Accueil🇫🇷Chercher

René Pommier

René Pommier est un critique littéraire et essayiste français né le .

René Pommier
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Autres informations
Directeur de thèse
Yves Coirault (d)
Site web
Distinctions
Ĺ’uvres principales
Assez décodé ! (d)

Maître de conférences à la Sorbonne et écrivain essentiellement sceptique, rationaliste et anti-religieux, il se fait connaître par des essais critiques consacrés à des essayistes du XXe siècle comme Roland Barthes ou René Girard.

Biographie

René Pommier est le fils de Marcel Pommier, agent d’assurance, et d'Hélène Mesny, fille du général Gustave Mesny, exécuté par les Allemands bien qu'il fût prisonnier de guerre, le .

Ancien élève de l’École normale supérieure (promotion 1955[1]), agrégé de lettres (1959)[2] et docteur ès-lettres avec une thèse soutenue en 1986 devant l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV) et ayant pour sujet l'ouvrage Sur Racine de Roland Barthes, il a enseigné dans cet établissement durant vingt-deux ans la littérature française du XVIIe siècle en qualité de maître de conférences.

En 1979, le prix de la critique de l’Académie française a couronné son ouvrage Assez décodé ! ; en 2007, l'Institut lui a décerné, sur proposition de l'Académie française, le prix Alfred-Verdaguer pour l'ensemble de son œuvre ; en 2008, l’Académie des sciences morales et politiques lui a décerné le prix Joseph-Saillet pour Sigmund est fou et Freud a tout faux.

Dans ses différentes publications, il applique son esprit rationaliste aux croyances religieuses et à certaines disciplines des sciences humaines, comme la psychologie ou la psychanalyse[3], pour en dénoncer les prétentions scientifiques, ce qui l'amène à s'en prendre à divers penseurs du XXe siècle qui, en raison de la notoriété qu'ils ont acquise auprès de leurs contemporains, font figure de « vaches sacrées ». Pascal Engel voit ainsi en lui « l'un des derniers voltairiens »[4].

Principales cibles

Pommier a la conviction que certaines personnalités en faveur tant dans l'Université que dans les médias, voire auprès du grand public, se trompent dans leurs analyses. Il met ainsi en cause les réflexions de divers théoriciens et penseurs, dont :

À cette fin, il utilise d'ordinaire les méthodes et le style du pamphlétaire, ayant fréquemment recours à des expressions malsonnantes et provocatrices comme absurdité, aliboron grotesque, âneries rocambolesques, calembredaine, élucubration, foutaise, imposture, snobisme ou encore sornettes[6].

Roland Barthes

Très critique au sujet de Barthes, dont il rĂ©cuse l'analyse qu'il a faite de l’œuvre de Racine, Pommier lui a consacrĂ© de très nombreux textes oĂą il prĂ©sente et dĂ©fend la thèse selon laquelle la pensĂ©e de Barthes serait contradictoire et sans prise sur le rĂ©el. Il emploie Ă  son encontre des termes qui ont semblĂ© excessifs (« con Â», « faribole Â», « ineptie Â», « jobard Â», « insanitĂ© Â», etc.), et n'hĂ©site pas Ă  s'en prendre Ă  ceux que ses Ă©crits ont pu sĂ©duire.

Cette polémique n'a pas été toujours bien accueillie par la critique littéraire[7].

René Girard

Les publications de Girard — « une Ĺ“uvre qui sera sans doute presque complètement oubliĂ©e dans cinquante ans » — comptent Ă©galement parmi ses cibles[8]. Dans ses ouvrages et dans les critiques publiĂ©es sur son site, il s'efforce de montrer que l’interprĂ©tation que Girard donne de certains textes sur lesquels il s'appuie est arbitraire et sans fondement, de sorte qu'on ne saurait l'invoquer en faveur des thèses qu'il dĂ©fend.

Sceptique quant à son projet de révéler des « choses cachées depuis la fondation du monde », Pommier observe ironiquement :

« si vraiment la lumière que René Girard prétend apporter aux hommes est d’une clarté aussi aveuglante qu’il le dit, comment se fait-il que personne ne l’ait aperçue avant lui ? »

Lucien Goldmann

Goldmann, dans le chapitre VI de son livre Le Dieu caché, chapitre intitulé « Jansénisme et noblesse de robe », défend la thèse selon laquelle le jansénisme serait l'idéologie de la noblesse de robe. Pommier, dans son article « Jansénisme et noblesse de robe ? », conteste cette thèse en lui adressant quatre objections fondamentales.

Ouvrages

  • Une croix sur le Christ : cantate iconoclastique, Paris, Roblot, 1976, 240 p.
  • Assez dĂ©codĂ© !, Paris, Roblot, 1978, 184 p. ; nouvelle Ă©d. revue et corrigĂ©e : Cazaubon, Paris, EurĂ©dit, 2005, 157 p.,
  • Un marchand de salades qui se prend pour un prince : rĂ©ponse du « petit Pommier » au « grand BarbĂ©ris », Paris, Roblot, 1986, 153 p. ; rĂ©Ă©ditĂ© sous le titre « Le Misanthrope » : de son interprĂ©tation et de la prĂ©tendue pluralitĂ© du sens, Paris, EurĂ©dit, 2007, 189 p.
  • « Racine et la “nouvelle critique” : le Sur Racine de Roland Barthes », thèse de doctorat d'État soutenue en 1986 et publiĂ©e sous le titre Le « Sur Racine » de Roland Barthes, Paris, SEDES, 1988, 425 p. ; nouvelle Ă©d. revue, corrigĂ©e et augmentĂ©e : Paris, EurĂ©dit, 2008, 495 p.
  • Roland Barthes : ras le bol !, Vincennes, Roblot, 1987, 148 p.
  • Explications littĂ©raires. Mme de La Fayette, Chateaubriand, MallarmĂ©, Giraudoux, Paris, SEDES, 1990, 176 p. ; nouvelle Ă©dition, Paris, EurĂ©dit, 2005
  • Explications littĂ©raires. 2 : Agrippa d'AubignĂ©, Molière, Montesquieu, Laclos, Apollinaire, Paris, SEDES, 1993, 199 p.
  • Études sur « Le Tartuffe », Paris, SEDES, 1994, 250 p.
  • Études sur « Britannicus », Paris, SEDES, 1995, 164 p. ; nouvelle Ă©d. revue et corrigĂ©e : Paris, EurĂ©dit, 2007, 193 p.
  • Études sur les « Maximes » de La Rochefoucauld, Mont-de-Marsan, Éd. interuniversitaires, 1998, 138 p. ; nouvelle Ă©d. revue et corrigĂ©e : Paris, EurĂ©dit, 2010, 144 p.
  • Études sur « La Princesse de Clèves », Saint-Pierre-du-Mont, EurĂ©dit, 2000, 225 p.
  • Ă” Blaise ! Ă€ quoi tu penses ? : essai sur les « PensĂ©es » de Pascal[9], Bruxelles, Espace de libertĂ©s, 2003, 127 p. (ISBN 2-930001-52-6)
  • Explications littĂ©raires. 3, Bossuet, Racine, Baudelaire[10], Paris, EurĂ©dit, 2005, 204 p.
  • Études sur le XVIIe siècle[11], Paris, EurĂ©dit, 2006, 181 p.
  • Sanglades[12], Paris, EurĂ©dit, 2006, 123 p. ; nouvelle Ă©d. revue, corrigĂ© et augmentĂ©e parue sous le titre Sanglades : correction administrĂ©e de bon cĹ“ur Ă  quelques massacreurs des Ă©tudes littĂ©raires et de la langue française, Paris, EurĂ©dit, 2010, 173 p.
  • Études sur le « Dom Juan » de Molière, Paris, EurĂ©dit, 2008, 119 p.
  • Sigmund est fou et Freud a tout faux : remarques sur la thĂ©orie freudienne du rĂŞve, Paris, Éditions de Fallois, 2008, 186 p.
  • Études littĂ©raires : Ronsard, Molière, Bossuet, Racine, Rousseau, Chateaubriand, Apollinaire, Paris, EurĂ©dit, 2009, 182 p.
  • RenĂ© Girard : un allumĂ© qui se prend pour un phare, Paris, KimĂ©, 2010, 133 p.
  • Explications littĂ©raires. 4, Montaigne, Pascal, Diderot, Flaubert, Paris, EurĂ©dit, 2010, 135 p.
  • ThĂ©rèse d'Avila, très sainte ou cintrĂ©e ? : Ă©tude d'une folie très aboutie, Paris, KimĂ©, 2011, 162 p.
  • Explications littĂ©raires. 5, Molière, Bossuet, Montesquieu, Paris, EurĂ©dit, 2012, 139 p.
  • Rire et colère d'un incroyant, Paris, KimĂ©, 2012, 86 p.
  • ĂŠtre girardien ou ne pas ĂŞtre : Shakespeare expliquĂ© par RenĂ© Girard, Paris, KimĂ©, 2013, 158 p.
  • DĂ©fense de Montesquieu : sur une lecture absurde du chapitre « De l'esclavage des nègres », Paris, EurĂ©dit, 2014, 101 p.
  • Freud et LĂ©onard de Vinci : quand un dĂ©jantĂ© dĂ©crypte un gĂ©ant, Paris, KimĂ©, 2014 134 p.
  • La « Psychopathologie de la vie quotidienne ». Ou quand Freud dĂ©mĂ©nage du matin au soir, Paris, KimĂ©, 2015, 129 p.
  • Piques et polĂ©miques, Paris, KimĂ©, 2016, 154 p.
  • Roland Barthes : grotesque de notre temps, grotesque de tous les temps, Paris, KimĂ©, 2017, 234 p.
  • JoyeusetĂ©s freudiennes, Paris, KimĂ©, 2018, 132 p.
  • Loufoqueries freudiennes. La psychanalyse de l'Homme aux loups, Paris, KimĂ©, 2020, 152 p.
  • Sus au structuralisme. Pour une critique claire et Ă©clairante, Paris, KimĂ©, 2021
  • Brocards, Paris, KimĂ©, 2022

Notes et références

  1. « René Pommier », sur Annuaire, ENS.
  2. Voir sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr.
  3. « Roland Barthes et la psychanalyse du Pommier », sur blogspot.com (consulté le ).
  4. Engel 2018.
  5. François-Georges Maugarlone, « Haro sur les psys ! », sur Nouvel Observateur,
  6. Cf. le titre de certains de ses ouvrages : Roland Barthes, ras le bol !, Roblot, ; Thérèse d'Avila, très sainte ou cintrée ? : étude d’une folie aboutie, Kimé, ; Freud et Léonard de Vinci : quand un déjanté décrypte un géant, Kimé, .
  7. « Feu nourri contre Barthes & les jobarthiens », sur Passouline, Le Monde, 2009 juil 30.
  8. Nicolas Journet, « Réné Girard et les joies du bashing », Sciences humaines,‎ (lire en ligne)
  9. Voir sur ulb.ac.be.
  10. Contient aussi un article sur Le Malade imaginaire de Molière paru en 1986 et un autre sur Candide de Voltaire paru en 1989.
  11. Recueil d'articles parus entre 1989 et 1996.
  12. Sur la critique littéraire pratiquée en France dans la seconde moitié du 20e siècle.

Annexes

Bibliographie

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.