Maoris (Nouvelle-ZĂ©lande)
Les Maoris de Nouvelle-ZĂ©lande (en maori de Nouvelle-ZĂ©lande : mÄori, prononcer /maËori/) sont des populations polynĂ©siennes autochtones de Nouvelle-ZĂ©lande. Ils s'y seraient installĂ©s par vagues successives Ă partir du VIIIe siĂšcle. Ils sont aujourd'hui plus de 892 000[1], soit 17,4 % de la population nĂ©o-zĂ©landaise, auxquels il faut ajouter une diaspora de plus de 140 000 personnes dont une grande majoritĂ© vit en Australie.
Nouvelle-ZĂ©lande | 892 200 (2022)[1] |
---|---|
Australie | 142 106 (2016)[2] |
Royaume-Uni | environ 8 000 (2000) |
Population totale | 1 025 406 |
Langues | Maori et anglais |
---|---|
Religions | Irréligion, christianisme (presbytérianisme, mormons), religions traditionnelles |
Ethnies liées | Polynésiens |
Dans les lĂ©gendes et les traditions orales, le mot mÄori distingue les ĂȘtres humains mortels des dieux et des esprits. Ce mot se retrouve dans les autres langues polynĂ©siennes comme lâhawaĂŻen ou le marquisien (Maoli), le tahitien (Maohi) et le maori des Ăźles Cook, avec un sens identique. Les premiers visiteurs europĂ©ens des Ăźles de Nouvelle-ZĂ©lande (les « Pakehas » arrivĂ©s au XVIIIe siĂšcle) ont dĂ©signĂ© le peuple quâils y ont trouvĂ© par des termes variĂ©s comme « indiens », « aborigĂšnes », « natifs » ou encore « NĂ©o-ZĂ©landais ». C'est au contact de ces Ă©trangers que ces populations ont commencĂ© Ă se dĂ©signer d'abord sous le terme de tangata mÄori (« homme ordinaire, autochtone »), pour finalement ne garder que mÄori. En 1947, le DĂ©partement des Affaires indigĂšnes a Ă©tĂ© renommĂ© DĂ©partement des Affaires maories, consacrant ainsi la reconnaissance de ce terme. Dans la culture maorie, chaque tribu (iwi), chaque sous-tribu (hapu), chaque individu est dotĂ© d'un mana. Dans le mana, les valeurs de loyautĂ© et de solidaritĂ© comptent davantage que les hiĂ©rarchies de rang ou de fortune.
La gĂ©nĂ©alogie (whakapapa) est la constante prĂ©occupation des Maoris, capables de dĂ©cliner la liste de leurs ancĂȘtres jusqu'au premier d'entre eux, migrant de la lointaine et mythique Hawaiki, vingt ou trente gĂ©nĂ©rations plus tĂŽt.
Origines
Arrivée en Nouvelle-Zélande
à partir de 3000 av. J.-C., une région, qui part de l'archipel Bismarck à l'ouest, jusqu'aux ßles Samoa à l'est, est occupée par la culture Lapita. Ces peuples sont les premiers à avoir habité les ßles Fidji, les ßles Samoa et les ßles Tonga. De nombreuses autres civilisations ont aussi rayonné depuis cette base dans toutes les ßles à proximité, par exemple en Nouvelle-Calédonie. Plus tard, ces peuples colonisent un triangle d'ßles plus à l'est, formé par Hawaï au nord, l'ßle de Pùques à l'est et la Nouvelle-Zélande au sud[3].
Le siÚcle d'arrivée des premiers colons en Nouvelle-Zélande n'est pas connu avec certitude. Certains auteurs parlent d'une arrivée entre le milieu et la fin du Ier millénaire apr. J.-C. La majorité des ethnologues penche désormais pour une installation entre 1000 et 1100 apr. J.-C. 1300 est une autre possibilité étudiée, mais cela suppose une arrivée massive de colons ou bien une augmentation rapide de la population pour expliquer l'étendue du développement de la civilisation en 1500[3] - [4].
Les ßles Chatham sont colonisées aprÚs la Nouvelle-Zélande, et cette population ne sera redécouverte par les explorateurs européens qu'en 1791[4].
Des preuves archĂ©ologiques et linguistiques (Sutton 1994) suggĂšrent quâil y a eu probablement plusieurs vagues dâimmigration de lâEst de la PolynĂ©sie vers la Nouvelle-ZĂ©lande.
Installation
La Nouvelle-ZĂ©lande se rĂ©vĂšle une terre trĂšs accueillante pour ses nouveaux habitants. Ă leur arrivĂ©e, les colons s'installent surtout prĂšs des littoraux, plutĂŽt vers la cĂŽte Est, plus hospitaliĂšre. Les territoires intĂ©rieurs ne sont qu'explorĂ©s et servent de rĂ©serves de pierre pour la construction et les outils. Les colons introduisent deux espĂšces mammifĂšres, le chien et le rat polynĂ©sien, et des espĂšces indigĂšnes sont chassĂ©es, comme le phoque, beaucoup d'oiseaux et de poissons, qui fournissent les protĂ©ines essentielles aux repas. Le cas du moa est plus particulier, car ce grand oiseau inapte au vol est chassĂ© Ă la fois pour sa viande, ses Ćufs, ses os et sans doute pour sa peau qui sert de vĂȘtements. En quelques siĂšcles Ă peine, l'espĂšce s'Ă©teint[5]. L'arrivĂ©e des Maoris a Ă©galement causĂ© la disparition de l'Aigle gĂ©ant de Haast[6].
Plusieurs plantes sont aussi introduites, comme le taro, l'igname ou le mûrier à papier, uniquement dans la moitié nord de l'ßle, au climat plus chaud. L'adaptation de la patate douce, elle aussi apportée lors de l'émigration, aux cycles climatiques tempérés annuels est un succÚs majeur, qui permet d'étendre les lieux d'établissement des Maoris[5].
Interactions avec les Européens avant 1840
Lâinstallation des EuropĂ©ens en Nouvelle-ZĂ©lande est relativement rĂ©cente. Lâhistorien nĂ©o-zĂ©landais Michael King (1945-2004) dĂ©crit les MÄoris comme Ă©tant « la derniĂšre communautĂ© humaine majeure de la terre qui nâait pas Ă©tĂ© touchĂ©e ni affectĂ©e par le vaste monde »[7].
En 1642, la Compagnie nĂ©erlandaise des Indes orientales envoie Abel Tasman, qui aborde l'Ăźle du sud de la Nouvelle-ZĂ©lande. Il repart aussitĂŽt face Ă l'hostilitĂ© des autochtones. Les premiers explorateurs europĂ©ens y compris Abel Tasman et le capitaine James Cook (qui a visitĂ© la Nouvelle-ZĂ©lande pour la premiĂšre fois en 1769) ont rapportĂ© leur rencontre avec les MÄoris[8].
Ces premiers rapports dĂ©crivent les MÄoris comme une race de guerriers fĂ©roces et fiers. Des conflits inter-tribaux se produisent frĂ©quemment Ă cette pĂ©riode, les vainqueurs rĂ©duisent en esclavage les vaincus et parfois les dĂ©vorent.
L'introduction de la patate douce a accru les activités et la population.
DĂšs le dĂ©but de lâannĂ©e 1780, les MÄoris ont eu des contacts avec les chasseurs de baleines et de phoques. Certains se sont mĂȘme fait embaucher sur des navires Ă©trangers. Un flot continu de prisonniers australiens en fuite et de dĂ©serteurs provenant des navires de passage expose Ă©galement la population des autochtones nĂ©o-zĂ©landais aux influences extĂ©rieures. Des chefs tels que Hongi Hika, qui sera prĂ©sentĂ© au roi George IV en 1820, invitent activement la venue de commerçants europĂ©ens, pour bĂ©nĂ©ficier de technologies, de savoirs et d'armes europĂ©ennes, et les instrumentaliser Ă leurs propres fins.
Pour lâannĂ©e 1830, les estimations Ă©valuent le nombre de Pakeha (EuropĂ©ens), vivant parmi les MÄoris, Ă prĂšs de 2 000. Le statut des nouveaux venus varie de celui dâesclave Ă celui de conseiller haut placĂ©, et de celui de prisonnier Ă celui dâEuropĂ©en « maorisĂ© » qui a abandonnĂ© la culture europĂ©enne jusquâĂ sâidentifier comme mÄori. De nombreux MÄoris apprĂ©cient les Pakehas pour leur capacitĂ© Ă dĂ©crire la culture et les techniques europĂ©ennes et pour leur habiletĂ© Ă obtenir des articles en commerçant, en particulier des armes. Ces EuropĂ©ens, devenus des natifs, en sont venus Ă ĂȘtre connus sous le nom de « Pakeha MÄoris ». Lorsque Pomare (en) prend la tĂȘte dâun soulĂšvement contre Titore (en) en 1838, il compte 132 mercenaires Pakeha parmi ses guerriers. Frederick Edward Maning (en), un des premiers colons, Ă©crit deux comptes rendus pittoresques sur la vie Ă cette Ă©poque qui sont devenus des classiques de la littĂ©rature nĂ©o-zĂ©landaise : Old New Zealand (« La vieille Nouvelle-ZĂ©lande ») et History of the War in the North of New Zealand against the Chief Heke » (« Lâhistoire de la guerre dans le nord de la Nouvelle-ZĂ©lande contre le chef Heke »).
Durant cette pĂ©riode, lâacquisition de mousquets par les tribus en contact Ă©troit avec les visiteurs europĂ©ens, Ă commencer par les Ngapuhi de Hongi Hika, dĂ©stabilise lâĂ©quilibre entre les tribus mÄories. Il en rĂ©sulte une pĂ©riode de guerres inter-tribales sanglantes, connue sous le nom de « guerres des Mousquets » (The Musket Wars), dont les consĂ©quences sont une vĂ©ritable extermination de nombreuses tribus et la dĂ©portation dâautres hors de leur territoire traditionnel. Des Ă©pidĂ©mies apportĂ©es par les EuropĂ©ens tuent Ă©galement un nombre important, quoique indĂ©terminĂ©, de MÄoris durant cette pĂ©riode. Les estimations varient entre dix et cinquante pour cent de morts.
Avec lâaugmentation de lâactivitĂ© des missionnaires europĂ©ens, lâintensification de la colonisation dans les annĂ©es 1830 ainsi que lâabsence de lois pour rĂ©glementer la vie des nouveaux colons, la couronne britannique, en tant que premiĂšre puissance mondiale, commence Ă subir des pressions pour intervenir et mettre de lâordre dans la rĂ©gion.
Les relations avec les colons europĂ©ens et leurs descendants n'ont pas toujours Ă©tĂ© pacifiques. Aujourd'hui encore, elles demeurent complexes, parfois mĂȘme tendues.
De 1840 Ă 1890
Finalement, cette situation conduisit le Royaume-Uni Ă envoyer William Hobson avec lâordre de prendre possession de la Nouvelle-ZĂ©lande. Avant quâil nâarrive, la reine Victoria annexa la Nouvelle-ZĂ©lande par le biais dâune proclamation royale en janvier 1840. Lors de son arrivĂ©e en fĂ©vrier, Hobson nĂ©gocia le traitĂ© de Waitangi avec les chefs du nord - parmi lesquels Tamati Waka Nene, son frĂšre Eruera Maihi Patuone (en), et Hone Heke, de lâiwi locale Ngapuhi. De nombreux autres chefs mÄoris (bien quâils nâen comprissent pas toujours toute la signification) ont par la suite signĂ© ce traitĂ©. Il fit des MÄoris des sujets de la Couronne britannique en Ă©change de la garantie de lâintĂ©gritĂ© de leur droit de propriĂ©tĂ© de leur terre et de la conservation de lâautonomie des tribus.
En dĂ©pit de quelques incidents, les deux parties ratifiĂšrent ce traitĂ© basĂ© sur la collaboration avec enthousiasme. Les MÄoris constituaient une bonne affaire, car ils fournissaient de la nourriture et dâautres produits aux marchĂ©s locaux et Ă©trangers. En rĂ©alitĂ©, il est probable que le gouvernement britannique signa ce traitĂ© pour contrecarrer l'influence des Français et des AmĂ©ricains dans la rĂ©gion. Il fait, encore de nos jours, l'objet de controverses et d'interprĂ©tations diverses.
Ce traitĂ©, s'il soumet les populations mÄories Ă la domination coloniale, leur Ă©vite en revanche le quasi-gĂ©nocide dâautres peuples autochtones (comme les aborigĂšnes dâAustralie). Les autoritĂ©s britanniques adoptent un brutale politique d'assimilation culturelle. Lâenseignement de la langue maorie dans les Ă©coles nĂ©o-zĂ©landaises est alors strictement interdit[9].
Le gouverneur George Grey (1845-1855 et 1861-1868) fut un des premiers colons Ă apprendre le mÄori et il consigna une grande partie de la mythologie.
Dans les annĂ©es 1860, des polĂ©miques sur lâachat de terres controversĂ©es et la tentative des MÄoris de la rĂ©gion du Waikato dâĂ©tablir une monarchie concurrente (KÄ«ngitanga) sur le modĂšle britannique conduisit aux guerres maories. Bien quâelles aient fait relativement peu de morts, le gouvernement colonial confisqua de vastes parcelles de terre mÄories en reprĂ©sailles Ă ce qui fut considĂ©rĂ© comme une rĂ©bellion, et ce alors mĂȘme que lâaction militaire Ă©tait une initiative de la couronne britannique contre ses propres sujets. Dans certains cas ces confiscations arbitraires se sont faites sans chercher Ă savoir si la tribu en question Ă©tait rĂ©ellement impliquĂ©e ou non dans la participation Ă la guerre. En effet, certaines tribus ont luttĂ© activement contre la couronne, mais dâautres (connues sous le nom de kupapa) ont luttĂ© pour soutenir le gouvernement britannique. Un mouvement de rĂ©sistance passive sâest dĂ©veloppĂ© dans la colonie de Parihaka (en) dans la rĂ©gion du Taranaki, mais les troupes britanniques ont dispersĂ© les dissidents en 1881.
Avec la perte de la plupart de leurs terres, les MÄoris sont entrĂ©s dans une pĂ©riode de dĂ©clin. Et vers la fin du XIXe siĂšcle, la plupart des gens pensaient que les populations mÄories cesseraient bientĂŽt dâexister en tant que race Ă part entiĂšre et quâelles seraient rapidement assimilĂ©es par les populations europĂ©ennes.
Personnalités
- Pokaia (?-1807)
- Eruera Maihi Patuone (en) (1764c-1872)
- Te Rauparaha (1765c-1849), auteur du Ka mate
- Te Ruki Kawiti (en) (1770c-1854)
- Tamati Waka Nene (1785c-1871)
- NĆpera Panakareao (en) (?-1856)
- Aperahama Taonui (en) (?-1882)
- Potatau Te Wherowhero (1800c-1860)
- Wiremu Tamihana (en) (1805c-1866)
- Hone Heke (1807c-1850)
- Mete Paetahi (1813-1883)
- TÄwhiao (1822-1894)
- Titokowaru (1823c-1888)
- Wiremu Kīngi Maketƫ (en) (1824c-1842)
- Te Whiti o Rongomai (1830c-1907)
- Te Kooti (1832c-1893)
- Tupu Atanatiu Taingakawa Te Waharoa (en) (1844-1929)
Mouvements
- Pai MÄrire (en), Te Ua HaumÄne, Hauhau
- Monarchie maori
- Ringatu (1868-)
- Tribus unies de Nouvelle-ZĂ©lande (1835-1840)
Renaissance
Le dĂ©clin annoncĂ© des populations mÄories nâa pas eu lieu et elles ont mĂȘme retrouvĂ© leur vitalitĂ©. En dĂ©pit dâun grand nombre de mariages mixtes entre les populations mÄories et europĂ©ennes, beaucoup de MÄoris ont conservĂ© leur identitĂ© culturelle.
Le gouvernement nĂ©o-zĂ©landais dĂ©cida dâexempter les MÄoris de la conscription militaire qui sâappliquait aux autres citoyens durant la Seconde Guerre mondiale. NĂ©anmoins, des volontaires mÄoris en grand nombre dĂ©cidĂšrent de sâengager pour former le 28e bataillon ou Bataillon MÄori, qui sâacquitta fidĂšlement de sa tĂąche notamment en CrĂšte, en Afrique du Nord et en Italie. En tout, 17 000 MÄoris prirent part Ă la guerre.
Depuis les annĂ©es 1960, les MÄoris vivent une renaissance culturelle. La reconnaissance par le gouvernement travailliste de la croissance du pouvoir politique MÄori ainsi que lâactivisme politique des MÄoris a conduit Ă des restitutions et Ă des indemnisations, quoique encore limitĂ©es, en ce qui concerne la confiscation de territoires et la violation des autres droits de propriĂ©tĂ©.
Le dernier conflit majeur concerne le littoral. Avec le dĂ©veloppement des Ă©tablissements balnĂ©aires, de l'aquaculture et des forages pĂ©troliers offshore, les MÄoris ont vu leur espace maritime se rĂ©duire comme peau de chagrin. En 2003, ils ont exigĂ© d'ĂȘtre consultĂ©s systĂ©matiquement sur ces projets et de recevoir des dividendes quand ils se concrĂ©tisent. Encore faudrait-il que les plaignants puissent fournir des preuves d'une occupation ininterrompue du littoral, ce qui n'est pas Ă©vident, au terme d'un siĂšcle et demi de colonisation ponctuĂ©e d'Ă©pidĂ©mies et de guerres inter-tribales qui ont entraĂźnĂ© de nombreux dĂ©placements de populations. L'affaire, instrumentalisĂ©e par le parti conservateur, fit craindre aux NĂ©o-ZĂ©landais qu'on leur interdise le libre accĂšs aux plages. Des annĂ©es de controverses s'ensuivirent, y compris au sein de la sociĂ©tĂ© mÄorie. La crĂ©ation, en 2004, du MÄori Party en dĂ©coule. Son coleader actuel, Pita Sharples (en), Ă©galement ministre des Affaires maories, estime que les grandes conquĂȘtes des derniĂšres annĂ©es sont autant de raison d'espĂ©rer: « Nous avons crĂ©Ă© des Ă©coles en langue mÄorie et obtenu que la Nouvelle-ZĂ©lande signe enfin en 2010 la dĂ©claration de l'ONU sur le droit des peuples autochtones, ce qui aura des rĂ©percussions profondes sur la nouvelle Constitution ».
Les avancĂ©es politiques sont rĂ©elles, mais les MÄoris ne partagent pas tous le mĂȘme engouement pour le retour Ă une culture ancestrale idĂ©alisĂ©e. C'est le cas notamment, de l'Ă©crivain Alan Duff, auteur de L'Ăme des guerriers, roman culte sur la dĂ©chĂ©ance mÄorie, qui connut un succĂšs mondial Ă sa parution en 1990 et fut superbement adaptĂ© au cinĂ©ma quatre ans plus tard par Lee Tamahori. Alan Duff dĂ©crit une autre rĂ©alitĂ©, celle des MÄoris des banlieues d'Auckland, en proie au chĂŽmage, Ă l'alcool et Ă la violence conjugale.
Un film plusieurs fois primĂ© a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par Niki Caro en 2002, d'aprĂšs un roman de Witi Ihimaera s'intitulant PaĂŻ (titre original : Whale rider), traite de la culture mÄorie.
En 2011, le musĂ©e du quai Branly accueille une exposition de plus de 250 piĂšces, principalement des objets rituels et tribaux transmis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, dĂ©diĂ©e aux formes que prend l'art mÄori et aux valeurs qu'il revĂȘt, mettant en avant l'association entre tradition et modernitĂ©.
Personnalités XXe siÚcle
- Dame Kiri Te Kanawa, cantatrice (1944-)
- Sir James Carroll (1857-1926)
- Sir Apirana Ngata (1874-1950)
- Paraire Tomoana (1874-1946)
- Sir Maui Pomare (1875-1930)
- Te Puea Herangi (1883-1952)
- Dame Whina Cooper (1895-1994)
- Eruera Tirikatene (1895-1967)
- Pei Te Hurinui Jones (1898-1976)
- Iriaka Matiu Ratana (1905-1981)
- Hone Tuwhare (1922-2008),
- Ben Couch (en) (1925-1996)
- Sir Peter Tapsell (1930-2012)
- Te Atairangikaahu (1931-2006), reine maori 1966-2006
- Matiu Rata (en) (1934-1997)
- Archie Taiaroa (en) (1937-2010), politicien,
- Dame Georgina te Heuheu (en) (1943- )
- Winston Peters (1945- )
- Donna Awatere Huata (en) (1949- )
- Parekura Horomia (1950-2013)
- Tuariki Delamere (en) (1951- )
- Tuheitia Paki (1955-), roi maori depuis 2006
- Antonio Te Maioha (en) (1970- ), acteur
- Jonah Lomu, (1975-2015), rugbyman
Personnalités XXIe siÚcle
- Jonah Lomu, (1975-2015)
- Tamati Williams (1984-)
DĂ©mographie
Ăvolution de la population maori en Nouvelle-ZĂ©lande[10] | ||
---|---|---|
Année | Pop. | ±% |
1871 | 37 520[11] | â |
1896 | 42 113[12] | +12.2% |
1916 | 49 771[13] | +18.2% |
1936 | 82 326[12] | +65.4% |
1945 | 98 744[12] | +19.9% |
1951 | 115 676[12] | +17.1% |
1961 | 171 553[12] | +48.3% |
1971 | 227 414[12] | +32.6% |
1981 | 279 255[12] | +22.8% |
1991 | 324 000[12] | +16.0% |
2001 | 526 281[12] | +62.4% |
2006 | 565 329[14] | +7.4% |
2013 | 598 605[15] | +5.9% |
Langue
Les MÄoris de Nouvelle-ZĂ©lande parlent le mÄori, langue appartenant au groupe des langues malayo-polynĂ©siennes (ce groupe forme, avec le groupe des langues formosanes, la grande famille des langues austronĂ©siennes). Il est maintenant enseignĂ© dans de nombreuses Ă©coles primaires de Nouvelle-ZĂ©lande et de plus en plus dans le secondaire. La plupart des MaĆris parlent Ă©galement l'anglais qui est la deuxiĂšme langue nationale de Nouvelle-ZĂ©lande.
Armes
Les cĂ©lĂšbres guerriers MÄoris confectionnaient des armes puissantes avec des Ă©lĂ©ments naturels. Parmi leurs diffĂ©rentes inventions, on peut noter le Taiaha ; une sorte de lance qui allie un bois solide et un tranchant fait en NĂ©phrite verte. Cette mĂȘme pierre est d'ailleurs aussi utilisĂ©e par les MÄoris pour fabriquer des massues plates. Profitant des armes offertes par la nature, les guerriers utilisaient notamment des piques de raies pastenague, en guise de fer de lance, ou des dents de requins ajoutĂ©es sur les cĂŽtĂ©s d'une massue[16].
Galerie d'images
- Gravure reprĂ©sentant un mÄori avec un moko facial.
- MÄori avec moko facial
- Danse maori
- Personnage non identifié, District de Hauraki, Nouvelle-Zélande.
- DĂ©tail du bois sculptĂ© dâun bateau maori de cĂ©rĂ©monie
- TÄwhiao, roi des MÄoris de 1860 Ă 1894.
- Danse maori.
Notes et références
- (en) « MÄori population estimates: At 30 June 2022 », sur stats.govt.nz.
- (en) « Table view », sur censusdata.abs.gov.au.
- Davidson et al. 1996, p. 8.
- Davidson et al. 1996, p. 9.
- Davidson et al. 1996, p. 10.
- Jared Diamond (trad. de l'anglais par Marcel Blanc), Le troisiÚme chimpanzé, Paris, Gallimard, coll. « Folio/Essais », , 698 p. (ISBN 978-2-07-044133-4).
- (en) Michael King, Penguin History Of New Zealand, Penguin Books, .
- Davidson et al. 1996, p. 14.
- « Le « tribunal » qui a revisitĂ© lâhistoire coloniale de la Nouvelle-ZĂ©lande et unifiĂ© le pays », Le Monde.fr,â (lire en ligne)
- Métis compris pour les années 2001, 2006 et 2013.
- (en) « Native Races Need Not Die », sur teaohou.natlib.govt.nz
- (en) Barry Turner, The Statesman's Yearbook 2007 : The Politics, Cultures and Economies of the World, « Maori population », Palgrave Macmillan (UK), 2006, p. 921 (extrait en ligne). (ISBN 9780230271357)
- Malcolm Fraser, The New Zealand Official Year-Book, 1918, p. 63.
- (en) « National Ethnic Population Projections : 2006 Census », sur archive.stats.govt.nz
- (en) 2013 New Zealand census
- Planete No Limit - Reportage, Ultime Guerrier: Shaloin vs Maori.
Voir aussi
Articles connexes
- Polynésiens
- Peuplement de l'Océanie
- Maori de Nouvelle-ZĂ©lande
- Tohunga
- Iwi
- Moriori
- Haka
- Guerres maories du XIXe siĂšcle
- Chronologie des guerres maories (en)
- Canoés des migrations maories (en)
- Affaire des tĂȘtes maories, TÄ moko, Mokomokai
- Antoine Marie Garin (1810-1889), PĂšre Mariste, et son Journal de missionnaire
- Wahaika
- Kotiate
- Tewhatewha
- Patu
- Evelyn Stokes, géographe et chercheuse qui a participé aux travaux sur les terres des Maoris
Bibliographie
- (en) Janet Davidson, A. T. Hakiwai, Ngahuia Te Awekotuku, Roger Neich, Mick Pendergrast et D. C. Starzecka, Maori, art and culture, Chicago, Art Media Resources, Ltd., , 169 p. (ISBN 1-878529-18-8)
- Catherine Pellini, « Biculturalisme et revendications culturelles et identitaires : ce que rĂ©vĂšlent les pratiques artistiques contemporaines des femmes mÄori », Techniques et Culture,â (lire en ligne)
Liens externes
- (en) Maori TV
- Anne Sennhauser, « La civilisation Maori au Quai Branly », sur lintermede.com, (consulté le ).