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Rafael Reyes Prieto

Rafael Reyes Prieto a été un militaire, un explorateur et un homme d'État colombien, né le à Santa Rosa de Viterbo (Boyacá, Colombie) et mort le à Bogota. Il a été président de la République entre 1904 et 1909. Inspiré par la dictature de Porfirio Díaz au Mexique, il instaure un régime fondé sur le triptyque caudillisme-positivisme-capitalisme.

Rafael Reyes Prieto
Illustration.
Fonctions
Président de la République de Colombie
–
Prédécesseur José Manuel Marroquín
Successeur Ramón González Valencia
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Santa Rosa de Viterbo
Date de décès
Nationalité colombienne
Parti politique Parti conservateur colombien

Rafael Reyes Prieto
Présidents de la République de Colombie

Biographie

Chef d'entreprise

En 1884, Reyes dirige avec ses frères une entreprise privée devant exploiter la quina des jungles de l'Amazonie et l'exporter en Europe, mais elle commence à décliner : plusieurs navires à vapeur sont avariés, les colons ont été décimés par la maladie et d'autres ont émigré. De plus, ses frères Elías et Enrique sont morts du paludisme tandis que Nestor a été mangé par des cannibales de l'Amazonie. Avec la chute du prix de la quina, la société des frères Reyes disparaît.

Carrière militaire

En 1889, Reyes a 35 ans et se trouve Ă  Cali. Ayant Ă©chouĂ© dans les affaires, il entame une carrière de militaire. Le prĂ©sident Rafael Núñez fait appel Ă  lui pour participer aux nĂ©gociations visant Ă  rĂ©incorporer le Panama au territoire colombien. Officiellement, c'est le gĂ©nĂ©ral de division Miguel Montoya qui commande mais dans la pratique Reyes est Ă  la manĹ“uvre. Une expĂ©dition maritime est organisĂ©e depuis Buenaventura jusqu'Ă  Panama. Lorsque l'expĂ©dition arriva au Panama, elle rĂ©tablit les autoritĂ©s civiles et militaires et, en quelques jours, les forces amĂ©ricaines quittent l'isthme. Les troupes colombiennes obtiennent la reddition du rebelle panamĂ©en AzpurrĂ­a, et Reyes prĂ©side la cour martiale Ă  l'issue de laquelle le haĂŻtien Antoine Petricelli et le jamaĂŻquain George Davis, alias Cocobolo, sont condamnĂ©s Ă  la pendaison pour l'incendie de ColĂłn du .

Carrière politique

Le , lorsque l'assemblée constituante convoquée par Rafael Núñez est installée, Reyes y occupe un siège, mais sa participation à la rédaction de la Constitution est négligeable car Miguel Antonio Caro s'oppose à toutes les propositions que Reyes soumet. Le gouvernement charge ensuite Reyes d'une « mission confidentielle » en Europe : trouver des prêts. En 1887, il est de retour après l'échec de sa mission et Núñez le nomme ministre des Travaux publics.

En 1888, Reyes retourne à des activités privées et acquiert l'hacienda Andorra, près de Tocaima où il reconstruit sa fortune perdue par le biais de la production agricole.

En 1890, Reyes est élu sénateur et est nominé pour la vice-présidence en 1892 mais est battu. Il participe à la guerre civile de 1895, et cette même année, est nommé ministre du gouvernement par le président Miguel Antonio Caro, en dépit de leur hostilité mutuelle qui date de l'époque de la Constituante.

Quand en 1896, le nom de Reyes commence à être avancé comme possible candidat à la présidence, Caro l'envoie à Paris comme ambassadeur de Colombie pour l'écarter de la course et éviter qu'il se présente aux élections de 1898. En poste en Europe, Reyes évite ainsi d'être impliqué dans la guerre des Mille Jours.

À partir de 1902, Reyes vit au Mexique et commence à préparer sa candidature à la présidentielle.

En 1904, il est choisi par le président Marroquin pour commander une armée avec les cent mille combattants qui se sont portés volontaires dans le pays pour reprendre le Panama qui a fait sécession l'année précédente. Il est accompagné par trois généraux, Pedro Nel Ospina, Lucas Caballero et Jorge Holguín. Les forces d'intervention nord-américaines barrent la route aux troupes colombiennes et Reyes essuie une rebuffade dans les démarches qu'il entreprend avec Washington pour négocier la question de Panama. Il devient tout de même par la suite l'homme fort du Parti conservateur[1].

Le Parti national, parti conservateur colombien, le présente en 1904 pour l’élection présidentielle Rafael Reyes Prieto est élu de justesse face à un autre conservateur, Joaquin Fernando Vélez.

Présidence

Il supprime le Congrès et emprisonne les anciens députés hostiles à l'instauration de sa dictature personnelle[1]. Il applique contre les opposants une politique d'une rigueur extrême, et censure la presse[1].

Avec la fin de la guerre civile, il mène un programme de reconstruction qu'il confie à une équipe de technocrates souvent diplômés d'universités nord-américaines ou européennes. Les finances du pays sont réorganisées afin de restaurer le crédit national sur le marché international, par la réduction de la dette extérieure et la stabilisation de la monnaie. Il pratique une politique de « porte ouverte » au capital étranger, principalement américain[1].

Dans les campagnes, il soutient les intérêts des grands propriétaires terriens, souvent au prix de la dépossession des communautés indigènes[1].

Sous sa prĂ©sidence, en 1904, le dĂ©partement de Nariño est crĂ©Ă© afin de rendre hommage au PrĂ©curseur de l'indĂ©pendance colombienne. En 1905, le gouvernement de Rafael Reyes Prieto crĂ©e le Ministère des Travaux publics et des Transports. La Colombie, Ă  ce moment-lĂ , ne compte que 200 km de routes. Rafael Reyes Prieto fonde l'acadĂ©mie navale par le dĂ©cret 783 du . Ce dĂ©cret est abrogĂ©, le , par RamĂłn González Valencia, prĂ©sident de la Colombie du au . Du au , Diego Euclides de Angulo Lemos assure par intĂ©rim la prĂ©sidence de la rĂ©publique colombienne.

Exil

Il est chassé du pouvoir en 1909 sous la pression des nationalistes qui dénonçaient son projet de céder définitivement le Panama aux États-Unis. Le , Reyes se rend à Magangué (Bolívar). Il y rédige un manifeste dans lequel il déclare renoncer à la présidence et laisser le pouvoir au général Holguín, en attendant la prochaine réunion du congrès le pour élire son successeur.

Reyes décide de quitter la Colombie sans en informer quiconque et prend un bateau pour Manchester. Personne n'était au courant du départ, y compris ses amis les plus proches, et la nouvelle ne sera connue qu'une fois le bateau au large. La rumeur le croit alors parti pour les États-Unis, l'Italie ou l'Autriche. Il arrive en fait à Londres le . Sa démission est officielle le . Il vivra à travers le monde durant dix ans, ayant notamment effectué plusieurs séjours à Madrid et Paris.

Reyes ne revient dans son pays qu'en 1918, après accord du président José Vicente Concha, ayant exprimé le souhait de pouvoir mourir en Colombie et de ramener sa famille dans sa patrie.

Le vendredi , Reyes meurt des suites d'une longue infection pulmonaire.

Hommages

  • La Casa de Nariño (en français : la Maison de Nariño), la rĂ©sidence officielle du prĂ©sident de la Colombie et le siège du gouvernement, inaugurĂ©e par le prĂ©sident Rafael Reyes Prieto en 1908, expose au premier Ă©tage, dans le salon Louis XV, une peinture Ă  l'huile du gĂ©nĂ©ral Rafael Reyes ;
  • Ă€ Santa Rosa de Viterbo (Boyacá), sa ville natale, se trouve l'une des principales Ă©coles de policiers de Colombie : l'École de policiers Rafael Reyes ;
  • Rafael Reyes Prieto est enterrĂ© au Cimetière central de Bogota, l'un des plus cĂ©lèbres et plus anciens cimetières de la Colombie, qui abrite les sĂ©pultures des prĂ©sidents de la rĂ©publique colombiens ainsi que celles d'autres personnalitĂ©s.

Vie privée

Ses grands-parents étant d'ascendance castillane, José Gregorio Ambrosio Rafael Reyes Prieto est le fils d'Ambrosio Reyes Moreno, qui, veuf et père de cinq enfants, s'est remarié avec Antonia Prieto y Solano, dont il a eu quatre fils : Enrique, María, Rafael et Néstor. Ambroise est mort lorsque le fils aîné de son second mariage, Enrique, avait cinq ans.

En 1873, Reyes tombe amoureux de Sofía de Angulo y Lemus, fille de Miguel Wenceslao Angulo et d'Antonia Lemos Lagarcha, appartenant à la haute société de Popayán. Il l'épouse en 1877. De cette union naissent six enfants : Rafael, Enrique, Amalia, Nina, Sofía et Pedro Ignacio. Veuf en 1898, Rafael Reyes refuse de se remarier par amour et respect de ses filles.

Références

(es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Rafael Reyes Prieto » (voir la liste des auteurs).
  1. Leslie Manigat, L'Amérique latine au XXe siècle : 1889-1929, Éditions du Seuil, , p. 113-115

Voir aussi

Bibliographie

  • (es) Eduardo Lemaitre, Rafael Reyes, Intermedio Editores, , 285 p. (lire en ligne)
  • (es) Flaminio Santisteban GĂłmez, Ideas polĂ­ticas y realizaciones de Rafael Reyes, Cámara de representantes, , 102 p. (lire en ligne)
  • (es) Carmenza Olano Correa, Rafael Reyes y la apertura, Thalassa Editores, , 57 p. (lire en ligne)
  • (es) Mario H. Perico RamĂ­rez, Reyes: de cauchero a dictador, Universidad PedagĂłgica y TecnolĂłgica de Colombia, , 524 p. (lire en ligne)
  • (es) Rafael Reyes, Memorias de Rafael Reyes, 1850-1885, Fondo Cultural Cafetero, , 303 p. (lire en ligne)
  • (es) Ricardo Motta Vargas, Ordenamiento territorial en el quinquenio de Rafael Reyes, Ediciones Doctrina y Ley Ltda., , 150 p. (lire en ligne)
  • (es) Alberto Mayor Mora, « Rafael Reyes », Revista Credential Historia no 109
  • (es) « General Rafael Reyes Prieto », wsp.presidencia.gov.co

Articles connexes

Liens externes

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