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Yōsuke Matsuoka

Yōsuke Matsuoka (松岡 洋右 Matsuoka Yōsuke), né à Hikari le et mort à Tokyo le , est un homme politique japonais, ministre des Affaires étrangères durant la Seconde Guerre mondiale sous le gouvernement de Fumimaro Konoe et signataire du pacte tripartite faisant entrer le Japon dans l'axe Rome-Berlin-Tokyo en 1940. Il fait partie des 14 criminels de guerre de classe A vénérés au sanctuaire Yasukuni.

Yōsuke Matsuoka
Yōsuke Matsuoka, 1932
Fonctions
Ministre des Affaires étrangères du Japon
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
松岡洋右
Nationalité
Formation
University of Oregon School of Law (en)
Université Meiji
Oakland High School (en)
Activités
Autres informations
Parti politique
Lieu de détention
Distinction

Yōsuke Matsuoka devint célèbre en Occident en 1933 en annonçant le retrait du Japon de la Société des Nations.

Matsuoka signa notamment à Moscou le traité de non-agression russo-japonais en avril 1941, deux mois avant l'invasion allemande en URSS.

Poursuivi par les Américains comme criminel de guerre devant le tribunal de Tokyo, il mourut en prison dans l'attente de son jugement. Il fait partie des 14 criminels de guerre de classe A vénérés au sanctuaire Yasukuni.

Jeunesse

Matsuoka est le quatrième enfant d'un chef d'entreprise de transport maritime au district de Kumage, préfecture de Yamaguchi (aujourd'hui inclus dans la ville d'Hikari). À onze ans, l'entreprise familiale fait faillite et Matsuoka est envoyé en 1893 aux États Unis avec un cousin, sous le patronage des missionnaires de l'Église méthodiste pour apprendre l'anglais. Il s'installe à Portland, Oregon, vivant de prime abord à la mission méthodiste, il est par la suite accueilli par le foyer de la veuve de William Dunbar, qui comprend son fils Lambert et sa sœur Isabelle Dunbar Beveridge. Madame Beveridge fait figure de mère adoptive pour Matsuoka, l'aidant à s'adapter à la société américaine. L'affection de Matsuoka dure jusque bien après son retour au Japon. Elle décède en 1906[1] - [2].

Matsuoka entre au collège Atkinson Grammar School à Portland (qui existe toujours sous l’appellation de Atkinson Elementary School) et par l'influence de madame Beveridge et de la famille Dunbar, il est baptisé par le révérend Kawabe dans l'Église presbytérienne[3] - [4], prenant le nom de Frank Matsuoka. Il déménage à Oakland, Californie, et avec son grand frère Kensuke, intègre la Oakland High School pour un an et demi. Il retourne ensuite à Portland où il étudie le droit, exerçant plusieurs emplois temporaires tels que serveur, vendeur en porte à porte (de café) et interprète pour une entreprise japonaise[5].

Matsuoka est diplômé en droit de l'université de l'Orégon en 1900[6]. Bien que celle-ci ait d'importantes relation avec l'université de Waseda au Japon, Matsuoka envisage un temps d'intégrer une université de l'Ivy League pour ses études post diplôme. Cependant, la mauvaise santé de sa mère le pousse à rentrer au Japon en 1902.

Affaires étrangères

À son retour au japon en 1902, Matsuoka tente d'intégrer sans succès l'université impériale de Tokyo, échec lié à son manque d'accès aux réseaux d'influence et à la non reconnaissance de ses études à l'étranger. En 1904, Il décide d'intégrer l'administration, réussit le concours des affaires étrangères et intègre le ministère. En deux ans, il est accède au poste de vice-consul à Shanghai. Il est par conséquent rattaché au gouverneur général du Guandong, où il fait la connaissance de Gotō Shinpei, alors président des chemins de fer de la Mandchourie du sud et de Yamamoto Jōtarō, travaillant alors pour Mitsui à l'exploitation des ressources naturelles de Mandchourie. En dix-huit ans, Matsuoka gravira rapidement les échelons de la diplomatie japonaise. Il est brièvement nommé au poste de premier secrétaire de l'ambassade japonaise à Washington D.C. en 1914 et membre de la délégation japonaise à la conférence pour la paix de Paris en 1919. Matsuoka travaille en tant que secrétaire du premier ministre Terauchi Masatake et du ministre des Affaires étrangères de Terauchi, Gotō Shinpei, où sa connaissance de l'anglais est un atout. Matsuoka est également un défenseur acharné de l'implication japonaise dans l'intervention en Sibérie contre les bolchéviques durant la guerre civile russe.

Chemins de fer de la Mandchourie du sud et carrière politique

Yōsuke Matsuoka

Matsuoka est nommé Consul du Japon en Chine en 1921, mais refuse d'y retourner en 1922 pour prendre le poste de directeur de la South Manchurian Railway Company, une compagnie de chemin de fer opérant en Mandchourie. En 1927, Matsuoka et promu vice-président de l'entreprise[7]. Il est également responsable de l'extension des mines de charbon à Fushun et de la construction d'une usine de liquéfaction du charbon. Néanmoins, en 1930, il démissionne de la South Manchurian Railway et retourne au Japon. Il se présente à l'élection de la chambre des représentants de la Diète en 1930 pour la préfecture de Yamaguchi avec le soutien du parti politique Rikken Seiyūkai.

Seconde Guerre mondiale

Le 13 avril 1941, à l'issue d'une tournée en Europe où il a visité la Russie, l'Allemagne et l'Italie, et rencontré Hitler, Mussolini, Pie XII et Staline[8], Matsuoka signe avec Molotov le pacte nippo-soviétique de non-agression[9], qui soulagera l'URSS sur le front oriental au moment de l'attaque allemande de juin 1941.

Références

  1. "Matsuoka Honors Woman Kind to Him," Nevada State Journal, April 10, 1933, p2. - "In 1933, after Japan's withdrawal from the League of Nations in Geneva, Matsuoka stopped in Portland on his way back to Japan, and placed a marker at Mrs. Beveridge's gravesite, with an inscription that read, "Raised by the loving hands of Yosuke Matsuoka, in token of the lasting gratitude for the sympathy and gentle kindness of a woman who, next to his mother, shaped his mind and character."
  2. David Jon Lu, Agony of Choice: Matsuoka Yosuke and the Rise and Fall of the Japanese Empire, 1880-1946 (Lexington Books, 2002), pp. 6-7
  3. Current Biography 1941, p563-65
  4. David John Lu, Agony of Choice: Matsuoka Yōsuke and the Rise and Fall of the Japanese Empire, 1880-1946, Lexington Books, (ISBN 978-0-7391-0458-3, lire en ligne), p. 7 :
    « Still, the requirement of unquestioned submission to one God remained alien to him. Religion to him was a mere cultural milieu. While in America, he was happy to be a Christian and become part of its culture. Back in Japan, he was equally conformable playing homage to the Buddha statues in a Shin temple in Murozumi, much to the delight of his mother. As a foreign minister he was remembered for his obsessive desire to worship at Ise and other Shinto shrines. Viewing religion as he did, Matsuoka found no contradiction in these actions. »
  5. Id. at 564
  6. John Terry, « Former Oregonian who died 50 years ago Sunday was a Japanese leader during World War II », Oregonian, (lire en ligne, consulté le )
  7. Yusuke Matsuika, Japan Manchukeo Yearbook, 1938
  8. (en) Time Inc, LIFE, Time Inc, (lire en ligne)
  9. François Garçon, La guerre du Pacifique, Paris-Florence, Casterman-Giunti, , 127 p. (ISBN 2-203-61028-X)
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