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ForĂȘt de Chaux

La forĂȘt de Chaux est une forĂȘt situĂ©e Ă  l'est de la ville de Dole dans les dĂ©partements du Jura et du Doubs[1]. Elle constitue l'un des plus vastes massifs de feuillus de France et particuliĂšrement de chĂȘnes.

ForĂȘt de Chaux
Image illustrative de l’article ForĂȘt de Chaux
Localisation
CoordonnĂ©es 47° 04â€Č 46″ nord, 5° 40â€Č 58″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Franche-Comté
DĂ©partement Jura / Doubs
GĂ©ographie
Superficie 20 493 ha
Compléments
Statut forĂȘt domaniale
Administration Office national des forĂȘts
Essences chĂȘne
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ForĂȘt de Chaux
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ForĂȘt de Chaux
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ForĂȘt de Chaux

Présentation

Elle est la deuxiĂšme plus vaste forĂȘt feuillue de France avec ses 20 493 hectares (environ 28 km de long × 16 km de large), aprĂšs la forĂȘt d'OrlĂ©ans. La partie domaniale, en son centre, avec ses 13 093 ha est au 9e rang des forĂȘts de mĂ©tropole. Chaux constitue un des rares grands massifs conservĂ© presque d'un seul tenant. On y trouve le plus grand « cercle inhabitĂ© » du dĂ©partement du Jura, avec environ 4,5 km de rayon[2].

La forĂȘt est dĂ©coupĂ©e en parcelles par 1 330 routes forestiĂšres, sommiĂšres et laies. Plusieurs routes dont certaines Ă  circulation rĂ©glementĂ©e la traversent ainsi que la voie ferrĂ©e Paris-Lausanne. Un camp militaire a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© prĂšs de la maison forestiĂšre la ChĂąteleine (6e colonne, route du Grand contour), XXIe siĂšcle, dĂ©mantelĂ© et fermĂ©.

ForĂȘts domaniale et communales

La forĂȘt domaniale occupe le cƓur du massif de Chaux ; elle se rĂ©partit entre 16 territoires communaux de villages pĂ©riphĂ©riques. Le complĂ©ment est constituĂ© d'une ceinture de 28 forĂȘts communales (6 780 ha) qui rĂ©sultent du cantonnement des droits d'usages au XIXe siĂšcle et de quelques forĂȘts privĂ©es (620 ha : Bois du Baron et Bois du Deffois). Seules deux enclaves, le village de La Vieille-Loye avec ses hameaux de la Motte et des Turots (900 ha) et la clairiĂšre de la Vieille Verrerie rompent la continuitĂ© de la forĂȘt. La quasi-totalitĂ© du massif est gĂ©rĂ©e par l'ONF.

GĂ©ographie

Situation

Les communes concernĂ©es sont Arc-et-Senans, Byans-sur-Doubs, Fourg, Liesle, Roset-Fluans, Villars-Saint-Georges, Augerans, Belmont, La BreteniĂšre, Chatelay, Chissey-sur-Loue, Courtefontaine, Dole, Éclans-Nenon, Étrepigney, Falletans, Fraisans, Germigney, Lavans-lĂšs-Dole, La Loye, Montbarrey, Our, Plumont, Rans, Rochefort-sur-Nenon, Salans, Santans, La Vieille-Loye, Villette-lĂšs-Dole.

GĂ©ologie

Carte géologique du Jura et des vallées de la SaÎne et du RhÎne.

La gĂ©ologie de la forĂȘt de Chaux hĂ©rite en grande partie de l'ancien cours de l'Aar-Doubs, modifiĂ© notamment par les mouvements alpins. En effet, le Rhin et l'Aar n'ont pas toujours empruntĂ© le fossĂ© rhĂ©nan en direction de la mer du Nord. Entre le PliocĂšne et le Villafranchien, les riviĂšres alpines Aar et Doubs, par une circonvolution empruntant le cours du Doubs, venaient se jeter dans la plaine bressane. La forĂȘt occupe les restes du vaste delta PliocĂšne de l’ancien Aar-Doubs qui se jetait dans le Lac de la Bresse sous forme d’un glacis faiblement inclinĂ© nord-est/sud-ouest. Le sous-sol est principalement constituĂ© d’un puissant ensemble de cailloutis, communs Ă  la forĂȘt de Chaux et au Sundgau, cimentĂ©s dans une pĂąte argileuse Ă  fortes variations locales et trĂšs gĂ©nĂ©ralement surmontĂ©s de limons. Ces cailloutis n'affleurent que sur les pentes ou en fond de vallons[3].

Hydrologie

La nature du sous-sol et des sols conditionnent l'hydrologie souterraine et de surface et la distribution des groupements vĂ©gĂ©taux. Le plateau central est caractĂ©risĂ© par une nappe perchĂ©e intermittente alimentĂ©e par les pluies. La Clauge et son affluent, la Tanche, traversent la forĂȘt d'est en ouest et constituent les principaux ruisseaux permanents de la forĂȘt. Elle se confond avec son propre bassin d'alimentation et est drainĂ©e et irriguĂ©e par un dense chevelu de rus (ruisseaux) temporaires et souvent intermittents.

Le phrĂ©atisme hĂ©locrĂšne donne naissance Ă  diffĂ©rents ruisseaux comme la Doulonne, les ruisseaux de Plumont, de La BreteniĂšre, d’Our, de Bief, Ă  Falletans, au nord et du ruisseau de Gouvenon, au sud. SituĂ©s aux marges de la forĂȘt, ils drainent des bassins versants isolĂ©s et de faible taille. Également temporaires dans leur partie amont, ils confluent directement avec le Doubs entre Fraisans et Dole et avec la Loue entre Arc-et-Senans et Villette-les-Dole. Les portions non permanentes de nombreux ruisseaux du massif abritent parmi les plus riches peuplements d’hĂ©patiques du rĂ©seau hydrographique franc-comtois.

Dans ce contexte forestier, les cours d'eau constituent un important facteur de diversification du milieu. La qualitĂ© des eaux est optimale et, compte tenu du contexte forestier, leurs caractĂ©ristiques morpho-dynamiques et biologiques sont tout Ă  fait originales. Au cĂŽtĂ© d’espĂšces de vertĂ©brĂ©s protĂ©gĂ©s et Ă  forte valeur patrimoniale comme le chabot ou la lamproie de Planer, trĂšs abondante et dont les frayĂšres sont ici parmi les plus spectaculaires du rĂ©seau hydrographique franc-comtois, figure des peuplements de petite faune aquatique Ă  haut intĂ©rĂȘt patrimonial rĂ©gional. Dans la Clauge, ces biocĂ©noses tirent leur originalitĂ© du mode d’alimentation des sources, de l’amplitude thermique et de l’apport foliaire. Les mentions les plus remarquables portent sur la prĂ©sence de deux espĂšces de plĂ©coptĂšres, Dyctiogenus ventralis, Capnia nigra et Capnia bifrons. La premiĂšre peut-ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un tĂ©moin de l’ancien cours d’eau pliocĂšne qui a fondĂ© les parentĂ©s faunistiques actuelles du Doubs supĂ©rieur, de l’Aar, du Danube et du Rhin. La seconde, Ă©lective des litiĂšres de dĂ©bris vĂ©gĂ©taux, est exclusives du site, Ă  l’exception de deux stations sur le haut Drugeon et le haut Dessoubre. Ces ruisseaux abritent Ă©galement la plus belle population franc-comtoise et de France.

Les cours supĂ©rieur et moyen de la Doulonne forment une vallĂ©e trĂšs particuliĂšre oĂč les eaux courantes froides s'Ă©coulent sur cailloutis siliceux plus grossiers que ceux de la Clauge et proviennent de sources intraforestiĂšres protĂ©gĂ©es de toutes pollutions. Ce ruisseau structure un vaste complexe de forĂȘts humides (aulnaies, aulnaies-frĂȘnaies, aulnaies-Ă©rabliĂšres, chĂȘnaies pĂ©donculĂ©es) Ă  forte valeur patrimoniale ainsi que la lamproie de Planer et un riche cortĂšge d’invertĂ©brĂ©s benthiques infĂ©odĂ©s aux conditions intraforestiĂšres et apparentĂ© Ă  celui de la Clauge supĂ©rieure. Dans la haute vallĂ©e des Doulonnes Capnia bifrons, Ă©lective d’eaux plus fraĂźches, remplace Capnia nigra.

Au nord du massif, un riche ensemble de vallons marĂ©cageux, donnant sur la vallĂ©e du Doubs entre Éclans-Nenon et Plumont, constituent un rĂ©seau de zones humides dominĂ©es par les aulnaies marĂ©cageuses : aulnaies-saulaies Ă  sphaignes sur tourbe, aulnaies Ă  crin vĂ©gĂ©tal, aulnaies Ă  laĂźche allongĂ©e, aulnaies Ă  populage et grandes laĂźches. Cet ensemble de vallons abrite plusieurs espĂšces protĂ©gĂ©es : lamproie de Planer, sonneur Ă  ventre jaune, osmonde royale, fougĂšre des marais, carex faux-souchet. Une hygromĂ©trie Ă©levĂ©e permet la rencontre d’espĂšces montagnardes ou subatlantiques inhabituelles en plaine. Dans la forĂȘt communale de Liesle, un rĂ©seau de mares forestiĂšres installĂ© sur des marnes assure une importante fonction de relais pour un riche cortĂšge d’amphibiens. Elles sont colonisĂ©es en pĂ©riphĂ©rie par des cariçaies, des aulnaies-frĂȘnaies amphibies abritant une trĂšs belle station de fougĂšre des marais. La chĂȘnaie pĂ©donculĂ©e-frĂȘnaie complĂšte ces ensembles vĂ©gĂ©taux.

Sources

Le rĂ©seau hydrographique dense est Ă  l'origine de bon nombre de sources permanentes, rĂ©putĂ©es potables, dont la plus connue des Dolois est la fontaine des PrĂ©s Bas ou fontaine Lecomte. Sur la commune d' Étrepigney, en parcourant le sentier du guĂȘpier, on dĂ©couvrira la fontaine de la Jourmaine. AmĂ©nagĂ©e en 1994, cette source fraĂźche (11°) et trĂšs peu minĂ©ralisĂ©e a un dĂ©bit de 1800 l/h ; elle alimente le Bi des Mouilles, petit ruisseau coulant 30 m plus bas.

Nombreuses sont les sources confidentielles ne figurant pas sur les cartes au 1/25000e.

Ruisseaux

Selon une Ă©tude financĂ©e par l'Europe (Life-Nature)[4], il y avait en 2006-2007 350 km de cours d'eau (dont seulement 20 km en rĂ©gime permanent), avec :

  • 80 km de ruisseaux curĂ©s ou rectifiĂ©s (contribuant Ă  sur-drainer la forĂȘt)
  • 220 km contenant du bois mort
  • km avec vĂ©gĂ©tation infĂ©rieure Ă  m
  • km avec ripisylve de rĂ©sineux purs
  • pas ou peu d'espĂšces envahissantes sur les berges ou dans l'eau
  • avec :
    • 1 200 guĂ©s (dont 930 prĂ©sentant des berges dĂ©gradĂ©s) avec 52 km avec prĂ©sence de cloisonnements
    • 400 passages busĂ©s et 30 ponts

Depuis, une partie des méandres antérieurement rectifiés ont été restaurés[4].

Historique

La fragmentation forestiĂšre est un problĂšme en forĂȘt de Chaux ; fragmentĂ©e par 350 routes se croisant Ă  7 carrefours principaux, et une voie ferrĂ©e qui traverse le massif.

À partir du XIIIe siĂšcle elle abrita une population composĂ©e de bĂ»cherons-charbonniers, forgerons, laveurs d'Ă©corce
 600 personnes y sĂ©journaient encore au dĂ©but du XIXe siĂšcle.

Les possibilitĂ©s offertes par les ressources en bois de chauffage de la forĂȘt de Chaux ont dĂ©terminĂ© le choix de cet emplacement pour Ă©difier la saline royale d'Arc-et-Senans en 1775.

Une importante verrerie a fonctionné à La Vieille-Loye de 1295 à 1931. Les forges de Rans et Fraisans furent implantées à proximité immédiate.

Écologie

  • La forĂȘt est classĂ©e Zone naturelle d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type II (sur un peu plus de 22 509 ha)[5].
  • La quasi-totalitĂ© du massif est classĂ© Zone de protection spĂ©ciale (ZPS) du rĂ©seau Natura 2000, pour les oiseaux[6].
  • 1 885 ha du massif sont classĂ©s au titre de la directive habitat du rĂ©seau Natura 2000 pour sa partie dĂ©nommĂ©e « Vallons forestiers, riviĂšres, ruisseaux, milieux humides et temporaires de la forĂȘt de Chaux »[7].
  • Une Ă©tude (ONF, 2006-2007) ayant montrĂ© qu'une partie importante du rĂ©seau des ruisseaux a Ă©tĂ© drainĂ©e (aprĂšs guerre, dans le cadre de travaux dits d' assainissement des milieux hydromorphes ou qu'ils ont Ă©tĂ© dĂ©gradĂ©s par des amĂ©nagements divers. Ceci a contribuĂ© Ă  diminuer l'inertie hydraulique du milieu et Ă  rendre la forĂȘt plus vulnĂ©rable aux sĂ©cheresses et donc au dĂ©rĂšglement climatique. L'ONF et l'UniversitĂ© de Franche-ComtĂ© ont mis en place un plan de restauration des ruisseaux de tĂȘte de bassin et de leurs mĂ©andres, financĂ© par le programme Life, dit « Ruisseaux de tĂȘte de Bassin et faune patrimoniale associĂ©e ». Les ruisseaux qui avaient Ă©tĂ© rectifiĂ©s et plus ou moins canalisĂ©s ont Ă©tĂ© renaturĂ©s, en forçant l'eau Ă  retrouver le cours des anciens mĂ©andres, au moyen de techniques douces de gĂ©nie Ă©cologique (conservation des embĂącles naturels et poses de bouchons (barrages) et contre-bouchons de terre sur les ruisseaux rectifiĂ©s). Ces travaux (2007-2008) ont portĂ© leurs fruits. Le rĂ©gime hydrique et l'effet tampon ayant Ă©tĂ© confirmĂ© par une Ă©tude piezomĂ©trique (Ă©coulement prolongĂ© d'une semaine au printemps, et poches d'eau conservĂ©es 3 semaines de plus dans l'annĂ©e). La faune invertĂ©brĂ©e en bĂ©nĂ©ficie dĂ©jĂ  aprĂšs quelques dizaines de mois[8] - [4] - [9].

Flore et phytosociologie

Le vaste ensemble feuillu collinéen de Chaux abritent 8 principaux groupements forestiers :

  • la chĂȘnaie sessiliflore-boulaie subcontinentale Ă  luzule blanchĂątre dĂ©veloppĂ©e sur les versants bien exposĂ©s oĂč affleure le cailloutis de la forĂȘt de Chaux indique des conditions stationnelles extrĂȘmement xĂ©riques et trĂšs acides. Elle se prĂ©sente sous forme d’une cĂ©pĂ©e de chĂȘne sessile sur un sous-bois clair peuplĂ© d’abondants coussinets de Leucobryum glaucum. En Franche-ComtĂ©, on ne retrouve des forĂȘts Ă©quivalentes que dans le massif de la Serre et dans les rĂ©gions pĂ©rivosgiennes ;
  • la hĂȘtraie-chĂȘnaie-(charmaie) mĂ©dioeuropĂ©enne acidophile Ă  luzule des bois et luzule blanche (Fago-Quercetum) couvre de larges superficies sur les plateaux du massif. Cette formation trĂšs frugale se dĂ©veloppe sur des sols limoneux trĂšs oligotrophes affectĂ©s d’engorgements temporaires durant l’hiver et le printemps. MalgrĂ© ces conditions difficiles, les stations abritent une futaie mĂ©langĂ©e de chĂȘnes et de hĂȘtres d’assez bel aspect et de qualitĂ© moyenne ;
  • la chĂȘnaie pĂ©donculĂ©e-boulaie (Molinio-Quercetum roboris) occupe les zones les plus engorgĂ©es des plateaux. Localement, elle couvre des surfaces assez importantes surtout au nord-est du massif. Il s’agit de formations boisĂ©es ouvertes, Ă  base de chĂȘne pĂ©donculĂ©, bouleau verruqueux et aulne, dominĂ©es au sol par la molinie. Elles proviennent souvent de la recolonisation d’anciens «vides» ou «places vaines» gĂ©nĂ©rĂ©s par une surexploitation historique (ancienne mĂ©tallurgie) ; certaines zones comme «la Steppe» situĂ©es sur des sols trĂšs contraignants, ont rĂ©sistĂ© aux tentatives de boisements ;
  • la hĂȘtraie-chĂȘnaie-charmaie mĂ©dioeuropĂ©enne mĂ©sotrophe Ă  pĂąturin de Chaix (Poa chaixii-Carpinetum) relaie la hĂȘtraie-chĂȘnaie acidiphile Ă  Luzule en bordure de vallon et dans toutes les situations oĂč le sol s’enrichit sensiblement en sels minĂ©raux ;
  • la chĂȘnaie pĂ©donculĂ©e Ă  pĂąturin de Chaix et crin vĂ©gĂ©tal (Poo chaixii-Quercetum robori) est l’association dominante des fonds de vallon bien alimentĂ©s en eau. Elle couvre de grandes surfaces dans la vallĂ©e de la Clauge et l’exubĂ©rance du crin vĂ©gĂ©tal (herbe Ă  matelas) lui donne localement une physionomie trĂšs particuliĂšre ;
  • le chenal parsemĂ© d’üles sableuses de la Clauge accueille une aulnaie alluviale (Alno-Padion) Ă  fougĂšres de composition et d’aspect trĂšs originaux ;
  • des aulnaies marĂ©cageuses trĂšs diversifiĂ©es s’insĂšrent dans tout le systĂšme hydrographique. Elles sont bien dĂ©veloppĂ©es en bordure de la vallĂ©e de la Clauge, des Doulonnes et caractĂ©risent toute une sĂ©rie de vallons marĂ©cageux donnant sur la vallĂ©e du Doubs. Elles hĂ©bergent des espĂšces animales et vĂ©gĂ©tales trĂšs particuliĂšres (fougĂšre des marais, groupements Ă  sphaigne, Ă  grands carex ou Ă  molinie bleue et calamagrostis
), elles participent beaucoup Ă  la diversitĂ© d’ensemble du massif. L'aulnaie marĂ©cageuse Ă  calamagrostis des marais sur tourbe de la forĂȘt de Our constitue un exemple remarquable de ce type de groupement ;
  • la partie est du massif (forĂȘts de Fourg et de Liesle) correspond Ă  la bordure calcaire du Jura. Dans ces conditions, se dĂ©veloppent d'autres formations forestiĂšres comme les hĂȘtraies neutrophiles (ou hĂȘtraie-chĂȘnaies) (Scillo-Carpinetum). Ce groupement montre une flore herbacĂ©e assez diversifiĂ©e dont quelques espĂšces remarquables comme le lys martagon ou l'isopyre faux pygamon[10].

Oiseaux

Dans ce massif, oĂč de grandes superficies sont particuliĂšrement propices Ă  la prĂ©sence d’oiseaux caractĂ©ristiques des forĂȘts vieillies, vivent plusieurs espĂšces de pics (mar, cendrĂ©, Ă©peiche, Ă©peichette et noir), des rapaces tels que la bondrĂ©e apivore et le milan noir[11], ainsi que la cigogne noire[12].

Champignons

La forĂȘt de Chaux a longtemps Ă©tĂ© rĂ©putĂ©e pour la cueillette d'espĂšces nobles de champignons comestibles (girolle, chanterelle en tube, trompette de la mort, cĂšpe de Bordeaux, etc.). Cette rĂ©putation, largement extra-rĂ©gionale, a provoquĂ© un afflux important de ramasseurs de champignons pratiquant d'importantes cueillettes.

Le phĂ©nomĂšne a pris une telle ampleur que l'Office national des forĂȘts a rĂ©glementĂ© la cueillette Ă  kg/personne/jour. Cette rĂ©glementation est maintenant obsolĂšte, tant les nappes de champignons se sont rarĂ©fiĂ©es, en particulier les girolles.

Singularités

Bornes-colonnes

1re borne-colonne.

Huit colonnes, appelĂ©es bornes-colonnes ou colonnes Guidon, ont Ă©tĂ© Ă©rigĂ©es au XIXe siĂšcle aux principaux carrefours de la forĂȘt, alignĂ©es d'ouest en est le long de sa route centrale, pour servir de bornes gĂ©ographiques[13].

Il en subsiste sept aujourd'hui, la huitiÚme ayant été retirée. Elles sont inscrites aux monuments historiques depuis 2013.

Hameaux des bûcherons-charbonniers

Baraques du 14 de la forĂȘt de Chaux.

Dernier hameau des bĂ»cherons-charbonniers qui peuplaient autrefois la forĂȘt de Chaux, le site des baraques du 14[14] est devenu le lieu incontournable de dĂ©couverte de cette forĂȘt. PrĂšs de la Vieille-Loye, quatre habitations, deux fours Ă  pain et un rucher composent cet habitat dont la plus ancienne maison date du XVIe siĂšcle. Un sentier forestier permet la dĂ©couverte d’autres Ă©lĂ©ments de ce patrimoine dont un chantier de carbonisation. Ce site est animĂ© de fĂȘtes, expositions et veillĂ©es en pĂ©riode estivale[15].

L'association des villages de la forĂȘt de Chaux a rendu hommage Ă  cette corporation constituĂ©e au XIIe siĂšcle en Ă©rigeant, en 1994, un oratoire dĂ©diĂ© Ă  Saint-Thibaud leur patron. SituĂ© en forĂȘt sur la commune de la BreteniĂšre l'Ă©difice, recouvert de tavaillons, symbolise une meule de fabrication du charbon de bois[16].

ChĂȘnes sacrĂ©s ou chĂȘnes Ă  la Vierge

Les Celtes considĂ©raient les chĂȘnes de la forĂȘt de Chaux comme les piliers d’un temple oĂč ils invoquaient leur dĂ©esse mĂšre. Les chrĂ©tiens ont assimilĂ© cette croyance en incorporant dans ces arbres des statuettes de la Vierge. Six chĂȘnes sacrĂ©s sont encore visibles dont le plus vieux a 500 ans (il est situĂ© prĂšs de Falletans). Renouant avec cette tradition, les gens de Chaux installĂšrent une vierge en 1993, dans un chĂȘne proche de la deuxiĂšme colonne (sur la route forestiĂšre)[17].

Chasse

C'est une partie importante du revenu de l'ONF pour environ 15 % en FD de Chaux.

Gestion de la population de cerfs Ă©laphes

Le plan de chasse 2008/2009 a fait la "une" de l'actualitĂ© rĂ©gionale Ă  l'automne 2008. En effet, l'Office national des forĂȘts a assignĂ© Ă  la FĂ©dĂ©ration des Chasseurs un tableau de chasse potentiel de 225 tĂȘtes (mĂąles, femelles et juvĂ©niles). La population a Ă©tĂ© estimĂ©e par l'ONF Ă  550 individus. L'ONF, qui a entre autres pour mission de garantir la pĂ©rennitĂ© des forĂȘts soumises au RĂ©gime forestier, justifie une diminution du cheptel de cerfs Ă©laphes au regard des dĂ©gĂąts importants de ces populations sur les jeunes semis d'essences de reboisement (on parle d'abroutissements). Au comptage du gibier 2008, critiquĂ© par les chasseurs et les associations de protection de la nature, ont succĂ©dĂ© des recours auprĂšs du tribunal administratif de Besançon et une saisie du ministĂšre de l'Écologie, de l'Énergie, du DĂ©veloppement durable et de l'AmĂ©nagement du territoire par la Fondation Brigitte Bardot. Finalement, l'arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral a Ă©tĂ© suspendu dans l'attente d'un nouveau comptage paritaire entre l'ONF et la FĂ©dĂ©ration des Chasseurs. Le nombre de cerfs Ă©laphes finalement prĂ©levĂ© a Ă©tĂ© de 188 tĂȘtes au [18]. La forĂȘt de Chaux est connue pour abriter un des plus beaux spĂ©cimens français de cerf Ă©laphe, surnommĂ© Vincent (originellement en rĂ©fĂ©rence Ă  ses vingt cors). ÂgĂ© de 16 Ă  19 ans, il aurait en 2019 au moins vingt-quatre cors, ce qui est rarissime Ă  l'Ă©tat sauvage[19].

Dans la culture

Littérature

Doubs - Dole (Jura), Le Tambour du bief est un roman de l'Ă©crivain Bernard Clavel.

La forĂȘt de Chaux est le thĂ©Ăątre des romans de Jean-Louis Foncine La ForĂȘt qui n'en finit pas et Les Chroniques du Pays Perdu. Le Relais de la Chance au Roy et La Bande des Ayacks se passent dans la proche forĂȘt de la Serre.

Elle est aussi prĂ©sente dans des romans de Bernard Clavel, une forĂȘt qu'il connaĂźt fort bien pour l'avoir parcourue quand il venait en vacances chez son oncle et sa tante Ă  Dole. Il y fait rĂ©fĂ©rence Ă  deux occasions importantes, d'abord dans son roman Le Tambour du bief oĂč le hĂ©ros va se retirer aprĂšs qu'il a Ă©tĂ© mis d'office Ă  la retraite.

On retrouve encore la prĂ©sence de la forĂȘt dans le cycle Les Colonnes du ciel qu'il consacre Ă  la guerre de Dix Ans qui a sĂ©vi en Franche-ComtĂ© sous Louis XIII. Les habitants de La Vieille-Loye situĂ©e dans la forĂȘt sont contraints par la guerre de quitter leur village oĂč ils ne reviendront que dans le tome IV de la sĂ©rie, intitulĂ© Marie bon pain.

Cinéma

Bibliographie

Randonnées et balades

Boucles de randonnées, itinéraires et départs de randos, de balades et de promenades. Circuits divers pour toutes armateurs VTT, pédestres et chevaux.

Liste non exhaustive :

  • RandonnĂ©es pĂ©destres ou VTT dans le Jura[22].
  • Boucles de randonnĂ©es Ă  Falletans[23].
  • Balades Ă  poneys avec le centre Ă©questre de Dole (Jura)[24].
  • Dernier habitat sylvestre de bĂ»cherons-charbonniers qui peuplaient autrefois la forĂȘt de Chaux (La Vieille-Loye)[25].
  • Une balade en forĂȘt de Chaux[26].
  • Balade aux Baraques en forĂȘt de Chaux - Jura[27].
  • La forĂȘt de Chaux dans le Jura[28].
  • Maison du Patrimoine. Orchamps, site en lisiĂšre de la forĂȘt de Chaux[29].

Galerie

  • ForĂȘt de Chaux au XVIIe siĂšcle. Dessin de la forĂȘt et des villages environnants.
    ForĂȘt de Chaux au XVIIe siĂšcle. Dessin de la forĂȘt et des villages environnants.
  • Our (Jura), lĂ©gende sylvestre de Chaux.
    Our (Jura), légende sylvestre de Chaux.
  • Balade en forĂȘt de Chaux.
    Balade en forĂȘt de Chaux.
  • La Clauge Ă  La Vieille-Loye au confluent avec la Tanche.
    La Clauge Ă  La Vieille-Loye au confluent avec la Tanche.
  • Bourg-de-Sirod, maison des maĂźtres de Forges.
    Bourg-de-Sirod, maison des maĂźtres de Forges.
  • Borne Guidon no 2.
    Borne Guidon no 2.
  • Route du Grand contour au carrefour de la borne no 2.
    Route du Grand contour au carrefour de la borne no 2.
  • Une des baraques du 14.
    Une des baraques du 14.
  • Baraques du 14 de la forĂȘt de Chaux.
    Baraques du 14 de la forĂȘt de Chaux.
  • Vestiges (XVIIe siĂšcle-XVIIIe siĂšcle) de la Commanderie de Falletans.
    Vestiges (XVIIe siĂšcle-XVIIIe siĂšcle) de la Commanderie de Falletans.
  • Saline royale d'Arc-et-Senans. En limite de forĂȘt de Chaux.
    Saline royale d'Arc-et-Senans. En limite de forĂȘt de Chaux.
  • Claude-Nicolas Ledoux. Projet pour la ville nouvelle de Chaux, autour de la saline royale d'Arc-et-Senans (1804).
    Claude-Nicolas Ledoux. Projet pour la ville nouvelle de Chaux, autour de la saline royale d'Arc-et-Senans (1804).

Notes et références

  1. 93 % de la forĂȘt est dans le dĂ©partement du Jura et 7 % dans celui du Doubs
  2. Mathieu Garnier, « OĂč se trouve le plus grand « trou perdu » de France ? », sur Slate.fr, .
  3. Bulletin de l'Association française pour l'étude du Quaternaire, Jura et Vosges, Rapport de M. Campy ; Guides géologiques régionaux, Jura, M. Chauve
  4. Auge Vincent (ONF) ; Comment réduire l'impact de l'exploitation forestiÚre et des travaux mécanisés sur le réseau hydrographique ? Le Schéma de desserte et d'exploitatabilité « orienté eau », ONF-LIFE Ruisseaux, 81 p
  5. Informations environnementales de la DREAL de Franche-Comté, avec carte
  6. Museum national d'Histoire naturelle, « INPN - FSD Natura 2000 - FR4312005 - ForĂȘt de Chaux - Description », sur inpn.mnhn.fr (consultĂ© le )
  7. Museum national d'Histoire naturelle, « INPN - FSD Natura 2000 - FR4301317 - Vallons forestiers, riviĂšres, ruisseaux, milieux humides et temporaires de la forĂȘt de Chaux - Description », sur inpn.mnhn.fr (consultĂ© le )
  8. V. Pereira et E. Lucot ; Restauration des ruisseaux temporaires et de la rĂ©serve en eau des sols de la forĂȘt de Chaux (39) ; Zones humides Info, no 67 p. 15-16, 1er trim 2010
  9. Lavez R ; Spécificités des cours d'eau forestiers, y compris temporaires. SynthÚse bibliographique, 27 p.
  10. Rapport Natura 2000 DIREN Franche-Comté FR4301317-pSIC
  11. « Atlas des oiseaux nicheurs - Franche-Comté », (consulté le )
  12. « Carnet rose pour cigogne noire », (consulté le )
  13. Notice no PA39000111, base Mérimée, ministÚre français de la Culture
  14. Les hameaux étaient identifiés par un numéro. Sur la carte topographique de l'IGN , les emplacements de quelques-uns des autres hameaux figurent :baraques du 7, du 8, du 11...
  15. « L’habitat des bĂ»cherons-charbonniers », sur juramusees.fr (consultĂ© le ).
  16. La réalisation est due aux Compagnons de Mouchard.
  17. [PDF]« Le pays dolois et la Bresse jurassienne », sur cdt-jura.fr (consulté le ).
  18. « Chaux : chasseurs et forestiers ensemble sur les traces du cerf », Le ProgrÚs (consulté le ).
  19. « Vincent, l'un des plus beaux cerfs de France, est jurassien » (consulté le )
  20. Chaux, une forĂȘt en mouvement.
  21. Documentaire "Chaux, une forĂȘt en mouvement" Un film de Jean-Philippe Macchioni.
  22. La randonnĂ©e des Sources Ă  Falletans, trĂšs bien balisĂ©e, est parfaite pour se familiariser aux ambiances de la forĂȘt de Chaux.
  23. Boucles de randonnées à Falletans, itinéraires et départs de randos, de balades et de promenades.
  24. Pour toutes les familles Ă  la recherche d’une activitĂ© originale et en lien avec la nature, les balades Ă  poneys avec le centre Ă©questre de Dole raviront petits et grands.
  25. ForĂȘt de Chaux, baraques bĂ»cheronnes du 14.
  26. Le marcheur pourra profiter de l’ombrage des sous-bois.
  27. Seule clairiĂšre nichĂ©e Ă  l’intĂ©rieur d’une immensitĂ© forestiĂšre de 22000 hectares, le site des Baraques du 14 sont accessibles tout au long de l’annĂ©e.
  28. ForĂȘt. Pays de Dole et Val d’Amour.
  29. Riche d'un passé géologique, archéologique, historique, architectural et industriel important.

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