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Chien viverrin

Nyctereutes procyonoides

Le chien viverrin (Nyctereutes procyonoides) ou « chien martre » (de l'allemand Marderhund) est également appelé Raccoon dog par les Anglais et Wasbeerhond par les Néerlandais, ce qui signifie littéralement « chien raton laveur ». Il est également connu sous le nom japonais de tanuki.

Le chien viverrin est une espÚce de mammifÚres carnivores qui ressemble à un raton laveur, mais appartient en fait à la famille des canidés, dont il est le seul représentant à hiberner[1] - [2] - [3] - [4]. C'est la seule espÚce actuelle du genre Nyctereutes.

Originaire de l'Asie de l'Est, le chien viverrin a Ă©tĂ© Ă©levĂ© intensivement pour sa fourrure en Europe et en Russie notamment pendant le XXe siĂšcle. Des spĂ©cimens se sont Ă©chappĂ©s ou ont Ă©tĂ© introduits pour augmenter la production et ont formĂ© depuis des populations dans l'Europe de l'Est. Il est actuellement en pleine expansion dans le reste de l'Europe, oĂč sa prĂ©sence est indĂ©sirable car il est considĂ©rĂ© comme une espĂšce nuisible et invasive, et source de problĂšmes de santĂ© publique en tant qu'espĂšce porteuse de la rage[5].

Caractéristiques

Avec son masque facial sombre, le chien viverrin ressemble au raton laveur.
CrĂąne de chien viverrin.

Le chien viverrin est un canidé au corps longiligne, avec de courtes pattes et un pelage épais aux poils longs et soyeux.

Le chien viverrin est le seul canidé à posséder un masque facial sombre. Il ressemble au raton laveur et au loup par sa silhouette, son masque facial et ses poils longs. Cependant, son masque facial est interrompu au niveau du nez alors qu'il est continu chez le raton laveur et sa queue courte est de couleur unie, contrairement au raton laveur dont la queue est longue et annelée.

Le crĂąne du chien viverrin ressemble beaucoup Ă  celui des renards d'AmĂ©rique du Sud, en particulier du Renard des savanes, des Ă©tudes gĂ©nĂ©tiques ont toutefois rĂ©vĂ©lĂ© qu'ils ne sont pas Ă©troitement apparentĂ©s[6]. Leur crĂąne est petit mais massif et un peu allongĂ©, avec des arcades zygomatiques Ă©troites. Les saillies du crĂąne sont bien dĂ©veloppĂ©es, la crĂȘte sagittale Ă©tant particuliĂšrement proĂ©minente chez les animaux ĂągĂ©s.

Étant omnivores, les chiens viverrins ont des canines et des carnassiĂšres peu dĂ©veloppĂ©es, des molaires plates et des intestins relativement longs (1,5 Ă  2 fois plus longs que ceux des autres canidĂ©s). Leur torse est long et leurs pattes courtes. Leur longueur totale varie de 45 Ă  71 cm. La queue, longue de 12 Ă  18 cm, est courte et reprĂ©sente moins d'un tiers de la longueur totale de l'animal. Elle pend sans toucher le sol. Les oreilles sont courtes et ne dĂ©passent que lĂ©gĂšrement de la fourrure.

Le poids varie en fonction de la saison : ils pÚsent autour de 3 kg en mars, tandis qu'en août et début septembre les mùles pÚsent en moyenne 6,5 à 7 kg, certains individus atteignant un poids maximal de 9 à 10 kg[7].

La fourrure d'hiver est longue et Ă©paisse, avec un sous-poil dense et des poils de garde grossiers mesurant 120 mm de long. La fourrure d'hiver protĂšge les chiens viverrins des basses tempĂ©ratures jusqu'Ă  −20 Ă  −25 °C. Elle est d'une couleur brune ou gris brunĂątre avec des poils de garde noirs. La queue est plus foncĂ©e que le torse. Une bande sombre est prĂ©sente sur le dos, qui s'Ă©largit sur les Ă©paules, formant une forme de croix. L'abdomen est brun jaunĂątre, tandis que la poitrine est brun foncĂ© ou noirĂątre. La face est couverte de poils courts, dont la longueur et la quantitĂ© augmentent derriĂšre les yeux. Les joues sont couvertes de longs poils. La fourrure d'Ă©tĂ© est plus brillante et d'une couleur paille rougeĂątre[8].

Des chiens viverrins blancs existent en Chine[9].

Il existe Ă©galement un chat viverrin.

Mode de vie

RĂ©gime alimentaire

Ce canidĂ© Ă  la morphologie courtaude est davantage un opportuniste alimentaire qu'un rĂ©el prĂ©dateur. Charognes, Ɠufs, insectes, oisillons, escargots, petits rongeurs, grenouilles et mĂȘme crapauds, au venin desquels il semble rĂ©sister, constituent l'essentiel de son rĂ©gime alimentaire enrichi toutefois de quelques vĂ©gĂ©taux de type baies et de champignons.

Hibernation

Durant l'automne, le poids du viverrin augmente considĂ©rablement, car l'animal constitue des rĂ©serves pour l'hibernation. Cependant, l'hibernation n'est pas systĂ©matique puisqu'elle dĂ©pend de la tempĂ©rature. Si celle-ci ne descend pas au-dessous de −5 °C, ils peuvent rester actifs ou ne s'endormir que pour quelques jours.

Vie sociale

De mƓurs principalement nocturnes, ce sont des animaux plutĂŽt discrets et solitaires et l'on n'observe pas de structure sociale aussi Ă©laborĂ©e que chez d'autres canidĂ©s, bien que certains individus apprĂ©cient la prĂ©sence de leurs congĂ©nĂšres.

Répartition géographique

Aire de rĂ©partition du Chien viverrin. En bleu oĂč l'espĂšce est autochtone, en rouge oĂč elle est introduite.

Origine

Originaire d'ExtrĂȘme-Orient, jusqu'au dĂ©but du XXe siĂšcle son aire Ă©tait limitĂ©e Ă  l’Asie de l'Est et couvre la rĂ©gion de l’Amour-Oussouri en Russie, la CorĂ©e, la Chine orientale, la Mongolie, le Japon et le nord de l’Indochine.[10] - [11]

Introduction en ex-URSS

Entre 1928 et 1955, plus de 9 000 sujets ont Ă©tĂ© lĂąchĂ©s dans la partie europĂ©enne de l’ex-Union soviĂ©tique en vue d’y augmenter la production de fourrures[5]. En effet, la fourrure de cet animal Ă©tait trĂšs prisĂ©e et servait en particulier Ă  produire des vĂȘtements pour l'armĂ©e soviĂ©tique. Les premiĂšres introductions ont eu lieu en 1928 en Ukraine, suivies d'autres expĂ©riences d'introduction dans le milieu naturel, dans les rĂ©gions europĂ©ennes et quelques rĂ©gions asiatiques de l’ancienne URSS, depuis la CarĂ©lie jusqu’en Moldavie en passant par la Baltique, la BiĂ©lorussie et l’Ukraine, ainsi que dans des secteurs de la Russie, le Caucase, le Kazakhstan et l’üle de Sakhaline en Asie extrĂȘme-orientale. Dans les annĂ©es 1940–1950, l'Ă©levage du chien viverrin s'est intensifiĂ© en URSS, en particulier en raison des besoins importants de l'ArmĂ©e rouge au cours de cette pĂ©riode. Des animaux Ă©chappĂ©s de ces Ă©levages sont alors venus renforcer les populations sauvages. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les besoins en fourrure n'Ă©tant plus si importants, de nombreux Ă©levages ont fermĂ© et les animaux furent lĂąchĂ©s. Plus de 9 000 animaux furent lĂąchĂ©s entre 1948 et 1955[12].

Expansion en Europe

Deux chiens viverrins.

L’espĂšce connut alors une rapide expansion vers le nord, le centre, et l’ouest de l’Europe. Les premiers spĂ©cimens observĂ©s dans les pays limitrophes l'ont Ă©tĂ© en Finlande, au milieu des annĂ©es 1930. L'animal a ensuite colonisĂ© l'Europe de l'Ouest.

Entre 1935 et 1984, le chien viverrin a colonisĂ© 1,4 million de kilomĂštres carrĂ©s de territoire[13]. Il est jugĂ© frĂ©quent dans les rĂ©gions situĂ©es en Russie, dans le sud de la Finlande, en Estonie, en Lettonie, en Lituanie, en BiĂ©lorussie, en Ukraine, en Moldavie, dans le nord et l’est de la Pologne et dans l’est de la Roumanie. Son expansion s'est ralentie dans les annĂ©es 1970, en raison du manque d’habitats appropriĂ©s et du fait Ă©galement d'un taux de mortalitĂ© Ă©levĂ© (chasse, capture et accident avec des automobiles). Au cours des annĂ©es 1990, un regain d’expansion a Ă©tĂ© enregistrĂ© en Allemagne, mis en Ă©vidence par une augmentation trĂšs sensible du nombre d'animaux tuĂ©s par les chasseurs[10] :

Nombre de chiens viverrins tués par la chasse en Allemagne
Saison de chasseNombre d'animaux tués
1991/199212
1994/1995204
1997/19981 735
2000/20017 161
2003/200418 634

Le chien viverrin est interdit à la vente depuis 2019 en Grande-Bretagne car de nombreux individus peu dociles ont été abandonnés dans la nature sur l'ßle et maintenant, en 2021, ils risquent de proliférer et d'envahir le Royaume-Uni[14].

Le chien viverrin est un réservoir de la rage, tout comme le renard ou le chien domestique, ce qui complique l'éradication de la maladie en Europe de l'Est[5].

EspĂšce envahissante

En Europe, le Chien viverrin est inscrit depuis 2019 dans la liste des espĂšces exotiques envahissantes prĂ©occupantes pour l’Union europĂ©enne[15]. Cela signifie que cette espĂšce ne doit pas ĂȘtre importĂ©e, Ă©levĂ©e, transportĂ©e, commercialisĂ©e, ou libĂ©rĂ©e intentionnellement dans la nature, et ce nulle part dans l’Union europĂ©enne[16]. Il est Ă©galement interdit de le maintenir en captivitĂ©[17].

Par ailleurs, les États membres ont l’obligation de surveiller et d’éradiquer les populations prĂ©sentes dans la nature ou, si c’est irrĂ©alisable, de mettre en place des mesures de gestion efficaces pour limiter leur dispersion et rĂ©duire au minimum leurs effets nĂ©fastes.

Exploitation de la fourrure du chien viverrin

Chien viverrin captif.

La fourrure du chien viverrin est trĂšs demandĂ©e pour sa qualitĂ© et l'animal est intensivement chassĂ© au Japon oĂč il reprĂ©sente 11 % des animaux tuĂ©s[18]. En Russie, l'Ă©levage de chiens viverrins pour leur fourrure a commencĂ© en 1928. À partir des annĂ©es 1940, on leur a prĂ©fĂ©rĂ© l'Ă©levage de renards roux, plus chers[8]. Une Ă©tude de 2004 montre que l'Ă©levage de chiens viverrins pour leur fourrure atteignait 1,5 million d'animaux[19].

En 2011, une vidéo de la Fondation Brigitte-Bardot[20] montre de mauvaises conditions de production de fourrure de chiens viverrins ; vidéo qui marque l'opinion publique, sans provoquer de réaction notable des pouvoirs publics.

En Europe, la fourrure de chien viverrin n'est pas illĂ©gale car au sens du droit europĂ©en, il n'est pas classĂ© comme un chien (l'espĂšce Nyctereutes procynoides est seulement un canidĂ©, mais ne fait pas partie du genre Canis). Les associations de dĂ©fense des animaux ont montrĂ© qu'on retrouve facilement de la fourrure de chien viverrin en Europe, notamment dans les boutiques de mode de Londres, ou sous forme d'objets de dĂ©coration Ă©tiquetĂ©s fausse fourrure[21]. Parfois, les marques utilisent sur les Ă©tiquettes une appellation volontairement inexacte, mal traduite ou tronquĂ©e, comme « raton-laveur » ou en anglais « raccoon » alors que le chien viverrin se nomme « raccoon dog » dans cette langue, pour Ă©viter les refus d’achat qu’induirait l’association avec le chien[22].

En Chine, d'aprÚs Reporterre, le nombre de chiens viverrins d'élevage est estimé entre cinq et dix millions d'individus en 2020[23].

Maladies et parasites

Coronavirus

Un virus similaire au SARS-CoV a été isolé chez des civettes palmistes à masque (Paguma larvata), un chien viverrin et des humains travaillant dans un marché d'animaux vivants à Guangdong, en Chine, en mai 2003[24].

On pensait à l'origine que les chiens viverrins, ainsi que les civettes palmistes masquées, étaient des espÚces-réservoirs du coronavirus lié au syndrome respiratoire aigu sévÚre, mais des analyses génétiques ont depuis attribué ce statut aux chauve-souris[25]. Les chiens viverrins n'étaient probablement que des hÎtes transitoires accidentels[26].

Selon le virologue allemand Christian Drosten, le chien viverrin est l'hÎte intermédiaire le plus probable pour la transmission du SRAS-CoV-1 et du SRAS-CoV-2 à l'homme, les chiens viverrins étant élevés en Chine pour leur fourrure[27] - [28] - [29].

Le marchĂ© d'animaux vivants de Wuhan a Ă©tĂ© l'un des premiers lieux de transmission du Covid-19 et, avant mĂȘme la pandĂ©mie, l'endroit a Ă©tĂ© identifiĂ© comme un site favorable aux zoonoses (maladies transmises Ă  l'homme par d'autres espĂšces). Des Ă©chantillons prĂ©levĂ©s sur le marchĂ© au dĂ©but de l'annĂ©e 2020 ont rĂ©vĂ©lĂ© des niveaux Ă©levĂ©s de SARS-CoV-2 et de matĂ©riel gĂ©nĂ©tique de chien viverrin[30] (souvent les deux dans les mĂȘmes Ă©chantillons), en particulier dans un stand (Stall 29) qui gardait une cage de chiens viverrins au-dessus d'une cage contenant des volailles, conditions optimales pour que le virus franchisse la barriĂšre interspĂ©cifique. L'existence d'un tel Ă©tal a Ă©tĂ© contestĂ©e par les autoritĂ©s chinoises[31] - [32]. L'Ă©tal avait Ă©tĂ© photographiĂ© en 2014 par Edward C. Holmes, un virologue australien qui a visitĂ© le marchĂ© alors qu'il travaillait avec des chercheurs locaux et qu'il Ă©tait professeur invitĂ© au Centre chinois de contrĂŽle et de prĂ©vention des maladies (CCDC) de 2014 Ă  2020. Il avait Ă©galement Ă©tĂ© filmĂ© par un habitant en dĂ©cembre 2019 et postĂ© sur Weibo[33] - [34] - [32]. Dans l'absolu, les chiens viverrins attrapent et propagent facilement le Covid-19[34].

Le marchĂ© Ă©tait fermĂ© le 1er janvier[31] et les animaux avaient Ă©tĂ© retirĂ©s avant l'arrivĂ©e des autoritĂ©s de santĂ© publique du CCDC[32] - [34]. Bien que les Ă©chantillons ne prouvent pas complĂštement que le chien viverrin soit l'hĂŽte intermĂ©diaire « manquant Â» dans la chaĂźne de transmission de la chauve-souris Ă  l'homme, ils montrent que des chiens viverrins Ă©taient prĂ©sents sur le marchĂ© de Wuhan au moment de la flambĂ©e initiale de SRAS-CoV-2, dans des zones Ă©galement positives Ă  l'ARN du SRAS-CoV-2, et renforcent considĂ©rablement cette hypothĂšse en tant qu'origine proximale de la pandĂ©mie[33] - [34].

Certains chercheurs chinois ont publiĂ© une analyse prĂ©liminaire de ces Ă©chantillons en fĂ©vrier 2022, concluant que le coronavirus prĂ©sent dans les Ă©chantillons avait probablement Ă©tĂ© introduit par des humains et non par les animaux en vente[34], mais des omissions dans l'analyse ont soulevĂ© des questions[31] et les donnĂ©es brutes des Ă©chantillons n'avaient pas encore Ă©tĂ© publiĂ©es[34] - [33]. Comme les revues universitaires exigent souvent que les donnĂ©es brutes soient publiĂ©es avant d'ĂȘtre examinĂ©es, les universitaires s'attendaient Ă  la publication des donnĂ©es brutes derriĂšre l'article prĂ©liminaire[31]. Aucune donnĂ©e gĂ©nĂ©tique brute n'avait auparavant Ă©tĂ© accessible aux universitaires ne travaillant pas dans des institutions chinoises, jusqu'Ă  ce que les sĂ©quences gĂ©nĂ©tiques de certains prĂ©lĂšvements effectuĂ©s sur le marchĂ© soient tĂ©lĂ©chargĂ©es dans une base de donnĂ©es internationale[33] - [34]. Florence DĂ©barre, chercheuse au CNRS, est tombĂ©e sur les Ă©chantillons le [33] et les a portĂ©s Ă  l'attention d'autres scientifiques. Une Ă©quipe internationale de chercheurs s'est rĂ©unie pour analyser les nouvelles donnĂ©es, mais lorsqu'elle a contactĂ© les chercheurs chinois[33] du Centre chinois de contrĂŽle et de prĂ©vention des maladies qui avaient tĂ©lĂ©chargĂ© les donnĂ©es[34], elle n'a reçu aucune rĂ©ponse et les Ă©chantillons ont Ă©tĂ© retirĂ©s de la base de donnĂ©es publique par les auteurs du tĂ©lĂ©chargement. L'analyse des sĂ©quences tĂ©lĂ©chargĂ©es se poursuit sans la collaboration de la Chine depuis le [33]. Le , le groupe de chercheurs a prĂ©sentĂ© une analyse prĂ©liminaire lors d'une rĂ©union du Scientific Advisory Group for Origins of Novel Pathogens (SAGO) de l'Organisation mondiale de la santĂ©, Ă  laquelle plusieurs des chercheurs chinois Ă©taient prĂ©sents. Peu de temps aprĂšs, des changements dans le statut de la prĂ©impression ont suggĂ©rĂ© qu'elle Ă©tait dĂ©sormais en cours d'examen en vue d'une publication imprimĂ©e[34]. L'Ă©quipe de recherche s'est fĂ©licitĂ©e de cette dĂ©cision et a espĂ©rĂ© que l'article de l'Ă©quipe chinoise serait rĂ©visĂ© pour inclure les donnĂ©es gĂ©nĂ©tiques complĂštes, prĂ©cisant qu'elle publierait Ă©galement une analyse et qu'elle espĂ©rait qu'en tant que scientifiques, ils travailleraient ensemble sur ces questions[31].

Le New York Times n'a pas Ă©tĂ© en mesure de joindre les scientifiques chinois pour un commentaire le [33], mais George Gao, l'ancien directeur du CCDC et auteur principal de l'article publiĂ© en fĂ©vrier 2022, a dĂ©clarĂ© Ă  Science qu'il n'y avait « rien de nouveau Â» dans les donnĂ©es brutes et a refusĂ© de rĂ©pondre aux questions sur les raisons pour lesquelles son Ă©quipe de recherche les avait retirĂ©es de la base de donnĂ©es[31]. Le , le directeur gĂ©nĂ©ral de l'OMS a dĂ©clarĂ© que les donnĂ©es auraient dĂ» ĂȘtre partagĂ©es trois ans plus tĂŽt et a appelĂ© la Chine Ă  faire preuve de plus de transparence dans le partage des donnĂ©es scientifiques[34]. D'autres donnĂ©es provenant d'autres Ă©chantillons n'ont pas encore Ă©tĂ© rendues publiques[33]. Maria Van Kerkhove, responsable du projet Covid-19 Ă  l'OMS, a demandĂ© qu'elles soient rendues publiques immĂ©diatement[34].

Le gouvernement chinois a longtemps avancé que le virus n'était pas d'origine chinoise[34] et, jusqu'en juin 2021, a nié que des animaux vivants avaient été commercialisés sur le marché de Wuhan[31].

Le tanuki, chien viverrin mythique au Japon

Le tanuki est, dans la mythologie japonaise, l'un des yƍkai (esprits) de la forĂȘt, inspirĂ© du chien viverrin auquel les Japonais attribuent des pouvoirs magiques. MaĂźtre des dĂ©guisements, il est rĂ©putĂ© pouvoir changer de forme Ă  volontĂ©. Les tanukis sont souvent reprĂ©sentĂ©s avec un chapeau de paille, une gourde de sakĂ©[17], un ventre rebondi qu'ils utilisent comme un tambour et des testicules de grande taille[17]. Symbole de chance et de prospĂ©ritĂ©, ils sont prĂ©sents dans l'art et les contes japonais depuis le Moyen Âge.

Cette importance culturelle a donnĂ© lieu Ă  de nombreuses reprĂ©sentations de cet animal dans les arts japonais : ainsi il a Ă©tĂ© particuliĂšrement popularisĂ© par le jeu vidĂ©o Ă  succĂšs Super Mario Bros 3, dans lequel Mario a la capacitĂ© de se transformer en tanuki[17], lui permettant de voler et de se changer en pierre. L'espĂšce est l'hĂ©roĂŻne du film Pompoko, film d'animation japonais d'Isao Takahata, produit par le studio Ghibli, oĂč les tanukis apprennent Ă  maĂźtriser l'art des transformations et dĂ©guisements.

Notes et références

  1. Les Canidés, sur France Loups.
  2. Chien viverrin (Nyctereutes procyonoides), sur ManimalWorld.
  3. Le chien viverrin, sur Kora.
  4. Petit dictionnaire de la médecine du gibier, Bernard Collin (Le gerfaut, 1992, 521 pages), section « Chien viverrin » page 122.
  5. Serge Morand, François Moutou, Céline Richomme et al. (préf. Jacques Blondel), Faune sauvage, biodiversité et santé, quels défis ?, QuÊ, coll. « Enjeux Sciences », , 190 p. (ISBN 978-2-7592-2202-5, lire en ligne), I. Biodiversité, écologie et maladies infectieuses, chap. 2 (« Quel est l'impact des espÚces introduites sur l'émergence des maladies ? »), p. 34-35, accÚs libre.
  6. (en) Kauhala, K.; Saeki, M., « Raccoon Dog », IUCN/SSC Canid Specialist Group,‎ (lire en ligne)
  7. (en) Heptner, V.G.; Naumov, N.P., Sirenia and Carnivora (Sea cows; Wolves, and Bears), Mammals of the Soviet Union. Vol. II, Science Publishers, (ISBN 1-886106-81-9)
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  9. (en) Yan, S.Q.; Bai, C.Y.; Qi, S.M.; Li, M.L.; Si, S.; Li, Y.M.; Sun, J.H., « Cloning and association analysis of KIT and EDNRB polymorphisms with dominant white coat color in the Chinese raccoon dog (Nyctereutes procyonoides procyonoides) », Genet. Mol. Res.,‎ , p. 6549–6554 (lire en ligne)
  10. François Léger et Sandrine Ruette, « Le chien viverrin en France », Faune Sauvage no 269, novembre 2005.
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  12. Nowak & Pielowski, 1964 ; Heptner & Naumov, 1974 ; Nowak, 1974, 1984 et 1993.
  13. E. Nowak, « Verbreitungs- und Bestandsentwicklung des Marderhundes, Nyctereutes procyonoides » (Gray, 1834) in Europa, publiĂ© dans Zeitschrift fĂŒr Jagdwissenschaft, volume 30, numĂ©ro 3, septembre 1984, aux Ă©ditions Springer (Berlin/Heidelberg), p. 137-184.
  14. « EspĂšces invasives. Le chien viverrin Ă  l’assaut du Royaume-Uni », sur courrierinternational.com, Courrier International,
  15. « List of Invasive Alien Species of Union concern - Environment - European Commission », sur ec.europa.eu (consulté le )
  16. « RÈGLEMENT (UE) No 1143/2014 du parlement européen et du conseil du 22 octobre 2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espÚces exotiques envahissantes »
  17. Connaissez-vous le chien viverrin, sosie du raton laveur ?, lefigaro.fr, 22 mars 2023
  18. (en)Quality of the Environment in Japan 1995, section 6 "The Status of the Diversity of Wildlife", The Status of Wildlife Resources (rapport annuel du ministĂšre japonais de l'Environnement).
  19. [PDF]Fun Fur ? A report on the Chinese fur industry, Care for the Wild, p. 3.
  20. Christophe Marie, Des animaux dépecés vivants pour des bottes fourrées : ne l'acceptons pas, Le Plus, Le Nouvel Observateur, 6 octobre 2011.
  21. [PDF]The Gory Fur Trail from China to the UK, Care for the Wild.
  22. [PDF]Fermes Ă  fourrure : visons d’horreur, LibĂ©ration, 9 novembre 2017.
  23. « Les élevages de visons en Chine à l'origine du Covid-19 ? Les indices s'accumulent. »
  24. Guan, Y.; Zheng, B. J.; He, Y. Q.; Liu, X. L.; Zhuang, Z. X.; Cheung, C. L.; Luo, S. W.; Li, P. H.; Zhang, L. J.; Guan, Y. J.; Butt, K. M., « Isolation and characterization of viruses related to the SARS coronavirus from animals in southern China », Science,‎ , p. 276–278 (lire en ligne)
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  34. (en) Katherine J. Wu, « The Strongest Evidence Yet That an Animal Started the Pandemic », sur The Atlantic, (consulté le )

Bibliographie

  • Marie-JosĂ© DuchĂȘne et Marc Artois, Les carnivores introduits: chien viverrin et raton laveur, SFEPM, 1988 (ISBN 978-2905216144)

Annexes

Article connexe

Références taxonomiques

Lien externe

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