Accueil🇫🇷Chercher

Jacques Chevalier (philosophe)

Jacques Chevalier, né à Cérilly (Allier) le et mort le dans la même ville, est un philosophe catholique français.

Jacques Chevalier
Jacques Chevalier en 1960.
Fonctions
Ministre de l'Éducation nationale
-
Associate professor (en)
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Époque
Époque moderne
Nationalité
Formation
Activités
Ĺ’uvres principales
Histoire de la Pensée (4 t.) • Les Maîtres de la pensée française (Pascal, Descartes, Bergson) • Cadences (2 t.)

Agrégé de philosophie, normalien, Jacques Chevalier a été professeur de philosophie à l’Université de Grenoble. Son œuvre majeure est l’Histoire de la Pensée. Il a été secrétaire d'État à l'Instruction publique, puis à la Famille en 1940-1941, dans les gouvernements Flandin et Darlan du régime de Vichy. En philosophie, il est le disciple d'Henri Bergson.

Biographie

Jeunesse, études et carrière universitaire

Son père, le général Chevalier, est directeur du Génie au ministère de la Guerre, de 1910 à 1917. Il se lie alors au futur maréchal Philippe Pétain[2]. Après des études en province d'abord, puis aux Lycée Hoche et Lycée Henri-IV, Jacques Chevalier est reçu à l'École normale supérieure en 1900 dans la promotion d'Eugène Albertini, de Pierre-Maurice Masson, de Paul Hazard et de Maurice Legendre. En 1903, il est reçu second à l'agrégation de philosophie. Il passe alors deux années à Oxford après ses études auprès du professeur de cristallographie Henry Alexander Miers, et il y rencontre pour la première fois Lord Halifax, futur secrétaire d'État au Foreign Office. Chevalier effectue de nombreux séjour chez Lord Halifax père, qu'il a connu par le Père Portal. Il s'adonne à des recherches religieuses sur Newman, Pusey et le Mouvement d'Oxford puis sur les églises non conformistes et les réveils religieux[3].

De 1905 à 1908, il est pensionnaire de la Fondation Thiers et travaille sous la direction d'Émile Boutroux. Cette institution, qui dépend de l'Institut de France, est destinée, selon le vœu testamentaire d'Adolphe Thiers, aux jeunes chercheurs brillants pour mener leurs travaux à bien. Chevalier participe aux séances sous la direction de Portal d'études pour l'union des églises avec son ami Maurice Legendre.

Friedrich von Hügel visita Chevalier à la Fondation et l'introduisit au directeur Émile Boutroux, puis ils échangèrent une longue correspondance soit 23 lettres en 1907, plus qu'aucun autre moderniste français excepté Alfred Loisy[4]. qui dira de lui dans ses mémoires : « Des catholiques tels que Jacques Chevalier avaient mieux compris que Sabatier et même que von Hûgel la position que j'avais prise dans mes derniers livres »[5]. Jacques Chevalier commence alors une thèse sur les réveils religieux au Pays de Galles, d’après des documents inconnus avec lesquels il eut contact lors de son séjour à Oxford. Pour l'année scolaire 1908-1909, il prend une année sabbatique pour achever le travail de thèse. Il en retire une connaissance approfondie et plus intérieure de la forêt de Tronçais.

Il rencontre le père George Tyrrell, jésuite irlandais, qui sera excommunié pour des soupçons de modernisme. Il fut ensuite nommé professeur de philosophie au lycée de Châteauroux en , il y restera trois ans. André Bridoux (futur inspecteur général de philosophie) fut son élève et participa aux groupes de travail avec le Père Pouget. Jacques Chevalier enseigne la philosophie à Lyon, au lycée Ampère et au fameux Lycée du Parc (l’un des grands lycées de France).

La thèse galloise sur les réveils religieux en Pays de Galles, terminée en 1911, est refusée par Ferdinand Lot historien du Moyen Âge, archiviste paléographe à la Sorbonne, très renommé et influent, car « il estimait que les textes sur lesquels repose la partie historique de la thèse ne sont pas authentiques [6]». Cette thèse sera publiée dans les Annales de l'université de Lyon (Lyon-Paris, 1923). Jacques Chevalier changera de sujet de thèse et adaptera son mémoire de fin d'étude pour en faire une thèse.

Il fut reçu docteur ès lettres en 1914 avec mention très honorable[7]; sa thèse principale porte sur La notion du nĂ©cessaire chez Aristote et chez ses prĂ©dĂ©cesseurs, particulièrement chez Platon ; sa thèse complĂ©mentaire Ă©tait intitulĂ©e : Étude critique du dialogue pseudo-platonicien l'« Axiochos Â», sur la mort et l'immortalitĂ© de l'âme. Il soutient ses thèses Ă  Lyon, avec Edmond Goblot. Le , il reçoit un ordre d'appel dans le service auxiliaire ; il sera interprète auprès de l’armĂ©e anglaise.

En 1919, il est nommé professeur de philosophie à la faculté des lettres de Grenoble. Le , il est élu doyen de la faculté des lettres de Grenoble à 49 ans Il le demeurera jusqu'en 1944.

Henry Bordeaux, romancier catholique, membre de l’Académie française, écrit que Jacques Chevalier « a réussi à faire de sa petite chaire de faculté locale une chaire mondiale »[8].

Par l'intermédiaire de Antoine Sévat natif d'Isle-et-Bardais (Allier), lazariste qui deviendra missionnaire de Madagascar, il rencontre le Père Pouget en 1901, ce sera le début d'une longue amitié. Il y amènera de nombreux intellectuels chrétiens de sa génération ou d'une autre génération (Jean Guitton, Emmanuel Mounier, Gabriel Marcel), mais aussi Ernesto Buonaiuti, professeur d'histoire au séminaire romain destitué en 1906 pour modernisme et qui correspondait secrètement avec Pouget par l'intermédiaire de Chevalier[9].

Il visite, parfois quotidiennement, la célèbre cellule 104 du Père Pouget[10] (Guillaume Pouget), à la maison-mère des lazaristes, 95 rue de Sèvres, à Paris. Il est beaucoup question aussi du Père Pouget dans le livre de Jacques Chevalier, Cadences – mouvement d'idées, disciplines d'action, aspects de la vie morale : l'ordre, l'amour, l'apparence[11]. Gonzague Truc décrit l'influence de ce religieux sur Jacques Chevalier à qui celui-ci doit l'approfondissement d'une foi « où l'on voit l'intelligence féconder les dogmes »[12].

Il est le disciple et l'ami de Henri Bergson et l'un de ses exécuteurs testamentaires[13]. Lors de la condamnation du modernisme, la plupart des catholiques se détournent du bergsonisme, « à l'exception de certains d'entre eux proches de Maurice Blondel » note Hervé Serry[14]. Parmi ceux-ci, Jacques Chevalier, qui restera fidèle à Bergson jusqu'au-delà de la mort. Par ailleurs, il fut un proche de Maurice Blondel comme l'atteste sa correspondance[15].

Son Bergson, publié chez Plon[16], avec une première édition parue en 1926, est d'un intérêt tout particulier car relu et corrigé de la main même de Bergson. Les verbatims de leurs nombreux entretiens et leur abondante correspondance témoignent d'une proximité sans égale[17].

Le rayonnement de Jacques Chevalier lui vaut des disciples de qualité : Guitton, Mounier, Husson, Garrone, etc. En 1921, il rencontre Jean Guitton, âgé de vingt ans, qu'il incite à faire de la philosophie. C'est Guitton qui est introduit par Chevalier auprès du père Pouget.

Il anime l'Union nationale des membres de l'enseignement public. L'association avait été très active pour défendre les intérêts des catholiques qui s'estimaient brimés dans leur carrière dans l'Éducation nationale à cause de leur appartenance religieuse.

En 1931, Marcel Mauss a été nommé au Collège de France contre Chevalier, à une voix de majorité. Six mois plus tôt, Mauss et Chevalier avaient eu le même nombre de voix. Gilson qui avait voulu se présenter s'était retiré après le premier tour.

Dans son édition des œuvres de Pascal (Œuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, 1936), il propose une présentation des Pensées en reconstituant le plan projeté par l'auteur. Après guerre, il publie en 1955 une monumentale Histoire de la Pensée[18].

Il a été dès sa jeunesse l'ami de Joseph Malègue et il rédigera la préface de son roman inachevé réédité en 1958, Pierres noires. Les classes moyennes du Salut.

Louis Lavelle a souligné le fait qu'il est un « bergsonien catholique, et qui s'accorde avec Maurice Blondel pour penser que la philosophie, au lieu de rendre la révélation inutile, en prépare les voies »[19]. C'est à propos de l'ouvrage de réflexions personnelles Cadences (tome I, Paris, Plon, 1939 ; tome II, Paris, Plon, 1951) que Lavelle s’exprime ainsi. Jacques Chevalier présentait la philosophie comme l'alliance d'une sagesse et d'un « effort pour parvenir à la représentation vraie des choses »[20].

Groupe de travail en commun (1920-1940)

La fondation du Groupe est décidée après un peu plus d'un an de gestation par circulaire du . Il est établi entre Grenoble et à Lyon autour du philosophe Jacques Chevalier ; mais son titre délibérément neutre – Groupe de travail en commun – n’apparaît qu’en novembre 1922 dans une deuxième circulaire. Sur ces fondements succincts se développe une activité soutenue dont l'essentiel consiste en l'envoi aux membres du Groupe de documents polycopiés qui se veulent de simples instruments de réflexion non destinés à la publication. Ils y échangent notes et entretiens.

Le groupe connaĂ®tra plusieurs secrĂ©taires, poste occupĂ© successivement par Belmont, par Husson et surtout par Jean Guitton, et enfin Victor Carlhian en 1931. Il repose tout entier sur cette « croyance rationnelle en la VĂ©ritĂ© Â» qui unit Ă©troitement la raison humaine Ă  la foi chrĂ©tienne, en dĂ©saccord d'un point de vue intellectuel, avec le thomisme « antimoderne Â» de Jacques Maritain ; sur une « mĂ©taphysique positive Â» qui s'oppose frontalement au rationalisme laĂŻque d'un LĂ©on Brunschvicg, alors hĂ©gĂ©monique en Sorbonne. Chevalier s'opposait Ă  l'orthodoxie rigide du catholicisme conservateur et cherchait plutĂ´t une philosophie moderne au sein de la communautĂ© catholique[21].

Le Groupe est complètement étranger à l'Action française de Charles Maurras. Il compte même dans ses rangs, en la personne de Joseph Vialatoux, l'un de ses plus rudes adversaires. Pour Véronique Auzépy-Chavagnac, dans son livre sur Jean de Fabrègues, préfacé par René Rémond, Jacques Chevalier constitue, dans le monde catholique, un groupe situé entre Maritain et Blondel[22].

Son unité n'est pas d’ordre confessionnel, bien que ses membres soient des catholiques déclarés. Tous entendent résolument se placer sur le seul terrain de l'intelligence en quête de vérité, au moyen d’une démarche inductive à partir des questions humaines, et non d'une démarche déductive à partir du dogme[23]. Malgré la forte présence d'historiens et de géographes (Pierre Deffontaines, André Fugier, André Latreille, Maurice Legendre, Henri Terrasse ou Jacques Zeiller), et celle de quelques juristes et économistes (André Rouast, professeur à l'Université de Grenoble, ou Henri Guitton, amené par son frère Jean), les philosophes et la philosophie dominent largement au sein du Groupe. Les plus âgés sont ses camarades de la rue d'Ulm, Émile Genty ou Maurice Legendre. Il y a aussi André Bridoux son élève à Châteauroux ; André Fugier, André Latreille, Henri Gouhier et Léon Husson ses élèves à Lyon ; Jean Anglès d'Auriac, Paul Belmont, Paul Belmont, Louis Bourgey, Louis Garrone, Jean Lacroix et bien sûr Emmanuel Mounier ses premiers étudiants à Grenoble[24]. Signalons par ailleurs la présence de Jules Monchanin et de son confrère de Grenoble Gabriel Garonne, futur cardinal, amené par son frère Louis.

Chevalier fait partager au Groupe ses connivences intellectuelles du moment, qui contribuent à en définir positivement l'esprit, par-delà le double refus de Brunschvicg et de Maritain. Le vieux lazariste Guillaume Pouget reste jusqu'à sa mort en 1933 une référence théologique pour le Groupe.

Parallèlement, intervient la tentative d'Emmanuel Mounier pour faire endosser par le Groupe (devenu Groupement) la création de sa revue. On en veut pour preuve sa circulaire confidentielle du , à en-tête du Groupement. Sûrs y écrit-il, de l’appui de Jacques Chevalier - acquis dès avril 1931 - et de Jacques Maritain « nous pensons organiser une forte équipe de prospection qui ne laissera passer aucun événement, aucun livre important, sans nous en envoyer la substance. Le groupe est tout désigné, par sa diversité, par son esprit, à former le noyau résistant de cette équipe ». Et le manifeste imprimé de fait figurer pas moins de 10 membres du Groupement parmi les futurs collaborateurs de la revue. Pourtant, cette tentative de rapprochement échoue. Jacques Chevalier et Jean Guitton s’opposeront à la dimension révolutionnaire de la revue après avoir adhéré à l’exigence intellectuelle et politique d’Esprit à ses débuts. Seul Jean Lacroix suit Mounier, au point de devenir le pilier du groupe Esprit de Lyon.

Le Groupe, puis Groupement, de travail en commun est mort des inconvénients qui constituaient l'envers de ses avantages. Réseau souple fédérant autour de Chevalier de jeunes intellectuels catholiques des années 1920, hors de tout dogmatisme et dans une perspective spiritualiste, il ne résiste pas aux tempêtes socio-politiques des années 1930. Malgré cela le Groupe a permis à de jeunes universitaires catholiques de concilier leur engagement professionnel et leur engagement spirituel[25].

La ligne Ă©ditoriale d'Esprit rencontre rapidement l’hostilitĂ© de Jacques Chevalier. Mounier n’est pas indiffĂ©rent Ă  la pensĂ©e de Marx, alors que Chevalier combat le « matĂ©rialisme allemand » dont, pour lui, le marxisme serait issu. Mounier se range du cĂ´tĂ© du Front populaire, cependant que Chevalier anime l’Union nationale des membres de l’enseignement public qu'il avait crĂ©Ă© en 1925 afin de regrouper des enseignants catholiques qui s’estimaient persĂ©cutĂ©s en raison de leur foi, et qui l'estimeront l'ĂŞtre plus encore dès lors que le gouvernement de Front populaire sera au pouvoir. Chevalier soutient en Espagne la rĂ©volution franquiste alors que Mounier en dĂ©nonce l’ADN fasciste. MĂŞme si l’un et l’autre, pour un temps très court, se retrouvent avec l’espoir d’une rĂ©ussite de la “RĂ©volution nationale”, qu’incarne l’Etat français, Mounier en saisit rapidement les dangers, alors que Jacques Chevalier, s’engage aux cĂ´tĂ©s du MarĂ©chal PĂ©tain, dont il deviendra ministre pour quelques mois[26].

Dans le gouvernement de Vichy

Avant de faire partie du gouvernement de Vichy, Jacques Chevalier avait accepté en 1937 une mission de réorganisation de l'enseignement espagnol auprès de Franco, dans une Espagne alors en pleine guerre civile. Comme il n'avait pas prévenu le gouvernement, ainsi qu'il était coutume de le faire, Jean Zay, alors secrétaire d'État à l'Éducation nationale, signa une circulaire prescrivant « qu'aucun universitaire français ne pourrait accepter une mission officielle d'un gouvernement étranger sans l'autorisation de son ministre » de tutelle[27].

Secrétaire général à l'Instruction publique[28] du au , Chevalier dénonce à Pétain l'intention qu'avait eu son prédécesseur au ministère, Georges Ripert, de consulter le secrétaire général du Syndicat national des instituteurs (SNI), André Delmas[29], et contribue à son renvoi, le .

Il le remplace alors au poste de secrétaire d'État à l'Instruction publique et à la Jeunesse. Il occupe ce poste du au .

Contre sa propre administration restée fidèle au principe de laïcité, il mène une action visant à réintroduire Dieu dans les programmes scolaires. Lors de la réforme des programmes entreprise par Georges Ripert en novembre 1940, Jacques Chevalier ajoute un paragraphe dans les programmes de Morale : « Entretiens familiers et lectures sur les principaux devoirs envers nous-mêmes, envers nos semblables (Famille et Patrie) et envers Dieu[30] ». Les devoirs envers Dieu avaient été inclus dans le plan d'études des écoles primaires élémentaires publié le , supprimés le et rétablis, discrètement, dans de nouvelles instructions signées de Léon Bérard ministre de l'instruction publique et datées du [31].

Il fit de l'instruction religieuse un enseignement à option par la loi du 26 février 1941. L'article 4 du concordat négocié entre la République française et le Saint-Siège au premier semestre de 1940 prévoyait cette mesure[32].

Chevalier alléguera après guerre, notamment à ses procès, avoir négocié des accords secrets entre Churchill et Pétain, mais de nombreuses mystifications ont obscurci la réalité[33] : Chevalier a transmis une note écrite de Lord Halifax, ancien camarade d’Oxford. Churchill propose à Pétain de se replier en Afrique du Nord et d’y envoyer six divisions. Pétain lut la note et dit : « Nous ne l’avons pas reçue ». Elle resta sans réponse[34] - [33].

Une contestation violente de Chevalier vient de la presse collaborationniste de Paris (L'Œuvre de Marcel Déat, Les Nouveaux Temps de Jean Luchaire) pour son attitude au moment de la mort d'Henri Bergson, le 4 janvier 1941, pour avoir présenté des condoléances officielles à la veuve du philosophe à la radio de Vichy, et pour sa politique cléricale. Son successeur, Jérôme Carcopino, a rapidement fait disparaître les devoirs envers Dieu dans les programmes par des références à d'autres notions universelles comme les valeurs spirituelles ou les civilisations chrétiennes. L'enseignement de l'instruction religieuse à option dans les locaux scolaires devient facultatif et dispensé en dehors des locaux scolaires[35].

Chevalier interdit par ailleurs aux Juifs par circulaire du 10 la préparation des concours de l'agrégation[36] - [37], en application du statut du 3 octobre qui interdit aux Juifs d'être fonctionnaire. Cependant il ne cède pas à la volonté de Claude Vacher de Lapouge, venu le solliciter en décembre 1940 pour la création au Collège de France d'une chaire destinée à l'enseignement des doctrines racistes[38]. En janvier 1941 également, il destitue un professeur de l’université de Grenoble d’origine juive, ce qui lui vaut la rupture avec Emmanuel Mounier, son disciple[39].

Chevalier devient ensuite secrétaire d'État à la Famille et à la santé, poste qu'il occupe du au , qui est marqué par quelques réformes concernant la mise en place d’allocations de retraite aux vieux travailleurs et une loi facilitant l'adoption[40]. Une extrême fatigue et la déception devant les difficultés de l'action[41] contraignent Chevalier à se retirer en .

Fin de la guerre : opposition à la résistance et arrestation à la Libération

En , après un long repos il reprend alors sa charge de professeur et de doyen à Grenoble. Chevalier n'hésite pas à inscrire à la faculté pour les protéger plusieurs jeunes filles israélites ainsi que deux jeunes républicains espagnols[42].

L'année 1944 est particulièrement agitée pour l'ancien ministre. Il se permet au cours d'une conférence à Paris de dénoncer la présence de l'occupant, mais à la suite des offensives des Forces françaises de l'intérieur dans la région bourbonnaise, il écrit des lettres à divers responsables gouvernementaux de Vichy dans lesquelles il réclame des armes pour des « hommes sûrs » afin de lutter contre la subversion communiste en ce printemps 1944[43]. Il approuve les exactions de la Milice [44] et fait appel à elle contre les étudiants résistants de Grenoble, provoquant une hécatombe[45].

Un groupe de F.F.I., ayant intercepté un de ses appels téléphoniques au cabinet de Darnand lui demandant d'intervenir contre le maquis présent dans la forêt de Tronçais, arrête Chevalier le dans sa maison de Cérilly pour le conduire dans un maquis-prison itinérant. Sa demande d'intervention sera suivie d'effet, avec du côté des résistants huit morts et quatre blessés[46]. Il sera retenu prisonnier dans la forêt de Tronçais, où il assiste à l’exécution, par un détachement de F.T.P., de familles de miliciens fuyant la Libération en train vers l’Allemagne[47]. Il est ensuite transféré au centre pénitentiaire de Fresnes le .

Il témoigne au procès du maréchal Pétain le au sujet des négociations franco-britanniques. Puis, pour raison de santé, il est mis en liberté provisoire le , jusqu'à ce que se tienne son procès le ; Marcel Héraud, son compatriote de Cérilly, est son avocat, ainsi que Marcel Poignard et Roger-Adolphe Lacan[48].

Le , il est condamné à vingt ans de travaux forcés[49], à la dégradation nationale et à la confiscation de la moitié de ses biens. Une mesure présidentielle allégera peu après sa peine[44] : il bénéficie d'une mesure de libération conditionnelle le et est gracié par décret le .

Il se retire alors à Cérilly pour se consacrer à la rédaction de ses travaux philosophiques, notamment sa monumentale Histoire de la Pensée. Le tome 2 consacré à la pensée chrétienne n’a pas convaincu le médiéviste Georges Duby par sa vision « sommaire » et « enfantine » du Moyen Âge, parfois déformée : Georges Duby relève ainsi que selon Chevalier l’époque médiévale tardive est synonyme de confusion, c’est-à-dire « ce qu’aime la masse… lorsqu’elle n’est pas maintenue, éclairée et guidée par un chef »[50]. Le régime corporatif des artisans et commerçants y est loué mais déformé.

Vie familiale

Jacques Chevalier est le père de l'universitaire François Chevalier (1914-2012).

Travaux

Les papiers personnels de Jacques Chevalier sont conservés aux Archives nationales sous la cote 684AP[51].

Partisan d'une certaine forme de réalisme, s'inscrivant dans la continuité du spiritualisme français, Jacques Chevalier écrit que « Toujours le réel nous échappe par quelque endroit »[52].

Honneurs

Distinctions

Hommages

  • Un chĂŞne avait Ă©tĂ© classĂ© en son honneur dans la ForĂŞt de Tronçais[55].La tempĂŞte de l'hiver 2008-2009 l'a abattu.

Prix littéraires

Ĺ’uvres

Auteur

  • La ForĂŞt de Tronçais, notice descriptive et historique, par Jacques Chevalier et G. Raffignon, Ă©ditions : Limoges Ducourtieux et Gout, 1913, rĂ©Ă©ditĂ© en 1941.
  • Étude critique du dialogue pseudo-platonicien l'Axiochos, sur la mort et sur l'immortalitĂ© de l'âme, Alcan, Paris, 1914.
  • La Notion du nĂ©cessaire chez Aristote et chez ses prĂ©dĂ©cesseurs, particulièrement chez Platon. Avec des notes sur les relations de Platon et d'Aristote et la chronologie de leurs Ĺ“uvres, Alcan, Paris, 1915
  • Essai sur la formation de la nationalitĂ© et les rĂ©veils religieux au Pays de Galles, des origines Ă  la fin du sixième siècle, avec une carte du Pays de Galles Rey, Lyon, FĂ©lix Alcan Paris 1923 - 439 pages
  • Bergson et les relations de l'âme et du corps, confĂ©rence prononcĂ©e Ă  Lyon le . Brochure de 23 pages.
  • Bergson, Libr. Plon, Nourrit et Cie, coll. « Les MaĂ®tres de la pensĂ©e française », (rĂ©impr. 1947).
  • Descartes, Libr. Plon, Nourrit et Cie, coll. « Les MaĂ®tres de la pensĂ©e française », (rĂ©impr. 1937).
  • Pascal, Libr. Plon, Nourrit et Cie, coll. « Les MaĂ®tres de la pensĂ©e française », (rĂ©impr. 1944, 15e Ă©d.), XIV + 388
  • Henri Bergson, bois gravĂ©s d'Emmanuel Poirier, Éditions de la Lampe d'argile, 1928.
  • L'Habitude : essai de mĂ©taphysique scientifique, Boivin & Cie, 1929, 256 pages.
  • La ForĂŞt Tronçais en Bourbonnais, bois originaux de Paul Devaux, Éditions de la Chronique des Lettres Françaises aux Horizons de France, Paris, 1930
  • La lĂ©gende de la forĂŞt Tronçais en Bourbonnais. Illustrations d'Alma Jouin, Ă©ditions CrĂ©pin-Leblond, 1950, 101 pages.
  • Trois confĂ©rences d'Oxford. Saint Thomas - Pascal - Newman, Éditions Spes, 1928 - 80 pages Paris, 2e Ă©dition en 1933.
  • Sainte ThĂ©rèse et la vie mystique. Juan DomĂ­nguez Berrueta, Jacques Chevalier, Ă©ditions DenoĂ«l et Steele, 1934, 270 pages.
  • La vie morale et l'au-delĂ , E. Flammarion, Bibliothèque de philosophie scientifique (Paris), 1938, 211 pages.
  • Cadences - mouvement d'idĂ©es - disciplines d'action - aspects de la vie morale : l'ordre - l'amour - l'apparence, Librairie Plon, 1939. T. I
  • Cadences - voies d'accès au rĂ©el - principes de l'humanisme - images de France, Librairie Plon, 1951. T. II
  • La Vie de l'esprit, B. Arthaud, Grenoble, 1940 - 87 pages 4e Ă©dition. [Suivi d'une lettre de M. Paul Langevin ].
  • France – PĂ©tain m'a dit – Les prĂ©ceptes du MarĂ©chal - Appel aux jeunes, Éditions de la chronique des lettres françaises, Paris, 1941.
  • L'IdĂ©e et le RĂ©el, B. Arthaud, Grenoble, 156 pages, deuxième Ă©dition en 1941.
  • Leçons de philosophie, T. I : Psychologie et logique. T. II : Morale et mĂ©taphysique, Arthaud, Grenoble/Paris, 1943, rĂ©Ă©ditĂ© en 1946.
  • Histoire de la PensĂ©e en quatre tomes : 1. La pensĂ©e antique ; 2. La pensĂ©e chrĂ©tienne ; 3. La pensĂ©e moderne de Descartes Ă  Kant ; 4. La pensĂ©e moderne de Hegel Ă  Bergson, Paris, Flammarion, publiĂ©s respectivement en 1955, 1956, 1961 et 1966. Les Éditions Universitaires ont republiĂ© les deux premiers tomes en quatre volumes : Vol. 1. Des prĂ©socratiques Ă  Platon. PrĂ©face de Pierre Aubenque, 1991. Vol. 2. D'Aristote Ă  Plotin. PrĂ©face de RĂ©mi Brague, 1991. Vol. 3. De saint Augustin Ă  saint Thomas d'Aquin. PrĂ©face de Serge-Thomas Bonino, 1992. Vol. 4. De Duns Scot Ă  Suarez. PrĂ©face de Bruno Pinchard, 1992.
  • en collaboration avec Jacques des Gachons, Fauteuil VII. Henri Bergson, Librairie FĂ©lix Alcan, collection « Les Quarante », Éditions de la Lampe d'Argile, Paris, 1928.
  • Bergson et le père Pouget, prĂ©face de François Mauriac, Paris, Plon, 1954, 80 pages.
  • Entretiens avec Bergson, Paris, Plon, 1959, 315 pages.

Éditeur scientifique

Préfacier

  • Lucien Laberthonnière. Le catholicisme et la sociĂ©tĂ©, Paris, V. Giard & E. Brière, 1907.
  • Auguste Bouchayer. Les Chartreux, maĂ®tres de forges, Grenoble, Ă©ditions Didier et Richard, 1927.
  • Daguet. MĂ©moires d'un piqueux, Paris Ă©dition les Quatre fils Aymon, (Presses de l'Acanthe), 1960.
  • Paul Devaux. Moulins. 12 bois en couleurs, Argenteuil : impr. R. Coulouma, 1931
  • Henri de Brinon. Vaumas : Contribution Ă  l'Ă©tude des paroisses bourbonnaises, Illustrations de Paul Devaux et Coutisson des Bordes Moulins, impr.-Ă©dit. CrĂ©pin-Leblond, 1935
  • Bernard Grasset. Comprendre et inventer : essai sur la connaissance, (Paris) : Grasset, 1953
  • Pierre Imbart de La Tour. Les Origines de la RĂ©forme, T. II. L'Église catholique, la crise et la Renaissance, Melun, Librairie d'Argences 1944.
  • Joseph Malègue. Pierres noires, les classes moyennes du salut : roman, Ă©ditions Spes, Paris, 1958.
  • Père Pouget. MĂ©langes, Paris, Plon, 1957.
  • Jean Secret. L'Alpiniste, essai critique, Hors-texte de Samivel : Bordeaux : Delmas, 1937, 1943.
  • Pierre de Sornay, Isle de France, Ă®le Maurice, sa gĂ©ographie, son histoire, son agriculture, ses industries, ses institutions. General Printing & Stationery Cy., 1950
  • Joseph Vialatoux. Le Discours et l'intuition. Leçons philosophiques sur la connaissance humaine et la croyance, introductives Ă  l'Ă©tude de la logique et de la mĂ©taphysique, Paris, libr. Bloud et Gay, 1930.
  • Georges Plaisance. Guide des forĂŞts de France, Paris : la Nef de Paris, 1961.

Notes et références

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-4a9blr7o2-rmu7ikyfyjun »
  2. Michèle Cointet, article Chevalier (Jacques), dans le Dictionnaire historique de la France sous l'occupation, sous la direction de Michèle et Jean-Paul Cointet, Tallandier, 2000, p. 154.
  3. Emmanuel Bourel, p. 22.
  4. The Politics of Heresy: The Modernist Crisis in Roman Catholicism, Lester R. Kurtz, University of California Press, 1986, p. 123.
  5. MĂ©moires pour servir Ă  l'histoire religieuse de notre temps: 1908-1927, Alfred Firmin Loisy, E. Nourry, 1931, p. 28.
  6. Jacques Chevalier, Entretiens avec Bergson, Paris, Plon, , 315 p. (lire en ligne), p. 18
  7. Maurice Malleret, Encyclopédie des auteurs du pays Montluçonnais et de leurs œuvres (de 1440 à 1994), Éditions des Cahiers Bourbonnais, 1994, p. 205.
  8. Jean-Louis Vieillard-Baron, « Jacques Chevalier : Un philosophe catholique entre les deux guerres », Transversalités 4/ 2012 (no 124).
  9. Monsieur Portal et les siens, 1855-1926, RĂ©gis Ladous, 1985, Ă©ditions du Cerf, p. 102.
  10. N° spécial de Mission et charité, Le Père Pouget, avec interview et nombreux témoignages de Jacques Chevalier.
  11. Librairie Plon, 1939.
  12. Gonzague Truc, Histoire de la littérature catholique contemporaine, Casterman, Paris, 1961, p. 29.
  13. Voir ses Entretiens avec Bergson, librairie Plon, 1959, p.II.
  14. Serry 2004, p. 77.
  15. Université du Louvain où est conservé la correspondance de Blondel
  16. Jacques Chevalier, Bergson, Paris, Plon,
  17. Daniel Bloch, Henri Bergson et Jacques Chevalier. Deux philosophes face Ă  leur temps., Paris, L'Harmattan, (ISBN 978-2-343-23045-0)
  18. (google books), Histoire de la Pensée, Volume 1.
  19. Louis Lavelle, Psychologie et Spiritualité, Paris, Albin Michel, 1967, p. 11-12.
  20. Jacques Chevalier, Leçons de Philosophie p. 8.
  21. Donald James Horton, André Laurendeau : la vie d'un nationaliste, 1912-1968, p. 98.
  22. Jean de Fabrègues et la jeune droite catholique : aux sources de la Révolution nationale, Presses universitaires du Septentrion, Lille, 2002, p. 69.
  23. Étienne Fouilloux, Bulletin de la Société historique, archéologique et littéraire de Lyon, année 2002, tome XXXII, p. 361-377.
  24. Logia, p. 106
  25. (Google Livres). Voir à ce propos Naissance de l'intellectuel catholique par Hervé Serry aux éditions La Découverte, 2012, qui montre comment, dans le contexte d'effervescence spirituelle qui caractérise la fin du siècle, des intellectuels laïcs s'engagent collectivement dans des polémiques littéraires.
  26. Daniel Bloch, Jacques Chevalier et Emmanuel Mounier. Deux philosophes face Ă  leur temps., Paris, L'Harmattan, (ISBN 978-2-343-22155-7)
  27. Jean Zay, Souvenirs et solitude, Paris, Belin, , 565 p. (ISBN 978-2-7011-5703-0).
  28. DĂ©cret du 11 septembre 1940 (nomination en remplacement de Gillouin).
  29. Robert Vandenbussche, De Georges Clémenceau à Jacques Chirac : l'état et la pratique de la loi de séparation : actes du colloque, Lille, 9 - 10 Décembre 2005,, Lille, Université Charles de Gaulle-Lille III, , 291 p. (ISBN 978-2-905637-54-3, lire en ligne), p. 110
  30. Daniel BLoch, « Jacques Chevalier rĂ©introduit la notion de Dieu Ă  l’école Â».
  31. Jacques Duquesne, Les Catholiques français sous l'Occupation, Paris, Bernard Grasset, , 502 p. (ISBN 978-2-246-11609-7, lire en ligne), p. 97.
  32. Jean-Louis Clément, Les Évêques au temps de Vichy, Éditions Beauchesne, 1999, p. 113.
  33. Robert Paxton, La France de Vichy, Le Seuil (Points Histoire), , nbp 83
  34. Bernard Henri, « Schmitt (G.). Les Accords secrets franco-britanniques de novembre-décembre 1940. Histoire ou Mystification », Revue belge de philologie et d'histoire, tome 36, fasc. 3,‎ , p. 1019 (lire en ligne)
  35. Jean-Louis Clément, Les évêques au temps de Vichy : loyalisme sans inféodation : les relations entre l'Eglise et l'Etat de 1940 à 1944, Paris, Éditions Beauchesne, , 279 p., p. 123.
  36. Claude Singer, Vichy, l'Université et les juifs : Les Silences et la Mémoire, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Histoire », , 437 p., p. 119.
  37. Stéphane Israël, Les Études et la guerre, Les Normaliens dans la tourmente (1939-1945), Editions rue d'Ulm, (lire en ligne), chapitre 5, numéro 29
  38. Claude Singer, op. cit., p. 201.
  39. « Éphéméride 9 janvier 1941 », sur Réseau Canopée
  40. Michèle Cointet, L'église sous Vichy 1940-1945 : La repentance en question, Paris, Perrin, coll. « Histoire », , 404 p., p. 123
  41. Ibid., p. 124
  42. Emmanuel Bourel, Une vision chrétienne de la Révolution nationale (été 1940 – été 1941) p. 305.
  43. Emmanuel Bourel, Une vision chrétienne de la Révolution nationale (été 1940 – été 1941), p. 306.
  44. André Gueslin, Les facs sous Vichy: étudiants, universitaires et Universités de France, p. 132
  45. Michel Henri, « Lumières sur Vichy ? », Annales. Economies, sociétés, civilisations,‎ 11e année, n. 4, 1956, p. 510-525 (lire en ligne)
  46. Daniel Bloch, « Le procès du Doyen Gosse en Haute Cour de Justice », La Pierre et l'Écrit,‎ , p. 239 - 255
  47. André Brissaud, Pétain à Sigmaringen, Librairie académique Perrin, p. 53.
  48. « MĂ©moire de CĂ©rilly et ses environs Â».
  49. Bénédicte Vergez-Chaignon, Vichy en prison : Les épurés à Fresnes après la Libération, Paris, Gallimard, 2006, p. 298.
  50. Georges Duby, « Recension de Jacques Chevalier, Histoire de la Pensée », Annales,‎ 1957 numéro 12-4, p. 674-675 (lire en ligne)
  51. Archives nationales
  52. Jacques Chevalier, Leçons de philosophie, p. 8.
  53. Le comité des travaux historiques et scientifiques.
  54. Article du Monde, datant du 21.04.1962.
  55. J. Chevalier.

Voir aussi

Bibliographie

  • Paul Archambault, La vivante philosophie d'un vivant : Jacques Chevalier, 16 pages, in Le Correspondant, , lire en ligne sur Gallica
  • Daniel Bloch, Le Procès du Doyen Jacques Chevalier en Haute Cour de justice, La Pierre et l'Écrit, Presses universitaires de Grenoble, no 28, 2017, p. 239-256
  • Daniel Bloch, Jacques Chevalier et RenĂ© Gosse : deux doyens de l'UniversitĂ© de Grenoble sous le rĂ©gime de Vichy, Bulletin de l'AcadĂ©mie delphinale, 2 ; 2018, p. 48-60
  • Daniel Bloch, « Jacques Chevalier, Emmanuel Mounier et la revue Esprit », La pierre et l'Ecrit, Presses universitaires de Grenoble, no 30,‎ (lire en ligne), p. 189-226
  • Daniel Bloch, « Le doyen Jacques Chevalier et la politique Ă©ducative du marĂ©chal PĂ©tain . La rĂ©introduction de Dieu Ă  l'Ă©cole », La pierre et l'Ecrit, Presses universitaires de Grenoble, no 30,‎ (lire en ligne), p. 167-188
  • Daniel Bloch, Henri Bergson, Jacques Chevalier et Emmanuel Mounier : trois philosophes face Ă  leur temps, Bulletin de l'AcadĂ©mie delphinale, Presses universitaires de Grenoble, 40-57, 2020
  • Daniel Bloch, Jacques Chevalier et Emmanuel Mounier, deux philosophes face Ă  leur temps. PrĂ©face d'Antoine Prost, Éditions L'Harmattan, 2021
  • Daniel Bloch, Henri Bergson et Jacques Chevalier. Deux philosophes face Ă  leur temps. PrĂ©face de Jean-François Chanet, L'Harmattan, 2021
  • Emmanuel Bourel, Une vision chrĂ©tienne de la RĂ©volution nationale (Ă©tĂ© 1940 – Ă©tĂ© 1941), Tours, 1993 ; dir. Michèle Cointet, mĂ©moire de maĂ®trise d'histoire
  • Paul Claudel et Stanislas Fumet, Correspondance, 1920-1954 : histoire d'une amitiĂ©, L'Ă‚ge d'homme, , p. 121
  • Jeanne Dubois, Deux architectes pour reconstruire la France : FrĂ©dĂ©ric Mistral et Jacques Chevalier, Avignon, Les Livres Nouveaux,
  • Michèle Cointet, L'Église sous Vichy, Perrin, 1998, p. 106
  • Michèle Cointet-Labrousse, Vichy et le fascisme : les hommes, les structures et les pouvoirs, Éditions Complexe, , p. 128 (disponible sur Google Print)
  • Jean-Louis Vieillard-Baron, Jacques Chevalier : Un philosophe catholique entre les deux guerres, TransversalitĂ©s, 124(4), , p. 93-108
  • Thierry Gosset, L'Ă©cheveau d'une amitiĂ©, les relations de Jean Guitton avec Jacques Chevalier, Les Cahiers bourbonnais, no 233 (Charroux-en-Bourbonnais, automne 2015), p. 62-72
  • Thierry Gosset, Un philosophe dans la forĂŞt, Les Cahiers bourbonnais, no 232 (Charroux-en-Bourbonnais, Ă©tĂ© 2015), p. 71-78
  • Alain Guy, MĂ©taphysique et intuition : le message de Jacques Chevalier, C. Lavauzelle & Cie, Paris 1940, 190 p.
  • GĂ©rard Lurol, Emmanuel Mounier : Genèse de la personne, Paris, Ă©ditions L'Harmattan, 2000, p. 31
  • Jacques-Guy Petit, La Jeunesse de Monchanin (1895-1925) : mystique et intelligence critique, Paris, Éditions Beauchesne, 1983, p. 181.
  • Jean-François Petit, Jacques Chevalier (1882–1962) et la philosophie française, Ă©ditions P.I.E. Peter Lang, 2015, 256 p.
  • Joannès Praz, Mgr Alexandre Caillot (1861-1957), Ă©vĂŞque de Grenoble, Ă©ditions L'Harmattan, Paris 2013 ; p. 189 par exemple
  • Pierre de Senarclens, Le Mouvement « Esprit Â» : 1932-1941, L'Ă‚ge d'homme, 1974, p. 11.
  • HervĂ© Serry, Naissance de l'intellectuel catholique, Paris, La DĂ©couverte, , 201 p. (ISBN 2-7071-3985-8)
  • Angelo Tasca et Denis Peschanski, Vichy 1940-1944. Archives de guerre, Feltrinelli Editore, , p. 387

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.