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GĂ©ographie de la Champagne-Ardenne

La Champagne-Ardenne est un pays d'eau au relief peu Ă©levĂ©, accentuĂ© et variĂ©, plus vallonnĂ© dans les Ardennes, la rĂ©gion est allongĂ©e sur 350 km. Elle fait office de transition entre le Bassin parisien et l'est de la France, entre l'Europe du Nord et celle du Sud.

GĂ©ographie physique

Vue d'ensemble

La région est bordée à l'ouest par les plateaux du Tardenois et de la Brie formant une cuesta incurvée à l'est, la côte d'Île-de-France, entre la Seine et l'Oise. À l'est de cette côte s'étend la Champagne crayeuse, bordée à l'est par la Champagne humide.

Ă€ l'est de la Champagne humide s’élèvent les hautes terrasses des calcaires jurassiques de la CĂ´te de Champagne : Barrois champenois (culminant Ă  405 m au mont Gilmont) et Vallage. Au sud-est se trouve le plateau de Langres (450 Ă  523 m). Ces reliefs ont une gĂ©omorphologie de type karstique.

Au sud, la Champagne crayeuse est fermée par le Pays d'Othe.

Enfin, au nord et en bordure de la Belgique wallonne, se situe la partie mĂ©ridionale du massif ardennais dont le relief est plus accidentĂ© et les hauteurs parmi les plus Ă©levĂ©es de la rĂ©gion dominant Ă  505 mètres au site frontalier de la Croix-Scaille.

En Champagne-Ardenne, la couverture forestière est particulièrement importante avec, entre autres, les massifs boisés des forêts d'Auberive ou d'Arc-en-Barrois.

Quatre grandes vallées alluviales la traversent d’est en ouest : l'Aisne, la Marne, l'Aube et la Seine tandis qu'au nord, la Meuse y a creusé un sillon fluvial étroit parsemé de beaux et profonds méandres.

Pays d'Othe champenois

Le Pays d'Othe est divisĂ© entre l'Aube et l'Yonne, dans le sud-ouest de la Champagne-Ardenne. SituĂ© entre la Champagne crayeuse et le Chaourçais (Champagne humide), il s'Ă©lève entre 200 et 300 mètres d'altitude. Il est dĂ©limitĂ© par quatre vallĂ©es et entrecoupĂ© par de nombreuses autres plus petites. Au nord, la Vanne provoque une pente douce du relief du sud-ouest au nord-est[1]. L'Yonne marque la limite occidentale du pays d'Othe et la Seine sa limite orientale[2].

Les paysages du pays d'Othe sont une succession de forêts, qui recouvrent 43 % de son territoire, et de champs, qui occupent plus de la moitié de sa superficie. Ils constituent un véritable « patchwork »[3]. Les bois se trouvent le plus souvent aux sommets du plateau[1]. Le pays d'Othe est connu pour ses pommiers et son cidre, pour lequel une zone d'appellation d'origine contrôlée est en cours de création[4], même si aujourd'hui l'activité est nettement moins importante qu'au XIXe siècle[5]. La région se caractérise d'autre part par un climat plus pluvieux que la Champagne crayeuse voisine[1].

Langrois

La micro-région naturelle du Langrois se compose des deux entités suivantes :

Plaine de Vingeanne

La « Plaine de Vingeanne » est une vallée agricole large de quelques kilomètres parcourue par la rivière éponyme et le ru de Chassigny. Cette plaine, ponctuée de quelques buttes-témoins, marque une séparation entre le Plateau de Langres à l'ouest et au nord-ouest, les digitations méridionales des plateaux de la Saône au nord-est (Apance-Amance) ainsi que le plateau de Champlitte à l'est. S'ouvrant vers le sud, elle constitue en outre le seul couloir de communication naturel d'importance entre la haute-plaine de Saône au sud et la haute-vallée de la Marne au nord. Cette topographie lui vaut notamment d'être traversée par le Canal entre Champagne et Bourgogne dont la retenue de Villegusien régule l'alimentation en eau.

Hydrographie

L'eau est omniprésente[6] dans la région avec le pays des Étangs au sud de l'Argonne, le lac du Der-Chantecoq, lac du Temple, lac d'Orient et les vallées fluviales comme les vallées de l'Ornain, de la Marne, de l'Aube et de la Seine). Les réservoirs de la forêt d’Orient et du Der-Chantecoq sont par ailleurs utilisés comme régulateurs des débits fluviaux de la Seine. Enfin, la vallée de l'Aisne est située entre l'Argonne et la Champagne dite crayeuse.
Le plateau de Langres correspond également à la ligne de partage des eaux entre les bassins de la Manche et ceux de la mer Méditerranée. La Seine, l'Aube, la Marne et la Meuse y prennent par ailleurs leur source.

Climat

Le climat de la rĂ©gion est d'ordre « tempĂ©rĂ© ocĂ©anique humide » (Cfb) d'après la Classification de Köppen. Les hivers peuvent donc se rĂ©vĂ©ler vifs et les Ă©tĂ©s secs et parfois orageux[7]. Les prĂ©cipitations sont modĂ©rĂ©es (entre 550 et 700 mm par an). NĂ©anmoins, il peut pleuvoir jusqu’à 800 mm dans la CĂ´te des bar, jusqu'Ă  950 mm dans la Champagne humide[8] et jusqu'Ă  1 200 mm par an dans les Ardennes et les plateaux de la Haute-Marne.

Environnement

GĂ©ographie humaine

GĂ©ographie politique et Ă©lectorale

La Champagne-Ardenne reprend principalement les traits de l'ancienne généralité de Châlons[9]. Cependant, elle ne correspond pas totalement à la Champagne historique. Celle-ci comprenait le sud de l'Aisne, autour de Château-Thierry, ainsi qu'une partie de la Brie aujourd'hui intégrée en Seine-et-Marne, notamment Provins. Par ailleurs, le nord des Ardennes et une partie du sud de la Haute-Marne, autour d'Arc-en-Barrois, ne faisaient pas partie de la généralité de Châlons[10] - [11].

La circonscription d'action rĂ©gionale Champagne est crĂ©Ă©e par dĂ©cret en 1960. Elle se compose alors de quatre dĂ©partements : les Ardennes, l'Aube, la Marne et la Haute-Marne[12]. Ces limites sont conservĂ©es[13] lors de la crĂ©ation de la rĂ©gion Champagne-Ardenne en 1982. La rĂ©gion est actuellement divisĂ©e en 1 949 communes, rĂ©parties ou partagĂ©es[14] en 146 cantons, eux-mĂŞmes rassemblĂ©s dans 15 arrondissements[15].

Actuellement, le canton est la circonscription d'élection du conseiller général. À la suite des élections cantonales de 2011, la grande majorité des cantons de la région (65,8 %) sont à droite[16]. Cependant, on distingue des zones où la gauche est mieux implantée : la vallée de la Meuse, le bassin rémois, la vallée de la Marne et dans une moindre mesure les agglomérations de Romilly et de Troyes[17]. Cette logique se retrouve en partie dans les circonscriptions législatives formées à partir des cantons : seule la circonscription du nord des Ardennes, sur les 14 de Champagne-Ardenne, est détenue par un député socialiste[18]. Cela reflète également la géographie électorale locale : le nord des Ardennes est plus à gauche que le reste de la région[19].

RĂ©partition de la population

Population des cantons de Champagne-Ardenne en 2007.

En 1851, les Ardennes Ă©taient le dĂ©partement le plus densĂ©ment peuplĂ© de la rĂ©gion avec 63 habitants au kilomètre carrĂ© ; les autres se situant entre 43 et 46. Cependant, en 2007, la rĂ©partition de la population a nettement changĂ© et les Ă©carts se sont creusĂ©s, d'abord entre les dĂ©partements. La Marne qui ne reprĂ©sentait que 30 % de la population rĂ©gionale pèse aujourd'hui pour plus de 42 %. Par ailleurs, elle est le dĂ©partement le plus dense avec près de 70 hab./km2 contre 55 pour les Ardennes, 50 pour l'Aube et seulement 30 pour la Haute-Marne[20]. Avec Ă  peine 52 habitants par kilomètre carrĂ©, la Champagne-Ardenne est l'une des rĂ©gions les moins denses de l'Union europĂ©enne[21]. Elle est d'ailleurs deux fois moins densĂ©ment peuplĂ©e que la moyenne française[20] et fait partie de la « diagonale du vide »[22].

Si vers 1850, 80 % de la population Ă©tait rurale, aujourd'hui plus de 6 champardennais sur dix sont urbains[23]. Ainsi, la moitiĂ© des communes de la rĂ©gion comptent moins de 200 habitants, soit 971 sur 1949, et 1545 comptent moins de 500 habitants. Les communes de 5 000 habitants oĂą plus sont au nombre de 29[23]. Elles ne reprĂ©sentent que 1,5 % des communes alors qu'elles concentrent près de 45 % de la population totale de la rĂ©gion. Ces communes se situent notamment dans la vallĂ©e de la Meuse, de la Marne, ainsi qu'autour des trois principaux pĂ´les rĂ©gionaux : Reims, Troyes et Châlons-en-Champagne[20]. Dans l'unique rĂ©gion de France Ă  perdre des habitants, ce sont principalement les villes qui voient leur population dĂ©croitre (hormis l'agglomĂ©ration troyenne). Ces pertes se traduisent en grande partie par la croissance de petites communes situĂ©es en pĂ©riphĂ©ries des grandes villes, jusqu'Ă  50 km, grâce aux bonnes infrastructures de la rĂ©gion[23]. On assiste Ă©galement Ă  une dualitĂ© entre une partie occidentale de la Champagne-Ardenne, tournĂ©e vers l'ĂŽle-de-France, qui voit sa population croitre et une partie orientale, davantage orientĂ©e vers les rĂ©gions de l'Est, qui est dĂ©mographiquement dĂ©primĂ©e[21].

Bibliographie

  • Joseph Garnotel (photogr. Dominique Metreau, Jean-Louis et Joseph Garnotel), Champagnes au pluriel : Un espace, une histoire, un vin, une rĂ©gion, Le Labyrinthe Livre, , 312 p. (ISBN 2-9526981-0-4)
  • Laurent Denajar, Aube, Editions MSH, coll. « Carte gĂ©ologique de la Gaule » (no 10), , 704 p. (ISBN 2-87754-093-6), L'occupation humaine du Bronze final au haut Moyen Ă‚ge dans le dĂ©partement de l'Aube, chap. 1 (« Le cadre naturel »), p. 74-88

Notes et références

  1. Emile Chantriot, « Le pays d'Othe », Annales de Géographie, vol. 4, no 17,‎ , p. 453-463 (DOI 10.3406/geo.1895.5728, lire en ligne, consulté le ).
  2. Denajar 2005, p. 77.
  3. Garnotel 2006, p. 53.
  4. Garnotel 2006, p. 172.
  5. « Spécialités », sur Site de l'Office du tourisme du Pays d'Othe (consulté le ).
  6. Gracia Dorel-Ferré, Les Mémoires de l'Industrie en Champagne-Ardenne, Lyon, Lieux Dits, , 224 p. (ISBN 978-2-36219-141-1), p. 25 à 47, les ressources de l'eau et de la terre.
  7. « La dégradation climatique », sur le site curiosphère : l'éducation en images avec France 5 (consulté le )
  8. « Présentation de la Champagne humide », sur le site de l'Inventaire forestier national de France (consulté le )
  9. Léonce De Lavergne, Les assemblées provinciales sous Louis XVI, Paris, Michel Levy Frères, , 510 p. (présentation en ligne), p. 116.
  10. Christiane Choiselle et Roland Choiselle, « Économie », Champagne-Ardenne, Encyclopédies Bonneton,‎ , p. 271-311 (ISBN 2-86253-330-0).
  11. [PDF]« Portrait identitaire Champagne-Ardenne », sur Comité Régional du Tourisme de Champagne-Ardenne, (consulté le ).
  12. [PDF]Décret no 60-516 du 2 juin 1960 portant harmonisation des circonscriptions administratives, Journal officiel de la République française p. 5007, 3 juin 1960. Consulté le 20 septembre 2011.
  13. « La région : 50 ans d'évolution », sur vie-publique.fr, (consulté le ).
  14. Certaines communes champardennaises sont partagées entre plusieurs cantons : Châlons-en-Champagne (4 cantons), Charleville-Mézières (5 cantons), Chaumont (2 cantons), Épernay (2 cantons), La Chapelle-Saint-Luc (2 cantons), Reims (10 cantons), Romilly-sur-Seine (2 cantons), Saint-Dizier (4 cantons), Sedan (3 cantons), Troyes (7 cantons) et Vitry-le-François (2 cantons).
  15. « Circonscriptions administratives de Champagne-Ardenne », sur Insee, (consulté le ).
  16. 96 conseillers généraux sur 146 cantons sont de droite, en additionnant les sièges tenus par l'UMP, les DVD, le NC, l'AC et le MoDem (dont les élus siègent dans les majorités de droite), d'après « Carte des résultats des élections cantonales de 2011 », sur Public Sénat (consulté le ).
  17. « Carte des résultats des élections cantonales de 2011 par département », sur 20minutes.fr (consulté le ).
  18. « Radioscopie des parlementaires champardennais à l'issue des élections législatives de 2007 », sur Centre régional de documentation pédagogique de Reims (consulté le ).
  19. Garnotel 2006, p. 92.
  20. « Tableaux : La population de Champagne-Ardenne de 1801 à 2007 - Du village à la ville, de la ville à la campagne », sur Insee, (consulté le ).
  21. [PDF]« Évolution démographique », L'Atlas Champagne-Ardenne, sur Insee, (consulté le ).
  22. Garnotel 2006, p. 85.
  23. Josiane Hulin, Sandrine Rigollot, « La population de Champagne-Ardenne de 1801 à 2007 - Du village à la ville, de la ville à la campagne », sur Insee, (consulté le ).
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