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Chaumeré

Chaumeré a été jusqu'en 1973 une commune française, située dans le département d'Ille-et-Vilaine et la région Bretagne, date à laquelle elle a été réunie à la commune de Domagné, gardant le statut de commune associée (arrêté préfectoral du ).

Chaumeré
Chaumeré
L'église Saint-Médard de Chaumeré.
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Bretagne
DĂ©partement Ille-et-Vilaine
Arrondissement Fougères-Vitré
Commune Domagné
Intercommunalité Vitré Communauté
Statut Commune associée
Code postal 35113
Code commune 35074
DĂ©mographie
Population 183 hab. (2020)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 48° 02′ 29″ nord, 1° 25′ 22″ ouest
Élections
Départementales Châteaugiron
Historique
Fusion 1973
Commune(s) d'intégration Domagné
Localisation
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Chaumeré

    GĂ©ographie

    Chaumeré appartenait au canton de Châteaubourg et à l'arrondissement de Rennes. Le finage communal, un morceau du bassin de Rennes, était limité au sud par le ruisseau de Taillepied, un affluent de rive droite de la Seiche.

    Toponymie

    Attestée sous la forme ancienne Calmiracum (non datée), Chalmirei en 1156, Chaumereyo en 1516,

    Plusieurs interprĂ©tations, toutes en -acum (suffixe indiquant un lieu habitĂ©). Le premier Ă©lĂ©ment semble ĂŞtre un (prĂ©)nom gallo-romain Calmirus (« Village de Calmirus Â») ou d'origine romane, composĂ© de chalme-, en latin calamus (le roseau) et du suffixe mĂ©diĂ©val -aria indiquant un lieu oĂą se trouve une vĂ©gĂ©tation usuelle. « Le lieu oĂą il y a des chaumes exploitĂ©s Â».

    Histoire

    Moyen Ă‚ge

    Selon Marteville et Varin, continuateurs d'Ogée, Chaumeré, rattaché antérieurement à la paroisse de Piré, serait devenue une paroisse indépendante à la fin du XIVe siècle sous l'influence des seigneurs de la Cour ; en fait la paroisse semble exister déjà en 1427 et possédait alors deux manoirs, celui de la Cour de Chaumeré (appartenant au vicomte de la Bellière, en La Vicomté-sur-Rance) et celui de la Motte de Chaumeré (possédé par la fille de Jean de Dénée, seigneur de la Motte de Gennes)[1].

    Époque moderne

    Les premiers registres paroissiaux datent de 1602. L'église paroissiale Saint-Médard, alors composée d'une simple nef, fut terminée par un chevet droit en 1603 ; deux chapelles attenantes furent construites ensuite.

    En 1640, messire Guillaume Henry, recteur de ChaumerĂ© et sous-chantre de Rennes, fonde l'Office solennel de l'exaltation de la Sainte-Croix, cĂ©lĂ©brĂ© chaque 14 septembre : « Avant la messe, la Croix sera portĂ©e processionnellement dans l'Ă©glise, en chantant en plain-chant Vexilla regis Â»[2].

    Les familles de Maubiez, de la Fontaine, d'Erbrée et de Birague (en 1634, René de Birague, baron d'Entrammes, marié à Françoise d'Erbrée, fit poser ses armoiries au-dessus d'une fenêtre et sur un vitrail d'une chapelle de l'église paroissiale) possédèrent successivement la seigneurie de Chaumeré aux XVIe siècle et XVIIe siècle. En 1638, une confrérie du Rosaire est érigée dans l'une des chapelles et le maître-autel de l'église est la même année offert par René Godelou, sieur de la Saudraye. Une autre confrérie, celle des Cinq-Plaies, fut érigée plus tard, en 1763. Dans le mur nord de l'église, une brique funéraire rappelle le souvenir de Gilonne Colombel, dame des Mazures, bienfaitrice de la paroisse, décédée en 1686. La liste des recteurs de Chaumeré est connue depuis 1525, les derniers avant la Révolution française ayant été : Jean Chevalier, natif de Janzé, entre 1737 et 1755, inhumé dans le chœur de l'église ; Jean Georgin de la Hunaudais, natif de La Chapelle-Erbrée, entre 1755 et 1770, inhumé dans le cimetière ; Jean Poisson, entre 1770 et 1783, inhumé dans l'église, près de la chaire[3].

    Vers 1680, le duc de La Trémoille, ou plus probablement son fils Louis Maurice de La Trémoille, vend le fief de Chaumeré, qui dépendait de la terre de Saudecourt (en Louvigné-de-Bais), elle-même ancienne dépendance du marquisat d'Épinay (en Champeaux), à Christophe de Rosnyvinen, seigneur de Piré[4]. L'un de ses descendants, Guillaume de Rosnyvinen, s'affirma en 1778 comme seigneur fondateur de la paroisse et devint le parrain de la grosse cloche de l'église, la marraine étant Émilie Hay[5], dame de Bonteville[6].

    Un chemin des saulniers (emprunté par les faux-sauniers pratiquant la contrebande du sel entre la Bretagne et le Maine, pays de gabelle, passe à la limite des communes de Veneffles (désormais annexée par Châteaugiron) et d'Ossé avec celles de Chaumeré et Saint-Aubin-du-Pavail, puis à la limite de celle de Cornillé avec celles de Torcé et Louvigné-de-Bais avant de rejoindre, via Étrelles et Argentré-du-Plessis, Le Pertre. Ce chemin des saulniers est d'origine ancienne, c'est probablement une ancienne voie romaine ; son tracé se lit encore très bien sur une carte, empruntant successivement de l'ouest vers l'est des tronçons des routes départementales D 93, D 104, D 35, à nouveau D 104 et enfin D 33[7].

    En 1778, Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Chaumeré :

    « Chaumeré, à quatre lieues un quart à l'Est-Sud-Est de Rennes, son évêché, sa subdélégation et son ressort. On y compte 500 communiants[8]; la cure est à l'Ordinaire. Ce territoire, couvert d'arbres et de buissons, est fertile en grains de toute espèce, en fruits, et abondant en pâturages. Les landes y sont assez étendues. (...)[9]. »

    Révolution française

    Julien-Jean Vaucelle, nommé recteur de Chaumeré le , prêtre réfractaire, émigra à Jersey en 1793[10].

    Le XIXe siècle

    Chaumeré fut supprimé comme paroisse en 1803 et son territoire réuni à la paroisse d'Ossé, mais une ordonnance royale du érigea de nouveau Chaumeré en succursale[11].

    A. Martevile et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Chaumeré en 1843 :

    « Chaumeré, commune formée par l'ancienne paroisse du même nom, aujourd'hui succursale (...). Principaux villages : la Lande, la Claye, le Vaubrault. Superficie totale : 283 hectares, (...) dont terres labourables 187 ha, prés et pâtures 41 ha, bois 20 ha, vergers et jardins 15 ha, landes et incultes 8 ha (...). Géologie : schiste argileux. On parle le français [en fait le gallo][12]. »

    Par délibération du , le conseil municipal de Chaumeré sollicite du département une subvention de 30 francs pour l'achat de deux tables reconnues indispensables pour permettre d'apprendre à écrire à tous les enfants de l'école mixte. La commune de Chaumeré, qui compte seulement 214 habitants, n'ayant aucune ressource, j'ai l'honneur de vous proposer, conformément aux conclusions de M. le Préfet, d'allouer la subvention de 30 fr demandée[13].

    En 1877, les murs de clôture du cimetière de Chaumeré étant tombés en ruine, là encore la commune demande une subvention de 1 000 francs au département d'Ille-et-Vilaine, qui lui est accordée, afin de les reconstruire[14].

    Le cyclone [en fait une tornade) du fit des dégâts importants à Chaumeré[15].

    La Belle Époque

    Chaumeré devait être desservi, grâce à la station de Piré-Chaumeré, par la ligne de tramways allant de Rennes à La Guerche[16], qui aurait emprunté le tracé de l'actuelle RD 463, mais le tracé fut changé afin desservir directement le bourg de Piré.

    La Première Guerre mondiale

    Le monument aux morts de Chaumeré

    Le monument aux morts de Chaumeré porte les noms de 12 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux, deux frères, Ambroise[17] et Joseph Renault[18], tués tous les deux à Virton (Belgique) à deux jours d'intervalle dès août 1914 ; les autres sont décédés sur le sol français[19]. Parmi eux, Julien Bouhaloux[20], débitant à Chaumeré, est décédé dès le à Rennes.

    La Seconde Guerre mondiale

    Aucune personne originaire de Chaumeré n'est morte pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale.

    L'après Seconde Guerre mondiale

    L'école publique de Chaumeré a fermé en 1974. Elle a été transformée en salle municipale en 2013[21].

    Administration

    Liste des maires
    Période Identité Étiquette Qualité
    1798 DĂ©sille
    1798 1814 Ypollite Batais[22] Laboureur
    1814 1815 René Lorandel[23] Laboureur
    1815 1829 René Levesque[24]
    1829 1841 Joseph Colliot[25]
    1845 1853 Julien Viel[26] Maréchal-ferrant. Adjoint au maire faisant fonction de maire entre 1841 et 1845
    1853 1867 Jean Marie Gilbert[27] Propriétaire cultivateur
    1867 1871 Prosper Louis[28]
    1871 1884 Jean Boursier[29] Agriculteur, arrière-grand-père de Pierre Méhaignerie
    1884 1894 Julien Brunel[30] Agriculteur
    1894 1896 Jean Louis Montgermont[31] Cultivateur
    1896 après 1906 Jean Marie Renault[32]
    avant 1932 1935 Théodore Diot[33] Agriculteur
    1935 1953 Emmanuel Renault[34] Agriculteur ; fils de Jean Marie Renault, maire antérieurement
    1953 1965 Emmanuel Renault Agriculteur ; fils de Emmanuel Renault, maire antérieurement
    1965 1989 Bernard Renault Agriculteur, frère du précèdent
    1989 2020 Francis Touchais Agriculteur
    2020 Actuel Joseph Bouvier Agriculteur
    Les données manquantes sont à compléter.

    DĂ©mographie

    Évolution démographique
    1806 1826 1846 1866 1886 1906 1926 1946
    245252224238200172161143
    1954 1962 1968 2006 2010 2015 2020 -
    126133123118178182183-
    Nombre retenu Ă  partir de 1962 : population sans doubles comptes.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini[35] et Insee[36] - [37] - [38] - [39])

    Commentaire : Chaumeré a perdu régulièrement des habitants en raison de l'exode rural (-122 habitants entre 1806 et 1968, soit -50 % en 162 ans) jusqu'à sa fusion avec la commune voisine de Domagné.

    Lieux et monuments

    Notes et références

    1. « Domagné : Histoire, Patrimoine, Noblesse (commune du canton de Châteaubourg) », sur infobretagne.com (consulté le ).
    2. Abbé Raison, La Psalette de la cathédrale Saint-Pierre de Rennes, "Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine", 1937, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5613736p/f72.image.r=chaumer%C3%A9?rk=64378;0
    3. Amédée Guillotin de Corson, "Pouillé historique de l'archevêché de Rennes", volume 4, 1880, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75000m/f417.image.r=Chaumer%C3%A9?rk=85837;2
    4. Séance du 26 août 1868, "Rapports et délibérations / Conseil général d'Ille-et-Vilaine", 1868, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5562095z/f364.image.r=Chaumer%C3%A9
    5. Émilie Hay, née le à Rennes, mariée le au château de Montbouan en Moulins avec Marie Paul Hay, marquis de Nétumières, décédée le à Caen
    6. Amédée Guillotin de Corson, "Pouillé historique de l'archevêché de Rennes", volume 4, 1880, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75000m/f419.image.r=Chaumer%C3%A9
    7. Paul Banéat, Étude sur les voies romaines du département d'Ille-et-Vilaine, "Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine", 1927, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k122073r/f98.image.r=Domagn%C3%A9
    8. Personnes en âge de communier
    9. Jean-Baptiste Ogée, "Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne", 1778, consultable https://archive.org/stream/dictionnairehist01og#page/206/mode/2up
    10. Amédée Guillotin de Corson, "Pouillé historique de l'archevêché de Rennes", volume 4, 1880, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75000m/f420.image.r=Chaumer%C3%A9
    11. Amédée Guillotin de Corson, "Pouillé historique de l'archevêché de Rennes", volume 4, 1880, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75000m/f418.image.r=Chaumer%C3%A9
    12. A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, "Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne", volume 1, 1843, consultable https://books.google.fr/books?id=KZIPAAAAQAAJ&pg=PA471&dq=bibliogroup:%22Dictionnaire+historique+et+g%C3%A9ographique+de+la+province+de+Bretagne%22&hl=fr&source=gbs_selected_pages&cad=2#v=onepage&q&f=false
    13. M. Beuscher, Séance du 20 décembre 1876, "Rapports et délibérations / Conseil général d'Ille-et-Vilaine", avril 1877, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5659781g/f63.image.r=Chaumer%C3%A9?rk=64378;0
    14. Séance du 30 mai 1877, "Rapports et délibérations / Conseil général d'Ille-et-Vilaine", août 1877, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56596814/f11.image.r=Chaumer%C3%A9?rk=85837;2
    15. Journal La Croix no 2218 du 20 août 1890, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2124674/f2.image.r=Chaumer%C3%A9?rk=42918;4
    16. "Journal officiel de la République française. Lois et décrets", n° du 3 mai 1899, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6233979x/f4.image.r=Chaumer%C3%A9?rk=407727;2
    17. Ambroise Renault, né le à Saint-Didier, soldat au 124e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le à Virton (Belgique)
    18. Joseph Renault, né le à Saint-Didier, soldat au 124e régiment d'infanterie, tué à l'ennemi le à Virton (Belgique)
    19. Eric Blanchais, « MémorialGenWeb Relevé », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
    20. Julien Pierre Bouhaloux, né le à Ossé
    21. https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/le-village-de-chaumere-aura-bientot-sa-salle-municipale-1235976
    22. Ypollite Marie Jacques Batais, baptisé le à Domagné, décédé le à Chaumeré
    23. René Lorandel, né le à Domagné, décédé le à la Claie en Chaumeré
    24. René Levesque, né vers 1732, marié le à Essé avec Perrine Butault, décédé le à Bellerie en Chaumeré
    25. Joseph Colliot, né le à Chaumeré, décédé le au Veaubrault en Chaumeré
    26. Julien François Viel, né le à Moulins, décédé le au bourg de Chaumeré
    27. Jean Marie Julien Gilbert, né le 20 pluviôse an X () à la Massonnière en Saint-Aubin-du-Pavail, décédé le à la Salmonerie en Chaumeré
    28. Prosper Constant Désiré Louis, né le à Amanlis, décédé le au Pâtis en Chaumeré
    29. Jean Marie François Boursier, né le à Moulins
    30. Julien Joseph Pierre Brunel, né le à Moulins, décédé le à la Lande en Chaumeré
    31. Jean Louis Montgermont, né le à Chantepie, décédé le au Vaubrauly en Chaumeré
    32. Jean Frédérick Marie Renault, né le à la Petite Baudière en Saint-Didier
    33. Théodore Constant Diot, né le à Domagné, décédé le à Chaumeré
    34. Emmanuel Renault, né le à la Baudière en Saint-Didier, décédé le à Châteaubourg
    35. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Gerville », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
    36. [PDF] « Insee : population lmunicipale 2006, légale en 2009 » (consulté le )
    37. [PDF] « Insee : population municipale 2010, légale en 2013 » (consulté le )
    38. [PDF] « Insee : population municipale 2015, légale en 2018 » (consulté le )
    39. [PDF] « Insee : population municipale 2020, légale en 2023 » (consulté le )

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Nathalie Portrait, La vie paroissiale Ă  ChaumerĂ© au XVIIIe siècle, le pouvoir paroissial dans le cadre d'une petite paroisse rurale bretonne (1729-1779), Rennes, 1994, (Archives d'I&V - MĂ©moire 2 J 632).

    Liens externes

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