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Opération Sodoma

L'opération Sodoma (espagnol : Operación Sodoma) est le nom d'une opération militaire qui s'est déroulée les 22 et 23 septembre 2010. Elle fut menée conjointement par les forces militaires de Colombie et la police nationale colombienne contre la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Durant cette opération, le chef des FARC, Jorge Briceño Suárez alias Mono Jojoy, est tué. L'opération se déroula dans la municipalité de La Macarena, dans le département du Meta en Colombie.

Opération Sodoma
Informations générales
Date 22-23 septembre 2010
Lieu La Macarena
2° 47′ 15″ N, 73° 58′ 20″ O
Casus belli Capturer mort ou vivant le chef des FARC (Jorge Briceño Suárez)
Issue Victoire de l'armée colombienne, mort de Jorge Briceño Suárez
Belligérants
Colombie ColombieFARC FARC
Forces en présence
2 000 soldats400 rebelles
Pertes
2 militaires tués
3 blessés
20 guérilleros tués

Conflit armé colombien

Batailles

Années 1970
Anorí

Années 1980
Palais de justice

Années 1990

Années 2000

Années 2010

Coordonnées 2° 47′ 15″ nord, 73° 58′ 20″ ouest

Contexte

L'opération Sodoma fut une des nombreuses opérations menées contre les FARC durant le conflit armé colombien. Cette guerre civile trouve ses sources dans l'assassinat du leader libéral Jorge Eliécer Gaitán le auquel succéda une journée de manifestations, d'émeutes et de répressions violentes, appelée Bogotazo. Le Bogotazo est le premier épisode de La Violencia[1], période de grande violence entre les conservateurs et les libéraux qui a facilité l'émergence de deux groupes de guérilla marxistes : les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et l'Armée de libération nationale (ELN)[2].

Álvaro Uribe Vélez, élu pour la première fois le , puis réélu le [3], prit les rênes de la présidence de la Colombie après huit ans d'activité intense des FARC qui connurent plusieurs victoires importantes[4] : les attaques de Las Delicias en 1996, d'El Billar, de Miraflores et de Mitú en 1998[4]. Lors de la campagne présidentielle en 2002, Uribe avait déclaré « Nous avons le droit de vivre dans un pays en paix et l'obligation d'aider à y parvenir » et promit qu'il serait « le premier soldat de Colombie »[4]. Au pouvoir, il mena une politique intransigeante vis-à-vis des guérillas baptisée « sécurité démocratique », l'objectif étant de les forcer à négocier en leur infligeant des pertes militaires. Pour cela, il renforça les moyens humains et matériels de l'armée[5]. N'acceptant de négocier qu'avec les guérillas qui acceptaient de déclarer un cessez-le-feu, Uribe remporta un certain nombre de succès : la démobilisation de dizaines de milliers de membres de groupes paramilitaires, le cessez-le-feu des AUC[5], la libération d'otages comme ce fut le cas lors de l'opération Jaque[6] ou la mort de leaders des FARC tels que Raúl Reyes lors de l'opération Phénix[7].

En 2010, Álvaro Uribe ne pouvant constitutionnellement pas briguer un troisième mandat, il soutint la candidature à la présidence de son ancien ministre de la défense, Juan Manuel Santos[8] - [9], qui participa notamment aux succès des forces armées lors des opérations Phénix et Jaque en 2008[10]. Le 20 juin 2010, soit quelques jours après la victoire de l'armée colombienne durant l'opération Caméléon[11], le candidat du Partido Social de Unidad Nacional, remporta la présidentielle avec 69,05 % des voix contre 27,52 % pour le candidat du Partido Verde, Antanas Mockus[12]. L'opération Sodoma se déroula donc peu de temps après l'accession au pouvoir de Juan Manuel Santos.

Planification

Álvaro Uribe et Juan Manuel Santos avaient déjà cherché plusieurs fois à localiser et bombarder l'endroit où se cachait le chef des FARC, Jorge Briceño Suárez alias Mono Jojoy[13]. Cependant, une semaine avant le lancement de l'opération Sodoma, les militaires de haut rang se réunirent d'urgence à la base militaire de Larandia dans le département du Caquetá car la probabilité d'avoir trouvé le leader de la guérilla était très forte[13].

Du 18 au 19 septembre, le travail des services de renseignements militaire et de la police permet de définir que Jorge Briceño Suárez se situe dans la serranía de la Macarena, à 26 km au sud-ouest de la municipalité de La Uribe dans la vereda La Julia, une zone contrôlée par la guérilla[13].

Le nom de l'opération fait référence à la ville biblique maudite de Sodome (en espagnol, Sodoma)[13].

Déroulement

Elle fut menée du 22 au . 20 rebelles des FARC furent tués dans l'opération tandis que 2 soldats colombiens ont péri et 5 autres blessés[14].

Références

  1. (en) Nathaniel Weyl, Red star over Cuba : the Russian assault on the Western Hemisphere, Devin-Adair, , 222 p., p. 4-21
  2. (en) « Jorge Eliécer Gaitán (1898-1948) », United fruit historical society, (consulté le )
  3. « En Colombie, le président Uribe a été réélu dès le premier tour », Le Monde, (consulté le )
  4. Eduardo Mackenzie, Les FARC ou l'échec d'un communisme de combat : Colombie 1925-2005, Éditions Publibook, , 593 p. (ISBN 978-2-7483-1012-2), p. 517-540
  5. Nathalie Duclos, L'adieu aux armes ? Parcours d'anciens combattants, KARTHALA Editions, , 426 p. (ISBN 978-2-8111-3256-9, lire en ligne), p. 143-174
  6. « La libération de Betancourt n'a rien changé », El Tiempo traduit par le Courrier international, (consulté le )
  7. (es) « Así fue la Operación Fénix », El País, (consulté le )
  8. « Colombie : pas de 3ème mandat possible pour Uribe », Le Nouvel Observateur, (consulté le )
  9. « Le nouveau président colombien promet la continuité », L'Express, (consulté le )
  10. (es) Cecilia Orozco Tascón, « Juan Manuel Santos, personaje del año », El Espectador, (consulté le )
  11. (es) « Así se desarrolló paso a paso la Operación Camaleón », El País, (consulté le )
  12. (es) Marcela Prieto, « Reflexiones liberales : Elecciones presidenciales en Colombia 2010 », Instituto de Ciencia Politica Hernán Echavarría Olózaga (consulté le )
  13. (es) « Así fue la operación 'Sodoma' que dio muerte a 'Jojoy' », Semana, (consulté le )
  14. (es) « Murieron dos soldados de la Operación “Sodoma” », Semana,
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