Les forces aériennes algériennes (en arabe : القوات الجوية الجزائرية), sont la composante aérienne de l'Armée nationale populaire.
Son histoire commence avec la création par Saïd Aït Messaoudène, pendant la guerre d'indépendance, d'un premier noyau de force aérienne avec la formation de pilotes et de personnel algériens auprès de pays amis. Ce noyau a donné naissance officiellement en 1962, au lendemain de l'indépendance, à la force aérienne algérienne.
Présentation des premiers officiers pilotes algériens dans El Moudjahid no 36 du 6 février 1959.
Le premier noyau des Forces aériennes algériennes est créé par Saïd Aït Messaoudène, major de la promotion 1955 de l’Ecole de l’Air à Salon de Provence, pendant la guerre d'indépendance. À l'époque pilote de chasse dans l'armée de l'air française, après avoir été approché au Maroc , profitant des vacances , il regagne Bonn, puis transféré à Tunis , il envoie sa démission au Général de Gaulle, pour rejoindre l'ALN au Caire, où il est chargé de la création du noyau des forces aériennes algériennes, dont les éléments sont formés dans les pays alliés de la Révolution algérienne. Le 6 février 1959, El Moudjahid annonce la sortie de la première promotion de pilotes algériens[4].
Dans les premiers temps, les premiers contingents de pilotes et mécaniciens d’aviation ont commencé à occuper les écoles russes vers la fin de 1960, la formation s'effectue dans certains pays arabes du Moyen-Orient, dans le cadre d’un programme d’entraide arabe, qui avait pour but de former et d'équiper la jeune force aérienne algérienne. L'Algérie reçoit à ce titre 18 avions d’entraînement Al Joumhouria (La République) fabriqués en Égypte ainsi que 5 MiG-15 pour l’interception.
En novembre 1962, des experts et instructeurs est-européens arrivent en Algérie et du matériel plus récent est livré : 5 biplaces MiG-15UTI, 6 avions de transport IL-14 et 10 hélicoptères Mil Mi-4 Hound. Deux Beech D18S sont acquis pour le transport des officiels du gouvernement.
Après la guerre des sables, opposant l'Algérie au Maroc en 1963, l'Algérie décide de se lancer dans un vaste programme d’entraînement et d'armement parrainé par l'Union soviétique.
Première phase de modernisation
En 1964, l'Algérie acquiert ses premiers avions offensifs : 5 MiG-15Bis et MiG-17F en plus de quatorze bombardiers tactiques Il-28, ainsi que de nouveaux avions de transport : 6 IL-14, 1 Il-18 pour le gouvernement et un An-12. Ces avions sont livrés avec des armes et des munitions pour les forces terrestres. L'URSS procède également à la modernisation de la base aérienne de Boufarik.
La même année, la promotion d'élèves pilotes PE64A1 de la base aérienne 709 de Cognac reçoit plusieurs stagiaires algériens du grade de sous-lieutenant, habillés en civil, puis revêtus de l'uniforme français d'aviateur, ils reçoivent successivement des galons de caporal, caporal-chef et sergent, afin de passer inaperçus parmi les aviateurs français qui ont en même temps avancé en grade, l'entrainement a lieu sur des avions d'entraînement T-6, de fabrication américaine. Certains de ces officiers algériens ainsi habillés en aviateurs français avaient déclaré piloter auparavant des avions Jodel d'aéroclub dans le département français d'Algérie[5].
En 1965, un coup d'État militaire amène Houari Boumédiène au pouvoir. Il met en place un programme de modernisation et de formation et renforce également la coopération militaire avec l'Union soviétique. L'Algérie acquiert par la suite deux escadrons de chasseurs bombardiers MiG-17F, deux autres hélicoptères Mi-4 pour le transport, les missions d’attaque au sol et pour les missions de reconnaissance d'artillerie, 16 autres bombardiers Il-28 et 6 avions supersoniques MiG-21F-13. 3 autres MiG-21 sont livrés en 1967.
Guerre des Six Jours
Le premier engagement des forces aériennes algériennes a lieu en 1967 pendant la guerre des Six Jours, impliquant deux escadrons de MiG-17, un escadron de MiG-21 et un d’Il-28 au sein de la coalition arabe. Avec près de 10 appareils l’Algérie aligne la deuxième force aérienne sur le front égyptien. Les MiG-17 sont alors pilotés par des aviateurs algériens tandis que les MiG-21 sont censés être pilotés par des aviateurs égyptiens, plus expérimentés. Mais à leur arrivée, les 6 premiers MiG-21 se posent sur la base aérienne d’El-Arich dans la péninsule du Sinaï qui entretemps était passée sous le contrôle des Israéliens et sont capturés. Quatre des MiG-21 sont remis aux États-Unis afin de tester l'appareil qu'il affrontent alors au Viêt Nam.
Après la défaite arabe et la supériorité confirmée des Israéliens dans les combats aériens, l'Algérie décide d’intensifier l’entraînement de ses pilotes avec l’acquisition d’un lot de 28 avions d’entraînement Fouga CM-170 Magister allemands, après une modernisation en France. 5 hélicoptères SA-330 Puma sont également acquis.
Au début de l'année 1971, la flotte compte près de 20 appareils avec comme avion principal le MiG-21, alors que les MiG-15 et MiG-17 ne font plus le poids face à des avions tels que le F-4 Phantom. À la suite d'un accord de partenariat militaire avec l'Union soviétique, l'Algérie acquiert des chasseurs bombardiers Su-7BMK afin de remplacer les MiG-17F.
Guerre du Kippour
Le deuxième engagement direct de l'Algérie dans le conflit israélo-arabe a lieu en 1973, lors de la guerre du Kippour, impliquant un escadron de bombardiers tactiques Su-7 escorté par un escadron de chasse MiG-21, ainsi qu'un troisième escadron équipé de MiG-17 pour des missions de soutien.
Trois appareils sont perdus, deux Su-7 dont les pilotes sont tués et un MiG-17 dont le pilote réussit à s'écraser près de sa base d’attache tout en s’éjectant et en évitant de se faire capturer.
Parallèlement, au début des années 1970 et avec l'aide de l'URSS, l'Algérie ouvre la première école militaire de pilotage à Tafraoui près d'Oran.
Guerre du Sahara occidental
En 1975, le Maroc prend le contrôle du nord du Sahara occidental à la suite du retrait de l'Espagne et les combattants du front Polisario prennent les armes contre l'armée marocaine.
Les deux seuls affrontements directs entre l'Algérie et le Maroc, lors des batailles d'Amgala[6],[7], ne voient pas s'affronter les forces aériennes, et aucun affrontement aérien n'a lieu depuis ; l'Algérie renforce cependant ses moyens de défense à sa frontière ouest et sud-ouest.
Au début de 1978, les forces aériennes algériennes sont composées de 5 000 hommes et équipée de 23 avions de combat. La flotte comprend alors 12 MiG-21MF, un escadron de chasseurs bombardiers équipé de 2 Su-7BMK, un escadron d’attaque équipé d'avions de chasse MiG-17, un escadron de bombardiers tactiques équipé de 4 Il-28 et un escadron de 2 CM-170 et 2 MiG-15 pour l'entraînement.
Vers la fin de la même année, le premier lot de 5 MiG-23 à géométrie variable est acquis, ainsi qu'un premier lot d'avions de chasse MiG-25 Foxbat, toujours employé dans les missions de reconnaissance aérienne.
Premiers contacts avec l’Ouest
En 1978, les systèmes d’entraînement sont restructurés et les premiers avions d’entraînement El Joumhouria sont remplacés par des T-34C acquis aux États-Unis.
En 1981, à la suite de sa médiation lors de la crise iranienne des otages, l'Algérie gagne la sympathie de l’Amérique qui lui offre 6 avions de transport tactique C-130H et restitue les 6 MiG-21 saisis en 1967 par Israël. D’autres C-130H et C-130H-30 seront acquis par l'Algérie dans les années 1980.
Durant cette même période, d'autres MiG-23 et MiG-25 sont acquis et la flotte de MiG-21F est échangée contre 120 MiG-21MF/Bis plus modernes. En 1980, l'Algérie acquiert 39 appareils de type L-39 de fabrication tchécoslovaque.
Guerre civile algérienne
Dans les années 1990, l’Algérie entre dans une guerre civile. Du fait de la crise économique et de la disparition de l'Union soviétique, l'acquisition de nouveaux matériels est ajournée. Le départ de près de 500 techniciens soviétiques présents avant 1990 rend difficile le maintien de la flotte opérationnelle. Cette période voit l'acquisition d'avions de transport stratégique Il-76, alors qu'une commande de 30 SA-330 Puma est annulée à la suite du crash des deux seuls appareils à avoir été livrés.
Les opérations anti-terroristes voient l'engagement d'escadrons d’hélicoptères de combat AS-350, Mi-17 et Mi-24MKIII, équipés partiellement d'équipements de vision nocturne, ainsi que des appareils de la 4e escadre pour des missions de bombardement de précision. L'introduction dans le conflit des 6 avions de reconnaissance Beech 1900DHisar a aussi joué un rôle important lors des combats contre des groupes islamistes, disposant de missiles sol-air portables de type Stinger.
Troisième phase de modernisation
Avion multirôle Su-30MKA au-dessus de la base aérienne de Tamanrasset.
La chute de l'URSS et l’absence de techniciens internationaux la pousse développer les compétences nationales dans l'entraînement et la maintenance du matériel militaire. À cela s'ajoute le vieillissement de la flotte des MiG-21 et MiG-23.
En 1997, suivant une décision sur la diversification de ses fournisseurs, les forces aériennes signent un contrat avec le constructeur sud-africain Denel pour l'acquisition de plusieurs drones Seeker de reconnaissance. L'Algérie acquiert parallèlement en Ukraine 3 MiG-25RBSH de reconnaissance et signe un contrat avec les États-Unis portant sur l’acquisition de 6 Beech 1900D Hisar pour la reconnaissance.
Dans la même décennie, à la suite de l'intérêt suscité par l'hélicoptère sud-africain Rooivalk, les Mi-24D sont équipés avec les mêmes systèmes d’armes que celui-ci, leur donnant une capacité d’emport d’armes de précision guidées au laser et de bombardement tout temps. Quarante autres Mi-24V sont importés d’Ukraine entre 1998 et 2001. 6 ravitailleurs Il-78 Midas sont également acquis.
À la suite de la réduction de la flotte conséquente au retrait des Su-22, des MiG-21, d’une grande partie de MiG-25 et de MiG-23, les forces aériennes acquièrent auprès de l'Ukraine et de la Biélorussie 6 Su-24MK, 16 MiG-29S et 9 MiG-25PDS, ainsi que 2 Su-24MK en service dans la Force aérienne russe modernisés au format Bis.
Organisation actuelle
Insigne officiel du Commandement des Forces aériennes algériennes
Bases et escadrons
Voici la répartition du matériel de guerre et de transport sur les différentes bases aériennes des Forces aériennes algériennes :
* Mi-24 Super Hind Mk II - la première version a été développée en 1999 pour l' armée de l'air algérienne . La modernisation comprenait le remplacement de l' avionique (y compris le système GPS et la caméra FLIR ) et l'adaptation de la cabine à l'utilisation de lunettes de vision nocturne . Les nouveaux systèmes électroniques provenaient de l'hélicoptère Denel Rooivalk . De plus, le nez de la machine a été redessiné et la cabine de l'équipage a été renforcée avec un blindage Kevlar . * Mi-24 Super Hind Mk III - la deuxième variante équipée avec de nouvelles armes ( canon 20 mm GI-2 et Ingwe ATGM ou Mokopa ATGM ), un nouveau système de défense et un système de réduction des vibrations numérique. Mi-24 Super Hind Mk II Algérienne a été mis à niveau à cette norme.
L'histoire a paru dans le livre Secrets dévoilés auteur Peegee enregistré en 2008 à la Bibliothèque nationale de France et approuvé par le ministre de l'Intérieur, de l'Outre Mer et des Collectivités territoriales, ainsi que par le Président de la République française