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Laparade

Laparade est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de Lot-et-Garonne (région Nouvelle-Aquitaine).

Laparade
Laparade
Halle de Laparade.
Blason de Laparade
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Lot-et-Garonne
Arrondissement Marmande
Intercommunalité Communauté de communes Lot et Tolzac
Maire
Mandat
Ghislain Gozzerino
2020-2026
Code postal 47260
Code commune 47135
DĂ©mographie
Population
municipale
389 hab. (2020 en diminution de 4,42 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 24 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 44° 23â€Č 21″ nord, 0° 26â€Č 55″ est
Altitude Min. 32 m
Max. 192 m
Superficie 16,22 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Tonneins
(commune de la couronne)
Élections
DĂ©partementales Canton de Tonneins
LĂ©gislatives DeuxiĂšme circonscription
Localisation
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Laparade
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Laparade
Liens
Site web https://mairie-laparade.fr/

    Ses habitants sont appelés les Laparadais.

    GĂ©ographie

    Communes limitrophes

    Les communes limitrophes sont Brugnac, Castelmoron-sur-Lot, Clairac, Grateloup-Saint-Gayrand et Lafitte-sur-Lot.

    GĂ©ologie et relief

    PerchĂ©e sur un plateau Ă©troit Ă  plus de 190 m d’altitude, la bastide de Laparade offre un point de vue remarquable sur la vallĂ©e du Lot.

    Sur les remparts, depuis la table d’orientation, vue panoramique Ă  180° de Tournon-d'Agenais aux coteaux de Buzet-sur-BaĂŻse. Par temps clair, la chaĂźne des PyrĂ©nĂ©es, Ă  250 km de lĂ , se dĂ©tache Ă  l’horizon.

    Point de vue sur la vallée du Lot.

    Climat

    Le climat qui caractĂ©rise la commune est qualifiĂ©, en 2010, de « climat du Bassin du Sud-Ouest », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en mĂ©tropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat ocĂ©anique altĂ©rĂ© » dans la classification Ă©tablie par MĂ©tĂ©o-France, qui ne compte dĂ©sormais, en premiĂšre approche, que cinq grands types de climats en mĂ©tropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat ocĂ©anique et les climats de montagne et semi-continental. Les Ă©carts de tempĂ©rature entre hiver et Ă©tĂ© augmentent avec l'Ă©loignement de la mer. La pluviomĂ©trie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].

    Les paramĂštres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă  la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.

    ParamÚtres climatiques communaux sur la période 1971-2000[2]

    • Moyenne annuelle de tempĂ©rature : 12,7 °C
    • Nombre de jours avec une tempĂ©rature infĂ©rieure Ă  −5 °C : 2,1 j
    • Nombre de jours avec une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  30 °C : 6,7 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 15,2 °C
    • Cumuls annuels de prĂ©cipitation[Note 3] : 825 mm
    • Nombre de jours de prĂ©cipitation en janvier : 11,6 j
    • Nombre de jours de prĂ©cipitation en juillet : 7,1 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Énergie et du Climat[6] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[7] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Verteuil », sur la commune de Verteuil-d'Agenais, mise en service en 1993[8] et qui se trouve Ă  km Ă  vol d'oiseau[9] - [Note 4], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 13,7 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 817,1 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[10]. Sur la station mĂ©tĂ©orologique historique la plus proche, « Agen-La Garenne », sur la commune d'Estillac, mise en service en 1941 et Ă  27 km[11], la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 13,1 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[12], Ă  13,4 °C pour 1981-2010[13], puis Ă  13,8 °C pour 1991-2020[14].

    Urbanisme

    Typologie

    Laparade est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5] - [15] - [16] - [17].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Tonneins, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 11 communes, est catĂ©gorisĂ©e dans les aires de moins de 50 000 habitants[18] - [19].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles (90,3 % en 2018), nĂ©anmoins en diminution par rapport Ă  1990 (92,1 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : terres arables (54,9 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (26,5 %), forĂȘts (7,6 %), prairies (6,6 %), cultures permanentes (2,3 %), zones urbanisĂ©es (1,8 %), eaux continentales[Note 7] (0,3 %)[20].

    L'IGN met par ailleurs Ă  disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires Ă  des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă  aujourd'hui)[Carte 1].

    Risques majeurs

    Le territoire de la commune de Laparade est vulnĂ©rable Ă  diffĂ©rents alĂ©as naturels : mĂ©tĂ©orologiques (tempĂȘte, orage, neige, grand froid, canicule ou sĂ©cheresse), inondations, mouvements de terrains et sĂ©isme (sismicitĂ© trĂšs faible). Il est Ă©galement exposĂ© Ă  un risque technologique, la rupture d'un barrage[21]. Un site publiĂ© par le BRGM permet d'Ă©valuer simplement et rapidement les risques d'un bien localisĂ© soit par son adresse soit par le numĂ©ro de sa parcelle[22].

    Risques naturels

    Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’ĂȘtre affectĂ©es par le risque d’inondation par dĂ©bordement de cours d'eau, notamment le Lot, le Tolzac et la Torgue. La commune a Ă©tĂ© reconnue en Ă©tat de catastrophe naturelle au titre des dommages causĂ©s par les inondations et coulĂ©es de boue survenues en 1982, 1983, 1993, 1999, 2006, 2007, 2009 et 2021[23] - [21].

    Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des glissements de terrain et des tassements différentiels[24].

    Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Laparade.

    Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bĂątiments en cas d’alternance de pĂ©riodes de sĂ©cheresse et de pluie[25]. La totalitĂ© de la commune est en alĂ©a moyen ou fort (91,8 % au niveau dĂ©partemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 2]. Depuis le , en application de la loi ELAN, diffĂ©rentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maĂźtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situĂ©s dans une zone classĂ©e en alĂ©a moyen ou fort[Note 8] - [26].

    Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 2003, 2005, 2011 et 2017 et par des mouvements de terrain en 1999[21].

    Risque technologique

    La commune est en outre situĂ©e en aval des barrages de Grandval dans le Cantal et de Sarrans en Aveyron, des ouvrages de classe A[Note 9]. À ce titre elle est susceptible d’ĂȘtre touchĂ©e par l’onde de submersion consĂ©cutive Ă  la rupture de cet ouvrage[28].

    Histoire

    Aux temps préhistoriques, il est assez vraisemblable qu'il y ait eu un établissement humain sur l'escarpement qui domine la vallée : des haches de pierre et des silex taillés ont été trouvés en divers points de la commune.

    La fondation

    La bastide de Laparade fut fondée en 1265 par Alphonse de Poitiers, frÚre de Louis de France, sous le nom de Castelseigneur.

    Elle fut fondée sur la paroisse de l'église matrice Notre-Dame-de-Touraille, par contrat de paréage entre l'abbaye de Clairac, propriétaire des terres, et Alphonse de Poitiers. L'acte de paréage fut signé le .

    Castelseigneur fut construit suivant un compromis entre le plan dit en Ă©chiquier et le plan en fuseau des bastides de promontoire. Une partie du territoire Ă©tait destinĂ©e aux maisons, la deuxiĂšme aux jardins, la troisiĂšme aux champs ou aux vignes. Des terrains, les communaux, Ă©taient laissĂ©s indivis afin que les pauvres gens puissent faire pĂąturer leurs bĂȘtes ou ramasser des fagots. Les forĂȘts et les carriĂšres voisines fournirent le bois et la pierre Ă  bĂątir. Une fois le plan tracĂ©, les lots, tous Ă©gaux, furent attribuĂ©s par adjudication, l'acte de parĂ©age fixant les redevances Ă  payer. Les habitants s'Ă©taient engagĂ©s Ă  construire leur maison dans l'annĂ©e sur une ossature de pans de bois garnie de torchis, de pisĂ© ou de tuiles plates disposĂ©es en Ă©pi.

    La protection d'Alphonse de Poitiers la mettant Ă  l'abri de l'oppression seigneurale et des exactions des pillards, la bastide se peupla vite.

    À la mort du prince (en 1271), Guillaume de Cohardon reçut au nom du roi le serment de fidĂ©litĂ© de Castelseigneur.

    La Parade

    En 1277, Castelseigneur devient Laparade. On ne connaĂźt pas la raison exacte du changement de ce nom. Peut-ĂȘtre Ă  cause de l'idĂ©e de dĂ©fense. Ou en rĂ©fĂ©rence Ă  la « Parade Â» des villes anglaises, le lieu « d'oĂč l'on dĂ©couvre la plus belle vue Â».

    Au Moyen Âge, la bastide jouit d'une organisation politique trĂšs complĂšte et de prĂ©cieux privilĂšges : pas de servitudes corporelles, pas de taille arbitraire, un rĂ©gime municipal et la sauvegarde royale. En outre, elle jouissait du droit de douze grosses foires par an.

    La juridiction de Laparade comprenait, outre la ville et le faubourg de Touraille, les paroisses de Roubillon (commune de Castelmoron sur Lot), Saint-Jean-des-PeyriĂšres (sur le coteau), Sermet et Suberbos (ou Subrebosq) (commune de Castelmoron-sur-Lot).

    Au sud, sur l'emplacement actuel de l'ancienne école maternelle et de la promenade publique, s'élevait un chùteau fort, flanqué d'au moins deux tours et de donjons. Au nord et à l'ouest, il y avait de profondes douves, dont une partie existe toujours. Il était défendu de faire boire les animaux dans les fossés et d'y laver le linge.

    Le bourg était entouré de murs solides : les remparts, percés de trois portes : l'une vers Monclar (en face du temple actuel), les autres vers Clairac et les fossés.

    Autrefois, le commerce y était prospÚre et la population beaucoup plus nombreuse qu'aujourd'hui. Le village était réputé pour ses vignobles, ses prunes, ses figues séchées, ainsi que pour ses tisserands et ses chapeliers Les chapeaux de feutre étaient faits d'un mélange de laine et de poils de lapin ou de liÚvre. en particulier dans le faubourg de Touraille. On y travaillait aussi le cuir.

    Laparade possédait deux églises et un hÎpital. Le clocher de l'église actuelle (au centre du village) est le seul élément à avoir subsisté de cette époque.

    Pendant la guerre de Cent Ans

    En 1344, Laparade est concédé à Guillaume-Raimond 1er, seigneur de Caumont.

    En 1348, une terrible épidémie de peste noire décime la moitié de sa population.

    En 1360, aprĂšs la dĂ©faite de Jean le Bon Ă  Poitiers, le traitĂ© de BrĂ©tigny livre l'Agenais aux Anglais. Tous les seigneurs et toutes les villes, dont Laparade, prĂȘtent serment de fidĂ©litĂ© au roi d'Angleterre et au Prince Noir, nommĂ© gouverneur de Guyenne.

    En 1370, Charles V, aidé de son frÚre, le duc d'Anjou, et de Du Guesclin, entreprend de reconquérir la Guyenne. Laparade redevint française.

    Tout est remis en question par Charles VI et la querelle des Armagnacs et des Bourguignons. Pris d'assaut au profit de Henri VI d'Angleterre par les bandes armées de Rodrigue Larivadin en 1434, le village est repris en 1437 par Rodrigue de Villandrando, autre mercenaire espagnol, surnommé "l'écorcheur", pour le compte de Charles VII.

    Sous la RĂ©forme

    Le voisinage de Clairac, important foyer protestant, favorise le développement de la Réforme au XVIe siÚcle. Laparade abrite de nombreux huguenots.

    En 1573, la bastide est prise d'assaut par les troupes catholiques de M. de La Vauguyon. Les protestants se réfugient dans la tour du chùteau. Celui-ci est incendié et plus d'une centaine de personnes y périssent.

    Laparade, cependant, reste une ville profondément protestante. La halle est transformée en temple.

    Henri de Navarre vint chasser en 1583 aux environs de Clairac et de Castelmoron, et il est fort possible qu'il soit venu Ă  Laparade.

    Le , les Consuls dĂ©lĂ©guĂšrent auprĂšs du duc de Rohan et des dĂ©putĂ©s des Ă©glises rĂ©formĂ©es assemblĂ©es Ă  Loudun, le sieur Janin pour les informer que Gabriel de Gervain, Ă©cuyer, sieur de Roquepiquet, avait Ă©tĂ© choisi comme gouverneur de la ville. Le , le Conseil de Basse-Guyenne, assemblĂ© Ă  Bergerac, confirma ce choix. M. de Roquepiquet fut placĂ© Ă  la tĂȘte d'une compagnie de mousquetaires Ă  cheval, sous l'autoritĂ© de M. de La Force.

    Lorsque la guerre de Guyenne Ă©clata, Laparade fut frappĂ©e d'une contribution pour l'entretien de la garnison en place Ă  Clairac. Les Consuls, trouvant l'imposition trop lourde, refusĂšrent de payer. Deux d'entre eux furent arrĂȘtĂ©s et emprisonnĂ©s.

    Le , Louis XIII donna l'ordre au conseiller Duduc de faire démolir et abattre les fortifications. En 1622, les remparts sont rasés.

    En 1631, une épidémie de peste survient à nouveau dans les environs et est particuliÚrement meurtriÚre dans le village.

    Durant le rĂ©gime de l’Édit de Nantes, le culte catholique fut rĂ©tabli et la messe cĂ©lĂ©brĂ©e sous l’arceau du clocher.

    De 1645 Ă  1648, le culte catholique fut de nouveau supprimĂ©. Mais le clergĂ© ne dĂ©sarma pas et en 1648, il obtint du Parlement de NĂ©rac, la rĂ©ouverture de l’église. L’abbĂ© de Clairac, accompagnĂ© de 20 prĂȘtres, planta une croix sur l’emplacement de l’église, et, en attendant sa reconstruction, les offices furent cĂ©lĂ©brĂ©s dans la vieille tour, dernier vestige du chĂąteau incendiĂ©.

    Sous Louis XIV

    Mazarin ayant confirmé les édits garantissant leurs libertés, la communauté protestante de Laparade fait allégeance au jeune roi et à la reine régente.

    La misĂšre Ă©tait grande. En 1650, les consuls Étienne Saffin, Jacob Badel, Pierre Desclaux et Joseph Gaches. s'adressant au roi " lui reprĂ©sentaient que de depuis de longues annĂ©es la communautĂ© de Laparade avait souffert des dĂ©penses extraordinaires par raison des gens de guerre, que les plus pauvres des habitants Ă©taient rĂ©duits Ă  la mendicitĂ© et pressĂ©s d'abandonner leurs logis ". M. de Maleprade et le pasteur Brignol furent envoyĂ©s " au-devant de Sa MajestĂ©, Ă  Libourne ou tout autre endroit pour l'assurer de la fidĂ©litĂ© des habitants, de leur obĂ©issance jusqu'Ă  exposer leurs vies et pour l'implorer de prendre en considĂ©ration leurs souffrances et de leur donner quelque soulagement ".

    Mais le , sur ordre du maréchal de Camp, la ville dut fournir au régiment de Roquelaure, cantonné à Saint-Barthélemy-d'Agenais, " quatre-vingt pains, deux veaux, six moutons, un tonneau de vin, six sacs d'avoine et trente quintaux de foin par jour, jusqu'à nouvel ordre" . Cette lourde contribution ne fit qu'amplifier la misÚre dans le village.

    Les Réformés avaient pu un moment espérer que le Roi leur serait reconnaissant de leur loyalisme et de leur attitude lors des troubles de la Fronde. Il n'en fut rien : Louis XIV était décidé à rétablir dans le royaume l'unité religieuse. Les protestants subirent à nouveau la persécution. Les Dragons obtinrent de nombreuses conversions par la force. Un certain nombre de familles avaient préféré s'expatrier plutÎt de que de renier leur foi : les Galliné, les Dubosc, les Latané, les Montilhaud. La population du village baissa d'un tiers.

    En , le temple est dĂ©moli. Les pierres et les matĂ©riaux du temple restĂšrent sur place pendant plus de vingt ans, personne ne voulant les enlever. Le , la loi donna ces dĂ©combres Ă  l'Ă©vĂȘque d'Agen, "ainsi que ceux d'une vieille tour dĂ©couverte dans l'enceinte de la ville, tour Ă©chappĂ©e Ă  la ruine du chĂąteau". et une croix est plantĂ©e au milieu par le curĂ©, le pĂšre GuĂ©rin.

    La dĂ©population, importante dans la juridiction depuis la rĂ©vocation de l'Édit de Nantes, se traduisit intra muros Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle par l'abandon ou la ruine de nombreuses maisons. Le faubourg de Touraille devint dĂ©sert. Le coteau de Saint-Jean, qui avait Ă©tĂ© pendant des siĂšcles un des plus riches vignobles de l'abbaye de Clairac, ne fut plus que pierres et broussailles. De fait, l'agglomĂ©ration est restĂ©e un village agricole, fossilisĂ© dans son tracĂ© mĂ©diĂ©val et plutĂŽt dĂ©peuplĂ©.

    Sous Louis XVI

    En 1776, une terrible Ă©pizootie fit des ravages parmi le bĂ©tail. On mit en place des cordons de soldats pour entourer les rĂ©gions infectĂ©es. DĂšs qu'une ferme contaminĂ©e Ă©tait signalĂ©e, on abattait toutes les bĂȘtes et on les enterrait profondĂ©ment. Mais la maladie ne cessait d'empirer. Les foires Ă  bestiaux avaient Ă©tĂ© interdites pendant un an pour Ă©viter toute contagion. Le roi ordonna de tuer toutes les bĂȘtes et d'en saler la viande. Plus tard, l'Ă©pidĂ©mie cessa mais avait fortement accru la misĂšre : il y avait dans la commune 138 indigents.

    Pendant la RĂ©volution

    En 1789, il y avait à Laparade trois foires annuelles. Le village produisait du blé, du tabac, du seigle, du maïs, du millet, des pois, des fÚves, du chanvre, du lin, des figues sÚches et du vin.

    En mars, Laparade envoya une dĂ©lĂ©gation (l'avocat Paul Geneste, le notaire royal Étienne Geneste, Abraham Feuillerade et Mathieu Maures) Ă  Agen, Ă  l'AssemblĂ©e des Trois Ordres, pour rĂ©diger les cahiers de dolĂ©ances et prĂ©parer la rĂ©union des États GĂ©nĂ©raux.

    La premiÚre Garde nationale est constituée le .

    La mairie est aménagée dans la maison du citoyen Geneste.

    Pendant la Seconde Guerre Mondiale

    Le , six résistants, dont une femme, furent fusillés par des soldats allemands contre un mur du village. Une cérémonie du souvenir a lieu tous les ans pour honorer leur mémoire.

    HĂ©raldique

    Blason de Laparade Blason
    D'argent au puits de gueules, maçonné de sable; au chef de gueules chargé d'un léopard d'or[29].
    DĂ©tails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    1790 1791 Paul Geneste
    mars 1953 mars 1959 Emmanuel Crouzet
    mars 1959 mars 1965 Claude Girou
    mars 1965 mars 2001 Raymond Galliné
    mars 2001 2003 Jacky Mahieu
    2004 En cours Ghislain Gozzerino
    Les données manquantes sont à compléter.

    Raymond GallinĂ© fut le plus jeune maire de France en 1965. Maire de Laparade pendant 36 ans, la salle des fĂȘtes du village porte son nom.

    DĂ©mographie

    L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă  elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2005[31].

    En 2020, la commune comptait 389 habitants[Note 10], en diminution de 4,42 % par rapport à 2014 (Lot-et-Garonne : −0,72 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 4751 1321 1111 1131 2431 1681 121976976
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 069989960900888851814737708
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    648686656507537472474458490
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
    441447479497526408447454445
    2015 2020 - - - - - - -
    386389-------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[32] puis Insee Ă  partir de 2006[33].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • Le panorama de Laparade est l'un des plus beaux de France.
    • La construction de l'Ă©glise Notre-Dame actuelle dĂ©buta vraisemblablement vers 1763. Le clocher et la flĂšche furent restaurĂ©s en 1928 par l'architecte villeneuvois Gabriel TeyssĂ©rĂ©. Elle est inscrite Ă  l'Inventaire gĂ©nĂ©ral du patrimoine culturel[34].
    • Une promenade dans les rues du village permet de dĂ©couvrir : - une place encadrĂ©e par deux puits - une vieille halle, aux robustes piliers de chĂȘne et Ă  la charpente trĂšs Ă©laborĂ©e (classĂ©e monument historique) - des maisons en colombage - un temple nĂ©o-classique (Ă©difiĂ© en 1825) - les vestiges des remparts - un belvĂ©dĂšre - une partie des anciennes douves.
    • SituĂ© Ă  l'Ă©cart du village, Ă  flanc de coteau oĂč se trouvent les sources, on peut admirer un lavoir.
    • Dans la salle de la mairie est accrochĂ©e une galerie de portraits de tous les prĂ©sidents français.
    • En Ă©tĂ©, Laparade est rĂ©putĂ© pour ses marchĂ©s aux produits biologiques et pour sa fĂȘte de la Saint-Jean.
    • Le village de Laparade abrite la plus ancienne troupe de thĂ©Ăątre amateur du dĂ©partement de Lot-et-Garonne : Altitude 182 propose de nombreux spectacles de divertissement tout au long de l'annĂ©e depuis plus de 30 ans.
    • Le jardin public en 1908 :
    • La halle.
      La halle.
    • La charpente de la halle.
      La charpente de la halle.
    • L'Ă©glise Notre-Dame.
      L'Ă©glise Notre-Dame.
    • Jardin public.
      Jardin public.
    • Un puits.
      Un puits.

    Personnalités liées à la commune

    • Jean Calvin (d’aprĂšs une tradition persistante, Calvin aurait prĂȘchĂ© Ă  Laparade et, pendant tout le XVIIe siĂšcle, on avait coutume d'appeler la chaire du temple la "chaire de Calvin").
    • Gabriel de LabruyĂšre, conseiller gĂ©nĂ©ral.
    • Bernard BĂŒhler, architecte.
    • Patrick Audeguil : cycliste, champion du monde en tandem en 1986.

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Les normales servent Ă  reprĂ©senter le climat. Elles sont calculĂ©es sur 30 ans et mises Ă  jour toutes les dĂ©cennies. AprĂšs les normales 1971-2000, les normales pour la pĂ©riode 1981-2010 ont Ă©tĂ© dĂ©finies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font rĂ©fĂ©rence en Europe et dans le monde[4].
    2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphÚre. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomÚtres[5].
    4. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    6. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    7. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    8. Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
      • au vendeur d'informer le potentiel acquĂ©reur du terrain non bĂąti de l’existence du risque RGA ;
      • au maĂźtre d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maĂźtre d'Ɠuvre, le choix entre fournir une Ă©tude gĂ©otechnique de conception et le respect des techniques particuliĂšres de construction dĂ©finies par voie rĂ©glementaire ;
      • au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude gĂ©otechnique de conception, soit de respecter des techniques particuliĂšres de construction dĂ©finies par voie rĂ©glementaire.
    9. Le classement des barrages est fonction de deux paramĂštres : hauteur et volume retenu[27].
    10. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă  droite ou Ă  gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă  gauche de l'Ă©cran.
    2. « Cartographie interactive de l'exposition des sols au retrait-gonflement des argiles », sur infoterre.brgm.fr (consulté le )

    Références

    1. Carte IGN sous GĂ©oportail
    2. Daniel Joly, Thierry Brossard, HervĂ© Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », CybergĂ©o, revue europĂ©enne de gĂ©ographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consultĂ© le )
    3. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    4. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    5. Glossaire – PrĂ©cipitation, MĂ©tĂ©o-France
    6. « Le climat de la France au XXIe siĂšcle - Volume 4 - ScĂ©narios rĂ©gionalisĂ©s : Ă©dition 2014 pour la mĂ©tropole et les rĂ©gions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consultĂ© le ).
    7. [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (oracle) Nouvelle-Aquitaine », sur nouvelle-aquitaine.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
    8. « Station Météo-France Verteuil - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    9. « Orthodromie entre Laparade et Verteuil-d'Agenais », sur fr.distance.to (consulté le ).
    10. « Station Météo-France Verteuil - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    11. « Orthodromie entre Laparade et Estillac », sur fr.distance.to (consulté le ).
    12. « Station météorologique d'Agen-La Garenne - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    13. « Station météorologique d'Agen-La Garenne - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    14. « Station météorologique d'Agen-La Garenne - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    15. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    16. « Commune rurale - dĂ©finition », sur le site de l’Insee (consultĂ© le ).
    17. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    18. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    19. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consultĂ© le ).
    20. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministÚre de la Transition écologique. (consulté le )
    21. « Les risques prÚs de chez moi - commune de Laparade », sur Géorisques (consulté le )
    22. BRGM, « Évaluez simplement et rapidement les risques de votre bien », sur GĂ©orisques (consultĂ© le )
    23. « Dossier départemental des risques majeurs de Lot-et-Garonne », sur www.lot-et-garonne.gouv.fr (consulté le ), chapitre Risque inondation.
    24. « Dossier départemental des risques majeurs de Lot-et-Garonne », sur www.lot-et-garonne.gouv.fr (consulté le ), chapitre Mouvements de terrain.
    25. « Retrait-gonflement des argiles », sur le site de l'observatoire national des risques naturels (consulté le )
    26. « Sols argileux, sécheresse et construction », sur www.ecologie.gouv.fr (consulté le )
    27. Article R214-112 du code de l’environnement
    28. « Dossier départemental des risques majeurs de Lot-et-Garonne », sur www.lot-et-garonne.gouv.fr (consulté le ), chapitre Risque rupture de barrage.
    29. Armorial de France
    30. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    31. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    32. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
    33. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
    34. « Église paroissiale Notre-Dame », sur www.pop.culture.gouv.fr (consultĂ© le )

    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

    • Une commune rurale en 1896 : Laparade - Cornelis de Witt. (1897) - Imp. Georges Ferrier et Cie
    • De Castelseigneur Ă  Laparade - Pierre Magot. (1899)
    • Notes sur une Bastide huguenote (Extrait du Bulletin de la SociĂ©tĂ© de l'Histoire du Protestantisme Français) (1910)
    • Une bastide nommĂ©e La Parade - Jean Caubet. (1972)
    • Atlas des villes et villages fortifiĂ©s en France (Moyen Âge) - Charles-Laurent Salch. (1978) - Éditions Publitotal.
    • Inventaire topographique - Alain Beschi (1999)

    Liens externes

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