Histoire de l'Irlande
L'histoire de l’Irlande commence avec les premières traces d’habitations humaines, il y a plus de 10 000 ans av. J.-C., quand des chasseurs-cueilleurs venant de Grande-Bretagne et d’Europe continentale s’installent sur l’île. Quelques traces archéologiques de cette période sont visibles, mais ce sont leurs descendants et les nouveaux arrivants du Néolithique (que l’on relie aux cultures de la péninsule ibérique), qui furent responsables des principaux sites du Néolithique comme Newgrange. Les Celtes arrivent ensuite et « celtisent » les autochtones. À la suite de l’arrivée de Saint Patrick et d’autres missionnaires chrétiens dans la première partie du Ve siècle, le christianisme supplanta la religion celtique à partir de 600.
À partir d’environ 800, plus d’un siècle d’invasions vikings modifient profondément la culture monastique et les différentes dynasties régionales de l’île, mais ces institutions se révèlent assez fortes pour survivre et assimiler les envahisseurs. L’arrivée de mercenaires normands sous le commandement de Richard de Clare dit « Strongbow » (« arc fort »), second comte de Pembroke, en 1169, marque le début de plus de 700 ans d’implication directe des Normands, puis par la suite des Anglais en Irlande. Le royaume d'Angleterre ne cherche pas à obtenir le contrôle complet de l’île avant la Réformation anglaise, lorsque l’indépendance des vassaux irlandais fut l’élément déclencheur d’une série de campagnes militaires entre 1534 et 1691. Cette période est également marquée par une politique de colonisation de l’Angleterre qui conduit à l’arrivée de milliers d’Anglais et d'Écossais, protestants. Alors que la défaite militaire et politique de l’Irlande gaélique devient plus claire au début du XVIIe siècle, l’appartenance religieuse devient progressivement un facteur identitaire qui divise la population, tandis que le facteur linguistique s’estompe à mesure que le gaélique laisse place à l’anglais. À partir de cette période, les conflits liés à la religion constituent un thème majeur de l’histoire de l’Irlande.
Le renversement, en 1613, de la majorité catholique dans le Parlement d'Irlande se réalise principalement à travers la création de bon nombre de nouvelles municipalités, toutes dominées par des protestants. À partir de la fin du XVIIe siècle, les catholiques, qui représentent 85 % de la population, sont bannis du Parlement. Le pouvoir politique est monopolisé par les protestants tandis que la population catholique souffre de privations économiques et politiques. En 1801, le Parlement irlandais est supprimé, l’Irlande étant intégrée dans le Royaume-Uni de Grande-Bretagne par l’« Acte d'Union ». Les catholiques sont encore interdits de siéger au nouveau Parlement jusqu’à l’émancipation atteinte en 1829, sous condition que les plus pauvres, les plus radicaux et les indépendantistes soient interdits de vote.
Le Parti parlementaire irlandais s’efforce à partir des années 1880 d’obtenir un gouvernement autonome à travers un mouvement parlementaire constitutionnel qui aboutit finalement sur le « Home Rule Act » en 1914, mis en suspens par la guerre. En 1922, après la guerre d’indépendance irlandaise, les 26 comtés du sud de l’Irlande se détachent du Royaume-Uni pour devenir l’État Libre d’Irlande sous la forme de dominion, puis l'Irlande après 1948. Les six comtés restants au nord-est, connus sous le nom d’Irlande du Nord, sont touchés par des conflits sporadiques entre nationalistes (catholiques) et unionistes (protestants). Ce conflit éclate au cours des « Troubles » à la fin des années 1960, pour aboutir à une paix difficile trente ans plus tard.
La Préhistoire
Ce que l’on sait de l’Irlande pré-chrétienne vient de quelques références dans la littérature romaine, de la poésie, des mythes irlandais, et de l’archéologie. Les premiers habitants de l’île, à la fin de l'épipaléolithique, arrivèrent vers –10 500[1], quand le climat devint plus hospitalier, lors de la fonte des glaciers würmiens.
L'agriculture se généralise aux environs de –4 000, conduisant à l'établissement d'une culture néolithique dans laquelle les migrations de populations venues de l'Ouest européen jouent un rôle prépondérant. Celle-ci est caractérisée par la culture des céréales, l'élevage, l'apparition de la céramique, l'utilisation d'outils en pierre polie, des maisons en bois rectangulaires et de tombes mégalithiques, dont certaines forment d'immenses monuments tels que les tombes de Newgrange, Knowth et Dowth. Newgrange notamment démontre un intérêt certain pour l'astronomie, en relation avec les saisons et les rythmes agraires. Quatre types de tombes mégalithiques ont été identifiés : à portail, encloses, à passage et en coin. Dans le Leinster et le Munster les personnes étaient enterrés dans de petites citernes en pierre, sous des monticules de terre, et étaient accompagnés par des poteries décorées caractéristiques. Cette culture a apparemment prospéré, car l'île s'est plus densément peuplée. À la fin du Néolithique de nouveaux types de monuments se développèrent. C'est alors que l'on érige des dolmens à vocation funéraire (long barrows).
Vers 2100 avant notre ère, de nouveaux arrivants indo-européens, populations originaires d’Europe centrale, associées à la céramique campaniforme, entraînent de nouveaux changements avec l'apparition des mines de cuivre qui sont bientôt suivies par les premiers outils et armes en bronze. Elles introduisent progressivement leur hiérarchie sociale, leur religion et assimilent complètement les autochtones. La période qui suit voit la production d'ornements complexes en or, d'armes, d'outils et d'imposants tumulus ronds (round barrows). C'est de cette époque que date l'exploitation de mines de cuivre dans les régions de Cork et Kerry et d'or dans le Wicklow. Cette transition voit le passage des tombes à couloir collectives du Néolithique aux sépultures individuelles de l'âge des métaux.
La génétique confirme cette « grande vague de modification de génomes » qui s'est produite à l'Âge du bronze et dont l'affinité avec les génomes des Irlandais modernes est très forte[2] - [3] - [4].
Les Celtes
- Cosmographie de Ptolémée (version 1467)
- Version Berlinghieri (1482)
- Version Argentine Ptolemy (1513) avec Isle of Brazil
- Adaptation de l'Irlande selon Ptolémée
- Peuples d'Irlande selon Ptolémée
L'Âge du fer commence vers 700 av. J.-C. avec l'arrivée des Celtes en Irlande en provenance de Grande-Bretagne. Ils partagent un certain nombre de traits culturels communs avec les autres peuples celtes du centre et de l'ouest de l'Europe.
La structure de la société celtique reprend le schéma de la structure sociale tripartite des Indo-européens au sommet de laquelle on trouve une classe sacerdotale composée des druides, des bardes et des vates. Les druides ont en charge la religion, le sacrifice, la justice, l’enseignement, la poésie, la divination ; les bardes sont spécialisés dans la poésie orale et chantée et doivent faire la louange, la satire ou le blâme ; les vates sont des devins qui se consacrent plus particulièrement à la divination et à la médecine. En Irlande, les filid (« bardes ») deviennent les membres les plus influents de la classe sacerdotale, dont une des prérogatives est de conseiller le roi. Dans la civilisation celtique, le rôle du roi est non seulement de mener la guerre et de dire la justice, inspirée par les druides. Longtemps, ces rois n’ont été que des chefs au pouvoir incertain et aux successions problématiques. La deuxième classe de la société est celle des guerriers et la troisième est celle des producteurs, artisans, agriculteurs et éleveurs.
Ces clans fusionnent progressivement pour constituer quatre royaumes (ou provinces) : l’Ulster, le Leinster, le Munster et le Connacht (Connaught). Au début du Ve siècle, un Ard rà Érenn (roi suprême d’Irlande) étend son pouvoir sur toute l’île, il siège à Tara capitale de Meath. Les autres rois lui doivent le boroma, tribut payable en bétail – son non-paiement entraîne des guerres dont la mythologie se fait l’écho, tout autant que les razzias.
Les Romains, qui occupent la majeure partie de la Britannia (Grande-Bretagne actuelle), n'occupent jamais l'Irlande (qu'ils appellent Hibernia), peuplée de populations trop difficilement assimilables et trop loin du cœur de l'Empire. Des archéologues y ont néanmoins trouvé des vestiges romains[5]. Ils semblent surtout témoigner des contacts réguliers, y compris commerciaux, avec l'Empire[5].
La christianisation
La christianisation de l’Irlande marque la fin de la civilisation celtique, du moins en ce qui concerne sa mythologie, car la structure de la société s’est maintenue, avec une classe sacerdotale prédominante. Les circonstances exactes de l’introduction du christianisme dans l’île sont mal connues, d’autant que les textes relatifs à son initiateur, saint Patrick sont largement hagiographiques.
Saint Patrick
Fils d’un fonctionnaire britto-romain, Padraig est né en 390 en un lieu incertain de l’île de Bretagne. En 405, il est victime d’une razzia de Gaels et est emmené comme esclave en Irlande, sous le règne du Ard ri Érenn, Niall Noigiallach. Pendant six années de captivité, passées à surveiller les troupeaux, sa foi en Dieu s'affermit et une fois évadé, il poursuivit ses études théologiques en Gaule. Les dates de son retour en Irlande sont incertaines (entre 432 et 490 selon les différentes thèses) mais la conversion de l’île serait intervenue sous le règne du roi Loegaire, fils de Niall. Patrick est souvent décrit en train de discuter avec les druides et tenter de les convaincre que sa foi en Dieu est plus puissante que la « magie druidique ». La légende rapporte aussi qu’il a fait fuir tous les serpents et explique le principe de la Trinité (Le père, le Fils et le Saint-esprit) par la feuille de trèfle (le concept de triades était très répandu dans la mythologie celtique).
La conversion du pays s'est faite pacifiquement par des filid devenus les porteurs de la nouvelle religion. Initialement romain, le rituel s’est celtisé, favorisant un monachisme qui deviendra une référence en Europe. Clonard, Clonmacnoise, Glendalough deviennent d'importants centres spirituels. L’église d’Armagh est fondée vers 445. Le VIe siècle voit la fondation du monastère de Bangor (en 558) par Comgall et celui de l’île d’Iona par Colomba, qui deviennent la base de départ de l’évangélisation de l’Écosse. Ce n’est qu’au VIIe siècle que le synode de Whitby (664) rejette la liturgie irlandaise au profit de la liturgie romaine.
Les Vikings
Au VIIIe siècle, la croissance dĂ©mographique et des guerres de succession entraĂ®nent des peuples scandinaves, NorvĂ©giens et Danois, Ă sortir de leurs territoires. Les Varègues partent vers l’est et fondent en Russie des embryons d’États, les Vikings (du norrois fara Ă vĂkingu : partir en expĂ©dition et vĂkingar qui dĂ©signe ceux qui partent) dĂ©ferlent sur les Ă®les Britanniques Ă l’Ouest et le continent au Sud.
Sur le plan intellectuel, l'Irlande vit alors un âge d’or par le dynamisme de ses institutions religieuses, mais sur le plan politique, l’île est divisée entre près de cent cinquante tuatha (les clans), chacun dirigé par un rà (roi). Ces chefs sont eux-mêmes assujettis au roi d’une des cinq provinces (Ulster, Connacht, Munster, Leinster et Meath). Le Ard rà (roi suprême) est plus un titre honorifique qu’une réelle autorité.
C’est alors que les Vikings surgissent dans l’île. Les premières expéditions attestées datent de 795. Les Vikings brûlent l’église de l’île de Lambay ainsi que les monastères d’Inisbifin et d’Inismurray, qui subira un nouvel assaut en 807. Dès 812, les raids se concentrent sur la côte ouest, puis sur les rivages de la mer d'Irlande. Au début des années 820, le tour de l’île est accompli. Pendant une quarantaine d’années, les Vikings multiplient les raids et les razzias, privilégiant les monastères, plus riches en trésors. Durant les années 830, ils remontent les fleuves et ravagent l’intérieur des terres. En 836, ils empruntent la rivière Shannon et pillent le Connaught. L’année suivante, deux flottes d’une soixantaine de bateaux viking chacune reconnaissent la Liffey et la Boyne ; les territoires sont ensuite systématiquement ravagés, les habitants massacrés. Nombreux sont les exemples de leurs méfaits. L’hiver 840-841 marque une étape, puisque pour la première fois les Vikings passent la saison dans l’île et s’installent dans des places fortifiées qui deviennent aussi des lieux de commerce : Dublin, Annagassan, puis par la suite, Wexford, Cork, Limerick, etc. Ce sont autant de bases retranchées qui permettent des expéditions vers l’intérieur, dont le point culminant semble être l’année 845, à tel point que l’on parle d’invasion. Les rois celtes peuvent parfois les contenir et les assiéger.
L'Irlande médiévale
L’Irlande médiévale voit la montée en puissance de deux grands rois : Brian Boru au Sud et Mael Sechnaill au Nord. Le premier étend son influence sur le Munster et s'empare de la ville viking de Limerick tandis que le second, devenu roi de Tara, remporte la bataille de Tara en 980 sur les Vikings et assiège avec succès la ville de Dublin[6].
Ces deux rois cherchant à étendre leurs aires d’influence entrent bientôt en conflit, qui voit le triomphe de Brian Boru en 1002 avec la soumission de Mael Sechnaill sans qu'aucun combat n'ait eu lieu. Brian Boru se déclare alors roi suprême d’Irlande, non sans opposition, personne n’ayant jamais réellement exercé de pouvoir sur l’ensemble de l’île. C’est ainsi que le roi du Leinster, Mael Morda, s’allie avec les Vikings contre Brian Boru[7]. Ce conflit culmine lors de la bataille de Clontarf en 1014, remportée par Brian Boru mais lors de laquelle il trouve la mort, assassiné par un Viking en retraite alors qu’il se trouvait sous sa tente. Clontarf marque donc la fin de deux ères : celle de la terreur occasionnée par les Vikings et celle du premier roi suprême d’Irlande. Dès lors, les Vikings se soumettent aux rois d’Irlande et ne gardent qu’un peu d’autonomie dans leurs villes côtières de Dublin, Waterford, Limerick, Wexford et Cork. Ils seront progressivement assimilés dans la population gaélique. La succession de Brian Boru sera difficile, de nombreux rois se la disputant. C’est finalement son principal rival, Mael Sechnaill qui lui succède jusqu’à sa mort en 1022.
En 1052, le roi du Leinster chasse le roi scandinave de Dublin[8], qui devient la capitale de fait se substituant Ă Tara.
Sous la couronne anglaise
Par la suite, de nombreux rois locaux se disputeront l’autorité. L’un d’entre eux, Diarmait MacMurrough, roi de Leinster chassé d’Irlande, part chercher secours auprès du roi Henri II d'Angleterre. Il rencontre celui-ci en 1166 en Aquitaine. Celui-ci voit dans les vœux de loyauté du roi de Leinster une occasion de conquérir l’Irlande. Toutefois, trop occupé à ce moment par la guerre contre la France, il ne peut se permettre d’envoyer des troupes en Irlande et offre à MacMurrough la possibilité de demander de l’aide à un de ses vassaux pour reconquérir son royaume. C’est ainsi que MacMurrough conclut un marché avec le roi normand Richard FitzGilbert de Clare, dit « Strongbow »[9]. Celui-ci était disposé à l’aider à retrouver son rang en Irlande à condition d’obtenir la main de la fille ainée de MacCullough et ainsi de devenir son héritier au trône. Le premier débarquement normand eut lieu en 1167 mais c’est en 1169 que débarqua le gros des troupes. Ils eurent tôt fait de défaire les principaux rois irlandais et d’étendre leur influence sur la côte Est de l’Irlande. Le roi Henri II, considérant le développement d’un royaume normand indépendant en Irlande comme un danger pour l’Angleterre intervint en 1171, débarquant avec une imposante armée et instituant son fils cadet John comme seigneur d’Irlande[10]. Les évêques réunis en synode à Cashel reconnaissent l'autorité d'Henri II sur l'île. En 1175, le traité de Windsor impose aux royaumes irlandais de payer tribut au souverain Plantagenêt[11].
Au cours du XIVe siècle, l’influence normande fut fortement diluée par une recrudescence de la culture gaélique. Pour contrecarrer la gaélicisation des populations normandes en place, les statuts de Kilkenny sont votés en 1366 et 1367 au parlement irlandais[12]. Par exemple, ces lois interdisent aux Normands le port de vêtements irlandais traditionnels ou l’usage de la langue irlandaise, de façon à séparer les deux populations. Toutefois, ces statuts ne seront jamais réellement appliqués et le phénomène d’assimilation des Normands à la population locale se poursuit. Progressivement, l’aire de domination normande se réduit aux alentours de Dublin, sans que l’Angleterre, trop occupée par la Guerre de Cent Ans contre les Français, puisse intervenir.
Face aux échecs des tentatives d’application de la loi anglaise, la solution de confier le gouvernement de l’Irlande aux chefs anglo-irlandais est privilégiée par l’Angleterre.
Mais en 1494, la couronne anglaise déclare sa domination sur toute l'île par la loi Poynings (ou statut de Drogheda) qui soumet le parlement irlandais à une totale obéissance à l’Angleterre. L’opposition irlandaise reste toutefois forte, notamment par le biais de la dynastie des Fitzgerald, comtes de Kildare, qui a une très grande influence[13] - [14].
En 1541, Henri VIII prend le titre de roi d'Irlande. La colonisation par les confiscations de terres se développe alors (Plantations en Irlande). Henri VIII, en conflit religieux et politique ouvert avec la papauté, souhaite également réformer l’Église irlandaise. Cependant les mesures législatives entreprises pour convertir les Irlandais ont peu de résultats, ceux-ci restant attachés au catholicisme et associant anglicanisme et protestantisme avec l’impopulaire administration anglaise et ses mesures répressives.
En 1595, une révolte est entamée contre les Anglais, menée par Hugh O'Neill, comte de Tyrone qui s’est allié avec les principaux chefs d’Ulster, partie de l’Irlande qui échappe toujours au contrôle anglais. Après quelques succès significatifs, O'Neill sera finalement défait par les troupes envoyées par la reine Élisabeth Ire et perdra la guerre de Neuf Ans. Ne trouvant aucun moyen de lutte efficace contre l’envahisseur et essuyant le refus de l’Espagne de les aider militairement de manière significative, les principaux comtes gaéliques décident de quitter le pays.
La fuite des comtes et l'émigration vers la Barbade des années 1630
En septembre 1607, les comtes embarquent avec leur famille sur un bateau à destination de l'Europe continentale. Cet épisode de l’histoire irlandaise est connu sous le nom de « Fuite des comtes ». Les Irlandais, privés de leurs dirigeants, se retrouvent à la merci de la couronne anglaise qui intensifie les confiscations de terres et les plantations, notamment en Ulster, conduisant à une arrivée massive de colons de confession protestante venus principalement du Yorkshire et des Lowlands écossaises. Ils sont près de 100 000 en 1650.
Les paysans privés de terres sont pour une bonne partie d'entre eux obligés de devenir des engagés (indentured servants) qui fuient vers l'Amérique, ou plutôt vers la seule colonie américaine alors accessible pour un Irlandais, la petite île de la Barbade, à l'extrémité orientale des Antilles, découverte à la fin des années 1620 et qui compte 37 000 habitants blancs à la fin des années 1630, pour la plupart des Irlandais travaillant à la culture du tabac. Plusieurs milliers d'entre eux vont ensuite fuir l'île et s'implanter discrètement un peu partout dans la Caraïbe et devenir des boucaniers, appelés aussi Irois. Ils peuplent en particulier l'île française de Marie-Galante.
La première révolution anglaise
Une grande révolte éclate en 1641, année de la Première Révolution anglaise. Les Irlandais ont alors profité de la situation confuse pour tenter de recouvrer leur indépendance mais se heurtent à Oliver Cromwell en 1649 lors des massacres de Drogheda et Wexford, après que Cromwell eut réussi à mater les rébellions dans la New Model Army. Cromwell débarque à Dublin (durant l'été 1649) avec ses soldats, les « Côtes de fer » et organise un véritable massacre. Selon les sources, entre le tiers et la moitié de la population de l'île est massacrée. Après sa défaite, l'Irlande est soumise à l'autorité et aux lois de l'Angleterre et les terres du nord du pays sont confisquées et attribuées à des colons venus d'Écosse et d'Angleterre. Une partie de la population indigène doit se replier dans le Connaught, la région la plus pauvre du pays.
À partir des années 1650, l'Angleterre renforce son emprise en installant des paysans protestants sur des terres confisquées aux catholiques locaux dans la province d'Ulster. Leurs descendant vivent dans la crainte d’être chassés des terres qu'ils cultivaient, ce qui les conduit à ressentir une communauté d’intérêts avec les grands propriétaires anglo-irlandais protestants. Ainsi, ils n'osent pas contester la politique imposée par les gouvernements britanniques, de peur que cela n'encourage les catholiques dépossédés[15].
En 1661, lorsque le parlement irlandais se réunit de nouveau, sur 250 députés, il n'y a qu'un seul catholique.
Jacques II, roi catholique chassé du trône d'Angleterre, tente de reprendre pied en Irlande et y est défait, en 1690, lors de la bataille de la Boyne, le sort de l'Irlande s'aggrave encore. En 1695, Guillaume III interdit aux catholiques d'enseigner et promulgue des « lois pénales » anti-catholiques. En 1697, le parlement irlandais adopte la loi bannissant des représentants du clergé catholique et, en 1699, il vote plusieurs lois restreignant les exportations de laine d'origine irlandaise.
Devenue reine, Anne de Grande-Bretagne crée, en 1704, une loi favorisant la propriété foncière au profit des colons britanniques et une autre exigeant des autorisations d'exercices pour les prêtres catholiques. En 1709, une nouvelle loi oblige les prêtres catholiques à prêter serment d'allégeance à la couronne d'Angleterre. En 1713, Jonathan Swift devient doyen de la cathédrale Saint-Patrick de Dublin et publiera en 1726, une œuvre satirique; Les Voyages de Gulliver. Dans plusieurs de ses ouvrages, il se fait l'avocat de la cause irlandaise.
Lors de la première année de son règne, en 1715, George Ier doit faire face au soulèvement jacobite en Irlande puis, en 1717, à l'exode presbytérien d'Ulster vers les colonies américaines. Le 26 mars 1720, le Parlement de Grande-Bretagne vote une loi, déclarant le droit du Parlement de Grande-Bretagne de légiférer pour l'Irlande et nier la juridiction d'appel de la Chambre des lords irlandaise. Cette loi est connue sous le nom de Dépendance de l'Irlande sur la Loi de la Grande-Bretagne de 1719 (en) L'hiver 1739-1740 est particulièrement froid et long. Ceci engendrera une première grande famine de 1740 à 1741.
La guerre ouverte pour une réelle indépendance
La société des patriotes irlandais s’est radicalisée et s’est transformée en une société secrète à la suite de son interdiction. Leur programme était plus radical : « renverser la tyrannie gouvernementale, briser les liens qui attachent l’Irlande à l’Angleterre, conquérir une réelle indépendance, et enfin oublier les particularismes religieux. Les patriotes irlandais cherchèrent l’alliance de la France, en guerre avec l’Angleterre depuis 1793. Des contacts ont été établis entre le gouvernement français et le directoire exécutif des irlandais unis. Ce fut Theobald Wolfe Tone qui fut le véritable artisan de l’alliance franco-irlandaise. Réfugié à Paris, il a harcelé les ministres et fini par les rallier à sa cause. Le général Lazare Hoche est chargé de monter l'expédition d'Irlande. Une armée de 15 000 hommes embarqués sur quarante deux vaisseaux quitte la rade de Brest le . Mais elle est dispersée par la tempête. À cause des éléments naturels, et aussi de la mauvaise volonté des officiers, une occasion favorable est irrémédiablement gâchée. Affolés par les menaces de débarquement, les groupes protestants réactionnaires multiplient les abus et les provocations en formant de nombreuses milices (Wrekers et Peep O'Day Boys). De plus entre mars 1796 et avril 1797, presque la totalité de l’Irlande est placée sous la loi martiale. La presse contestataire est interdite, et les principaux dirigeants sont arrêtés. Les troupes anglaises du général Lake désarment les Irlandais en commettant de nombreuses exactions (meurtres, tortures, incendies). De leur côté, les patriotes irlandais préparent une insurrection générale.
En 1798, une dénonciation permet au gouvernement de décapiter l’organisation révolutionnaire, et une dizaine de chefs sont arrêtés. C’est dans ce climat de violence et de méfiance que débute l’insurrection générale le .
Le 30 mai, les rebelles catholiques s'emparent de Wexford et massacrent les traîtres, puis, le 5 juin, ils font un nouveau massacre de protestants à Scullabogue (en). Le 21 juin, les insurgés sont écrasés par des forces anglo-irlandaises à la bataille de Vinegar Hill. La rébellion de juin 1798 a échoué car le mouvement était désorganisé et la plupart des chefs des Irlandais Unis étaient en prison. Ce nouveau soulèvement est nourri aussi bien par l'émancipation des États-Unis que par l'exemple de la Révolution française (il est commémoré par la chanson The Wind That Shakes the Barley).
C’est le moment que choisit le directoire pour monter une nouvelle expédition, analogue à celle de 1796. Le 6 août 1798, une petite escadre pris la mer avec un millier d’hommes à son bord, sous le commandement du général Humbert. Débarqué le 22 août à Killala, le corps français est engagé le 24 août à Ballina puis trois jours plus tard à Castlebar, où les forces françaises et les rebelles irlandais l’emportent sur une force de 6 000 Britanniques dans ce qui fut plus tard surnommé la « course de Castlebar » pour se moquer de la vitesse et la distance que les Anglais parcoururent dans leur fuite.
Une éphémère République de Connaught est proclamée après la victoire et John Moore, chef de la Mayo Irlandais-Unis en devient le président.
Après la victoire de Collooney, le 5 septembre, les troupes rebelles et françaises sont encerclées, le 8 septembre, à Ballinamuck obligeant le corps expéditionnaire français du général Humbert à capituler le 15 septembre.
Le 16 septembre, un nouveau corps expéditionnaire, commandée par le général Hardy fort de 3 000 hommes, part de Brest mais il est intercepté et battu, le 12 octobre, par la Royal Navy près de l'île de Toraigh dans la baie du Donegal.
En novembre, Wolfe Tone fut reconnu, fait prisonnier, jugé à Dublin devant la cour martiale, et condamné à mort par pendaison. La veille de l’exécution, il se trancha la gorge avec un canif et agonisa toute une semaine avant d’expirer le 19 novembre 1798.
La répression qui s'ensuit fait 30 000 morts parmi ceux soupçonnés d'avoir soutenu la révolte et, le 1er août 1800, la Grande-Bretagne proclama un « acte d'union » unissant totalement l'Irlande au nouveau Royaume-Uni.
Des patriotes irlandais participent aux guerres napoléoniennes, au côté de la Grande Armée dans une Légion irlandaise.
Famine, émigration et révolte
Au cours de la première moitié du XIXe siècle, des sociétés secrètes se constituent et s'en prennent aux fermes et aux récoltes des propriétaires protestants. L'agitation agraire est permanente. L'une des principales demandes des Irlandais concerne la réforme agraire. L'opposition est alors incarnée par Daniel O'Connell, promoteur d'un nationalisme non-violent, élu maire de Dublin en 1841.
Le mouvement Jeune Irlande poursuit cette politique en s'efforçant de dépasser les clivages confessionnels et en donnant la priorité au combat culturel notamment pour faire revivre la langue gaélique. Le soulèvement de juillet 1848 qui accompagne les révolutions sur le continent est un échec complet, mais donne au mouvement républicain son symbole, le drapeau tricolore.
Le XIXe siècle est marqué par une émigration massive des Irlandais (plusieurs millions) en direction de l'Amérique, émigration accrue par les conséquences de la terrible famine qui sévit en Irlande entre 1846 et 1848. Cette famine est d'ailleurs l'objet de controverses : les nationalistes irlandais considérant que c'est délibérément que la couronne britannique a laissé les Irlandais mourir de faim. Une nouvelle famine sévit en 1879 (en). La population irlandaise diminue de moitié entre le début des années 1840 et la fin du XIXe siècle.
Mais à la fin du XIXe siècle, le mouvement pour l'indépendance reprend de la force, les élus irlandais au parlement britannique s'en font l'écho. Une suite de réformes agraires commence à restituer des terres aux Irlandais à la suite de vastes mouvements de résistance civile contre les expulsions dans les campagnes, principalement dans le Connacht. En 1905, le Sinn Féin indépendantiste est fondé. De son côté, James Connolly fonde le premier journal socialiste irlandais : Workers' Republic. Des syndicats irlandais se développent.
En 1912, le Home Rule est voté, donnant une autonomie relative à l'île. Néanmoins le pouvoir suspensif de la Chambre des lords puis le déclenchement de la Première Guerre mondiale l'empêcheront d'être mis en œuvre.
L'Irlande pendant la Première Guerre mondiale et la Guerre d'indépendance
En 1916, sous la direction de l'Irish Republican Brotherhood, du Sinn Féin et de l'Irish Citizen Army de James Conolly, éclate l'insurrection de Pâques 1916 à Dublin, qui proclame la République au nom de Dieu et des générations disparues. Le centre de Dublin est bombardé par des navires de guerre et l'insurrection est écrasée au bout d'une semaine. James Conolly, Patrick Pearse et les autres meneurs sont passés par les armes, mais le Sinn Féin en retire une popularité accrue : il remporte triomphalement les élections de décembre 1918, constitue un parlement irlandais (le Dáil Éireann) et proclame l'indépendance. Le pouvoir britannique dissout le parlement. Un nouveau soulèvement éclate, qui dure trois ans.
La révolte est saluée à l'étranger : le révolutionnaire russe Lénine proclama avec insistance qu'elle représentait le début d'une série de soulèvements contre l'ordre colonial et les puissances européennes[15].
Après l'indépendance
Le , des négociations entre le gouvernement britannique et les dirigeants nationalistes irlandais aboutissent au traité de Londres, qui fait de l'Irlande, amputée de six comtés de l'Ulster, un dominion au sein de l'empire britannique, l'Irish free state, qui se dotera d'une constitution en octobre 1922. La partition de l'île s'est faite sur des critères économiques, l'Ulster étant la région la plus développée à l'époque ; elle comprend six comtés, dont deux avec une faible majorité catholique. Ce traité est ratifié de peu par le Dáil Éireann en décembre 1921, mais est rejeté par une large majorité. Cela entraîne la Guerre civile d'Irlande qui dure jusqu'en 1923, opposant les adeptes d'une poursuite de la lutte pour obtenir l'indépendance complète de l'île et les partisans du compromis de 1921.
Durant ses premières années, ce nouvel État est gouverné par les vainqueurs de la guerre civile. Cependant, en 1932, Fianna Fáil, le parti des opposants au traité, dirigé par Éamon de Valera, remporte les élections (il restera au pouvoir jusqu'en 1948). En 1933, De Valera, devenu président du conseil, fait abolir le serment au souverain du Royaume-Uni.
En 1937, il fait adopter une nouvelle constitution qui renomme l'État en Éire ou en anglais Ireland et en français, Irlande (preface to the Constitution). Un traité conclu en 1938 avec le Royaume-Uni, lui laissant ses bases navales en Irlande, entérine cette indépendance. L'Irlande reste neutre durant la Seconde Guerre mondiale, interdisant même officiellement au Royaume-Uni l'usage militaire de ses ports et aéroports.
En février 1948, le parti Fine Gael remporte les élections. Le gouvernement de coalition qu'il constitue avec le parti travailliste proclame la République d'Irlande, le , quittant le Commonwealth.
Dans les années 1960, l'Irlande connait un changement économique majeur par suite des réformes du Taoiseach (Premier ministre) Seán Lemass et du ministre des Finances T. K. Whitaker. En 1968, le ministre de l'Éducation, Donnchadh O'Malley, rend l'enseignement secondaire gratuit. Au début des années 1960, l'Irlande demande son admission dans la Communauté économique européenne, mais, parce que 90 % de ses exportations étaient destinées au marché du Royaume-Uni, elle ne fait rien pour y entrer jusqu'à ce que le Royaume-Uni le fasse en 1973.
Les problèmes économiques mondiaux des années 1970, aggravés par une mauvaise politique économique des gouvernements suivants, dont celui de Premier ministre Jack Lynch, entraînent une stagnation de l'économie. Les troubles en Irlande du Nord découragent les investissements étrangers. La livre irlandaise, ou Punt, créée en tant que monnaie véritablement séparée de la livre anglaise en 1979, est dévaluée lors de sa création. Toutefois, les réformes économiques des années 1980, aidées par les investissements de la Communauté européenne, conduisent à l'émergence de l'un des taux de croissance économique les plus élevés du monde avec une immigration massive (en particulier de personnes en provenance d'Asie et d'Europe orientale) comme caractéristique de la fin des années 1990. Cette période sera connue comme celle du « Tigre celtique » et servira de modèle de développement économique dans les États de l'ancien bloc de l'Est qui rejoignent l'Union européenne au début des années 2000. La valeur des propriétés est multipliée par un facteur compris entre quatre et dix entre 1993 et 2006, en partie à cause du boom économique.
La société irlandaise adopte également une politique sociale relativement libérale au cours de cette période. Le divorce est légalisé, l'homosexualité dépénalisée, alors que l'avortement dans des cas limités est autorisé par la Cour suprême irlandaise. De graves scandales, sexuels et financiers, touchent l'Église catholique irlandaise, coïncidant avec une diminution généralisée de la pratique religieuse dont une fréquentation de la messe divisée de moitié en vingt ans. Une série de tribunaux créés dans les années 1990 sont chargés d'enquêter sur les malversations présumées des politiciens, du clergé catholique, des juges, des hôpitaux et de la Garda (police).
Le , un référendum organisé sur le traité de Lisbonne recueille une majorité de non pour des raisons multiples, basées surtout sur la nouvelle puissance économique du pays. Mais celui-ci est frappé peu après de plein fouet par la crise économique de 2008 et un nouveau référendum récolte 58 % de oui.
En 2013, l'Irlande quitte la tutelle mise en place en 2010 par le FMI et l'UE à la suite de la bulle immobilière de 2007. Le chômage a diminué de 3,2 % en un an mais reste à 12,8 %[16].
Notes et références
- (en) « The Bear from Clare – new evidence for an early human presence in late Pleistocene Ireland », sur twilightbeasts.org, (consulté le ).
- (en) Lara M. Cassidy et al., Neolithic and Bronze Age migration to Ireland and establishment of the insular Atlantic genome, PNAS, 28 décemb re 2015
- (en) « Scientists Sequence First Ancient Irish Human Genomes » [« Des scientifiques séquencent les génomes des premiers humains irlandais »], sur tcd.ie, Trinity College de Dublin, (consulté le ).
- (en) [vidéo] Trinity College Dublin, Reading the Past in Ancient Irish Genomes sur YouTube.
- Histoire, espaces et marges de l'Antiquité : hommages à Monique Clavel-Lévêque. Tome 2, Besançon, Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, , 324 p. (ISBN 2-84867-025-8, lire en ligne), Les Romains et l'Irlande : invasion, conquête ou commerce ? - p.228
- Élias Regnault, Histoire de l'Irlande, depuis son origine jusqu'en 1845, Paris,
- Byrne, F. J. (Francis John), 1934-, Irish kings and high-kings, Batsford, (ISBN 0-7134-5813-5, 9780713458138 et 0713458828, OCLC 17430353, lire en ligne)
- Bauduin, Pierre (1964-....)., Histoire des Vikings : des invasions Ă la diaspora, Paris, Tallandier, 665 p. (ISBN 979-10-210-2129-7, OCLC 1108872843, lire en ligne)
- Christopher Tyerman, Who's who in early medieval England, 1066-1272, Shepheard-Walwyn, , 424 p. (ISBN 0-85683-132-8, 9780856831324 et 0856830917, OCLC 35246586)
- « The Anglo-French (Norman) Invasion of Ireland: Irish History », sur wesleyjohnston.com (consulté le ).
- « Encyclopédie Larousse en ligne - traité de Windsor 1175 », sur larousse.fr, Éditions Larousse (consulté le ).
- « Histoire de l'Irlande des origines à nos jours », Les Cahiers de L'Histoire,‎ .
- (en) Thomas Bartlett et David Hayton, Penal era and golden age : essays in Irish history, 1690-1800, Belfast, Ulster Historical Foundation, , 232 p. (ISBN 0-901905-23-2 et 9780901905239, OCLC 6667507).
- (en) Steven G. Ellis, Tudor Ireland : crown, community, and the conflict of cultures, 1470-1603, London ; New York, Longman, , 388 p. (ISBN 0-582-49341-2 et 9780582493414, OCLC 11533422).
- Chris Harman, Une histoire populaire de l'humanité, La Découverte, 2015, pages 340-343
- Florentin Collomp, « L'Irlande s'affranchit de l'aide financière de l'UE », Le Figaro,‎ , p. 20 (lire en ligne).
Annexes
Bibliographie
- René Fréchet, Histoire de l'Irlande, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? » (no 394), , 5e éd., 127 p. (ISBN 2-13-042840-1).
- Jean Guiffan, Histoire de l'Irlande, Paris, Hatier, , 272 p. (ISBN 2-218-03854-4).
- Pierre Joannon, Histoire de l'Irlande et des Irlandais, Paris, Perrin, , 688 p., 24 cm (ISBN 2-262-02274-7, EAN 9782262022747, OCLC 71246314).
- Alexandra Slaby, Histoire de l'Irlande : De 1912 Ă nos jours, Paris, Tallandier, , 464 p. (ISBN 979-10-210-1752-8, lire en ligne).
Filmographie
- Le Mouchard de John Ford, à partir du livre homonyme de Liam O'Flaherty, qui traite de la lutte pour l'indépendance.
- Michael Collins de Neil Jordan (Lion d'or à la Mostra de Venise en 1996), basé sur la vie du chef historique de l'IRA.
- Le vent se lève de Ken Loach (Palme d'or au festival de Cannes en 2006) raconte les luttes qui ont conduit au traité de 1921 et la terrible guerre civile irlandaise qui a suivi.
- Dancing at Lughnasa, écrit par Brian Friel, montre la vie de campagne en Donegal après la partition d'Irlande.
- Au nom du père de Jim Sheridan, 1994
- Bloody sunday de Paul Greengrass (Ours d'or du meilleur film Ă Berlin en 2002) traite de la guerre civile de 1972.
- Hunger de Steve MacQueen (2008) raconte la grève de la faim et la mort, en prison, de Bobby Sands en 1981.
- Shadow dancer de James Marsh, 2012
Articles connexes
Liens externes
- Jean Guiffan (chargé d’enseignement à l’université de Nantes) :
- Dossiers historiques du XIIe au XXe siècle par Fabrice Le Peutrec et en collaboration avec l'association Solidarité Irlande
- Chronologie de l'Irlande