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Georges Chevalier (1854-1938)

Georges Chevalier (Louis Jacques Georges Chevalier) né le à Moulins et mort le à Moulins est un militaire français, directeur du génie au ministÚre de la Guerre de 1910 à 1917[1].

Georges Chevalier
Georges Chevalier (1854-1938)

Naissance
Moulins , Drapeau de la France France
DĂ©cĂšs (Ă  84 ans)
Moulins, Drapeau de la France France
Origine Drapeau de la France France
Arme Armée française
GĂ©nie militaire
Grade Général de division
AnnĂ©es de service 1870 – 1918
Conflits PremiĂšre Guerre mondiale
Distinctions Polytechnicien (1874)
Army Distinguished Service Medal(1919)
Grand officier de la LĂ©gion d'honneur (1921)
Autres fonctions Promotion Polytechnique 1872
Famille Jacques Chevalier

Biographie

Jeunesse et famille

Georges Chevalier est le fils de Claude Antoine ThĂ©odore Chevalier (1813-1891) avocat et directeur de la pension Chevalier Ă  Moulins, et de Françoise Mathilde Sallard (1828-1892)[2]. Il entre Ă  l'École polytechnique en 1872, en sort en 1874, 41e sur 207 (10e dans la promotion du gĂ©nie). Il devient six ans plus tard le plus jeune capitaine de l’armĂ©e française.

CarriÚre militaire au service du génie

Jeune officier

Élùve le . Sorti de l'École militaire d'application de Fontainebleau en 1876 avec le no 1 dans sa promotion sur 42.

Lieutenant le , au 1er rĂ©giment du gĂ©nie du au (Fort de Villeras, , Versailles ). Capitaine le , Ă  Belfort du au . Travaux de fortifications. AchĂšvement des Fort du Salbert et du Fort du Mont-Vaudois ; projet et construction de l'enceinte des faubourgs. Travaux de casernement. Agrandissement du quartier de cavalerie. Projet et construction de la caserne d’infanterie dite du Front 3.4. Montant total des travaux exĂ©cutĂ©s en 1881 : 1 500 000 francs.

À l'Ă©cole rĂ©gimentaire de Versailles du au . Au ministĂšre de la guerre, 4e direction, 2e bureau, matĂ©riel de guerre du GĂ©nie du au . Étude des questions relatives Ă  la fortification, Ă  la dĂ©fense des cĂŽtes, au matĂ©riel du GĂ©nie.

À Clermont-Ferrand du au . Construction de la caserne d'infanterie et du stand de tir Ă  Riom. Chef du gĂ©nie intĂ©rimaire pendant plusieurs mois.

À Chalons-sur-Marne du au , Chef d’état-major du centre du GĂ©nie de la 6e brigade (gĂ©nĂ©ral de la Taille, gĂ©nĂ©ral Jolly).

Chef de bataillon le . ManƓuvres d’armĂ©e de 1894 en qualitĂ© de chef d'Ă©tat-major du GĂ©nie de l'armĂ©e du gĂ©nĂ©ral Jamont. ManƓuvres d'attaque et de dĂ©fense de la place de Verdun () en qualitĂ© de chef de l’état-major du GĂ©nie de l'attaque. Commandant de l’École du GĂ©nie de Versailles du au .

Aux responsabilités supérieures

Chef de la chefferie du matĂ©riel de guerre du GĂ©nie Ă  Versailles au . CrĂ©ation et organisation de cette chefferie et de ses services annexĂ©s, y compris la commission d'expĂ©riences du GĂ©nie auprĂšs de laquelle il remplit les fonctions de secrĂ©taire permanent. Étude et amĂ©liorations diverses en matĂ©riel de campagne des troupes du GĂ©nie. Étude des bateaux mĂ©talliques. Constitution de trois Ă©quipages de type d'essai. Il fut alors chargĂ© par Joffre d'organiser la commission d'expĂ©rience du GĂ©nie, les plans d'attaque et de dĂ©fense des places.

À la suite d'expĂ©riences trĂšs complĂštes faites sur le RhĂŽne Ă  Avignon en 1901, le nouveau bateau mĂ©tallique a Ă©tĂ© dĂ©finitivement adoptĂ© et mis en fabrication : c'est celui dont Ă©tait pourvu l'armĂ©e pendant la guerre. Le , le Ministre de la Guerre adressait Ă  ce sujet une lettre de fĂ©licitations au commandant Chevalier : « Commandant, mon attention a Ă©tĂ© appelĂ©e sur la part prĂ©pondĂ©rante que vous avez prise dans les travaux (Ă©tudes prĂ©liminaires, construction du matĂ©riel d'essai, expĂ©riences) qui ont Ă©tĂ© effectuĂ©s en vue de la substitution d'embarcations mĂ©talliques aux embarcations en bois dans les Ă©quipages de pont et ont abouti Ă  la dĂ©termination du type de bateau mĂ©tallique adoptĂ© le dernier. Je me plais Ă  reconnaĂźtre l’esprit d'initiative, Ă  la compĂ©tence technique et Ă  l’activitĂ© que vous avez montrĂ©s, comme chef du matĂ©riel de guerre et comme membre de la commission d’études du GĂ©nie, pour obtenir une solution de nature Ă  augmenter d'une maniĂšre sensible la valeur pratique des Ă©quipages de pont. Je vous adresse, Ă  cette occasion, le tĂ©moignage particulier de ma satisfaction. » GĂ©nĂ©ral Louis AndrĂ©[3].

À la commission d'expĂ©rience du GĂ©nie, le commandant Chevalier avait prĂ©parĂ© un rĂšglement sur le service du GĂ©nie en campagne ). À Nancy, chef du GĂ©nie du au .

Lieutenant-colonel le . Direction de travaux pour la défense de la région de Nancy (route, pont sur la Meurthe, adduction d'eau) et pour la construction de casernements neufs et d'un grand hÎpital militaire. Au ministÚre de la guerre, chef du bureau du matériel du Génie, du au (cf. carnet de Jacques Chevalier au ). Il fut alors le bras droit de Joffre, directeur du Génie et collaborant étroitement avec lui.

Direction supérieure de tous les travaux de fortification et de casernement en France, ainsi que des études et approvisionnements du matériel de guerre du Génie.

Colonel le .

À Nice, adjoint au directeur du GĂ©nie ; , directeur du GĂ©nie jusqu'au , avec intĂ©rim de la direction du GĂ©nie Ă  Marseille du au . Étude et direction des travaux de dĂ©fense dans les Alpes.

Au ministÚre de la guerre, le général est promu directeur de la 4e direction (Génie) du au en remplacement du général Roques.

GĂ©nĂ©ral de brigade le . GĂ©nĂ©ral de division le . Direction supĂ©rieure de tous les travaux et services de l'arme du GĂ©nie (personnel, troupes, travaux de toutes sortes, rĂ©seau ferroviaire du Maroc, construction de casernements aprĂšs le vote de la loi de trois ans (juin Ă  ). Le , moins de 900 000 hommes sont sous les drapeaux ; 10 jours plus tard 4 000 000 d’hommes sont au front, le rĂŽle du gĂ©nĂ©ral prend encore de l’importance aprĂšs le dĂ©but des hostilitĂ©s. 170 000 sapeurs sont mobilisĂ©s dans une guerre de position qui s’étend des Flandres aux Vosges. Jusqu'en , dans cette guerre qui tue en moyenne 900 jeunes français par jour, le gĂ©nĂ©ral est auprĂšs du gĂ©nĂ©ralissime, un homme de confiance sur lequel il peut sans cesse s’appuyer.

Approvisionnements immenses de matĂ©riel de toutes catĂ©gories pendant la grande guerre (grenades : jusqu'Ă  150 000 par jour). Premiers tanks. Premiers gaz asphyxiants au chlore (aprĂšs usage par les Allemands), lance flamme, barbelĂ©s et chevaux de frise des tranchĂ©es, piquets, rondins et caillebotis, baraquements, matĂ©riels de ponts mĂ©talliques et de ponts de bateaux, etc.

Peu aprĂšs l’éviction de Joffre en , il prend la direction du Service des bois de guerre le (jusqu’au ). Quelques semaines plus tard, les AmĂ©ricains dĂ©barquent en France leurs premiĂšres troupes, avec Ă  leur tĂȘte le gĂ©nĂ©ral John Pershing. Approvisionnement de tous les bois d’Ɠuvre nĂ©cessaires aux armĂ©es françaises, britanniques et amĂ©ricaines. Les besoins de l’armĂ©e amĂ©ricaine sont Ă©normes, puisque leur effectif maximum atteindra 2 000 000 d’hommes. Le gĂ©nĂ©ral Chevalier saura rĂ©pondre en temps et en heure, et sa collaboration sera trĂšs apprĂ©ciĂ©e de Pershing. Par achats Ă  l’étranger et en France par les armĂ©es françaises et alliĂ©es (c'est pendant la guerre Ă  la direction du GĂ©nie et du service des bois que le gĂ©nĂ©ral Chevalier a effectuĂ© de nombreux et d'importants achats de bois en SuĂšde pour les armĂ©es françaises et alliĂ©es par l'entremise de M. Le Bourgeois qui reprĂ©sentait ses services dans ce pays).

Dans le cadre de ses responsabilitĂ©s, Georges Chevalier, en liaison avec le maire de CĂ©rilly, a organisĂ© Ă  partir de 1915, en forĂȘt de Tronçais et Civrais, Ă  Saint-Pardoux, aux Chamignoux, Ă  Montaloyer, etc., des cantonnements militaires avec scieries oĂč environ 500 hommes (du gĂ©nie et territoriaux avec des prisonniers allemands et polonais) travailleront en permanence. Dans ses fonctions et dans les moments les plus difficiles, il a toujours conservĂ© un lien privilĂ©giĂ© avec ses racines cĂ©rilloises[4].

Régions libérées, liquidation des stocks.

Il rĂ©sistait souvent aux hommes politiques quand il jugeait leurs thĂšses inacceptables. Mais, absolument intĂšgre, ceux-ci l'estimaient. C’est ainsi que Coliard, dĂ©putĂ© socialiste de Lyon, ayant un diffĂ©rend avec Albert Thomas (1878-1932), ministre aux armements (1915-17) eut, d’un commun accord avec son adversaire, recours au gĂ©nĂ©ral Chevalier pour trancher le litige, en le prenant comme arbitre.

Vie familiale

Il est le pĂšre de Jacques Chevalier (philosophe).

Écrits

  • Les bois d’Ɠuvre pendant la guerre, Presses universitaires de France, 1927, 196 p[5].
  • Il est l'un des deux prĂ©faciers avec Gabriel Angoulvant de Mission d'Ă©tudes forestiĂšres envoyĂ©e dans les colonies françaises par les ministĂšres de la Guerre, de l'Armement et des Colonies d'AndrĂ© Bertin aux Ă©ditions Émile Larose, 1918, lire en ligne sur Gallica.

Distinctions

Notes et références

Sources et bibliographie

  • LĂ©on PardĂ©, « Recueil. Dossiers biographiques Boutillier du Retail. Documentation sur Georges Chevalier Â», Paris, Revue des eaux et forĂȘts : Bulletin de l’École polytechnique, 1939
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