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Bataille de l'Ailette (1940)

L’Ailette et le Chemin des Dames connaissent à nouveau, au cours de la bataille de France de 1940, des combats décisifs du 18 mai au pour la route de Paris, sur la Ligne Weygand[1]. La bataille de l'Ailette fait suite à la percée allemande à Sedan dans le secteur de la Meuse.

Bataille de l'Ailette
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue sur l'Aisne à Soissons. La ville sera prise et occupée le 8 juin 1940 par l'armée allemande.
Informations générales
Date du 18 mai au
Lieu Ailette et Chemin des Dames, Aisne, France
Issue Victoire allemande
Belligérants
Drapeau de la France FranceDrapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand

Seconde Guerre mondiale,
Bataille de France

Batailles

Bataille de France et campagne des 18 jours
Pour le front néerlandais, voir Bataille des Pays-Bas.



Percées de la Meuse et rupture du front belge :


Tentatives de contre-attaques alliées :


DĂ©fense des ports de la Manche et rembarquement britannique Ă  Dunkerque :


Effondrement de la Ligne Weygand, avancée allemande sur la Seine et évacuation des troupes alliées :


Front italien et percée allemande dans le Sud :

Contexte historique

Après la rupture du front français sur la Meuse le 14 mai 1940, la 6e Armée du général Touchon puis la 7e Armée du général Frère sont envoyées s'établir le long de l'Aisne et de l'Ailette afin de s'opposer à l'extension vers le sud de la percée allemande, qui atteint la mer le 20 mai tandis que la majeure partie des forces françaises se retrouve alors encerclée en Belgique et dans le nord de la France.

Préparatifs

Le 15 mai 1940, le colonel de Gaulle commandant la 4e division cuirassĂ©e (4e DCr), en cours de formation, est appelĂ© au Grand Quartier GĂ©nĂ©ral, oĂą Doumenc et Georges lui exposent que " Le commandement veut Ă©tablir un front dĂ©fensif sur l’Aisne et l’Ailette pour barrer la route de Paris. La 6e armĂ©e, commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Touchon, formĂ©e d’unitĂ©s prĂ©levĂ©es dans l’Est, va s’y dĂ©ployer. Avec la 4e Division CuirassĂ©e, opĂ©rant seule en avant dans la rĂ©gion de Laon, il faut gagner le temps nĂ©cessaire Ă  cette mise en place."

Le général Weygand, nommé le 17 mai commandant en chef de l'armée française en remplacement du général Gamelin, éparpille les troupes qui lui restent derrière l'Aisne, l'Ailette et la Somme. Le 17e Corps d'Armée du général Noël de la 6e Armée arrive sur l'Ailette à partir du 18 mai : 87e Division d'Infanterie d'Afrique (général Barbeyrac) de Saint-Maurice à gauche et 28e Division d'Infanterie Alpine (général Lestien) à droite. Dès le 21 mai, des attaques ennemies se déclenchent. Le 36e Bataillon de Chars de Combat[2] (Renault FT) puis la 7e Division d'Infanterie (Hupel) viennent renforcer le dispositif français[3].

L'attaque allemande

L'attaque allemande débute le 5 juin 1940 (opération Fall Rot) par un violent bombardement terrestre et aérien.

Puis trois corps d'armée allemands : le 44e, 18e et le 42e corps, soit 9 divisions, appartenant aux 6. Armee von Reichenau et 9. Armee Strauß du Heeresgruppe B von Bock, se lancent à l'assaut du canal tenu par trois divisions françaises : la 87e Division d'Infanterie d'Afrique, 7e Division d'Infanterie et la 28e Division d'Infanterie Alpine, appartenant désormais au 24e Corps d'Armée Fougère de la 7e Armée Frère (87e DIA) et 17e Corps d'Armée Noël de la 6e Armée Touchon (7e et 28e DI Alpine).

Les assaillants parviennent à franchir le canal en plusieurs points au prix de lourdes pertes puis à contourner les premières lignes de défenses françaises qui résistent (Guny, Trosly-Loire…), ralentissant considérablement la progression allemande. Les combats sont particulièrement violents au nord dans le secteur de la 87e DIA, à la jonction avec la 23e DI, et au sud dans le secteur de la 28e DI, à la jonction avec la 7e DI. Le 5 juin au soir, l'avancée allemande reste limitée. En certains points les Allemands ont été rejetés derrière le canal mais la 25e Infanterie Division[4] du 18e corps allemand est parvenue à progresser par Chavignon vers le Chemin des Dames et La Malmaison.

Le 6 juin, la progression allemande reste difficile mais le 18e corps d'armée, durement accroché à Pinon dans le secteur de la 7e DI française, réussit à s'enfoncer vers Soissons : la 290. ID allemande atteint une ligne Vauxaillon - Vauxrezis – Pommiers à l'ouest de la ville et la 25. ID arrive devant Missy-sur-Aisne à l'est avant de franchir l'Aisne dans la soirée.

Le 6 juin au soir, les deux divisions du 17e Corps français (7e et 28e) sont dès lors contraintes de se replier au sud de l'Aisne entrainant le repli de la 87e DIA très éprouvée. À gauche, Noyon tombe aux mains du 5e corps allemand le 7 juin au soir. À droite, Soissons est pris par la 290. ID le 8 juin.

L’amitié entre les anciens adversaires

En juin 1958, pour le 18e anniversaire de la bataille, une trentaine d’anciens combattants allemands de la 72e Division d’Infanterie et français du 9e régiment de Zouaves se retrouvent à Trosly-Loire, en présence du général Martin et du Colonel Tasse, commandant respectivement la 87e Division d’Infanterie d’Afrique et le 9e Zouaves en 1940.

Le 3 mai 1964, après le regroupement des tombes allemandes à La Malmaison sur le Chemin des Dames, une pierre commémorative, apportée des environs de Trêves, est inaugurée à Trosly-Loire. On peut y lire gravé dans l'ardoise en allemand et en français : « A la mémoire de tous les camarades tombés en ces lieux. Notre amitié est née de leur sacrifice. 9e Régiment de Zouaves + 72. Inf.-Division Juni 1940 »[5].

Notes et références

  1. (fr) Les combats de 1940 sur l'Ailette - 18e RTA 1940 Quierzy
  2. « 36e BATAILLON DE CHARS DE COMBAT », sur chars-francais.net
  3. Le jeune lieutenant Guy des Cars prend part Ă  la campagne de France au sein du 102e RI de la 7e DI, Ă©pisode qu'il raconte dans son premier roman L'Officier sans nom, 1941.
  4. La 25e Infanterie Division sera transformée en Panzer Division en 1943.
  5. Hier ennemis, aujourd’hui amis - L’amitié entre les anciens adversaires de la Bataille de l’Ailette 1940, http://18erta1940.free.fr/reconst/amitieailette40.html

Annexes

Sources bibliographiques

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