Murakumo, Shinonome, Shirakumo et Usugumo, du chasseur de sous-marin Ch 7 et du transport d'hydravions Kamikawa Maru. Dix navires de transport emportent la 35e brigade d'infanterie sous le commandement du major-général Kiyotake Kawaguchi. La force de soutien commandée par le contre-amiral Takeo Kurita se compose des croiseurs Kumano et Suzuya et des destroyers Fubuki et Sagiri[3] - [4].

Les soldats japonais défilent dans les rues de la principale ville de Labuan, le 14 janvier 1942.

Les forces japonaises dĂ©barquent dans la nuit du 15 au Ă  Miri et Seria qui sont rapidement capturĂ©es, les troupes britanniques opposant peu de rĂ©sistance. Quelques heures plus tard, Lutong qui dispose d'une importante raffinerie de pĂ©trole, est Ă©galement capturĂ©e. Les troupes japonaises dĂ©nombrent 40 victimes entre le 16 et le , essentiellement dues Ă  des noyades lors du dĂ©barquement. Le , deux bataillons de la force d'invasion japonaise rembarquent Ă  Miri Ă  destination de Kuching, en laissant un bataillon pour sĂ©curiser la zone. L'aviation japonaise bombarde l'aĂ©rodrome de Singkawang pour empĂȘcher une attaque nĂ©erlandaise. De son cĂŽtĂ©, le convoi est successivement attaquĂ© le 23 et le par deux sous-marins nĂ©erlandais, le K-XIV qui coule deux navires et endommage deux autres, puis le K-XVI qui torpille le Sagiri. Le convoi entre dans l'embouchure du fleuve Santubong et arrive au large du cap Sipang le Ă  03h00. Les troupes commandĂ©es par le colonel Akinosuke Oka dĂ©barquent Ă  04h00 Ă  bord de vingt transports. Le 2e bataillon du 15e rĂ©giment Punjab, stationnĂ© Ă  Kuching, est la seule unitĂ© d'infanterie alliĂ©e prĂ©sente. Bien que ces derniers tentent de rĂ©sister Ă  l'attaque japonaise, submergĂ©s, ils doivent se retirer jusqu'Ă  la riviĂšre Santubong, puis dans la jungle vers Singkawang. Kuching est aux mains des Japonais en fin d'aprĂšs-midi[3] - [4].

AprĂšs la sĂ©curisation de Singkawang par les Japonais, le , le reste des troupes britanniques et nĂ©erlandaises se retirent vers le sud plus profondĂ©ment dans la jungle, pour essayer d'atteindre Sampit et Pangkalanbun, oĂč est situĂ© un terrain d'aviation nĂ©erlandais. Le , une force commandĂ©e par le major-gĂ©nĂ©ral Kawaguchi manƓuvre vers le nord pour occuper Brunei et Jesselton. Jesselton est dĂ©fendue par le North Borneo Armed Constabulary avec seulement 650 hommes. Ce dernier ne peut guĂšre opposer de rĂ©sistance Ă  l'invasion japonaise et Jesselton est prise le , ainsi que Beaufort. Le , l'armĂ©e japonaise envahit Ă©galement l'Ăźle de Labuan. Le , les Japonais sous les ordres du lieutenant-colonel Watanabe dĂ©barquent Ă  Sandakan, le siĂšge du gouvernement britannique du BornĂ©o du Nord. Le matin du , le gouverneur Charles Robert Smith (en) refuse de poursuivre l'administration sous contrĂŽle japonais et prĂ©fĂšre se rendre. Il est internĂ© avec d'autres membres de l'administration. L'occupation de la partie britannique de BornĂ©o est achevĂ©e[3] - [4].

Le reste de l'Ăźle de BornĂ©o est rapidement conquis par la marine japonaise. L'Ăźle de Tarakan est envahie le et elle conquise en deux jours[5]. Balikpapan sur la cĂŽte sud-est de l'Ăźle de BornĂ©o est stratĂ©giquement importante en raison de ses champs de pĂ©trole et de ses installations portuaires avec notamment ses grandes raffineries de pĂ©trole. Le convoi chargĂ© de son invasion est repĂ©rĂ© et attaquĂ© le , vers 20h00. Quatre destroyers, l'USS Paul Jones, l'USS Parrott, l'USS Pope et l'USS John D. Ford de la 59e division de destroyers de l'US Navy sous le commandement du commandant Paul H. Talbot (en) torpillent les transports et coulent six d'entre eux. Les Japonais rĂ©ussissent tout de mĂȘme Ă  dĂ©barquer et le , la ville est prise. ImmĂ©diatement aprĂšs la capture de Balikpapan, les principaux Ă©lĂ©ments du dĂ©tachement japonais commencent Ă  se prĂ©parer Ă  l'invasion de Banjarmasin[6]. En effet, ce territoire doit permettre aux Japonais de contrĂŽler la mer de Java ainsi que l'Ăźle de Java grĂące Ă  leurs aĂ©rodromes. 400 soldats des forces terrestres sous le commandement du colonel Kyohei Yamamoto quittent Balikpapan le . Le premier objectif est Tanahgrogot, au sud de Balikpapan, qui est prise le 1er fĂ©vrier. De lĂ , les troupes japonaises avancent vers l'ouest Ă  travers la jungle. La ville de Moera Oeja est prise, puis en mars, les villes de Bongkang, Tandjoeng, Amoentai, Barabai, Kandangan et Rantan passent aux mains des Japonais sans rĂ©elle rĂ©sistance militaire organisĂ©e. Le capitaine Yoshibumi Okamoto, commandant des forces navales, quitte lui Balikpapan le et dĂ©barque avec ses troupes Ă  environ 80 km au sud-est de Bandjarmasin le et manƓuvre par voie terrestre sans opposition. L'aĂ©rodrome Martapoera est pris dans la matinĂ©e le et Banjarmasin est conquise sans opposition dans la journĂ©e[7]. AprĂšs dix semaines de pĂ©riple Ă  travers les montagnes et la jungle de BornĂ©o, les troupes alliĂ©es se rendent finalement le [3].

Occupation japonaise

Forces d'occupation et commandement

Le lieutenant-général Toshinari Maeda, responsable de Bornéo entre avril et septembre 1942.

Une fois la rĂ©gion conquise, le contrĂŽle de Sarawak, de Brunei et du BornĂ©o du Nord (l’ensemble des territoires britanniques est alors appelĂ© Kita Boruneo par les Japonais) incombe au dĂ©tachement Kawaguchi sous le commandement du major-gĂ©nĂ©ral Kiyotake Kawaguchi. La partie nĂ©erlandaise de BornĂ©o (alors appelĂ©e Minami BornĂ©o) est occupĂ©e par des unitĂ©s de la marine impĂ©riale japonaise. À la mi-, le dĂ©tachement de la marine est redĂ©ployĂ© Ă  Cebu. Le 4e rĂ©giment mixte indĂ©pendant (Ă©galement connu sous le nom de dĂ©tachement Nakahata) sous le commandement du colonel Nakahata Joichi reprend la tĂąche des opĂ©rations de nettoyage, de maintien de l'ordre, et l'Ă©tablissement d'un gouvernement militaire. Le , la dĂ©fense de l'Ăźle est rĂ©organisĂ©e passe sous le contrĂŽle d'une nouvelle unitĂ©, l'armĂ©e de dĂ©fense de BornĂ©o sous les ordres du lieutenant-gĂ©nĂ©ral Toshinari Maeda qui devient responsable de la rĂ©gion. Le QG de l'armĂ©e, initialement Ă  Miri est dĂ©placĂ© par Maeda Ă  Kuching. En juillet, le rĂ©giment de Nakahata est rĂ©organisĂ© en deux bataillons de 500 hommes, les 40e et 41e bataillons de garnison indĂ©pendants d'infanterie. Le , Ă  11h, Maeda est tuĂ© avec le major Hataichi Usui et le capitaine Katsutaro Ano dans un accident d'avion en vol vers Labuan. En sa mĂ©moire, les Japonais rebaptisent alors l'Ăźle en Ăźle de Maeda[n. 2] - [8].

Maeda est remplacĂ© par le lieutenant-gĂ©nĂ©ral Yamawaki Masataka du au [9]. En 1943, la force combinĂ©e des bataillons est rĂ©duite Ă  500 hommes. Le gouvernement militaire est Ă  nouveau transfĂ©rĂ© en Ă  Jesselton. Yamawaki Ă©tait auparavant directeur du Bureau des ressources de la mobilisation ; sa nomination en 1942 est interprĂ©tĂ©e par les AlliĂ©s comme la volontĂ© d'Ă©tablir Ă  BornĂ©o un important centre de stockage et d'approvisionnement[10]. En 1944, Yamawaki crĂ©Ă© une armĂ©e d'indigĂšnes d'environ 1 300 Dayaks. Ils sont stationnĂ©s Ă  Kuching et Miri au Sarawak, et Ă  Jesselton, Sandakan et Sebauh (en) dans le BornĂ©o du Nord. Ils sont chargĂ©s de maintenir la paix et l'ordre, ainsi que de la collecte de renseignements et du recrutement[11]. Avec l'avance des AlliĂ©s dans le Pacifique, les Japonais rĂ©alisent que BornĂ©o est susceptible d'ĂȘtre envahi. L'armĂ©e de dĂ©fense de BornĂ©o est renforcĂ©e avec des unitĂ©s supplĂ©mentaires et rebaptisĂ© la 37e armĂ©e. Le commandement passe alors au lieutenant-gĂ©nĂ©ral Masao Baba du au , date de la reddition officielle du Japon signĂ©e Ă  bord du HMAS Kapunda[12].

Administration et occupation de Boruneo Kita

Sous l'occupation japonaise, Sarawak et Brunei sont divisés en trois zones administratives (shu) : Kuching-shu, Miri-shu (qui comprend Brunei) et Sibu-shu. Le Bornéo du Nord et Labuan sont divisés en deux zones : Sekai-shu (qui comprend Labuan) et Tokai-shu. Les cinq shus ont un gouverneur de province japonais, mais l'administration demeure dans les mains de la population locale sous contrÎle des Japonais[13].

Le maintien de l'ordre est opĂ©rĂ© par la Kenpeitai. Cette derniĂšre qui rĂ©pond directement devant le commandant militaire et le ministĂšre de la Guerre japonais, dispose d'un pouvoir presque sans limite. La brutalitĂ© et la torture sont rĂ©guliĂšrement utilisĂ©es comme mode de fonctionnement normal. Le siĂšge de la Kenpeitai est basĂ© dans un bungalow de deux Ă©tages Ă  Jalan Jawa, Kuching[14]. À partir d', son QG est situĂ© au Sports Club Building Ă  Jesselton[15]. Parmi la population locale, l'expression « Ukim jipun » (justice japonaise) est devenu synonyme de punition hors de toute proportion avec l'infraction considĂ©rĂ©e. À partir de , les Japonais relancent Ă©galement le systĂšme judiciaire civil d'avant-guerre, avec les magistrats locaux appliquant le code pĂ©nal de Sarawak[16].

Le camp de Batu Lintang en août 1945.

Les Japonais installent des camps de prisonniers de guerre Ă  Kuching, Labuan, Ranau et Sandakan, Dahan, pour les plus importants. Les prisonniers de guerre ont notamment participĂ© Ă  la construction d’aĂ©rodromes ou Ă  la rĂ©novation d’autres comme celui de Kuching. AprĂšs la chute de Singapour le , 1 500 Australiens sont transfĂ©rĂ©s Ă  BornĂ©o et notamment au camp de Sandakan. Parmi ces derniers, le capitaine Lionel Matthews (en) a organisĂ© la transmission d’informations aux AlliĂ©s et l’évasion de prisonniers. ArrĂȘtĂ©, il est torturĂ© et condamnĂ© Ă  mort. Il est exĂ©cutĂ© le Ă  Kuching[17]. Le camp de Batu Lintang (en) occupĂ© par des prisonniers militaires et civils est libĂ©rĂ© le par la 9e division de l'armĂ©e australienne sous le commandement du brigadier-gĂ©nĂ©ral TC Eastick. Le camp de Sandakan (en) est fermĂ© par les Japonais avant l'invasion alliĂ©e ; la plupart de ses occupants sont morts Ă  la suite de marches de la mort de Sandakan Ă  Ranau. Six hommes ont survĂ©cu en Ă©chappant Ă  cette marche. Sur l'ensemble de ces camps, les Japonais ont dĂ©tenu environ 4 660 prisonniers. À la fin de la guerre, seulement 1 387 prisonniers ont survĂ©cu[18].

Deux journaux japonais, l'Asahi Shinbun, originaire de Tokyo et le Mainichi Shinbun, originaire d'Osaka sont publiés en malais à Bornéo et à CélÚbes et rapportent les nouvelles officielles du gouvernement japonais[10].

Les effets de l'occupation et de la guerre sur les résidents peuvent varier en fonction des populations concernées. Les Japonais autorisent les Malaisiens à maintenir leurs positions dans la fonction publique et la police, tout en surveillant leurs activités. Cependant, certains Malais ont également été maltraités à l'image des Chinois, leurs ennemis de longue date ou des autochtones, tels que les Suluks et les Bajaus, en raison de révoltes menées contre les Japonais[19] - [20] - [21]. Certaines tribus de l'intérieur de l'ßle sont également hostiles aux Japonais[22].

Résistances et opérations Alliées

Révoltes et guérilla

Albert Kwok, un des leaders de la résistance aux Japonais.

Des groupes de guérilla se forment pour résister à l'occupation japonaise. Les guérilleros Kinabalu sont dirigés à l'ouest par Albert Kwok, un partisan du Kuomintang, le parti au pouvoir en Chine, et un autre groupe est dirigé par Mustapha Harun dans le nord. Les guérilleros Kinabalu sont composés de 300 Chinois, de peuples insulaires comme les Suluks et les Bajaus[23] - [24]. Des Dusuns et des Sikhs rejoignent également le soulÚvement contre les Japonais le à la veille de la Journée nationale de la République de Chine. Le soulÚvement est connu sous le nom de révolte de Jesselton. Un religieux musulman, l'imam Marajukim, impliqué dans la résistance philippine à l'occupation japonaise, contribue à l'approvisionnement de Kwok et de la guérilla Kinabalu depuis la Mer du Sulu aux Philippines[25]. Il aide également les Chinois à obtenir le soutien des autochtones dans le soulÚvement[26].

Les Chinois et Suluks initient l'insurrection par une attaque combinĂ©e en mer et par la terre contre les Japonais Ă  Jesselton. Mantanani et d'autres Ăźles ont contribuĂ© en fournissant des navires Ă  la flottille Suluk, dirigĂ©e par les chefs Tuah Panglima Ali et Orang Tuah Panglima Ali[27]. Panglima Ali est le chef principal de la partie navale du soulĂšvement[28]. À terre, Albert Kwok mĂšne une centaine de guĂ©rilleros chinois. Kwok prend d'abord le contrĂŽle des postes de police Ă  Menggatal et Tuaran[29], avant d'attaquer les Japonais par la terre Ă  Jesselton[30], pendant que 200 guĂ©rilleros Suluks et Bajaus attaquent la ville depuis la mer et incendient des entrepĂŽts. Les Dusuns et des Sikhs rejoignent la guĂ©rilla dans l'attaque contre les Japonais. Les Japonais comptent plusieurs dizaines de morts, mais les guĂ©rilleros, mal Ă©quipĂ©s et organisĂ©s, sont repoussĂ©s[31] - [30].

AprĂšs la rĂ©volte, les Japonais punissent la population civile pour avoir soutenu le parti des rebelles, en particulier les Suluks qui ont Ă©tĂ© massacrĂ©s en grand nombre et quasiment exterminĂ©s[32] - [33] - [34]. Entre 3 000 et 4 000 Suluks sont massacrĂ©s en tout[35] - [36]. Le mouvement de guĂ©rilla Kinabalu a pris fin lorsque les Japonais ont assassinĂ© Kwok, Panglima Ali et d'autres guĂ©rilleros le . Le Petagas War Memorial est Ă©rigĂ© par la suite sur le site du massacre[37].

OpĂ©rations alliĂ©es et reconquĂȘte

Jesselton aprÚs les bombardements alliés, 6 octobre 1945.

Entre 1943 et 1945, l'unitĂ© spĂ©ciale Z (en) effectue des opĂ©rations de surveillance, de harcĂšlement, de frappes et de sabotage derriĂšre les lignes japonaises Ă  BornĂ©o. Elle participe Ă©galement Ă  la formation des indigĂšnes Ă  des activitĂ©s de rĂ©sistance. La premiĂšre de ces opĂ©rations est l'Operation Python (1943–44) (en). Peu de dĂ©tails sur ces opĂ©rations ont Ă©tĂ© officiellement publiĂ©s, bien que les dĂ©tails ont Ă©mergĂ© via certains membres du personnel de l'unitĂ© spĂ©ciale Z. On peut noter le parachutage le de Tom Harrisson avec sept agents depuis un Consolidated B-24 Liberator sur un haut plateau occupĂ© par les kelabit[38] - [39] - [40] - [n. 3]. Dans ses mĂ©moires, Jack Wong Sue (en) affirme que les commandos des unitĂ©s spĂ©ciales Z Ă  BornĂ©o ont tuĂ© 1 700 Japonais pour la perte de 112 commandos et qu'ils ont formĂ© plus de 6 000 guĂ©rilleros, jetant les bases pour l'invasion alliĂ©e de BornĂ©o en 1945[41].

De 1942 à 1945, le commandement de la South West Pacific Area mÚne des opérations de bombardement sur les positions japonaises à Bornéo, y compris des attaques dévastatrices sur Brunei, Sandakan, Jesselton et Labuan. Des Consolidated B-24 Liberator de la RAAF effectuent également des raids en 1943 sur les champs de pétrole dans le sud de Balikpapan. Avec la reprise de Morotai en , les bombardiers alliés peuvent atteindre le nord de Bornéo. Le , des Consolidated PBY Catalina commencent à harceler les navires dans les mers au nord-est de Bornéo[42]. Avec l'invasion des Philippines, des bases aériennes sont établies plus prÚs de Bornéo. Les Alliés commencent à attaquer les aérodromes de Bornéo à partir d'[43] - [44]. La base navale de la baie de Brunei est frappée à partir de fin novembre par des B-24 Liberator depuis Morotai[45]. Ces raids sur des cibles militaires et industrielles s'intensifient encore en novembre et décembre[46]. Avec la reprise de Palawan, au large de la pointe nord-est de Bornéo en , les Alliés disposent de bases à moins de 100 milles du nord de Bornéo et opÚrent des raids quasi-continus jusqu'à l'invasion en [47].

Le , la 9e division australienne dĂ©barque Ă  Brunei et Ă  Labuan, en prĂ©lude Ă  une campagne de reconquĂȘte de BornĂ©o. La guerre Ă  BornĂ©o prend fin avec la reddition officielle de la 37e armĂ©e japonaise par le lieutenant-gĂ©nĂ©ral japonais Masao Baba Ă  Labuan le [48].

Notes et références

Notes

  1. Au sujet de l'embargo spĂ©cifique contre le Japon lors de la Seconde Guerre mondiale, on peut consulter l'article ABCD line (en).
  2. Pulau Maida, ć‰ç”°ćł¶ [Maeda-shima]
  3. Un récit autobiographique de cette opération (Semut I, l'une des quatre opérations Semut dans la région) est publié dans World Within en 1959[40].

Références

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  5. Klemen, The capture of Tarakan Island.
  6. Klemen, The capture of Balikpapan.
  7. Klemen, The capture of Bandjermasin.
  8. Japanese Dreams In Borneo, 1943., p. 6.
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  12. Gin 2010, p. Chap. 5 – The partition of Borneo..
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Bibliographie

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