RĂo Magdalena
Le Magdalena est le fleuve le plus important de Colombie. Il coule dans une large vallée entre les cordillères Centrale et Orientale des Andes colombiennes, en direction du nord à travers tout le pays.
Magdalena | |
Vue du Magdalena. | |
Le rĂo Magadalena et son bassin. | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 1 558 km |
Bassin | 259 000 km2 [1] |
DĂ©bit moyen | 7 300 m3/s (embouchure) |
RĂ©gime | pluvial |
Cours | |
Source | lac de Magdalena |
· Localisation | Nœud d'Almaguer |
· Altitude | 3 685 m |
· Coordonnées | 2° 01′ 00″ N, 76° 25′ 46″ O |
Embouchure | la Mer des CaraĂŻbes |
· Localisation | près de Barranquilla |
· Altitude | 0 m |
· Coordonnées | 11° 06′ 09″ N, 74° 51′ 05″ O |
GĂ©ographie | |
Pays traversés | Colombie |
Étymologie
Le nom de la rivière est lié à sa découverte dans le cadre de la colonisation espagnole. Son découvreur, Rodrigo de Bastidas, et ses hommes arrivent le avec leurs navires à l'embouchure[2] - [3]. Comme c'était la coutume à cette époque, ils ont nommé les rivières et les lieux d'après un saint, celui du étant Marie de Magdala (Marie-Madeleine).
Le nom espagnol complet du Magdalena est Rio Grande de la Magdalena, ce qui signifie « grande rivière de la (Marie-)Madeleine ».
Les Indiens utilisent des noms diffĂ©rents. Les Indiens CaraĂŻbes appellent le cours infĂ©rieur du Magdalena Caripuana RĂo, ce qui signifie « grandes eaux ». Certaines tribus indiennes de la partie supĂ©rieure l'appellent Guacacallo pour « rivière des tombes »[2].
GĂ©ographie
Le Magdalena naĂ®t au sud-ouest de la Colombie, dans les Andes, plus spĂ©cĂfiquement dans l'axe central du Massif colombien (le Massif colombien, appelĂ© Ă©galement Nudo de Almaguer (nĹ“ud d'Almaguer), est un ensemble montagneux des Andes colombiennes qui couvre les dĂ©partements de Cauca et de Nariño ; au sud se trouve le NĹ“ud de los Pastos et au nord se dĂ©tachent les Cordillères Centrale et Orientale). Le fleuve naĂ®t aux environs de la Laguna de la Magdalena dans le Páramo de las Papas sur le territoire du dĂ©partement de Huila.
Il traverse tout le pays du sud au nord, parcourant quelque 1 540 km entre les Cordillères Centrale et Orientale des Andes colombiennes, formant une vallée qui constitue une grande voie de communication et qui aboutit à la mer des Caraïbes.
Sa longueur est de 1 558 kilomètres dont 1 230 sont navigables à des degrés divers. Le fleuve est la principale voie fluviale de Colombie.
Le principal secteur navigable de 990 km, s'étend du port de Barranquilla (département d'Atlántico) jusqu'à la ville de Honda (Tolima). En amont, au-delà des rapides de Honda, il est à nouveau navigable sur 240 km, spécialement dans le secteur appelé Valle del Magdalena Medio.
Le fleuve se jette dans la mer des Caraïbes (mer des Antilles, Océan Atlantique) à Bocas de Ceniza, près de Barranquilla (département d'Atlántico), sixième port maritime de Colombie. À son embouchure, située à 22 km de la ville de Barranquilla, on a effectué de grands travaux d'ingénierie. L'estuaire du fleuve a été modifié et allongé vers la mer par des avant-becs qui permettent de maintenir le tirant d'eau nécessaire pour l'entrée des bateaux de grande taille. Ces travaux ont été rendus nécessaires du fait que le fleuve dépose deux millions de mètres cubes de sédiments par an.
Le bassin du fleuve s'étend sur plus ou moins 250 000 km2. C'est aussi au niveau de sa partie moyenne (Magdalena Medio) qu'est située la grande réserve d'hydrocarbures du pays.
Affluents
L'affluent principal du Magdalena est le Cauca, mais il a d'innombrables autres affluents tout au long de son parcours. Ses affluents ayant titre de rivière sont plus de cinq cents, Ă quoi s'ajoutent quelque deux mille ruisseaux. Outre le Cauca, les principaux affluents sont le rĂo Cesar et le rĂo Bogotá (ou rĂo Funza).
Hydrométrie - Les débits à Calamar
Le débit du Magdalena a été observé pendant dix-neuf ans (1971-1990) à Calamar, localité située à une centaine de kilomètres de l'embouchure du fleuve dans la mer des Caraïbes[1].
À Calamar, le débit annuel moyen ou module observé sur cette période a été de 7 243 m3/s pour une surface prise en compte de 257 438 km2, soit la quasi-totalité du bassin versant du fleuve.
La lame d'eau écoulée dans son bassin versant atteint ainsi le chiffre de 888 millimètres par an, ce qui doit être considéré comme élevé, voire très élevé.
Le Magdalena est un cours d'eau abondant en toutes saisons et généralement bien régulier. Son régime est de type pluvial. Il présente deux saisons de hautes eaux, et deux étiages annuels.
Les hautes eaux principales se déroulent d'octobre à décembre inclus. Dès le mois de janvier, le débit de la rivière baisse rapidement, ce qui mène presque sans transition à l'étiage principal qui a lieu de février à avril. En mai les débits remontent vers un second sommet qui a lieu en juillet-août. Cette période est suivie d'une nouvelle baisse — beaucoup moins marquée — en septembre-octobre.
Le débit moyen mensuel observé en mars (minimum d'étiage) atteint 4 184 m3/s, soit à peine 2,5 fois moins que le débit moyen du mois de novembre (10 290 m3/s), ce qui témoigne de la faible amplitude des variations saisonnières.
Sur la période d'observation de dix-neuf ans, le débit mensuel minimal observé a été de 1 800 m3/s, tandis que le débit mensuel maximal s'est élevé à 13 500 m3/s.
Faune
Poissons
Le bassin du rĂo Magdalena, qui inclut le rĂo Cauca et d'autres affluents, abrite de nombreuses espèces de poissons. En 2008, 213 espèces de poissons sont recensĂ©es[4]. Depuis, plusieurs nouvelles espèces ont Ă©tĂ© dĂ©crites dans le bassin telles que cinq Hemibrycon en 2013[5], deux Ancistrus en 2013[6] et un Farlowella en 2014[7]. Parmi les espèces les plus connues du bassin, peuvent ĂŞtre citĂ©es Caquetaia umbrifera, Ctenolucius hujeta, Geophagus steindachneri, Ichthyoelephas longirostris, Panaque cochliodon, Pimelodus blochii, Potamotrygon magdalenae, Prochilodus magdalenae, Pseudoplatystoma magdaleniatum et Salminus affinis. Environ 55 % des espèces de poissons du bassin du rĂo Magdalena sont endĂ©miques[8]. Quatre genres sont Ă©galement endĂ©miques Ă ce bassin : Centrochir, Eremophilus, Carlastyanax et Genycharax[8].
Autres animaux
Le rĂo Magdalena et sa vallĂ©e comptent divers Ă©cosystèmes, tels que les páramos au niveau de sa source, des forĂŞts sèches dans la partie supĂ©rieure de sa vallĂ©e, des forĂŞts humides dans son cours moyen, ainsi que des marais et des zones humides dans son cours infĂ©rieur[9]. Le caĂŻman Ă lunettes, l'iguane vert et le pĂ©lican brun sont abondants dans ces Ă©cosystèmes, mais d'autres espèces animales comme le lamantin des CaraĂŻbes, la Conure versicolore, le crocodile amĂ©ricain, Trachemys callirostris, Podocnemis lewyana, Mesoclemmys dahli et la Tortue charbonnière Ă pattes rouges sont en danger d'extinction[10].
Les hippopotames de Pablo Escobar sont considérés comme une espèce envahissante qui perturbe ou déplace les espèces natives de la faune colombienne[11], telles que la loutre ou le lamantin, ce dernier étant déjà en voie d'extinction[12]. En effet, entre 1982 et 1984, le narcotrafiquant Pablo Escobar fait importer dans son hacienda Nápoles, en Colombie, quatre hippopotames en provenance d'un zoo de Californie[12] : un mâle et trois femelles[13] - [14]. Après la mort d'Escobar en 1993, le ranch est saisi et les animaux sont répartis dans des zoos colombiens. Seuls les hippopotames continuent à vivre en liberté, personne n'en voulant[15] - [16]. Or, il s'avère que les hippopotames y prolifèrent, s'étant adaptés au paysage colombien en raison d'une abondance de nourriture et d'une absence de prédateur[11].
Voir aussi
Notes et références
Références
- (en) UNESCO - Le Magdalena - Station de Calamar
- (es) Nuestro Rio, sur fs03eja1.cormagdalena.com.co
- (de) Terra X - Die Geister vom Fluß der Gräber, ZDF/ZDF E., 2004, S. 8-33
- Maldonado-Ocampo; Vari; and Usma (2008). Checklist of the Freshwater Fishes of Colombia. Biota Colombiana 9: 143–237.
- Román-Valencia; Ruiz; Taphorn; Mancera-Rodriguez; and GarcĂa-Alzate (2013). Three new species of Hemibrycon (Characiformes: Characidae) from the Magdalena River Basin, Colombia. Rev Biol Trop. 61(3): 1365-1387.
- Taphorn; Armbruster; Villa-Navarro; and Ray (2013). Trans-Andean Ancistrus (Siluriformes: Loricariidae). Zootaxa 3641(4): 343–370.
- Ballen; and Mojica (2014). A new trans-Andean Stick Catfish of the genus Farlowella Eigenmann & Eigenmann, 1889 (Siluriformes: Loricariidae) with the first record of the genus for the rĂo Magdalena Basin in Colombia. Zootaxa 3765(2): 134–142.
- Freshwater Ecoregions of the World: Magdalena - Sinu. Retrieved 12 August 2014.
- (en) « Magdalena Valley dry forests » (consulté le )
- (es) « CUIDEMOS NUESTRO RÍO MAGDALENA » [archive du ] [PDF] (consulté le )
- (es) « Las autoridades colombianas deciden castrar a los hipopótamos del narcotraficante Pablo Escobar », El Periódico, Barcelone,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « La vie de rêve des hippopotames de Pablo Escobar », Sciences et Avenir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Los hipopótamos de Pablo Escobar están sueltos y son peligrosos », La Voz,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Brian Clark Howard, « Pablo Escobar's Escaped Hippos Are Thriving in Colombia », National Geographic,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Alexis Morel et Zoé Berri, « En Colombie, les hippopotames se multiplient », France Info,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Colombie: que faire des hippopotames de Pablo Escobar ? », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).