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Opération Jaque

L’opĂ©ration Jaque est le nom d'une opĂ©ration militaire de l’ArmĂ©e nationale colombienne qui, le , libĂšre quinze otages dĂ©tenus par les Forces armĂ©es rĂ©volutionnaires de Colombie (FARC), prĂšs du rĂ­o ApaporĂ­s dans le Guaviare[1]. Parmi eux figure la Franco-Colombienne Íngrid Betancourt, dont l'enlĂšvement en fĂ©vrier 2002 – alors qu'elle Ă©tait candidate Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle de Colombie – et la dĂ©tention avaient Ă©tĂ© fortement mĂ©diatisĂ©s.

Opération Jaque
Informations générales
Date
Lieu Zone rurale du Guaviare (Colombie), prĂšs du rĂ­o ApaporĂ­s
2° 17â€Č 47,12″ N, 72° 02â€Č 56,86″ O
Casus belli Exfiltration d'otages
Issue 15 personnes libérées, 2 guérilleros faits prisonniers
Forces en présence
4 pilotes, 8 commandos?
Pertes
00

Conflit armé colombien

Batailles

Années 1970
AnorĂ­

Années 1980
Palais de justice

Années 1990

Années 2000

Années 2010

CoordonnĂ©es 2° 17â€Č 47″ nord, 72° 02â€Č 57″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Colombie
(Voir situation sur carte : Colombie)
Opération Jaque

Outre Íngrid Betancourt, les otages libĂ©rĂ©s comprenaient trois AmĂ©ricains sous contrat avec le constructeur aĂ©ronautique amĂ©ricain Northrop Grumman – Thomas Howes, Keith Stansell et Marc Gonsalves – et onze policiers et militaires colombiens. Le nom de l'opĂ©ration, jaque, signifie en espagnol « Ă©chec », comme dans l'expression « Ă©chec au roi »[1] - [2] – le jeu d'Ă©checs, pour sa part, Ă©tant appelĂ© ajedrez.

Opération

Le dĂ©partement du Guaviare, oĂč a eu lieu l'opĂ©ration.

L’opĂ©ration aurait dĂ©butĂ© en lorsque des agents des services de renseignement colombiens[3] ont infiltrĂ© les FARC. Selon le colonel Luis Gomez, Ă  la mĂȘme Ă©poque, l'ArmĂ©e nationale colombienne aurait localisĂ© les otages[4]. L'agent colombien aurait infiltrĂ© le « premier cercle » de la chaĂźne de commandement des forces rebelles (le « secrĂ©tariat » des FARC), abusant le commandant chargĂ© des otages Gerardo Aguilar RamĂ­rez alias CĂ©sar, selon le ministre de la DĂ©fense colombien Juan Manuel Santos[5]. Selon Íngrid Betancourt, les otages ont Ă©tĂ© emmenĂ©s tĂŽt le matin du 2 juillet vers une zone d'atterrissage oĂč il leur a Ă©tĂ© dit qu'ils allaient ĂȘtre dĂ©placĂ©s vers un autre lieu.

L’émissaire français NoĂ«l Saez explique que l'opĂ©ration a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e avec l’aide des mĂ©dias colombiens, qui, les jours prĂ©cĂ©dents, Ă©voquaient la prĂ©sence d’une « mission humanitaire » visant au transfert des otages vers un nouveau campement, « ceci afin que les rebelles, qui lisent la presse comme tout le monde, ne s’étonnent pas de voir atterrir les fameux hĂ©licoptĂšres blancs »[6].

Juan Manuel Santos a dĂ©clarĂ© que les agents de pĂ©nĂ©tration colombiens « infiltrĂ©s » auraient rĂ©ussi Ă  faire croire aux rebelles des FARC qu’ils confiaient les otages Ă  une organisation chargĂ©e de leur faire rencontrer leur chef Alfonso Cano[5]. Le dĂ©placement des otages Ă©tait rĂ©alisĂ© sous la couverture d'une fausse opĂ©ration humanitaire, et un site web avait Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour soutenir l'existence d'une fausse agence humanitaire.

AprÚs avoir accepté la demande préliminaire du commandant Cesar des FARC de monter armé dans l'appareil, l'armée colombienne a refusé sa demande de faire monter à bords des hélicoptÚres 6 guérilleros au lieu des deux prévus. Alléguant qu'il n'y aurait pas assez de place dans l'hélicoptÚre pour expliquer ce refus, l'armée colombienne a choisi de ne faire atterrir qu'un seul des deux hélicoptÚres Mi-17 de l'Aviation de l'Armée nationale colombienne prévus pour l'opération et peints en blancs. Cet hélicoptÚre transportait des militaires colombiens déguisés pour l'opération :

  • deux hommes portent des tee-shirt Ă  l'effigie de Che Guevara et dĂ©guisĂ©s en guĂ©rilleros
  • une fausse infirmiĂšre et un faux mĂ©decin
  • un faux Australien
  • un faux journaliste et son cadreur
  • le chef de mission
  • le pilote et copilote

L'usage des logos d'une chaßne de télévision et de la Croix-Rouge à fin de déguisement a suscité une polémique. La Colombie a plus tard présenté des excuses à la croix rouge.

L'opĂ©ration est filmĂ©e par la fausse Ă©quipe de journalistes, et des hommes des FARC au sol. AprĂšs que les FARC ont Ă©tĂ© mis en confiance, les otages sont menottĂ©s avant d'ĂȘtre embarquĂ©s Ă  bord[7] - [8]. Gerardo Aguilar, alias CĂ©sar, chef du front no 1 des rebelles, et son lieutenant Alexander Farfan, alias Enrique Gafas, montent Ă  bord de l'hĂ©licoptĂšre qui dĂ©colle. Le chef de mission les convainc de lui laisser leurs armes pendant le vol, et ils sont ensuite rapidement maĂźtrisĂ©s. Les otages auraient Ă©tĂ© informĂ©s de leur libĂ©ration par les militaires qui auraient annoncĂ© : « Nous sommes de l'armĂ©e colombienne, vous ĂȘtes libres[1] ». Ingrid Betancourt a dĂ©clarĂ© qu'elle ne rĂ©alisait pas ce qui se passait avant de voir un rebelle nu, un bandeau sur les yeux, allongĂ© dans l'hĂ©licoptĂšre[5]. Ils devaient ĂȘtre extradĂ©s et jugĂ©s prochainement, selon Juan Manuel Santos[5].

Aspects internationaux

L'armée américaine a loué l'indépendance de l'action colombienne : « c'était une opération colombienne dans sa planification et son exécution[9]». Elle a néanmoins indiqué en avoir été informée à l'avance et avoir fourni un avion de transport et une équipe médicale pour les otages libérés[10]. Selon l'hebdomadaire d'investigation allemand, Der Spiegel, les autorités colombiennes auraient utilisé des satellites espions américains depuis début 2008 afin de suivre la localisation des otages[11].

Une partie de l'assistance des États-Unis Ă  la Colombie pour combattre les FARC comprend la formation et l'entraĂźnement des forces spĂ©ciales colombiennes ainsi que de leurs services de renseignement, notamment dans l'interception des communications. Des Special Forces accompagnent certaines unitĂ©s de reconnaissance colombiennes dans la zone frĂ©quentĂ©e par les groupes des FARC dĂ©tenant des otages. De plus, une cellule d'une centaine de planificateurs d'opĂ©rations spĂ©ciales, de nĂ©gociateurs et d'analystes de renseignement, situĂ©e Ă  l'ambassade US de Bogota, a pour tĂąche de localiser et suivre les otages, et d'intervenir le cas Ă©chĂ©ant auprĂšs des forces colombiennes[12].

Des consultants de la société militaire privée israélienne Global CST, dirigée par les généraux de brigade à la retraite Israël Ziv et Yossi Kuperwasser, laquelle était liée à la Colombie par un contrat de 10 millions de dollars pour lui fournir des conseils en sécurité et de l'équipement, auraient participé à la préparation de l'opération[13] - [14]. Cependant, aucune déclaration n'a été effectuée précisant l'étendue de cette participation[15], que les autorités colombiennes démentent[16].

La France n'a été prévenue de l'opération que deux heures avant que la libération des otages ne soit annoncée publiquement[17]. D'aprÚs un ancien négociateur français pour la libération d'Ingrid Betancourt, Noël Saez, cité dans un documentaire colombien, la France aurait proposé aux FARC de demander leur radiation des listes de groupes considérés comme terroristes par l'Union européenne. Paris aurait également proposé de créer une représentation des FARC à Paris[18].

Allégations concernant une libération négociée

Allégations concernant le versement d'une rançon

Le , la Radio suisse romande annonce que, selon une « source fiable », il y aurait eu un versement de 20 millions de dollars et l'opération n'aurait été qu'une « mascarade[19] ». Les allégations de la Radio suisse romande ont été diffusées par plusieurs journaux comme Le Figaro[20] ou Libération[21].

Bogota a niĂ© l'information, par la voix du gĂ©nĂ©ral Freddy Padilla de LeĂłn, chef d'État-major des Forces armĂ©es colombiennes. Celui-ci a soutenu que, si un paiement avait eu lieu, il aurait Ă©tĂ© plus judicieux de le faire connaĂźtre publiquement, afin de l'utiliser comme une incitation et pour provoquer la confusion au sein des rangs des FARC[22] - [23].

Paris, par la voix du porte-parole de son ministÚre des Affaires étrangÚres, affirme ne pas avoir été associé à des modalités de financement et n'avoir versé aucune rançon pour cette libération[24].

L'ambassadeur des États-Unis en Colombie, William Brownfield, a Ă©galement dĂ©menti cette allĂ©gation[25].

Dans l'Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e française C dans l'air du , les invitĂ©s[26] ont Ă©mis l'hypothĂšse que la somme annoncĂ©e a pu ĂȘtre utilisĂ©e pour acheter des guĂ©rilleros pour servir d'agents doubles.

Un agent des services secrets colombiens, se faisant passer pour un journaliste, aurait filmé l'opération d'exfiltrage. Une partie de la vidéo a été rendue publique le par les autorités colombiennes afin de mettre fin aux polémiques concernant le versement d'une rançon[16]. La vidéo semble témoigner que les guérilléros des Farc pensaient avoir affaire à des membres d'ONG et non des militaires.

HypothÚse d'une négociation préalable entre Bogotå et alias César

DĂšs les jours suivant l'opĂ©ration, des rumeurs affirment que la libĂ©ration d'Ingrid Betancourt et des autres otages fait partie d'une opĂ©ration planifiĂ©e depuis la mort de Raul Reyes en territoire Ă©quatorien, et que c'est pour redorer le blason de l'armĂ©e colombienne que l'« Operacion Jaque » a Ă©tĂ© imaginĂ©e, alors qu'en rĂ©alitĂ©, les otages auraient Ă©tĂ© Ă©changĂ©s contre l'immunitĂ© et l'exil en France de certains des guerilleros[27]. Cette version reprend de la vigueur aprĂšs la rĂ©vĂ©lation de tĂ©lĂ©grammes de la diplomatie amĂ©ricaine par WikiLeaks : en effet, un tĂ©lĂ©gramme Ă©mis quelques jours avant l'opĂ©ration fait Ă©tat de nĂ©gociations avancĂ©es entre les autoritĂ©s militaires, l'Ă©glise et alias CĂ©sar, celui-ci souhaitant libĂ©rer Ingrid BĂ©tancourt en contrepartie de la possibilitĂ© pour lui de se rĂ©fugier en France en compagnie de son Ă©pouse Nancy Conde, (capturĂ©e par l'armĂ©e le ), et de sa fille[28] - [29]. AprĂšs l'opĂ©ration, CĂ©sar a Ă©tĂ© extradĂ© vers les États-Unis le , suivi par son Ă©pouse le . En , selon le site d'informations colombien Noticias Uno, les deux dĂ©tenus n'apparaissent pas dans les fichiers de la Drug Enforcement Administration ni dans le systĂšme PACER de localisation des prisonniers aux États-Unis[30] - [28]. AprĂšs cela, il a Ă©tĂ© signalĂ© que «Cesar» apparaĂźt effectivement prĂ©sent dans le dossier du prisonnier en utilisant le nom de famille de sa mĂšre[31].

Liste des otages libérés

Hommage aux policiers colombiens libérés.
  • Íngrid Betancourt
  • Marc Gonsalves (voir ci-dessous), sous-traitant militaire amĂ©ricain
  • Keith Stansell (voir ci-dessous), sous-traitant militaire amĂ©ricain
  • Thomas Howes (voir ci-dessous), sous-traitant militaire amĂ©ricain
  • Juan Carlos Bermeo, Lieutenant de l'ArmĂ©e nationale colombienne (ANC)
  • Raimundo MalagĂłn, lieutenant de l'ANC
  • JosĂ© Ricardo Marulanda, sergent de l'ANC
  • Erasmo Romero, sergent de l'ANC
  • William PĂ©rez, caporal de l'ANC
  • JosĂ© Miguel Arteaga, caporal de l'ANC
  • Armando Florez, caporal de l'ANC
  • Vaney RodrĂ­guez, lieutenant de la police nationale colombienne (PNC)
  • Jhon Jairo DurĂĄn, caporal de la PNC
  • Julio Buitrago, caporal de la PNC
  • Armando Castellanos, sous-intendant de la PNC

Sous-traitants militaires américains

Marc Gonsalves, Keith Stansell et Thomas Howes ont été capturés par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et ont été tenus en otage du au [32]. Embarqués à bord d'un Cessna pour une mission anti-drogue, ils ont été faits prisonniers à la suite du crash de leur avion dans une zone contrÎlée par les FARC. Leur pilote, Tom Janis, a lui été assassiné. Ils ont été libérés au cours de l'opération Jaque avec Ingrid Betancourt.

Suites

Les trois otages américains dans un hÎpital militaire du Texas le 4 juillet 2008.
Guerardo Aguilar Ramirez, membre des FARC aux mains de la Drug Enforcement Administration lors de son extradition aux États-Unis le 17 juin 2009.

Les ex-otages

Ingrid Betancourt a retrouvĂ© sa famille le , Ă  Bogota. Ses enfants avaient voyagĂ© depuis la France en compagnie du ministre des affaires Ă©trangĂšres, Bernard Kouchner Ă  bord de l'Airbus A319 prĂ©sidentiel. Le 4 juillet, elle rejoint la France avec l'ensemble de sa famille, oĂč elle est reçue par le prĂ©sident de la RĂ©publique Nicolas Sarkozy. Une rĂ©ception Ă  l'ÉlysĂ©e avec les comitĂ©s de soutien pour la libĂ©ration de l'otage est ensuite organisĂ©e.

Les trois ex-otages amĂ©ricains, qui avaient Ă©tĂ© capturĂ©s lors d'une mission de surveillance anti-drogue en fĂ©vrier 2003, ont Ă©tĂ© rapatriĂ©s aux États-Unis le vers 23 h (heure locale), vers la base aĂ©rienne de Lackland au Texas, puis emmenĂ©s au Centre mĂ©dical militaire de San Antonio. Deux des trois souffrent de leishmaniose, contractĂ©e dans la jungle[36].

Les membres des FARC arrĂȘtĂ©s

Guerardo Aguilar Ramirez a Ă©tĂ© extradĂ© aux États-Unis le car recherchĂ© pour trafic de drogue par ce pays[37]. Le , il est condamnĂ© Ă  une peine de 27 ans de prison qu'il purge dans un Ă©tablissement carcĂ©ral fĂ©dĂ©ral de l’Illinois pour avoir importĂ© plusieurs tonnes de cocaĂŻne[38].

Alexander FarfĂĄn, lui aussi recherchĂ© par les États-Unis, a vu sa demande d'extradition refusĂ©e le [39]. Il a Ă©tĂ© condamnĂ© le ainsi que Heli Mejia Mendoza, un membre des FARC arrĂȘtĂ© plusieurs mois avant l’opĂ©ration, Ă  une peine de 19 ans pour l’enlĂšvement des otages amĂ©ricains[40].

CICR et Global Humanitaria

L'opération a entraßné également un incident entre le gouvernement colombien et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). La chaßne d'information continue Cable News Network (CNN) a en effet révélé que le logo du CICR avait été utilisé durant l'opération afin de contribuer à rassurer les Farc sur l'identité des membres de l'opération.

Le président Uribe a reconnu que l'un des sauveteurs portait l'insigne de la Croix-Rouge, ce qui est en violation des conventions de GenÚve et du droit international[41]. AprÚs avoir nié une telle pratique, le président Álvaro Uribe s'est rapidement excusé, expliquant qu'un soldat nerveux avait, de sa propre initiative et peu avant d'aller à la rencontre des guerrilleros, enfilé un gilet au logo de l'organisation humanitaire afin de ne pas éveiller de suspicion. Aucune sanction n'a été annoncée par le gouvernement colombien et le CICR, aprÚs avoir protesté auprÚs du gouvernement, s'est dit satisfait de ces excuses et explications.

Global Humanitaria, une ONG catalane, s'est également plainte du pillage de son site Web et de ses registres par les services secrets colombiens, ces derniers s'étant servi de ces données pour créer une organisation fictive, Misión Humanitaria Internacional[42]. Le site Internet de Misión Humanitaria Internacional reprenait la plupart des informations, y compris légales, contenues dans le site de Global Humanitaria. L'ONG fictive était vraisemblablement le paravent permettant aux services secrets colombiens de négocier avec les Farc en vue de les convaincre de leur confier les otages.

RĂ©actions

Argentine

La prĂ©sidente Cristina FernĂĄndez de Kirchner a qualifiĂ© de « victoire de la vie et de la libertĂ© » la libĂ©ration d'Íngrid Betancourt[43].

Chili

La présidente du Chili, Michelle Bachelet, a déclaré que « C'est une victoire pour la démocratie, la paix et la liberté. »[44]

Colombie

La liesse a été générale en Colombie à l'annonce de la libération des quinze otages. Rodrigo Pardo, de l'hebdomadaire Cambio, salue « la plus grande euphorie que nous ayons connue depuis longtemps » et le « coup le plus dur jamais porté aux FARC ».

El Tiempo, quotidien (centre-droit, pro-gouvernemental), dĂ©crit « une intense jubilation nationale. (
) Il y a eu des coups de sifflet, des applaudissements et des larmes de joie dans tous les lieux publics et d'innombrables rĂ©actions venues de tous les horizons politiques ».

Tous les Ă©ditoriaux s'inquiĂštent cependant « du sort des vingt-six otages "Ă©changeables" – vingt-trois militaires et trois personnalitĂ©s politiques » (Courrier international)[45].

Équateur

Javier Ponce, ministre de la Défense équatorien, a déclaré que la libération des 15 otages était une chose que le monde attendait mais il regrette qu'une opération militaire ait été préférée à une solution négociée.

États-Unis

Le prĂ©sident des États-Unis George W. Bush et la secrĂ©taire d'État des États-Unis Condoleezza Rice ont fĂ©licitĂ© le prĂ©sident Álvaro Uribe et l'armĂ©e nationale colombienne, Condoleezza Rice soulignant par communiquĂ© que « les États-Unis appellent les FARC Ă  relĂącher immĂ©diatement les otages restants »[46].

Les deux candidats à l'élection présidentielle américaine, le républicain John McCain (présent ce jour-là en Colombie[1]) et le démocrate Barack Obama, ont également félicité les dirigeants colombiens. Barack Obama a déclaré approuver « la stratégie ferme de la Colombie de ne pas faire de concessions aux FARC, et son utilisation ciblée des renseignements, de l'armée, du pouvoir diplomatique et politique pour parvenir à d'importantes victoires contre le terrorisme ».

France

Dans un discours tĂ©lĂ©visĂ©, le vers 23 h, le prĂ©sident de la RĂ©publique française Nicolas Sarkozy fĂ©licite les autoritĂ©s colombiennes et les reprĂ©sentations diplomatiques (notamment suisses, espagnoles et amĂ©ricaines) pour la libĂ©ration des autres otages. Il est accompagnĂ© de la famille Betancourt, et notamment Astrid Betancourt, sƓur d'Íngrid, qui remercie le prĂ©sident français et appelle Ă  continuer Ă  militer pour la libĂ©ration des autres otages dĂ©tenus par les FARC, et Ă  se souvenir des otages morts durant leur captivitĂ©, ou encore dĂ©tenus. Le prĂ©sident Sarkozy maintient son offre d’accueillir en France ceux parmi les FARC qui accepteraient de cesser ces prises d’otages[47].

Mexique

Le président du Mexique, Felipe Calderón Hinojosa, a appelé le président colombien, Álvaro Uribe, pour le féliciter de la réussite de l'opération, en déclarant sa reconnaissance à la stratégie implémentée pour consolider la légalité et l'ordre, lequel renforce la vie démocratique et sociale en Colombie[48].

Venezuela

Le prĂ©sident du Venezuela Hugo ChĂĄvez a dĂ©clarĂ© ĂȘtre « joyeux » et « heureux » pour le sauvetage d'Ingrid Betancourt et des autres otages. Il a appelĂ© Álvaro Uribe et l'a fĂ©licitĂ©. Selon Chavez, les tensions entre les deux pays sont du passĂ©. Le prĂ©sident vĂ©nĂ©zuĂ©lien a aussi lancĂ© un appel aux FARC, les invitant « Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  leur attitude, car le temps des fusils est terminĂ© »[49].

MĂ©diatisation

En France, le , l'annonce de la libération des otages par le gouvernement colombien a entrainé une importante médiatisation de l'événement :

  • 19 h 16 : l'Agence France-Presse annonce la libĂ©ration d'Íngrid Betancourt ;
  • 21 h 31 : la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision française privĂ©e d'information en continu BFM TV annonce la libĂ©ration d'Íngrid Betancourt ;
  • 21 h 33 : la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision rĂ©gionale et gĂ©nĂ©raliste française de service public France 3 appose un bandeau dĂ©filant ;
  • 21 h 44 : France 3 interrompt ses programmes ;
  • 22 h 26 : la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision gĂ©nĂ©raliste française de service public France 2 interrompt ses programmes ;
  • 22 h 30 : les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision françaises TF1 et LCI interrompent simultanĂ©ment leurs programmes et proposent une Ă©mission en direct commune.

Ces chaßnes de télévision reprennent le flux d'images de la télévision publique colombienne durant toute la soirée du . Les images de l'arrivée de l'avion militaire de l'armée nationale colombienne sont notamment reprises en direct par LCI.

Notes et références

Références

  1. (en)Tim Padgett, « Colombia's Stunning Hostage Rescue », Time,‎ (lire en ligne).
  2. Gustavo Kuhn, « Ingrid Betancourt, une femme enfin libre », Tribune de GenĂšve,‎ (lire en ligne)
  3. L'espion, clé de la libération d'Ingrid La Libre Belgique 3 juillet 2008
  4. Laurent Suply, « Le coup de bluff de l'armée colombienne », dans Le Figaro (3 juillet 2008) [lire en ligne]
  5. (en) « Colombia hostage Betancourt freed », sur bbc.co.uk, BBC, (consulté le )
  6. « Emissaire français en Colombie », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  7. (en) « Betancourt, U.S. contractors rescued from FARC », CNN,‎ (lire en ligne)
  8. Le rĂ©cit de l’homme qui a libĂ©rĂ© Ingrid Betancourt, lemonde.fr, 1er juillet 2011]
  9. « This was a Colombian-planned and -executed operation »
  10. (en) Chris Kraul, « 15 hostages freed as FARC is fooled in cunning operation », Los Angeles Time,‎ (lire en ligne) :
    « Another military official acknowledged that the United States had been told of the rescue plan in advance, which allowed U.S. officials to provide a transport plane and a team of medical personnel. »
  11. (en) Jens GlĂŒsing, « Months of Intelligence Work Led to Betancourt's Rescue », Der Spiegel,‎ (lire en ligne) :
    « Since the beginning of this year, the Colombian military was -- using ultra-modern American spy technology -- able to pinpoint the location of the hostages and their guards. »
  12. (en) Juan Forero, « In Colombia Jungle Ruse, U.S. Played A Quiet Role », Washington Post,‎ (lire en ligne)
  13. (en) Yossi Melman, « Colombia hostage rescue: the Israeli angle », sur Haaretz.com, (consulté le )
  14. Philippe Brochen, « Eric Micheletti : «La CIA et les Israéliens ont participé à cette opération d'infiltration» », sur Liberation.fr, (consulté le )
  15. (en) Ynet, « Betancourt rescue in Colombia: Israeli connection », sur ynetnews.com, (consulté le )
  16. « Betancourt : une vidĂ©o de la libĂ©ration », Le Figaro,‎ (lire en ligne) :
    « Un faux journaliste a filmé l'opération commando qui a permis la libération des 15 otages des Farc. »
  17. Alain Barluet, « La diplomatie française prise Ă  contre-pied par Bogota », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  18. Paris a proposé aux FARC son aide contre la libération de Betancourt, lemonde.fr, 30 juin 2011
  19. RSR, « Ingrid Betancourt: une libĂ©ration achetĂ©e ? », sur info.rsr.ch, Radio suisse romande, (consultĂ© le ) : « Une source fiable, Ă©prouvĂ©e Ă  maintes reprises au cours de ces vingt derniĂšres annĂ©es, a fourni des dĂ©tails Ă  notre collĂšgue FrĂ©dĂ©ric Blassel. Selon elle, le montant de la transaction est de quelque vingt millions de dollars. »
  20. Samuel Laurent et J.B, « 20 millions de dollars pour libĂ©rer Betancourt ? », Le Figaro,‎ (lire en ligne) :
    « La radio Suisse Romande (RSR) affirme que Bogota et Washington auraient versé une importante somme d'argent pour «retourner» l'un des gardiens des 15 otages libérés. »
  21. J.-H.A. (avec AFP), « La libération d'Ingrid Betancourt. Betancourt libérée contre un paiement ? », Libération, (consulté le )
  22. (es) « No se pagĂł por rescate de secuestrados, afirma el comandante de las Fuerzas Militares », El Tiempo,‎ (lire en ligne)
  23. (es) « Fuerzas Militares no pagaron por rescate de 15 secuestrados », W Radio,
  24. « Les Farc auraient touché des millions pour libérer Betancourt », La Libre Belgique, 4 juillet 2008
  25. (en) « US denies ransom payout for hostage release: ambassador » [archive du ], Agence France-Presse, (consulté le )
  26. François-Bernard Huyghe, Directeur de l’Observatoire europĂ©en d’infostratĂ©gie, Dominique ReyniĂ©, Politologue, professeur Ă  Sciences-Po Paris et chercheur associĂ© au Centre de recherches politiques de Sciences-Po, Jacques Thomet, Journaliste au sein de l’Agence France-Presse, Vincent Meylan, Chef du service RoyautĂ©s et histoire de l’hebdomadaire Le Point
  27. « Libération d'Ingrid Betancourt : ce que ne dit pas la version officielle », sur Mediapart, (consulté le ).
  28. Jaque mate a un engaño sostenido, semana.com, 28 février 2011
  29. Actualidad » Noticias Carcelero habría pactado entrega de Betancourt: abogado, terra.com.co, 20 février 2011
  30. Alias César y su esposa no aparecen en registros de detenidos en EE.UU, Noticias Uno Colombie, février 2011
  31. El BurĂł de prisiones registrĂł mal el apellido de alias “CĂ©sar”, Noticias Uno Colombie, fĂ©vrier 2011
  32. « Ex-captive: U.S. hostages could die in rescue », USA Today,‎ (lire en ligne)
  33. Joe Contreras, « America's Forgotten Hostages », Newsweek,‎ (lire en ligne)
  34. (en) Lara Jakes Jordan, « Hostages' Families Fear Military Rescue », Washington Post,‎ (lire en ligne)
  35. (en) Juan Forero, « Private U.S. Operatives on Risky Missions in Colombia », New York Times,‎ (lire en ligne)
  36. La Presse Canadienne: Les trois Américains libérés en Colombie sont en bonne santé, selon des responsables
  37. (en) Erin Mulvey, « Leader of Colombian Narco-Terrorist Group Extradited to United States on Cocaine Importation Charges », Drug Enforcement Administration, (consulté le )
  38. (en) Bureau du Procureur du district sud de New York, « Top FARC Commander Sentenced to 27 Years in Prison for Conspiring to Import Tons of Cocaine into the United States » (consulté le )
  39. (es) « Niegan Extradición De 'Gafas', Uno De Los Dos Capturados En », El Tiempo, (consulté le )
  40. (en) « Two FARC members get prison for holding US hostages », Radio Netherland Worlwide, (consulté le )
  41. Betancourt rescuer wore Red Cross, BBC, 16 juillet 2008
  42. Global Humanitaria « Copie archivée » (version du 5 juillet 2007 sur Internet Archive) 17 juillet 2008
  43. « Colombia: Cristina FernĂĄndez celebrĂł la liberaciĂłn de Ingrid Betancourt »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) Agencia TĂ©lam La Voz, 2 juillet 2008
  44. (en) BBC News : Reaction to Betancourt's Release - consulté le 3 juillet 2008
  45. Ingrid Betancourt libre, les Farc en Ă©chec, Courrier international, 3 juillet 2008
  46. Rescue of Hostages from FARC Captivity. Statement by Secretary Condoleezza Rice, 2 juillet 2008
  47. « DĂ©claration de M. le PrĂ©sident de la RĂ©publique française et de la famille d'Íngrid Betancourt (Textes et vidĂ©o d'archive) », 2 juillet 2008
  48. Felicita el Presidente CalderĂłn a su homĂłlogo de Colombia por la liberaciĂłn de rehenes de las FARC, 2 juillet 2008
  49. (es) Yolimer Obelmejías Valdez, « Chåvez expresó estar "alegre" y "jubiloso" por rescate de Ingrid Betancourt », (consulté le )

Voir aussi

Liens externes

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