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Boyacá

Boyacá est un des 32 départements de la Colombie situé dans la région des Andes au centre-est du pays. Sa création remonte à la réforme constitutionnelle de la Confédération grenadine le 22 mai 1858 sous le nom d'État souverain de Boyacá. La superficie actuelle est similaire à celle de l'île de Sardaigne en Italie.

Boyacá
Blason de Boyacá
Blason
Drapeau de Boyacá
Drapeau
Administration
Pays Drapeau de la Colombie Colombie
Capitale Tunja
Gouverneur José Rozo Millán
DĂ©mographie
Gentilé Boyacense
Population 1 210 982 hab.[1] (2005)
DensitĂ© 52 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 5° 45′ nord, 73° 06′ ouest
Superficie 2 318 900 ha = 23 189 km2
Divers
Devise Boyacá, deber de todos
Localisation
Localisation de Boyacá
Liens
Site web http://www.boyaca.gov.co/

    Toponymie

    Le nom « Boyacá » provient de Bojaca qui signifie en langue chibcha "Région de la cape royale" ou "Près du Cacique", qui dérive des mots boy (manteau, couverture) et ca (proche)[2].

    Le nom populaire est « la terre qui étend ses bras » en raison de la forme particulière du territoire[3].

    GĂ©ographie

    Carte topographique de Boyacá.

    Le dĂ©partement de Boyacá est situĂ© au centre du pays. Il est bordĂ© au nord par les dĂ©partements de Santander, Norte de Santander ainsi que par le Venezuela, Ă  l'est par les dĂ©partements d'Arauca et Casanare, au sud-ouest par celui de Cundinamarca et Ă  l'ouest par celui d'Antioquia. Ses principales villes sont Tunja, Duitama et Sogamoso, toutes trois ayant plus de 100 000 habitants.

    Le territoire présente une grande diversité de régions naturelles : la vallée du río Magdalena à l'ouest, la cordillère Orientale, la région des paramos au centre et les llanos de l’Orénoque à l'est.

    Deux parcs nationaux protègent près de 517,5 km2 dans les rĂ©gions montagneuses, le parc national naturel de Pisba et le sanctuaire de faune et de flore d'Iguaque.

    Climat

    Le dĂ©partement de Boyacá prĂ©sente tous les types de climats, avec des tempĂ©ratures de moins de 0 °C dans la Sierra Nevada del Cocuy (5 400 m) et le Paramo de Pisba (4 000 m), et de 35 °C dans les vallĂ©es (500 m). Les alizĂ©s venus du sud-est apportent de l'air humide depuis la rĂ©gion amazonienne Ă  l'origine des pluies des mois de juillet et aoĂ»t[4].

    Histoire

    Période précolombienne

    Les premiers habitants du territoire de Boyacá sont prĂ©sents depuis 12 000 ans[5]. Vers le 500 av. J.-C., le peuple muisca occupe la rĂ©gion. Ă€ l’arrivĂ©e des Espagnols les caciquats existants Ă©taient Hunza, Tundama et Sogamoso (ou Sugamuxi), des populations tournĂ©es vers l’agriculture, l’exploitation minière et le textile.

    PĂ©riode coloniale

    Au XIXe siècle, le territoire devint la province de Tunja, un pôle économique important de la colonisation espagnole en Amérique[6].

    Guerres d'indépendance

    Monument aux Lanciers, érigé en l'honneur de la bataille du Pantano de Vargas.

    Boyacá déclare son indépendance le 10 décembre 1813. Cependant à l'époque du Régime de terreur en 1816, la province fut récupérée par l'Empire espagnol. En 1819, le Boyacá fut le centre historique de la libération de la Grande Colombie par Bolivar, qui y a mené des batailles décisives contre l'armée espagnole, notamment celles du Pantano de Vargas et de Boyacá.

    XIXe et XXe siècles

    À partir de 1853 Boyacá devient l'État fédéral de Boyacá au sein de la Confédération grenadine, puis l'État souverain de Boyacá au sein des États-Unis de Colombie. Il regroupe alors l'équivalent des actuels départements de Boyacá, Casanare et Arauca.

    En 1886, à la faveur d'une nouvelle constitution, Boyacá devient l'un des départements de la République de Colombie[7].

    En 1911 est créée la Comisaría Especial de Arauca, avec la ville d'Arauca pour capitale, qui devient en 1955 Intendencia Nacional. L'Arauca est séparé de Boyacá en 1960 et intégré au département de Meta.

    En 1973, les municipalités de la vallée de l'Orénoque se sont regroupées au sein de l'Intendencia de Casanare, un territoire sous statut spécial qui devient un nouveau département en 1991.


    Organisation territoriale

    Les 123 municipalitĂ©s du dĂ©partement de Boyacá sont regroupĂ©es dans deux districts d’administration spĂ©ciale et 13 provinces. Dans la liste ci-dessous, les chefs-lieux de province sont indiquĂ©s en gras.

    Provinces de Boyacá
    Municipalités de Boyacá

    Économie

    L’économie est très diversifiée : l’agriculture, l’élevage, la pêche, le tourisme, l’industrie, les artisanats, l’extraction de pétrole et l’industrie minière, en particulier les émeraudes. Les artisanats s’élaborent en Ráquira, Moniquirá et Cerinza. Le tourisme est développé à Monguí, Villa de Leyva, Cocuy et Moniquirá, laquelle est renommée comme la ville sucrée de Colombie[8] grâce à l’industrie du bocadillo, un petit gâteau élaboré à partir de gelée de goyave.

    Le département compte d'importantes réserves de charbon et d'émeraudes et est le plus touché du pays par les accidents miniers. En 2021, 130 personnes ont perdu la vie dans des accidents miniers[9].

    Transports

    L'autoroute moderne BTS (Briceño-Tunja-Sogamoso) connecte la capitale du pays, Bogota, avec le chef-lieu et les principales villes du département, avec des trajets qui durent en moyenne deux heures. L'autoroute permet aussi un accès rapide à l'aéroport international El Dorado de Bogotá. Le département compte deux aéroports régionaux en service. Le plus important, est l'aéroport Alberto Lleras Camargo, localisé à Sogamoso et le deuxième se trouve près du petit village touristique de Villa de Leyva.

    Les autoroutes secondaires permettent des trajets régionaux vers tout le département notamment à l'ouest Chiquinquirá et Puerto Boyacá, au nord vers les hautes montagnes et à l'est vers la laguna de Tota et les Llanos. Le système ferroviaire est administré par FENOCO (compagnie de Chemins de fer du nord de la Colombie) mais ne transporte actuellement que des marchandises. Les principales lignes de bus au départ de Bogotá font les trajets à Tunja, Duitama, Sogamoso, Chiquinquirá et Puerto Boyacá, des villes qui sont desservies par des petites compagnies et où il est possible de trouver des billets pour faire des trajets régionaux. Ces villes-là ont toutes des systèmes de bus urbain.

    DĂ©mographie

    Évolution de la population du département de Boyacá (source : DANE[10])
    1985 1990 1995 2000 2005
    1 137 6101 175 9991 204 9341 234 6911 255 311

    Selon le recensement de 2005, la population du département de Boyacá est composée de 98 % de Blancs et de Métis hispano-amérindiens, principalement des peuples Caraïbes, Chibchas, Muzos, Laches et Tunebos, de 1,4 % d'Afro-Colombiens et de 0,5 % d'Amérindiens (peuple Tunebo)[11].

    Le chromosome Y en hommes de Cundinamarca et Boyacá a une origine génétique européenne-espagnole (85 %) tandis que l'ADN mitochondrial des femmes est majoritairement indigène (90 %) du type muisca. 85 % de la population a des origines hispano-chibcha et le restant est européen ou amérindien.

    Culture

    Dans tout le département les éléments culturels mélangent les traditions des peuples amérindiens qui habitaient la région, avec les coutumes imposées par les Espagnols durant la colonisation.

    Langues

    L’espagnol est la langue officielle et parlée dans tout le territoire. Les communautés du nord du département parlent aussi le tunebo central (Uwa'ca), la langue du peuple U'wa. Il s'agit d'une langue de la famille des langues chibchanes reconnue par l’État colombien comme étant officielle dans le territoire. Le peuple millénaire U'wa est soutenu depuis l'année 2000 par l’ICRA International dans des programmes de terrain.

    Références

    1. (es) Censo General 2005 — Boyacá [PDF], DANE.
    2. Departamento de Boyacá, Historia
    3. http://www.enciclopediacolombiana.com/articulos/geografia/departamentos/boyaca/simbolos/himno.php?id=54 Hymne du département de Boyacá (en espagnol)
    4. (es) Gobernación de Boyacá — Aspectos Geográfícos, sur www.boyaca.gov.co
    5. (es) Ocampo LĂłpez, Javier (1983), Historia del pueblo boyacense: de los orĂ­genes paleoindĂ­genas y mĂ­ticos a la culminaciĂłn de la independencia, p. 19.
    6. (es) Ocampo López, Javier (1977), Identidad histórico-cultural del pueblo boyacense, El pueblo boyacence y su folclor, Tunja: Corporación de promoción cultural de Boyacá. Disponible URL último acceso el 03/09/2008.
    7. (es) Constitución política de Colombia de 1886, Bibliothèque virtuelle Miguel de Cervantès.
    8. (es) Moniquirá, Ciudad Dulce de Colombia, sur www.moniquira.net
    9. « Colombie : au moins 10 morts et cinq disparus dans un accident de mine », sur Le Figaro,
    10. (es) Site du DĂ©partement Administratif National de la Statistique DANE).
    11. (es) Censo General 2005 — La visibilidad estadística de los grupos étnicos[PDF], p. 29-30 sur le site du DANE

    Liens externes

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