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Pensées (Pascal)

Pensées, aussi appelé Pensées de Pascal, est un livre contenant une compilation d'écrits de Blaise Pascal. Les Pensées sont un mélange de notes de Pascal, qui furent rassemblées à partir du classement effectué dans des papiers retrouvés après sa mort. Cette œuvre posthume est principalement une apologie du christianisme, c'est-à-dire une défense de la religion chrétienne. La première publication du livre date de 1670 sous le titre Les Pensées de M. Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets, qui ont été trouvées après sa mort parmy ses papiers.

Pensées
Image illustrative de l’article Pensées (Pascal)
Couverture de la seconde édition des Pensées (1670)

Auteur Blaise Pascal
Genre Pensées
Lieu de parution Royaume de France
Date de parution 1670

Histoire du texte

Une légende veut que cette œuvre ait pour point de départ le « miracle de la Sainte Épine » survenu le à Port-Royal des Champs. Ce jour, la nièce de Pascal, Marguerite Périer, fut apparemment miraculeusement guérie par l'application sur une fistule lacrymale d'une épine de la couronne du Christ, ce qui déclencha un courant de sympathie en faveur de Port-Royal et convainquit Pascal de composer ses réflexions sur la religion chrétienne[1].

Éditions

En 1669 est produite une édition de l'œuvre « destinée à être présentée pour approbation aux autorités ecclésiastiques et aux correcteurs ». Cette édition est appelée édition préoriginale[2].

La première publication du livre date de janvier 1670 sous le titre Les Pensées de M. Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets, qui ont été trouvées après sa mort parmy ses papiers. Cette édition fut établie par Port-Royal des Champs[2] - [3] - [4]. Une seconde édition fut publiée en mars 1670, qui contient des corrections et possède par erreur un fragment de moins que l'édition précédente. Cette édition connut deux tirages, avec pour seule différence entre ces tirages que seul l'un d'eux indique « Seconde édition » en page de titre. En 1678, une troisième édition, « augmentée d’une quarantaine de fragments qui avaient été exclus de la première » fut publiée. Dans cette troisième édition, « [d]e nombreuses corrections ont été apportées, mais sans que la structure du livre soit changée. Les éditions publiées par la suite n’ajouteront rien de neuf[2]. »

Albert Maire décrit en 1926, 37 éditions françaises du XVIIe siècle, 32 éditions du XVIIIe siècle, 95 éditions du XIXe siècle. Il liste aussi les traductions anglaises, danoises, espagnoles, hollandaises, italiennes, latines, polonaises, russes, tchécoslovaques[5].

D'après Yoichi Maeda (ja), une trentaine de traductions en japonais sont parues entre 1945 et 1978[6].

Contenu

Puissances trompeuses

Selon Pascal, l’homme est incapable de vérité. Ceci, il le tient de sa nature corrompue par le péché originel qui a corrompu aussi sa raison. Parmi les facultés qui altèrent le jugement de l'Homme, il y a celles qu’il nomme les « puissances trompeuses » : l'imagination, la coutume, l'intérêt, les maladies, et les impressions anciennes ou les charmes de la nouveauté[7].

L'imagination

Il qualifie l'imagination de « maîtresse d’erreur et de fausseté » même dont le pouvoir s’étend à tous les hommes indépendamment de leur condition. Enfin, son danger est d’autant plus grand que ce qu’elle nous pousse à suivre peut être aussi bien vrai que faux[7].

Pour développer son propos, Pascal prend appui sur l'effet que produit l'image et l’apparence en général (tenue, escorte, faciès) qui crée une représentation des choses qui s'impose qu'elle soit biaisée ou non. Ainsi, l’homme accorde-t-il du prix au discours d’un prédicateur non pas parce qu’il est compétent mais parce qu’il présente bien et qu'il utilise l'imagination dans sa rhétorique. Le roi en impose non pas en soi mais parce qu’il est associé à sa suite fr. 23. La formule « Cet habit, c’est une force » (fr. 82) résume bien le prix que l’on accorde au paraître. De la même manière, l’imagination nous donne l’illusion du bonheur. Ainsi en est-il de quelqu'un qui est heureux parce qu’il se croit sage et non pas parce qu’il l’est fr. 41. Elle entretient donc la vanité de l’homme dans la mesure où elle l’amène à chercher le divertissement ou encore la gloire parce qu’il s’imagine que cela lui procurera du plaisir[7].

Notes et références

  1. Henri Gouhier, Blaise Pascal : commentaires, Vrin, (lire en ligne), p. 136-139.
  2. « Les éditions de Port-Royal », sur www.penseesdepascal.fr (consulté le )
  3. Encyclopædia Universalis, « PENSÉES », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  4. « Blaise Pascal », sur LAROUSSE (consulté le )
  5. Albert Maire, Pascal Philosophe, les Pensées, éditions originales, réimpressions successives..., Paris, L. Giraud-Badin,
  6. Album Pascal : Iconographie réunie et commentée par Bernard Dorival, Gallimard, , p. 193
  7. « Les puissances trompeuses », sur letudiant.fr (consulté le ).

Voir aussi

Article connexe

Bibliographie complémentaire

  • Victor Cousin, Des PensĂ©es de Pascal : rapport Ă  l'AcadĂ©mie française sur la nĂ©cessitĂ© d'une nouvelle Ă©dition de cet ouvrage, Paris, Ladrange, , LV-453 p. (lire en ligne)
  • Pol Ernst, Approches pascaliennes, Gembloux, Duculot, 1970.
  • Raymond Francis, Les PensĂ©es de Pascal en France de 1842 Ă  1942, essai d'Ă©tude historique et critique, Paris, Nizet,
  • Louis Lafuma, Histoire des PensĂ©es de Pascal (1656-1952), Paris, Éditions du Luxembourg, 1954.
  • Jean Laporte, Le CĹ“ur et la raison selon Pascal, Paris, ElzĂ©vir, 1950.
  • Emmanuel Martineau, Blaise Pascal, Discours sur la religion et sur quelques autres sujets qui ont Ă©tĂ© trouvĂ©s après sa mort parmi ses papiers, restituĂ©s et publiĂ©s par Emmanuel Martineau, Paris, Fayard-Armand Colin, , « Aperçu bibliographique (1842-1992) », p. 267-272
  • Jean Mesnard, Pascal, collection "Les Ă©crivains devant Dieu", Paris, DesclĂ©e de Brouwer, 1965.
  • Antony McKenna, Entre Descartes et Gassendi : la première Ă©dition des PensĂ©es de Pascal, Oxford/Paris, Universitas/Voltaire Foundation,
  • Marie PĂ©rouse, L'invention des "PensĂ©es" de Pascal : les Ă©ditions de Port-Royal, 1670-1678, Paris, H. Champion, , 606 p. (ISBN 978-2-7453-1912-8)
  • RenĂ© Pommier, Ă” ! Blaise ! Ă  quoi tu penses ? Essai sur les PensĂ©es de Pascal, ComitĂ© d'action laĂŻque de Belgique, Bruxelles, 2003 ; nouvelle Ă©dition chez KimĂ©, 2015.
  • Marie-Laure PrĂ©vost, « Un thĂ©orème de gĂ©omĂ©trie de Blaise Pascal dĂ©couvert dans le manuscrit des PensĂ©es », Chroniques de la Bibliothèque Nationale de France, no 56 (nov.-).
  • François ParĂ©, « Temps et digression dans les PensĂ©es de Pascal », Études françaises, vol. 37, no 1,‎ , p. 67-81 (lire en ligne).
  • Éric MĂ©choulan, « Du bon usage de la haine et du respect dans les PensĂ©es de Pascal », Philosophiques, vol. 24, no 2,‎ , p. 259-275 (lire en ligne).
  • Bernard Sève, « Le « gĂ©nie tout libre » de « l’incomparable auteur de l’Art de confĂ©rer » : ce que l’écriture de Pascal doit Ă  Montaigne », LittĂ©ratures, vol. Pascal a-t-il Ă©crit les PensĂ©es ?, no 55,‎ , p. 93-110. (lire en ligne)

Liens externes

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