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El-Harrach

El-Harrach (anciennement Maison-CarrĂ©e pendant la colonisation française) est une commune de la banlieue d'Alger en AlgĂ©rie. C'est aussi le chef-lieu de la daĂźra du mĂȘme nom dans la wilaya d'Alger.

El-Harrach
El-Harrach
SiÚge de l'Assemblée populaire communale (Mairie, v. 1870).
Noms
Nom arabe algĂ©rien Ű§Ù„Ű­Ű±Ű§ŰŽ
Nom amazigh ┍┃⎰┕⎰┛
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya Alger
DaĂŻra El Harrach
Chef-lieu El-Harrach
Président de l'APC
Mandat
Alik Embarek
2012-2017
Code postal 16200-16131
Code ONS 1613
DĂ©mographie
Gentilé Harrachis, Harrachies, Maison-Carréens, Maison-Carréennes
Population 48 869 hab. (2008[1])
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 36° 43â€Č 16″ nord, 3° 08â€Č 15″ est
Divers
Saint patron Sidi M'Barek
Localisation
Localisation de El-Harrach
Localisation de la commune dans la wilaya d'Alger
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El-Harrach
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El-Harrach
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El-Harrach
Liens
Site de la commune www.apc-elharrach.dz

    Ses habitants sont appelés les harrachi(s).

    GĂ©ographie

    Situation

    La ville et commune d'El-Harrach se situe Ă  environ 10 km Ă  l'Est d'Alger[2], elle fait partie en mĂȘme temps du Mitidja et du Sahel algĂ©rois.

    Le centre de la ville d'El-Harrach se trouve à environ km en amont de l'embouchure de l'Oued El Harrach, la ville étant séparée en deux parties par les rives de ce cours d'eau.

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique
    Carte avec les communes environnantes

    Communes limitrophes

    Toponymie

    Le nom El-Harrach (áž„arrĂąc) est issu de tamazight áž„irĂąc (pl. aáž„rĂąc) qui signifie « forĂȘt », « bois », « maquis » et qui prend ici le sens de « lieu trĂšs boisĂ© », « lieu Ă  la vĂ©gĂ©tation touffue »[3].

    Chez ses fondateurs français, la localité était nommée Maison-Carrée par référence à la forme géométrique du fortin qui dominait le lieu à la fin de l'époque ottomane. Toutefois, et contrairement à beaucoup d'autres établissements coloniaux de l'Algérois, ce nom européen ne fut jamais arabisé par l'usage populaire car les autochtones ont de tout temps appelé ce lieu El-Harrach, soit en référence à Oued El-Harrach dont le site a toujours abrité le principal point de passage sur la route d'Alger, soit en référence au fortin qui le surplombait du haut de la colline qui était jadis appelée Koudiet El-Harrach. La rebaptisation de la ville de Maison-Carrée en El-Harrach aprÚs l'indépendance ne fut donc que la consécration officielle d'un fait ancien. Dans Venture de Paradis, Tunis et Alger au XVIIIe siÚcle[4], ce lieu était appelé Bordj El Harrach.

    Rive droite

    Vue aérienne du centre d'El Harrach (novembre 2016).

    La circonscription de Maison-CarrĂ©e ayant Ă©tĂ© Ă  l'origine (milieu du XIXe siĂšcle) dĂ©limitĂ©e par le cours de l'oued El-Harrach, les plus anciens quartiers de la ville se situent en fait sur la rive droite. Il s'agit, en gros, d'un double noyau constituĂ© d'un cĂŽtĂ© par l'ensemble du centre-ville traditionnel (la Mairie et sa placette, le MarchĂ©-Couvert, le Square et jusqu'aux alentours de ce qui Ă©tait jadis appelĂ© le Parc Bomati) dans la partie basse du vallon, et d'un autre cĂŽtĂ© le quartier de Belfort (act. Hassan Badi) sur les hauteurs et autour de sa grande caserne qui abrite elle-mĂȘme le plus ancien bĂątiment de la ville. ConstituĂ© presque spontanĂ©ment au milieu du XIXe siĂšcle, ce hameau commence Ă  prendre forme au cours des annĂ©es 1860-1870 et se dĂ©veloppa essentiellement grĂące Ă  l’essor du grand marchĂ© qui fut implantĂ© dans la partie basse de la ville. Les PĂšres blancs font construire un hameau pour leurs ouvriers agricoles dans leur domaine d'Oulid Adda (700 hectares) autour de leur maison mĂšre de Maison-CarrĂ©e, base de leurs activitĂ©s dans toute l'Afrique pendant presque un siĂšcle[5].

    TrĂšs tĂŽt aussi (fin du XIXe siĂšcle), ce premier noyau urbain fut prolongĂ© vers le Sud, le long de l'Oued Smar, par une petite zone industrielle qui commence Ă  se profiler avec l'implantation des usines des familles Altairac (actuellement CitĂ© El-Mokrania) puis Bomati, ZĂ©vaco et Botella (Briqueterie du parc) suivies de la minoterie Duroux et de quelques briqueteries et huileries dont les restes s'Ă©talent encore le long de la route qui va, du-delĂ  du bureau de la Poste jusqu'aux usines citĂ©es. Par-contre, il faudra attendre le dĂ©but des annĂ©es 1940 pour voir fleurir les quartiers rĂ©sidentiels de Bellevue et Lavigerie au Nord (devenu commune de Mohammadia aprĂšs l'indĂ©pendance) et, un peu plus tard, celui de Banlieue Ă  l'Est. De ce cĂŽtĂ© de l'Oued, la derniĂšre citĂ© en date est celle des Dunes qui fut entamĂ©e juste avant l'indĂ©pendance et achevĂ©e peu aprĂšs 1962, tandis que les quartiers de Kourifa et des Trois-Caves se sont constituĂ©s Ă  partir des annĂ©es 1990. À noter que ce dernier secteur, plutĂŽt excentrĂ© et assez Ă©loignĂ© du centre-ville historique, occupe une zone qui fut toujours interdite de construction au cours de la pĂ©riode coloniale car se trouvant dans le lit de dĂ©bordement habituel de l'oued El-Harrach.

    Les quartiers de la rive droite sont :

    • El Harrach centre
    • Belfort (act. Hassan Badi)
    • Lotissement Pons Mollon de Belfort
    • La Radieuse de Belfort
    • Bellevue
    • CitĂ© A.R.M.A.F de Bellevue
    • Les H.L.M
    • Sidi M'Barek
    • BoumaĂąti
    • El Parc (Le Parc Bomati)
    • Les trois caves
    • CitĂ© El Mokrania (Altairac)
    • Cinq maisons (act. Commune d'El Mohammedia)
    • Les Dunes de Cinq maisons
    • CitĂ© 618 logements de Cinq maisons
    • CitĂ© Les rosiers de Cinq maisons
    • CitĂ© 632 logements de Cinq maisons
    • Lavigerie (act. Commune d'El Mohammadia
    • Beaulieu (act. Commune de Oued Smar)
    • Oued Smart (act. Commune de Oued Smar)

    Rive gauche

    Entamé dans les années 1880, le développement de la petite ville de Maison-Carrée en centre industriel de l'Algérois connait sa pleine vitesse au cours des premiÚres décennies du XXe siÚcle. Cela va drainer -surtout au cours des années 1920-1930- un flux de plus en plus important de populations algériennes de l'intérieur du pays, notamment des régions du Titteri, et qui vont presque systématiquement se concentrer sur la rive gauche de Oued El-Harrach.

    Jusqu'au début du XXe siÚcle, cette partie de la ville relevait administrativement de la commune de Hussein-Dey. Mais, tout au long de ce qu'on appelait la "Route d'Alger" et de la rive gauche de l'Oued, une sorte de faubourg épars et informel s'était constitué aprÚs que le chemin de fer et la gare eurent été construits par la compagnie PLM en 1863. C'est de là que vient le nom d'ensemble pour désigner les divers quartiers de la rive gauche (on disait "Quartier de la Gare PLM" puis "Quartier PLM" tout court) et c'est dans ce secteur, plutÎt prolétaire et à l'habitat précaire mais pas cher, que les populations algériennes qui migrÚrent vont vite prédominer face à une rive droite qui restera majoritairement peuplée de Français d'Algérie jusqu'à l'indépendance : la Rue d'Alger d'abord, la Gare ensuite Sainte-Corinne Djenane-Mabrouk L'Engrais et le quartier Fouquereau sont les plus anciens quartiers dans ce secteur. S'y ajouteront plus tard , Dessoliers, cité d'urgence, , etc. Au début des années 1920 fut construite ce qu'on appelle de nos jours « Cité PLM » à proprement parler, essentiellement pour loger d'anciens combattants indigÚnes de la 1re Guerre Mondiale. Par la suite, cet ensemble sera encadré par les bùtiments de la « Cité musulmane » et celle de « La Montagne » en 1956 puis les imposantes tours d'habitation de la cité Diar-Djemùa vers la fin de la décennie.

    AprĂšs l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie, ce secteur continuera Ă  s'Ă©tendre sur tous les cĂŽtĂ©s, s’adjoignant des quartiers nouveaux mais toujours populaires comme les diverses citĂ©s de Bachdjarrah.

    Les quartiers de la rive gauche (qui actuellement font pour la plupart partie des communes de Bachdjarrah et Bourouba) sont :

    • CitĂ© PLM
    • Sainte Corine
    • Boubsila
    • La Montagne
    • Bourouba
    • La FaĂŻence
    • La GlaciĂšre
    • La CressoniĂšre
    • Goriasse
    • Oued Ouchayah
    • L'Engrais
    • CitĂ© D'urgence
    • Cite El Istiqlal Les Eucalyptus de Bourouba
    • Djenane El Mabrouk
    • Diar el DjmaĂąa
    • Les citĂ©s de Bachdjerrah 1,2 et 3
    • EGECO
    • Prise d'eau
    • CitĂ© 200 logements de Bachdjerrah
    • HaĂŻ el Badr de Bachdjerrah
    • Fouq La Gare
    • Boumzar


    DĂ©mographie

    Évolution dĂ©mographique
    1856 1861 1867 1870 1881 1885 1891 1897 1906
    652161 0001 6933 0493 0004 8005 5887 582
    1911 1921 1926 1928 1931 1936 1948 1954 1960
    9 20011 29014 64817 00021 68624 59541 19551 01780 000 (?)
    1987 1998 2008 - - - - - -
    47 37548 16748 869------

    À partir de 1977, les chiffres indiquĂ©s sur le tableau ne concernent plus que l'actuelle commune d'El-Harrach. Celle-ci est constituĂ©e de la ville d'El-Harrach proprement dite amputĂ©e de certains anciens quartiers ; elle ne recouvre donc qu'une petite partie du territoire de l'ancienne circonscription de Maison-CarrĂ©e (10e Arrondissement d'Alger). Cela explique la stagnation relative ou mĂȘme la rĂ©gression du nombre d'habitants sur les chiffres post-indĂ©pendance par rapport Ă  la pĂ©riode coloniale, les recensements ne prenant plus en compte les populations des quartiers et zones qui ont Ă©tĂ© Ă©rigĂ©s en nouvelles communes ou qui furent rattachĂ©s Ă  d'autres circonscriptions administratives. Si l'on souhaite garder une certaine continuitĂ© dans l'image que donne l'Ă©volution dĂ©mographique dans la rĂ©gion, il serait plus adĂ©quat de considĂ©rer la population de l'ensemble de l'actuelle DaĂŻra d'El-Harrach (qui regroupe les communes de Bachdjerrah, Bourouba, Oued Smar et El-Harrach) en y ajoutant celles des communes de Mohammadia, les Eucalyptus et Baraki. Un tel dĂ©compte donnerait une population de prĂšs de 541 000 habitants selon le recensement de 2008.

    Dans la mĂȘme optique, mais pour une projection un peu plus restreinte, on pourrait se limiter Ă  l'ancien territoire de la commune de Maison-CarrĂ©e avant la crĂ©ation du 10e Arrondissement d'Alger en 1958. Cela recouvrirait les communes actuelles d'El-Harrach, Bourouba, Mohammadia, Oued Smar et Les Eucalyptus et donnerait une population totale de 331 254 habitants selon le recensement de 2008.

    Histoire

    Liste des maires

    Liste des maires successifs depuis 1851
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    1851 1861 François Trottier ? Maire de la Rassauta
    1861 1861 Aristide Tisserand ? Maire de la Rassauta
    1861 1869 Alexandre Van-Maseyk ? Maire de la Rassauta
    1869 1882 Alexandre Van-Maseyk ? Maire de Maison-Carrée
    1884 1893 Louis Garry Droite Maire de Maison-Carrée
    1893 1912 Louis-EugÚne Lebailly Gauche Maire de Maison-Carrée
    1912 1916 Frédéric Altairac Droite Maire de Maison-Carrée
    1916 1920 Léon Eldine ? Maire de Maison-Carrée
    1920 1929 Léon Tourenne Gauche Maire de Maison-Carrée
    1929 1935 Georges Altairac Droite Maire de Maison-Carrée
    1935 1941 Léon Tourenne Action Républicaine et Sociale Maire de Maison-Carrée
    1941 1941 Vincent Pons Parti Populaire Français (fasciste) Maire de Maison-Carrée par intérim
    1941 1941 Noé Bérnard Droite Maire de Maison-Carrée par intérim
    1941 1941 Charles Ratto ? Maire de Maison-Carrée par intérim
    1941 1942 Charles Gaubert Droite Maire de Maison-Carrée par intérim
    1942 194? Favier Droite Maire de Maison-Carrée
    195? 1962 Jamilloux Gauche Maire de Maison-Carrée
    1962 196? ChĂšche M'hamed et Lounici Mustapha ? Maire d'El-Harrach
    1967 19?? ? ? Maire d'El-Harrach
    1977 1982 ? ? Maire d'El-Harrach
    1990 1992 ? ? Maire d'El-Harrach
    1992 1997 Maire d'El-Harrach
    2004 2007 Abdelkrim Abzar FLN Maire d'El-Harrach
    2002 2007 ? ? Maire d'El-Harrach
    2007 2012 Abdelkrim Abzar FLN Maire d'El-Harrach
    2012 2012 Embarek Allik RND Maire d'El-Harrach

    Économie

    Train

    La commune d'El-Harrach, qui est traversĂ©e par la plus ancienne ligne de chemin de fer du pays, abrite une gare ferroviaire depuis 1862. À partir de 1877 la gare de Maison-CarrĂ©e devient le point de jonction des lignes Oran et Constantine allant vers Alger et elle est actuellement desservie tant par les trains de banlieue que par les long-courriers de la SociĂ©tĂ© nationale des transports ferroviaires (SNTF)

    À noter que la gare d'El-Harrach est devenue multimodale depuis sa connexion Ă  la ligne M1 du MĂ©tro d'Alger en juillet 2015 (station El-Harrach-Gare).

    Tramway

    Établie par les Chemins de fer sur routes d'AlgĂ©rie (CFRA), la premiĂšre ligne de tramway Ă  El-Harrach reliait l'ancienne Maison-CarrĂ©e Ă  Saint-EugĂšne (act. Bologhine) dĂšs 1894, d'abord par des locomotives Ă  vapeur avant d'ĂȘtre Ă©lectrifiĂ©e en 1901. À partir d'octobre 1898, une seconde ligne de tramway vapeur reliera Maison-CarrĂ©e Ă  Rovigo (act. Bougara) dans la Mitidja, puis une troisiĂšme vers AĂŻn-Taya en janvier 1909. DĂ©ficitaires, ces lignes seront fermĂ©es une trentaine d'annĂ©es plus tard : d'abord les deux lignes vapeur (AĂŻn-Taya en juin 1933, Rovigo en dĂ©cembre 1934)[6], ensuite une grande partie de la ligne Ă©lectrifiĂ©e Maison-CarrĂ©e - Saint-EugĂšne qui est remplacĂ©e, en janvier 1937, par des trolleybus avec rotations de 30 minutes au lieu de une heure auparavant. Seule la section Maison-CarrĂ©e - Nelson continuera encore Ă  ĂȘtre desservie par tram, du moins jusqu’à la fin des annĂ©es 1940. AprĂšs cette date, El-Harrach ne connaĂźtra plus de transport urbain par ce mode jusqu'au lancement des travaux pour le nouveau Tramway d'Alger en 2006.

    À partir de juin 2012, la ligne T1 du nouveau Tramway d'Alger longe le territoire de la commune d'El-Harrach sur l'ensemble de sa limite N. avec la commune de Mohammadia, la ville Ă©tant ainsi desservie par quatre stations (La GlaciĂšre, El-Harrach-Le Pont, Bellevue, Bekri-Bouguerra) et reliĂ©e aux stations terminus des FusillĂ©s (Hussein-Dey) Ă  l'O. et Dergana (Bordj-El-Bahri) Ă  l'E.

    Bus

    La premiÚre liaison par bus entre Alger et El-Harrach est inaugurée en janvier 1932 par la CFRA, d'abord en parallÚle avec la desserte par tramway électrique puis, à partir de 1937, exclusivement en bus et trolleybus. Le terminus de la ligne était alors établi à Belfort (act. Hassan Badi).

    Actuellement, la commune d'El-Harrach est desservie par les lignes 01, 05, 69, 72, 80, 98 et 113 de l'ETUSA.

    MĂ©tro

    La ligne 1 du métro d'Alger traverse la commune d'El-Harrach qui est directement desservie par deux stations El Harrach Gare et El Harrach Centre depuis juillet 2015.

    Peu avant cette date, des travaux ont été lancés en vue d'étendre la ligne 1 depuis son terminus actuel (El-Harrach-Centre) jusqu'à l'aéroport d'Alger - Houari-BoumédiÚne. L'ouverture est prévue en 2020 et la commune sera alors desservie par une troisiÚme station à Belfort.

    Équipements publics et patrimoine

    Santé

    • Centre Hospitalo-Universitaire Salim Zmirli : Conçu vers la fin des annĂ©es 1980 comme hĂŽpital rĂ©gional de la banlieue Est d'Alger, il est devenu presque officiellement l'HĂŽpital d’Urgence de la capitale.
    • HĂŽpital de Belfort
    • Clinique de Belfort
    • Dispensaire des Pins

    Prison d'El-Harrach

    Une prison est installĂ©e par les autoritĂ©s coloniales dans la localitĂ© dĂšs 1855, lorsqu'on dĂ©saffecta le vieux « Bordj de la Maison-CarrĂ©e » et qu'on le transforma en pĂ©nitencier pour indigĂšnes sous le nom « Maison Centrale de l'Harrach ». Ce fut l'une des toutes premiĂšres prisons françaises en AlgĂ©rie avec celle de Barberousse Ă  Alger (1852). Le centre s'ouvrit par la suite aux prisonniers politiques et aux dĂ©portĂ©s français et accueillit notamment les socialistes et les gauchistes sous le rĂ©gime de NapolĂ©on III. Ce premier bagne restera en service jusqu'en 1915, date Ă  laquelle sera construit — quelques centaines de mĂštres plus loin — ce qui Ă©tait officiellement appelĂ© « Nouveau Groupe pĂ©nitentiaire de Maison-CarrĂ©e » ou, plus communĂ©ment, la « Prison de Belfort » qui est encore en service de nos jours. Il s'agissait alors de la plus grande prison d'AlgĂ©rie (d'oĂč son nom populaire de « Quatre hectares » ou Rab'a qtĂąrate), tandis que l'ancien bordj reprenait sa premiĂšre fonction de caserne.

    Poste et Télécommunications

    Centre postal d'El-Harrach : le premier bureau de poste de l'histoire d'El-Harrach fut installĂ© en 1898, quelque part sur l'ancienne rue Arago (act. rue Ahmed Aouen)[7]. En 1915, ces premiers locaux deviennent trop exigus et on dut nĂ©gocier une piĂšce supplĂ©mentaire avec le propriĂ©taire pour y abriter le tĂ©lĂ©phone de la ville. Un nouvel agrandissement sera effectuĂ© en juin 1920, mais lĂ  une dĂ©cision fut prise Ă  ce moment par la municipalitĂ© de construire des locaux neufs pour la Poste. Un terrain, situĂ© Ă  cĂŽtĂ© de l'ancienne École Laverdet, sera alors achetĂ© d'un certain M. PĂ©rez et c'est ainsi que naquit le bĂątiment qui abrite encore de nos jours les guichets et services d'AlgĂ©rie Poste Ă  El-Harrach.

    Commerce

    Le marché aux bestiaux au début du XXe siÚcle.

    Dans l'imaginaire algérois, le nom d'El-Harrach est encore largement associé aux marchés, tant permanents que périodiques, qui ont jadis fait sa renommée. Dans les faits, cette réputation est nettement moins justifiée de nos jours car cette vocation commerciale est beaucoup moins marquée. Mais, certains marchés subsistent encore et maintiennent, dans un certain sens, la tradition.

    • MarchĂ© aux Bestiaux: FondĂ© en 1862, le fameux SĂ»q el-MĂąl d'El-Harrach est presque aussi ancien que la ville elle-mĂȘme. Le site initial de ce marchĂ© s'Ă©talait sur tout le terrain plat derriĂšre la Mairie, lĂ  oĂč se trouve de nos jours la citĂ© HLM et le Cours AĂŻssat Idir (anc. Cours de France), le commissariat de police et le Parc des Sports[8]. Il se tenait chaque vendredi depuis sa crĂ©ation (d'oĂč son autre nom de SĂ»q el-Djem'Ăą). Le volume des transactions ne cessa d'y croĂźtre jusqu'Ă  ce qu'il dĂ©trĂŽne le marchĂ© de Larba en 1870, puis celui de Boufarik (le plus important de la Mitidja depuis l'Ă©poque ottomane) vers 1890, devenant alors le plus grand marchĂ© d'AlgĂ©rie et un des plus importants de toute l’Afrique du Nord. C'est le succĂšs de ce marchĂ© qui a entraĂźnĂ© la croissance de l'ancien village de Maison-CarrĂ©e, mais il finira aussi par Ă©touffer la ville de par sa position en son centre. C'est ainsi que la dĂ©cision fut prise par la municipalitĂ©, en 1953, de son dĂ©mĂ©nagement vers la zone de Sainte-Corine au Sud, l'ancien emplacement Ă©tant pour sa part destinĂ© Ă  accueillir une nouvelle citĂ© HLM et ses dĂ©pendances. Ce MarchĂ© aux Bestiaux d'El-Harrach existe encore de nos jours au mĂȘme endroit, mais il n'a cessĂ© de pĂ©ricliter jusqu'Ă  pratiquement perdre toute importance Ă©conomique depuis la fin des annĂ©es 1980.
    • MarchĂ© Couvert (7j/7) : Construit en 1905 dans le centre-ville, l'Ă©difice -trĂšs Ă©lĂ©gant en fer- est toujours en activitĂ© servant pour moitiĂ© comme marchĂ© au poisson et pour l'autre moitiĂ© comme marchĂ© de vĂȘtements.
    • MarchĂ© aux LĂ©gumes (7j/7) : Construit en 1929 Ă  cĂŽtĂ© de l'ancien MarchĂ© aux Bestiaux de Maison-CarrĂ©e, cet Ă©difice Ă©tait appelĂ© "Les Halles" et devait Ă  l'origine abriter ses « bouchers indigĂšnes » et ses marchands de volaille. Ce n'est qu'aprĂšs le dĂ©mĂ©nagement du vieux SĂ»q el-MĂąl du centre-ville, en 1953, que ces Halles vont accueillir fruits et lĂ©gumes et qu'ils prendront le nom de SĂ»q el-Khodra. Étant plutĂŽt frĂ©quentĂ© par les classes moyennes et aisĂ©es, il s'agit aujourd'hui d'un des marchĂ©s les plus apprĂ©ciĂ©s d'Alger pour la qualitĂ© et la variĂ©tĂ© de ce qui s'y vend.
    • MarchĂ© de Bomati (7j/7)
    • MarchĂ© dit "D15" (vendredi)
    • MarchĂ© automobile (vendredi)
    • MarchĂ© aux puces, dit "DlĂąla"

    Enseignement scolaire

    • Écoles primaires publiques (19)
    * École Ahmed Mahloul
    * École Miloud Boutrik
    * École Abdelhamid Tata
    * École Errabie Bouchama 1
    * École Errabie Bouchama 2
    * École Mohamed Hadjres
    * École Aissat Idir
    * École Hassen Badi 1
    * École Hassen Badi 2
    * École Abdelkader Metat
    * École M'hamdi Si M'hamed
    * École Abderrahmane Zaghnoun
    * École l'Emir Abdelkader
    * École Abdelkader Atba
    * École Mohamed Mokrani
    * École Taher Kadem
    * École Mohamed Bendadou
    * École Mohamed Zeghnoun
    * École Dhaliz 3
    • CollĂšges d'enseignement moyen publics (5)
    * CEM Mohamed Chaanan
    * CEM Mohamed El-Amine El-Amoudi
    * CEM El-Farazdaq (anc. Groupe scolaire Laverdet, 1899)
    * CEM Ahmed Reda Houhou
    * CEM Omar Driss
    • LycĂ©es publics (3)
    * Lycée Mohamed Bousaidi
    * Lycée Djamel-Eddine El-Afghani
    * Lycée de Jeunes-filles Ourida Meddad (anc. Ecole primaire supérieure, 1920)

    Formation professionnelle

    • Centres de formation professionnelle et acadĂ©mique (3)
    * Rabah Belghafour (El-Harrach 1)
    * Hassaine Belkacem (El-Harrach 2)
    * Aissat Idir (El-Harrach 3)
    • L'Institut National de Formation des Personnels de l’Éducation

    Enseignement supérieur

    • École Nationale Polytechnique (ENP)[9] : L'Ă©tablissement, dont les bĂątiments sont situĂ©s dans le quartier de Hassan Badi (anc. Belfort), fut fondĂ© en 1925 comme Institut Industriel d’AlgĂ©rie, puis École Industrielle Coloniale. Elle devient École Nationale d’IngĂ©nieurs en 1958 puis École Nationale Polytechnique aprĂšs l'indĂ©pendance.
    • Institut National Agronomique (INA)[10]: L'Ă©tablissement existe depuis 1905, date Ă  laquelle fut transfĂ©rĂ©e de Rouiba vers Maison-CarrĂ©e l'ancienne École Pratique d'Agriculture fondĂ©e en 1880[11]. En fĂ©vrier 1921, l’école devient Institut Agricole d’AlgĂ©rie et dĂ©livrera dĂšs lors des diplĂŽmes d’ingĂ©nieur Ă©quivalents Ă  ceux des grands Ă©tablissements d’enseignement supĂ©rieur français. En 1928, l’institut acquiert un grand domaine de 72 hectares situĂ© Ă  Oued-Smar et les consacre aux cultures industrielles et Ă  l’élevage de bovins. Le 22 mai 1946, il est transformĂ© en École Nationale d’Agriculture puis, en 1961, devient École Nationale SupĂ©rieure Agronomique afin de dĂ©livrer des diplĂŽmes d’ingĂ©nieur agronomes.
    • École Polytechnique d'Architecture et d'Urbanisme (EPAU)[12] : FondĂ©e en 1970, le plan de l’École a pour origine un projet conçu par l’architecte Oscar Niemeyer et destinĂ© Ă  la ville nouvelle de Brasilia. Elle dĂ©cerne un DiplĂŽme d'IngĂ©nieur d’état en Architecture qui sanctionne un programme de cinq annĂ©es.

    École militaire supĂ©rieure de transmission

    Cette institution occupe ce qui est communĂ©ment appelĂ© Caserne de Belfort et Caserne de Bellevue qui, en rĂ©alitĂ©, sont une seule caserne dont les accĂšs donnent sur deux façades Ă©loignĂ©es (l'ensemble tenait presque le quart de la surface totale de la ville dans les annĂ©es 1950). La partie la plus ancienne est la Caserne de Belfort dont le noyau originel n'est autre que le vieux Bordj de la Maison-CarrĂ©e ou Bordj l'Agha qui remonte Ă  l'Ă©poque ottomane. L'Ă©difice fut occupĂ© par une unitĂ© de cavalerie de l'armĂ©e française de 1830 Ă  1832 avant de passer Ă  la LĂ©gion ÉtrangĂšre. Il joua un rĂŽle majeur dans la dĂ©fense d'Alger par les Français contre l'Emir Abdelkader en 1839-1841, puis sera dĂ©volu Ă  une unitĂ© du GĂ©nie Ă  la fin de la guerre et jusqu'en 1855, date Ă  laquelle le fort est transformĂ© en prison. Il sera rendu Ă  l'usage militaire en 1912 et accueillit le 5e RĂ©giment de Tirailleurs AlgĂ©riens jusqu'Ă  la dissolution de cette unitĂ© en 1940. Il abrite alors un Ă©phĂ©mĂšre RĂ©giment de Marche du Levant qui sera lui aussi dissous Ă  la suite de la grave mutinerie de janvier 1941 et passera alors au 45e RĂ©giment de Transmissions jusqu'Ă  l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie en 1962.

    École militaire supĂ©rieure du matĂ©riel (ESM)

    L'institution occupe une grande partie ce qui est communément appelé Caserne de Beaulieu prÚs du quartier de Sidi-Embarek. Construite en 1936 sous le nom de Cité militaire de Maison-Carrée, cette caserne abritait avant l'indépendance le 65e Régiment d'Artillerie, le 5e Régiment de Chasseurs d'Afrique, le 10e C.O.M.A ainsi que l'Administration des Subsistances Militaires.

    Religion

    Cette commune algéroise abrite plusieurs Mosquées. Ces mosquées sont administrées par la Direction locale wakfs d'Alger sous la tutelle du MinistÚre des Affaires religieuses et des Wakfs.

    La Grande mosquée d'Alger est située sur le territoire de la ville dans le quartier Lavigerie dans l'actuel commune de Mohammadia (Alger).

    Sports

    Racing Sport de Maison-Carrée (RCMC : 1912-1962)

    Premier club de football fondĂ© Ă  El-Harrach, les Ă©quipes du RCMC portaient un damier rouge et noir comme couleurs. Le club s'Ă©tablit en 1930 dans le vieux Stade ZĂ©vaco dont on venait d'achever la construction[13] et sera ensuite transfĂ©rĂ© au nouveau Stade Lavigerie (act. Stade du 1er novembre 1954). En plus du football, le RCMC comptait de nombreuses sections dont le rugby et la chasse sous-marine. FondĂ© Ă  une Ă©poque oĂč la ville Ă©tait encore majoritairement europĂ©enne, il est restĂ© le club des europĂ©ens jusqu'Ă  la fin et cela explique sa disparition immĂ©diatement aprĂšs l’indĂ©pendance.

    PalmarĂšs : Coupe de la Ligue d'Alger (1953, 1956)

    Union sportive Madinet El-Harrach (USMH)

    • anc. Union Sportive Musulmane de Maison-CarrĂ©e USMMC (1935) : Portant Ă  l'origine l'Ă©toile et le croissant rouges sur fond vert et blanc, les fondateurs de ce club de football baignaient tous dans le milieu des nationalistes du PPA et fut, dĂšs l'origine et jusque-lĂ  l'indĂ©pendance, le club des musulmans harrachis par opposition au vieux RCMC, apanage des europĂ©ens de la ville. L'USMMC sera dans un premier temps autorisĂ© Ă  utiliser le Stade ZĂ©vaco, propriĂ©tĂ© du RCMC, mais en sera finalement chassĂ© et attendra la construction du Stade Lavigerie (act. Stade du 1er novembre 1954) au dĂ©but des annĂ©es 1950 pour bĂ©nĂ©ficier enfin d'installations sportives adĂ©quates. En 1977, Ă  la suite de la grande rĂ©forme sportive, le club est pris en charge par la SociĂ©tĂ© Nationale de Recherche & Exploitation MiniĂšre : il prend alors le nom de USMH prend les couleurs jaune et noir de cette entreprise et qui sont encore les siens Ă  ce jour.

    PalmarÚs : Coupe d'Algérie (1974, 1987) ; Championnat d'Algérie (1998)

    Amel Riadhi El-Harrach AREH (dite "El-Kahla"), 1952

    Chihab Riadhi El-Harrach CREH (1962) : prenant la suite du Red Star d'Alger, le Chihab d'El-Harrach fut un des clubs omnisports (boxe, judo, karatĂ©, lutte, football, etc.) les plus actifs du pays au lendemain de l’indĂ©pendance et jusqu'au milieu des annĂ©es 1970. Il perdra toutefois cet Ă©lan Ă  la suite de la rĂ©forme sportive de 1977 qui le met sous la tutelle directe de la municipalitĂ© d'El-Harrach : dĂ©lestĂ© de tous ces biens, le club activa pendant une saison sous l'appellation d'IRBEH avant d'ĂȘtre dissout. Il reprendra du service en 1989 sous son ancienne appellation de CREH, mais uniquement avec la section football et accĂ©der Ă  la 2e Division RĂ©gionale en 2003.

    • Fateh Chabab El-Harrach FCH, 1963
    • Chabab Riadhi Madinat El-Harrach CRMH
    • Amel Kourifa AK, 2000
    • Judo Club El-Harrach JCH
    • Club Sportif de Tir Ă  l'Arc CSTA

    Notables et personnalités

    • Cheikh Namous, y a vĂ©cu, et mort dans la commune.
    • François Trottier (1816-1901) : NĂ© le 20/01/1816 Ă  Montjean sur Loire (Maine-et-Loire), il dĂ©barque en AlgĂ©rie en 1839 comme militaire, puis s'y installe dĂ©finitivement Ă  la fin de son service, se lançant d'abord dans l'Ă©levage puis dans la culture du lin et du coton. Élu maire de la Rassauta Ă  la crĂ©ation de cette commune - et dont dĂ©pendait le hameau Maison-CarrĂ©e Ă  l'origine - en 1851, il se distinguera plus tard par son engagement passionnĂ© en faveur de l' Eucalyptus globulus, arbre australien qui fut introduit en AlgĂ©rie vers 1854 et dont on pensait Ă  l'Ă©poque qu'il avait vocation Ă  « purifier » le climat nord-africain (contre les moustiques porteurs du paludisme) et rendre la situation sanitaire plus favorable pour les colons europĂ©ens et les autochtones. En 1867, il publie un premier livre Ă  succĂšs sur ce sujet et s'illustre lui-mĂȘme sur le terrain en plantant, entre 1867 et 1876, prĂšs de 40 hectares d'eucalyptus dans ses propriĂ©tĂ©s d'Hussein Dey, Maison-CarrĂ©e et Foundouk. Devenu premier maire d'Hussein-Dey aprĂšs la crĂ©ation de la commune en octobre 1870, sa renommĂ©e Ă©tait telle en AlgĂ©rie et en France (il Ă©tait surnommĂ© « l'ApĂŽtre de l'Eucalyptus » dans la presse) qu'il obtient la LĂ©gion d'Honneur (1878). Il dĂ©cĂ©da le 01/08/1901 Ă  Hussein-Dey.
    • Alexandre Van-Maseyk (1823-1881) : NĂ© Ă  Marseille de parents belges (son grand-pĂšre Ă©tait consul de Hollande en Syrie ottomane et son pĂšre est nĂ© Ă  Alep), il s'Ă©tablit en AlgĂ©rie en 1843 avec une petite fortune qu'il investit rapidement en achetant 490 hectares de terrains agricoles (cĂ©rĂ©ales, lin, tabac) situĂ©s entre ce qui n'Ă©tait encore que le petit hameau de Maison-CarrĂ©e et le village colonial de la Rassauta, dont il deviendra maire aprĂšs la formation de cette commune en 1856. Ainsi, c'est Alexandre Van-Maseyk qui accueillit l'empereur NapolĂ©on III devant le pont de Maison-CarrĂ©e (le cours de l'oued El-Harrach Ă©tant alors la limite du territoire communal de la Rassauta) lors de sa visite de l'AlgĂ©rie en 1865. Quatre ans plus tard, alors qu'il Ă©tait aussi membre du Conseil gĂ©nĂ©ral de la province d'Alger, il deviendra le tout premier maire de Maison-CarrĂ©e, lorsque cette localitĂ© va remplacer la Rassauta comme chef-lieu de commune en 1869. DemeurĂ© en poste durant 21 ans, il meurt le 21 octobre 1881. Une rue de la ville sera baptisĂ©e en son nom vers 1915 (actuellement rue Ahmed AĂŻt-Mohand).
    • Adolphe-Joseph Cordier (1816-1881): NĂ© Ă  Brillon (France), il Ă©tait fils de tonnelier et s'Ă©tablit en AlgĂ©rie en 1852 afin d'y investir sa petite fortune personnelle. Il achĂšte ainsi des terrains situĂ©s Ă  3 km de ce qui n'Ă©tait encore que le petit hameau de Maison-CarrĂ©e et y fonde une grande ferme. Un des tout premiers colons europĂ©ens dans la rĂ©gion, il comptera parmi les notables de la ville lorsque celle-ci prendra son essor et occupera longtemps le poste d'adjoint au maire pour la section de Maison-CarrĂ©e.
    • Antoine-FrĂ©dĂ©ric Altairac (1821-1887) : NĂ© Ă  Alais dans le Gard (France), il n'est qu'un simple ouvrier tailleur de 24 ans lorsqu'il s’établit Ă  Alger en 1843. Il parvient Ă  rassembler un petit capital avec lequel il fonde un atelier de fabrication de vĂȘtements du cĂŽtĂ© du Champs-de-ManƓuvre (actuellement Belouizdad) dĂšs 1860. En 1869, il rĂ©ussit Ă  obtenir la commande rĂ©guliĂšre de fournitures militaires pour le compte de l’armĂ©e d'Afrique d'AlgĂ©rie et se lance alors dans la fabrication des ceintures, guĂȘtres et souliers pour les troupes. Ses affaires ne cessĂšrent de prospĂ©rer et ses ateliers employaient plus de 800 ouvriers en 1877. Il acquiert un grand terrain Ă  Maison-CarrĂ©e en 1878 et y installe une importante plantation ainsi qu'une industrie dĂšs 1882. Élu reprĂ©sentant de la colonie de Maison-CarrĂ©e au Conseil GĂ©nĂ©ral d'Alger, A.-F. Altairac Ă©tait sur le point de recevoir la LĂ©gion d’Honneur lorsqu'il meurt en 1887. Une place de la ville (devenue plus tard square) sera baptisĂ©e de son nom vers 1915.
    • Louis-FĂ©lix Dessoliers ou de Soliers (1845-1910) : NĂ© Ă  Alger, son pĂšre - originaire de Val (France mĂ©tropolitaine) - Ă©tait un entrepreneur de travaux publics marseillais qui s'Ă©tablit en AlgĂ©rie vers 1843. Docteur et professeur de Droit Ă  partir de 1873, FĂ©lix de Solliers (il est seul dans sa famille Ă  orthographier son nom de la sorte) Ă©tait aussi propriĂ©taire des Moulins de l’Harrach Ă  Maison-CarrĂ©e et d’un Ă©tablissement similaire Ă  GuĂ©-de-Constantine (Usine Saint-Louis), la premiĂšre minoterie ayant par ailleurs servi Ă  fournir l’électricitĂ© pour l’éclairage public de la ville jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 1920. PrĂ©sident du groupe minoterie-semoulerie du Syndicat Commercial AlgĂ©rien, juge au tribunal de commerce d’Alger, il Ă©tait aussi Ă©conomiste et un fervent colonialiste qui prĂŽnait l’autonomie de l’AlgĂ©rie française vis-Ă -vis de la mĂ©tropole. Il a notamment dĂ©fendu ses thĂšses autonomistes dans des livres comme Organisation politique de l'AlgĂ©rie : exposĂ©, critique & rĂ©formes (1894) et L’AlgĂ©rie libre, Ă©tude Ă©conomique (1895). Élu aux DĂ©lĂ©gations FinanciĂšres en 1898, il se maintiendra en poste jusqu'en 1907.
    • FrĂ©dĂ©ric Altairac (1852-1917) : NĂ© Ă  Alger, il est le fils aĂźnĂ© d'A.-F. Altairac. Élu conseiller municipal Ă  Maison-CarrĂ©e en 1884, il dĂ©missionne du poste Ă  la mort de son pĂšre en 1887 afin de pouvoir lui succĂ©der comme Conseiller GĂ©nĂ©ral, rĂŽle qu'il occupera jusqu'Ă  sa mort. Il fut par ailleurs maire d’Alger de 1902 Ă  1908, puis maire de Maison-CarrĂ©e de 1912 Ă  1916. Il dĂ©cĂšde en 1917 dans sa propriĂ©tĂ© de Blois (France) et il y est inhumĂ©[14].
    • Louis Altairac (1855-1909) : Second fils d'A.-F. Altairac, il fut Ă©lu aux DĂ©lĂ©gations FinanciĂšres de l’AlgĂ©rie.
    • Nicolas ZĂ©vaco (1859-1928) : NĂ© Ă  Ajaccio en Corse, il est le fils d'un entrepreneur de travaux publics qui s'Ă©tablit Ă  Boufarik en AlgĂ©rie vers 1870. Devenu lui-mĂȘme pharmacien Ă  Maison-CarrĂ©e, il Ă©tait aussi membre du Parti radical-socialiste (gauche) au nom duquel il se fit Ă©lire aux DĂ©lĂ©gations FinanciĂšres algĂ©riennes Ă  leur crĂ©ation en 1898. FonciĂšrement anti-juif, c'est au moment oĂč ce qui sera appelĂ©, la « Crise juive » faisait rage en AlgĂ©rie qu'il entre en politique. Il dĂ©clare ainsi sans dĂ©tours, en mai 1901, que « Le 19e Corps d’ArmĂ©e a toujours Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme un corps d’élite. Or, depuis que les israĂ©lites sont incorporĂ©s dans les Zouaves, les Tirailleurs indigĂšnes reconnaissent nos zouaves infĂ©rieurs Ă  ceux d’autrefois. Cet Ă©lĂ©ment d’infĂ©rioritĂ© provient de l’admission de l’élĂ©ment israĂ©lite : les Juifs seront toujours des Juifs ». Il demande alors Ă  l'AssemblĂ©e que les juifs d'AlgĂ©rie fassent leur service militaire exclusivement en mĂ©tropole, mais ne sera pas suivi. DĂ©corĂ© chevalier Ă  la LĂ©gion d'Honneur en 1912, il se maintiendra comme dĂ©lĂ©guĂ© non-colon de la circonscription de Maison-CarrĂ©e jusqu'en 1920[15]. Quelques jours aprĂšs sa mort, survenue le 5 juin 1928 Ă  l’ñge de 69 ans, le conseil municipal de Maison-CarrĂ©e dĂ©cide de baptiser ce qui Ă©tait jusque-lĂ  l'Avenue du MarchĂ© du nom de Nicolas ZĂ©vaco (actuellement avenue du 5 juillet 1962).
    • Louis-EugĂšne Lebailly (1863-19??): NĂ© Ă  Alger, son pĂšre Ă©tait originaire de Normandie et s'Ă©tablit Ă  Alger vers 1860 comme notaire. Louis Lebailly devient pour sa part ingĂ©nieur agronome. PropriĂ©taire d'un domaine (Ferme Lebailly) situĂ© Ă  1 km du lieu-dit « Haouche El-Alia » (lĂ  oĂč se trouve de nos jours le cimetiĂšre El-Alia), il est Ă©lu maire de Maison-CarrĂ©e en 1893, puis conseiller gĂ©nĂ©ral du dĂ©partement d'Alger en 1904 et gardera ses deux mandats jusqu'en 1913. Une avenue de la ville (Ă  Belfort, en face de la prison de l'Harrach) portait son nom Ă  l'Ă©poque coloniale.
    • Georges Altairac (1888-1956) : Fils aĂźnĂ© de FrĂ©dĂ©ric Altairac, il Ă©tait juge au tribunal du commerce d’Alger et Conseiller gĂ©nĂ©ral Ă  Maison-CarrĂ©e. Il se maintiendra en poste jusqu'en 1937 et sera aussi Ă©lu maire de la ville en 1929. Pour ce qui est des usines de Maison-CarrĂ©e et les autres affaires de la famille Altairac, il en confia la gestion - dĂšs 1936 - Ă  son frĂšre FrĂ©dĂ©ric (1893-1961) et Ă  son propre fils RenĂ© (nĂ© Ă  Maison-CarrĂ©e en 1912).
    • Raoul-Guillaume ZĂ©vaco (1893-1960) : Fils cadet de Nicolas ZĂ©vaco, il fut lui aussi pharmacien et hĂ©rita Ă  la fois de ses vastes propriĂ©tĂ©s et de son engagement politique Ă  droite. Maire de Maison-CarrĂ©e et dĂ©lĂ©guĂ© Ă  l'AssemblĂ©e algĂ©rienne, il fut aussi ancien combattant de la Guerre de 1914-1918 et vice-prĂ©sident de l'Association des Anciens combattants de Maison-CarrĂ©e. Fait Chevalier de la LĂ©gion d'Honneur en dĂ©cembre 1933, il se montrera farouche dĂ©fenseur de l'AlgĂ©rie française pendant la guerre d'AlgĂ©rie (1954-1962). Il devient directeur du quotidien Les Échos d'Alger en mars 1960 et sera tuĂ© par les hommes du FLN le 29 septembre de la mĂȘme annĂ©e avec son fils aĂźnĂ© Paul dans sa propriĂ©tĂ© du cĂŽtĂ© de Chenoua (Tipaza).
    • LĂ©on-Charles-JosĂšphe Eldin (1868-1934) : Fils cadet d'un ancien gendarme du dĂ©partement des Vosges qui s'Ă©tablit Ă  Maison-CarrĂ©e vers 1880. LĂ©on Eldin devient architecte dans la ville, puis inspecteur des monuments historiques. Il Ă©tait aussi propriĂ©taire d'une briqueterie-tuilerie dans les environs de RouĂŻba. Élu au conseil municipal de Maison-CarrĂ©e en 1899, il devient 1er adjoint au maire Ă  partir de 1912 puis fera office de maire pendant une grande partie de la 1re Guerre mondiale (1914-1918) (oĂč il eut Ă  faire face Ă  la grande inondation de 1916) avant de reprendre ses fonctions de conseiller jusqu'en 1919. Élu 3e adjoint au maire en 1929, il est dĂ©corĂ© de la LĂ©gion d'Honneur en 1933[16]. Il meurt en dĂ©cembre 1934 des suites d’une longue maladie.
    • Jacques-Louis-Édouard Duroux (1878-1944) : NĂ© Ă  Maison-CarrĂ©e, il est fils unique d'un soldat de l'armĂ©e coloniale originaire du Limousin et Ă©tabli en AlgĂ©rie, vers 1860, comme commerçant et viticulteur. Membre du conseil d’administration de la SociĂ©tĂ© Agricole AlgĂ©rienne, propriĂ©taire de la grande minoterie Les Moulins de l’Harrach et d’un certain nombre d’immeubles Ă  Maison-CarrĂ©e, Jacques Duroux possĂ©dait aussi un vignoble de 588 hectares Ă  RouĂŻba ainsi que le journal L'Écho d'Alger (longtemps dirigĂ© par la suite par Alain de SĂ©rigny). Au milieu des annĂ©es 1930, il dĂ©tenait probablement la plus grosse fortune d'AlgĂ©rie. Membre influent du parti radical-socialiste (gauche modĂ©rĂ©e), il est Ă©lu conseiller municipal de Maison-CarrĂ©e en 1912, puis conseiller gĂ©nĂ©ral de Maison-CarrĂ©e en dĂ©cembre 1919 (il prĂ©sidera au Conseil GĂ©nĂ©ral d'Alger jusqu'en 1937) avant de devenir membre des DĂ©lĂ©gations financiĂšres de l'AlgĂ©rie en avril 1920. Il se prĂ©sente aux Ă©lections sĂ©natoriales du 9 janvier 1921 Ă  Alger et siĂ©gera ainsi au SĂ©nat français jusqu'en 1939, se distinguant alors comme membre des commissions de la marine, celle de l'AlgĂ©rie dont il Ă©tait vice-prĂ©sident, celle du commerce, de l'industrie. Il fut aussi vice-prĂ©sident de la commission du travail et des postes qu'il va ensuite prĂ©sider Ă  partir de juin 1935. Il perd dĂ©finitivement son mandat de SĂ©nateur en juin 1939, et quitte alors la vie politique pour se consacrer Ă  son journal algĂ©rois, jusqu'Ă  sa mort en juin 1944.
    • Abdelkader Guenfoud (18??-19??) : Originaire de l’AlgĂ©rois, il travaillait comme chauffeur de voiture Ă  Maison-CarrĂ©e au moment oĂč il prend part Ă  la crĂ©ation du club USMMC en 1935 et dont il deviendra le 5e prĂ©sident en 1941. ParallĂšlement Ă  cela, il s'engage trĂšs tĂŽt dans le mouvement national algĂ©rien et devient responsable de la section locale de l’ENA en 1936. Il passe ensuite au PPA lorsque le premier parti sera dissous par les autoritĂ©s coloniales et, Ă  ce titre, il anime les Ă©lections d'octobre 1937 et fait triompher la candidature de Messali Hadj qui obtient 455 voix sur 527 votants musulmans de Maison-CarrĂ©e.
    • Cherif Slimani (1896-19??) : Originaire de AĂŻn-Bessam, il effectue quinze ans de service militaire dans une unitĂ© de Tirailleurs algĂ©riens avant d'ĂȘtre rendu Ă  la vie civile, le 13 dĂ©cembre 1933. Il s'installe alors Ă  Maison-CarrĂ©e oĂč il travaille comme marchand de lĂ©gumes, adhĂšre au PPA en 1937 et devient trĂ©sorier de la section locale du parti en 1938.
    • Ahmed Mokrane (1902-19??) : NĂ© le 8 mars 1902 Ă  El-Harrach, il appartenait Ă  une famille modeste dont le pĂšre Ă©tait boulanger. N'ayant pas pu obtenir son Certificat d’Études, il effectue deux ans de service militaire comme simple soldat Ă  Alger. DĂ©mobilisĂ©, il revient Ă  Maison-CarrĂ©e oĂč il exerce les professions de chauffeur de taxi et de garçon laitier. Il adhĂšre au PPA en 1937 et devient vice-prĂ©sident de la section locale du parti en 1938. Il Ă©tait aussi conseil municipal et siĂ©geait comme assesseur dans le Conseil d'Administration de l'USMMC.
    • Ali Bennanoune (1904-19??) : Originaire de Palestro (actuellement Lakhdaria), il Ă©migre en France mĂ©tropolitaine en 1924 et s’installe Ă  Lyon oĂč il travaille comme ouvrier dans la mĂ©tallurgie. En 1933, il est membre fondateur de l’Association des Travailleurs AlgĂ©riens de Lyon qui s’affilie dĂšs l'annĂ©e suivante au premier parti nationaliste algĂ©rien, l’Étoile nord-africaine (ENA) de Messali Hadj qu'il cĂŽtoiera de prĂšs, et deviendra chef de la section Ă  lyonnaise du parti jusqu'Ă  sa dissolution par les autoritĂ©s françaises. RentrĂ© en AlgĂ©rie en septembre 1937, Ali Bennanoune s’établit Ă  Maison-CarrĂ©e oĂč il habite le quartier Fouquereau et travaille comme journalier. AprĂšs la relance de l'ENA sous le nom du Parti du peuple algĂ©rien (PPA, mars 1937) et son implantation en AlgĂ©rie avec le retour de Messali au pays (juin 1937), Bennanoune devient secrĂ©taire de la section de Maison-CarrĂ©e et se distingua particuliĂšrement le 7 mai 1938 en menant une grande manifestation en faveur du grand militant Mohamed Douar. En juin de la mĂȘme annĂ©e, il loue un nouveau local pour la section PPA de Maison-CarrĂ©e oĂč y organise (21 juin 1938) une importante rĂ©union dont le but Ă©tait de rechercher des volontaires pour crĂ©er des sections nouvelles dans les localitĂ©s de l’intĂ©rieur. ArrĂȘtĂ© en janvier 1939, il est condamnĂ© Ă  six mois d’emprisonnement avec sursis pour ses activitĂ©s jugĂ©es subversives et anti-françaises. Bennanoune persiste pourtant dans son action et sera une nouvelle fois arrĂȘtĂ© par les autoritĂ©s coloniales (19 avril 1939), alors qu'il tenait rĂ©union Ă  Maison-CarrĂ©e avec tout un groupe de dirigeants du parti : le 17 mars 1941, il est condamnĂ© par le tribunal militaire d’Alger Ă  neuf ans de travaux forcĂ©s, vingt ans d’interdiction de sĂ©jour et Ă  la perte de ses droits civiques.
    • Mohamed Bourass (1908-1941) : Originaire de Miliana, il s’installe en 1926 Ă  Maison-CarrĂ©e oĂč il travaillait comme dactylographe dans la minoterie Duroux. Sportif, il frĂ©quentait au cours de cette pĂ©riode les cercles proches de l’Association des UlĂ©mas et se rallia trĂšs tĂŽt au mouvement nationaliste qu'incarnait alors le PPA de Messali Hadj. C’est dans ce contexte qu’il fonde, en 1935 Ă  Alger, le premier groupe de scout musulmans (baptisĂ© El-Falah) puis, Ă  la suite de sa participation au grand congrĂšs nationaliste de 1939, il va crĂ©er, sous le patronage de Abdelhamid Ben Badis, une FĂ©dĂ©ration Nationale des Scouts Musulmans AlgĂ©riens dont il organisera le camp fĂ©dĂ©ral et le congrĂšs constitutif Ă  Maison-CarrĂ©e en juillet 1939. Avec la dĂ©bĂącle française de juin 1940, Mohamed Bouras crut le moment venu pour lancer la lutte armĂ©e contre la prĂ©sence coloniale et aurait alors tentĂ© de nouer des contacts avec les Allemands pour qu’ils fournissent des armes Ă  une insurrection algĂ©rienne. Mais, comme tous les autres leaders nationalistes, Bouras Ă©tait Ă©troitement surveillĂ© et fut donc repĂ©rĂ© par les services français. ArrĂȘtĂ© le 8 mai 1941, il fut jugĂ© et condamnĂ© Ă  mort pour intelligence avec l’ennemi.
    • Mokrane Bourmache, dit Ouazzani (1913-1965) : Originaire de Kabylie, il exerce comme cuisinier dans divers restaurants Ă  Alger. Autodidacte, il parle et Ă©crit couramment l’arabe. Il adhĂšre Ă  l’ENA en 1936 et devient responsable de la section de Belcourt du PPA dĂšs la crĂ©ation du parti en 1937 avant d'ĂȘtre transfĂ©rĂ© Ă  Maison-CarrĂ©e. Membre du comitĂ© directeur du PPA d’Alger en 1938, il est condamnĂ© (17 mars 1941) Ă  neuf ans de travaux forcĂ©s, 20 ans d’interdiction de sĂ©jour et Ă  la perte de ses droits civiques. TorturĂ© et mis en isolement total dans la prison de Miliana, Bourmache perd la raison et se fait hospitaliser dans l’établissement psychiatrique de Blida de 1944 jusqu'Ă  sa mort en 1965.
    • Abdallah Habachi (19??-19??) : Natif de Maison-CarrĂ©e, il rejoint d'abord le MTLD et prendra position pour Messali dans la crise qui secoue le parti. Membre de l’Organisation SpĂ©ciale (OS) dĂšs 1947, il prend part Ă  la Guerre de LibĂ©ration dĂšs la premiĂšre heure et sera dĂ©signĂ© comme membre du Conseil National de la RĂ©volution (CNR) le 28 juillet 1954.
    • Rabie Bouchama (1916-1959) : Natif du village de Guenzet Ă  Ath-Yaala (Kabylie des Babors), il fut attirĂ© dĂšs sa jeunesse par le mouvement rĂ©formiste et adhĂ©ra Ă  l'Association des UlĂ©mas Musulmans AlgĂ©riens en 1937. Efficace et bon tribun, il est envoyĂ© en France pour assister le cheikh Ouarthilani dans son travail parmi la communautĂ© d’émigrĂ©s algĂ©riens. Il rentre en AlgĂ©rie 1938 et s'Ă©tablit durant un peu moins d'un an auprĂšs du cheikh Abdelhamid Benbadis Ă  Constantine. Il sera ensuite appointĂ© comme enseignant dans une des Ă©coles de l'Association Ă  Kherrata et c'est ainsi que ses activitĂ©s nationalistes lui vaudront une arrestation et une condamnation Ă  mort en premiĂšre instance lors des graves Ă©vĂ©nements qui ont marquĂ© cette rĂ©gion aprĂšs le 8 mai 1945. LibĂ©rĂ© l'annĂ©e suivante aprĂšs avoir fait appel, l'Association le transfert d'abord comme enseignant dans une de ses Ă©coles algĂ©roises avant qu'il ne soit nommĂ©, en 1948, directeur de l'Ă©cole Ethabat Ă  Maison-CarrĂ©e. En 1952 il est envoyĂ© une nouvelle fois en France pour un an. Il fit la connaissance du futur colonel Amirouche, un des fondateurs du FLN, avec qui il entretiendra des liens trĂšs Ă©troits et qu'il soutiendra clandestinement depuis son poste Ă  Maison-CarrĂ©e dĂšs le dĂ©but de la Guerre de LibĂ©ration en 1954. Bien que ses accointances avec les milieux nationalistes soient connues (l'Ă©loge funĂšbre qu'il dĂ©clama en 1956 aux funĂ©railles de Rachid Kourifa, chef FLN de Maison-CarrĂ©e ainsi que ses poĂšmes patriotiques restent fameux), les services de sĂ©curitĂ© français n'ont pu s'assurer de ses rapports avec l'ALN qu'en 1959. L'homme sera alors arrĂȘtĂ© le 17 janvier de cette annĂ©e avec pour motif officiel d'avoir profanĂ© le drapeau français. GardĂ© au secret dans une ferme du cĂŽtĂ© de Larbatache (Mitidja), il sera longuement torturĂ© avant son exĂ©cution en mai 1959. Une rue de la ville ainsi qu'une Ă©cole et une mosquĂ©e seront baptisĂ©es en son nom aprĂšs l'indĂ©pendance.
    • Kouider Djouhri, dit Jury VII (1925-19??): NĂ© Ă  Maison-CarrĂ©e le 25 avril 1925, il est nĂ© dans le quartier de la FaĂŻence. Pugiliste trĂšs douĂ©, il devient professionnel en 1944 et s'Ă©tablit en mĂ©tropole en 1946 oĂč il se distingue par de nombreuses victoires contre les grands noms de la boxe de l'Ă©poque.
    • Abdelhamid Tata (1925-1962) : Natif de ZĂ©ralda, il a grandi dans le quartier Sainte-Corine Ă  Maison-CarrĂ©e. Soudeur de mĂ©tier, il travaillait souvent comme porteur au port d'Alger dans sa jeunesse avant de trouver un emploi Ă  l'usine de l'air liquide du Carroubier. Il rejoint les maquis de l'ALN dans la rĂ©gion de Tablat (Wilaya IV) en 1956 et consacre son savoir-faire technique Ă  la fabrication de bombes artisanales. Devenu capitaine en 1959, il est nommĂ© responsable politico-militaire de la Zone 1. Il trouve la mort dans une embuscade sur l'Oued Isser le 22 fĂ©vrier 1962. Une Ă©cole de la ville fut baptisĂ©e en son nom aprĂšs l'indĂ©pendance.
    • Jean Scotto (19??-1993) : Fils d'un cafetier europĂ©en d'Hussein-Dey, il devient prĂȘtre en 1936 et tient une paroisse Ă  Alger-centre. Au dĂ©but de la guerre de 1939-1945, il Ă©chappe de peu Ă  la captivitĂ© puis s'engage avec les AmĂ©ricains en 1942 et participe au dĂ©barquement de Provence en 1944, ce qui lui vaudra la Croix de Guerre et la LĂ©gion d'Honneur. AprĂšs la guerre, il poursuit ses activitĂ©s pastorales, d'abord Ă  Birmandreis puis Ă  Hussein-Dey de 1948 Ă  1954. Sympathisant de la cause algĂ©rienne, il noue des contacts avec certains dirigeants du FLN et n'hĂ©site pas Ă  les aider directement dĂšs dĂ©cembre 1954. Devenu curĂ© de Bab El Oued en 1955, il n'hĂ©site pas Ă  prendre parti contre les manifestations AlgĂ©rie française de 1958, Ă  dĂ©noncer la pratique de la torture contre les militants algĂ©riens. En 1961, il est nommĂ© curĂ© de Maison-CarrĂ©e et y prendra, Ă  l'IndĂ©pendance du pays en 1962, la nationalitĂ© algĂ©rienne, alors que la plupart des EuropĂ©ens ont quittĂ© le pays. En 1963, il est chargĂ© de la paroisse de Belcourt (actuellement Belouezdad) oĂč il se rendit tellement populaire qu'il se fera Ă©lire, malgrĂ© lui, aux Ă©lections municipales de 1967. Il devient Ă©vĂȘque de Constantine et de Annaba en 1970, il se distinguera sur le plan international en participant au CongrĂšs Mondial des ChrĂ©tiens pour la Palestine oĂč il fut chaleureusement reçu par Yasser Arafat lui-mĂȘme. Il meurt en 1993 au cours d'une visite familiale en France, au moment oĂč un groupe de personnalitĂ©s commençait Ă  songer Ă  le prĂ©senter pour le Prix Nobel de la Paix.
    • Dahmane El Harrachi, de son vrai nom Abderrahmane Amrani (1926-1980) : Originaire d'El Biar (Alger), sa famille s'installe Ă  Maison-CarrĂ©e peu aprĂšs sa naissance. Il se fera connaĂźtre dans le milieu chĂąabi de la capitale française et y enregistrera son premier album en 1956. RentrĂ© en AlgĂ©rie au milieu des annĂ©es 1970, il marqua Ă  jamais le genre par un style rĂ©novĂ© et trĂšs propre Ă  lui et il se fera une rĂ©elle notoriĂ©tĂ© sur le tard, jusqu'Ă  son dĂ©cĂšs tragique dans un accident de voiture en 1980.
    • SaĂŻd Kourifa, dit Rachid (1931-1956) : NĂ© Ă  Maison-CarrĂ©e, il a grandi dans le quartier dit de l'Engrais dans la rive gauche. Menant un groupe local de militants nationalistes locaux, il se trouvait responsable du secteur FLN-ALN de Maison-CarrĂ©e lors des premiĂšres annĂ©es de la Guerre d'AlgĂ©rie. Le 26 septembre 1956, il mĂšne une opĂ©ration oĂč il exĂ©cute lui-mĂȘme un certain Zinet, connu dans la rĂ©gion comme collaborateur avec les autoritĂ©s coloniales. En se retirant des lieux, Kourifa tombe par hasard sur une patrouille française et trouve la mort dans l'accrochage qui s'ensuivit. Ses funĂ©railles donnĂšrent lieu Ă  un grand rassemblement populaire Ă  l'Ă©poque. Étant le premier harrachi Ă  tomber dans cette guerre, on baptisera une Ă©cole et un quartier de la ville en son nom aprĂšs l'indĂ©pendance.
    • Boualem Benamar, dit Si Boualem (19??-1957 ?) : Militant nationaliste et prĂ©sident de l'USMMC de 1954 Ă  1956, il quitte son poste pour rejoindre les maquis de l'ALN. Pris par l'armĂ©e coloniale Ă  la frontiĂšre algĂ©ro-tunisienne, il serait mort sous la torture.
    • Philippe Le Pivain (1931-1962) : NĂ© en Bretagne dans une famille de conservateurs catholiques, il Ă©tait le fils d'un contre-amiral français et choisira comme lui la carriĂšre militaire. Devenu capitaine, il est mutĂ© en Allemagne en juin 1961, mais il dĂ©serte et gagne clandestinement l’AlgĂ©rie en novembre pour y rallier l’OAS dont le chef, le gĂ©nĂ©ral Salan, lui confie le secteur de Maison-CarrĂ©e. ExtrĂ©miste, il organise des attentats dans son secteur et notamment dans une Ă©cole oĂč se cĂŽtoyaient musulmans et europĂ©ens, tandis que lui et ses hommes n'hĂ©sitaient pas Ă  exĂ©cuter tout AlgĂ©rien musulman considĂ©rĂ© par lui comme « fellagha » de maniĂšre systĂ©matique. Aussi, lorsque le commandement de l'OAS dĂ©cide de la liquidation de Michel Leroy (responsable du Front National) et de RenĂ© Villard (responsable civil de France-RĂ©surrection) accusĂ©s d’avoir proposĂ© la partition de l’AlgĂ©rie en deux pays, c'est Ă  lui que la mission fut confiĂ©e et c'est lui-mĂȘme qui exĂ©cutera les deux hommes (19 janvier 1962) dans les dunes de Fort-de-l'Eau (actuellement Bordj-El-Kifane). Trois semaines plus tard, il fut averti qu’il Ă©tait trahi par des membres de l’organisation mais il aurait refusĂ© de diffĂ©rer un rendez-vous qu’il avait pris sur ordre de Salan : le 7 fĂ©vrier 1962 Ă  18 heures, Le Pivain est abattu par les gendarmes mobiles alors qu'il tentait de fuir aprĂšs avoir Ă©tĂ© interceptĂ© Ă  Belcourt.
    • Zohra Amrane, dite Malika (1939-2005) : Jeune lycĂ©enne, elle rejoint le FLN en 1956 et se voit affectĂ©e Ă  la Zone 4 de la Wilaya III Ă  partir de janvier 1959 oĂč elle va travailler sous les ordres du capitaine Krim Rabah, son futur Ă©poux. Le 4 janvier 1960, elle se charge de dĂ©poser une bombe Ă  la gare de Maison-CarrĂ©e dans un attentat qui fera plusieurs blessĂ©s et d'importants dĂ©gĂąts matĂ©riels.
    • Zohra Tadjer, dite Rosa (1940-1958) : NĂ©e Ă  Alger, elle habitait Maison-CarrĂ©e oĂč elle s'engage trĂšs jeune dans les rangs du FLN. Le 25 janvier 1958, Ă  18 ans, elle est arrĂȘtĂ©e par les services de renseignements français Ă  Bord-MenaĂŻel au motif qu'elle confectionnait un drapeau algĂ©rien. On essaye alors de la convaincre de changer de bord et elle fit semblant d'accepter, mais un peu trop facilement aux yeux du capitaine Paul-Alain LĂ©ger qui la soupçonnait de chercher juste Ă  se faire libĂ©rer pour rejoindre le maquis. On dĂ©cide alors de l'utiliser : une liste de noms de militants et de hauts gradĂ©s du FLN, supposĂ©s collaborateurs, fut mise Ă  sa portĂ©e juste avant sa libĂ©ration et la jeune fille crut naĂŻvement dĂ©tenir les noms de traĂźtres. Parvenue dans le maquis, elle fut conduite auprĂšs du colonel Amirouche, chef de la Wilaya III, Ă  qui elle communiqua ses informations. Ne faisant pas dans le dĂ©tail, Amirouche aurait ordonnĂ© la liquidation de toutes les personnes indiquĂ©es par Zohra. Ce fut la fameuse affaire de la "Bleuite"[17]. Peu de temps aprĂšs, la jeune femme fut Ă  son tour accusĂ©e de collaboration avec l'armĂ©e coloniale : arrĂȘtĂ©e par le capitaine AhcĂšne Mahiouz, chef FLN de la zone, elle fut soumise Ă  la question et atrocement torturĂ©e avant d'ĂȘtre condamnĂ©e Ă  mort et Ă©gorgĂ©e. La vĂ©ritĂ© Ă  son sujet ne sera connue qu'en 1987 lors d'une dĂ©claration du capitaine LĂ©ger Ă  un journaliste français, mais sa mĂ©moire n'a pas Ă©tĂ© officiellement rĂ©habilitĂ©e en AlgĂ©rie Ă  ce jour.
    • SmaĂŻn Lamari (1941-2007) : Originaire de Beni-Slimane, sa famille s'Ă©tablit trĂšs tĂŽt Ă  El-Harrach oĂč il a grandi et toujours vĂ©cu. EngagĂ© dans la police algĂ©rienne en 1962, il passe rapidement aux Forces navales comme sous-lieutenant aprĂšs une formation en URSS. Il rejoint les Services de Renseignements en 1966 et y gravit tous les Ă©chelons jusqu'au grade de gĂ©nĂ©ral-major. En 1992, il prend la tĂȘte du dĂ©partement chargĂ© du contre-espionnage, une des trois branches du DĂ©partement du Renseignement et de la SĂ©curitĂ© (DRS), et compte dĂšs lors parmi les hommes les plus influents du pays. Il restera en fonction jusqu'Ă  sa mort en aoĂ»t 2007 des suites d'une brĂšve maladie.
    • Ali Dilem (1967-) : NĂ© Ă  El-Harrach le 27 juin 1967, il a grandi dans le quartier de Belfort (actuellement Hassan Badi). Caricaturiste de talent, Dilem entame sa carriĂšre journalistique en 1989 dans le journal Alger RĂ©publicain avant de passer au quotidien Le Matin en 1991 puis LibertĂ© oĂč il exerce depuis 1996 jusqu'Ă  ce jour.

    Notes et références

    1. [PDF]Recensement 2008 de la population algérienne, wilaya d'Alger, sur le site de l'ONS.
    2. Journal officiel de la République Algérienne du 19/12/1984, page 1514, délimitation du territoire de la commune d'El Harrach.
    3. Mohand-Akli Haddadou, Dictionnaire toponymique et historique de l'AlgĂ©rie, Tizi Ouzou, Éditions Achab, , 636 p. (ISBN 978-9947-972-25-0), p. 284.
    4. Tunis et Alger au XVIIIe siÚcle. Mémoires rassemblés par Joseph Cuoq, Sindbad, 1983, page ??.
    5. Le supĂ©rieur gĂ©nĂ©ral s'installe Ă  Rome en 1953, cf Francis Nolan, Histoire des PĂšres blancs entre les deux guerres, Paris, Éditions Karthala, 2015, p. 9
    6. En 1926, ces deux lignes rurales furent sĂ©parĂ©es du rĂ©seau urbain de la CFRA (Ă©lectrifiĂ©) et rattachĂ©es aux Chemins de Fer AlgĂ©riens d’État (CFAE).
    7. Selon les archives municipales, le propriĂ©taire de l'immeuble n’était autre que Nicolas ZĂ©vaco.
    8. Ce vaste terrain faisait jadis partie de la zone marĂ©cageuse du vallon et relevait de l’administration des domaines qui le concĂ©da Ă  la commune de Maison-CarrĂ©e par dĂ©cret le 2 janvier 1864
    9. Site de l'École Nationale Polytechnique
    10. Site de l'Institut National Agronomique
    11. Le transfert de cet établissement de Rouiba vers ce qui était appelé "Plateau de Belfort" fut à l'initiative du docteur Trabut et Roger MarÚs, à la suite d'une demande de De Peyerimhoff, directeur de l'Agriculture et de la Colonisation au Gouvernement Général de l'Algérie et aprÚs adoption du projet par les Délégations FinanciÚres, le parlement colonial.
    12. Site de l'EPAU
    13. La municipalitĂ© de Maison-CarrĂ©e avait entamĂ© le projet d'un stade communal conforme aux normes dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1920 mais qui ne sera finalement rĂ©alisĂ© qu'en 1930. Le site qui fut choisi se situait alors Ă  la sortie de la ville, Ă  l’intersection des routes de Rivet (act. Meftah) en face de la Minoterie Duroux. Ce terrain appartenait au dĂ©part Ă  la famille Altairac, mais le stade sera appelĂ© « Stade ZĂ©vaco » car rĂ©alisĂ© essentiellement grĂące aux dons de la famille ZĂ©vaco dont le chef Ă©tait aussi prĂ©sident du club RCMC. Le nom perdurera dans l'usage populaire jusqu'Ă  nos jours, le site abritant actuellement une salle de sport communale.
    14. Journal Les Echos d'Alger, Ă©dition du 08/08/1917
    15. Journal Les Echos d'Alger, Ă©dition du 06/06/1928
    16. Journal Les Echos d'Alger, Ă©dition du 06/02/1933
    17. Guerre d'Algérie, guerre des coups bas.

    Annexes

    Articles connexes

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