Antioquia
Antioquia est l'un des trente-deux départements de Colombie ; il est situé dans le nord-ouest du pays.
Antioquia | |
Blason |
Drapeau |
Barrage de Guatapé-Peñol et Piedra del Peñol | |
Administration | |
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Pays | Colombie |
Capitale | MedellĂn |
Gouverneur | AnĂbal Gaviria (2020-2023) |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Antioqueño/a |
Population | 5 601 507 hab.[1] (2005) |
Densité | 89 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 6° 41′ 00″ nord, 75° 34′ 00″ ouest |
Superficie | 6 286 900 ha = 62 869 km2 |
Divers | |
Devise | Antioquia piensa en grande |
Localisation | |
Toponymie
Le département d’Antioquia tire son nom de celui de sa première capitale, fondée en 1541 : Antioquia, ou Santa Fé de Antioquia, selon les époques et les habitudes.
Si certains soutiennent qu’Antioquia provient d’un mot indigène signifiant « montagne d’or », cette assertion n'a Ă©tĂ© confirmĂ©e par aucune Ă©tude sur les langues indiennes de la rĂ©gion[2]. L’origine du nom d’Antioquia fait en rĂ©alitĂ© peu de doutes : la Colombie, contrairement au PĂ©rou, a conservĂ© peu de toponymes autochtones (Zipaquirá, Maicao...). Les conquistadors et les crĂ©oles, pour nommer les villes et villages qu’ils fondaient, ont le plus souvent puisĂ© dans cinq sources : caractĂ©ristiques du lieu (JardĂn, ValparaĂso...) ; noms de saints ou religieux (souvent assorti d'une prĂ©cision : Santiago de Cali, El Carmen de Viboral…) ; patronymes de fondateurs, de grands personnages, de hĂ©ros de l'indĂ©pendance (DonmatĂas, Girardota…) ; de toponymes espagnols (MedellĂn, Cartagena...) ; noms provenant de l’histoire antique, et en premier lieu de l’histoire sainte (Palestina, Jericó…)[3].
Les fondateurs de Santa Fé de Antioquia ont probablement usé de la forme castillane de l’Antiókheia antique (Antioche), ville et province importante des premiers temps du christianisme : nommée ainsi par Séleucos Ier Nicator, fondateur de la ville, du royaume et de la dynastie seleucides, en l'honneur de son père Antiochos de Macédoine, c'est le premier foyer chrétien non juif, comme l'indiquent les Actes des Apôtres.
Le nom d’Antiochos lui-même est lui-même dérivé du grec ancien ἔχω / ékhō, « prendre, diriger », et au-delà , de l’indo-européen commun *seǵʰ- (avoir, posséder, victoire - cf. le gaulois Segovia, le latin Segesta, l’allemand Sieg)[4].
Histoire
Deux grands familles linguistiques habitèrent ces terres Ă l’époque prĂ©-hispanique : les Chibchas et les CaraĂŻbes. Ces derniers arrivèrent depuis le BrĂ©sil et obligèrent les Chibchas Ă se replier dans la montagne. Lors de l'arrivĂ©e des Espagnols, ce territoire Ă©tait peuplĂ© par divers groupes descendant de ces deux familles ; parmi eux les CatĂos, les Nutabaes et les Tahamies formaient les groupes les plus importants. MĂŞme si les indigènes Ă©taient nombreux et si leur bravoure et leurs coutumes guerrières Ă©taient reconnues, ils furent dominĂ©s par les ibĂ©riques dans le processus de conquĂŞte et de colonisation. Des affrontements très violents se produisirent et les indigènes furent nombreux Ă se suicider plutĂ´t que d'accepter la soumission.
En 1541, Jorge Robledo quitta Anserma pour une exploration vers le nord de la rive droite du rĂo Cauca et, en compagnie de ses hommes, il fonda la ville d’Antioquia ; celle-ci fut reconstruite un an plus tard par Juan Cabrera du cĂ´tĂ© ouest du fleuve, et en 1587 par Gaspar de Rodas Ă l'emplacement qu’elle occupe maintenant. Elle reçut alors le nom de Santa FĂ© d’Antioquia et s’érigea comme la nouvelle capitale de la province d’Antioquia, titre qu'elle a conservĂ© jusqu’en 1826, date Ă laquelle il a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© Ă MedellĂn.
L'Antioquia a été durement marqué par le conflit entre l’État et les guérillas de gauche. Il est le département colombien à présenter le plus grand nombre de « faux positifs » (civils victimes d'exécutions extrajudiciaires par l'armée) avec environ 25 % des 6 400 cas recensés entre 2002 et 2008 dans le pays[5].
En , le gouvernement colombien demande Ă l'Institut gĂ©ographique AgustĂn Codazzi (officiellement chargĂ© de la cartographie du pays) de suspendre la publication de sa nouvelle carte du dĂ©partement de ChocĂł car elle contient les villes de BelĂ©n de Bajirá, Nuevo Oriente, Macondo et Blanquicet qui appartiennent historiquement au dĂ©partement d'Antioquia[6].
GĂ©ographie
Le dĂ©partement d'Antioquia se situe dans le nord-ouest de la Colombie, Ă la limite entre la zone cĂ´tière et les montagnes. Il s'Ă©tend des Andes jusqu'Ă la mer des CaraĂŻbes, en traversant les Andes colombiennes. Il possède une frontière avec neuf autres dĂ©partements : au nord avec les dĂ©partements de CĂłrdoba et Sucre, Ă l'ouest avec le dĂ©partement du ChocĂł, au sud avec le Caldas, le Risaralda et le Cundinamarca, et Ă l'est avec Santander, BolĂvar et Boyacá.
Le département couvre une superficie de 62 869 km2, dont une grande partie montagneuse.
Son point culminant est le Páramo de Frontino (4 080 m), les autres sommets importants étant le Farallones del Citará (3 900 m) et les Cerros plateados (3 700 m).
Population
Le département compte 5 377 854 habitants, soit une densité de 78 habitants par kilomètre carré.
Les langues pratiquées sont l'espagnol et plusieurs dialectes indigènes.
Principales villes
Classement des principales villes du département selon le recensement de 2016.
Sous-régions
Nord
SituĂ©e sur la chaĂ®ne centrale des Andes, cette province riche en lait, eau et vĂ©gĂ©tation comprend dix-sept municipalitĂ©s : Angostura, Belmira, Briceño, Campamento, Carolina del PrĂncipe, Don MatĂas, EntrerrĂos, GĂłmez Plata, Guadalupe, Ituango, San AndrĂ©s de Cuerquia, San JosĂ© de la Montaña, San Pedro de los Milagros, Santa Rosa de Osos, Toledo, Yarumal, et Valdivia.
Nord-est
Cette province, qui s’étend sur les versants orientaux de la chaĂ®ne centrale de la cordillère des Andes et sur 8 544 km2 de superficie, comprend dix municipalitĂ©s : Amalfi, AnorĂ, Cisneros, Remedios, Santo Domingo, San Roque, Segovia, VegachĂ, YalĂ et YolombĂł.
Ouest
L'ouest du dĂ©partement est situĂ© entre les chaĂ®nes occidentale et centrale ; cette province comprend dix-huit municipalitĂ©s : AbriaquĂ, Anzá, Armenia, Buriticá, Cañasgordas, Dabeiba, EbĂ©jico, Frontino, Giraldo, Heliconia, Liborina, Olaya, Peque, Sabanalarga, San JerĂłnimo, Santa Fe de Antioquia, Sopetrán et Uramita.
Est
L’est du dĂ©partement d’Antioquia comprend vingt-trois municipalitĂ©s : Abejorral, AlejandrĂa, Argelia, Cocorná, ConcepciĂłn, El Carmen de Viboral, El Peñol, El Retiro, El Santuario, Granada, Guarne, GuatapĂ©, La Ceja, La UniĂłn, Marinilla, Rionegro, Nariño, San Carlos, San Francisco, San Luis, San Rafael, San Vicente et SonsĂłn.
Sud-ouest
Le sud-ouest antioquien comprend vingt-quatre municipalitĂ©s : Amagá, Andes, AngelĂłpolis, Betania, Betulia, Caicedo, Caramanta, Ciudad BolĂvar, Concordia, Fredonia, Hispania, JardĂn, JericĂł, La Pintada, Montebello, Pueblorrico, Salgar, Santa Bárbara, Támesis, Tarso, TitiribĂ, Urrao, ValparaĂso, et Venecia.
Uraba
Située dans le nord-ouest, l'Uraba est la principale zone de production bananière de Colombie ; elle comprend onze municipalités regroupées en trois zones :
- zone nord : Arboletes, NecoclĂ, San Juan de Urabá et San Pedro de Urabá, avec des terres consacrĂ©es Ă l’élevage ;
- zone centrale : Apartadó, Carepa, Chigorodó et Turbo ; c’est là que l'on trouve l'activité agricole la plus importante ;
- zone sud : MurindĂł, Mutatá et VigĂa del Fuerte, riche en biodiversitĂ© et en jungle naturelle.
Bas Cauca
Il comprend les municipalitĂ©s de Caucasia, El Bagre, NechĂ, Tarazá, Cáceres et Zaragoza.
Les habitants du Bas Cauca se consacrent principalement aux activités minières, qu’ils complètent avec l’élevage des bêtes, la pisciculture et dans une moindre mesure avec la culture du riz et du sorgho.
Magdalena-Moyen
Elle comprend les municipalitĂ©s de YondĂł, Puerto BerrĂo, Maceo, CaracolĂ, Puerto Nare et Puerto Triunfo.
C’est une province très jeune, car trois de ses municipalitĂ©s ont Ă©tĂ© fondĂ©es au XXe siècle Ă la suite de la construction de la voie ferrĂ©e d’Antioquia entre MedellĂn et Puerto BerrĂo au Magdalena Moyen.
Vallée d’Aburrá
EntourĂ©e de montagnes et traversĂ©e par le fleuve MedellĂn, la vallĂ©e d’Aburrá, oĂą se situe MedellĂn, la capitale du dĂ©partement, comprend aussi neuf autres municipalitĂ©s : Barbosa, Bello, Caldas, Copacabana, Envigado, Girardota, ItagĂĽĂ, La Estrella et Sabaneta.
Appellations
Ce sont les noms sous lesquels on distingue les différentes municipalités du département. Ils dépendent des événements ou tendances qui se passent dans cette zone.
Note : toutes les municipalités ne sont pas incluses ; le département compte 125 municipalités.
- Abejorral est "la terre de cent hommes" parce que la plupart des gouvernants en Ă©taient issus ;
- AbriaquĂ, "aquarelle naturelle" ;
- AlejandrĂa, "la perle du nord" ;
- Andes, "villages des rĂŞves" ;
- AngelĂłpolis, "terre des anges" ;
- Angostura, "sanctuaire du Père Marianito" ;
- AnorĂ, "cime de l’art sur une montagne d’or" ;
- Anzá, "terrasse sur le fleuve Cauca" ;
- Apartadó, "empire de richesse bananière" ;
- Argelia, "villa immortelle" ;
- Armenia, "petit et ordonné" ;
- Barbosa, "district avec un goût d'ananas" ;
- Bello, "ville des artistes" ;
- Belmira, "empire Ă©cologique" ;
- Betania, "la perle de la cithare" ;
- BolĂvar ou Ciudad BolĂvar, "terre des ancĂŞtres" ;
- Buriticá, "labyrinthe agréable" ;
- Caldas est connue comme "le ciel rompu" parce que c'est dans la vallée d’Aburrá qu'il pleut le plus ;
- Campamento, "peuple panelier" (de panela) ;
- CaracolĂ, "trĂ©sor digne d’être connu" ;
- Caramanta, "capitale du poncho" ;
- Carepa, "municipalité modèle d’Urabá"
- Carolina del PrĂncipe, "jardin colonial" ;
- ConcepciĂłn, "terre de JosĂ© MarĂa CĂłrdova" ;
- Copacabana, "fondatrice des peuples ;
- Don MatĂas est appelĂ©e "la Rome paysanne" pour le nombre de vocations sacerdotales parmi sa population ;
- El Carmen de Viboral, berceau de la céramique artisanale ;
- El Peñol est "le phénix" parce que la ville originale a été inondée lors de la construction d'un barrage hydroélectrique ;
- El Santuario, "terre de liberté" ;
- EntrerrĂos, "la Suisse colombienne" ;
- Frontino, "ville douce" ;
- Gómez Plata, "terre de la cordialité" ;
- Granada, "village de places" ;
- Guadalupe, "lumière entre les montagnes" ;
- Guatapé, "paradis touristique" ;
- Heliconia, "village de selle" ;
- Hispania, "terre des savants" ;
- ItagĂĽĂ, "capitale industrielle" ;
- Jericó, "Athènes du sud-ouest" ;
- La Estrella, "ville verte" ;
- La Pintada, "le meilleur coin" ;
- La UniĂłn, "empire panelier" ;
- Liborina, "villages des parcs" ;
- Marinilla, "l’Esparta colombienne" ;
- MedellĂn, "ville de l'Ă©ternel printemps" ;
- Montebello, "peuple instruit" ;
- Murindó, "synonyme de supération" ;
- Mutatá, "vallée des pierres" ;
- Nariño, "balcon d’Antioquia" ;
- NecoclĂ, "ville historique" ;
- Olaya est "gentil comme la violette" ;
- Peque, "vraie capitale de la montagne" ;
- Remedios, "village ancestral" ;
- Rionegro, "berceau de la démocratie" ;
- Sabaneta, "petite vallée de charme" ;
- Salgar, "le petit MedellĂn" ;
- San Andrés de Cuerquia, "paysage de paix et d'écologie" ;
- San Carlos, "ville lumière" ;
- San Francisco, "balcon du Magdalena" ;
- San José de la Montaña, "paradis vert du nord de l'Antioquia" ;
- San Luis, "perle verte" ;
- San Pedro de los Milagros est "la Sixtine d’Antioquia" ;
- San Rafael, "capitale hydroélectrique de la Colombie" ;
- San Vicente, "capitale de la “cabuya”" (agave) ;
- Santa Bárbara, "balcon des beaux paysages" ;
- Santa Rosa de Osos est la "ville Ă©ternelle" ;
- Santo Domingo, "berceau du costumbrismo" ;
- Segovia, "village fait en or" ;
- Sonsón, "terre de l’espoir" ;
- TitiribĂ, "terre des mineurs" ;
- Toledo, "peuple de titans" ;
- Turbo, "terre des crabes et des bananes" ;
- Uramita est "le berceau du développement agro-communautaire" ;
- Valdivia, "village sans place" ;
- ValparaĂso, "empire touristique et bovin" ;
- VegachĂ, "peuple avec un goĂ»t de miel" ;
- Venecia, "avant-jardin du sud-ouest" ;
- VigĂa del Fuerte, "balcon du fleuve Atrato" ;
- YalĂ, "ville des trois collines" ;
- Yarumal, "la sultane du nord" ;
- YolombĂł, "terre de la marquise".
Liens externes
Références
- (es) Censo General 2005 — Antioquia [PDF], DANE.
- (es) Eduardo Zuleta, « Sobre la palabra Antioquia », Repertorio histórico - Organo de la Academia antioqueña de historia,‎ (lire en ligne)
- (es) Olga Chesnokova, « Toponimia latinoamericana: un enfoque semiótico », Forma y Función, vol. 24, no 2,‎ , p. 11–24 (ISSN 2256-5469, lire en ligne, consulté le )
- « Indo-European Etymological Dictionary - Indogermanisches Etymologisches Woerterbuch (J. Pokorny) », sur academiaprisca.org (consulté le )
- « Plus de 6400 exécutions extra-judiciaires commises par l'armée en Colombie », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne)
- (es) Juzgado de Turbo ordenó suspensión del nuevo mapa de Chocó con Belén de Bajirá incluido, La FM, 21 juin 2017
- (es) Site du DĂ©partement Administratif National de la Statistique (DANE)