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Alexandre de Beauharnais

Alexandre François Marie, vicomte de Beauharnais, né à Fort-Royal (Martinique) le et mort guillotiné à Paris le 5 thermidor an II (), est un militaire français. Il entra dans la 1re compagnie des mousquetaires en 1775 et fut sous-lieutenant dans le régiment de Sarre-Infanterie. Il fut également le premier mari de Joséphine de Beauharnais.

Alexandre de Beauharnais
Alexandre de Beauharnais
Alexandre de Beauharnais par Georges Rouget.

Naissance
Fort-Royal, Martinique (France)
Décès
Place du Trône-Renversé, Paris (France)
Origine Française
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Arme Infanterie
Grade Général de division
Années de service 1775 – 1794
Commandement Armée du Rhin
Conflits Guerres de la RĂ©volution
Faits d'armes Siège de Mayence
Autres fonctions député et président de l'Assemblée Nationale Constituante
Famille Beauharnais
Signature de Alexandre de Beauharnais

Biographie

Famille

Fils de François de Beauharnais (1714-1800), baron de Beauville, marquis de La Ferté-Beauharnais et de Henriette Pyvart de Chastullé, il est né en 1760 à la Martinique. C'est le frère cadet de François de Beauharnais (1756-1846), marquis de La Ferté-Beauharnais. Sa marraine n'est autre que Désirée Renaudin, née Tascher de la Pagerie, la maîtresse de son père. C'est elle qui suggérera au vieux marquis qu'Alexandre pourrait épouser l'une de ses nièces : Catherine Désirée ou Marie-Josèphe-Rose. La première étant décédée en 1777, ce sera la seconde qui sera choisie. Elle n'a que seize ans.

Il ira au collège du Plessis à Paris, puis passera deux ans à l'université de Heidelberg en Allemagne avant d'intégrer l'armée. Il aura une sous-lieutenance au régiment Sarre-Infanterie en 1776, étant notamment en garnison dans la région du Conquet et au Fort de Bertheaume jusqu'en 1779[1].

Mais il sait déjà que sa carrière ne sera pas celle qu'il attendait : sa famille, ayant des titres de noblesse d'ancienneté insuffisante, ne pouvait être "présentée" à la Cour ni accéder aux carrosses royaux. Malgré de nombreuses absences de son régiment, il sera pourtant nommé Capitaine en 1779.

Il épouse le en l'église Saint-Sulpice de Noisy-le-Grand, Marie-Josèphe de Tascher de la Pagerie, qui sera mieux connue sous le nom de Joséphine de Beauharnais, future impératrice des Français, dont il eut deux enfants, Eugène en 1781, et Hortense en 1783.

Carrière militaire

Il aura un protecteur puissant en la personne du duc de la Rochefoucauld qui lui assurera un début de carrière relativement facile, malgré ses absences répétées. Il commence par servir dans le régiment Sarre-Infanterie comme sous-lieutenant. En septembre 1782, trouvant que son avancement n'est pas assez rapide, il se porte volontaire pour aller combattre les Anglais à la Martinique. Mais quand il arrive, la guerre est finie, avec le traité de Versailles de janvier 1783. Le , il entre dans le régiment Royal-Champagne cavalerie et sera major en 1788.

Carrière politique

Le bailliage de Blois va l'envoyer comme représentant de la noblesse aux États Généraux, puis il sera élu à l'Assemblée constituante où il aura un rôle actif dans les événements de la nuit du 4 août destinés à mettre fin au système féodal. Il fera partie des Jacobins qu'il présidera, et occupera le fauteuil de la présidence de l'assemblée constituante le lors de la fuite du roi.

Retour au service actif

Ă€ la fin de l'AssemblĂ©e constituante en septembre, ses membres n'Ă©tant pas rĂ©-Ă©ligibles, il doit rejoindre l'armĂ©e. Il est depuis le adjudant-gĂ©nĂ©ral avec rang de lieutenant-colonel. En avril 1792, il part pour l'armĂ©e du Nord ; il commanda le camp de Soissons, sous les ordres de Custine. En mai il est promu adjudant-gĂ©nĂ©ral avec rang de colonel et envoyĂ© Ă  Metz sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Luckner. Le , il est promu marĂ©chal de camp (gĂ©nĂ©ral de brigade) et chef d'État-major dans l'armĂ©e en formation Ă  Strasbourg. Le , il est lieutenant gĂ©nĂ©ral commandant de la division du Haut-Rhin. Le , il devient commandant en chef de l'armĂ©e du Rhin. Le , il est proposĂ© pour ĂŞtre nommĂ© ministre de la Guerre, mais il refuse. Le poste est particulièrement risquĂ© pour un « ci-devant Â» (terme utilisĂ© pour dĂ©signer un ancien aristocrate).

Après la perte de Mayence, le , qui lui est attribuée, il démissionne et rentre chez lui sans ordre de son ministère. Il consacre ainsi six mois à la gestion de La Ferté-Beauharnais en tant que maire. Finalement arrêté en janvier 1794, il comparaît devant le Tribunal révolutionnaire pour trahison et complicité de conspiration et est enfermé dans la prison des Carmes où son épouse le suit peu après. Le , il est condamné à mort, guillotiné à Paris le 5 thermidor an II () sur la place du Trône-Renversé (aujourd'hui place de la Nation), et inhumé dans une des fosses du cimetière de Picpus.

Il fut l'amant d'AmĂ©lie ZĂ©phyrine de Salm-Kyrburg, Ă©pouse du prince Aloys Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen et son dernier amour sera Delphine de Custine qu'il rencontre Ă  la prison des Carmes pendant que son Ă©pouse file des amours tumultueuses avec le gĂ©nĂ©ral Hoche, et sera Ă©pargnĂ©e par « la grande faucheuse de la RĂ©volution Â».

Postérité

Alexandre de Beauharnais aura deux enfants : un fils, Eugène qui sera vice-roi d'Italie après avoir été adopté par Napoléon, une fille Hortense, la reine Hortense, qui sera reine de Hollande, que Napoléon adopta également. Par elle, il est le grand-père de Napoléon III.

Il laissera en outre une fille illégitime, Marie-Adélaïde dite Adèle (Cherbourg, 1786 - Paris, 1869), née de Sophie de La Ferté[2], et qui épousa en 1804 François-Michel-Auguste Lecomte, capitaine d'infanterie et aide de camp du général Meunier[3].

Les papiers personnels d'Alexandre de Beauharnais et de la famille Beauharnais sont conservés aux Archives nationales sous la cote 251AP[4].

Notes et références

  1. « phase-iroise.fr/spip.php?artic… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  2. Erick Noël, Les Beauharnais: une fortune antillaise, 1756-1796, Droz, 2003
  3. Bernard Chevallier et Christophe Pincemaille, L'impératrice Joséphine, Paris, Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot » (no 309), , 507 p. (ISBN 978-2-228-89532-3, OCLC 51492689), p. 478
  4. « Archives nationales »

Sources

  • Jean-Claude Fauveau, JosĂ©phine, l'impĂ©ratrice crĂ©ole : l'esclavage aux Antilles et la traite pendant la RĂ©volution française, Paris, Éditions L'Harmattan, coll. « Roman historique », , 390 p. (ISBN 978-2-296-11293-3, OCLC 758697251, prĂ©sentation en ligne).

Articles connexes

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