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Hauts-de-Chambéry

Les Hauts-de-ChambĂ©ry, ou anciennement ChambĂ©ry-le-Haut, est un quartier populaire de ChambĂ©ry, situĂ© dans le nord-est de la ville. Essentiellement construit entre 1964 et 1977 sur d'anciennes emprises agricoles, il est principalement composĂ© de grands ensembles rĂ©sidentiels essentiellement sociaux, entourĂ©s de zones pavillonnaires. Il compte plus de 10 000 habitants en 2018.

Hauts-de-Chambéry
Hauts-de-Chambéry
Vue générale des Hauts de Chambéry
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
DĂ©partement Savoie
Ville Chambéry
DĂ©mographie
Population 10 121 hab. (2018[1])
DensitĂ© 29 768 hab./km2
Étapes d’urbanisation 1964-1977
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 45° 35′ 31″ nord, 5° 55′ 08″ est
Superficie 34 ha = 0,34 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Chambéry
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Hauts-de-Chambéry
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Hauts-de-Chambéry

    Les Hauts-de-ChambĂ©ry est Ă©galement le nom d'un quartier prioritaire de la politique de la ville, centrĂ© autour du grand ensemble, en raison d'un important taux de pauvretĂ©. Comptant près de 6 500 habitants en 2018, c'est le plus peuplĂ© du dĂ©partement de Savoie. Il fait l'objet de projet de rĂ©novation de l'Anru depuis les annĂ©es 2000.

    Situation

    Le quartier des Hauts-de-Chambéry est situé dans le nord-est de la commune de Chambéry, à environ 3,5 kilomètres du centre-ville. Divisé en cinq îlots regroupés pour l'information statistique (IRIS) de l'Insee, il est délimité par les rues du commandant Bulle et Sonnaz au nord, l'avenue Saint-Saturnin à l'est, la rue du Piochet et les jardins familiaux au sud, et enfin par le Pugnet et la foret du Talweg à l'ouest[2].

    Origines

    Le site des Hauts-de-ChambĂ©ry demeure longtemps une vaste zone agricole s'Ă©tendant sur 137 hectares. On y trouve une sĂ©rie de petits hameaux ou lieux-dit, dĂ©nommĂ©s les Grands Champs, Mollard, Piochet, Pugnet, Caramagne et les Combes. Lors de l'Après-guerre, on y trouve environ 600 habitants qui cultivent de petites surfaces maraichères ainsi que de la vigne ou du tabac. Le projet d'amĂ©nagement du site conduit Ă  de nombreuses expropriations parmi les paysans[3].

    DĂ©buts

    Tours des Hauts-de-Chambéry, avec en arrière-plan le quartier de Bissy et son église.

    Le projet de la zone Ă  urbaniser en prioritĂ© (ZUP) des Hauts-de-ChambĂ©ry Ă©merge au dĂ©but des annĂ©es 1960, dans le but de rĂ©pondre Ă  la crise du logement qui frappe la ville en mĂŞme temps que l'ensemble de la France. Les destructions de l'Après-guerre, l'explosion de naissances, l'exode rural et l'arrivĂ©e de travailleurs immigrĂ©s entrainent un besoin inĂ©dit de logement. ChambĂ©ry s'Ă©tait pourtant dĂ©jĂ  engagĂ©e dans divers programmes de constructions de logement accessibles Ă  proximitĂ© du centre, avec l'amĂ©nagement de la citĂ©-jardin de Bellevue (300 logements), du quartier de Biollay (1 100 logements) et du quartier du stade (100 logements), entre les annĂ©es 1930 et 1950. Du fait de leur dimension modeste, ces chantiers ne parviennent pas Ă  rĂ©soudre la crise[3].

    La fusion des communes de ChambĂ©ry-le-Vieux et Bissy avec la ville de ChambĂ©ry le rend accessibles de nouveaux terrains constructibles. Le site choisit pour implanter un nouveau vaste quartier est un plateau agricole ensoleillĂ© et protĂ©gĂ© des vents dominants. ÉloignĂ© du centre-ville, il est toutefois situĂ© sur un axe stratĂ©gique conduisant Ă  Aix-les-Bains. En 1962, le maire Pierre Dumas commande Ă  l'architecte Jean Dubuisson un projet ambitieux de 8 000 logements rĂ©partis sur 137 hectares, mais celui-ci sera largement revu Ă  la baisse[3].

    Étapes d'urbanisation

    Immeuble en retour d'Ă©querre, avenue d'Annecy.

    Les travaux débutent sur le site en 1964 par la destruction des fermes agricoles et l'arasement du terrain. Le chantier de terrassement fonctionne alors parfois jour et nuit, pour laisser place à des bandes de terres en disposées en terrasses, prêtes à la construction. Le chantier de la première tranche de logements du vaste projet imaginé par Jean Dubuisson commence alors. Il s'agit de construire rapidement pour un cout limité, dans le style des grands ensembles aménagés partout sur le territoire : de hautes tours et de longues barres bâties sur un même modèle standardisé[3].

    Le plan de masse du quartier présente toutefois quelques originalités, notamment des barres d'immeubles de quatre étages qui effectuent un retour d'équerre, pour former des rectangles ouverts avec cours intérieurs. Il s'agit d'éviter la continuité de longues barres qui formeraient des « murailles » au sein du quartier, comme on peut le voir ailleurs en France. Dans une lettre de l'architecte au maire de la ville, il évoque un système de « grecques » qui « évite les longs ensembles dont la froide théorie chasse toute chaleur humaine »[3].

    La première tranche est bâtie entre 1964 et 1971, dans le secteur des Combes. Les premiers logement sont livrés en mars 1967 rue de Pré de l'Âne[3]. Les constructions s'étendent ensuite vers le sud entre 1971 et 1977, dans le secteur du Pugnet et du Mollard. Trois tours de 18 étages sont bâties sur la rue du Maconnais en 1975. Enfin, la tour de Nivolet, qui termine la perspective de l'avenue d'Annecy, est la plus haute du quartier avec ses 63 mètres[3].

    Services publics

    Le bus Heuliez GX 137 n°4112 du STAC, sur la ligne 4, 2016.
    Vue du stade d'athlétisme et autres terrain de sport.

    Autres services

    À partir des années 1990, la ville développe dans le quartier divers services grâce à de nombreux espaces disponibles, étant donné que le nombre de logements à construire a été revu à la baisse. En 1993, la maison de l'enfance du Nivolet est construite sur l'ancienne ferme du Pugnet. La même année, une crèche de 25 places baptisée « La Sauvageonne » ainsi que la résidence services seniors « La Corolle » de 35 appartements sont ajoutés[3].

    En 1994, la salle de spectacle « Le Scarabée » de 400 places assises à l'intérieur d'une cour de récréation d'école, tandis que la Direction départementale de l'Équipement bénéficient de nouveaux locaux dans le quartier, à l'intersection de la route d'Aix-les-Bains et de l'avenue d'Annecy. En 1997, un bâtiment administratif nommé « Le Cristal » est construit, avec une mairie annexe, les bureaux du bailleur social et un espace d'exposition. La même année, c'est une compagnie de gendarmerie qui s'installe dans le quartier, au sud de la rue de Sonnaz, avec une caserne et 105 logements de fonction répartis dans une dizaine d'immeubles[3].

    Entre 2000 et 2003, divers nouveaux équipements sont inaugurés, soit la bibliothèque Georges Brassens, un « espace jeunes » notamment destinés à des activités de danse et musique, ainsi que des équipements sportifs (gymnase et piste d'athlétisme)[3].

    RĂ©novation urbaine

    Les Châtaigniers au premier plan, vus de la colline des Monts, et le grand ensemble au deuxième plan, avec les travaux du PRU.

    Premier programme de rénovation (2009-2017)

    Avec la création de l'Anru en 2004, un premier projet de rénovation urbaine (PRU) est établi avec un budget de 167 millions d'euros, dont la moitié est dédiée à la construction de logements neufs. L'opération aboutit à la suppression de 390 logements, essentiellement du fait de la destruction partielle de barres d'immeubles, et à la création de 328 nouveaux logements, dont 96 locatifs sociaux, 147 en accession sociale à la propriété et 85 privés. Près de 300 nouveaux logements sociaux sont également bâtis hors du quartier[4].

    Dans le sud du quartier, la barre d'immeuble des Sapins bleus voit son aile orientale détruite de même qu'une petite partie des Peupliers argentés, sur la rue de Champagne, soit 115 logements sociaux supprimés. Ils sont remplacés par quatre immeubles, plus deux autres dans ce secteur, comprenant au total 144 logements, dont 56 locatifs sociaux, 20 privés et le reste en accession sociale. Une barre d'immeuble est également séparée en deux résidences rue du Maconnais, supprimant 31 logements[4].

    Dans le secteur des Combes, 162 logements sont dĂ©truits du fait de la destruction d'un immeuble ainsi que certaines parties de deux barres d'immeubles. En remplacement, sept immeubles de taille plus modeste sont bâtis, pour 151 logements dont 70 en accession sociale, 65 locatifs privĂ©s et 16 locatifs sociaux. De plus, près de 2 000 logements sont rĂ©habilitĂ©s et 770 rĂ©sidentialisĂ©s[4].

    Second programme de renouvellement (2018-2024)

    Tour du Nivolet enneigée en 2018.

    Le , la convention de renouvellement urbain du quartier est signée par la métropole, avec un budget de 120 millions d'euros et des travaux jusqu'en 2024 au moins. Les aménagements se situent essentiellement dans le secteur des Combes, avec la destruction d'une des deux parties restantes de l'ancienne barre Bois-Joli, ainsi qu'une partie de La Serpolière en 2021[5], soit un total de 96 logements sociaux supprimés. Une centaine de logements privés devraient être construits en remplacement[6].

    De plus, le projet prévoit l'amélioration de nombreux équipements, dont l'école de Vert-Bois. La réhabilitation des logements sociaux va également se poursuivre, notamment les tours jumelles de la rue du Maconnais. Enfin, les places Demangeat et du Forum devraient être réaménagées[7].

    Population

    Marché des Hauts-de-Chambéry, été 2018.

    Les Hauts-de-ChambĂ©ry, dans sa dĂ©limitation large dĂ©finie par l'Insee, compte 10 121 habitants en 2018[8]. La partie classĂ©e quartier prioritaire de la politique de la ville compte 6 465 habitants, rassemblant donc les deux-tiers des habitants. Celle-ci prĂ©sente une population jeune, rencontrant certaines difficultĂ©s sociales. Près de 40 % des habitants ont moins de 25 ans et un mĂ©nage compte en moyenne 2,4 personnes, tandis que 16 % des foyers sont des familles monoparentales et 14 % des couples avec trois enfants ou plus[9].

    Le taux de pauvretĂ© s'inscrit Ă  41,3 % de la population, contre 18,3 % pour l'ensemble de la ville de ChambĂ©ry et 43,5 % pour la moyenne des quartiers prioritaires français. Les revenus mĂ©dians des mĂ©nages par unitĂ© de consommation atteint 1 180 euros par mois en 2018, contre 1 720 pour la commune de ChambĂ©ry. Les revenus des habitants du quartier prioritaire sont constituĂ©s Ă  61 % de revenus du travail, 22 % de prestations sociales et le reste essentiellement de pensions de retraite[10]. Près de 95 % des logements sont sociaux, contre 30 % pour l'ensemble de la ville[11].

    Références

    1. Quartier Prioritaire : Les Hauts De Chambéry sur sig.ville.gouv.fr
    2. Chambéry Chambery-Le-Haut 2 sur cartes-2-france.com
    3. Les Hauts de Chambéry sur vpah-auvergne-rhone-alpes.fr
    4. Les Hauts-de-Chambéry sur docplayer.fr, janvier 2011
    5. L’immeuble “La Serpolière” va être partiellement démoli sur Le Dauphiné, le 8 janvier 2021
    6. Signature du projet de renouvellement urbain des Hauts-de-Chambéry sur grandchambery.fr
    7. Le projet de renouvellement urbain des Hauts-de-Chambéry sur grandchambery.fr
    8. Population en 2018 sur insee.fr
    9. DĂ©mographie sur sig.ville.gouv.fr
    10. Revenus sur sig.ville.gouv.fr
    11. Logement sur sig.ville.gouv.fr

    Sources

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.