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Fossiles les plus anciens

Les fossiles les plus anciens sont ceux d'organismes unicellulaires qui dateraient de 3,4-3,5 milliards d'années[1] - [2] - [3]. Des fossiles d'organismes plus complexes, multicellulaires, sont datés, pour les plus anciens d'entre eux, de 2,1 milliards d'années.

Fossiles les plus anciens
Image illustrative de l’article Fossiles les plus anciens
Ces stromatolithes fossilisés produits par des colonies de bactéries seraient les premiÚres traces de vie sur Terre, 3,48 milliards d'années, formation Dresser, craton de Pilbara, Australie.
CoordonnĂ©es 21° 00â€Č 18″ sud, 119° 00â€Č 00″ est
Pays Drapeau de l'Australie Australie
État Australie-Occidentale
formation géologique Formation Dresser
Localité voisine Craton de Pilbara
DatĂ© de 3600–2700 Ma
Période géologique Paléoarchéen et du Mésoarchéen
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Fossiles les plus anciens
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Fossiles les plus anciens

La vie sur Terre a d'abord été trÚs probablement une vie marine[4]. La formation des océans date de 4,41 milliards d'années[5] - [6] - [7]. L'ùge de la Terre est d'environ 4,54 milliards d'années.

Organismes unicellulaires

Stromatolites de la formation de Strelley Pool, 3,35-3,46 milliards d'années, craton de Pilbara, Australie

De nombreuses découvertes de fossiles dits "les plus anciens" sont annoncées de maniÚre réguliÚre, mais elles sont souvent controversées dans les milieux scientifiques. Leurs auteurs doivent démontrer de maniÚre irréfutable l'origine biologique de l'objet étudié, ce qui pose problÚme pour des époques aussi reculées.

Les stromatolites vieux de 3,46 milliards d'annĂ©es rĂ©coltĂ©s en Australie-Occidentale dans le craton de Pilbara, et connus depuis les annĂ©es 1980, ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s Ă  plusieurs reprises comme les plus anciens tĂ©moignages directs de la vie sur Terre, et contestĂ©s comme tels[8]. Une Ă©tude parue dans la revue Nature en septembre 2019 fait Ă©tat de nouvelles preuves de l'origine biogĂ©nique de stromatolites qui prĂ©sentent des inclusions de matiĂšre organique azotĂ©e, et des filaments de matiĂšre organique, et qui ont Ă©tĂ© recueillis dans ce mĂȘme craton australien, dans la formation de Dresser[9]. Un Ăąge de plus de 3,4 milliards d'annĂ©es signifie que ces ĂȘtres vivants dont les traces auraient Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©es pouvaient se passer d'oxygĂšne et utilisaient probablement, comme source d'Ă©nergie, le soufre[10]. Bien que l'on parle de "stromatolites fossiles"[11], les stromatolites sont en fait des structures sĂ©dimentaires crĂ©Ă©es par des colonies de bactĂ©ries, des procaryotes. Les ĂȘtres vivants sont les bactĂ©ries, qui n'ont pas subsistĂ© (elles n'ont pas Ă©tĂ© fossilisĂ©es), seul demeure le rĂ©sultat de leur activitĂ© mĂ©tabolique.

Des structures prĂ©sentĂ©es comme des micro-organismes unicellulaires fossilisĂ©s (des procaryotes) vieux d’au moins 3,77 milliards d’annĂ©es, prenant la forme de tubes et de filaments microscopiques, ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes au Canada dans la « ceinture de roches vertes de Nuvvuagittuq » (au QuĂ©bec). Selon une Ă©tude parue dans la revue Nature en mars 2017, il s'agirait de microfossiles constituĂ©s d'assemblages de cellules individuelles, dont les formes sont comparables Ă  celles de micro-organismes actuels prĂ©sents au fond des ocĂ©ans, Ă  proximitĂ© des sources hydrothermales - ces oasis de vie au milieu de dĂ©serts sous-marins[12]. Les roches de Nuvvuagittuq datant de 3,77 Ă  4,28 milliards d'annĂ©es, certains chercheurs n'excluent pas que ces micro-fossiles de bactĂ©ries putatifs aient eux aussi 4,28 milliards d'annĂ©es ce qui suggĂšrerait "une Ă©mergence presque instantanĂ©e de la vie" aprĂšs la formation de l'ocĂ©an il y a 4,41 milliards d'annĂ©es [13] - [5] - [6] - [7]. Cependant selon d'autres spĂ©cialistes ces structures "canadiennes" pourraient avoir une origine volcanique et non biologique.

En 2016 des chercheurs annoncent avoir trouvĂ© au Groenland dans les roches mĂ©tasĂ©dimentaires d'Isua des stromatolites vieux de 3,7 milliards d'annĂ©es. Des doutes subsistent nĂ©anmoins, liĂ©s au fait que les roches du Groenland ayant Ă©tĂ© mĂ©tamorphisĂ©es (sous l'action de la chaleur et de la pression) sont d'une interprĂ©tation difficile. ; les "voiles microbiens" putatifs pourraient n'ĂȘtre qu'une dĂ©formation tectonique de roches[14].

IndĂ©pendamment du registre fossile une Ă©tude gĂ©nĂ©tique de 2016 a conclu que le dernier ancĂȘtre commun universel (LUCA) pouvait avoir vĂ©cu il y a 3,5 Ă  3,8 milliards d'annĂ©es, dans des sources hydrothermales en eau profonde[15]. Une Ă©tude de 2018 de l'UniversitĂ© de Bristol, appliquant un modĂšle d'horloge molĂ©culaire, place LUCA il y a environ 4,5 milliards d'annĂ©es, durant l'HadĂ©en. Selon le biologiste Stephen Blair Hedges, "si la vie a surgi relativement rapidement sur Terre
 alors cela pourrait ĂȘtre courant dans l'univers"[16] - [17] - [18]

Selon une Ă©tude de janvier 2018 des mĂ©tĂ©orites vieilles de 4,5 milliards d'annĂ©es trouvĂ©es sur Terre contenaient de l'eau liquide ainsi que des substances organiques complexes prĂ©biotiques qui pouvaient ĂȘtre des ingrĂ©dients permettant Ă  la vie d'advenir[19] - [20]

Organismes multicellulaires

Gabonionta, fossiles d'eucaryotes, 2,1 milliards d'années

Des organismes multicellulaires fossilisĂ©s dĂ©couverts au Gabon dans le bassin de Franceville ont Ă©tĂ© datĂ©s de 2,1 milliards d’annĂ©es (revue Nature, juillet 2010). Ces fossiles, appelĂ©s Gabonionta, atteignent pour certains d'entre eux une taille de 10 Ă  12 centimĂštres ; leur taille et leur organisation complexe conduisent Ă  penser que ce sont des eucaryotes multicellulaires - les plus anciens jamais dĂ©crits - et non plus, comme pour les toutes premiĂšres formes de la vie, des procaryotes. Les eucaryotes (qui comprennent les champignons, les plantes, les animaux) peuvent ĂȘtre unicellulaires ou multicellulaires, ils ont des cellules avec un noyau contenant de l'ADN, et se distinguent par lĂ  notamment des procaryotes, organismes dĂ©pourvus de noyau.

Les chercheurs pensent que ces ĂȘtres vivants ĂągĂ©s de 2,1 milliards d'annĂ©es dĂ©couverts au Gabon se sont dĂ©veloppĂ©s probablement Ă  la faveur d'une augmentation temporaire de la concentration en oxygĂšne dans l’atmosphĂšre, qui s'est produite il y a 2 Ă  2,45 milliards d’annĂ©es[21]. Ils vivaient dans un environnement marin d’eau peu profonde (de 20 Ă  30 mĂštres).

En 2019 ces chercheurs annoncent avoir découvert des « traces fossilisées de mouvement » indiquant que ces Gabonionta, semblables à des amibes, étaient capables de se déplacer à travers la vase[22]. Les analyses et reconstitutions en 3D par micro-tomographie aux rayons X révÚlent des galeries de plusieurs millimÚtres de diamÚtre traversant les fines couches sédimentaires.

Végétal vert

Le plus ancien fossile de végétal vert jamais identifié est celui de micro-algues vieilles d'un milliard d'années, Proterocladus antiquus, qui vivaient dans un océan peu profond, et dont les traces imprimées sur les roches ont été découvertes dans la province de Liaoning en Chine (formation Nanfen), selon une étude publiée en 2020 dans la revue scientifique Nature ecology and evolution[23]. Les algues vertes ont donné naissance à toutes les plantes terrestres actuelles, jusqu'aux plus grands arbres. Les fossiles de Proterocladus antiquus plaident en faveur d'une origine océanique des algues vertes ; certains scientifiques supposaient auparavant que ces premiers végétaux verts avaient pu naßtre dans des environnements d'eau douce, avant de coloniser les océans et toute la surface terrestre[24]. De plus, l'étude des horloges moléculaires situait l'apparition des algues vertes dans une période allant d'1,6 milliard d'années à 720 millions d'années ; la découverte de 2020 permet d'affirmer qu'elles se sont développées il y a au moins un milliard d'années[24].

Organisme terrestre

En ce qui concerne la vie terrestre (non marine), en 2019, des scientifiques ont annoncé la découverte dans l'Arctique canadien, d'un champignon fossilisé, Ourasphaira giraldae (en), qui aurait pu pousser sur terre il y a un milliard d'années, bien avant l'apparition des plantes terrestres[25] - [26] - [27].

Fossile d'un spécimen de Dickinsonia, collines Ediacara

Animal

Dickinsonia est un organisme fossile plat, ovale ; il s'agit du plus ancien animal connu grùce à ses restes fossilisés. D'une longueur de plusieurs dizaines de centimÚtres, d'une forme plate et ovale, il vivait au fond des océans il y a 558 millions d'années.

Des fossiles de Dickinsonia avaient Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©s depuis 75 ans mais son appartenance au rĂšgne animal faisait dĂ©bat. Ce sont des restes dĂ©couverts en Russie qui ont permis de dĂ©tecter la prĂ©sence de matiĂšre organique et d'identifier la crĂ©ature comme un animal. Cependant les chercheurs ignorent la maniĂšre dont il s'alimentait - sans bouche et sans anus - ainsi que son mode de reproduction[28]. Les animaux ayant besoin d’oxygĂšne, les chercheurs pensent qu'au cours de l’Édiacarien, l’oxygĂšne dissous dans l’ocĂ©an a probablement atteint un seuil qui a permis aux animaux de se diversifier en comblant leurs besoins mĂ©taboliques, qui croissaient Ă  mesure qu’ils devenaient plus mobiles et actifs[29].

Dickinsonia aurait été capable de se déplacer[30].

Animal bilatérien

Reconstitution d'Ikaria wariootia (en), 555 millions d'années

Les fossiles d'un animal semblable Ă  un ver, Ikaria wariootia (en), datĂ©s de 555 millions d'annĂ©es, sont les plus anciens jamais identifiĂ©s d'un animal bilatĂ©rien, c'est-Ă -dire d'un animal dotĂ© d'une symĂ©trie bilatĂ©rale qui diffĂ©rencie l'avant de l'arriĂšre, et le dos du ventre ; il pourrait ĂȘtre "l'ancĂȘtre" de la plupart animaux modernes, en majoritĂ© bilatĂ©riens (exception faite notamment des Ă©ponges et des mĂ©duses)[31]. Selon des spĂ©cialistes Dickinsonia correspondrait Ă  une impasse Ă©volutive, alors que Ikara warioota, qui a une bouche et un anus, reliĂ©s par un intestin, et des organes sensoriels primitifs, marquerait une Ă©tape importante dans l'Ă©volution du rĂšgne animal[32]. Ce ver vivait au fond des ocĂ©ans et mesurait 2 Ă  7 mm de long (la taille d'un grain de riz). Il a Ă©tĂ© dĂ©crit dans une Ă©tude parue en mars 2020 dans la revue PNAS[33].

Des terriers fossilisĂ©s datant de 555 millions d'annĂ©es creusĂ©s par des bilatĂ©riens avaient Ă©tĂ© dĂ©couverts en Australie du Sud dĂšs 2005, mais les fossiles des crĂ©atures Ă  l'origine de ces traces demeuraient introuvables. C'est une technologie de pointe, un scanner laser tridimensionnel financĂ© par la NASA, qui a permis de rĂ©vĂ©ler sur le mĂȘme site une centaine de fossiles de cet animal de l'Édiacarien (des impressions de corps cylindriques dans la roche)[34].

Animal terrestre

Le plus ancien fossile d'animal terrestre est celui d'un myriapode de la famille des arthropodes terrestres, vieux de 425 millions d'annĂ©es, rĂ©coltĂ© sur l'Ăźle Ă©cossaise de Kerrera. La dĂ©couverte de ce "mille-pattes", Kampecaris obanensis (un invertĂ©brĂ©), date de juin 2020[35]. Les palĂ©ontologues supposent toutefois que des vers terrestres l'ont prĂ©cĂ©dĂ©, il y a 450 millions d'annĂ©es, mĂȘme si les donnĂ©es fossiles font dĂ©faut actuellement[36].

Vertébré terrestre

Reconstitution de Hylonomus, 315-330 millions d'années

La sortie des eaux des vertébrés, tous aquatiques à l'origine, s'est opérée au cours d'un lent processus évolutif, de sorte qu'il est difficile de déterminer parmi plusieurs "candidats" le plus ancien fossile de vertébré terrestre.

Hylonomus lyelli, semblable Ă  un lĂ©zard, serait le plus ancien vertĂ©brĂ© exclusivement terrestre[37] et le plus ancien amniote connu[38] (vertĂ©brĂ© dont l'embryon puis le fƓtus sont protĂ©gĂ©s dans un sac amniotique) ; ses fossiles du CarbonifĂšre, datĂ©s d'une pĂ©riode allant de 315 Ă  330 millions d'annĂ©es, ont Ă©tĂ© dĂ©couverts sur la cĂŽte Atlantique du Canada en Nouvelle-Écosse, dans la souche d'un arbre fossile, et dĂ©crits en 1851.

Fossile d'un spécimen de Tiktaalik, 375 millions d'années

Peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme les premiers fossiles de vertĂ©brĂ©s terrestres, au sens oĂč ces vertĂ©brĂ©s prĂ©sentent certains modes d'adaptation Ă  la vie terrestre, ceux d'Acanthostega (datĂ©s de 365 millions d'annĂ©es, soit du DĂ©vonien supĂ©rieur), d'Ichthyostega (datĂ©s de 360 Ă  365 millions d'annĂ©es) et de Tiktaalik (375 millions d'annĂ©es). Acanthostega et Ichthyostega sont des tĂ©trapodes (vertĂ©brĂ©s dotĂ©s de deux paires de membres avec des doigts), mais selon des rĂ©sultats rĂ©cents, ils Ă©taient essentiellement aquatiques ; leurs pattes, qui comptaient 7, 8, voire 9 doigts, servaient plutĂŽt comme nageoires leur permettant de se dĂ©placer dans un milieu encombrĂ© de vĂ©gĂ©tation que comme des appuis sur la terre ferme[39]. En 2006 des scientifiques partis Ă  la recherche du chaĂźnon intermĂ©diaire entre les poissons et Acanthostega (le plus ancien tĂ©trapode connu alors) ont entrepris des fouilles dans des roches un peu plus anciennes que celles qui renfermaient des fossiles d'Acanthostega, soit du dĂ©but du DĂ©vonien supĂ©rieur, et y ont trouvĂ© les fossiles de Tiktaalik, vertĂ©brĂ© semblable Ă  un crocodile[39] ; la disparition de l'opercule (os qui ventile les branchies) indique que l'animal utilisait ses poumons plutĂŽt que ses branchies pour respirer, dans un milieu vaseux ; l'analyse des articulations de Tiktaalik indique qu'il Ă©tait capable de reposer sur le fond de l'eau ou sur la terre ferme en se dressant sur des « pattes-nageoires »[40].

Les archĂ©es, microorganismes procaryotes, se sont d'abord dĂ©veloppĂ©s dans des environnements extrĂȘmes, tels que les sources hydrothermales

Galerie

Voir Ă©galement

Bibliographie

Références

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