Armée nationale colombienne
L'Armée nationale colombienne (en Espagnol: Ejército Nacional de Colombia) est l'armée de terre de la Colombie, la plus importante branche des Forces armées colombiennes, forte de 235 538 hommes[2]. Elle a la responsabilité des opérations terrestres avec l'Infanteria de Marina (infanterie de marine) afin de protéger la Colombie des menaces internes et extérieures.
Armée nationale colombienne | |
Ăcusson officiel de l'armĂ©e Colombienne | |
Création | -Présent |
---|---|
Pays | Colombie |
Allégeance | MinistÚre de la Défense nationale |
Type | Armée de Terre |
Effectif | 267 000 |
Fait partie de | Forces armées colombiennes |
Marche | "Himno del Ejercito"[1] |
Anniversaire | 7 août (bataille de Boyacå) |
Guerres | Guerre d'indépendance Guerre Grande Colombie-Pérou Guerre des Mille Jours Guerre de Corée Conflit armé colombien |
Commandant | Général Sergio Mantilla |
Commandant historique | SimĂłn BolĂvar Francisco de Paula Santander Gustavo Rojas Pinilla Harold Bedoya Pizarro Manuel JosĂ© Bonett Rafael Reyes Prieto |
L'ArmĂ©e nationale colombienne est impliquĂ©e dans le conflit armĂ© colombien contre les diverses guĂ©rillas dont les plus puissantes sont les Forces armĂ©es rĂ©volutionnaires de Colombie et aide la police lors d'opĂ©rations contre le trafic de drogue et contre les organisations criminelles telles les Ăguilas Negras.
L'armĂ©e colombienne bĂ©nĂ©ficie de trĂšs importants financements de la part des Ătats-Unis afin de lutter contre les guĂ©rillas communistes. La Colombie est ainsi devenue au cours des annĂ©es 2000 le deuxiĂšme pays au monde, aprĂšs IsraĂ«l, Ă recevoir le plus d'aide militaire Ă©trangĂšre[3].
Histoire
Recrutement
En 2015, 80 % des soldats colombiens sont issus des classes défavorisées, 19,5 % des classes moyennes et 0,5 % des classes privilégiées[4].
Organisation
Divisions
- 1re Division de l'Armée nationale colombienne
- 2e Division de l'Armée nationale colombienne
- 3e Division de l'Armée nationale colombienne
- 4e Division de l'Armée nationale colombienne
- 5e Division de l'Armée nationale colombienne
- 6e Division de l'Armée nationale colombienne
- 7e Division de l'Armée nationale colombienne
Regiments
- InfanterĂa (Infanterie de l'ArmĂ©e nationale colombienne)
- CaballerĂa (Cavalerie de l'ArmĂ©e nationale colombienne)
- ArtillerĂa (Artillerie de l'ArmĂ©e nationale colombienne)
- Ingenieros (Génie de l'Armée nationale colombienne)
- Intelligence (Services de renseignement de l'Armée nationale colombienne)
- Comunicaciones (Transmissions de l'Armée nationale colombienne)
- Cuerpo LogĂstico y Administrativo (Intendance militaire de l'ArmĂ©e nationale colombienne)
- Aviación (Aviation de l'Armée nationale colombienne)
Forces spéciales
L'Armée colombienne a créé de nouvelles forces spéciales afin de combattre le terrorisme et les guérillas marxistes.
Force de déploiement rapide
La Force de dĂ©ploiement rapide ou Fuerza de Despliegue Rapida (FUDRA) est crĂ©Ă©e le 7 septembre 1999 comme une force de rĂ©action moderne capable de se dĂ©ployer dans diffĂ©rents secteurs par tous temps. Elle dispose Ă cet effet de trois brigades mobiles et d'une brigade des Forces spĂ©ciales dotĂ©e dâhĂ©licoptĂšres UH-60 Black Hawk et Mi-17. Actuellement, sa fonction est essentiellement les actions contre les FARC. Sa devise est « Quelle que soit la mission, quel que soit lâendroit, quelle que soit lâheure, de la meilleure maniĂšre, prĂȘts Ă vaincre »[5].
Brigade contre le narcotrafic
Cette unitĂ© est spĂ©cialement activĂ©e Ă partir du bataillon dâinfanterie « BG. Rodolfo Herrera Luna » pour des opĂ©rations contre le trafic de drogue. Elle est crĂ©Ă©e le 8 dĂ©cembre 2000[6], et a son quartier gĂ©nĂ©ral dans le Guaviare[7].
Brigade de l'aviation de l'Armée
La Brigade de l'aviation de l'Armée (Unidad de Aviacion del Ejercito) est l'aviation légÚre de l'Armée nationale colombienne, indépendante de l'Armée de l'air (Fuerza Aérea Colombiana). Créée le 7 septembre 1916, elle est gérée par la Cavalerie. Cette unité s'est récemment intéressée aux problÚmes d'intégrité territoriale ou de souveraineté nationale.
Groupement des Forces spéciales antiterroristes urbaines (AFEUR)
Le Groupement des Forces spĂ©ciales antiterroristes urbaines (AgrupaciĂłn de Fuerzas Especiales Antiterroristas Urbanas), est crĂ©Ă© avec la mission de rĂ©aliser des opĂ©rations de combat urbain et de proximitĂ© contre les groupes armĂ©s hors-la-loi. Sa mission fondamentale consiste Ă arrĂȘter et neutraliser en contexte urbain les prĂ©tentions des terroristes dans les principales villes du pays. Ce regroupement spĂ©cial de lâArmĂ©e a la capacitĂ© de devancer les opĂ©rations basĂ©es sur le facteur surprise et la coordination de ses membres. La protection des VIPs est une autre mission de l'AFEUR. Par exemple, il protĂšge le prĂ©sident de la RĂ©publique colombienne lors de ses dĂ©placements ou d'autres chefs d'Ătat, tel Bill Clinton et George W. Bush en visite Ă CarthagĂšne des Indes, respectivement en 2000 et 2004. Il a Ă©galement contribuĂ© Ă la sĂ©curitĂ© de George W. Bush lors de sa visite Ă Bogota en 2007. L'AFEUR rĂ©pond directement de l'Ătat-major combinĂ© des Forces armĂ©es colombiennes (Commando General de las Fuerzas Armadas) et est autorisĂ© Ă utiliser tout moyen de transport aĂ©rien militaire afin de garantir sa mobilitĂ©, ou tout arme ou Ă©quipement pour accomplir sa mission. L'AFEUR a, en 2005, 2006 et 2007, remportĂ© la compĂ©tition « Fuerzas Comando » contre des forces d'Ă©lite d'Argentine, de Bolivie, du Chili, du Costa Rica, de l'Ăquateur, des Ătats-Unis, du Guatemala, du Honduras, de JamaĂŻque, du Nicaragua, du PanamĂĄ, du Paraguay, du PĂ©rou, de la RĂ©publique dominicaine, du Salvador et de l'Uruguay.
Brigade des Forces spéciales
La Brigade des Forces spĂ©ciales, crĂ©Ă©e en 1970[8] est la plus ancienne unitĂ© de l'actuelle ArmĂ©e nationale colombienne puisqu'elle descend du Bataillon Fusils, la garde dâhonneur de SimĂłn BolĂvar. Les Forces SpĂ©ciales sont un Ă©lĂ©ment stratĂ©gique qui sâutilise sous la direction de l'Ătat-major combinĂ©, auquel elles offrent la capacitĂ© nĂ©cessaire pour rĂ©aliser des opĂ©rations de guerre asymĂ©trique sur le territoire ennemi comme sur ses territoires occupĂ©s.
Groupes d'action unifiés pour la liberté personnelle (GAULA)
GAULA est un acronyme pour Grupos de AcciĂłn Unificada por la Libertad Personal, c'est-Ă -dire Groupes d'action unifiĂ©s pour la libertĂ© personnelle, spĂ©cialisĂ©s dans la rĂ©solution des prises d'otages. Ce sont des unitĂ©s dâĂ©lite crĂ©Ă©es en 1996[9], exclusivement dĂ©diĂ©es Ă Ă©viter et lutter contre lâenlĂšvement et lâextorsion. Elles sont composĂ©es de personnel hautement qualifiĂ© pour mener des opĂ©rations de sauvetage dâotages et de dĂ©mantĂšlement de bandes criminelles Ă lâorigine des dĂ©lits mĂ©prisants la libertĂ© personnelle des Colombiens. De mĂȘme, il existe une inter-institutionnalitĂ© dans les GAULA qui garantit un autocontrĂŽle des procĂ©dures, puisquâils sont formĂ©s par les personnels du DĂ©partement administratif de sĂ©curitĂ©, du Corps technique dâenquĂȘtes (CTI), du Bureau dâenquĂȘtes pĂ©nales (FiscalĂa) et des Forces militaires. Actuellement, le pays dispose de 16 GAULA de lâArmĂ©e nationale colombienne et 2 de la Marine nationale.
Matériels
(R) signifie que les Matériels en question sont actuellement en réserve
Armes légÚres
Une partie de ses armes sont construites par la société colombienne Indumil.
- Pistolets : Browning GP (R), Beretta 92, Colt M1911A1(R)
- Fusils d'assauts : Famas,Galil, Tavor, Colt M4, M16A1, HK G3(R), FN FAL (fabrication argentine)(R)
- Pistolets mitrailleurs : Uzi (R), MAC-10(R), MP5, Colt 635 SMG (GAULA)
- Mitrailleuses : FN MAG, Saco M60, HK 21, FN Minimi
Véhicules de combat d'infanterie/ véhicules de transport de troupes
- EE-9 Cascavel : 135
- M-113 : 120
- M8 Greyhound : 5
- EE-11 Urutu : 100
- RG-31 Nyala : 4
- Tubes d'artillerie : 158
- de 75 mm : 70
- de 105 mm : 86
- mortiers : 483
- de 107 mm : 148
- de 120 mm : 210
Grades
Soldats
- Appelés: Conscrits servant pour une période obligatoire de 22 mois ;
- Engagés: Conscrits, qui aprÚs leur service de 22 mois, décident de rester dans l'Armée. L'augmentation de la solde dépend du temps de service et du rang. Ces soldats reçoivent alors les bénéfices de la sécurité sociale et un pécule aprÚs 20 ans de service ;
- Dragoneantes: Soldats de 1re classe. Soldats qui ont reçu une distinction durant leur service et ont suivi un entraĂźnement spĂ©cial. Ils ont autoritĂ© sur les autres soldats de mĂȘme rang ou, bien sĂ»r, infĂ©rieur.
Gradés et sous-officiers (Suboficiales)
- Cabo Tercero: caporal ;
- Cabo Segundo: caporal-chef ;
- Cabo Primero: caporal-chef de 1re classe.
- Sargento Segundo: sergent de 2e classe ;
- Sargento Vice Primero: vice-sergent de 1re classe ;
- Sargento Primero: sergent de 1re classe (engagé).
- Sargento Mayor: sergent-chef ;
- Sargento Mayor de Commando: adjudant ;
- Sargento Mayor de Commando Ejército: adjudant-chef.
Officiers (Oficiales)
- Subteniente: sous-lieutenant ;
- Teniente: Lieutenant ;
- CapitĂĄn: capitaine.
- Mayor: commandant
- Teniente Coronel: lieutenant-colonel ;
- Coronel: colonel.
- Brigadier General: général de brigade ;
- Mayor General: général de division ;
- General: général d'armée.
Opérations et controverses
- Le « scandale des faux positifs », révélé en 2008, sur les assassinats de milliers de civils par l'armée. Les victimes étaient ensuite présentés en guérilleros tués au combat afin de grossir les statistiques des succÚs rencontrés par l'armée dans le conflit armé. Les plus hauts responsables militaires colombiens étaient conscients de ces pratiques et les auraient couvertes, voire commanditées[11].
- L'armée colombienne est accusée de collaboration avec des escadrons de la mort clandestins. Cette collaboration aurait été si prononcée qu'Human Rights Watch qualifie ces derniers de « sixiÚme division » de l'armée[12].
- L'armĂ©e semble avoir Ă©tĂ© en proie Ă une violente crise interne en 2005. La destitution de quatre gĂ©nĂ©raux de haut rang a mis en Ă©vidence de profondes fractures au sein dâune institution marquĂ©e par les changements de doctrine imposĂ©s depuis le Pentagone et par des revers dans le conflit contre les FARC[13].
- En 2019, le New York Times rĂ©vĂšle que « Le chef dâĂ©tat-major colombien (âŠ) a ordonnĂ© Ă ses troupes de doubler le nombre de criminels et de militants quâelles tuent, capturent ou forcent Ă se rendre lors des combats â y compris si cela implique davantage de pertes civiles[14]. »
- Une enquĂȘte a rĂ©vĂ©lĂ© en 2020 un systĂšme dâinterception des communications mis en place durant le deuxiĂšme semestre de 2019 par l'armĂ©e. Parmi les cibles, figurent des magistrats de la Cour suprĂȘme de justice, des dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs, des avocats, des journalistes, des dĂ©fenseurs des droits humains. Un employĂ© de Cour suprĂȘme de justice a dĂ©couvert, dans le faux-plafond, un microphone de quelques millimĂštres placĂ© dans le bureau du magistrat CĂ©sar Reyes, chargĂ© dâinstruire le procĂšs de l'ancien prĂ©sident Ălvaro Uribe, accusĂ© de « corruption » et « manipulation de tĂ©moins »[15].
- La corruption est trĂšs prĂ©sente au sein de lâarmĂ©e. Certains officiers distribuent des armes Ă des civils[16].
- LâarmĂ©e colombienne est critiquĂ©e pour des viols collectifs dâadolescentes indigĂšnes par des soldats[17].
- De nombreux soldats se reconvertissent dans le mercenariat aprĂšs leur retraite. Ils servent notamment aux Ămirats arabes unis, en Afghanistan, prennent part aux combats dans la guerre du YĂ©men au sein de la coalition menĂ©e par l'Arabie saoudite, et ont participĂ© Ă l'assassinat du prĂ©sident haĂŻtien Jovenel MoĂŻse[18].
Notes et références
- (es) « Himno del Ejercito », sur www.ejercito.mil.co
- LOGROS DE LA POLĂTICA DE CONSOLIDACIĂN DE LA SEGURIDAD DEMOCRĂTICA âPCSD Febrero 2009 page 81
- « Lutte contre la drogue : les mensonges du Plan Colombie », sur Le Figaro,
- (es) Las2orillas, « ¿De qué estrato social son los soldados de Colombia? », sur Las2orillas,
- Communiqué de presse de l'Armée nationale colombienne [lire en ligne]
- ArrĂȘtĂ© ministĂ©riel no 005 du 8 dĂ©cembre 2000
- Communiqué de presse de l'Armée nationale colombienne [lire en ligne]
- ArrĂȘtĂ© 011 de 1970
- Loi no 282 de 1996
- (en) Craig Hoyle, Colombia requests nine more Black Hawks for counter-narcotics fight, Flight International, 9 août 2010
- « Colombie : Des officiers supĂ©rieurs impliquĂ©s dans des exĂ©cutions extrajudiciaires », Human Rights Watch,â (lire en ligne)
- « Terreur d'Etat (2/4) : Colombie, lâimpunitĂ© des crimes paramilitaires », France Culture,â (lire en ligne)
- « Lignes de fracture en Amérique latine », sur Risal,
- LoĂŻc Ramirez, « Trois ans aprĂšs les accords de paix entre BogotĂĄ et les FARC », Le Monde diplomatique,â (lire en ligne)
- Maurice Lemoine, « La Colombie aux temps du choléra », sur Mémoire des luttes,
- « Société civile épiée en Colombie », sur Le Courrier,
- https://www.ouest-france.fr/monde/colombie/abus-sexuels-de-mineurs-en-colombie-31-militaires-mis-a-la-retraite-6893549
- « Les mercenaires, un produit d'exportation colombien », sur rts.ch,
Pour en savoir plus
- Magazines :
- ASSAULT
- RAIDS
- Ouvrages :