Lasseube
Lasseube (en béarnais La Seuva ou La Séube) est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine.
Lasseube | |||||
Entrée de Lasseube. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
RĂ©gion | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Pyrénées-Atlantiques | ||||
Arrondissement | Oloron-Sainte-Marie | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Haut Béarn | ||||
Maire Mandat |
Laurent Keller 2020-2026 |
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Code postal | 64290 | ||||
Code commune | 64324 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Gentilé | Lasseubois | ||||
Population municipale |
1 746 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 36 hab./km2 | ||||
GĂ©ographie | |||||
CoordonnĂ©es | 43° 13âČ 19âł nord, 0° 28âČ 41âł ouest | ||||
Altitude | Min. 170 m Max. 416 m |
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Superficie | 48,60 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Pau (commune de la couronne) |
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Ălections | |||||
DĂ©partementales | Canton d'Oloron-Sainte-Marie-2 | ||||
LĂ©gislatives | TroisiĂšme circonscription | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
GĂ©olocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
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Liens | |||||
Site web | https://www.lasseube.fr/ | ||||
GĂ©ographie
Localisation
La commune de Lasseube se trouve dans le département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine[2].
Elle se situe à 19 km par la route[Note 1] de Pau[3], préfecture du département, et à 13 km d'Oloron-Sainte-Marie[4], sous-préfecture.
Les communes les plus proches[Note 2] sont[5] : Saint-Faust (5,7 km), Lasseubetat (5,8 km), Aubertin (5,9 km), Estialescq (5,9 km), Escou (6,4 km), Lacommande (6,7 km), Escout (6,9 km), Gan (7,5 km).
Sur le plan historique et culturel, Lasseube fait partie de la province du BĂ©arn, qui fut Ă©galement un Ătat et qui prĂ©sente une unitĂ© historique et culturelle Ă laquelle sâoppose une diversitĂ© frappante de paysages au relief tourmentĂ©[6]. La commune est classĂ©e en zone de montagne par arrĂȘtĂ© du [7].
Hydrographie
Autour de Lasseube les altitudes, les plus hautes, forment une « petite cuvette » drainée par la Baïse. Le régime hydrologique, de celle-ci, dépend :
- de lâimpermĂ©abilitĂ© faible du sous-sol car les Ă©lĂ©ments argileux y abondent ;
- de lâexistence de petits affluents trĂšs courts ;
- de la prĂ©sence dâorages ;
- de la forme de son bassin versant[9].
La forme allongĂ©e, comme pour la Baysole, favorise les faibles dĂ©bits de pointe de crue en raison du temps plus important de lâacheminement de l'eau. En revanche, le bassin en forme d'Ă©ventail de la BaĂŻse, avant sa confluence, favorise les forts dĂ©bits de pointe car le temps de concentration est plus court.
Lasseube a eu et a souvent Ă souffrir de ces fortes et brusques augmentations, des dĂ©bits, lors dâorages. Ces orages peuvent ĂȘtre ponctuellement trĂšs violents puisque Lasseube est sous les vents dominants, du « couloir » Ă grĂȘlons Aspois favorisĂ© par la topographie plus Ă©troite de la partie avale de la vallĂ©e dâAspe. En effet plus la vallĂ©e est Ă©troite et plus le flux d'air sâaccĂ©lĂšre, cela crĂ©e une dĂ©pression au pied des montagnes qui "aspire" l'air environnant gĂ©nĂ©rant, alors, de violents orages sur le piĂ©mont.
La commune est traversée par la Baïse (qui se jette dans le gave de Pau) et ses affluents :
- le ruisseau la Baysole et ses affluents :
- le ruisseau l'Artiguet,
- le ruisseau la Bastarde,
- le ruisseau le Brésiau ;
- le ruisseau le Bert ;
- le ruisseau de Cambet ;
- le ruisseau de LabagnĂšre et son affluent :
- le ruisseau les CourrĂšges (le LĂ©za[10] ?) et son affluent :
- le ruisseau de Cambusset ;
- le ruisseau les CourrĂšges (le LĂ©za[10] ?) et son affluent :
- le ruisseau de MalendrĂšs ;
- le ruisseau de Montagnette ;
- le ruisseau le Rieu Grand.
Le Laring ou ruisseau de Naudy et son affluent, le ruisseau d'Antony, sont également présents sur le territoire de la commune. Le Laring est un affluent de la Baylongue, qui se jette dans la BaysÚre, affluent de la Baïse.
Le ruisseau l'Auronce, affluent du gave d'Oloron, arrose Ă©galement le territoire de la commune.
Situation du bourg et des hameaux
Lâenfant du pays, Pierre Bourdieu, nous prĂ©sente le territoire de Lasseube comme Ă©tant « la rĂ©gion des collines dâentre les deux Gaves » le bourg est situĂ© « dans une petite cuvette, au confluent des vallĂ©es de la BaĂŻse et de la BaĂŻsole » « Ă lâentour, sur les coteaux dont lâaltitude varie entre 200 et 400 mĂštres, les fermes des hameaux se dispersent ».
Hormis le bourg ce paysage se compose de « quartiers qui correspondent Ă des unitĂ©s morphologiques, par exemple une zone de collines dĂ©limitĂ©e par deux dĂ©pressions (quartier Rey) ou une petite vallĂ©e (LabagnĂšre) ». « Ătendu sur plusieurs kilomĂštres Ă travers les collines, le quartier constituait autrefois une unitĂ© de voisinage trĂšs vivante » qui possĂ©dait son « Ă©cole » et son (ou ses) « auberge(s) ».
Dans le bourg « Les façades des maisons se pressent formant une ligne de façades continue le long de la grand-rue, de part et dâautre de lâĂ©glise et de la place centrale oĂč sont groupĂ©s les organes principaux de la vie villageoise ». Des jardins situĂ©s derriĂšre les maisons se prĂ©sentent sous forme de « bande de terrain de la largeur de la maison et longue dâune centaine de mĂštres ». Cette particularitĂ© souligne les franchises accordĂ©es, au Moyen Ăge,« en faveur de tous les habitants Ă©tablis ou qui sâĂ©tabliront »[11](2).
« Chaque serf nouvellement affranchi se voit attribuer. L'emplacement type ou plasse d'environ 230 m2, parfois plus, est destiné à recevoir maison, cour et jardin-verger. Ce lot se présente toujours sous forme rectangulaire, beaucoup plus longue que large »[12].
Ce nâest que depuis une gĂ©nĂ©ration que « lâautomobile a raccourci les distances, surtout depuis que les principaux chemins vicinaux ont Ă©tĂ© goudronnĂ©s » et que « Les modĂšles et les idĂ©aux urbains ont envahi le domaine rĂ©servĂ© du paysan. » mais la trame de ce paysage reste inchangĂ©e.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat des marges montargnardes », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[13]. En 2020, la commune ressort du type « climat de montagne » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en premiÚre approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, la température décroßt rapidement en fonction de l'altitude. On observe une nébulosité minimale en hiver et maximale en été. Les vents et les précipitations varient notablement selon le lieu[14].
Les paramĂštres climatiques qui ont permis dâĂ©tablir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă la normale 1971-2000[Note 3]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.
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Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Ănergie et du Climat[16] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[17] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Oloron-Ste-Mari », sur la commune d'Oloron-Sainte-Marie, mise en service en 1964[18] et qui se trouve Ă 11 km Ă vol d'oiseau[19] - [Note 5], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 13,5 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 1 341,2 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[20]. Sur la station mĂ©tĂ©orologique historique la plus proche, « Pau-Uzein », sur la commune d'Uzein, mise en service en 1921 et Ă 20 km[21], la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 13,2 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[22], Ă 13,4 °C pour 1981-2010[23], puis Ă 13,8 °C pour 1991-2020[24].
RĂ©seau Natura 2000
Le rĂ©seau Natura 2000 est un rĂ©seau Ă©cologique europĂ©en de sites naturels d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique Ă©laborĂ© Ă partir des Directives « Habitats » et « Oiseaux », constituĂ© de zones spĂ©ciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spĂ©ciale (ZPS)[Note 6]. Deux sites Natura 2000 ont Ă©tĂ© dĂ©finis sur la commune au titre de la « directive Habitats »[26] - [Carte 1] :
- le « gave de Pau », d'une superficie de 8 194 ha, un vaste réseau hydrographique avec un systÚme de saligues[Note 7] encore vivace[27] ;
- « le gave d'Oloron (cours d'eau) et marais de Labastide-Villefranche », d'une superficie de 2 547 ha, une riviÚre à saumon et écrevisse à pattes blanches[28].
Zones naturelles d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique
Lâinventaire des zones naturelles d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de rĂ©aliser une couverture des zones les plus intĂ©ressantes sur le plan Ă©cologique, essentiellement dans la perspective dâamĂ©liorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux diffĂ©rents dĂ©cideurs un outil dâaide Ă la prise en compte de lâenvironnement dans lâamĂ©nagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 2[Note 8] est recensée sur la commune[29] - [Carte 2] : les « coteaux et vallées "bocagÚres" du Jurançonnais » (20 986,16 ha), couvrant 23 communes du département[30].
Urbanisme
Typologie
Lasseube est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 9] - [31] - [32] - [33].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pau, dont elle est une commune de la couronne[Note 10]. Cette aire, qui regroupe 228 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[34] - [35].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles (58,1 % en 2018), une proportion sensiblement Ă©quivalente Ă celle de 1990 (56,6 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : forĂȘts (41,5 %), prairies (34,2 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (22,6 %), terres arables (1,3 %), zones urbanisĂ©es (0,5 %)[36].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[Carte 3].
Lieux-dits et hameaux
- la BagnĂšre, au sud-est du bourg ;
- Clergat, coteau au nord du ruisseau de la BagnĂšre ;
- CĂŽte Blanche, crĂȘte entre les vallons de la Montagnette et de la BaĂŻsole ;
- Coustarret ;
- Houratade ou Houracade[37], fond de la vallée du Laring, ouverte sur le bourd de Lasseube (passage de la D 24) ;
- Peyruquet, crĂȘte entre les vallons du Bert et de la Montagnette ;
- Vic de Baigt, au nord-ouest, drainé par le Bert ;
- le Rey, quartier au sud entre BaĂŻsole et BaĂŻse.
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Lasseube est vulnĂ©rable Ă diffĂ©rents alĂ©as naturels : mĂ©tĂ©orologiques (tempĂȘte, orage, neige, grand froid, canicule ou sĂ©cheresse), inondations et sĂ©isme (sismicitĂ© moyenne)[38]. Un site publiĂ© par le BRGM permet d'Ă©valuer simplement et rapidement les risques d'un bien localisĂ© soit par son adresse soit par le numĂ©ro de sa parcelle[39].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles dâĂȘtre affectĂ©es par le risque dâinondation par une crue torrentielle ou Ă montĂ©e rapide de cours d'eau, notamment la BaĂŻse de Lasseube et l'Auronce. La commune a Ă©tĂ© reconnue en Ă©tat de catastrophe naturelle au titre des dommages causĂ©s par les inondations et coulĂ©es de boue survenues en 1982, 1983, 2008, 2009, 2011, 2018 et 2021[40] - [38].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bĂątiments en cas dâalternance de pĂ©riodes de sĂ©cheresse et de pluie[41]. 96,1 % de la superficie communale est en alĂ©a moyen ou fort (59 % au niveau dĂ©partemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ELAN, diffĂ©rentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maĂźtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situĂ©s dans une zone classĂ©e en alĂ©a moyen ou fort[Note 11] - [42].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 2013, 2014 et 2018[38].
Toponymie
Son nom bĂ©arnais est La Seuva, du latin silva, signifie « la forĂȘt »[43]. Le toponyme Lasseube apparaĂźt[44] sous les formes SylvĂŠ (1305, titres de BĂ©arn[45]), La Seube d'Escot (1385, censier de BĂ©arn[46]), Laseube (1434, notaires d'Oloron[47]), La Seuba (1540, rĂ©formation de BĂ©arn[48]).
Histoire
En 1385, Lasseube comptait 12 feux et dépendait du bailliage d'Oloron.
L'Ă©migration des lasseubois Ă la fin du XIXe siĂšcle
Lasseube fut touchĂ©e par la vague nationale dâĂ©migration, « Le , le Journal Officiel prĂ©cise que ce n'est ni la pauvretĂ©, ni la densitĂ© de population qui est en cause dans l'Ă©migration, mais essentiellement les agents recruteurs et... la contagion de l'exemple. »[51](annexe LVIII). Dans le Sud Ouest « les agents ou sous-agents d'Ă©migration quadrillent littĂ©ralement le paysage, un sous-agent par canton, ou presque ! »[51](annexe LV). Les cantons dâOloron et de Lasseube se touchent le village fait donc partie du pĂ©rimĂštre oĂč nombreux seront les Ă©migrĂ©s.
Sur un bateau un Ă©migrant dĂ©clare, en 1863, racontant son voyage pour Montevideo : « ont nous a baptisĂ©s parce que ce jour-lĂ nous entrions dans un nouveau monde, le 1er lO bre nous avons eu la mer trĂšs - grosse pendant 24 heures, je vous assure que nous avons bien dansĂ©, il y avait 54 passagers tous du cĂŽte d'Oloron »[51] (annexe II). Pierre Bourdieu peut constater pour Lasseube, quâil dĂ©nomme « Lesquire » (la cloche en bĂ©arnais) que, « Dans le quartier de HO., aux alentours de 1900, il nây avait quâune maison qui ne comptĂąt pas un Ă©migrĂ© au moins en AmĂ©rique. Il y avait Ă Oloron des recruteurs qui encourageaient les jeunes Ă partir. ».
Le rĂŽle des « stratĂ©gies matrimoniales », si importantes alors Ă Lasseube, peuvent ĂȘtre une cause de dĂ©part :
« La mĂšre lui dit « si tu te maries avec celle-lĂ , il y a deux portes ; elle entrera par celleâci, je sortirai par celle-lĂ ou bien toi. La fille vint Ă le savoir ; elle ne voulut pas attendre quâil la laissĂąt et partit pour lâAmĂ©rique. ». « le sort traditionnel des cadets et cadettes qui n'Ă©pousaient pas une hĂ©ritiĂšre ou un hĂ©ritier a valorisĂ© l'Ă©migration plus que dans d'autres rĂ©gions, »[51](annexe XVIII).
Toutefois la majoritĂ© des Ă©migrations avaient des fondements Ă©conomiques, elles se faisaient quand « il ne restait dâautre issue que dâaller chercher ailleurs ».
« Je te dirai que je ne regrette point le pauvre pays de Lasseube que lâon bĂȘche toute l'annĂ©e sans rien gagner au bout. [âŠ] Ainsi, tu me dis que tu as l'intention de venir me rejoindre. De ma part je te dirai que c'est le meilleur que tu dois faire. Fais le possible de dĂ©cider nos bons parents de vouloir bien tâaccorder cette idĂ©e, car ça sera un bonheur pour toi. »1890'(annexe LVIII)
« J'oubliais de vous dire cher pÚre de faire savoir a tous les jeunes gens de Lasseube qu'ils s'enviennent a Montevideo car à peine qu'ils sachent garder les brebis, ils gagneront toujours cent francs par mois et ceux qui ont une profession encore de plus ».
Enfin à Lasseube également « Le service militaire obligatoire fut une des raisons que beaucoup de jeunes gens se donnÚrent pour rester dans le pays d'accueil. »[51](annexe XII). Ainsi parmi les lasseubois émigrés « Ni Maurice P, ni Jean ni Joseph B ne reviendront accomplir leur service militaire. »[51](annexe LVII).
HĂ©raldique
Blason | ĂchiquetĂ© dâargent et de gueules, au chef dâazur chargĂ© de trois Ă©toiles dâor. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Histoire du blason du marquis de Lasseube, Armand Casaus
Ce blason commentĂ© dans le « troisiĂšme volume cottĂ© B BĂ©arn dans lâArmorial gĂ©nĂ©ral » rĂ©alisĂ© par Hozier en 1696 est celui des « Casaus ». Ă quoi doivent-ils cette reconnaissance ?
La famille Casaus[52] possĂ©dait Ă Gan « une maison et quelques piĂšces de terre. Elle ne commence Ă ĂȘtre remarquable que depuis quâun de leurs ancĂȘtres, chirurgien de la reine Jeanne, quâelle aima et combla de bienfaits »[53]. Câest Armand Casaus « fidel conseillat et mĂ©decin »[54] qui permit la naissance dâHenry IV aprĂšs de prĂ©cĂ©dents Ă©checs : « les deux Ă©poux eurent dans les trois ou quatre premiĂšres annĂ©es de leur mariage deux fils qui moururent tous deux au berceau par des accidens aƿƿez extraordinaires. Elle Ă©tait groƿƿe pour la troisiĂšme fois lâan 1553 Ă©tant en Picardie avec son mari qui Ă©toit gouverneur de cette province,& qui commandoit une armĂ©e contre Charles Quint. DĂ©s quâHenri dâAlbret Ćżon pĂšre apris quâelle Ă©tait grosse, il la rapella auprĂšs de lui.Elle accoucha dâun fils le 13 du mĂȘme mois »[55].
AprÚs cette naissance heureuse la famille a progressivement agrandi ses terres et a renforcé sa situation sociale par :
- « En 1560, à la demande d'Henry d'Albret du roi de Navarre les habitants de Gelos permirent au sieur de Casaus, son chirurgien ordinaire, d'en défricher 63 arpents. »[53] ;
- « En 1561, le mĂȘme Casaus ayant achetĂ© des habitants de Gelos 17 arpents de terre, pour les joindre aux prĂ©cĂ©dents. En outre, le roi permit Ă ce dit de Casaus de bĂątir un pigeonnier sur la dite acquisition, sous la redevance annuelle d'une paire de pigeonneaux. C'est de ces 8o arpents que fut formĂ©e la belle mĂ©tairie de Tout-y-CroĂźt »[53] ;
- « En 1562, il fut fait don au sieur de Casaus, docteur en médecine, de certaines maisons ci-devant enchéries, et demeurées à S. M., sur les fermiers de Pau, à la charge de payer au sieur Fabri, aussi médecin, 5o écus à lui affectés sur les maisons.[53] ;
- « En 1563, la métairie de Tout-y-Croßt appartenant au sieur de Casaus, chirurgien et médecin de la reine Jeanne, est affranchie et anoblie. »[53] ;
- Le fils de la sĆur dâ Armand Casaus « obtint, par lettres patentes de , lâanoblissement de la maison Casaus quâil possĂ©dait Ă Gan » (5) ;
- « une longue suite de premiÚres charges du parquet, de conseillers et de présidents »[53].
Le titre de marquis fut lâaboutissement de cette Ă©volution.
Ă la fin XVIe siĂšcle, Lasseube, qui appartient Ă la comtesse de Guiche, dite Corisande dâAndouins, qui leur en 1582 a « obtenu de SM dâĂȘtre francs de tout pĂ©age gabelle et leude »[54]. Câest une riche hĂ©ritiĂšre (Corisande d'Andoins) qui pour aider son amant, le futur Henry IV, donne procuration en 1594 « pour donner Ă bail les revenus de la baronnie de Lescun, Lasseube et autres seigneuries appartenant Ă Corisande dâAndoins »[56].
Ainsi en 1705, Messire Armand de Casaus, procureur gĂ©nĂ©ral au parlement de Navarre, « acquiert la seigneurie de Monein augmentant le patrimoine de ces ancĂȘtres » « lui, seigneur de Juranson, Gelos, Gan, Lasseube, Cuqueron, Louvie et Tout y-y-croit »[54].
« Câest lâaboutissement de 150 ans dâĂ©volution ; les terres forment un territoire continu, les Cassaus ont dĂ©sormais droit a une particule, au titre de marquis dont le blason "porte Ă©chiquetĂ© dâargent et de gueulle au chef dâazur, chargĂ© de trois estoilles dâor" »[54].
Un Ă©pisode de la vie des Casaus est Ă noter pour comprendre « le chef », la partie supĂ©rieure, « dâazur » : en 1637 Le fils ainĂ© de jean Casaus avait perdu la vue dâun Ćil ; il retrouva la vue aprĂšs que sa mĂšre ai vouĂ© « leur enfant Ă la protection de la vierge de BĂ©tharram »[54]. En 1638 « il demeure 11 heures sans parler. DĂ©jĂ on faisait quelques prĂ©paratifs pour les funĂ©railles. « Me Mme Casaus » « essayĂšrent encore de flĂ©chir le ciel par leurs larmes et leurs gĂ©missements. La bonne vierge vint Ă leur secours.La santĂ© du malade se rĂ©tablit »[54].
LâhĂ©raldique de ce blason illustre lâhistoire de Casaus[57] :
- la famille est supĂ©rieure car protĂ©gĂ©e et compĂ©tente ; les trois Ă©toiles Ă©voquent les qualitĂ©s du mĂ©decin accoucheur dâHenry IV ;
- lâĂ©chiquetĂ© dâargent rappelle la bonne «rĂ©flexion » qui a assurĂ© la rĂ©ussite de la famille ;
- il fallut du courage et de la générosité aux procureurs qui se succédÚrent dans la famille.
Politique et administration
Intercommunalité
La commune fait partie de six structures intercommunales[58] :
- la communauté de communes du Piémont Oloronais ;
- le SIVOM du canton de Lasseube ;
- le SIVU pour l'aménagement et la gestion des cours d'eau du bassin des baises ;
- le syndicat AEP dâOgeu-les-Bains ;
- le syndicat AEP de la région de Jurançon ;
- le syndicat dâĂ©nergie des PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques.
La commune accueille le siĂšge du SIVOM du canton de Lasseube.
Population et société
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[59]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2006[60].
En 2020, la commune comptait 1 746 habitants[Note 12], en augmentation de 0,06 % par rapport à 2014 (Pyrénées-Atlantiques : +3 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lasseube fait partie de l'aire urbaine de Pau.
Ăconomie
La commune fait partie des zones AOC du vignoble du Jurançon et du Béarn. Elle a d'ailleurs donné son nom à une variété de vigne, le camaralet de Lasseube.
Son Ă©conomie est essentiellement agricole (Ă©levage et culture du maĂŻs). Lasseube fait partie de la zone d'appellation de l'ossau-iraty.
La pureté des eaux des gaves a permis le développement de la pisciculture.
Culture locale et patrimoine
- L'Ă©glise de Sainte-Catherine et vue sur le cĆur du village.
- L'église, vue latérale.
- Statue pĂšlerin de Saint-Jacques dans l'Ă©glise.
- Lasseube, paysage avec vaches.
La langue vernaculaire locale est l'occitan-gascon appelé localement béarnais. Si la langue est à l'heure actuelle, majoritairement parlée par les plus anciens, un cursus bilingue français-béarnais est proposé de la maternelle au CM2 dans l'école publique de la commune.
Patrimoine religieux
Lasseube possĂšde une Ă©glise (Ă©glise Sainte-Catherine) datant du XVIe siĂšcle.
Ăquipements
La commune dispose d'un collĂšge (collĂšge Pierre Jeliote[63]) et d'une Ă©cole primaire[64].
Personnalités liées à la commune
- AmĂ©lie Lacaze est le nom de la place du village. Son nom de jeune fille est AmĂ©lie Leclerc. Elle nĂ©e en 1832, habite Saint Martin dâOsmonville, au Nord de Rouen, oĂč elle Ă©pouse en 1857 Louis -Jacques Lacaze (GĂ©nĂ©alogie de la famille plaisant[65]) dont le pĂšre est mĂ©decin et passionnĂ© de peintures.(Notice des tableaux lĂ©guĂ© au Louvre par Louis Lacaze (Charles de Mourgues frĂšres). Depuis au moins 1811 la famille Lacaze (dictionnaire des parlementaires de la IIIe RĂ©publique[66]) est installĂ©e Ă CrĂ©cy couvĂ©, oĂč la famille possĂšde sa rĂ©sidence dâĂ©tĂ©, Ă 95 km de Paris. Cette rĂ©sidence est proche de la ligne de chemin de fer, empruntĂ© par les impressionnistes, qui atteint le Havre en 1846. Lors dâune de rĂ©ception des notables alentours AmĂ©lie, fille de riches nĂ©gociants en vin Ă Rouen, et Louis firent connaissance. De ce mariage est issu, en 1858, un fils, Jacques nĂ© Ă Pau. Ainsi lâHistoire des Lacaze illustre lâaffirmation de Pierre Bourdieu pour qui : « L'amour de l'art et l'amour pur sont des constructions sociales nĂ©es ensemble au XIXe » (Pierre Bourdieu. Un structuralisme hĂ©roĂŻque).
- Pierre de Jélyotte, chanteur et compositeur, est né à Lasseube le .
- Jean-Pierre Bergeret, né en 1751 à Lasseube et mort en 1813, médecin et botaniste, auteur d'un ouvrage en 3 volumes instaurant un procédé inédit de reconnaissance mnémotechnique des plantes.
- Bernard Becaas, ancien coureur cycliste, né le à Oloron-Sainte-Marie, est décédé à Lasseube le d'un accident de moto.
- Sébastien Tillous-Borde, né le , a commencé sa carriÚre de joueur de rugby à XV au club de Lasseube-Monein.
- Pierre Bourdieu, sociologue de renommĂ©e internationale, a tout au long de sa vie entretenu avec Lasseube un lien familial (son pĂšre Ă©tait receveur Ă la poste du village) et affectif (il y a effectuĂ© toute sa scolaritĂ© primaire). Il lui a mĂȘme consacrĂ© un de ses derniers ouvrages Le bal des cĂ©libataires.
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes par la voie routiÚre et évaluées à l'aide d'un calculateur d'itinéraires.
- Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes à vol d'oiseau.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. AprÚs les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[15].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Dans les sites Natura 2000, les Ătats membres s'engagent Ă maintenir dans un Ă©tat de conservation favorable les types d'habitats et d'espĂšces concernĂ©s, par le biais de mesures rĂ©glementaires, administratives ou contractuelles[25].
- La saligue est un mot patois (langage local) qui désigne la végétation typique qui habille toutes les zones marécageuses du gave de Pau.
- Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
- au vendeur d'informer le potentiel acquĂ©reur du terrain non bĂąti de lâexistence du risque RGA ;
- au maĂźtre dâouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maĂźtre d'Ćuvre, le choix entre fournir une Ă©tude gĂ©otechnique de conception et le respect des techniques particuliĂšres de construction dĂ©finies par voie rĂ©glementaire ;
- au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de lâĂ©tude gĂ©otechnique de conception, soit de respecter des techniques particuliĂšres de construction dĂ©finies par voie rĂ©glementaire.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- Cartes
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Références
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- Carte IGN sous GĂ©oportail
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- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Site du collĂšge Pierre JĂ©liote
- Site de l'Ă©cole primaire
- Pierre Dardel, « GĂ©nĂ©alogie de la famille Pouchet », Annales de Normandie, vol. 18, no 1,â , p. 101â108 (ISSN 0003-4134, DOI 10.3406/annor.1968.6387, lire en ligne, consultĂ© le ).
- centre Aquitain de recherches en Histoire Contemporaine, Dictionnaire des parlementaires d'Aquitaine sous la troisiĂšme RĂ©publique, presses universitaires de Bordeaux, , 627 p..
Voir aussi
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Liens externes
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