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Napoléon Ier et les femmes

L'historien FrĂ©dĂ©ric Masson (NapolĂ©on et les femmes, 1894) attribue Ă  NapolĂ©on Bonaparte cinquante-huit conquĂȘtes[1].

Napoléon et Joséphine, sa premiÚre épouse et impératrice des Français de 1804 à 1809.

Parmi elles, il n'y en a eu qu'une poignée qui ont véritablement eu un impact sur cet important personnage de l'Histoire de France.

Indissociables de l'action politique de NapolĂ©on, ces femmes ont Ă©tĂ© extrĂȘmement dĂ©terminantes lors de certaines grandes dĂ©cisions prises par Bonaparte, qu'il soit Homme de guerre ou bien Homme d'État.

DĂ©crit comme peu courtois avec les femmes, parfois brutal de langage, il manifestait mĂȘme parfois un certain mĂ©pris envers celles qui s'offraient trop facilement Ă  lui[2].

MariĂ© deux fois, il aura en plus deux maĂźtresses trĂšs importantes qui changeront sa vie. D'une part, ÉlĂ©onore Denuelle de La Plaigne, qui lui donnera son premier fils, le comte LĂ©on, ce qui le confortera dans son idĂ©e qu'il n'est pas stĂ©rile, et d'autre part, une maĂźtresse dont il tombera Ă©perdument amoureux, la comtesse Walewska.

NĂ©anmoins, NapolĂ©on dĂ©finit lui-mĂȘme ses amourettes comme n'Ă©tant d'aucune importance. Il dira :

"Joséphine a toujours peur que je tombe amoureux. Ne sait-elle pas que l'amour n'est pas fait pour moi ? Qu'est-ce que l'amour ? Une passion qui laisse tout l'univers d'un cÎté pour ne voir, ne mettre de l'autre que l'objet aimé."[3]

PremiĂšres amours de Bonaparte

Jean Tulard remonte la premiĂšre histoire d'amour de NapolĂ©on Ă  1774, oĂč il a une relation avec une petite amourette prĂ©nommĂ©e Giacominetta [4]. NapolĂ©on Ă©crit dans une lettre Ă  une Emma « Seriez-vous mĂ©chante ou votre cƓur a-t-il Ă©tĂ© donnĂ© ? »[4]. Mais le premier amour, NapolĂ©on le connaĂźtra quelques annĂ©es plus tard, avec une certaine Caroline du Colombier.

Caroline du Colombier

Caroline du Colombier, premiÚre relation, restée chaste, du jeune Napoléon Bonaparte.

ConsidĂ©rĂ©e comme le rĂ©el premier amour innocent de NapolĂ©on Bonaparte, Charlotte Pierre Anne du Colombier, aura une incidence particuliĂšre sur ce jeune sous-lieutenant, tout fraichement sorti de l'École militaire supĂ©rieure de Paris, Ă  la fin de l'annĂ©e 1785. AffectĂ© Ă  un rĂ©giment en garnison Ă  Valence, Bonaparte devient ami avec la famille de Madame du Colombier. Petit Ă  petit, il se lie d'amitiĂ© pour les deux jeunes filles de la famille du Colombier, et particuliĂšrement pour Charlotte Pierre Anne, dite Caroline[5].

NĂ©e en 1761, cela fait d'elle une jeune femme de 25 ans, alors que Bonaparte n'en a que 17 en 1786. Mais cela ne les empĂȘche pas de se frĂ©quenter, de s'apprĂ©cier. NĂ©anmoins, NapolĂ©on dira Ă  Saint-HĂ©lĂšne que leur relation est restĂ©e chaste. Cette relation est dĂ©crite par les fidĂšles de l'Empereur Ă  Saint-HĂ©lĂšne :

« On n'eĂ»t pas pu ĂȘtre plus innocent que nous, disait l'Empereur ; nous nous mĂ©nagions de petits rendez-vous ; je me souviens encore d'un au milieu de l'Ă©tĂ©, au point du jour ; on le croira avec peine, tout notre bonheur se rĂ©duisit Ă  manger des cerises ensemble[6]. »

Mais leur relation doit s'interrompre car Bonaparte se déplace avec son régiment, et il ne peut entretenir d'engagement durable avec Caroline[7].

Resté en bonne relation avec elle, il offrira quelques années plus tard une magnifique bague à celle qui a été son premier amour et qui deviendra plus tard Madame de Bressieux[5].

Désirée Clary

Bernardine-EugĂ©nie-DĂ©sirĂ©e Clary, nĂ©e le Ă  Marseille, est la fille d’un riche marchand de soie marseillais, François Clary[8]. C’est lorsque la famille Bonaparte quitte la Corse en Ă©tĂ© 1793, qu’ils s’installent Ă  Marseille, et petit Ă  petit, pendant cette pĂ©riode troublĂ©e de la RĂ©volution française, se rapprochent de la famille Clary.

Désirée Clary, premiÚre fiancée de Napoléon, et future reine consort de SuÚde.

Les deux familles se frĂ©quentent, et tout le monde voit un mariage se profiler entre les deux filles Clary et les deux aĂźnĂ©s Bonaparte, Joseph et NapolĂ©on. Julie Clary, l’aĂźnĂ©e, est promise Ă  Joseph, qu’elle Ă©pouse en 1794, et DĂ©sirĂ©e est promise Ă  NapolĂ©on, avec qui elle se fiance le [9]. Par cette promesse, DĂ©sirĂ©e devient la premiĂšre fiancĂ©e de NapolĂ©on.

Mais Bonaparte souhaite poursuivre sa brillante carriĂšre, et gagne Paris, mais DĂ©sirĂ©e ne le suit pas. Dans la capitale, Bonaparte frĂ©quente les salons, et se lie d’amitiĂ© avec une belle veuve crĂ©ole, JosĂ©phine de Beauharnais. Bonaparte dĂ©laisse peu Ă  peu sa fiancĂ©e pour JosĂ©phine, et DĂ©sirĂ©e vivra trĂšs mal cette rupture.

Dans les archives nationales de SuĂšde, on peut retrouver une lettre qu’elle aurait envoyĂ©e Ă  Bonaparte aprĂšs leur rupture :

« Vous m'avez rendue malheureuse pour le reste de ma vie, mais j'ai encore la faiblesse de vous pardonner... Vous disiez que vous m'aimiez ? Jamais je ne me marierai, jamais je ne m'engagerai avec un autre
 »[10]

Peu de temps aprĂšs, DĂ©sirĂ©e est prĂ©sentĂ©e Ă  Jean-Baptiste Bernadotte, jeune gĂ©nĂ©ral au physique avantageux et qui se trouve ĂȘtre le rival de Bonaparte. Deux semaines Ă  peine aprĂšs leur premiĂšre rencontre, ils se marient civilement Ă  Sceaux le .

Moins d’un an plus tard, elle donne naissance à un fils, Oscar[8].

Pendant le Directoire, Bernadotte devient ministre de la Guerre, et pendant le rĂšgne de NapolĂ©on, il sera Ă©levĂ© au rang de marĂ©chal d’Empire.

En 1806, Bernadotte devient prince souverain d’un petit État italien proche de Naples, Pontecorvo, mais c’est en 1810 que Bernadotte devient le successeur du vieux roi Charles XIII, au trîne de Suùde et de Norvùge, et il fait alors de sa femme la reine consort de Suùde et de Norvùge, et de son fils, le futur Oscar Ier.

ArrivĂ©e Ă  Stockholm le avec son fils, DĂ©sirĂ©e n’aime ni la Cour de SuĂšde, ni le climat qui avoisine les -20° en cette pĂ©riode-lĂ . Cinq mois lui suffisent pour subir une dĂ©pression, et elle dĂ©cide alors de regagner Paris, oĂč elle restera plus de 10 ans, et servira de diplomate entre NapolĂ©on et la Cour de SuĂšde. Elle n’y retournera qu’en 1823 pour y ĂȘtre couronnĂ©e et y mourir en 1860, ĂągĂ©e de 83 ans.

Elle est considĂ©rĂ©e comme la « mĂšre de la dynastie » de SuĂšde, qui rĂšgne encore aujourd’hui sur le pays[9].

Joséphine de Beauharnais

Alexandre de Beauharnais, guillotiné en 1794, premier époux de Joséphine de Beauharnais

PremiĂšre Ă©pouse de NapolĂ©on, Marie-JosĂšphe-Rose de Tascher de la Pagerie est Ă©galement le premier vĂ©ritable amour de l’Empereur. Elle aura un rĂŽle politique dĂ©terminant dans les dĂ©cisions de l'Empereur.

NĂ©e le , Marie-JosĂšphe-Rose dite JosĂ©phine est nĂ©e aux Antilles, en Martinique de Joseph-Gaspard de Tascher de La Pagerie, lieutenant d’infanterie de marine, et de Rose Claire des Vergers de Sannois. Ses parents Ă©taient de riches colons martiniquais, qui possĂ©daient une plantation de canne Ă  sucre.

Joséphine et son pÚre quittent la Martinique pour s'installer en France à la fin de l'automne de l'année 1779[11].

Le , à l'ùge de 16 ans, elle épouse le vicomte Alexandre de Beauharnais, alors ùgé de 19 ans, jeune lieutenant et fils d'un gouverneur de la Martinique[11]. Peu de temps aprÚs leur mariage, ils auront ensemble deux enfants. EugÚne, né en 1781 et Hortense, née en 1783 et mÚre du futur Napoléon III.

Pendant la RĂ©volution française, Alexandre de Beauharnais, alors lieutenant-gĂ©nĂ©ral de l’armĂ©e du Rhin est accusĂ© de s’ĂȘtre rendu au siĂšge de Mayence de 1793. Le ComitĂ© de sĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale le passe sous la guillotine, et JosĂ©phine a failli le suivre sur l’échafaud. EmprisonnĂ©e au monastĂšre des Carmes de Paris, elle est libĂ©rĂ©e aprĂšs la chute de Robespierre et devient la maĂźtresse de Paul Barras, alors dĂ©putĂ© des Basses-Alpes de la Convention nationale. Ce statut la hisse au niveau des femmes les plus en vue de la bonne sociĂ©tĂ© pendant le Directoire[12].

La rencontre entre Bonaparte et Joséphine

JosĂ©phine de Beauharnais frĂ©quentait la haute sociĂ©tĂ©, sans avoir beaucoup de moyens. NĂ©anmoins, elle parvient Ă  recevoir les personnalitĂ©s les plus importantes de la capitale dans un petit hĂŽtel qu’elle loue dans les quartiers chics. Avec deux enfants Ă  charge, Hortense, 11 ans, et EugĂšne, 13 ans, elle parvient Ă  se maintenir dans ce milieu en multipliant les expĂ©dients[13].

Ce serait lors d’un dĂźner mondain, vers mi-octobre 1795, que Bonaparte aurait fait la rencontre de JosĂ©phine, de six ans son aĂźnĂ©e. Dans sa Vie de NapolĂ©on, Stendhal dĂ©crit Bonaparte comme Ă©tant :

"l'ĂȘtre le plus maigre et le plus singulier que, de ma vie, j'eusse rencontrĂ©. Suivant la mode du temps, il portait des oreilles de chien immenses et qui descendaient jusque sur ses Ă©paules. La mise du gĂ©nĂ©ral Bonaparte n'Ă©tait pas faite pour rassurer. La redingote qu'il portait Ă©tait tellement rĂąpĂ©e, il avait l'air si misĂ©rable que j'eus peine Ă  croire que cet homme fĂ»t gĂ©nĂ©ral."[14]

Bonaparte à la bataille du pont d'Arcole (1796). C'est probablement avec ce physique-là que Joséphine le rencontrera pour la premiÚre fois.

Leur relation ne tarde pas Ă  se nouer. Il tombe immĂ©diatement amoureux d’elle, tandis qu’elle se laisse peu Ă  peu sĂ©duire[15], trouvant un avantage Ă  ĂȘtre la compagne d’un militaire populaire, en pleine ascension sociale, commandant en chef de l'ArmĂ©e de l'IntĂ©rieur, ayant eu l’occasion de prouver sa valeur par les armes, notamment lors du 13 vendĂ©miaire (), oĂč Bonaparte a Ă©crasĂ© la rĂ©bellion monarchiste.

À la suite de leur premiĂšre rencontre les deux amants s'envoient des lettres, fameuses, dans lesquelles on peut dĂ©celer un attachement particulier. Le 6 brumaire an IV () au soir, JosĂ©phine Ă©crit Ă  Bonaparte :

"Vous ne venez plus voir une amie qui vous aime ; vous l'avez tout Ă  fait dĂ©laissĂ©e ; vous avez bien tort, car elle vous est tendrement attachĂ©e. Venez demain septidi dĂ©jeuner avec moi. J'ai besoin de vous voir et de causer avec vous sur vos intĂ©rĂȘts. Bonsoir, mon ami, je vous embrasse. Veuve Beauharnais"[11].

À cette lettre Bonaparte rĂ©pond le jour mĂȘme :

"Je ne conçois pas ce qui a pu donner lieu Ă  votre lettre. Je vous prie de me faire le plaisir de croire que personne ne dĂ©sire autant votre amitiĂ© que moi, et n'est plus prĂȘt que moi Ă  faire quelque chose qui puisse le prouver. Si mes occupations me l'avaient permis, je serais venu moi-mĂȘme porter ma lettre. Buonaparte."[11]

TrĂšs rapidement, ils dĂ©cident de se marier. La mairie de l’ancien 2e arrondissement de Paris accueille alors le mariage civil de Bonaparte et de JosĂ©phine.

Joséphine, une épouse infidÚle

Au surlendemain du mariage, Bonaparte part auprĂšs de ses hommes, en tant que commandant en chef de l’ArmĂ©e d’Italie.

C’est le dĂ©but de la premiĂšre campagne d’Italie de Bonaparte.

Pendant ce temps lĂ , Ă  Paris, JosĂ©phine s’est rapprochĂ©e d’un homme, le capitaine Hippolyte Charles. TrĂšs rapidement, il devient l’amant de JosĂ©phine lorsque Bonaparte sera absent, en Italie[10].

Marie-Louise d'Autriche

Marie-Louise LĂ©opoldine Françoise ThĂ©rĂšse JosĂšphe Lucie de Habsbourg-Lorraine, nĂ©e le Ă  Vienne au palais de la Hofburg, est la seconde Ă©pouse de NapolĂ©on Ier. Fille aĂźnĂ©e de François II, empereur des Romains (François Ier, empereur d’Autriche) et de Marie-ThĂ©rĂšse de Bourbon-Sicile (Marie-ThĂ©rĂšse de Bourbon-Naples), elle est l’arriĂšre-petite-fille de la grande impĂ©ratrice Marie-ThĂ©rĂšse d’Autriche, et la petite-niĂšce de Marie-Antoinette.

Son mariage avec NapolĂ©on n’a pas d’autre but que politique, qui est celui de crĂ©er une alliance entre l’Autriche et la France. En effet, depuis l’exĂ©cution de Marie-Antoinette le et la marche sur Vienne de 1805, les relations entre la France et l’Autriche ne sont pas au beau fixe. De plus, NapolĂ©on a vaincu les armĂ©es autrichiennes Ă  l’issue de la bataille de Wagram, le .

Le mariage entre NapolĂ©on et Marie-Louise apparaĂźt comme une nĂ©cessitĂ©. Alors que JosĂ©phine n’arrive pas Ă  donner d’hĂ©ritier au trĂŽne impĂ©rial, NapolĂ©on est Ă  la recherche d’une prochaine Ă©pouse, une nouvelle impĂ©ratrice, qui pourra assurer le rĂŽle de donner un hĂ©ritier Ă  l’Empire français.

Le , Napoléon et Joséphine divorcent, dans les larmes et les pleurs.

François Ier d’Autriche, qui souhaite apaiser les tensions entre les deux puissances, se met d’accord pour donner sa fille en mariage à l’Empereur. Il s’agit alors de la jeune archiduchesse de 18 ans, Marie-Louise d’Autriche.

À partir de lĂ , tout va trĂšs vite. La marĂ©chal Berthier, qui s’était fait remarquer Ă  la bataille de Wagram, est chargĂ© de reprĂ©senter l’Empereur, et se dĂ©place Ă  Vienne pour faire une demande officielle de la main de Marie-Louise, le .

TrĂšs rapidement, le mariage civil est conclu le , alors que les Ă©poux ne se sont jamais rencontrĂ©s. La jeune mariĂ©e quitte Vienne le pour aller en France, accompagnĂ©e d’un cortĂšge immense de 83 voitures. Deux semaines plus tard, le elle arrive Ă  CompiĂšgne, oĂč NapolĂ©on, impatient, la retrouve. AprĂšs leur premiĂšre rencontre, NapolĂ©on est plutĂŽt satisfait du physique de sa nouvelle Ă©pouse, et ils peuvent enfin consommer leur mariage. Le mariage religieux, lui, sera cĂ©lĂ©brĂ© le , dans le Salon CarrĂ© du Louvre, amĂ©nagĂ© en chapelle, spĂ©cialement pour l’occasion.

Finalement, les nouveaux époux finissent par se plaire mutuellement et le couple impérial donnera naissance un héritier[16].

AprÚs un accouchement difficile de plus de 12 heures, Corvisart réussit à faire accoucher l'impératrice. Napoléon François Joseph Charles Bonaparte, le roi de Rome naßt au palais des Tuileries le . Cent un coups de canons sont alors tirés.

Pendant le rĂšgne de NapolĂ©on, le rĂŽle politique de Marie-Louise reste assez faible. Elle se limite Ă  assumer le rĂŽle de rĂ©gente lorsque l’Empereur part en campagne militaire, et ne se trouve pas sur le territoire français.

MalgrĂ© ce mariage, l’alliance entre l’Autriche et la France se dĂ©noue et la guerre est dĂ©clarĂ©e entre les deux puissances, en 1813. NapolĂ©on, Ă  la tĂȘte de sa Grande ArmĂ©e, qui compte dĂ©sormais un nouveau corps d’armĂ©e, les Marie-Louise, sera battu, et l’armĂ©e française sera contrainte de se retirer, c'est l'Ă©chec de la campagne d'Allemagne[16].

Petit Ă  petit, la coalition arrive Ă  battre les armĂ©es napolĂ©oniennes, et les russes, les autrichiens et les prussiens arrivent aux portes de Paris le . Joseph annonce Ă  Marie-Louise qu’elle doit impĂ©rativement quitter Paris avec le roi de Rome, car l’ennemi risque de les intercepter. Marie-Louise et son fils se rĂ©fugient Ă  Blois, sur les bords de la Loire.

NapolĂ©on est dĂ©fait, il est contraint d’abdiquer le .

AprĂšs son abdication, NapolĂ©on est exilĂ© sur l’üle d’Elbe et Marie-Louise cherchera Ă  le suivre, mais son pĂšre, François Ier la persuadera de revenir Ă  Vienne. Bien qu’elle fasse savoir Ă  de nombreuses reprises qu’elle souhaite revoir NapolĂ©on, elle finira par l’oublier, mĂȘme lorsque NapolĂ©on reprend le pouvoir en 1815, et rencontrera un autre homme, Adam Albert de Neipperg. Marie-Louise et Neipperg s’installent dans le duchĂ© de Parme en Italie, oĂč elle est duchesse, le , et laisse son fils Ă  Vienne, qui deviendra duc de Reichstadt.

AprĂšs la mort de NapolĂ©on sur l’üle de Sainte-HĂ©lĂšne le , Marie-Louise peut enfin Ă©pouser son amant le , qui devient Prince-consort de Parme et de Plaisance.

Ensemble ils auront quatre enfants, Albertine de Montenuovo, née en 1817, Guglielmo Alberto di Montenuovo, né en 1819, Mathilde de Montenuovo, née en 1821 et Gustavo de Montenuovo, né en 1823.

Quelques annĂ©es plus tard, Neipperg meurt en 1829, Ă  l’ñge de 53 ans. Trois ans plus tard, le fils de Marie-Louise, duc de Reichstadt meurt, en 1832, Ă  l’ñge de 21 ans, d’une tuberculose.

Elle épousera alors en troisiÚmes noces le comte Charles-René de Bombelles en 1834, et finira sa vie avec lui[16].

À Parme, le , Marie-Louise d’Autriche meurt d’une mort douce alors qu’elle souffrait d’une pleurĂ©sie rhumatoĂŻde. Elle Ă©tait ĂągĂ©e de 56 ans.

Les maßtresses impériales

Tout au long de son rĂšgne, en France, ou pendant ses campagnes militaires, NapolĂ©on cultivera des maĂźtresses, des femmes qui s'offriront Ă  lui, dans un but politique ou bien par amour. Parmi ces femmes, deux ont Ă©tĂ© trĂšs importantes. Il s'agit d'ÉlĂ©onore Denuelle et de Marie Walewska.

ÉlĂ©onore Denuelle de La Plaigne

NĂ©e le Ă  Paris, rue PoissonniĂšre, ÉlĂ©onore Denuelle de La Plaigne fut baptisĂ©e le 14 Ă  l’Église Saint-Eustache de Paris. DĂšs son enfance, elle est mise en pension Ă  Saint-Germain-en-Laye chez Madame Campan, avec qui elle restera trĂšs proche.

Un jour, emmenĂ©e au théùtre de la GaĂźtĂ© par sa mĂšre, elle y fera la rencontre d’un homme, Jean-HonorĂ©-François Revel, avec qui elle se mariera Ă  Saint-Germain-en-Laye le . Mais son mari, n’était pas un homme de bien, et fut arrĂȘtĂ©, puis condamnĂ© Ă  deux ans de prison pour « faux en Ă©critures privĂ©es ». Toujours mariĂ©e mais cĂ©libataire, elle ira retrouver une ancienne camarde de classe, Caroline Bonaparte, devenue Son Altesse ImpĂ©riale, la princesse Caroline Murat, petite sƓur de NapolĂ©on. Cela lui permettra de rester auprĂšs d’elle et de devenir lectrice de Caroline. Peu de temps aprĂšs, elle divorce de Revel, le , mais ce dernier essaiera longtemps de faire annuler ce divorce[17].

Devenue dame du palais et lectrice de Sa MajestĂ© ImpĂ©riale, JosĂ©phine, elle se rapprocha de NapolĂ©on, pour devenir sa maĂźtresse au cours de l’annĂ©e 1806.

En campagne militaire Ă  Pultusk, le , NapolĂ©on reçoit une nouvelle : ÉlĂ©onore a accouchĂ© d’un enfant, le , au 29 rue de la Victoire Ă  Paris[18]. C’est le premier enfant de NapolĂ©on. La naissance du petit LĂ©on est un Ă©vĂ©nement trĂšs important pour l’Empereur. Il sait enfin qu’il n’est pas stĂ©rile, et que c’est bien JosĂ©phine qui n’arrive pas Ă  lui donner d’enfant.

Mais NapolĂ©on ne reverra plus jamais ÉlĂ©onore et son fils, il s’occupera d’eux Ă  distance en leur versant des pensions. Par ailleurs, NapolĂ©on se chargera de trouver un mari Ă  ÉlĂ©onore, un jeune lieutenant de 15e rĂ©giment d’infanterie, Philippe Augier de la Sauzaye, avec qui elle se maria le Ă  la mairie de l’ancien 10e arrondissement de Paris. Mais leur mariage sera de courte durĂ©e, car, engagĂ© dans la campagne de Russie, Philippe Augier de la Sauzaye trouvera la mort Ă  la BerĂ©zina, le .

ÉlĂ©onore se remariera plus tard, avec le comte Charles-Auguste-Émile-Louis de Luxbourg le . Ils resteront mariĂ©s trente-cinq ans, jusqu’à ce que celui-ci meurt le . Presque vingt ans plus tard, ce sera au tour d'ÉlĂ©onore de mourir, le , dans son bel appartement du boulevard Malesherbes.

Elle avait 81 ans[18].

Marie Walewska, la "femme polonaise de Napoléon"

Marie Walewska

Maria ƁączyƄska est nĂ©e le Ă  Kiernozia en Pologne. Lorsqu’elle a huit ans elle perd son pĂšre, qui a Ă©tĂ© tuĂ© Ă  cause des rĂ©pressions russes, et cela Ă©veillera en elle une vĂ©ritable mĂ©fiance envers les russes. ConsidĂ©rĂ©e comme trĂšs belle, blonde aux grands yeux bleus[19], elle sera mariĂ©e au comte Athenase (ou Anastazy) Walewski, alors qu'elle refusait d'Ă©pouser un jeune russe. Au moment du mariage, elle n’a que 17 ans, lui, a presque 70 ans[20], il est veuf pour la seconde fois, et l'aĂźnĂ© de ses petits-enfants avait neuf ans de plus que Marie. NĂ©anmoins, il fait partie d'une des familles les plus puissantes de Pologne, il Ă©tait trĂšs riche, et Ă©tait l'ancien chambellan du roi[19]. Ensemble, ils auront un fils en 1805, Antoine[21].

"La femme polonaise de Napoléon"

Une coalition europĂ©enne s'est formĂ©e contre la France de NapolĂ©on, ce qui le motive Ă  commencer la campagne de Pologne en 1806. C'est lors de cette campagne qu’il rencontrera Marie, le 1er janvier 1807, NapolĂ©on entre Ă  Bronie[19], oĂč il est accueilli par prĂšs d'un million de polonais[22]. Il est vĂ©ritablement perçu comme le libĂ©rateur du pays, un espoir. En effet, depuis la fin du XVIIIĂšme siĂšcle, la Pologne est partagĂ©e entre la Prusse, l'Autriche et surtout la Russie[22].

Par la suite, l'Empereur la reverra lors d'un bal.

Elle est poussĂ©e par le peuple polonais Ă  devenir la maĂźtresse de l’Empereur français, afin d’essayer de l’influencer, qu'il protĂšge la Pologne, notamment de la rĂ©pression russe.

Petit Ă  petit, ils tombent rĂ©ciproquement trĂšs amoureux l’un de l’autre, et donneront naissance Ă  un fils, Alexandre Walewski, nĂ© le [21].

Elle restera trĂšs fidĂšle Ă  NapolĂ©on jusqu’à son exil pour Saint-HĂ©lĂšne, avant de mourir en 1817 Ă  l’ñge de 31 ans d’une fiĂšvre puerpĂ©rale, lors d'un accouchement[20].

La descendance de Napoléon Bonaparte

Descendance légitime de Napoléon

AprĂšs son divorce avec JosĂ©phine de Beauharnais, NapolĂ©on se marie une seconde fois, le 2 avril 1810 avec l’archiduchesse Marie-Louise d’Autriche, qui lui donne un fils onze mois plus tard :

Annexe

Bibliographie

  • Jean Savant, NapolĂ©on et les femmes, AcadĂ©mie d'histoire, , 45 p. (lire en ligne)
  • AndrĂ© Castelot, NapolĂ©on et les femmes, Perrin, , 285 p. (ISBN 978-2-262-01408-7, lire en ligne)
  • FrĂ©dĂ©ric Masson et Jean Tulard, NapolĂ©on et les femmes, Chaintreaux, Éditions France-Empire monde, , 241 p. (ISBN 978-2-7048-1088-8)
  • I. Mansour Thiam, NapolĂ©on et les femmes, SPM, , 144 p. (ISBN 978-2-336-33131-7, lire en ligne)

Lien externe

Notes et références

  1. Catherine Golliau, « Napoléon ou le goût des femmes », sur lepoint.fr, .
  2. Napoléon Bonaparte, Larousse, 2004
  3. Joséphine : Désir et Ambition, 2015
  4. Jean Tulard, « Napoléon et les femmes », sur napoleon1er.fr.
  5. « La bague donnée par Napoléon à son premier amour est en vente », sur parismatch.com,
  6. Maurice Gagneur, Napoléon d'aprÚs le Mémorial de Sainte-HélÚne, Paris, Librairie Delagrave, , 324 p.
  7. « Caroline du Colombier (Amie de Napoléon) », sur du-colombier.fr,
  8. « Portrait de Bernardine-Eugénie-Désirée Clary, princesse de Pontecorvo », sur napoleon.org.
  9. « Désirée Clary, son incroyable destin de Marseille à Stockholm », sur pointdevue.fr, .
  10. Michel de Decker, Napoléon : Les Coquettes de l'Empereur, .
  11. Jacques Haumont, Lettres de Napoléon à Joséphine et de Joséphine à Napoléon, Paris, Jean de Bonnot, , 425 p.
  12. « Joséphine de Beauharnais (1763-1814) », sur herodote.net
  13. « NapolĂ©on et JosĂ©phine – La gĂ©nĂ©rale Bonaparte », sur napoleonbonaparte.wordpress.com,
  14. Stendhal, Vie de Napoléon, 1817-1818
  15. « Bonaparte et Joséphine: l'un fou amoureux, l'autre conquise par son ambition », sur lexpress.fr,
  16. « L’impĂ©ratrice Marie-Louise (1791-1847) », sur napoleon.org
  17. « Denuelle de La Plaigne, ÉlĂ©onore, (1787-1868) maĂźtresse de NapolĂ©on, mĂšre du comte LĂ©on », sur napoleon.org
  18. « ÉlĂ©onore Denuelle de la Plaigne. (1787-1868) », sur napoleonprisonnier.com
  19. Frédéric Masson, Marie Walewska, Paris, Librairie Borel,
  20. « Portrait de Marie Walewska », sur musee-armee.fr
  21. Claude Dufresne, Marie Walewska, Pygmalion,
  22. « Au cƓur de l'histoire: La comtesse Marie Walewska, la femme tant aimĂ©e de NapolĂ©on (Franck Ferrand) »
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