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Colline de LĂ©menc

La colline de Lémenc est une colline située sur les communes françaises de Chambéry, Bassens et Saint-Alban-Leysse, dans le département de la Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Colline de LĂ©menc
Versants ouest (en haut) et est (en bas) de la colline.
GĂ©ographie
Altitude 564 m, Les Monts[1]
Massif Massif des Bauges (Alpes)
CoordonnĂ©es 45° 35′ 44″ nord, 5° 55′ 57″ est[1]
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
DĂ©partement Savoie
GĂ©ologie
Roches Calcaire
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Colline de LĂ©menc
GĂ©olocalisation sur la carte : Savoie
(Voir situation sur carte : Savoie)
Colline de LĂ©menc

Parmi les différents monts et collines que peut compter Chambéry, la colline de Lémenc revêt une certaine importance pour la commune, tant sur le plan géographique où elle constitue un site remarquable ainsi que son point culminant, que sur le plan historique dans la mesure où les premières installations humaines ont pris place à son pied puis sur ses pentes.

Toponymie

La dĂ©nomination de la colline n'est pas entièrement dĂ©finie : souvent nommĂ©e « Les Monts »[2], elle peut aussi ĂŞtre appelĂ©e « Les Monts de LĂ©menc Â»[3] ou « colline des Monts Â»[4].

« LĂ©menc Â» est le nom donnĂ© au lieu d'installation des peuples celtes puis romains, bien que celui-ci n’était situĂ© qu'au bas de la colline. D'origine celtique, il apparait sous la forme de Leminco dans la table de Peutinger et de Lemincum dans l'ItinĂ©raire d'Antonin durant l'Ă©poque romaine entre Ă  partir du IIe siècle[5], avec des variantes telles que celle de Lemencum[6].

« Les Monts Â» a une origine moins connue. Le Dictionnaire du DuchĂ© de Savoie paru en 1840 Ă©voque « Le Mont Â» pour dĂ©signer le « mamelon calcaire Ă  droite en sortant de ChambĂ©ry » que reprĂ©sente la colline de LĂ©menc[7]. Un peu plus tard, en 1861, Gabriel de Mortillet indique pour sa part « mont de LĂ©menc »[8] tandis qu'au dĂ©but du XXe siècle, Gabriel PĂ©rouse prĂ©fère la forme « Les Monts de LĂ©menc Â» pour dĂ©signer la colline. « Les Monts Â» finissent alors par s'installer dans le courant du XXe siècle parmi les dĂ©nominations locales, si bien qu'elle est utilisĂ©e pour nommer en 1981 le nouveau tunnel des Monts qui traverse la colline d'ouest en est, ou encore pour dĂ©signer la forĂŞt ou le point culminant de la colline. En outre, on retrouve Ă©galement le terme « Mont Â» dans l’intitulĂ© de l'actuel Institut Saint-Louis du Mont, ainsi qu'avec l'ancienne chapelle Notre-Dame du Mont, aujourd'hui disparue.

De nos jours Lémenc désignerait alors plutôt le quartier de Chambéry existant qui s'étend jusqu’à l'église Saint-Pierre de Lémenc, tandis que « Les Monts » désignerait plutôt sa partie supérieure et pas exclusivement son point culminant. Le tunnel des Monts traversant la colline relativement au-delà de l’église de Lémenc, il passerait donc bien sous les Monts.

GĂ©ographie

Centre ancien de Chambéry au pied de la colline et Bassens à droite des antennes.

Situation

La colline de Lémenc est située à l'extrémité occidentale du massif des Bauges, à l'ouest du département de la Savoie, sur les communes de :

  • ChambĂ©ry, sur ses pentes sud, Ă  l’ouest Ă  partir de ses escarpements rocheux et au nord au niveau de la faille du col de Saint-Saturnin ;
  • Bassens, sur une partie ouest et nord du plateau, soit sur la plus grande partie de sa largeur ;
  • Saint-Alban-Leysse, pour la partie la plus au nord s'Ă©tendant jusqu'Ă  Saint-Saturnin.

Au-delĂ  du col de Saint-Saturnin, le plateau et l'escarpement se poursuivent au nord sur la commune de Verel-Pragondran avec les communes de Sonnaz et MĂ©ry situĂ©es au pied des falaises. Toutefois, il est gĂ©nĂ©ralement estimĂ© que la colline de LĂ©menc se termine au col et que sa longueur est alors d'environ 4 kilomètres Ă  partir du centre de ChambĂ©ry.

Topographie

Pente orientale de la colline Ă  Bassens.

La colline de LĂ©menc n’est pas vĂ©ritablement une colline mais plutĂ´t un plateau inclinĂ© au sud-est se terminant par un escarpement rocheux Ă  son extrĂ©mitĂ© occidentale[9], constituant un balcon sur ChambĂ©ry et sa cluse. S'Ă©tendant sur un axe nord-sud, sa longueur de plus de 4 kilomètres se distingue par ailleurs de sa largeur d'environ 600 mètres et son altitude varie de 300 m Ă  la base Ă  558 m[10] ou 564 m selon l'IGN[1] pour son point culminant, situĂ© près de l’extrĂ©mitĂ© nord sur une partie plus communĂ©ment appelĂ©e « Les Monts Â».

En matière d'hydrographie, malgré une forte présence d'eau à Saint-Saturnin, servant par ailleurs de source d'eau potable à une partie de la ville de Chambéry[11] et où le Tillet prend également sa source, la colline ne compte pas de cours d'eau du fait de sa surface calcaire relativement sèche. Elle est seulement contournée par la Leysse au sud et par le Nant Petchi à l'est.

Végétation au nord de la colline près de Saint-Saturnin, à Saint-Alban-Leysse.

Les hauteurs de la colline (« Les Monts Â») sont notamment constituĂ©es de forĂŞts et de divers boisements. Sur le territoire de ChambĂ©ry, il s'agit de l'une des deux forĂŞts communales (avec le bois des Charmettes), d'une superficie de 16,11 hectares et composĂ©e notamment « de futaies de pin noir et de cèdre, de taillis chĂ©tifs de chĂŞnes et autres feuillus Â»[12]. Sur la commune de Bassens sont notamment recensĂ©s des boisements de frĂŞnes et des charmaies Ă  buis[13], et Saint-Alban-Leysse compte aussi une zone boisĂ©e au nord de la colline jusqu'Ă  Saint-Saturnin.

En outre, bien que le climat de la région soit majoritairement montagnard (même si légèrement atténué par la présence du lac du Bourget situé plus au nord), du fait de ses affleurements calcaires plutôt chauds et rapidement secs, la colline de Lémenc présente également une végétation « méditerranéenne » peu courante dans la région[14], comprenant entre-autres des pelouses sèches de type pelouse calcaire. Sur son versant nord-occidental se trouve à ce titre un secteur d'intérêt écologique intitulé « chênaie thermophile des Monts »[15].

Les pentes orientales de la colline situées sur Bassens et Saint-Alban-Leysse sont pour leur part majoritairement composées de prairies et de surfaces agricoles. Des quartiers d'habitations existent néanmoins à proximité du Nant Petchi, et de nouveaux logements sont en cours de construction ou en projet au niveau des antennes relais sur la commune de Bassens à proximité de la limite est de Chambéry. Ces quartiers d'habitations sont néanmoins plus importants à Chambéry, sur les pentes sud de la colline à partir de l'église Saint-Pierre jusqu'au parc Piot, tout au long du boulevard des Monts.

GĂ©ologie

La « dorsale de calcaire Â» s'Ă©tendant de gauche Ă  droite, vue depuis Chamoux.

Aussi appelĂ©e gĂ©ologiquement « l'anticlinal de LĂ©menc », la colline de LĂ©menc constitue une « dorsale de calcaire Â»[10] et prĂ©sente des particularitĂ©s gĂ©ologiques lui valant d'ĂŞtre qualifiĂ©e aussi bien d'« accident transversal Â» (Gillio, 1946[10]), que de « vĂ©ritable Ă©lĂ©ment exotique » (Veyret, 1945[16]), ou encore d'ĂŞtre indiquĂ©e comme « suivant une ligne de contact anormal rarement observable Â» (Donze et Enay, 1961[9]). La colline constitue par ailleurs « le flanc occidental de l'anticlinal bordier des Bauges »[9], massif dominant ChambĂ©ry Ă  l'est.

Sa composition est majoritairement faite de calcaire jurassique avec la succession de trois couches : un soubassement séquanien peu apparent à la toute base, le Kimméridgien dans la partie basse au niveau des quartiers Lémenc et Nézin de Chambéry, et enfin un bloc tithonique, le plus important puisque s'attribuant à près de la moitié de la colline. Cette masse compacte a de fait plutôt bien résisté à la glaciation de Würm, hormis l'encoche de Saint-Saturnin[10].

Transports

La D 991 longeant la falaise à Chambéry.

Hormis la route nationale 201 qui traverse la colline de Lémenc par le tunnel des Monts, celle-ci n’est desservie par aucun axe de transport important. Toutefois l'ancienne route nationale 491 (aujourd'hui route départementale 991) de Chambéry à l'Ain par Aix-les-Bains débute à son pied et longe ses falaises jusqu'au château de Côte-Rousse sous l’appellation de boulevard de Lémenc puis d’avenue d'Aix-les-Bains. Du côté de Bassens, le pied de la colline est longé par l’avenue de Mérande puis avenue de Bassens (ou RD 8), route se poursuivant à l'est de la colline sur la commune de Saint-Alban-Leysse, avant de la contourner au nord par le col de Saint-Saturnin pour permettre une liaison directe entre Saint-Alban-Leysse et le quartier des Hauts-de-Chambéry.

Les autres routes présentes sur la colline sont des routes mineures ou résidentielles, comme le boulevard des Monts à Chambéry, lequel permet de rejoindre également le chef-lieu de Bassens.

En matière de transport ferroviaire, l'extrémité sud de la colline a par ailleurs fait l’objet d'une percée de la tranchée de Nézin à partir de 1854 pour l'établissement de la ligne de chemin de fer dénommée ligne de Culoz à Modane (frontière) qui dessert depuis 1856 la gare de Chambéry établie au pied de la colline.

Divers sentiers et pistes existent également sur l’ensemble de la colline, y compris un sentier permettant l’ascension de la colline du côté ouest, débouchant à la croix de Saint-Concord.

Histoire

Préhistoire et Antiquité

Vestige de l’ancien aqueduc romain conservé à Saint-Saturnin.

Les premières traces d'occupation humaine sur la colline datent du NĂ©olithique, soit d'environ 9 000 ans Ă  3 300 ans av. J.-C. Des fouilles menĂ©es en 1873 ont en effet dĂ©voilĂ© la prĂ©sence d'un camp Ă  Saint-Saturnin avec une enceinte fortifiĂ©e, sept Ă  huit foyers et des dĂ©bris de haches et de poteries, ainsi que des anneaux-disques de serpentine Ă  quelques kilomètres, plus frĂ©quents de l’autre cĂ´tĂ© des Alpes et pouvant attester d'un commerce alpin Ă  longue portĂ©e[17].

Si ce camp semble avoir Ă©tĂ© le principal lieu d'habitation au NĂ©olithique, il perd de l’importance durant l'âge du bronze (de 1 800 ans av. J.-C. Ă  700 av. J.-C. environ) au profit des sites palafittiques qui se dĂ©veloppent en de nombreux endroits au bord du lac du Bourget[17]. Ă€ l'âge du fer et au-delĂ , les Allobroges s'Ă©tablissent dans la rĂ©gion et y battent monnaie. Les habitants dĂ©laissent alors Saint-Saturnin pour se rapprocher de la vallĂ©e et s'installent sur la partie basse de la colline, constituant aujourd'hui les quartiers LĂ©menc et NĂ©zin de ChambĂ©ry. C'est Ă  cet endroit, dit Lemencum, que le peuple romain installe la première vraie citĂ© de la vallĂ©e, une fois les Allobroges vaincus au milieu du Ier siècle av. J.-C.[18].

La nouvelle cité romaine s'établit autour d'une mansio, relais sur la grande route alpine de Lyon à Rome[19]. Elle ne semble néanmoins pas avoir eu d'autre importance au fil des siècles puisqu'aucun bâtiment administratif ni mur d'enceinte n'y ont été constatés. Pour autant, il est vraisemblable que cette cité était riche du commerce dont elle profitait sur cet axe important, richesse se manifestant par la présence d'une canalisation d'eau provenant des sources de Saint-Saturnin et d'une statue de Mercure de plusieurs mètres de haut, précisément dieu du commerce et des voyages.

Moyen Ă‚ge et Renaissance

Vue de la colline et de l'église de Lémenc en 1645, situées à droite hors des remparts.

La chute progressive de l'Empire romain marque un déclin temporaire de Lemencum. Vers les IIIe et IVe siècles, le christianisme apparaît progressivement et la statue dédiée à Mercure est finalement détruite, tandis que les barbares s'en prennent aussi aux bâtiments durant cette période[20]. Mais la bourgade est surtout victime de l’abandon des voies de passage par les successeurs des Romains, qu'ils soient Burgondes ou Mérovingiens.

C'est alors que vers l’an 500[21] des cénobites de l'abbaye d'Ainay de Lyon se seraient installés sur la colline de Lémenc à l’emplacement de l’ancienne Lemencum et y auraient bâti une église dont la date exacte de construction n’est pas certaine mais pouvant dater du VIIe siècle. Il semble en tout cas exister durant l'époque carolingienne (VIIIe siècle) un centre ecclésiastique et un baptistère, mais la présence d'une église à cette époque demeure également plausible du fait que le lieu était situé sur l'une des deux routes pour Rome utilisées par les Carolingiens et qui perdurera malgré l'effondrement de l'Empire carolingien à la fin du IXe siècle grâce aux pèlerins anglais, irlandais ou norvégiens[20] (Saint-Concord, primat d'Irlande, meurt ainsi à Lémenc en 1107).

À partir du XIe siècle, le nouveau bourg de Chambéry s'écarte de Lémenc et s'étend au pied du château bâti sur la colline de Montjay dans la cluse à quelques centaines de mètres de là, et la grande route des Alpes y est aussi détournée. Pour autant, un don effectué par Rodolphe III de Bourgogne à l'abbaye d'Ainay en 1129 conduit les Bénédictins d'Ainay à bâtir en lieu et place de l'ancienne église, une nouvelle église romane sur laquelle ils bénéficient de la primauté des lieux de culte[22]. Une primauté qui s'efface progressivement à partir du XVe siècle, si bien qu’en 1583 les Bénédictins sont remplacés par les Cisterciens de l'ordre des Feuillants au sein du monastère bâti avec l’église au XIe siècle[23].

Plus au nord, Ă  Saint-Saturnin, la chapelle actuelle est mentionnĂ©e pour la première fois en 1340[24]. En 1564, alors que la peste frappe ChambĂ©ry, un mur de 3,90 m d'Ă©paisseur est Ă©difiĂ© dans les gorges afin d'empĂŞcher sa propagation[24].

Au XVIIe siècle, François de Sales se rend plusieurs fois à Lémenc pour y prier. Par ailleurs, Jeanne de Chantal et lui fondent en 1618 l'ordre de la Visitation-Sainte-Marie, qui remplace alors les Feuillants au sein du monastère.

De la RĂ©volution Ă  nos jours

Chapelle du Calvaire Ă  LĂ©menc en 1864.
Le boulevard de Lémenc traverse la voie ferrée sur le Pont des Amours depuis 1910.

À la Révolution française, les religieuses se sont retirées et une partie de l’église et de son mobilier sont retirés ou détruits tandis que le prieuré est transformé en hôpital militaire[25], avant d'être rendu à l'ordre de la Visitation en 1799.

Après le Premier Empire, la Savoie est restituée au royaume de Sardaigne en 1815. C'est aux alentours de cette période, vers 1820, qu'est construite une nouvelle chapelle du Calvaire, remplaçant la chapelle existante située auparavant un peu plus haut sur la colline[3] et détruite à la suite de la Révolution. Jointe par un chemin de prière au départ de l’église de Lémenc sur lequel se répartissent cinq stèles (cinq autres se trouvant à l'intérieur), la chapelle est en outre depuis 1839 le lieu de sépulture de Mgr Antoine Martinet, archevêque de Chambéry, qui a contribué à sa reconstruction[26] - [27]. Un peu plus tôt, en 1835 est également restaurée la chapelle de Saint-Saturnin[24].

Chambéry connaît ensuite le développement industriel, en particulier l’avènement du chemin de fer. C'est ainsi qu'à partir de 1853 est prise la décision de bâtir une gare ferroviaire au pied de la colline de Lémenc, dans le quartier de la Cassinaz autrefois appelée Vernettes-sous-Lémenc. Seulement, la ligne de chemin de fer qui doit à terme relier Aix-les-Bains à la Maurienne doit aussi passer sous les contreforts de Lémenc du fait de l'étroitesse du passage entre l'extrémité de la colline et la rivière de Leysse. Mais plutôt qu'un tunnel, est préférée une tranchée dans la colline au niveau de quartier de Nézin, dont les travaux de percement débutent en 1854 à l'aide de tirs de mines[28]. La colline n'est alors plus accessible depuis le centre de Chambéry que depuis le pont du Reclus à l'ouest, du côté de la gare, et le reste jusqu'à la création du pont des Amours de l’autre côté de la tranchée en 1910[29]. Entretemps, la Savoie devient définitivement française, en juin 1860.

Le nouveau pont des Amours est rendu nĂ©cessaire par le fait que, bien que l'industrie ne se dĂ©veloppe pas sur la colline, l'accroissement de la population et l’essor Ă©conomique conduisent en revanche Ă  l'extension de la ville sur les collines environnantes, dont celle de LĂ©menc, privilĂ©giĂ©e pour la construction de villas luxueuses durant la Belle Époque au dĂ©but du XXe siècle. C'est ainsi que le futur « clos LĂ©menc Â» voit le jour en contrebas de l’église Saint-Pierre avec pour commencer la rĂ©alisation du parc du Clos Savoiroux Ă  partir de 1903, puis des dizaines de maisons de maĂ®tres telles que la Villa Gentil en 1911, devenue par la suite consulat d'Italie. Le nouveau clos LĂ©menc cĂ´toie Ă©galement le pensionnat de jeunes filles ouvert en 1876 et tenu par les religieuses de Sainte-Marcelline, devenu plus tard le lycĂ©e Saint-Ambroise[30].

À la suite de la Première Guerre mondiale, décision est prise d'édifier un monument aux morts à l’entrée du Clos Savoiroux, inauguré en 1928[31]. La déclivité du parc sur la colline permet par ailleurs la construction d'abris, plusieurs fois utilisés par les habitants durant la Seconde Guerre mondiale, en particulier lors du bombardement du 26 mai 1944.

En plus du Clos Savoiroux, un autre parc est aménagé plus haut sur la colline intégrant un parcours de santé, le parc Piot, situé en partie dans la forêt, avec des sentiers de randonnée permettant de rejoindre le col de Saint-Saturnin.

La tranchée ferroviaire de Nézin est finalement totalement recouverte dans la seconde moitié du XXe siècle afin de réaliser un parc de stationnement. Un cheminement piéton est depuis possible entre les ponts du Reclus et des Amours par de grands escaliers ornés de statues de groupes de marmoussets sculptés en 1912[32].

Activités

Pendant longtemps, la colline de Lémenc a été en premier lieu un haut lieu de religion tout en étant occupée par quelques activités agricoles. Aujourd'hui la colline accueille majoritairement des activités liées aux loisirs.

Loisirs

Sentier de randonnée le long de la crête.

La colline des Monts est particulièrement fréquentée pour les loisirs.

Ă€ ChambĂ©ry, la colline recense deux espaces verts : le Clos Savoiroux dans sa partie basse, près du centre-ville, et le parc des Monts sur les hauteurs, Ă  la fois parc sportif et rĂ©crĂ©atif passant Ă  travers prairies et forĂŞts et Ă©quipĂ© de belvĂ©dères donnant sur la cluse de ChambĂ©ry, le massif de la Chartreuse et la chaĂ®ne de l'Épine. Le parc est Ă©galement accessible aux personnes Ă  mobilitĂ© rĂ©duite depuis l'installation d'une « promenade confort Â» mieux carrossable et Ă  moindres dĂ©clivitĂ©s.

Les sentiers de randonnée qui débutent sur le parc continuent sur les territoires de Bassens et de Saint-Alban-Leysse jusqu'au col de Saint-Saturnin. Ils sont également utilisés pour la pratique du jogging ou du VTT. Des promenades existent aussi au pied de la colline, près du château et de la ferme de Bressieux, et la montée du Grivet, à l'est, permet un accès direct depuis le chef-lieu de Bassens jusqu'au sommet des Monts.

Agriculture

Si par le passĂ© l'agriculture pouvait ĂŞtre plus importante sur les pentes orientales de la colline de LĂ©menc, celle-ci a progressivement diminuĂ©. Ainsi, la superficie agricole de la commune de Bassens utilisĂ©e en 2007 Ă©tait de 15 %, espaces alors composĂ©s principalement de prairies, pâturĂ©es ou non, situĂ©es sur le versant[33]. Ce « versant pâturĂ© et habitĂ© », selon le plan local d'urbanisme de la commune, a nĂ©anmoins conservĂ© un aspect rural et compte encore d'anciennes fermes (incluant la ferme de Bressieux, dont la façade et la toiture sont inscrites aux monuments historiques avec le centre hospitalier spĂ©cialisĂ© auquel elle appartient[34]) et d'autres maisons isolĂ©es[35].

Plus au nord, la commune de Saint-Alban-Leysse compte aussi quelques pâturages ainsi que des parcelles à usage agricole mais dont la destination était inconnue en 2010[36].

À Chambéry, aucune agriculture n’est recensée sur la colline de Lémenc.

Industrie

Ă€ l'exception des carrières situĂ©es Ă  ChambĂ©ry du cĂ´tĂ© des falaises, aucune industrie particulière ou importante n’a jamais existĂ© sur la colline de LĂ©menc. Ces carrières ont permis pendant plusieurs siècles l'approvisionnement en calcaire tithonique pour les constructions de la ville, parmi lesquelles notamment le château de ChambĂ©ry, la cathĂ©drale Saint-François, l'Ă©glise Notre-Dame, la fontaine des Ă©lĂ©phants ou encore le théâtre Charles-Dullin[37]. En 1897, le journal Le Courrier des Alpes faisait Ă©tat de la richesse en carbonates des roches près du calvaire de LĂ©menc qui, soumises Ă  des feux concentrĂ©s, donnaient rapidement de la chaux grasse sans matières hĂ©tĂ©rogènes impures, avec 98 % d'oxyde de calcium, soit une pierre « Ă©minemment propre Â»[38].

En revanche, sous les pentes nord-est de la colline et au niveau du col de Saint-Saturnin passe une canalisation de transport d'hydrocarbures (pipeline) exploitée par la Société du Pipeline Méditerranée-Rhône (SPMR), déclarée d'utilité publique en 1968[39]. Cette canalisation permet l’acheminement d'essence, gazole, fioul domestique et carburant aviation depuis les raffineries de l'étang de Berre et de Feyzin jusqu'à Genève en Suisse en passant par le sillon alpin nord[40].

La colline est par ailleurs également traversée d'ouest en est par une ligne à haute tension dont l'ascension débute à la Croix-Rouge Dessous et suit en partie le sentier de randonnée conduisant à la croix de Saint-Concord.

Autres

La colline de LĂ©menc compte des Ă©tablissements Ă©ducatifs, comme le lycĂ©e Saint-Ambroise Ă  ChambĂ©ry ou encore l'Institut mĂ©dico-Ă©ducatif (IME) de Saint-Louis du Mont Ă  Bassens. Peut Ă©galement d'une certaine manière s'ajouter dans cette rubrique Ă©ducative la structure ChambĂ©ry Cyclisme, qui regroupe « ChambĂ©ry Cyclisme Formation Â» et « ChambĂ©ry Cyclisme CompĂ©tition Â»[41].

Centrale solaire des Monts.

De par son altitude et sa position centrale au sein de l'agglomération de Chambéry, la colline de Lémenc s'est par ailleurs vue installer des antennes relais recevant les signaux émis par l’émetteur-relais du mont du Chat.

En outre, 12 hectares de terrain situĂ©s sur le plateau et la forĂŞt des Monts sur la commune de Bassens sont propriĂ©tĂ© militaire depuis la première moitiĂ© du XXe siècle[42]. Ce terrain, qui comporte des pistes et des chemins en terre ou en graviers, demeure utilisĂ© par le 13e bataillon de chasseurs alpins basĂ© au Roc Noir Ă  Barby pour des sessions d'entrainement[43].

Enfin la colline possède deux grands rĂ©servoirs d'eau potable sur le parc des Monts Ă  ChambĂ©ry, lesquels ont Ă©tĂ© recouverts de panneaux solaires afin de crĂ©er la centrale solaire des Monts. InaugurĂ©e en 2005, elle Ă©tait alors la plus grosse centrale solaire photovoltaĂŻque de France avec près de 500 panneaux et une production annuelle d'Ă©lectricitĂ© de 120 kWh[44]. Une source d'eau existe Ă©galement Ă  Saint-Saturnin et dessert une grande partie nord de ChambĂ©ry.

Lieux et monuments

La colline compte un certain nombre de monuments et de sites protégés à divers titres. Elle regroupe notamment quatre ensembles d'édifices protégés au titre des monuments historiques :

Parmi les autres monuments peuvent ĂŞtre citĂ©s le monastère et la chapelle du Carmel surplombant la gare de ChambĂ©ry, la chapelle de Saint-Saturnin au col Ă©ponyme Ă  Saint-Alban-Leysse, la chapelle du Calvaire et la tour de LĂ©menc un peu plus haut, la Croix de Saint-Concord surplombant la Croix-Rouge, la statue de Jean-Jacques Rousseau de Mars Vallett sur les hauteurs du Clos Savoiroux, ou encore le monument des PĂ©nitents noirs au faubourg Reclus de ChambĂ©ry. Par ailleurs, l'immeuble du Clos, dit « Le Bateau Â», construit en 1956 entre NĂ©zin et LĂ©menc près du Clos Savoiroux, est labellisĂ© « Patrimoine du XXe siècle Â» depuis 2003[45].

Parmi les objets mobiliers, six d'entre eux répertoriés au sein de l’église de Lémenc sont recensés dans la base Palissy. Il s'agit d'un tableau, de quatre statues et du sépulcre situé dans la crypte[46].

La colline compte par ailleurs deux sites naturels classĂ© et inscrit. Le site naturel classĂ© de 1,1 hectare concerne, selon l'arrĂŞtĂ© de classement du 9 septembre 1942, « l'ensemble constituĂ© par la chapelle et la gorge de Saint-Saturnin Ă  Saint-Alban (Savoie). »[47], et le site naturel inscrit de 25,25 hectares est le « château du Mont et le domaine de Bressieu Â» sur la commune de Bassens, depuis 1947[48].

En outre, le « front de taille de LĂ©menc, jusqu'Ă  CĂ´te-Rousse Â», comprenant NĂ©zin, le Clos Savoiroux et les Monts, sont couverts par la zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) de ChambĂ©ry[49].

Enfin, la colline compte un secteur d'intĂ©rĂŞt Ă©cologique inscrit au plan local d'urbanisme de ChambĂ©ry, dĂ©nommĂ© « chĂŞnaie thermophile des Monts Â» et situĂ© sur son versant nord-occidental[15].

  • Église, couvent de la Visitation et Calvaire derrière les arbres.
    Église, couvent de la Visitation et Calvaire derrière les arbres.
  • Oratoire N.D de Bon Secours.
    Oratoire N.D de Bon Secours.
  • Château de Bressieux.
    Château de Bressieux.
  • Ferme de Bressieux.
    Ferme de Bressieux.
  • Chapelle et col de Saint-Saturnin.
    Chapelle et col de Saint-Saturnin.
  • Monastère du Carmel.
  • Croix de Saint-Concord.
    Croix de Saint-Concord.
  • Les PĂ©nitents Noirs, Faubourg Reclus
    Les PĂ©nitents Noirs, Faubourg Reclus

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Louis Pillet et Édouard de Fromentel, Description gĂ©ologique et palĂ©ontologique de la colline de LĂ©menc sur ChambĂ©ry, ChambĂ©ry, Imprimerie Châtelain,
  • M. DieudonnĂ© Hollande, Histoire gĂ©ologique de la colline de LĂ©menc de 1865 Ă  1886, Imprimerie Chatelain, , 70 p.
  • Joseph RĂ©vil, GĂ©ologie des chaĂ®nes jurassiennes et subalpines de la Savoie, t. 1, Imprimerie gĂ©nĂ©rale savoisienne, (lire en ligne)
  • Paul Veyret, « Le Val du Bourget. Étude morphologique », Revue de gĂ©ographie alpine, t. 33, no 1,‎ , p. 1-38 (DOI 10.3406/rga.1945.5177, lire en ligne)
  • Jean Gillio, « ChambĂ©ry. Ses conditions gĂ©ographiques et son dĂ©veloppement », Revue de gĂ©ographie alpine, t. 34, no 1,‎ , p. 1-55 (DOI 10.3406/rga.1946.5207, lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Pierre Donze et Raymond Enay, Les cĂ©phalopodes du tithonique infĂ©rieur de la croix de Saint-Concors près ChambĂ©ry (Savoie), Travaux du laboratoire de gĂ©ologie de la FacultĂ© des sciences de Lyon, Nouvelle sĂ©rie (no 7), , 236 p. (lire en ligne)
  • Gabriel PĂ©rouse, Les environs de ChambĂ©ry : guide historique et archĂ©ologique, Les Marches, La Fontaine de SiloĂ«, , 389 p. (ISBN 2-908697-47-5 et 9-782-9086-9747-6, lire en ligne)

Notes et références

  1. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. Chambéry métropole, « Les sentiers de randonnée », sur chambery-metropole.fr (consulté le )
  3. PĂ©rouse 1993, p. 342
  4. Commune de Bassens, « Commune de Bassens, analyse environnementale » [PDF], sur bassens-savoie.fr, (consulté le ), p. 23
  5. Abbé Louis Dufour de Longuerue, Description historique et géographique de la France ancienne et moderne, enrichie de plusieurs cartes géographiques (première partie), (lire en ligne), p. 320
  6. Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, (lire en ligne), p. 254
  7. Anonyme, Dictionnaire du Duché de Savoie, , 525 p.
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