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ForĂȘt domaniale de Verdun

L'ensemble de massifs boisĂ©s dit massif domanial de Verdun ou forĂȘt domaniale de Verdun (plus de 10 000 ha boisĂ©s) plus souvent improprement dĂ©nommĂ©s « forĂȘt de Verdun » est une des zones de massifs boisĂ©s de la rĂ©gion forestiĂšre dite CĂŽtes et collines de Meuse, du dĂ©partement de la Meuse en Lorraine (boisĂ©e Ă  36 %, ce qui en fait la seconde rĂ©gion forestiĂšre de la France mĂ©tropolitaine).

ForĂȘt de Verdun
Image illustrative de l’article ForĂȘt domaniale de Verdun
La forĂȘt de Verdun, lieu de mĂ©moire, oĂč l'on a localement gardĂ© les traces de la PremiĂšre Guerre mondiale (polĂ©mosylvofacies)
Localisation
CoordonnĂ©es 49° 11â€Č 44″ nord, 5° 26â€Č 00″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Lorraine
DĂ©partement Meuse
GĂ©ographie
Superficie 12 400 ha
Altitude
· Maximale
· Minimale

400 m
200 m
Compléments
Protection Zone rouge Natura 2000, Site classé
Statut ForĂȘt domaniale
Administration Office national des forĂȘts
Essences ChĂȘnes, hĂȘtre, pin sylvestre...
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ForĂȘt domaniale de Verdun
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ForĂȘt domaniale de Verdun
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ForĂȘt domaniale de Verdun

Localisation et contexte

Située à une altitude comprise entre 200 à 400 m, le climat est de type subatlantique humide, plutÎt froid et pluvieux avec une précipitation de 900 à 1000 mm/an.

Il s'agit d'un plateau calcaire s’élevant d'ouest en est (jusqu'Ă  + 400 m), coupĂ© par la vallĂ©e de la Meuse (Nord-Sud) et par d'Ă©troits vallons qui peuvent abriter une vĂ©gĂ©tation de ravins.

ForĂȘts

Ce massif tire son nom de la proche ville de Verdun, et regroupe diverses forĂȘts domaniales et non-domaniales, dont :

  • le bois de la Grande Montagne ;
  • le bois d'Écurey ;
  • le bois de BrĂ©hĂ©ville ;
  • le bois de Consenvoye ;
  • la forĂȘt de Verdun, composĂ©e de rĂ©sineux plantĂ©s aprĂšs guerre, mais aussi de feuillus (un tiers de la surface boisĂ©e) plantĂ©s ou issus d'une rĂ©gĂ©nĂ©ration naturelle provenant des peuplements d'avant-guerre, avec quelques zones considĂ©rĂ©es comme de rĂ©els « tĂ©moins de l'avant-guerre Â». En particulier, le bois le Comte abrite de vieux hĂȘtres nĂ©s avant 1916, ainsi que des populations de Sonneur Ă  ventre jaune. Le plateau de Douaumont se recolonise naturellement depuis la guerre, sur environ 200 hectares qui ont toujours Ă©tĂ© rĂ©servĂ©s, hors amĂ©nagement forestier. C'est « un cas exceptionnel Ă  une telle Ă©chelle dans la moitiĂ© nord de la France »[2]. Il abrite plusieurs espĂšces de plantes rares (Dactylorhiza praetermissa, Epipactis muelleri, Linum leonii et Ophioglossum vulgatum). La forĂȘt de Verdun est riche en suintements et prĂ©sente quelques sources incrustantes avec hĂ©patiques Ă  thalle dont Conocephalum conicum. Depuis les annĂ©es 1970, l'ONF convertit les zones artificiellement enrĂ©sinĂ©es en peuplements mĂ©langĂ©s de feuillus ;
  • la forĂȘt de Spincourt, moins touchĂ©e par la guerre, est surtout composĂ©e de feuillus. Elle abrite deux Ă©tangs (Ă©tang Debat et Ă©tang des Crocs) considĂ©rĂ©s comme remarquables, ainsi qu'une petite forĂȘt alluviale inondable, sur roche impermĂ©able, qui abritent des espĂšces rares dans le dĂ©partement ou la rĂ©gion, dont le Pourpier d’eau (Lythrum portula), le Potamot Ă  feuilles aiguĂ«s (Potamogeton acutifolius), la LaĂźche de BohĂšme (Carex bohemica)[2] ;
  • le bois de Sivry ;
  • le bois de Sartell ;
  • le bois JurĂ© ;
  • le bois de Forges ;
  • le bois des Caures ;
  • le bois du Fayel ;
  • le bois de Merles ;
  • le bois de Jametz ;
  • le bois de la CĂŽte de Laimont ;
  • le bois de Dannevoux ;
  • la forĂȘt du Mort-Homme, qui fait partie de la zone rouge de Verdun, est composĂ©e de rĂ©sineux plantĂ©s aprĂšs guerre, mais aussi de feuillus plantĂ©s ou issus d'une rĂ©gĂ©nĂ©ration naturelle provenant des peuplements d'avant-guerre. Le massif abrite une zone humide marĂ©cageuse alimentĂ©e par le ruisseau de Forges et plusieurs zones pĂ©riodiquement inondĂ©es propices aux amphibiens, par exemple Ă  l'Ă©tang du Haut-Fourneau. Il abrite aussi des zones de mardelles tourbeuses abritant par exemple deux sphaignes Sphagnum palustre et Sphagnum subsecundum (en). Certaines semblent naturelles, mais la plupart sont d'anciens trous d'obus (Parent, 2004). Depuis les annĂ©es 1970, l'ONF convertit peu Ă  peu les zones artificiellement enrĂ©sinĂ©es de cette forĂȘt en peuplements mĂ©langĂ©s de feuillus[2]. Certaines anciennes tranchĂ©es sont noyĂ©es plusieurs mois par an (par exemple autour des Ă©tangs Debat et des Crocs) et sont devenues des lieux de reproduction pour certains batraciens et libellules (Millarakis, 1997).

Les rĂ©sineux constituent encore environ 50 % du boisement des secteurs du Mort-Homme et de Verdun.

En forĂȘt de Spincourt, les feuillus dominent largement (plus de 90 % du massif) avec notamment le chĂȘne pĂ©donculĂ©. Le massif bĂ©nĂ©ficie d'une tempĂ©rature plus douce que la moyenne rĂ©gionale[3]. La pluviomĂ©trie y est plus faible que dans le sud-est de la rĂ©gion, mais le sol a de trĂšs bonnes capacitĂ©s de rĂ©serve en eau, et sa fragmentation par les obus lors de la guerre a facilitĂ© la pĂ©nĂ©tration des racines en profondeur.

Ce massif est inclus dans une vaste zone (forĂȘts domaniales de Spincourt, du Mort-Homme et de Verdun) qui est l'un des trois sites pressentis parmi ceux qui pourraient devenir parc national (zone d'Ă©tude de 33 000 ha incluant les rares feuillus anciens dĂ©jĂ  lĂ  avant 1914, mitraillĂ©s, qui pourraient ĂȘtre classĂ©s en rĂ©serve biologique intĂ©grale[4] - [2]). On trouve dans la zone d'Ă©tude trois habitats forestiers prioritaires de la Directive europĂ©enne Habitats Faune Flore (Millarakis, 1999) :

  • Érablaie-Tillaie-Ormaie de versant nord sur cailloutis calcaire (code UE 9180), en zone basse et relativement Ă©pargnĂ©e par les sĂ©quelles de guerre, et Ă  la potentialitĂ© forestiĂšre relativement prĂ©servĂ©e[2] ;
  • FrĂȘnaie-Aulnaie mĂ©sohygrophile sur marnes (code UE 91E0), rare et localisĂ© sur de faibles surfaces, favorable Ă  l'Aulne blanc (Alnus incana), souvent sur substrats tufeux suintants, Ă©galement caractĂ©risĂ©s par une flore hygrophile trĂšs riche[2] ;
  • La FrĂȘnaie-Aulnaie Ă  Orme lisse de bords de ruisseau (code UE 91E0) pouvant accueillir les trois ormes (lisse, de montagne et champĂȘtre)[2].

Histoire

La forĂȘt prĂ©historique a reculĂ© puis est rĂ©apparue au rythme des derniĂšres glaciations. Avant mĂȘme le haut Moyen Âge elle a Ă©tĂ© dĂ©truite pour laisser place Ă  l'agriculture (labours et prairies) dĂšs la pĂ©riode gallo-romaine.

À la diffĂ©rence de la plupart des forĂȘts domaniales françaises qui sont d'anciennes forĂȘts royales ou des forĂȘts relativement anciennes, la forĂȘt de Verdun est une forĂȘt toute jeune. Plus prĂ©cisĂ©ment, c'est une forĂȘt de guerre, c'est-Ă -dire une forĂȘt entiĂšrement replantĂ©e (Ă  partir de 1927, aprĂšs 10 ans de dĂ©sobusage et terrassement, sur une ancienne zone agricole bouleversĂ©e par les obus).

Une loi de 1919 sur la rĂ©partition des dommages de guerre a permis Ă  l'État d'acheter Ă  leurs propriĂ©taires les terrains dont la remise en Ă©tat aurait nĂ©cessitĂ© une dĂ©pense supĂ©rieure Ă  la valeur supposĂ©e du terrain, soit plusieurs milliers d’hectares autour de Verdun, de Saint-Mihiel et dans l'Argonne[5]. Les anciennes parcelles agricoles furent interdites Ă  la reconstruction et Ă  l'agriculture Ă  cause des explosifs, munitions chimiques, munitions non explosĂ©es dont le sol Ă©tait truffĂ©, et Ă  cause de la pollution microbienne des sources et des sols due aux cadavres de soldats et animaux enfouis Ă  mĂȘme le sol.

Le travail de plantation d'une forĂȘt a fait partie de la reconstruction, aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale. Ce secteur de la « zone rouge » avait Ă©tĂ© jugĂ© si dĂ©gradĂ© par les autoritĂ©s qu'elles ont Ă  l'Ă©poque jugĂ© prĂ©fĂ©rable d'interdire le retour de l'agriculture et de n'y autoriser que la plantation d'arbres. On y a d'abord plantĂ© du pin noir, du pin sylvestre, de l'Ă©picĂ©a, du sapin, de l'aulne puis de nombreuses autres espĂšces (hĂȘtre, sur le plateau, certaines essences Ă©tant localement rĂ©apparues spontanĂ©ment). Dans les annĂ©es 1970, l'ONF a fait Ă©voluer le boisement vers la hĂȘtraie en ne renouvelant pas les rĂ©sineux coupĂ©s et en plantant des feuillus. Plus tard, la rĂ©gĂ©nĂ©ration naturelle a Ă©tĂ© favorisĂ©e pour diminuer les coĂ»ts de gestion et augmenter les chances de rĂ©silience Ă©cologique du massif face aux alĂ©as climatiques et sanitaires. Quelques rares arbres anciens subsistent dans le massif (moins de 5 % de la surface totale), dont certains portent encore les traces (mitrailles) de la guerre. Les forĂȘts lorraines ont Ă©tĂ© localement rajeunies, au profit de la hĂȘtraie par la tempĂȘte de dĂ©cembre 1999.

Elle est devenue un des principaux sites de mĂ©moire, peut-ĂȘtre le plus emblĂ©matique de la PremiĂšre Guerre mondiale.

Projet de parc national

Dans le cadre de l'aprĂšs-Grenelle et d'une dĂ©marche « PrĂ©sent pour l'avenir », en tant qu'Ă©chantillon reprĂ©sentatif d'une « forĂȘt feuillue de plaine » dans les rĂ©gions naturelles des cĂŽtes du Barrois, des cĂŽtes de Meuse et de la plaine de WoĂ«vre, le secteur dit « ForĂȘts des cĂŽtes de Meuse et du pays de Spincourt » fait l'objet d'un projet de Parc national de la part du MinistĂšre chargĂ© de l'Ă©cologie et du MusĂ©um national d'histoire naturelle. Le pĂ©rimĂštre d'Ă©tude couvre 33 000 ha. Il concerne au maximum 40 communes dont le territoire serait pour tout ou partie (≄ 25 %) concernĂ©. Ce territoire couvre l'ancienne zone rouge et la forĂȘt de Spincourt[4]. Il est classĂ© pour 1,5 % en ZNIEFF de type I, et pour 30 % en ZNIEFF type 2. 23 % sont classĂ©s ZPS et 39 % ZSC.

Une rĂ©serve biologique intĂ©grale pourrait protĂ©ger environ 100 ha du secteur des Jumelles d’Ornes (en forĂȘt domaniale de Verdun) qui abrite une station unique sur le massif de hĂȘtraie-Ă©rablaie-ormaie de versant nord avec une trĂšs belle population d’ail des ours[4].

Environnement, Ă©cologie

D'un point de vue biogéographique et surtout en termes de domaine phytogéographique, cette zone marque un passage : de nombreuses espÚces médio-européennes et subatlantiques y sont en limite de leur aire de répartition. C'est donc une zone particuliÚrement intéressante à suivre dans le contexte du changement climatique.

En dĂ©pit de son caractĂšre artificiel et de pollution qui sont des sĂ©quelles de guerre, la forĂȘt a bĂ©nĂ©ficiĂ© d'un climat, d'une pĂ©dologie favorable et 80 ans de soins de l'ONF (c'est une des agences qui en France regroupe le plus grand nombre de salariĂ©s). C'est une ZNIEFF de type 1 qui abrite de nombreuses espĂšces d'oiseaux et qui fait partie du rĂ©seau Natura 2000.

Habitats

Huit habitats (Ă©cologie) relĂšvent de la directive Habitat, dont 5 sont des habitats forestiers, 3 Ă©tant des « habitats prioritaires Â».

  • hĂȘtraies-chĂȘnaies neutrophiles et mĂ©sophiles (code UE : 9130) ;
  • hĂȘtraies sĂšches Ă  CĂ©phalanthĂšres (code UE : 9150), avec un potentiel important d'expression pour des plantes telles que la mĂ©litte Ă  feuilles de mĂ©lisse, la cĂ©phalanthĂšre Ă  grandes fleurs, la cĂ©phalanthĂšre Ă  feuilles Ă©troites, etc.
  • chĂȘnaies pĂ©donculĂ©es-frĂȘnaies sur marnes (code UE : 9160) ;
  • frĂȘnaies-aulnaies hygrophiles (code UE : 91E0, habitat prioritaire), sur les pentes et sur marnes, avec localement une flore de suintements tufeux dont des bryophytes tels que Conocephalum conicum, Pellia endiviifolia, etc.
  • hĂȘtraies-Ă©rablaies-ormaies (code UE : 9130), au nord sur les versants froids ;
  • Ă©rablaies-tillaies-ormaies (code UE : 9180), habitat prioritaire (peu reprĂ©sentĂ© dans le massif) ;
  • frĂȘnaies-Ă©rablaies (code UE :9160) en fond de vallons oĂč l'on peut trouver le sĂ©neçon de Fuchs, l’orme blanc, ou l’anĂ©mone fausse renoncule ;
  • frĂȘnaies-chĂȘnaies pĂ©donculĂ©es Ă  Ail des ours (code UE : 9160), localement, dans la WoĂ«vre ;
  • pelouses calcicoles (code UE : 6210), habitat prioritaire.

L'est du massif abrite plusieurs zones humides dont l’étang des Hauts-Fourneaux. Le massif est Ă  ce titre un des Ă©lĂ©ments importants de la trame verte nationale (confirmĂ©e par le Grenelle de l'Environnement en 2007) et de la trame verte rĂ©gionale. Le projet de classement en parc national s'appuie sur ces Ă©lĂ©ments. De petites tourbiĂšres sont Ă©galement prĂ©sentes ainsi que des milieux alluviaux le long de la Meuse.

Évolution

À cause de sa jeunesse et d'une tradition française d’exploitation intensive, pour partie en coupe rase suivie d'une rĂ©gĂ©nĂ©ration artificielle (plantations en alignement), le massif est cependant pauvre en vieux-bois et gros bois-mort ce qui explique la pauvretĂ© des grandes espĂšces saproxylophages. En revanche, les champignons forestiers ont rapidement colonisĂ© l'humus forestier qui s'est reconstituĂ© aprĂšs guerre, probablement en raison des bouleversements du sol. Ces champignons peuvent toutefois ĂȘtre polluĂ©s par les mĂ©taux et rĂ©sidus de toxiques de combat laissĂ©s dans les sols par les guerres. Le gibier peut, comme les champignons, contenir des taux de mĂ©taux lourds anormalement Ă©levĂ©s, voire dĂ©passant les limites admissibles pour la consommation ou la vente en Europe.
Pour ces raisons, et localement Ă  cause d'une frĂ©quentation Ă©levĂ©e, ce massif n’exprime probablement pas tout son potentiel Ă©cologique.

Faune

  • Chauves-souris : dix-sept espĂšces Ă©taient recensĂ©es en 2009 dans la rĂ©gion de Verdun, pour le pĂ©rimĂštre pressenti pour le parc national, sur les 22 connues en Lorraine, soit 77 % de la richesse spĂ©cifique rĂ©gionale et 50 % de la richesse nationale. Six de ces espĂšces sont protĂ©gĂ©es au niveau europĂ©en[6] (Grand rhinolophe, Murin de Bechstein
).
  • Amphibiens et reptiles : parmi les treize espĂšces d'amphibiens et cinq espĂšces de reptiles, on peut signaler le crapaud sonneur Ă  ventre jaune (Bombina variegata) (protĂ©gĂ© Ă  Ă©chelle europĂ©enne) qui survit dans la forĂȘt malgrĂ© la relative raretĂ© des zones humides. C'est une espĂšce devenue rare et qui est protĂ©gĂ©e. On y trouve aussi des grenouilles, salamandres et plusieurs espĂšces de tritons qui meurent parfois Ă©crasĂ©es ou blessĂ©es sur les routes (lĂ  oĂč elles n’ont pas dĂ©jĂ  disparu), faute de crapauduc.
  • MammifĂšres : le chat sauvage est prĂ©sent. Certaines chauve-souris qui pourraient potentiellement ĂȘtre prĂ©sentes (Noctules) n'ont pas Ă©tĂ© inventoriĂ©es dans le massif mais d'autres espĂšces rares, menacĂ©es et protĂ©gĂ©es profitent des nombreux restes de forts, tunnels, casemates, etc.
  • Oiseaux : en sus du cortĂšge habituel des espĂšces forestiĂšres, on peut citer la grue cendrĂ©e (qui ne nichait plus en France depuis plusieurs siĂšcles et qui niche sur le secteur de Spincourt). On trouve en vallĂ©e de Meuse le rĂąle des genĂȘts devenu trĂšs rare en France, qui fait l'objet d'un plan national de restauration et la Cigogne noire (Ciconia nigra) est pĂ©riodiquement signalĂ©e, nicheuse pour la premiĂšre fois en 2009.

Flore

La flore comprend des espÚces patrimoniales telles que la Marguerite de la Saint-Michel (Aster amellus, caractéristique des écotones forestiers calcicoles) et la grande douve (Ranunculus lingua, espÚces protégées au niveau national).

Économie

La forĂȘt contribue au maintien de la filiĂšre bois lorraine et de la Meuse.

Chasse

Les baux de chasse sont une source de revenu important pour l'ONF. La forĂȘt est frĂ©quentĂ©e pour le petit gibier (faisans d’élevage) et ses sangliers, chevreuils et cerfs (agrainĂ©s)[7].
Lors des actions de chasse Ă  balle, tout ou partie du massif peut ĂȘtre fermĂ© au public pour limiter les risques d'accidents par balle perdue.

Aspects sanitaires

Les tiques sont localement nombreuses et vĂ©hiculent plusieurs « maladies Ă  tiques Â» dont la maladie de Lyme (Plusieurs variĂ©tĂ©s de borrĂ©lies ont Ă©tĂ© repĂ©rĂ©es en Meuse).

Comme dans les autres forĂȘts rĂ©gionales, on a constatĂ© une mortalitĂ© quasi totale des ormes dans les annĂ©es 1970-1980.

Des Ă©pisodes de botulisme peuvent survenir.

En raison des sĂ©quelles environnementales laissĂ©es par les guerres dans ce type de forĂȘt, il n'est pas conseillĂ© de consommer les champignons forestiers ni les abats (rein, foie en particulier) des espĂšces-gibier.

Gestion

Elle est assurĂ©e par l'ONF qui l'a labellisĂ©e ForĂȘt d'Exception en 2014[8].

Aménagements

Ce massif a Ă©tĂ© crĂ©Ă© de toutes piĂšces. Il a Ă©tĂ© conçu pour une exploitation future trĂšs intensive, sauf sur les parties consacrĂ©es aux sites de mĂ©moire, oĂč au contraire on cherche Ă  prĂ©server les polĂ©mosylvofacies en y empĂȘchant le retour de la forĂȘt.

Gestion de la chasse

Elle se fait en partenariat ONF - FĂ©dĂ©rations de chasse et vise Ă  prĂ©server les Ă©quilibres dits « sylvocynĂ©gĂ©tiques ». L'agrainage est pratiquĂ© depuis plusieurs dĂ©cennies dans le cadre du Plan de chasse. Sa pression tend Ă  diminuer et les ORGFH visent une baisse des populations d’ongulĂ©s par un « usage rĂ©duit et raisonnĂ© de l'affouragement et de l'agrainage (la recherche d’une harmonisation est prĂ©vue via les SDGC) », ainsi qu'une « harmonisation lorsque c’est possible des mesures prĂ©fectorales qui rĂ©glementent la chasse au niveau rĂ©gional, voire interrĂ©gional ». Au moment de la chasse au grand gibier, les accĂšs Ă  la forĂȘt peuvent ĂȘtre fermĂ©s. Plusieurs routes sont fermĂ©es aux vĂ©hicules toute l’annĂ©e, ce qui offre une meilleure tranquillitĂ© aux animaux (hors pĂ©riode de chasse).

Loisirs

La forĂȘt accueille de trĂšs nombreux visiteurs, randonneurs, cyclistes, Ă©coliers, et visiteurs Ă©trangers. Des sorties randonnĂ©es et dĂ©couverte peuvent y ĂȘtre organisĂ©es
 Il est cependant conseillĂ© de rester sur les sentiers balisĂ©s en raison du grand nombre d'engins explosifs encore prĂ©sents, et de faire attention Ă  ses animaux Ă  cause des objets rouillĂ©s et coupant au sol (barbelĂ©s, obus explosĂ©s...)[9].

Articles connexes

Notes et références

  1. Coordonnées au mémorial de Verdun, sur Google Maps
  2. Projet « Parc National de ForĂȘt Feuillue de Plaine » Note scientifique Ă  destination du MEEDDAT ONF, mai 2009
  3. « ONF - Milieux naturels et peuplements forestiers », sur www1.onf.fr (consulté le )
  4. Projet de parc national de forĂȘt feuillue de plaine en France mĂ©tropolitaine ; PrĂ©sent pour l'avenir(MinistĂšre de l'Écologie, de l'Énergie, du DĂ©veloppement durable et de l'AmĂ©nagement du territoire, MusĂ©um national d'Histoire naturelle)
  5. « histoire. Verdun : une forĂȘt Ă©mergĂ©e de la guerre », sur www.republicain-lorrain.fr (consultĂ© le )
  6. Annexe II de la directive européenne 92/43/CEE
  7. « Chasse Ă  la journĂ©e en forĂȘt domaniale de Verdun », sur Office national des forĂȘts, (consultĂ© le )
  8. « Verdun, ForĂȘt d'ExceptionÂź : les dates et documents », sur Office national des forĂȘts, (consultĂ© le )
  9. « ONF - Ensemble en forĂȘt », sur www.onf.fr (consultĂ© le )

Bibliographie

  • IFN, TroisiĂšme inventaire forestier de la Meuse, (lire en ligne)
  • Amat J.P et Foucault B., Contribution Ă  une monographie historique, floristique et phytosociologique du plateau de Douaumont (ForĂȘt domaniale de Verdun, Meuse), UniversitĂ© de Paris XIII-Val de Marne, FacultĂ© de Lettres et de Sciences humaines, UniversitĂ© de Lille II, DĂ©partement botanique, ONF, , 128 p..
  • Steinbach F. et Husson J.-P., « Palimpsestes et hĂ©ritages des polĂ©mopaysages dans les massifs du Saillant de Saint-Mihiel », dans La mĂ©moire des forĂȘts. Actes du colloque « ForĂȘt, archĂ©ologie et environnement, Nancy, ONF, INRA, DRAC Lorraine, 14-16 dĂ©cembre 2004, 285-294 p..
  • Orientations RĂ©gionales de Gestion et de conservation de la Faune sauvage et de ses Habitats de Lorraine, , 84 p. (lire en ligne).
  • Millarakis Ph., Étude de la vĂ©gĂ©tation de la forĂȘt domaniale de Verdun (dĂ©partement de la Meuse) : premiĂšre partie : les boisements, ONF, , 53 p..
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