Lacommande
Lacommande (en béarnais La Comanda ou La Coumande) est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine. Le gentilé est Lacommandais.
Lacommande | |||||
La Commanderie de Lacommande. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
RĂ©gion | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Pyrénées-Atlantiques | ||||
Arrondissement | Pau | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes de Lacq-Orthez | ||||
Maire Mandat |
Nathalie Dupleix 2020-2026 |
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Code postal | 64360 | ||||
Code commune | 64299 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Gentilé | Lacommandais | ||||
Population municipale |
183 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 55 hab./km2 | ||||
GĂ©ographie | |||||
CoordonnĂ©es | 43° 16âČ 42âł nord, 0° 30âČ 27âł ouest | ||||
Altitude | Min. 150 m Max. 262 m |
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Superficie | 3,33 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Pau (commune de la couronne) |
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Ălections | |||||
DĂ©partementales | Canton du CĆur de BĂ©arn | ||||
LĂ©gislatives | TroisiĂšme circonscription | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
GĂ©olocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
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Liens | |||||
Site web | https://www.lacommande.fr | ||||
GĂ©ographie
Localisation
La commune de Lacommande se trouve dans le département des Pyrénées-Atlantiques, en région Nouvelle-Aquitaine[1].
Elle se situe Ă 19 km par la route[Note 1] de Pau[2], prĂ©fecture du dĂ©partement, et Ă 18 km de Mourenx[3], bureau centralisateur du canton du CĆur de BĂ©arn dont dĂ©pend la commune depuis 2015 pour les Ă©lections dĂ©partementales[1]. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Pau[1].
Les communes les plus proches[Note 2] sont[4] : Aubertin (2,1 km), Saint-Faust (4,7 km), Artiguelouve (5,2 km), Cuqueron (5,7 km), Parbayse (6,1 km), Laroin (6,2 km), Arbus (6,2 km), Cardesse (6,6 km), Lasseube (6,7 km).
Sur le plan historique et culturel, Lacommande fait partie de la province du BĂ©arn, qui fut Ă©galement un Ătat et qui prĂ©sente une unitĂ© historique et culturelle Ă laquelle sâoppose une diversitĂ© frappante de paysages au relief tourmentĂ©[5].
Hydrographie
La commune est drainée par la Baïse (ou Bayse) de Lasseube, le Seubemale, le ruisseau de Bernatouse, le ruisseau de Brouqua, le ruisseau du Coigt d'Arrens et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 10 km de longueur totale[7] - [Carte 1].
La Baïse de Lasseube, d'une longueur totale de 40,6 km, prend sa source dans la commune de Lasseubetat s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Elle traverse la commune et se jette dans le gave de Pau à Abidos, aprÚs avoir traversé 14 communes[8].
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat des marges montargnardes », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[9]. En 2020, la commune ressort du type « climat de montagne » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en premiÚre approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, la température décroßt rapidement en fonction de l'altitude. On observe une nébulosité minimale en hiver et maximale en été. Les vents et les précipitations varient notablement selon le lieu[10].
Les paramĂštres climatiques qui ont permis dâĂ©tablir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă la normale 1971-2000[Note 3]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.
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Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Ănergie et du Climat[12] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[13] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Monein », sur la commune de Monein, mise en service en 1971[14] et qui se trouve Ă 7 km Ă vol d'oiseau[15] - [Note 5], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 13,9 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 1 183,3 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[16]. Sur la station mĂ©tĂ©orologique historique la plus proche, « Pau-Uzein », sur la commune d'Uzein, mise en service en 1921 et Ă 15 km[17], la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 13,2 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[18], Ă 13,4 °C pour 1981-2010[19], puis Ă 13,8 °C pour 1991-2020[20].
RĂ©seau Natura 2000
Le rĂ©seau Natura 2000 est un rĂ©seau Ă©cologique europĂ©en de sites naturels d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique Ă©laborĂ© Ă partir des Directives « Habitats » et « Oiseaux », constituĂ© de zones spĂ©ciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spĂ©ciale (ZPS)[Note 6]. Un site Natura 2000 a Ă©tĂ© dĂ©fini sur la commune au titre de la « directive Habitats » : le « gave de Pau »[22], d'une superficie de 8 194 ha, un vaste rĂ©seau hydrographique avec un systĂšme de saligues[Note 7] encore vivace[23] - [Carte 2].
Zones naturelles d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique
Lâinventaire des zones naturelles d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de rĂ©aliser une couverture des zones les plus intĂ©ressantes sur le plan Ă©cologique, essentiellement dans la perspective dâamĂ©liorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux diffĂ©rents dĂ©cideurs un outil dâaide Ă la prise en compte de lâenvironnement dans lâamĂ©nagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 2[Note 8] est recensée sur la commune[24] - [Carte 3] : les « coteaux et vallées "bocagÚres" du Jurançonnais » (20 986,16 ha), couvrant 23 communes du département[25].
Urbanisme
Typologie
Lacommande est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 9] - [26] - [27] - [28].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pau, dont elle est une commune de la couronne[Note 10]. Cette aire, qui regroupe 228 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[29] - [30].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles (85,8 % en 2018), une proportion identique Ă celle de 1990 (85,8 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : terres arables (36,9 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (33,3 %), prairies (15,6 %), forĂȘts (14,3 %)[31].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[Carte 4].
Lieux-dits et hameaux
Lieux-dits en relation avec la vĂ©gĂ©tation: bernata (aunaie), broucĂ ou brouqua (bruyĂšres), cassiau (bois de chĂȘne), heugĂšre (fougeraie), lagreula (houssaie), laubadĂšre (plantation dâarbres Ă bois blanc), sescaĂ (vĂ©gĂ©tation de fond de vallon humide).
Lieux-dits en relation avec la topographie et nature du terrain: arrecq (vallon Ă©troit creusĂ© par un ruisseau), barthe (terrain humide en bord de riviĂšre), marlat (terrain marneux), seubemale (mauvaise forĂȘt), terrerĂ©t (petit tertre sur lequel sâĂ©lĂšve lâĂ©glise).
Autres : esparets ( ?), pelegry (pĂšlerin).
Lotissement du Marlat sur la route de Monein
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Lacommande est vulnĂ©rable Ă diffĂ©rents alĂ©as naturels : mĂ©tĂ©orologiques (tempĂȘte, orage, neige, grand froid, canicule ou sĂ©cheresse), inondations et sĂ©isme (sismicitĂ© moyenne)[32]. Un site publiĂ© par le BRGM permet d'Ă©valuer simplement et rapidement les risques d'un bien localisĂ© soit par son adresse soit par le numĂ©ro de sa parcelle[33].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles dâĂȘtre affectĂ©es par le risque dâinondation par une crue torrentielle ou Ă montĂ©e rapide de cours d'eau, notamment la BaĂŻse de Lasseube. La commune a Ă©tĂ© reconnue en Ă©tat de catastrophe naturelle au titre des dommages causĂ©s par les inondations et coulĂ©es de boue survenues en 1982, 1983, 1988, 2008, 2009 et 2014[34] - [32].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bĂątiments en cas dâalternance de pĂ©riodes de sĂ©cheresse et de pluie[35]. 84,3 % de la superficie communale est en alĂ©a moyen ou fort (59 % au niveau dĂ©partemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 5]. Depuis le , en application de la loi ELAN, diffĂ©rentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maĂźtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situĂ©s dans une zone classĂ©e en alĂ©a moyen ou fort[Note 11] - [36].
Toponymie
Lacommande dĂ©rive tout simplement de commanderie. DĂ©signĂ© en 1128 comme hĂŽpital du Faget dâAubertin[37], ce lieu devient en effet commanderie dâAubertin au dĂ©but du XIIIe siĂšcle[38], puis la Commande dâAubertin sous lâAncien RĂ©gime, avant que ne soit crĂ©Ă©e la commune de Lacommande Ă la RĂ©volution.
Histoire
Dans les annĂ©es 1115-1118, Gaston IV de BĂ©arn, dit le CroisĂ©, entreprend la construction dâun relais hospitalier, l'Espitau deu Faget d'Aubertii, entre les villes Ă©piscopales de Lescar et dâOloron, sur un trĂšs ancien chemin qui se prolonge vers lâEspagne par la vallĂ©e dâAspe et le col du Somport[41]. Cependant, un petit seigneur local revendique la propriĂ©tĂ© du sol et de longues batailles juridiques sâensuivent, jusquâĂ ce quâun accord intervienne en . La charte albertine[42] est passĂ©e entre, dâune part, les reprĂ©sentants de Gaston IV et du prieurĂ© de Sainte-Christine-du-Somport, et, dâautre part, les successeurs du seigneur de Bedosse. Ces derniers ayant Ă©tĂ© dĂ©dommagĂ©s par 90 brebis pleines, lâhĂŽpital peut continuer Ă se dĂ©velopper sous la conduite de chanoines rĂ©guliers de Saint-Augustin affiliĂ©s au prieurĂ© de Sainte-Christine-du-Somport[43]. Des terres sont dĂ©frichĂ©es entre la Bayse et le haut du coteau vers lâouest et une Ă©glise contigĂŒe Ă lâhĂŽpital est construite vers 1130-1140.
Les bulles des papes EugĂšne III en 1151[44] et Innocent III en 1216[45], font Ă©tat de lâĂ©glise dâAubertin avec lâhĂŽpital et toutes ses dĂ©pendances⊠au service des pauvres et des Ă©trangers. Les Ă©trangers (peregrini) incluent aussi bien des chevaliers, commerçants, religieux ou colons qui vont et viennent en Espagne dans le cadre de la Reconquista, que des pĂšlerins qui se rendent Ă Compostelle[46]. Les documents de lâĂ©poque sont muets sur le flux relatif de ces diffĂ©rents voyageurs, mais ils montrent que lâhĂŽpital dâAubertin devient rapidement, et pour longtemps, la plus importante antenne du prieurĂ© de Sainte-Christine-du-Somport sur le versant nord des PyrĂ©nĂ©es[47]. Les relations sont de nature Ă©conomique, administrative et financiĂšre, alimentĂ©es par les retombĂ©es de la ReconquĂȘte, dans le cadre dâune trĂšs Ă©troite collaboration politico-religieuse entre Aragon et BĂ©arn. Ainsi, le prieurĂ© de Sainte-Christine obtient en 1160 du seigneur dâArtiguelouve la cession et la vente de terres et de bois sur la rive droite de la Bayse Ă lâusage des troupeaux transhumants de Sainte-Christine et de ceux de lâhĂŽpital dâAubertin[48]. En 1208, le commandeur dâAubertin, A. de Maurinis, reçoit lâĂ©glise et le village de CastejĂłn de Valdejasa, domaine reconquis dans la rĂ©gion aragonaise des Cinco Villas[49]. En Ă©change, la commanderie dâAubertin devra accueillir les bergers et religieux de Sainte-Christine ainsi que des chapitres organisĂ©s par le prieur. Le tĂ©moignage de chapitres rĂ©unissant les frĂšres dâEspagne et de Gascogne en 1233, 1261, 1307 et 1464 nous sont parvenus, celui de 1261 Ă©tant consacrĂ© Ă trouver des solutions pour rĂ©sorber les nombreuses dettes de lâordre[50].
Le , un Ă©vĂšnement dâimportance se produit Ă la commanderie dâAubertin : le vicomte de BĂ©arn et comte de Foix, Roger-Bernard III de Foix et son Ă©pouse Marguerite de BĂ©arn signent un contrat de parĂ©age avec le commandeur Fortaner de Pimbo[51]. Le contenu des 17 articles de ce contrat indique quâau-delĂ dâun simple parĂ©age, câest trĂšs vraisemblablement de la fondation dâune bastide quâil est question[52]. Lâobjectif nâest pas de crĂ©er une ville neuve Ă plan rĂ©gulier, mais plutĂŽt de confĂ©rer Ă une communautĂ© qui existe depuis bientĂŽt deux siĂšcles un statut juridique privilĂ©giĂ©. Le fait que Jean de BĂ©arn, frĂšre naturel de Marguerite, soit Ă la fois commandeur dâAubertin et prieur de Sainte-Christine en 1311[53] montre bien que des liens trĂšs Ă©troits subsistent entre les deux Ă©tablissements.
Lors du dĂ©nombrement ordonnĂ© par Gaston III de Foix-BĂ©arn en 1385, la commanderie est englobĂ©e dans la paroisse dâAubertin et nâapparaĂźt explicitement que pour trois feux de lâespitĂ u dâAubertii[54]. Cependant, une lecture attentive rĂ©vĂšle quelques autres maisons situĂ©es sur le territoire de la commanderie[55]. La population locale est donc constituĂ©e, au minimum, dâune vingtaine de personnes : le commandeur, quelques religieux, des donats et des habitants qui cultivent la terre. Ă la mĂȘme Ă©poque, lâactuel territoire dâAubertin appartient pour lâessentiel au seigneur dâArtiguelouve.
Dans un dĂ©nombrement effectuĂ© en 1538[56], le commandeur Jean de Borau prĂ©sente, outre les possessions de la commanderie, une liste de 25 villages dans lesquels il peut « lever des sommes et fiefs » pour des terres, prĂ©s ou vignes. Ă la veille de la RĂ©forme, la commanderie dâAubertin est prospĂšre. Selon Marca, cette maison hospitaliĂšre avoit plus de deux mille cinq cens livres de rente en dismes et en domaine avant la saisie des biens ecclĂ©siastiques de BĂ©arn.Jeanne dâAlbret attend le dĂ©cĂšs du dernier commandeur en place, Balthazar de Borau, pour donner les revenus de la commanderie au capitaine Bertrand dâEspalungue, le [57], tandis que les chanoines rĂ©guliers de Saint-Augustin quittent tous les Ă©tablissements du rĂ©seau de Sainte-Christine-du-Somport. La saisie des biens ecclĂ©siastiques de la commanderie dâAubertin intervient en 1587[58] et un nouveau fermier, Jean de Sabaloa, prend possession des lieux[59].
En 1603, câest Henri IV qui place un de ses protĂ©gĂ©s, Pierre de Licerasse, lors de la reprise en main des Ă©tablissements religieux par les catholiques[60]. En 1610, les Barnabites sont mis en possession de tous les biens qui dĂ©pendaient de Sainte-Christine-du-Somport, cĂŽtĂ© français. Ils sâinstallent effectivement Ă la commanderie dâAubertin vers 1640, aprĂšs avoir destituĂ© le commandeur Elie de Licerasse qui rĂ©sistait et ils prennent eux-mĂȘmes le titre et les fonctions de commandeurs. Par ailleurs, le , Jean dâArtiguelouve vend le chĂąteau et le domaine dâAubertin Ă François de Navailles[61]. Ainsi, pratiquement au mĂȘme moment, deux autoritĂ©s nouvelles apparaissent de part et dâautre de la Bayse : le seigneur de Navailles-Mirepeix sur lâactuel territoire dâAubertin et les Barnabites sur celui de Lacommande.
Les Barnabites vont devoir restaurer lâĂ©tablissement religieux, reprendre en main les habitants en leur imposant des contrats de nouvel affiĂšvement en 1667, rĂ©sister Ă lâannexion par la communautĂ© de Monein, bref remettre Ă flot une commanderie bien menacĂ©e au prix de nombreux procĂšs avec Monein et mĂȘme avec les Lacommandais qui contestent leur autoritĂ©[62]. LâhĂŽpital lui-mĂȘme est menacĂ© par des ordonnances royales successives pourchassant les Ă©tablissements qui ne pratiquent plus lâhospitalitĂ© et qui dĂ©tournent les revenus. NĂ©anmoins, lors du dĂ©nombrement de 1768[63], on constate que les Barnabites contrĂŽlent, outre lâhĂŽpital toujours en activitĂ©, le territoire de La Commande et mĂȘme une petite partie du territoire dâAubertin.
Les archives paroissiales montrent que lâhĂŽpital fonctionne jusquâĂ la RĂ©volution française, mais celle-ci met fin de façon abrupte Ă plus de six siĂšcles de prĂ©sence religieuse. Les Barnabites quittent les lieux. LâhĂŽpital et le presbytĂšre sont achetĂ©s par des particuliers et les terres sont redistribuĂ©es entre les habitants[64]. La Commande dâAubertin devient la commune de Lacommande, administrativement sĂ©parĂ©e de celle dâAubertin. Les deux communes continuent cependant Ă ne constituer quâune seule paroisse, rĂ©unie par la prĂ©sence de la seule Ă©glise Saint-Blaise et du cimetiĂšre adjacent. Ce nâest quâen 1867, aprĂšs la construction dâune Ă©glise et lâinstallation dâun cimetiĂšre Ă Aubertin, quâintervient la sĂ©paration dĂ©finitive en deux paroisses distinctes.
Les alĂ©as de neuf siĂšcles dâhistoire ont miraculeusement prĂ©servĂ© Ă Lacommande ce qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le seul tĂ©moin encore en Ă©lĂ©vation dâun Ă©lĂ©ment du rĂ©seau de Sainte-Christine-du-Somport sur le versant nord des PyrĂ©nĂ©es avec, tout en un tenant, une Ă©glise et un hĂŽpital du XIIe siĂšcle, un ancien cimetiĂšre contenant une cinquantaine de stĂšles funĂ©raires discoĂŻdales des XVIIe et XVIIIe siĂšcles, un gĂźte pour les pĂšlerins et une maison qui fut vraisemblablement le domicile du commandeur avant de devenir presbytĂšre, puis propriĂ©tĂ© dâun particulier Ă la RĂ©volution et enfin mairie.
Politique et administration
Situation administrative
Lacommande a fait partie de l'arrondissement d'Oloron-Sainte-Marie jusqu'au . à cette date, elle appartient désormais à celui de Pau[65].
Liste des maires
Intercommunalité
La commune fait partie de quatre structures intercommunales[67] :
- la communauté de communes de Lacq-Orthez ;
- le SIVOM du canton de Lasseube ;
- le SIVU pour l'aménagement et la gestion des cours d'eau du bassin des Baïses ;
- le syndicat intercommunal dâeau et dâassainissement Gave et BaĂŻse.
Politique environnementale
Dans son palmarÚs 2022, le Conseil national de villes et villages fleuris de France a attribué deux fleurs à la commune[68].
Population et société
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[69]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2005[70].
En 2020, la commune comptait 183 habitants[Note 12], en diminution de 16,44 % par rapport à 2014 (Pyrénées-Atlantiques : +3 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lacommande fait partie de l'aire urbaine de Pau.
Ăconomie
La commune fait partie des zones AOC du vignoble du Jurançon et du Béarn et de celle de l'ossau-iraty.. Son économie est essentiellement agricole, tournée, outre la vigne, vers la polyculture et l'élevage de bovins.
Culture locale et patrimoine
Patrimoine civil
Lâancien hĂŽpital, classĂ© Monument Historique le sous la dĂ©nomination de commanderie[73], fut achetĂ© par le dĂ©partement des PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques le . AprĂšs une trĂšs importante rĂ©novation, ce bĂątiment est devenu un lieu de vie oĂč se tiennent des expositions, des rĂ©unions, aux termes dâun heureux partenariat entre le conseil gĂ©nĂ©ral, la commune de Lacommande et la Route des vins de Jurançon.
Renouant avec une longue tradition dâaccueil des pĂšlerins Ă Saint-Jacques-de-Compostelle, interrompue Ă la RĂ©volution, la commune de Lacommande a rĂ©novĂ© en 1997 lâancienne maison Lassalle contigĂŒe Ă lâhĂŽpital pour la transformer en gĂźte dâĂ©tape entre Lescar et Oloron sur la via Tolosane (ou chemin dâArles ou chemin de Provence ou GR 653).
Tout prĂšs de lâhĂŽpital et dâun lieu oĂč est signalĂ© un pressoir en 1297, la Maison du Jurançon permet au visiteur dâaborder un autre aspect du patrimoine local[74].
Patrimoine religieux
LâĂ©glise a aussi Ă©tĂ© classĂ©e Monument historique le [75] sous la dĂ©nomination dâĂ©glise Saint-Blaise[76]. Les chapiteaux de lâabside et de lâarc triomphal, miraculeusement bien conservĂ©s depuis le milieu du XIIe siĂšcle, constituent sans doute lâaspect le plus remarquable de lâensemble[77] - [78].
Ici comme Ă Sainte-Marie dâOloron, Ă Sainte-EngrĂące ou Ă Uncastillo est intervenu le MaĂźtre dâOloron pour reprĂ©senter des scĂšnes bibliques, des scĂšnes profanes, des motifs floraux et un bestiaire roman[79].
La petite chapelle nord, du dĂ©but du XIIIe siĂšcle, tĂ©moigne dâun gothique primitif de type cistercien par sa voĂ»te en croisĂ©e dâogives et, surtout, dâinfluences hispano-mauresques pour deux petites ouvertures fortement Ă©brasĂ©es percĂ©es dans les murs est et ouest. De lâextĂ©rieur, il est facile dâidentifier cette construction mĂ©diĂ©vale jusquâĂ environ mi-hauteur, avec ses deux pilastres et des Ă©lĂ©ments de corniche, surmontĂ©e par le clocher Ă©rigĂ© selon un appareil bien distinct et oĂč figure 1695, date dâune rĂ©novation par les Barnabites.
Lâancien cimetiĂšre, utilisĂ© jusque vers 1865, est situĂ© sur lâemplacement dâun cloĂźtre qui Ă©tait adossĂ© au mur sud de lâĂ©glise et au mur est de lâhĂŽpital. Ce cloĂźtre disparut sans doute lors de la RĂ©forme. Entre la RĂ©forme et la RĂ©volution, câest-Ă -dire du temps des Barnabites, un grand nombre de stĂšles funĂ©raires discoĂŻdales furent Ă©rigĂ©es en ce lieu[80]. Elles portent parfois un nom qui est celui dâune famille dâAubertin ou de Lacommande.
Leur disposition d'origine nous est révélée par une photographie prise en 1979 par l'association Lauburu: elles étaient toutes parallÚles au mur oriental de l'hÎpital, c'est-à -dire orientées face au soleil levant, en accord avec la croyance chrétienne de la résurrection des morts. Cette orientation hautement symbolique a été perdue lors de l'agencement de l'actuel cimetiÚre-jardin. Un recensement de ces stÚles et de leurs inscriptions a été effectué car leur dégradation par les intempéries est rapide[81].
- Quelques stÚles funéraires discoïdales de l'actuel cimetiÚre-jardin
Ăquipements
La commune possÚde différents équipements tel que 4 logements communaux, un jardin d'enfant, un terrain de pétanque et une salle communale servant à accueillir les différents évÚnements[82]
Personnalités liées à la commune
- René Camy (1926-1991), instituteur et maire de Lacommande, conseiller général du canton de Lasseube (1976-1991), fut reçu à l'Académie de Béarn le en reconnaissance de son action dans la préservation et la restauration du patrimoine local.
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes par la voie routiÚre et évaluées à l'aide d'un calculateur d'itinéraires.
- Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes à vol d'oiseau.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. AprÚs les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[11].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Dans les sites Natura 2000, les Ătats membres s'engagent Ă maintenir dans un Ă©tat de conservation favorable les types d'habitats et d'espĂšces concernĂ©s, par le biais de mesures rĂ©glementaires, administratives ou contractuelles[21].
- La saligue est un mot patois (langage local) qui désigne la végétation typique qui habille toutes les zones marécageuses du gave de Pau.
- Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
- au vendeur d'informer le potentiel acquĂ©reur du terrain non bĂąti de lâexistence du risque RGA ;
- au maĂźtre dâouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maĂźtre d'Ćuvre, le choix entre fournir une Ă©tude gĂ©otechnique de conception et le respect des techniques particuliĂšres de construction dĂ©finies par voie rĂ©glementaire ;
- au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de lâĂ©tude gĂ©otechnique de conception, soit de respecter des techniques particuliĂšres de construction dĂ©finies par voie rĂ©glementaire.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- Cartes
- « Carte hydrographique de Lacommande » sur Géoportail (consulté le 10 août 2021)..
- « Sites Natura 2000 de types sites d'intĂ©rĂȘt communautaire (SIC) (Directive Habitats) de la commune de Lacommande », sur www.geoportail.gouv.fr.
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- « Lacommande : site de la commune », sur www.lacommande.fr (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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