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Paul-Alain LĂ©ger

Paul-Alain René Léger, alias d'Azermont, né le à Sidi Ali d'Azemmour (Maroc) et mort le à Clamart (France), est un officier parachutiste[3] de l'armée française, combattant de la Seconde Guerre mondiale[4], des guerres d'Indochine et d'Algérie. Ancien des SAS (Special Air Service)[5] et du GCMA en Indochine, spécialiste de la guerre contre-insurrectionnelle dans les services du SDECE. Il est impliqué dans la bataille d'Alger, la crise de mai 1958, la Bleuite, l'affaire Si Salah, la lutte contre les trafiquants d'armes, et le putsch des généraux.

Paul-Alain René Léger
Naissance
Sidi Ali d'Azemmour (Maroc)
DĂ©cĂšs
Clamart [1] - [2]
Origine Drapeau de la France France
Grade Commandant
AnnĂ©es de service 1942 – 1965
Conflits Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Expédition de Suez
Guerre d'Algérie
Faits d'armes Opération du Bois d'Anjou (1944)
Opération Amherst (1945)
Bataille d'Alger (1957)
Manipulation des chefs de l'ALN par la technique de la Bleuite (1958-1961)
Autres fonctions Officier du renseignement dans les services du SDECE
Groupe de renseignements et d'exploitation (GRE)
Dispositif de protection urbaine (DPU)
Bureau d'Ă©tudes et liaison (BEL)

Biographie

Paul-Alain LĂ©ger est issu d'une famille de militaires. ÉlevĂ© Ă  SĂ©tif en AlgĂ©rie, il parle couramment l'arabe algĂ©rien et le kabyle[6].

Seconde Guerre mondiale

Le Paul-Alain LĂ©ger a 19 ans, il manifeste Ă  l'Arc de triomphe aux cĂŽtĂ©s de ses camarades lycĂ©ens contre l'occupant allemand. Fuyant la zone occupĂ©e, LĂ©ger gagne l'AlgĂ©rie oĂč les AmĂ©ricains dĂ©barquent. Il s'engage alors au 1er zouaves, puis, soldat de premiĂšre classe, entre Ă  l'Ă©cole d'officiers de Cherchell dont il sort aspirant de la premiĂšre promotion en .

Il rejoint ensuite les Forces françaises combattantes et part pour l'Angleterre comme parachutiste au 3e rĂ©giment de chasseurs parachutistes. Il y rencontre Pierre Chateau-Jobert, alias Conan. En , Conan parachute LĂ©ger avec une quinzaine d'hommes en Maine-et-Loire dans le cadre de l'opĂ©ration du Bois d'Anjou[7] ayant pour objectif de faire sauter des voies ferrĂ©es et de dĂ©sorganiser les transports de troupes allemands, Ă©pisode mĂ©morable dans l'histoire des SAS[8]. En , LĂ©ger saute en Hollande pour l'opĂ©ration Amherst, avec les mĂȘmes objectifs[9].

Guerre d'Indochine

En 1946, LĂ©ger est en Indochine dans la demi-brigade parachutiste de choc de BollardiĂšre. Il saute Ă  Nam Định en sous les ordres du capitaine Louis Ducasse.

Il embarque pour l'Indochine le [10] et devient instructeur à l'école de guérilla du GCMA, au cap Saint-Jacques, que dirige le capitaine Daniel PradÚre-Niquet[11].

En 1948, il est instructeur Ă  Vannes avec son ami le lieutenant Jean Graziani.

AprĂšs un sĂ©jour Ă  Paris et en Afrique-Équatoriale française, il retourne en Indochine pour y diriger la base de l'Ăźle de Cu Lao RĂ©. LĂ , il a sous ses ordres trois cents parachutistes vietnamiens parmi lesquels beaucoup de Viet-Minhs prisonniers, qui sont ensuite retournĂ©s. LĂ©ger les constitue en une force sans uniformes et infiltre les rĂ©seaux logistiques du Viet Minh.

En il est promu capitaine et en 1955, aprÚs un long stage d'études africaines et asiatiques, il entre au Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE)[12]. Il effectue des missions secrÚtes à l'étranger[13].

Guerre d'Algérie

AprÚs sa participation à l'expédition de Suez en 1956, Léger demande son affectation en Algérie. Il entreprend de mettre à profit son expérience indochinoise durant le conflit algérien.

Bataille d'Alger

DĂ©but de la bataille d'Alger, le gouvernement donne les pleins pouvoirs au gĂ©nĂ©ral Massu qui commande la 10e DP. LĂ©ger, alors agent de renseignements dans les services du SDECE est proposĂ© Ă  Massu comme expert en « subversion » par Ducasse, Trinquier, et Chateau-Jobert. Cette fois, il y a un fait nouveau : d’anciens militants du FLN, retournĂ©s et habillĂ©s en bleu de chauffe travaillent pour une unitĂ© crĂ©Ă©e par LĂ©ger (avec l'accord du colonel Godard), le Groupe de renseignements et d'exploitation[14]. Non seulement ils renseignent sur les rĂ©seaux, mais ils les infiltrent[15].

Fin août

Lors d’une opĂ©ration, 14 bombes sont dĂ©couvertes et le reste de l’état major de la Zone autonome d'Alger (ZAA) est soit mort, soit en prison, soit retournĂ©, Ă  l’exception de deux hommes : Yacef SaĂądi, chef de la ZAA et son adjoint, Ali la Pointe. Le , Yacef Saadi est Ă  son tour arrĂȘtĂ© et le , Ali la Pointe meurt dans l'explosion de sa cache.

Il a contribué avec le colonel Trinquier à la création du Dispositif de protection urbaine (DPU) qui a joué un rÎle capital dans le démantÚlement de la Zone autonome d'Alger (ZAA).

Le 13 mai, l'intoxication de la Wilaya III et l'affaire Si Salah

1958-1959

Lors des événements suivant le 13 mai 1958, Léger joue un rÎle important dans les manifestations de fraternisation qui vont amener la population musulmane de la Casbah sur le forum d'Alger.

LĂ©ger s'emploie Ă  la lutte contre la Wilaya III du colonel Amirouche. Une technique de guerre psychologique redoutablement efficace restera dans les mĂ©moires sous le nom de la « Bleuite ». Il met en Ɠuvre un systĂšme de rumeurs et de faux indices pour induire des suspicions mutuelles dans les groupes indĂ©pendantistes de la Wilaya III, notamment en relĂąchant des membres du FLN aprĂšs leur avoir laissĂ© entendre que certains de leurs chefs travaillaient pour l'armĂ©e française[16]. Une vague de tortures et d'Ă©puration s'ensuit, oĂč deux Ă  six mille cadres et militants du FLN s'entretuent. Les purges touchent ensuite toutes les wilayas voisines[17].

À la fin de 1958, Ă  la suite de changements de cadres, il demande sa mutation dans une unitĂ© opĂ©rationnelle et rejoint le 3e RPIMa du colonel Trinquier, Ă  Sidi Ferruch, oĂč on lui confie une compagnie de harkis parachutistes[18]. En 1960, comme capitaine responsable de la Wilaya IV au Bureau d'Ă©tudes et liaison (BEL), il est fortement impliquĂ© dans « l'affaire Si Salah », alias affaire Tilsitt, un ensemble de nĂ©gociations secrĂštes entre de Gaulle et Si Salah, commandant de la Wilaya IV[19] - [20].

En 1961, il se trouve incarcéré au fort de Nogent à la suite de son soutien au putsch d'avril 1961 à Alger, dans lequel il est entraßné et ce malgré des sympathies gaullistes et son appartenance antérieure au RPF[21]. Il est mis en disponibilité au dépÎt du transit de la Légion étrangÚre à Marseille. Muté en Mauritanie[22] il y reste jusqu'en 1965 et quitte ensuite l'Armée.

Il laisse des Mémoires sur son action et des portraits des nombreux officiers supérieurs qu'il a cÎtoyés tels Jacques Massu, Jean Crépin, Maurice Challe, Raoul Salan, Fernand Gambiez, Marcel Bigeard, Pierre Paul Jeanpierre, Roger Trinquier, Roger Faulques et Hélie de Saint Marc[23].

Citations

« Je pense personnellement que si l’ennemi a des dispositions particuliĂšres pour se dĂ©truire lui-mĂȘme, bien coupable serait celui qui n’en profiterait pas. »

« Comme l'Indochine, j'avais aimé l'Algérie d'une passion charnelle et une fois de plus, je laissais une partie de mon ùme sur les rivages de ce pays. »

Notes et références

  1. « Leger – GĂ©nĂ©aFrance », sur geneafrance.com (consultĂ© le ).
  2. Insee, « Extrait de l'acte de décÚs de Paul René Léger », sur MatchID.
  3. Brevet no 3357 (1944) : « les numeros de brevets parachutistes »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  4. « Onderscheiding A. d'Azermont op 7 september 1946 », sur Open Archieven (consulté le )
  5. https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/recherche_transversale/bases_nominatives_detail_fiche.php?fonds_cle=24&ref=3066098&debut=0e Né à Alger le 29 novembre 1922, selon son dossier de résistant.
  6. Geoffroy d' Aumale et Jean-Pierre Faure, Guide de l'espionnage et du contre-espionnage : histoire et techniques, le Cherche-Midi éd, coll. « Collection Documents », (ISBN 978-2-86274-498-8, lire en ligne)
  7. « afpsas.fr/l-afpsas/newsletter/
 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).
  8. (en) « Léger, Paul-Alain », sur tracesofwar.com (consulté le ).
  9. « Operatie Amherst - Bevrijding - Drenthe in de oorlog », sur Drenthe in de oorlog (consulté le )
  10. « Léger (Paul), lieutenant, demi-brigade coloniale de commandos parachutistes, hors tour (régularisation). »
  11. « Léger (Paul-René), lieutenant, T. C., groupement de commandos mixtes aéroportés. »
  12. L'Afrique et l'Asie - Edizioni 33-36 - Pagina 74 books.google.it â€ș books1956 · Visualizzazione brani · Altre edizioni Capitaine LÉGER, Paul, 52, rue Boissonnade, Paris (XIV).
  13. Philippe Muller, « Paul-Alain LÉGER. Un centurion de la guerre secrĂšte », sur parachutistes.org, (consultĂ© le )
  14. « Quando l'FLN algerino si ammalĂČ di 'bleuite' - GNOSIS - Rivista italiana di intelligence », sur gov.it (consultĂ© le )
  15. « Deltas & Collines : : La BLEUITE », sur deltas-collines.org (consulté le ).
  16. « La bleuïte : le virus anti-FLN / France Info - Fabrique de sens », sur fabriquedesens.net (consulté le )
  17. Christine Rousseau, « La « Bleuite », guerre parallĂšle d’AlgĂ©rie », Le Monde,‎ (lire en ligne AccĂšs libre, consultĂ© le )
  18. « Images de TENES : : HARKA du 3Úme RPIMA (5Úme Cie) : : IMG_3999 », sur tenes.info (consulté le )
  19. « Zones d’ombre et blessures vives », El Watan,
  20. Algeria: Moniteur algerién. Journal officiel de la colonie. nr. 532-880 (5 avril 1843-10 fevr. 1848) 2 v, (lire en ligne)
  21. Rétrogradé du grade de commandant à celui de capitaine en 1962, il est placé hors cadre "C'est le cas du capitaine Paul Alain Léger, qui sera incarcéré au fort de Nogent en mai 1961. S'il n'a jamais travaillé pour le 5e bureau, il n'en est pas moins un expert redoutable de la guerre psychologique."
  22. Histoire secrĂšte de la Ve RĂ©publique, p. 116: "En Mauritanie, le colonel Bouteiller installe le poste du SDECE avec pour adjoint un des chefs de la guerre contre-insurrectionnelle en AlgĂ©rie, le capitaine Paul-Alain LĂ©ger, qui s'Ă©tait fait une renommĂ©e en dĂ©truisant la 3e wilaya du FLN grĂące Ă  son opĂ©ration d'intoxication, la « bleuite... " Journal officiel de la RĂ©publique française - Volume 96 - Pagina 8480 books.google.it â€ș books France · 1964 · Visualizzazione brani · Altre edizioni M. LĂ©ger ( Paul - RenĂ© ) , B. P. , en rempla . cement de M. Rolland de Chambaudoin d'Erceville , promu"
  23. « Paul-Alain Léger », sur Babelio (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Paul-Alain LĂ©ger, Aux carrefours de la guerre, Paris, A. Michel, (ISBN 222601764X)
  • AndrĂ©-Roger Voisin, Intox et coups fourrĂ©s pendant la guerre d'AlgĂ©rie : 1954-1962, Le Coudray-Macouard, Cheminements, (ISBN 978-2-8447-8662-3)
  • Roger Faligot et Pascal Krop, La piscine : les services secrets français, 1944-1984, Paris, Editions du Seuil, coll. « L'Épreuve des faits », (ISBN 2-02-008743-X)
  • Roger Faligot, Jean Guisnel et RĂ©mi Kauffer, Histoire politique des services secrets français. De la Seconde Guerre mondiale Ă  nos jours, Ă©ditions La DĂ©couverte, 2013 (ISBN papier : 9782707177711 ISBN numĂ©rique: 9782707178565).
  • Maurice Faivre, Le renseignement dans la guerre d'AlgĂ©rie, Panazol, Lavauzelle, coll. « Renseignement, histoire & gĂ©opolitique », (ISBN 2-7025-1314-X)
  • Gilbert Meynier, Histoire intĂ©rieure du F.L.N. 1954-1962, Paris, Fayard, , 812 p. (ISBN 2-21361-377-X et 978-2-2136-1377-2)
  • Claude Paillat, Dossier secret de l'AlgĂ©rie - 13 mai 1958 / 28 avril 1961, Paris, Presses de la CitĂ©,
  • Jean-Louis GĂ©rard, Dictionnaire historique et biographique de la guerre d'AlgĂ©rie, HĂ©lette, Éditions Jean Curtuchet, , 203 p. (ISBN 2912932270 et 978-2-9129-3227-3)
  • Achour Cheurfi, La rĂ©volution algĂ©rienne, 1954-1962 : dictionnaire biographique, Alger, Casbah Ă©ditions, (ISBN 978-9-9616-4478-2)
  • Yves CourriĂšre, La guerre d'AlgĂ©rie, t. 3 : L'heure des colonels, Paris, le Livre de poche, coll. « le Livre de poche / 3750 », (ISBN 2253000914 et 978-2-2530-0091-4, prĂ©sentation en ligne)
  • Genovefa Etienne et Claude Moniquet, Histoire de l'espionnage mondial : les services secrets de RamsĂšs II Ă  nos jours, Bruxelles Paris, Editions Luc Pire Editions du FĂ©lin, (ISBN 2866452453 et 978-2-8664-5245-2, prĂ©sentation en ligne)

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